La seconde édition de l’opération On The Moon Again s’est déroulée à huit clos en raison de l’épidémie de coronavirus qui touche la planète.
Anniversaire lunaire :
Souvenez-vous : les 12 et 13 juillet 2019 on fêtait un peu partout dans le monde les cinquante ans des premiers pas sur la Lune avec la première édition de On The Moon Again. Je vous avais fait vivre cet événement depuis le château de Brochon le 12 et en Bresse le 13. Partout dans le monde des passionnés avaient sorti leur télescope pour faire admirer notre satellite naturel aux passants et curieux.
C’est un curieux bourrelet équatorial découvert par la sonde Cassini qui ceinture Japet, une des lunes de Saturne. Zoom sur Toledo Montes.
Une lune en noir et blanc :
Quand on parle des satellites de Saturne, on pense immédiatement à Titan, le plus gros, dont les océans d’hydrocarbures nous fascinent, et qui a reçu la visite du module Huygens en 2005. D’autres lunes de Saturne intéressent beaucoup les scientifiques, à l’image de Japet. Troisième satellite de Saturne par la taille (après Titan et Rhéa), Japet a été découvert en 1671 par l’astronome Jean-Dominique Cassini. Les mesures de densité indiquent qu’il est composé principalement de glace et d’environ 20 % de matière rocheuse.
Tournant sur lui-même en un peu plus de 79 jours, Japet a la particularité de présenter deux hémisphères cratérisés de couleurs très différentes. Sa face avant (qui capture les poussières quand le satellite avance sur son orbite) est noire comme du charbon, alors que sa face arrière est blanche comme neige. Continuer la lecture de Toledo Montes, la mystérieuse crête équatoriale de Japet→
L’été est là ; c’est l’occasion de prendre le temps de regarder le ciel et d’y suivre facilement les phases et les déplacements de la Lune. Mode d’emploi.
Depuis le 50e anniversaire du premier Homme sur la Lune en 2019, notre satellite naturel est redevenu à la mode. Même si l’opération On The Moon Again n’a pu être renouvelée cette année en raison du coronavirus, il est toujours possible d’admirer la Lune cet été. C’est faisable depuis une fenêtre, un balcon, un jardin, à l’œil nu ou dans une longue-vue.
Outre le plaisir de découvrir la surface changeante de notre satellite naturel, son déplacement au fil des nuits le fait passer régulièrement près d’une planète qui devient alors beaucoup plus aisée à localiser. Voyons cela en détail. Continuer la lecture de Cet été vous avez rendez-vous avec la Lune→
Le survol de la comète 67P par la sonde Rosetta en 2014 est l’une des plus belles aventures scientifiques de ce début de XXIe siècle.
Les 12 et 13 novembre 2014 resteront célèbres dans l’histoire de la conquête du Système solaire. C’est à cette date que la sonde européenne Rosetta a largué le module Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (du nom des deux astronomes soviétiques qui ont découvert cet astre chevelu en 1969 et qui étaient présents au siège de l’ESA pour suivre l’événement). La zone d’atterrissage prévue a été surnommée Agilkia (Agilkia est le nom d’une île sur le Nil, en Egypte, où les ruines antiques de l’île de Philae ont été déplacées suite à la construction du barrage d’Assouan dans les années 1970).
Cette incroyable aventure (qui a débuté en 1993) et la décennie de voyage de la sonde européenne nous sont contées dans cette vidéo. Nous partageons les joies et les doutes des scientifiques qui vont diriger cette mission jusqu’à son terme, le crash de la sonde sur la comète le 30 septembre 2016. Aux côtés d’Andrea Accomazzo, l’ingénieur italien qui a été nommé chef de la mission, et de l’astrophysicien français Jean-Pierre Bibring, nous revivons ce qui est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes réussites de l’exploration spatiale depuis les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.
Ce sera l’un des grands spectacles astronomiques de cette année 2020. Le croissant de Lune occultera celui de Vénus le matin du 19 juin.
Une rencontre entre croissants :
Le mois de mai nous avait laissé sur notre faim avec la déconvenue de la comète Swan, celui de juin nous réserve un joli baiser céleste entre Vénus et la Lune. Après avoir passé plusieurs mois dans le ciel du soir (voir sa rencontre avec l’amas des Pléiades), la brillante Vénus est de retour dans le ciel du matin. Le 19 juin la seconde planète du Système solaire aura la forme d’un mince croissant (8% du disque) d’une taille apparente de 51 secondes d’arc. La vieille Lune se présentera également sous la forme d’un très fin croissant (4%), 48 heures avant la Nouvelle Lune.
Dans la grande famille des galaxies, certaines sont particulièrement belles à photographier. C’est le cas de NGC 3718 dans la Grande Ourse.
Beauté discrète :
Au cours du printemps, par une nuit sans Lune, je vous invite à pointer un puissant télescope du côté de Phecda (Gamma Ursae Majoris). Cette étoile marque le coin en bas à gauche de la Grande Casserole. L’astérisme en question est en réalité la partie la plus célèbre de la Grande Ourse.
L’astrophotographe iranien Babak Amin Tafreshi nous envoûte avec une étonnante image d’un lever de Pleine Lune qui prend la forme d’un vase étrusque.
Ceux qui aiment les belles images astronomiques connaissent bien celles de Babak Amin Tafreshi, ce photographe iranien qui vit à Boston, fondateur du collectif TWAN (The World At Night). Certains de ses clichés sont très spectaculaires, comme celui de ce vase étrusque :
Les rapprochements Lune-planètes et les nuages noctiluques sont au menu de ce mois de juin et de ses nuits les plus courtes de l’année.
Le mois des planètes :
Nous voici aux portes de l’été. Nous espérons tous de belles nuits dégagées aux températures agréables. Mais nous savons déjà qu’elles seront très courtes en juin. Inutile donc d’espérer admirer nébuleuses et galaxies, il faudra nous concentrer sur la Lune et les planètes. Ça tombe bien, c’est de ce côté que le spectacle promet d’être au rendez-vous.
Vous étiez nombreux à espérer voir passer la capsule Crew Dragon après son lancement dans la soirée du 30 mai. Sans beaucoup de succès malheureusement.
Un lancement historique :
Tous les passionnés de la conquête spatiale se sont retrouvés devant leur écran hier soir pour assister au décollage de la capsule Crew Dragon. Le premier véhicule spatial construit par une entreprise privée (SpaceX de Elon Musk) devait emporter Bob Behnken et Doug Hurley en direction de la Station spatiale internationale (ISS).
Les deux astronautes ont d’ailleurs renommé leur capsule Endeavour en l’honneur de la navette spatiale dans laquelle ils avaient voyagé il y a environ une décennie.
Après un décollage parfait qui a ravi les aficionados, chacun est sorti pour tenter d’admirer la capsule dans le ciel. Malheureusement, si de nombreuses personnes ont vu l’ISS après 23 heures (passage que j’ai immortalisé en Bourgogne depuis le château de Corton, image ci-dessus), la capsule Crew Dragon a été particulièrement discrète. Continuer la lecture de Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon→
Dans les semaines qui encadrent sa conjonction avec le Soleil, la planète Vénus se présente en croissant, un phénomène comparable aux phases de la Lune.
Des phases pour Vénus :
Tout comme Mercure, l’autre planète intérieure (leurs orbites sont comprises entre la Terre et le Soleil), Vénus présente des phases très marquées. Le phénomène est spectaculaire quand on s’approche de la conjonction. Celle qui se produit le 3 juin est une conjonction inférieure, ce qui signifie que la planète passe entre nous et notre étoile. L’alignement entre les trois astres ne sera pas rigoureusement exact et nous n’assisterons donc pas à un transit de Vénus devant notre étoile comme ce fut le cas le 6 juin 2012.
En Afrique du Sud, la ville de Vredefort a donné son nom à l’immense cratère d’impact (le plus grand connu à ce jour sur Terre) dans laquelle elle se situe.
Structure géante :
À 120 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg (Afrique du Sud), on peut découvrir le plus grand cratère d’impact du monde, celui de Vredefort. L’astéroïde qui a creusé ce cratère de 300 km de diamètre devait avoir une taille comprise entre 10 et 15 km. L’impact s’est produit il y a un peu plus de 2 milliards d’années ce qui explique que le cratère soit très érodé. On parle d’ailleurs plutôt d’astroblème quand on se trouve face à un cratère fossile (comme dans le cas de Rochechouart).
Alors que la soirée du 24 mai semblait dédiée au rapprochement apparent entre la jeune Lune, Mercure et Vénus, une colonne solaire s’est invitée.
Deux clichés réalisés pendant la soirée du 24 mai montrent un curieux phénomène lumineux. Il s’agit d’un pilier de lumière appelé également colonne solaire. Elle est apparue peu après le coucher du Soleil. Un tel phénomène se produit par réflexion des rayons du Soleil sur des cristaux de glace plats à base hexagonale situés dans l’atmosphère.
Au départ j’avais prévu de photographier le ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune. Trois jours plus tôt seules les deux planètes intérieures étaient visibles, l’occasion d’immortaliser leur rapprochement en présence d’une danseuse (image du 21 mai). Arrivé assez tôt sur le site d’observation, j’ai remarqué la présence d’une belle colonne solaire. Le ciel était encore trop clair pour y déceler les protagonistes célestes (premier cliché). Ce n’est qu’un peu plus tard que le jeune croissant de Lune est apparu ainsi que Vénus (second cliché). Plus faible, Mercure s’est montrée plus tard, alors que Vénus était cachée par l’église de Corton.
Quoi de mieux qu’une gracieuse danseuse pour accompagner la chorégraphie des planètes Vénus et Mercure actuellement au crépuscule ?
Comme nous le rappelle François Aru dans ses Visions Nocturnes, les planètes intérieures Vénus et Mercure ont entamé une belle chorégraphie pour quelques soirs (je vous en ai également parlé ici) :
Dans la soirée du 21 les deux astres étaient alignés verticalement au-dessus de l’horizon OUEST peu après le coucher du Soleil. Avec la complicité de Christine, qui a bien voulu jouer le rôle d’une danseuse, nous avons immortalisé ce rapprochement apparent entre les deux planètes :
L’image a été réalisée avec un boîtier Nikon D3100, un objectif de 50 mm de focale diaphragmé à 5,6 et une pose d’1/4 de seconde à 400 iso. La petite étoile visible au bout de la main la plus haute est Beta Tauri. Connue également sous le nom de Elnath, c’est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Taureau, avec une magnitude apparente de 1,7. Continuer la lecture de Une danseuse aux côtés des planètes Vénus et Mercure→
C’est une jolie chorégraphie qui se déroulera en soirée du 19 au 25 mai : Mercure va croiser Vénus. La Lune se joindra également au couple planétaire.
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.
Plongez dans la magie des aurores boréales avec une image réalisée par le photographe John McKinnon depuis les rapides de la rivière des Esclaves au Canada.
Les amoureux de grands espaces et les kayakistes connaissent bien la rivière des Esclaves et ses rapides. Située au Canada dans les Territoires du Nord-Ouest, elle s’étire sur 435 kilomètres entre l’Alberta où elle prend naissance et le Grand lac des Esclaves dans lequel elle se jette. La ville américaine de Fort Smith, dans l’État de l’Arkansas, sert de point de rassemblement pour les pagayeurs.
Le 7 mai le photographe John McKinnon s’est rendu au bord de la rivière au crépuscule. Une superbe aurore boréale a pris naissance dans la haute atmosphère, attisée par le vent solaire. C’est ce courant de particules énergétiques qui est également à l’origine des modifications observables ces dernières nuits dans la queue de la comète Swan.
Sur le cliché de John McKinnon un astre brillant attire l’attention au-dessus de l’horizon OUEST. Il s’agit de la planète Vénus qui du 20 au 25 mai va réaliser une belle chorégraphie céleste avec Mercure et le croissant de Lune. Pour ne rien manquer de ce spectacle abonnez-vous à CIELMANIA sur Facebook ou Twitter !
Les miroirs des 4 télescopes du VLT font l’objet d’un entretien régulier. Une opération délicate indispensable pour maintenir la qualité des observations.
4 télescopes exceptionnels :
Installé dans le désert chilien de l’Atacama au sommet du Cerro Paranal depuis plusieurs décennies, l’Observatoire européen austral (ESO) est constitué de nombreux instruments astronomiques parmi les plus puissants du monde qui opèrent sous l’un des ciels les plus purs de la planète. Les 4 télescopes qui composent le VLT (Very Large Telescope) sont les plus réputés. Ils sont équipés de miroirs primaires de 8,2 mètres de diamètre.
Chacun de ces télescopes peut travailler seul, mais on peut aussi les associer à 4 autres télescopes plus petits (1,8 mètre) et mobiles (ils circulent sur des rails) de façon à former un interféromètre géant, le VLTI, capable d’offrir des vues de l’Univers 25 fois plus précises qu’avec un seul des télescopes. Continuer la lecture de En vidéo : le nettoyage des miroirs du Very Large Telescope→
Messier 61, une galaxie spirale dans la constellation de la Vierge, attire l’attention des astronomes : une supernova vient d’y exploser.
La constellation de la Vierge est parfaitement visible durant les nuits du mois de mai. Quand la Lune est absente, les astronomes en profitent pour pointer leurs télescopes en direction des nombreux objets cosmiques que l’on peut admirer aux alentours de Spica, la plus brillante étoile de la constellation. Il y a bien sûr le superamas de la Vierge, un grand amas de galaxies situé à une distance de 15 à 22 Mégaparsec (entre 50 et 70 millions d’années-lumière). Mais la constellation abrite également d’autres curiosités célestes comme l’étrange couple de galaxies Arp 116, Messier 98 ou encore Messier 104, le célèbre Sombrero céleste.
Attardons-nous sur l’une d’entre elles, la superbe galaxie spirale Messier 61 située à 55 millions d’années-lumière de nous. Si elle est assez discrète dans un télescope d’amateur avec une magnitude de 10, la galaxie M 61 révèle toute sa beauté dans un grand instrument, comme nous le prouve cette image proposée par l’ESO il y a quelques mois (image ci-dessus). Continuer la lecture de Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61→
On a souvent tendance à photographier la Pleine Lune à son lever au crépuscule. On peut aussi lui tirer le portrait quand elle se couche à l’aube.
La cinquième Pleine Lune de l’année se produit le 7 mai à 10h45. Elle fait suite à la Super Lune du mois d’avril et ce matin encore elle avait encore un diamètre apparent respectable puisque elle se trouvait à un peu plus de 361.000 kilomètres de nous. En général il y a toujours plus de monde pour admirer le lever de notre satellite naturel au crépuscule plutôt que son coucher à l’aube.
Quelques jolis rapprochements planétaires, le retour de la Voie lactée en fin de nuit et la comète Swan sont au menu de ce mois de mai.
Pourra-t-on chanter joli mois de mai comme le faisait Bourvil ? Rien n’est moins sûr avec un confinement dont la levée est très incertaine. Ce que les passionnés d’astronomie savent déjà, c’est qu’ils ne pourront pas se retrouver aux traditionnelles Rencontres Astronomiques du Printemps annulées pour cause de coronavirus. Il faudra donc continuer d’observer au pire depuis sa fenêtre, au mieux dans un coin de jardin. Heureusement le ciel nous offre toujours de jolis spectacles facilement accessibles.
C’est une compétition à laquelle se livrent certains photographes : saisir le plus fin croissant qui suit la Nouvelle Lune.
Mécanique céleste :
Une lunaison s’étire sur 29 jours pendant lesquels la Lune passe progressivement de la Nouvelle Lune à la Pleine Lune. Ensuite elle décroît jusqu’à la Nouvelle Lune suivante. C’est à ce moment que notre satellite naturel se trouve à sa plus courte distance apparente du Soleil. Si la Lune passe alors devant notre étoile, il y a éclipse.