De curieuses caldeiras lunaires intriguent les géologues

Les géologues les ont surnommées Irregular Mare Patches (IMP). Ces zones volcaniques lunaires encore mal connues restent une énigme. 

Paysages lunaires :

Tout a commencé en 1971. Au cours de leur survol lunaire, les astronautes de la mission Apollo 15 ont photographié une étrange structure. Il s’agit d’une caldeira située au SUD-EST de la chaîne des Apennins lunaires, dans le Lacus Felicitatis. Elle est très difficile à observer depuis la Terre en raison de sa petite taille (moins de 3 kilomètres) et de son faible contraste. L’orbiteur LRO a pu ultérieurement nous en offrir des clichés détaillés.

Localisation de Ina, une petite caldera volcanique lunaire. © NASA/LROC

Cette dépression surnommée Ina est constituée de plusieurs zones lisses et rugueuses. Les zones lisses sont des collines avec des sommets plats, les zones rugueuses sont en revanche un peu plus basses.

Caldeira hawaïenne :

Depuis, les géologues se sont penchés sur les nombreux clichés lunaires à leur disposition. Ils ont découvert plus d’une centaine de ces formations, désormais appelées IMP pour Irregular Mare Patches. Un terme que l’on pourrait traduire par taches marines irrégulières, puisqu’elles sont localisées dans les mers lunaires. Des mers qui, rappelons-le, ne sont que de grandes plaines basaltiques.

Gros plan sur Ina réalisé par l’orbiteur lunaire LRO. © NASA/GSFC/ASU

Ces IMP font penser à certaines caldeiras volcaniques terrestres, comme celle du Kīlauea Iki, un volcan hawaïen. Les volcanologues expliquent leur aspect par l’émission de mousse magmatique, un mélange de lave et de gaz qui leur donne cette apparence poreuse.

Datation incertaine :

L’aspect brillant de Ina et des autres IMP laisse supposer que le régolithe (la poussière lunaire), n’a pas eu le temps de les assombrir. Ces formations auraient alors moins de 100 millions d’années d’existence (lire à ce sujet : un volcan actif sur la Lune il y a seulement 18 millions d’années). Mais pour certains chercheurs, comme James W Head, l’aspect de ces structures est trompeur. Elles seraient en réalité beaucoup plus anciennes qu’il n’y paraît.

Autre exemple de caldera volcanique. © NASA/GSFC/Arizona State University

Selon ce professeur de géologie, il faut imaginer que Ina se comporte comme un tamis. Quand des séismes d’impact font vibrer l’IMP, le régolithe tombe à travers, laissant apparente la structure d’origine brillante. En somme, la belle Ina aurait trouvé l’élixir de la jeunesse éternelle…

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