Au sein du Grand Nuage de Magellan, la nébuleuse Henize 206 voit s’allumer de nouvelles étoiles quand d’autres meurent.
Les Nuages de Magellan :
N’essayez pas de trouver Henize 206 sur votre carte du ciel. Cette nébuleuse se cache dans le Grand Nuage de Magellan (LMC pour Large Magellanic Cloud), visible depuis l’hémisphère Sud. On doit la découverte du LMC (et de son petit frère le SMC) au navigateur portugais Fernand de Magellan. Ces deux nuages sont en réalité des galaxies naines reliées gravitationnellement à notre Voie lactée. Dans le Grand Nuage, Henize 206 se cache derrière un rideau de poussière. En 2004, les astronomes ont utilisé le télescope spatial Spitzer pour en percer les secrets :
Les observations réalisées en infrarouge ont révélé la présence d’une bulle de gaz chaud émettant des rayons X. Cette bulle a été soufflée dans l’espace il y a des millions d’années par l’explosion d’une supernova. L’onde de choc de cette explosion a comprimé un nuage d’hydrogène gazeux, déclenchant une flambée de nouvelles étoiles. Ainsi, la mort d’une étoile en fait naître de nouvelles.
La planète Vénus est désormais observable en fin de nuit. Une situation qui va se poursuivre tout le reste de cette année 2025.
Des phases pour Vénus :
Tout comme Mercure, l’autre planète intérieure (leurs orbites sont comprises entre la Terre et le Soleil), Vénus présente des phases très marquées. Le phénomène est spectaculaire à l’époque des conjonctions solaires. La dernière a eu lieu le 23 mars 2025. Il s’agissait d’une conjonction inférieure, ce qui signifie que la planète est passée entre nous et notre étoile. L’alignement entre les trois astres n’était pas rigoureusement exact et nous n’avons donc pas assisté à un transit de Vénus devant notre étoile comme ce fut le cas le 6 juin 2012.
Avant la conjonction, la seconde planète du Système solaire brillait en soirée. Désormais, elle est visible à l’aube au-dessus de l’horizon Est. Si vous pointez un petit télescope dans sa direction, vous verrez un grand et fin croissant. La planète s’éloignant de la Terre tout en s’écartant du Soleil, son diamètre apparent diminuera dans les semaines à venir. Quant au croissant, il va lentement épaissir (voir la fraction éclairée ci-dessous) pour se transformer en Quartier de Vénus début juin :
Chaque fin de lunaison, le fin croissant de Lune ira à la rencontre de Vénus. Ce sera le cas le 25 avril, le 24 mai ou encore le 22 juin. Des rendez-vous qui seront bien entendu annoncés dans les éphémérides !
Découverte il y a quelques jours, la comète SWAN25F est un astre chevelu qui pourrait devenir visible à l’œil nu prochainement.
Comète du matin :
Circulant actuellement entre Pégase et Andromède, la comète SWAN25F (elle a désormais son nom définitif, C/2025 F2 (SWAN)) est à chercher avant le lever du jour sur l’horizon Est. Cet astre chevelu a été découvert le 22 mars 2025 par l’instrument SWAN, embarqué à bord du satellite solaire SOHO. Déjà très photogénique, SWAN25F a été photographiée à l’aube du 6 avril par Michael Jaeger et Gerald Rhemann :
La magnitude de la comète est actuellement estimée à 9, donc réservée aux télescopes. Cependant, elle pourrait atteindre magnitude 5 début mai et devenir (en théorie) visible à l’œil nu. L’astre chevelu se trouverait alors à proximité de l’amas des Pléiades, toujours au-dessus de l’horizon Est :
Vous trouverez toutes les informations sur cet astre chevelu (position, éclat prévisionnel…) sur astro.vanbuitenen ou encore sur aerith.net. Si un télescope est encore indispensable pour pointer cette comète, une paire de jumelles pourrait suffire dans les prochains jours. Mais attention : d’une part, il faut la chercher juste avant que le ciel ne devienne trop clair. D’autre part, la Lune va se rapprocher au fil des nuits !
Accompagnés par leur professeur, quatre lycéens belges se sont lancés dans un ambitieux projet : réaliser un spectrohéliographe.
Astronomie avec des lycéens :
Rémy Mas est professeur de sciences au lycée IEJ à Nivelles (Belgique). C’est là qu’il anime un club d’astronomie depuis 2017. Cette année, quatre élèves ont formé l’équipe SOLARIS : Clément Chéry, Théo Cornet Bielecki, Romain Piscaglia (5e secondaire) et Alban Jadin (6e secondaire), l’équivalent des classes de lycée en France. Ils ont construit et utilisé un spectrohéliographe SUNSCAN (conçu par l’équipe STAROS) pour étudier le Soleil et mesurer le déplacement des taches solaires sur la photosphère :
Le nouveau télescope de l’Observatoire de Kitt Peak a immortalisé un étonnant cache-cache céleste entre la Lune et la planète Mars.
Un observatoire dans le désert :
Situé en Arizona, le désert de Sonora est la plus grande zone aride de l’Amérique du Nord. On y trouve de magnifiques cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) dont certains atteignent 15 mètres de haut. En raison de son climat, la région a été choisie en 1958 pour y créer un observatoire astronomique :
Alors qu’en France nous assistions à un rapprochement serré entre les deux astres (voir ici), le spectacle était bien plus intéressant depuis l’Arizona. De plus, l’occultation intervenait alors que la Planète rouge se trouvait au plus près de la Terre. Depuis, la quatrième planète du Système solaire s’éloigne de nous. Il faudra attendre la prochaine opposition en février 2027 pour qu’elle retrouve un diamètre apparent convenable.
Outre une magnifique occultation des Pléiades par la Lune, je vous propose de découvrir une superbe galaxie en ce mois d’avril 2025.
Du côté des Chiens de Chasse :
Ce mois d’avril 2025, profitez d’une nuit sans Lune pour viser les Chiens de Chasse, au zénith en milieu de nuit. Cette petite constellation située juste à côté de la Grande Ourse recèle un trésor. Il s’agit de la galaxie spirale Messier 51. Vous pouvez commencer à la rechercher avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky) :
On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale. Dans le New General Catalogue, la structure en spirale se nomme NGC 5194 et la petite galaxie au bout du bras NGC 5195. Depuis sa découverte par Charles Messier le 13 octobre 1773, cette double galaxie fait le bonheur des observateurs. Quant aux astrophotographes, ils ne se lassent pas de l’imager :
Le 1er avril dans la soirée, le jeune croissant de Lune occulte une à une les étoiles de l’amas des Pléiades. Il s’agit du plus beau spectacle céleste du mois, à suivre dans une paire de jumelles à partir de 23 heures :
Le 2 en soirée, la jeune Lune est à un peu moins de 6 degrés apparents de Jupiter.
Une étude menée pendant une décennie a révélé un incroyable système stellaire binaire dans la nébuleuse NGC 1514.
Nébuleuse planétaire dans le Taureau :
NGC 1514 est surnommée la nébuleuse de la boule de cristal. Cette nébuleuse planétaire située dans la constellation du Taureau a été découverte en 1790 par William Herschel. Avec une magnitude de 11 et un diamètre apparent de deux minutes d’arc, elle est assez difficile à observer. On peut en découvrir deux dessins sur le blog de Bertrand Laville, à comparer avec l’image réalisée par l’astrophotographe Andrea Arbizzi :
À la différence de nébuleuses planétaires comme Abell 33 ou ESO 378-1, NGC 1514 n’a pas une forme sphérique. Les astronomes soupçonnaient donc la présence d’un système stellaire binaire en son centre, responsable de cette forme atypique. C’est bien ce qu’ils ont trouvé, mais leur surprise a été de taille. La plupart des binaires dans les nébuleuses planétaires tournent très vite l’une autour de l’autre (en une journée, voire moins). Dans NGC 1514, cette période de rotation est de … neuf ans, ce qui en fait, de très loin, la plus longue période connue ! Un résultat obtenu en analysant une décennies de mesures réalisées avec le spectrographe HERMES. L’instrument est installé sur le télescope Mercator à l’Observatoire du Roque de Los Muchachos aux Canaries. Continuer la lecture de NGC 1514 cache un étrange couple stellaire→
L’éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 sera observable avec quelques précautions. Petit tour d’horizon des moyens à votre disposition.
Une éclipse très partielle :
Ce 29 mars 2025, le Soleil a rendez-vous avec la Lune à l’occasion d’une éclipse partielle. On pourra suivre en fin de matinée le lent grignotage de notre étoile par Séléné. La position géographique des observateurs déterminera le pourcentage de Soleil éclipsé : de seulement 6% à Ajaccio jusqu’à 31,4 % à Quimper. La carte suivante vous donne les valeurs pour quelques villes françaises (ajoutez une heure pour avoir l’heure locale) :
Depuis le Québec, on assistera au lever d’un Soleil éclipsé à près de 50% (détails sur cette page). Même si le phénomène n’est pas aussi spectaculaire qu’une éclipse totale, son observation est toujours intéressante, que ce soit avec un petit télescope ou simplement à l’œil nu. Il est par exemple possible que le disque lunaire occulte quelques taches solaires, en cette période de maximum d’activité. Mais attention, il est impératif de se protéger les yeux ! Voyons d’abord le phénomène en détail avec la Chaîne Astro :
L’un des plus grands télescope du monde, le GTC, offre un accès libre à ses images pour les traiter. Avis aux amateurs !
Le géant des Canaries :
Les espagnols le surnomment GTC ou Gran Tecan (pour Gran Telescopio Canarias). Construit à 2.400 mètres d’altitude sur l’île de La Palma aux Canaries, le GTC est un télescope géant. Il fait partie de l’Observatoire del Roque de los Muchachos, adossé à la caldeira vertigineuse de Taburiente :
Au-dessus des nuages et de la pollution lumineuse, le Grand Télescope des Canaries bénéficie du meilleur ciel de l’hémisphère nord (moins de 20 jours de pluie par an). Avec ses 10,4 mètres de diamètre, c’est l’un des plus grands instruments actuellement en service. Son miroir primaire est composé d’une mosaïque de 36 miroirs hexagonaux d’une surface collectrice totale de 75,7 m². L’instrument (300 tonnes monture comprise), est installé sous une coupole de 32 mètres de diamètre. Il produit des images saisissantes depuis son inauguration en 2007 par le Roi d’Espagne :
Bien que très peu lumineuse, la nébuleuse planétaire PuWe 1 occupe une surface équivalente aux deux-tiers de la Pleine Lune.
La seconde plus grande nébuleuse planétaire :
PuWe 1 doit son nom à Alois Purgathofer (1925-1984) et Ronald Weinberger (né en 1948). Ces deux astronomes autrichiens ont repéré cette faible nébuleuse planétaire en 1980. Cette découverte (fortuite) a eu lieu en étudiant des relevés du Palomar Observatory Sky Survey. Leur nébuleuse (cataloguée également sous la référence PN G158.9+17.8) se situe à environ 1.500 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lynx. Son diamètre apparent est de vingt minutes d’arc, ce qui équivaut aux 2/3 de la Pleine Lune. Seule la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) présente une taille apparente supérieure. Grâce au télescope Mayall de quatre mètres de diamètre, il est possible d’admirer cette faible nébuleuse avec un luxe de détails :
Comme toutes les nébuleuses planétaires, PuWe 1 a été créée par l’explosion d’une étoile géante rouge. Cette dernière, en fin de vie, a violemment expulsé les couches externes de son atmosphère. Il ne reste plus qu’un noyau stellaire extrêmement dense et chaud, appelé naine blanche. Le rayonnement ultraviolet (UV) de cette naine blanche centrale continue d’exciter le gaz expulsé, le faisant briller. C’est ce processus qui permet d’admirer la nébuleuse, que vous pouvez explorer en cliquant ici.
C’est un joli spectacle qui vous attend à l’aube du 14 mars 2025 : une éclipse totale au coucher de la Lune. Comment la photographier ?
Spectacle pour tous :
Vous serez sans doute nombreux à vouloir admirer l’éclipse totale de Lune ce 14 mars 2025. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’observer. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil. Pas besoin non plus d’un télescope : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Avec La Chaîne Astro, découvrons le spectacle qui nous attend :
Conditions de l’éclipse de Lune :
En France, le phénomène aura lieu en fin de nuit du 14 mars, notre satellite naturel se trouvant au-dessus de l’horizon Ouest. Choisissez donc votre site avec une bonne visibilité dans cette direction. La Pleine Lune entrera dans le cône d’ombre terrestre à 6 heures 10 (heure locale française) :
Depuis l’Est de la France, la Lune se couchera plus ou moins partiellement éclipsée. Les observateurs les mieux placés (en Bretagne) pourront assister au coucher d’une Lune totalement éclipsée vers 7 heures 25. Notez que pour les observateurs installés au Canada, les conditions d’observation seront bien meilleures :
Pour photographier l’éclipse, un appareil photo reflex monté sur pied est recommandé. Je vous conseille de travailler en mode manuel pour maîtriser les différents paramètres de prises de vues. Vous les ajusterez en fonction de ce que vous montrera l’écran de contrôle de votre boîtier :
Le mode automatique peut cependant vous permettre d’avoir de bons résultats, puisque le ciel s’éclaircira progressivement (en France). N’ hésitez pas non plus à utiliser votre smartphone, car il est tout à fait possible de réaliser de belles images avec ces nouveaux outils photographiques :
Lorsque la Lune pénètrera dans le cône d’ombre terrestre, vous remarquerez que la surface de notre satellite naturel se teinte d’une belle couleur rouge. En effet, le cône d’ombre terrestre n’est pas totalement noir : une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) vient l’éclairer. Il y aura donc matière à réaliser de belles images si la météo est clémente :
Le record sera difficile à battre : la découverte de 128 nouveaux petits satellites porte à 274 le nombre de lunes de Saturne.
Une planète bien entourée :
274 lunes au compteur : Saturne compte presque deux fois plus de satellites que toutes les planètes réunies ! Une publication de l’UBC rapporte qu’une première campagne menée entre 2019 et 2021 avait permis de détecter 62 lunes supplémentaires (la planète aux anneaux en comptait 146 jusque-là). Pour leurs recherches, les astronomes avaient utilisé le Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT). Ils ont récidivé en 2023 avec le même instrument, portant le total de leurs découvertes à 128 :
Selon le Dr Brett Gladman, « Ces lunes mesurent quelques kilomètres et sont probablement toutes des fragments d’un plus petit nombre de lunes initialement capturées, qui ont été brisées par de violentes collisions, soit avec d’autres lunes de Saturne, soit avec des comètes de passage ». Tout comme Phobos et Deimos, les satellites de Mars, ces lunes sont beaucoup trop petites pour être sphériques. Leur aspect évoque très probablement celui des pommes de terre !
Il est encore trop tôt pour en être certain, mais 2024 aura peut-être été l’année du maximum d’activité solaire de ce 25e cycle.
Un nouveau cycle riche en taches :
L’activité solaire n’a cessé de s’intensifier depuis 2019. Cette année-là, les scientifiques ont assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil. C’était le signal de départ d’un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. Ces cycles, d’une durée moyenne de onze ans, ont été découverts au XIXe siècle par Heinrich Schwabe. L’astronome allemand avait remarqué la périodicité de l’apparition des taches solaires :
Ces dernières sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface de notre étoile. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Continuer la lecture de Visualisez l’intense activité solaire de l’année 2024→
Sur la Lune, l’atterrisseur Blue Ghost s’est posé dans la Mer des Crises, survolée à chaque nouvelle lunaison par un bel Albatros.
Retour sur la Lune :
Le 2 mars 2025, la sonde américaine privée Blue Ghost a réalisé un atterrissage parfait sur la Lune. Cette mission robotique est développée par la société Firefly Aerospace. Blue Ghost dispose maintenant d’une quinzaine de jours ensoleillés pour collecter des données scientifiques. Il ne devrait pas résister à la longue et glaciale nuit lunaire qui succèdera. Cet atterrisseur s’est posé dans la Mer des Crises, à proximité de Mons Latreille. Il s’agit d’un relief circulaire évasé d’environ 150 mètres de haut pour un peu plus de 6 kilomètres de diamètre :
La Mer des Crises est un bassin ovale d’environ 600 km de diamètre très facile à repérer avec une paire de jumelles. Creusé par la chute d’un astéroïde il y a un peu moins de 4 milliards d’années, le bassin a ensuite été comblé par des épanchements de lave. La sonde russe Luna 15 s’y est écrasée le 21 juillet 1969, pendant que de leur côté les membres de la mission américaine Apollo 11 faisaient leurs premiers pas dans la Mer de la Tranquillité.
Armé d’un télescope, admirez la Mer des Crises et son Albatros, une illusion provoquée par des reliefs en arc de cercle. Mais n’espérez pas trouver Blue Ghost, beaucoup trop petit pour être visible depuis la Terre !
Vous avez quelques soirées pour repérer Mercure, mais faites vite, cette planète n’est jamais observable très longtemps.
Messager des Dieux :
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer. Elle est perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez facilement en raison de son éclat assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité :
En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture de Suivez le retour de Mercure au crépuscule→
Deux éclipses, une de Lune et une de Soleil, ainsi qu’une farandole de planètes sont au menu de ce mois de mars 2025.
Le Soleil a rendez-vous avec la Lune :
En mars 2025, vous allez pouvoir admirer deux éclipses. La première est une éclipse de Lune. À l’aube du vendredi 14 mars, la Pleine Lune se couchera partiellement éclipsée. Pour profiter du spectacle, choisissez un horizon Ouest parfaitement dégagé. À l’œil nu ou dans une paire de jumelles, vous pourrez admirer l’ombre de la Terre mordant sur le disque lunaire :
Second rendez-vous, le samedi 29 mars vers midi. Cette fois, c’est la Lune qui masquera le Soleil en partie :
Attention, il faut impérativement protéger vos yeux pour admirer ce spectacle sans danger. Si vous observez avec une lunette ou un télescope, placez un filtre approprié devant le tube (lire : comment observer l’activité solaire en toute sécurité). Si vous observez à l’œil nu, protégez-vous avec des lunettes spéciales. Et sans lunettes, utilisez une écumoire pour voir plein de petits croissants de Soleil se former sur une feuille de papier :
Le 6, c’est le Premier quartier. En soirée, pointez la Lune avec un petit télescope. Vous pourrez observer un joli jeu d’ombre et de lumière, le X lunaire.
Le 8, La Lune gibbeuse croissante est aux côtés de la planète Mars, dans les Gémeaux.
Les 10 et 11 en soirée, tentez d’apercevoir Mercure aux jumelles, à proximité de Vénus, beaucoup plus brillante.
Le 14 à l’aube, éclipse de Lune (voir plus haut).
Le 20, c’est l’équinoxe, premier jour du printemps dans l’hémisphère Nord.
Le 22, c’est le Dernier quartier.
Le 26 à l’aube, tentez de repérer Vénus à l’Est du croissant de Lune. Après sa conjonction avec le Soleil, la seconde planète du Système solaire est désormais observable en fin de nuit.
Le 29 à midi, éclipse partielle de Soleil (voir plus haut).
Sauf mention contraire, les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
Au sein de l’amas des Pléiades, la nébuleuse IC 349 est perdue dans la lumière de l’étoile Mérope, un vrai défi pour les astrophotographes.
Nébuleuse fantôme :
IC 349 a été dénichée le 14 novembre 1890 par l’astronome américain Edward Emerson Barnard. On doit à ce dernier de nombreuses découvertes, comme par exemple le cinquième satellite de Jupiter, Amalthée (1892). IC 349 est une petite zone poussiéreuse très brillante sculptée par la pression de radiation exercée par sa brillante voisine, Mérope. Cette étoile de magnitude 4 fait partie des astres les plus lumineux au sein du célèbre amas des Pléiades :
Saisir les délicates volutes poussiéreuses de IC 349 est à la portée du télescope spatial Hubble. Hors de l’atmosphère, l’instrument ne souffre pas trop de la diffusion lumineuse autour de Mérope :
Pour les astrophotographes, le défi est de taille, car la nébuleuse est dix mille fois moins brillante que sa voisine Mérope. Voisine à nos yeux seulement, car l’écart réel entre ces deux astres est quand même de 3500 Unités astronomiques. Il faut tout le savoir-faire de Alessandro Ravagnin pour révéler la très discrète IC 349 :
À propos des Pléiades :
En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques :
À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse.
Trois planètes, trois destins différents. Voyons ce qui se passe actuellement à l’Ouest un peu avant la tombée de la nuit.
Jumelles de rigueur :
Si vous sortez en début de soirée et que vous regardez vers l’Ouest, vous allez immédiatement repérer Vénus. C’est un véritable phare céleste, avec une magnitude de -4,7. Une fois le Soleil couché et en l’absence de Lune, c’est l’astre le plus brillant. Dans un petit télescope, la seconde planète du Système solaire se présente sous la forme d’un brillant croissant. Mais la situation va vite évoluer : Vénus plongera vers le Soleil dans les semaines à venir. Après sa conjonction inférieure le 23 mars, on la retrouvera à l’aube à partir du mois d’avril.
Deux autres planètes sont également observables actuellement peu après le coucher du Soleil, mais uniquement dans une paire de jumelles. Après son passage au plus près de la Terre, Saturne achève sa période de visibilité. Elle sera en conjonction avec le Soleil le 12 mars, puis redeviendra visible à l’aube à partir du mois de mai. Quant à Mercure, elle revient nous voir pour une belle et courte période d’observation. Après son élongation maximale le 8 mars, elle plonge vers le Soleil pour une conjonction le 24. N’oubliez pas de consulter les éphémérides au fil des mois pour en savoir plus !
Le photographe Valerio Minato a immortalisé une superbe Lune écarlate dans l’axe de deux monuments emblématiques de Turin.
Joyaux architecturaux :
Si Turin, capitale du Piémont, est connue pour sa gastronomie, son architecture raffinée fait le bonheur des touristes. Sur les hauteurs de la ville, deux superbes édifices attirent le regard. Il s’agit de l’abbaye Sacra di San Michele et de la basilique de Superga. La première, bâtie entre 983 et 987 au sommet du mont Pirchiriano, a inspiré Umberto Eco pour l’écriture de son roman Le nom de la rose. La seconde, perchée sur une colline à 670 m d’altitude, est un chef-d’œuvre de l’architecture baroque. Elle fut édifiée à partir de 1717 pour remercier la Vierge Marie de la libération de la ville, assiégée par l’armée française de Louis XIV. Depuis la basilique, on a une vue panoramique sur Turin et sur le massif des Alpes. Continuer la lecture de À Turin, l’étonnant spectacle d’une Lune écarlate→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh