Archives pour l'étiquette Jean-Baptiste Auroux

L’amas Melotte 15 fait briller la nébuleuse du Cœur

Dans la constellation de Cassiopée, le souffle des jeunes étoiles de l’amas Melotte 15 sculpte les contours de la nébuleuse du Cœur.

Jeunes étoiles en famille :

À côté du W caractéristique de la constellation de Cassiopée, se niche un jeune amas d’étoiles, Melotte 15. Avec sa magnitude de 7, il est à la portée d’un petit télescope. Il doit son nom à l’astronome britannique Philibert Jacques Melotte qui publia en 1915 un catalogue rassemblant 245 amas d’étoiles. Les amas d’étoiles ouverts (à ne pas confondre avec les amas globulaires) regroupent quelques centaines à quelques milliers d’étoiles nées ensemble et liées temporairement entre elles par la gravitation. Le plus célèbre de ces amas est celui des Pléiades (M 45), âgé de 100 millions d’années et situé dans le Taureau, à un peu plus de 440 années-lumière :

La planète Vénus brillait sous les Pléiades au printemps 2015. © Jean-Baptiste Feldmann

Melotte 15 est environ vingt fois plus éloigné que Messier 45. En outre, il s’est formé à une époque beaucoup plus récente, il y a seulement 1,5 million d’années. Continuer la lecture

Fascinantes nébuleuses obscures dans la Voie lactée

Au milieu des myriades d’étoiles qui peuplent la Voie lactée, d’étonnantes nébuleuses obscures se dessinent à l’encre noire.

Dentelles noires :

Si vous admirez la Voie lactée une nuit d’été, elle vous fera penser à une bande laiteuse, à l’origine de son nom. Armé d’une paire de jumelles, vous découvrirez que sa lumière est produite par une infinité d’étoiles :

L’artiste flamand Pierre Paul Rubens nous a laissé une représentation de la Voie lactée qui s’inspire de la mythologie gréco-romaine : Zeus profita du sommeil de sa femme légitime, la déesse Héra, pour lui faire allaiter Hercule. En s’éveillant, Héra repoussa l’enfant qui n’était pas d’elle et le lait se répandit dans le ciel, formant la Voie lactée.

Pourtant, au milieu de cette rivière de lumière, on trouve de nombreuses nébuleuses obscures. Au début des années 1960, l’astronome Beverly Turner Lynds décida de les recenser. Près de 1.800 nébuleuses obscures sont ainsi rassemblées dans le LDN (Lynds Catalog of Dark Nebulae). Ces vastes nuages moléculaires (on y trouve de l’hydrogène moléculaire, appelé aussi dihydrogène) produisent un effet saisissant. Très riches en poussières, ils occultent la lumière de presque toutes les étoiles qui brillent derrière. Comme si un artiste cosmique avait fait couler de l’encre de Chine en pleine Voie lactée. Continuer la lecture