En vidéo : la Grande Lunette de Meudon se réveille

À Meudon, un groupe de passionnés met tout en œuvre pour redonner vie à la Grande Lunette, la troisième plus grande du monde.

Un observatoire à Meudon :

Après la défaite contre l’Allemagne en 1870, la France cherche à redorer son prestige. L’idée est alors de multiplier les réalisations pacifistes spectaculaires. L’astronome Jules Janssen propose de créer un nouvel observatoire. L’établissement voit le jour cinq ans plus tard sur un ancien domaine royal :

Une partie du parc accueillant l’Observatoire (avec la coupole du télescope de un mètre) et la vue sur Paris depuis le sommet de la tour solaire. © Jean-Baptiste Feldmann

Il faut surpasser la lunette que les Allemands viennent de mettre en service à l’Observatoire de Strasbourg ! On décide alors de construire à Meudon un instrument encore plus spectaculaire, la Grande Lunette. L’ objectif destiné à l’observation des astres a un diamètre de 83 centimètres et  une focale de 16 mètres. Un deuxième objectif de 62 centimètres de diamètre est destiné à la photographie. Inaugurée en 1893, la Grande Lunette est la troisième plus grande au monde.

La coupole abritant la Grande Lunette à Meudon. © Jean-Baptiste Feldmann
Le réveil de la Grande Lunette. © Observatoire de Paris-PSL

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Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Les cendres des incendies de Los Angeles risquent d’endommager les miroirs des télescopes de l’Observatoire du Mont Wilson. 

Plus d’un siècle de science :

L’Observatoire du Mont Wilson se situe dans le comté de Los Angeles, en Californie, à 1.742 mètres d’altitude. C’est là que les scientifiques ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’astronomie du XXe siècle. Tout a commencé en 1904 quand l’astronome George Ellery Hale a fondé l’observatoire. Quatre ans plus tard, un télescope de 1,5 mètre de diamètre est installé sous coupole. Puis, en 1917, l’instrument est supplanté par un autre télescope, le télescope Hooker. Ce dernier est doté d’un miroir de 2,5 mètres de diamètre. Il restera le plus grand du monde jusqu’en 1948, date de l’inauguration du géant du Mont Palomar :

Le télescope Hooker de 2,5 mètres. © Andrew Dunn

Dans les années 1920, le télescope Hooker est utilisé par Edwin Hubble. C’est là que le célèbre astronome  prend conscience que les nébuleuses qu’il observe sont des galaxies. Et que ces dernières sont en réalité situées très loin de notre Voie lactée. En mesurant leur décalage vers le rouge, il découvre alors l’expansion de l’Univers. Continuer la lecture de Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Juno saisit la plus puissante éruption volcanique de Io

En orbite autour de Jupiter, la sonde Juno a enregistré une nouvelle éruption volcanique sur Io, la plus puissante à ce jour.

Planète sous surveillance :

La sonde Juno étudie la planète géante gazeuse Jupiter depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a une vingtaine d’années. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde nous laissent sans voix :

Saisissante image d’une partie de la couche nuageuse de Jupiter. © NASA

Mais Juno pointe également ses instruments vers les lunes galiléennes chaque fois qu’elle s’en rapproche. Comme le rapporte la BAA, les planétologues ont noté l’apparition d’une nouvelle éruption volcanique sur le satellite Io durant le perijove 68 :

Nouvelle éruption volcanique près du Pôle sud de Io. © NASA

Les données acquises au cours de ce survol sont époustouflantes. Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission, « il s’agit de l’événement volcanique le plus puissant jamais enregistré sur le monde le plus volcanique de notre Système solaire, ce qui n’est pas peu dire. »

Un point chaud particulièrement étendu est visible à droite du pôle Sud de Io sur cette image enregistrée en infrarouge par la sonde Juno à l’aide de l’instrument JIRAM le 27 décembre 2024. © NASA/JPL-Caltech/SwRI/ASI/INAF/JIRAM

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Les exocomètes sont nombreuses autour des étoiles

Une nouvelle étude vient confirmer la présence fréquente de ceintures d’exocomètes autour d’étoiles proches.

Réservoirs de comètes :

Les astronomes s’en doutaient un peu : ce que l’on trouve dans la banlieue du Soleil s’observe également autour d’autres étoiles. On l’avait déjà constaté avec les exoplanètes, on l’observe également avec les exocomètes. Dans le Système solaire, on connaît deux catégories de comètes. Celles à courte période inférieure à 200 ans, et celles à longue période de plus de 200 ans. Deux familles d’astres chevelus issus de deux réservoirs distincts : la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort (imaginés par les astronomes Gerard Kuiper et Jan Oort).

L’astronome Gerard Kuiper (1905-1973) se consacra à l’étude du Système solaire. © NASA

La ceinture de Kuiper, située au-delà de l’orbite de Neptune, regroupe les comètes à courte période. Le nuage de Oort, qui rassemble les comètes à longue période, s’étend bien plus loin, entre 30.000 et 100.000 unités astronomiques. Depuis quelques années, on a découvert des ceintures identiques autour d’autres étoiles.

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Les stupéfiantes images solaires du télescope Inouye

Sur l’île hawaïenne de Maui, le télescope solaire Daniel K. Inouye capture d’incroyables détails à la surface du Soleil.

Le plus grand télescope solaire :

Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il révolutionne l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs :

Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques, le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température.

La coupole du Daniel K. Inouye Solar Telescope (DKIST) à Hawaï. © Ruth Kneale, DKIST

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Les planètes Saturne et Vénus brillent au crépuscule

Cette fin de mois de janvier est propice à l’observation des planètes. Zoom sur Saturne et Vénus au crépuscule.

Spectacle au crépuscule :

L’avantage des observations astronomiques hivernales, c’est qu’elles peuvent commencer tôt. Pas besoin de veiller, on peut admirer les premiers spectacles célestes aux alentours de 19 heures. C’est le cas de l’alignement planétaire en cours :

Ce mois de janvier nous offre la possibilité d’observer plusieurs planètes. © Stellarium

Commençons par nous tourner vers l’Ouest. C’est en effet de ce côté que vont se coucher les deux premières planètes, Saturne et Vénus. La première est passée au plus près de la Terre au mois de septembre 2024. Il nous reste quelques semaines pour tenter d’observer la fermeture des anneaux, un étonnant spectacle. La planète ne sera plus observable à partir de la mi-février, puis nous la retrouverons à l’aube en avril :

Vénus et Saturne au crépuscule dans la soirée du 23 janvier 2025 au-dessus de la chapelle de Chevennes dans le Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann

Quant à Vénus, un petit télescope vous la montrera en quartier. La plus brillante des planètes se rapproche de nous, se métamorphosant lentement en un croissant de plus en plus grand. Elle sera observable jusqu’à la mi-mars, avant de basculer dans le ciel de l’aube.

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C/2024 G3 (ATLAS) fait son show dans l’hémisphère Sud

Une nouvelle comète, C/2024 G3 (ATLAS), est en train de briller de mille feux. Un spectacle réservé aux observateurs de l’hémisphère Sud.

Comète australe :

Ne la confondez pas avec C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, la comète que nous avions pu suivre à l’automne dernier. Voici C/2024 G3, une nouvelle venue qui fait aussi partie des détections du réseau de surveillance ATLAS. Alors que la comète de l’automne était d’abord apparue aux basses latitudes avant de remonter pour être observable en France, C/2024 G3 a fait l’inverse. Elle est désormais réservée aux observateurs installés dans l’hémisphère Sud. Lors de son passage à une dizaine de millions de kilomètres du Soleil le 13 janvier, l’astre chevelu est devenu très brillant (magnitude -4). Bien que son éclat diminue progressivement, la comète est encore très belle. La preuve avec ce superbe cliché de Yuri Beletsky :

L’astrophotographe a pu l’immortaliser depuis le Chili, avec au premier plan l’un des quatre Auxiliary Telescopes. Rappelons quand même que la sensibilité des capteurs numériques actuels permet d’obtenir des images bien plus spectaculaires que ce que l’on voit réellement. Selon le site Astro.Vanbuitenen, la comète, actuellement de magnitude 2, va logiquement continuer de perdre de la luminosité en s’éloignant du Soleil.

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Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Au plus près de la Terre, la planète Mars nous dévoile l’une de ses formations géologiques les plus emblématiques, Syrtis Major.

Haut plateau volcanique :

Chaque opposition martienne (elles se produisent tous les 2,13 ans) nous donne l’occasion d’admirer les principaux reliefs de la Planète rouge. Haut plateau volcanique qui s’est formé il y a trois milliards d’années, Syrtis Major a un aspect sombre caractéristique. S’étendant sur une superficie de 1.300 par 1.500 kilomètres, c’est la première formation martienne que les astronomes ont représentée :

En novembre 1659 le néerlandais Christian Huygens la trace sur un croquis très sommaire. Il en profite pour mesurer le temps qu’elle met pour repasser au méridien et estime la période de rotation de Mars à 24 heures.  On sait aujourd’hui que cette période est de 24 heures et 36 minutes. Continuer la lecture de Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Observez un bel alignement planétaire au crépuscule

Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ? 

Géométrie céleste :

“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :

Alignement planétaire photographié le 2 janvier 2025 depuis l’Etna. © Dario Giannobile

La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :

Aspect du ciel dans la soirée du 21 janvier 2025. © Stellarium

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La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Deux jours avant son opposition, la planète Mars avait rendez-vous avec la première Pleine Lune de l’année.

Ballet céleste :

La planète Mars a frôlé la Pleine Lune, je vous l’avais annoncé dans les éphémérides. Oh bien sûr, ce n’est qu’une question de perspective ! Les deux astres sont à des distances très différentes : 400.000 kilomètres pour notre satellite naturel, presque cent millions de kilomètres pour la Planète rouge ! Il n’empêche, c’était un rendez-vous à ne pas manquer :

La planète Mars avait rendez-vous avec la Pleine Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom de 1200 millimètres de focale à l’aube du 14 janvier. Continuer la lecture de La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens se posait à la surface de Titan, le plus grand satellite naturel de la planète Saturne.

En route vers Saturne  :

Huygens est une sonde européenne qui s’est posée sur Titan, la plus grosse lune de Saturne, le 14 janvier 2005. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de kilomètres). Au cours de sa descente sous un parachute, la sonde n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Une fois posée sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparentait à du sable mouillé, la sonde a fonctionné pendant deux heures avant de s’éteindre définitivement :

Tout avait commencé vingt-cinq ans plus tôt. Alors que Voyager 1 s’approchait de Saturne en juin 1980, quelques membres du Jet Propulsion Laboratory se réunissaient pour envisager une mission encore plus ambitieuse. Dix-sept ans plus tard, le 15 octobre 1997, décollait la mission Cassini-Huygens. Continuer la lecture de Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Un projet industriel menace le ciel des observatoires chiliens

L’ESO s’inquiète d’un projet industriel dont l’implantation est prévue à quelques kilomètres de l’un de ses principaux sites d’observation.

Pollution en vue :

Un projet industriel va-t-il compromettre la qualité du ciel nocturne au-dessus des observatoires chiliens ? C’est ce que redoute l’ESO qui, dans un communiqué, fait part de ses inquiétudes. Selon l’Observatoire européen austral, une compagnie d’électricité américaine pourrait s’implanter à quelques kilomètres de Paranal. On imagine sans peine la pollution engendrée par ce complexe industriel qui devrait s’étendre sur plus de 3000 hectares !

Les coupoles du Very Large Telescope sous l’arche de la Voie lactée. © ESO

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Mars et ses lunes, quelques jours avant l’opposition

Alors que l’opposition martienne approche, les astrophotographes tentent d’immortaliser la Planète rouge et ses deux lunes, Phobos et Deimos.

Mars au plus près :

Le 16 janvier 2025, c’est l’opposition de la Planète rouge. Cela signifie que Mars, au plus près de la Terre, sera à l’opposé du Soleil. Depuis quelques mois, les astrophotographes amateurs observent et photographient l’astre si cher à Percival Lowell.

La planète Mars le 20 décembre 2024. © Damian Peach

C’est ainsi qu’ils ont pu repérer une première tempête à sa surface l’été dernier. Au mois de novembre 2024, le diamètre apparent de la Planète rouge a franchi le cap symbolique des dix secondes d’arc. Il dépassera les quatorze secondes d’arc le 16 janvier :

La planète Mars le 4 janvier 2025. © Philippe Cambre

C’est peu, comparé au diamètre apparent de Jupiter. Mais Mars se trouve cette année dans la constellation des Gémeaux (après son demi-tour dans le Cancer), très haute dans le ciel en milieu de nuit. Voilà de quoi fournir de belles images, dont quelques-unes illustrent cet article :

La planète Mars le 27 décembre 2024. © Jean-Paul Oger

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Les globules cométaires cachent des nurseries stellaires

Plusieurs globules cométaires, véritables pouponnières célestes, nichent dans la constellation australe de la Poupe.

Appellation trompeuse :

Dans les années 1970, les astronomes ont étudié une immense nébuleuse diffuse dans la constellation de la Poupe. Ils l’ont surnommée Gum 12, douzième objet du catalogue établi par l’astronome australien Colin Stanley Gum. La nébuleuse de Gum est probablement tout ce qui reste de l’explosion de plusieurs supernovae. À l’intérieur, les astronomes y on déniché différents globules cométaires.

Cette portion de la nébuleuse de Gum montre le globule cométaire CG 4 qui semble prêt à dévorer la galaxie (en réalité beaucoup plus lointaine) PGC 21338. © Jeffrey K Lovelace

Ces objets ne partagent cependant que leur apparence avec les comètes : tête poussiéreuse et longue queue. Il s’agit en réalité de petits nuages de gaz et de poussière où naissent des étoiles. Ces nuages sont entourés d’une bulle de matière chaude ionisée par les étoiles environnantes. Martin Pugh, qui a découvert l’astronomie en 1997 avec la comète Hale-Bopp, a immortalisé la région céleste qui abrite les globules CG 30/31 :

Ces globules portent également le nom de globules de Bok, du nom de l’astronome néerlando-américain Bart Bok qui les découvrit dans les années 1940. Pour obtenir ce superbe cliché, l’astrophotographe Martin Pugh a réalisé 13 heures de poses avec un télescope de 61 centimètres de diamètre installé en Australie.

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Aurore boréale et compagnie pour le jour de l’An

La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.

Spectacles variés :

La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :

J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :

Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :

Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :

Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !

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Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2025

Au cours de ce mois de janvier 2025, les regards seront tournés vers les planètes Mars et Saturne qui nous réservent de belles surprises.

Le froid, ennemi de l’astronome :

En ce mois de janvier 2025, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :

Le froid ne doit pas gâcher vos observations nocturnes. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici maintenant quelques phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2025

La Lune en couleurs, l’étonnant dessin de Lucien Rudaux

Parmi les nombreuses recherches qu’il mena, Lucien Rudaux consacra plusieurs décennies à étudier les couleurs de la Lune.

Les multiples facettes d’un passionné : 

Lucien Rudaux, l’astronome de Donville, aurait eu 150 ans cette année. Voici le portrait qu’en dresse la Société Astronomique de France : ” Lucien Rudaux (1874-1947), « l’astronome de Donville », fut un brillant amateur de sciences dont la notoriété a largement dépassé les limites de l’Hexagone durant la première moitié du XXe siècle. Curieux et avide de savoirs, il se consacra avec enthousiasme à la fois à l’astronomie, à la météorologie, à la physique du globe ou encore à la spéléologie grâce auxquelles il côtoya les grandes figures scientifiques de son époque telles que Camille Flammarion, Édouard-Alfred Martel ou Alexandre Ananoff.
C’est par le dessin et surtout la photographie qu’il enregistrait et documentait ses recherches.

En 2021, les Archives départementales de la Manche ont publié un bel ouvrage consacré à sa vie et son œuvre. Ce livre est illustré de 300 photographies, dessins et aquarelles de ce scientifique amateur. Continuer la lecture de La Lune en couleurs, l’étonnant dessin de Lucien Rudaux

NGC 3981, la galaxie spirale qui perd ses bras

La discrète constellation de la Coupe héberge NGC 3981, une galaxie spirale qui a connu un profond bouleversement. 

Une galaxie dans la Coupe :

NGC 3981 est encore une découverte à mettre à l’actif de l’astronome William Herschel en 1785. Cette curieuse galaxie spirale se situe dans la Coupe, petite constellation placée sous la Vierge et le Lion. Dans la mythologie grecque, cette Coupe aurait pu être celle d’Apollon, de Dionysos ou encore de Salomon. Mais revenons à notre galaxie : située à 100 millions d’années-lumière, elle offre une modeste magnitude de 11. Autant dire que William Herschel ne voyait qu’une petite tache floue dans son télescope. Pour en découvrir toute la splendeur, il faut la photographier avec un grand instrument :

L’image proposée par NOIRLab a été réalisée à l’aide du télescope Blanco. Elle révèle une galaxie spirale dont les bras ont été arrachés au noyau, probable résultat d’une lointaine rencontre cosmique entre NGC 3981 et une autre galaxie. De telles collisions laissent la place à de curieux objets célestes, comme par exemple Arp 243. Certains astrophotographes amateurs lui ont également tiré le portrait, comme Bernard Miller.

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L’Âme et le Cœur, une nuit d’astronomie en Lozère

L’astrophotographe Christian Bertincourt nous entraîne dans une nouvelle aventure. Cette fois-ci, cap sur la Lozère et ses nuits noires.

Ciel d’encre en Lozère :

La préparation d’une soirée d’observation astronomique est une aventure en soi, un rituel presque aussi fascinant que l’observation elle-même. Chaque détail compte, car le ciel nocturne ne se dévoile qu’aux plus attentifs“. Ainsi commence la nouvelle odyssée que nous propose Christian Bertincourt. Cet astrophotographe lyonnais nous avait déjà raconté au printemps 2024 sa chasse à la comète 12P/Pons-Brooks. Cette fois-ci, il nous entraîne dans la constellation de Cassiopée, à 6.000 années-lumière :

Il a immortalisé les nébuleuses de l’Âme et du Cœur. Il s’agit de IC 1848 et IC 1805 (IC pour Index Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, dont la première version est parue en 1895). Ces nébuleuses en émission rayonnent principalement dans l’hydrogène excité, d’où la nécessité de les photographier avec des filtres. C’est ce que Christian Bertincourt a fait avec sa lunette astronomique. Pour fuir la pollution lumineuse de la région lyonnaise, l’astrophotographe a passé la nuit près d’un col de moyenne montagne en Lozère. Un nouveau périple plein de poésie que je vous invite à découvrir sur son blog.

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Observez l’ombre de Titan glisser sur Saturne

D’ici fin janvier 2025, l’ombre de Titan se projettera quatre fois sur Saturne. Une curieux phénomène qu’on ne reverra plus avant 2039.

Ombre chinoise :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre de Titan ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. Une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les quatorze ans. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Voici les quatre rendez-vous à venir, d’après les simulations sur Stellarium. Ils se produisent les 6 et 22 décembre, puis les 7 et 23 janvier 2025 :

On trouvera d’autres précisions concernant ces quatre phénomènes à la fin de la Lettre d’information n°218 de l’IMCCE. Un télescope de 150 millimètres de diamètre semble le minimum pour les observer, mais rien n’interdit de tenter avec un diamètre plus petit. Les astrophotographes pourront s’inspirer des conseils prodigués par Jean-Paul Oger. N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience en laissant un commentaire en bas de l’article. Continuer la lecture de Observez l’ombre de Titan glisser sur Saturne

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh