Au Nouveau-Mexique, les pétroglyphes de Chaco Canyon évoquent les grands événements astronomiques qui ont marqué le XIe siècle.
Des roches et des étoiles :
Amoureux des étoiles, je suis perpétuellement en quête de lieux isolés pour les admirer. Je vous ai déjà emmené dans le Morvan, les Baronnies Provençales ou dans les Alpes de Haute-Provence. Traversons maintenant l’Atlantique et découvrons Chaco Canyon aux États-Unis. C’est une région montagneuse et désertique dans le Nord-Ouest du Nouveau-Mexique. Une situation qui a permis la création d’une réserve de ciel étoilé, l’International Dark Sky Park. Les astronomes amateurs viennent y observer les beautés du ciel nocturne, loin de toute pollution lumineuse. Mais ils ne sont pas les premier à s’émerveiller sous les étoiles.
Un alignement planétaire le soir, une comète en fin de nuit et la plus haute Pleine Lune de l’année : en décembre 2021, le ciel est en fête !
Menu céleste chargé :
Pour les amoureux des étoiles, décembre 2021 sera un mois particulièrement intéressant. Il y en a pour tous les goûts, que vous soyez en ville ou à la campagne. Depuis un jardin ou un balcon, voire une fenêtre ouverte, le ciel nocturne vous dévoilera ses merveilles. Mais pour que vos soirées ne tournent pas au cauchemar, relisez d’abord mes 5 conseils pour observer sans avoir froid :
N’oubliez pas non plus d’utiliser la carte du ciel étoilé en temps réelpour vous orienter sous les étoiles. Et si vous venez de faire l’acquisition d’un instrument d’astronomie, le Ciel au télescope vous sera d’une aide précieuse.
Nuits de décembre :
Le 2 et 3 à l’aube, le vieux croissant de Lune chemine à proximité de la planète Mars.
Le 3, avant le lever du jour, admirez dans un petit télescope la comète Leonard à côté de l’amas globulaire Messier 3 dans les Chiens de Chasse.
Le 12, la comète Leonard passe au plus près de la Terre. Elle est observable sur l’horizon Est avant le lever du jour.
Le 14, c’est le maximum d’activité des Géminides. En raison de la présence de la Lune, il faut attendre la seconde partie de nuit pour l’observer.
La nuit du 18 au 19, la plus haute Pleine Lune de l’année passe au-dessus de votre tête.
Le 21, c’est le solstice de décembre, début de l’hiver dans l’hémisphère nord.
Le 27, c’est le Dernier Quartier. La Lune se levant de plus en plus tard, profitez des dernières soirées de l’année pour admirer le retour de la belle constellation d’Orion.
Continuant de se rapprocher de nous, la comète C/2021 A1 (Leonard) est passée à proximité de deux galaxies des Chiens de Chasse.
Perspective cosmique :
Cette belle image de la comète Leonard a été réalisée le 25 novembre par l’amateur autrichien Michael Jäger. L’astre chevelu se trouvait alors devant la constellation boréale des Chiens de Chasse (à l’OUEST de la Grande Ourse). Au second plan se détachent deux curieuses galaxies, beaucoup plus éloignées. Proche de la tête de la comète, on trouve NGC 4656, qui a la forme d’une crosse de hockey. Cette galaxie spirale barrée (photographiée au télescope de quatre mètres du Kitt Peak National Observatory) a été découverte en 1787 par William Herschel.
À sa droite, il y a une autre galaxie spirale barrée, NGC 4631. Elle est surnommée la galaxie de la Baleine en raison d’un léger renflement dans sa structure allongée qui évoque la forme du célèbre cétacé. Une petite galaxie elliptique, NGC 4627, est logée juste à côté. Les trois galaxies (en interaction gravitationnelle) se situent à environ 30 millions d’années-lumière. La comète se trouve “seulement” à quelques dizaines de millions de kilomètres. La belle couleur verte de sa tête est provoquée par une forte émission de carbone diatomique.
À savoir :
Découverte le 3 janvier 2021 par l’astronome Greg Leonard, la comète C/2021 A1 mobilise les astronomes depuis plusieurs semaines. La courbe de luminosité prévisionnelle laisse espérer un beau passage en fin d’année. Début décembre, la magnitude de l’astre chevelu pourrait être comprise entre 3 et 6. Si tel est le cas, il s’agira de la comète la plus brillante de l’année 2021.
L’astre chevelu circulant près de l’horizon Est en fin de nuit, une paire de jumelles sera sans doute nécessaire pour bien en profiter. Des cartes de repérage et des estimations d’éclat sont disponibles sur AstroVanbuitenen et sur EarthSky.
Dernières nouvelles :
Il y a quelques heures, le bruit a couru d’une possible désintégration du noyau de la comète. Si c’est vraiment le cas, l’astre chevelu perdra son éclat et son passage sera beaucoup moins spectaculaire que ce que nous espérions. Une telle mésaventure était par exemple arrivée au printemps 2020 à la comète C/2019 Y4 (Atlas) :
Mais rien n’est confirmé pour l’instant. On peut suivre l’évolution de la situation concernant C/2021 A1 sur ce compte Twitter ou ce compte Facebook par exemple.
Pour bien terminer cette année 2021, Jupiter, Saturne et Vénus nous offrent un très bel alignement planétaire au crépuscule.
Ciel pour tous :
Que diriez-vous d’un bel alignement planétaire visible par tous en cette fin d’année ? C’est le spectacle auquel nous convient Jupiter, Saturne et Vénus avant de quitter le ciel du soir. Si la visibilité de la comète Léonard reste toujours incertaine, vous ne pourrez par contre pas manquer cet alignement. Même en pleine ville, pourvu que vous puissiez regarder le ciel en direction du Sud-Ouest, les trois planètes sont facilement repérables.
Photographier les constellations et la Voie lactée avec un smartphone, c’est possible, comme nous l’explique Yann Grouselle.
Astrophotographie simplifiée :
Les téléphones mobiles ne cessent d’évoluer, en particulier en photographie. Capteurs de plus en plus sensibles et fonctionnalités enrichies offrent de nouvelles possibilités de prises de vues. Au point que certains n’hésitent plus à pointer leur smartphone en direction du ciel nocturne. Une façon d’aborder l’astrophotographie sans investir dans du matériel photographique onéreux.
Perdu dans l’immensité du Cosmos, le petit astéroïde (17473) Freddiemercury rend hommage au chanteur du groupe Queen.
Artiste dans les étoiles :
Il n’y a pas trente-six façons de laisser son nom dans le firmament. Si vous êtes persévérant, vous pourrez peut-être découvrir “votre” comète, comme l’ont fait les français Alain Maury et Georges Attard. Sinon, il reste la possibilité (très faible) que l’on donne votre nom à un astéroïde. C’est ce qui est arrivé à l’artiste Freddie Mercury, disparu il y a trente ans. Le leader du groupe de rock Queen est en effet mort le 24 novembre 1991 à Londres. Il était alors âgé de 45 ans. En 2016, l’Union Astronomique Internationale a décidé de nommer un astéroïde en son honneur.
Brian May, astrophysicien et ancien guitariste du groupe Queen, est à l’origine de cette nomination, survenue l’année ou Freddie Mercury aurait eu 70 ans.
Cailloux célèbres :
L’ astéroïde (17473) Freddiemercury, qui circule entre les orbites des planètes Mars et Jupiter, fait environ 3,5 kilomètres de large. Il a été déniché par l’astronome belge Henri Debehogne (1928-2007) en 1991, année de la mort du chanteur. Lors de sa découverte à l’Observatoire de La Silla au Chili, ce caillou céleste avait été répertorié sous le matricule peu flatteur de 1991 FM3.
Vingt-cinq ans plus tard, son nouveau nom l’a fait définitivement sortir de l’anonymat. C’est ainsi que (17473) Freddiemercury est allé rejoindre d’autres célébrités musicales en orbite, comme les astéroïdes (8749) Beatles ou (7934) Sinatra…
Cérès passe à l’opposition le 27 novembre 2021. C’est donc la meilleure période pour repérer la plus petite planète naine connue.
Un astéroïde devenu planète naine :
Cérès a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. Elle porte le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. C’est en 2006 que l’Union astronomique internationale a reclassé Cérès (considérée alors comme un astéroïde) dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton).
Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet, elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré ce corps céleste de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018. Continuer la lecture de À suivre : la planète naine Cérès est au plus près de la Terre→
Du Nord au Sud des Amériques, les Terriens n’ont pas manqué d’immortaliser l’une des plus longues éclipses partielles de Lune.
Spectacle céleste :
Pour nombre de Terriens, ce vendredi 19 novembre 2021 aura été l’occasion d’admirer un très beau spectacle céleste. Se glissant dans le cône d’ombre de la Terre, la Lune a changé de couleur pendant quelques heures.
On pourrait penser que, privée de lumière, la Lune devient invisible pendant une éclipse. Mais le rayonnement solaire est en partie filtré lorsqu’il traverse l’atmosphère terrestre. Les rayons rouges sont déviés vers l’intérieur du cône d’ombre, les rayons bleus vers l’extérieur. Voilà pourquoi la Lune éclipsée se pare de magnifiques teintes variant de l’orange léger au rouge vif.
Les Amériques favorisées :
Depuis la France, cette éclipse partielle n’était guère observable. Pour les habitants les mieux placés, à l’Ouest du pays, la Lune se couchait au début de l’éclipse. Mais depuis les Amériques, on pouvait suivre le phénomène dans son intégralité. Comble de chance, la Lune éclipsée n’était pas très loin du bel amas d’étoiles des Pléiades :
Du Canada à l’Argentine, les astrophotographes ne se sont pas privés d’immortaliser le spectacle. Et ils ont eu raison : une éclipse partielle de Lune aussi longue ne se reproduira pas avant février 2669. Mais rassurez-vous, nous n’aurons qu’à attendre jusqu’au 16 mai 2022 pour admirer une éclipse totale de Lune en France.
Quels mystères nous cache encore la Lune ?
Ce sera le thème de l’un des 4 dossiers que vous découvrirez dans la première édition du Mag Futura. Cette belle revue papier de plus de 200 pages verra le jour en 2022, année des 20 ans de Futura. Une aventure à laquelle vous pouvez contribuer ici :
L’éclipse de Lune qui se produira à l’aube du vendredi 19 novembre 2021 ne sera pas observable par tout le monde. Explications.
Spectacle tronqué :
Au mois de novembre, le ciel nous offre une première éclipse de Lune visible en France depuis celle (partielle) du 16 juillet 2019. L’avant-dernière Pleine Lune de l’année a en effet la bonne idée de se glisser dans le cône d’ombre terrestre à l’aube du 19 novembre 2021. Malheureusement pour les observateurs français, seul le début du phénomène sera visible. Grâce aux données fournies par L’IMCCE sur cette page, nous allons pouvoir découvrir le déroulement de cette éclipse.
Repoussée d’un an en raison de la pandémie, la douzième édition des Rencontres du Ciel et de l’Espace aura lieu du 19 au 21 novembre 2021.
Rendez-vous bisannuel :
En astronomie, il y a des rendez-vous incontournables. Sous les étoiles, ce sont les Rencontres Astronomiques de Printemps, qui ont fêté leurs 20 ans en 2018. En intérieur, ce sont les Rencontres du Ciel et de l’Espace. Depuis 1998, à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (AFA), les passionnés du ciel rallient tous les deux ans la Cité des Sciences et de l’Industrie.
La comète C/2021 A1 (Leonard) continue de s’approcher de la Terre et pourrait nous offrir un beau spectacle au mois de décembre.
Une année pour nous rejoindre :
Le 3 janvier 2021, l’astronome Greg Leonard a découvert une comète de magnitude 19 sur des images réalisées à l’Observatoire du Mont Lemmon en Arizona. L’astre chevelu , enregistré sous le matricule C/2021 A1 (Leonard), se trouvait alors dans les Chiens de Chasse. Cette constellation circumpolaire (proche de l’étoile Polaire, elle ne se couche jamais pour les observateurs français) est surtout connue pour héberger la superbe galaxie Messier 51.
Il aura fallu un an à C/2021 A1 pour venir nous voir. La comète est en effet attendue au plus près du Soleil, son périhélie, le 3 janvier 2022. Les astronomes ont aussi calculé qu’elle passerait à 35 millions de kilomètres de la Terre le 12 décembre. Six jours plus tard l’astre chevelu se trouvera à seulement 4,2 millions de kilomètres de Vénus. Continuer la lecture de La comète Leonard pourrait devenir la plus brillante de l’année→
La spectaculaire occultation de Vénus par la Lune le 8 novembre dernier a pu être immortalisée par des astronomes au Japon.
Spectacle céleste :
Au Japon, l’astronome amateur Tomio Akutsu fait partie des meilleurs photographes planétaires au monde. Il a notamment réalisé de très belles images de la planète Mars. Mais ce 8 novembre 2021, c’est vers Vénus qu’il a pointé son télescope. La seconde planète du Système solaire avait en effet rendez-vous avec la Lune. Une occultation visible seulement depuis le Japon et l’Asie aux alentours de 5 heures TU. L’observation était impossible en France, les deux astres n’étant pas encore levés à une heure aussi matinale.
Bien qu’il fasse jour au Japon au moment de l’occultation, on pouvait quand même suivre cette rencontre céleste avec un instrument astronomique en raison de l’éclat élevé de la Lune et de Vénus (magnitude de -4,5 pour cette dernière). L’astronome amateur Paul Krizak avait eu la chance de filmer un spectacle similaire depuis San Diego en Californie en 2015. Sa vidéo nous permet d’admirer la lente disparition de Vénus derrière la Lune :
Quelques heures après cette partie de cache-cache, alors que la nuit tombait en France, je photographiais à mon tour les deux astres qui avaient repris leur distance :
Le 11 novembre avant l’aube, la lumière d’une étoile dans la constellation du Triangle sera masquée par le passage d’un astéroïde.
Des occultations très utiles :
Le 11 novembre 2021, avant que le jour ne se lève en Europe, de nombreux astronomes seront derrière leur télescope. Un peu avant 4 heures, ils guetteront l’extinction de l’étoile UCAC4 616-007599. Cet astre de magnitude 11,7 est situé dans la constellation du Triangle. Il sera occulté par l’astéroïde 2002 TC 302 pendant une vingtaine de secondes au maximum. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite.
Les mouvements des astres les conduisent parfois à se croiser. Le 8 novembre, c’était l’avant-dernière rencontre entre la Lune et Vénus.
Flirt céleste :
Les photographes vous le diront : chaque rencontre entre la Lune et Vénus est un spectacle. Bien entendu, le rapprochement n’est qu’apparent. Ce 8 novembre par exemple, Vénus était environ 200 fois plus éloignée de nous que le croissant lunaire. Mais la brillance de la seconde planète du Système solaire compense sa distance. Vénus étincelle actuellement d’une magnitude de -4,7. Une fois le Soleil couché, aucune autre planète ou étoile ne peut rivaliser d’éclat. À chaque nouvelle lunaison, nous pouvons espérer admirer une rencontre entre le croissant de Lune et Vénus en soirée.
Mais attention, Vénus sera en conjonction avec le Soleil le 9 janvier prochain. Il ne reste plus qu’un rendez-vous en décembre (le 6-7). En 2022, ces rendez-vous célestes se produiront en fin de nuit, un peu avant chaque Nouvelle Lune.
La nébuleuse planétaire Hen 2-437 déploie délicatement ses ailes dans la constellation du Petit Renard, telle une libellule cosmique.
Deux astronomes pour une nébuleuse :
La modeste constellation du Petit Renard se situe sur le bord Est du Triangle d’été. Bien que cet astérisme ne compte aucune étoile brillante, il est très connu des astronomes pour héberger Dumbbell. Sa petite sœur Hen 2-437 est une autre nébuleuse planétaire, une catégorie d’objets célestes qui intéresse beaucoup les astronomes (lire à ce sujet Moisson de nébuleuses planétaires pour deux amateurs).
Cependant, Hen 2-437 est beaucoup plus discrète que Dumbbell. Avec une magnitude de 15, elle est indécelable dans un télescope d’amateur ! Un éclat aussi faible explique sa découverte assez récente, en 1946, par l’astronome germano-américain Rudolph Minkowski. Vingt ans plus tard, elle prenait place dans le catalogue créé par Karl Gordon Henize. Cet astronome américain touche-à-tout fut également astronaute à bord de la navette Challenger en 1985. Il mourut en 1993 (à l’âge de 66 ans) au cours d’une ascension du mont Everest. Continuer la lecture de Hen 2-437, une libellule cosmique au milieu des étoiles→
Depuis la Station spatiale, Thomas Pesquet a pu admirer une dernière aurore boréale de toute beauté avant son retour sur Terre.
Aurore vue de l’espace :
Le plus célèbre spationaute français, Thomas Pesquet, a eu droit a un très beau cadeau de la Nature avant de quitter l’ISS aujourd’hui dans une capsule Dragon. Sa mission à bord de la Station spatiale internationale s’achève sur une splendide aurore boréale. Car si nous avons échappé à la tempête solaire d’Halloween le weekend dernier, il ne se passe pas une nuit sans que le ciel ne se pare de belles couleurs aux latitudes polaires. En cause, l’activité de notre étoile qui s’intensifie. Le nouveau cycle solaire devrait atteindre son maximum en 2025.
Sur son compte Flickr, Thomas Pesquet a partagé un très beau cliché de cette aurore avec ce commentaire : “La nature a décidé de nous offrir un bouquet final pour le départ : l’aurore boréale la plus intense de toute la mission… Elle dessinait une véritable couronne sur le nord de l’Amérique, avec des pics qui semblaient dépasser notre altitude, et des pulsations rapides qui dessinaient des vagues bleues-vertes, on aurait dit comme une respiration ! Nous avons volé au travers, le nez collé aux vitres.” Continuer la lecture de Dernière (magnifique) aurore boréale pour Thomas Pesquet→
La fin de l’été 1859 a été marquée par une série d’éruptions sur le Soleil qui ont provoqué la plus grande tempête solaire connue à ce jour.
Le Soleil, un faux calme :
Le nouveau cycle solaire, qui a débuté fin 2019, devrait connaître son maximum après le milieu de 2024, comme l’explique Futura. Il s’accompagne d’un accroissement significatif du nombre de taches et d’éruptions solaires. Ce sont ces dernières qui libèrent dans l’espace de grandes quantités de particules énergétiques. Leur arrivée sur Terre est à l’origine des aurores polaires :
Jusqu’à maintenant ce flot d’énergie n’a pas provoqué d’incident majeur. Mais ce calme relatif ne doit pas nous faire oublier que le Soleil peut parfois entrer dans de violentes colères. La plus impressionnante s’est produite au XIXe siècle.
NGC 2164 est une pouponnière de jeunes étoiles cachées dans la constellation australe de la Dorade. Visite guidée avec le télescope Hubble.
Cap au Sud :
On peut être un excellent marin et avoir beaucoup d’imagination ! La preuve avec Pieter Dirkszoon Keyser et Frederick de Houtman. Lorsqu’ils cartographièrent le ciel austral entre 1595 et 1597, ces navigateurs néerlandais inventèrent onze nouvelles constellations. Celle de la Dorade en fait partie. Difficile de reconnaître un poisson quand on regarde cet ensemble d’étoiles peu brillantes qui s’étire jusqu’au pôle Sud céleste. Pourtant, même lorsque le ciel est parfaitement dégagé, un flocon vaporeux attire l’attention dans cette constellation. Il s’agit du Grand Nuage de Magellan.
Lorsqu’il réalisa son tour de l’Amérique du Sud au début du XVIe siècle, le navigateur portugais Fernand de Magellan nota la présence de deux nébuleuses au milieu des étoiles du ciel austral. Ce sont en réalité deux galaxies qui ont depuis pris le nom de Nuages de Magellan.
Un amas ouvert dans la Dorade :
C’est dans le Grand Nuage de Magellan que je vous emmène aujourd’hui. En 1826, l’astronome écossais James Dunlop y découvrit un amas ouvert d’étoiles de magnitude 10 qui fut nommé ultérieurement NGC 2164. les amas ouverts sont des groupes de quelques dizaines à quelques milliers d’étoiles. On les dit ouverts car on peut facilement résoudre les étoiles à l’aide d’un petit télescope, à la différence des amas globulaires. Certains amas comme les Hyades et les Pléiades sont si proches que l’on distingue les étoiles individuelles à l’œil nu. Grâce à la puissance du télescope Hubble, il est possible de plonger au cœur de l’amas ouvert NGC 2164, pourtant distant de 160.000 années-lumière.
Les jeunes étoiles bleues que nous voyons se sont formées à partir du même nuage moléculaire géant initial. Mais cet essaim stellaire n’est pas très stable. Dans quelques millions d’années, les membres qui le composent se seront dispersés. On trouve des amas ouverts dans les galaxies spirales et irrégulières, là où de nouvelles étoiles se forment. Ils ont par contre disparu depuis longtemps des galaxies elliptiques, beaucoup plus âgées. Le Grand nuage de Magellan compte pour sa part environ 700 amas ouverts.
Pour ce mois de novembre 2021, je vous propose de tourner vos regards et vos boîtiers vers l’étincelante planète Vénus.
Vénus à son maximum :
Cela fait plusieurs semaines qu’elle scintille sur l’horizon Sud-Ouest juste après le coucher du Soleil. La seconde planète du Système solaire se rapprochant de la Terre, son éclat ne cesse d’augmenter. Il atteindra la magnitude -4,7 à la fin du mois. Hormis la Lune, aucun astre nocturne ne peut donc rivaliser avec Vénus. Si vous utilisez un petit instrument (une longue-vue par exemple) pour l’observer, vous constaterez une nette évolution entre le début et la fin du mois.
La puissante éruption solaire du 28 octobre n’aura finalement pas provoqué de perturbation majeure durant ce weekend d’Halloween.
Soleil en colère :
Le 28 octobre, une puissante éruption solaire a été enregistrée par différents satellites de la NASA. Elle provenait d’une région très active sur notre étoile, la tache AR 2887. Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.