Les astronomes amateurs ont photographié le “X” sur la Lune

Ce weekend, les astronomes amateurs se sont mobilisés pour photographier le “X” sur la Lune, un curieux jeu d’ombre et de lumière.

La Lune à la portée de tous :

La Lune est une source infinie d’observations faciles qui ne demandent même pas un gros télescope. La plupart sont réalisables avec une simple longue-vue ou même une paire de jumelles calée sur un trépied photo. Si vous ne disposez pas de cet accessoire, contentez-vous de prendre appui sur un manche à balai coincé entre vos genoux en observant assis.

Le “X” et le “V” sur la Lune dans la soirée du 20 mars. © Pierre-Olivier Castille

Un peu avant le Premier Quartier, vous avez la possibilité de découvrir un amusant jeu d’ombre et de lumière. C’est le « X » lunaire, observable quelques heures le long du terminateur. Cette ligne sépare la partie éclairée de la partie sombre de notre satellite naturel. Le phénomène était observable samedi soir 20 mars.

Jeu de lumière sur les crêtes :

Voici  la description qu’en fait l’astrophotographe Denis Huber : “le X lunaire correspond à l’illumination de crêtes en avant du terminateur, au lever du Soleil, les terrains environnants moins élevés restant donc dans le noir. Son principal intérêt réside dans son caractère évolutif : des changements sont perceptibles en 20 minutes seulement, la séquence complète d’observation ayant une durée d’environ quatre heures.

Les rayons du Soleil éclairent les crêtes des cratères Purbach et Blanchinus. © Denis Huber

Les crêtes du cratère Purbach sont les premières illuminées, formant en une heure environ les deux bras les plus à l’ouest du X. Puis il faut 30 à 40 minutes supplémentaires pour que celles du cratère Blanchinus s’éclairent aussi, formant les deux autres bras. Une fois entièrement apparue, la croix est particulièrement brillante et visible, mais il faut en profiter très vite car l’inexorable lever du Soleil sur les terrains alentours la fait ensuite disparaître en un peu moins de deux heures. En 2021, seulement six soirées offriront les conditions propices à l’observation de ce phénomène.” 

L’astrophotographe Jean-Paul Godard signe ce portrait du “X” sur la Lune.
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Espagne : qui a volé le précieux “Sidereus Nuncius” de Galilée ?

Le plus célèbre des traités d’astronomie, le “Sidereus Nuncius” rédigé par Galilée, a disparu de la Bibliothèque nationale d’Espagne.

Le Messager volatilisé :

L’histoire pourrait prêter à sourire tant elle est rocambolesque. Un ouvrage de Galilée écrit en 1610 a été volé à la Bibliothèque nationale d’Espagne. Ce fascicule, le Messager des étoiles (Sidereus Nuncius), est un véritable trésor. C’est le plus ancien manuel d’astronomie présentant des observations à la lunette. Les traités antérieurs (comme l’Atlas de Dunhuang) sont basés sur des observations à l’œil nu.

Cet exemplaire du Messager des étoiles (Sidereus Nuncius), publié par Galilée en 1610, se trouve au Musée d’Histoire des Sciences à Florence. © Jean-Baptiste Feldmann

En 2014, les responsables de la bibliothèque ont découvert que l’exemplaire qu’ils possédaient était un faux. Par recoupement, ils ont estimé que l’usurpation avait sans doute eu lieu vingt ans plus tôt. Ils ont pourtant attendu 2018 pour en informer la police. Qui mène depuis l’enquête en toute discrétion. Les Espagnols, quant à eux, viennent de découvrir cette histoire grâce à un article du quotidien El País. Continuer la lecture de Espagne : qui a volé le précieux “Sidereus Nuncius” de Galilée ?

Comment réaliser votre première photo de la nébuleuse d’Orion

La nébuleuse d’Orion est actuellement bien visible en soirée. Voici comment l’immortaliser avec une lunette astronomique et un boîtier photo.

La plus belle des nébuleuses :

La plus belle nébuleuse du ciel est la nébuleuse d’Orion qui se situe dans la constellation du même nom. Cette nébuleuse ressemble à une aile de papillon quand on l’observe dans une paire de jumelles ou une petite lunette astronomique. Elle porte le numéro 42 dans le catalogue de l’astronome français Charles Messier. Son observation est à l’origine de nombreuses vocations dans le petit monde de l’astronomie.

La célèbre constellation d’Orion et la nébuleuse Messier 42 sont bien visibles en début de soirée à la fin de l’hiver. © Jean-Baptiste Feldmann

La nébuleuse est facilement observable à la fin de l’hiver en direction du SUD-OUEST, après la tombée de la nuit. Si vous vous éloignez des lumières parasites, vous la découvrirez sans peine.

Détails techniques :

L’image de la nébuleuse a été obtenue le 6 mars par Alain Brodin qui nous livre maintenant sa recette. Il a utilisé un boîtier Canon 600D installé au foyer d’une lunette 80ED. L’ensemble était fixé sur une monture HEQ 5 GOTO préalablement mise en station.

Voici le matériel utilisé pour photographier la nébuleuse d’Orion. © Alain Brodin

Le cliché qu’il nous propose représente l’addition (avec le logiciel Siril) de 50 poses de 30 secondes à 800 iso, de 9 dark et de 11 offset. Les retouches sur l’image finale ont été réalisées en utilisant le logiciel Photoshop. Dark et offset sont deux types d’images qu’on réalise pour augmenter le rapport entre le signal (la lumière de la nébuleuse) et le bruit (d’origine électronique et thermique) généré par le capteur de l’appareil photo.

La belle nébuleuse d’Orion photographiée le 06 mars 2021. © Alain Brodin

Un dark consiste à acquérir une image du signal thermique. Pour cela, on prend des photos avec la même sensibilité (800 iso) et le même temps de pose (30 sec), mais en laissant le bouchon sur l’objectif de la lunette. L’offset permet de visualiser le bruit du capteur. On garde la même sensibilité (800 iso) mais avec des temps de poses très courts (entre 1/4000e et 1/8000e de sec).

À savoir :

Messier 42 est un vaste complexe nébuleux diffus observable à proximité de la Voie lactée. Elle se situe à une distance d’environ 1.350 années-lumière. C’est la pouponnière stellaire la plus proche de la Terre. Plusieurs centaines d’étoiles naissantes ont été découvertes en sondant la nébuleuse en infrarouge. Seul ce rayonnement traverse la poussière et nous révèle les astres qui s’y cachent. Certains instruments, comme le télescope Vista ou l’observatoire volant SOFIA, sont dédiés à l’étude de l’Univers en infrarouge. Le diamètre de Messier 42 est estimé à 24 années-lumière. Sa masse est environ 2.000 fois plus importante que celle du Soleil.

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Le retour du croissant de Lune en soirée entre deux giboulées

Les nuages ont fait place à un fin croissant de Lune ce lundi soir. Le début d’une nouvelle lunaison avec quelques temps forts.

Lune de mars :

Il fallait bien viser ce soir entre deux ondées pour saisir le croissant de Lune ! Peu après 19 heures, une éclaircie m’a permis de le voir, petite virgule argentée au-dessus de l’horizon OUEST. J’ai essayé de l’immortaliser de façon originale à travers une boule en verre. Le cliché a été réalisé avec un boîtier Nikon D3200, un objectif 18-105 millimètres et une pose de 1 seconde à 400 iso.

en cette période de giboulées et de couvre-feu, photographier les spectacles célestes est une véritable prouesse ! Continuer la lecture de Le retour du croissant de Lune en soirée entre deux giboulées

Insolite : LRO photographie un rocher qui a roulé sur la Lune

La haute résolution de la caméra qui équipe l’orbiteur lunaire LRO saisit d’incroyables détails, comme ce rocher et la trace de ses rebonds.

La Lune en très gros plan :

Observer la Lune est à la portée de tous. C’est déjà possible avec une longue-vue, un instrument que je vous recommande car il est facile à utiliser. Il pourra vous servir à vous lancer dans la découverte d’une série de paysages lunaires à explorer. Mais aucun télescope ne vous montrera la surface de la Lune comme le fait LRO. Cette sonde d’environ 2 tonnes a été lancée en 2009 au cours de l’Année mondiale de l’astronomie. Elle orbite depuis à une altitude de 50 kilomètres au-dessus de la Lune.

La sonde LRO permet de photographier le sol lunaire en très haute résolution. © NASA

Elle étudie la surface lunaire de façon très détaillée grâce à sa caméra haute résolution LROC. Elle a même été capable de nous révéler les sites d’atterrissage d’Apollo. Continuer la lecture de Insolite : LRO photographie un rocher qui a roulé sur la Lune

Les trésors oubliés de l’Observatoire de Copenhague

Retrouvées par hasard, des plaques photographiques de l’Observatoire de Copenhague montrent le ciel tel qu’il était il y a plus d’un siècle.

La patrie de Tycho Brahe :

Au Danemark, l’astronomie a connu ses lettres de noblesse avec Tycho Brahe, le premier grand observateur des temps modernes. En 1642, quatre décennies après sa mort, l’Université de Copenhague se dote d’un observatoire installé à Rundetårn. Puis en 1861, un nouvel observatoire le remplace, celui d’Østervold. Le Bureau central des télégrammes astronomiques (CBAT), fondé en 1882, s’y installe de la Première guerre mondiale jusqu’en 1964.

L’instrument double (un télescope associé à une lunette) de l’Observatoire d’Østervold permettait d’observer le ciel tout en le photographiant sur des plaques en verre dont on voit le châssis sous le porte-oculaire. © Niels Bohr Institute, University of Copenhagen

L’Observatoire d’Østervold a été équipé en 1895 d’un instrument double. Il s’agissait d’un télescope associé à une lunette astronomique. L’un servait à l’observation visuelle, l’autre à la photographie du ciel sur des plaques en verre de 16 centimètres de côté. Continuer la lecture de Les trésors oubliés de l’Observatoire de Copenhague

Pourquoi le cœur de la galaxie Messier 94 est-il si brillant ?

Observée depuis sa découverte en 1781, la galaxie spirale Messier 94 offre un tout autre aspect quand on la photographie en très longue pose.

Quatre nuits pour un portrait cosmique :

L’image réalisée par l’astrophotographe italien Leonardo Orazi aurait de quoi faire rêver Pierre Méchain ! Lorsque cet astronome français découvre la galaxie spirale Messier 94 au mois de mars 1781, il ne voit qu’une nébulosité diffuse avec un centre brillant. Près de 240 ans plus tard, l’astrophotographe italien nous en offre un saisissant portrait. Armé d’un télescope de 25 centimètres de diamètre et d’une caméra refroidie, il a cumulé plus de 12 heures de poses réparties sur 4 nuits pour arriver à ses fins.

En longue pose, la galaxie Messier 94 révèle un centre très brillant. © Leonardo Orazi

Messier 94 se situe à 15 millions d’années-lumière dans les Chiens de Chasse. Cette modeste constellation est située juste à côté de la Grande Ourse. Dans une puissante paire de jumelles, Messier 94 ressemble à une petite tâche lumineuse de magnitude 8. Continuer la lecture de Pourquoi le cœur de la galaxie Messier 94 est-il si brillant ?

Cette semaine, la planète Mars s’approche de l’amas des Pléiades

C’est un joli rapprochement céleste qui vous attend cette semaine. La planète Mars va en effet longer l’amas d’étoiles des Pléiades.

Trafic sur l’Écliptique :

Il y a presque un an, la planète Vénus était passée juste à côté des Pléiades (Messier 45). Cette fois, c’est au tour de Mars (où s’est posé le rover Perseverance) de rejoindre le plus célèbre des amas d’étoiles. Si Messier 45 reçoit régulièrement la visite des planètes, c’est tout simplement parce qu’il se trouve sur l’Écliptique.

La planète Mars à proximité de l’amas des Pléiades le 28 février. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais le rapprochement de cette année sera moins spectaculaire que celui de l’an passé, pour deux raisons. D’abord, parce que Mars est beaucoup moins brillante (magnitude actuelle de 1,1 contre -4 pour Vénus). Ensuite, parce que l’écart entre la Planète rouge et l’amas sera plus grand qu’il ne l’était avec Vénus.

Déplacement de la planète Mars par rapport à l’amas des Pléiades. © Sky and Telescope

Il serait pourtant dommage de ne pas profiter de ce rapprochement céleste, qui n’est bien sûr qu’apparent. Mars est en effet à 1,5 Unité Astronomique alors que l’amas des Pléiades (dans la constellation du Taureau) est situé à plus de 440 années-lumière. Continuer la lecture de Cette semaine, la planète Mars s’approche de l’amas des Pléiades

Que voir dans le ciel nocturne au mois de mars 2021

Ce mois de mars va vous donner l’occasion de retrouver Jupiter et Saturne à l’aube, et peut-être de tenter le fameux marathon de Messier.

Un marathon dans la nuit :

Avez-vous envie de participier à l’un des plus grands défis de l’astronomie amateur, le marathon Messier ? Le catalogue Messier a été compilé par l’astronome et chasseur de comètes français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Il se compose de 110 objets du ciel profond relativement brillants. On y trouve des galaxies comme celle d’Andromède, des nébuleuses (diffuses ou planétaires) et des amas d’étoiles (amas ouverts ou amas globulaires).

Aux latitudes nord, il est possible d’observer tous les objets Messier en une seule nuit pendant une fenêtre de quelques semaines de la mi-mars à début avril.© Babak Tafreshi

Aux latitudes nord, il est possible d’observer tous les objets Messier (dont voici la liste) en une seule nuit. La période idéale se situe entre la mi-mars et début avril. Cette année, le weekend du 13-14 mars est tout indiqué puisque c’est la Nouvelle Lune. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne au mois de mars 2021

Ce samedi 27 février, c’est la Pleine Lune des neiges

Seconde Pleine Lune de l’année, la Pleine Lune des neiges s’est levée ce soir dans une atmosphère refroidie par le vent du nord. 

La Pleine Lune des neiges (ou de neige) fait traditionnellement suite à la Pleine Lune des loups du mois de janvier. Ce samedi 27 février, la Pleine Lune s’est produite à 8 heures 17 dans la constellation du Lion. Notre satellite naturel se trouvait alors à une distance de 370.596 kilomètres de nous. Mais tomber du lit un samedi matin n’est pas du goût de tout le monde. Les photographes pouvaient patienter jusqu’à ce soir pour admirer notre satellite naturel.

La Pleine Lune du 27 février vient de se lever. Sa coloration rouge est provoquée par l’atmosphère terrestre, très épaisse à l’horizon. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce cliché a été réalisé avant 19 heures, un peu après le lever de la Pleine Lune. Boîtier Lumix FZ82, zoom réglé sur 800 millimètres et pose de 1/5e de seconde à 200 iso. C’est le meilleur moment pour saisir la coloration rouge de l’astre dont la lumière doit traverser une épaisse atmosphère. En s’élevant, la Lune devient rapidement d’un jaune intense.

À savoir :

En raison de son importance dans la vie quotidienne de nos ancêtres, la Pleine Lune porte des noms différents depuis très longtemps. Les noms encore utilisés aujourd’hui nous viennent d’Amérique du Nord. On les trouve dans l’Almanach du fermier du Maine, une publication annuelle qui existe depuis 1818.  Il y a un nom pour chaque Pleine Lune de l’année, en lien avec la météo, les récoltes ou les animaux.

Image de la Pleine Lune du 27 février. En s’élevant dans l’atmosphère, notre satellite naturel perd sa coloration rouge et jaunit rapidement. © Jean-Baptiste Feldmann

Pleine Lune du loup, de neige, du ver, rose, des fleurs, de fraise, du cerf, de l’esturgeon, du maïs (ou de la récolte), du chasseur, du castor, froide. Rien ne vous empêche de renommer la Pleine Lune à votre guise. Celle de ce 27 février pourrait s’appeler la Pleine Lune des amoureux !

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Un système stellaire triple se cache dans la nébuleuse du Crâne

Nichée dans la constellation de la Baleine, la mystérieuse nébuleuse du Crâne a la particularité d’héberger un système stellaire triple.

Carte d’identité :

C’est à l’infatigable William Herschell que l’on doit la découverte le 27 novembre 1785 de la nébuleuse du Crâne. Cette nébuleuse planétaire est enregistrée en 246e position dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Patrick Moore, le gentleman de l’astronomie britannique, lui a également fait une place dans son catalogue sous l’appellation Caldwell 56.

La constellation de la Baleine héberge notamment la célèbre étoile variable Mira Ceti.

NGC 246 est à rechercher dans la Baleine (Cetus), une discrète constellation rendue célèbre par la présence d’une étoile variable étonnante, Mira Ceti. La nébuleuse, de magnitude 10, se situe à 1.600 années-lumière de la Terre.

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Swati Mohan, pilote de sondes interplanétaires

L’ingénieure Swati Mohan dirigeait les opérations de guidage du rover Perseverance au moment de son arrivée sur Mars en février 2021.

Une femme aux commandes :

Touchdown confirmed !” : l’annonce avait provoqué une explosion de joie dans la salle de contrôle du JPL le jeudi 18 février 2021. C’est l’ingénieure Swati Mohan qui avait prononcé cette phrase historique peu avant 22 heures. Le rover Perseverance venait de se poser avec succès sur la planète Mars. L’aboutissement d’un vol interplanétaire de plusieurs mois et de sept minutes d’une descente infernale.

Swati Mohan est responsable des opérations de guidage du rover Perseverance. © NASA

Dans la salle de contrôle, les caméras s’attardaient sur Swati Mohan, les commentateurs saluant son calme tout au long de la périlleuse descente du rover. Mais qui est-elle ? Continuer la lecture de Swati Mohan, pilote de sondes interplanétaires

De Lowell à Perseverance, la planète Mars nous a toujours fait rêver

Des étranges visions de Percival Lowell à l’atterrissage du rover Perseverance, retour sur plus d’un siècle de passion pour la planète Mars.

Une planète intrigante :

Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires ainsi que des changements d’aspect saisonniers.

Mars photographiée à l’aide d’un télescope de 1 mètre de diamètre. © Damian Peach

Dans les années 1880, on cru même détecter la présence d’eau dans l’atmosphère martienne. Il ne manquait plus que l’entrée en scène de Percival Lowell pour asseoir le mythe de la Planète rouge.  Continuer la lecture de De Lowell à Perseverance, la planète Mars nous a toujours fait rêver

Arrivée de Perseverance : où se trouve Mars dans le ciel ce soir ?

Ce soir, vous pourrez suivre l’arrivée du rover Perseverance. C’est l’occasion de repérer la planète Mars à l’œil nu depuis vos fenêtres.

C’est le grand soir :

S’il résiste aux sept minutes de terreur qui l’attendent à son arrivée, le rover américain Perseverance devrait toucher ce soir le sol martien aux alentours de 22 heures. De nombreux passionnés attendront avec anxiété que le Green Bank Telescope reçoive le signal indiquant que tout s’est bien passé. Vous pourrez suivre en direct cette aventure sur Futura LIVE.

Cette carte montre le ciel tel que nous le verrons vers 22 heures ce 18 février. © Stelvision

En attendant l’heureux dénouement, vous aurez peut-être envie de repérer la planète Mars à l’œil nu. Ça tombe bien, la Lune n’est pas loin et elle va nous servir de guide !  Continuer la lecture de Arrivée de Perseverance : où se trouve Mars dans le ciel ce soir ?

On a restauré le télescope qui a découvert Pluton

Le télescope qui permit à Clyde William Tombaugh de découvrir la planète naine Pluton en 1930 a retrouvé une seconde jeunesse.  

Une planète devenue naine :

Le 18 février 1930, l’astronome américain Clyde William Tombaugh, âgé de 24 ans, découvrait Pluton. C’est en comparant des images prises les 23 et 29 janvier 1930 qu’il remarqua qu’un point lumineux s’était déplacé par rapport au fond du ciel étoilé. Sa découverte fut confirmée le 13 mars :

pluton

La détection de la neuvième planète du Système solaire fut réalisée avec un télescope de 13 pouces (environ 32,5 cm de diamètre). L’instrument était installé à l’Observatoire Lowell près de Flagstaff en Arizona. Cet observatoire avait été fondé en 1894 par Percival Lowell. Ce riche astronome amateur consacra sa vie et sa fortune à l’observation de la planète Mars. Clyde William Tombaugh n’aurait jamais pu l’imaginer, mais en 2006, Pluton fut reclassée dans le groupe des planètes naines par l’Union Astronomique Internationale (IAU). Continuer la lecture de On a restauré le télescope qui a découvert Pluton

Le GBT va guetter le premier signal de Perseverance sur Mars

Ce jeudi 18 février, c’est le Green Bank Telescope qui permettra de savoir si le rover Perseverance a réussi sa folle descente sur Mars. 

Descente infernale :

“Sept minutes de terreur” : c’est ce qui attend Perseverance jeudi 18 février avant de se poser en douceur sur la Planète rouge, si chère à Percival Lowell. Le dernier des rovers américains, qui abordera l’atmosphère martienne à la vitesse de 20.000 km/h, devra terminer sa descente sept minutes plus tard à seulement 30 km/h. Une cinquantaine de kilomètres pour un freinage d’urgence qui va chauffer son bouclier thermique à plus de 1.300°.

Perseverance est le cinquième rover américain à rejoindre Mars. © ITU Rover Team

Ces sept minutes, nous ne les vivrons pas en direct : plongé dans un brouillard de particules ionisées pendant sa descente, le rover sera muet. Si tout se passe bien, il donnera de ses nouvelles une fois posé. Et c’est le Green Bank Telescope qui pourra recueillir le signal tant attendu. Continuer la lecture de Le GBT va guetter le premier signal de Perseverance sur Mars

En février, partez à la découverte de l’Hexagone d’hiver

Ses sept étoiles sont visibles si l’on s’éloigne un peu des lumières parasites. Découvrez les astres qui jalonnent l’Hexagone d’hiver.

Ciel d’hiver :

Pour la première fois cette année, l’AFA (Association Française d’Astronomie) propose des Nuits des étoiles d’hiver. Elles font écho aux traditionnelles Nuits des étoiles du mois d’août (par exemple à Dijon). Pour l’occasion, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Le 21 février, deux jours après le Premier Quartier, notre satellite naturel sera au beau milieu de cet Hexagone.

Dans la soirée du 21 février, la Lune brillera au milieu de l’Hexagone d’hiver. © Stelvision

Pour profiter de cet astérisme (c’est ainsi que l’on nomme une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes), vous aurez besoin de pouvoir observer en direction du SUD. Derrière une fenêtre, sur un balcon ou dans votre jardin, prenez le temps d’identifier les sept astres que je vais vous présenter.  Continuer la lecture de En février, partez à la découverte de l’Hexagone d’hiver

Composition céleste en l’honneur du Nouvel An chinois

Pour fêter le Nouvel An chinois ce vendredi 12 février, début de l’Année du Buffle, un astrophotographe nous propose un clin d’œil céleste.

Ruminant cosmique :

Sur sa page Facebook, Jeff Dai (voir sa galerie Flickr) a posté une belle composition céleste pour saluer le Nouvel An chinois. Cet astrophotographe est le plus jeune membre du collectif TWAN (The World At Night). Comme ses collègues, il passe de nombreuses nuits dehors à immortaliser les paysages célestes. Sur ce cliché, nous voyons au centre la belle constellation d’Orion. L’étoile géante Bételgeuse, de couleur orangée, en marque la limite supérieure.

Le Nouvel An chinois est symbolisé dans cette composition céleste. © Jeff Day

À gauche d’Orion, brille l’éclatante Sirius, la plus brillante étoile du ciel. À droite, se trouve la constellation du Taureau. Jeff Dai y a superposé une représentation du mammifère domestique ruminant. Un clin d’œil du photographe pour marquer le premier jour de l’Année du Buffle. Continuer la lecture de Composition céleste en l’honneur du Nouvel An chinois

La belle histoire de EGB 9, la nébuleuse retrouvée par des amateurs

Découverte il y a 36 ans, EGB 9 devrait être reclassée comme nébuleuse planétaire grâce à la persévérance d’un groupe d’astronomes amateurs.

Une beauté oubliée :

EGB 9 : voilà un nom bien ingrat pour une aussi jolie nébuleuse ! Cet objet céleste situé dans la constellation du Petit Chien a été déniché en 1984. Il a fait son entrée à la neuvième place dans le catalogue de ses découvreurs : Glen L. Ellis, Earl T. Grayson et Howard E. Bond. À l’époque de sa découverte, EGB 9 semblait un bon candidat au statut de nébuleuse planétaire (NP). Rappelons au passage que ces nébuleuses doivent leur nom uniquement à leur aspect circulaire. Dans leurs télescopes imparfaits, nos aïeux les prenaient pour des planètes. Il s’agit en réalité d’enveloppes gazeuses éjectées par des étoiles très chaudes devenues instables en fin de vie, lorsqu’elles atteignent le stade de naines blanches.

En étudiant EGB 9, des astronomes amateurs ont découvert une naine blanche qui pourrait confirmer son statut de nébuleuse planétaire. © Markus Blauensteiner/ Marcel Drechsler

Mais les analyses qui ont été réalisées après sa découverte ont montré que EGB 9 n’était pas une NP. Redevenue une banale nébuleuse cosmique, elle est alors retombée dans l’oubli. Jusqu’en 2020, date à laquelle des astronomes amateurs se sont penchés sur la Belle endormie.  Continuer la lecture de La belle histoire de EGB 9, la nébuleuse retrouvée par des amateurs

La Grande procession de météores du 9 février 1913

Le 9 février 1913, des observateurs virent défiler une succession de boules de feu que l’on surnomma la Grande procession de météores.

Inquiétant spectacle dans le ciel :

Certains phénomènes célestes marquent les esprits à tout jamais. On pense bien sûr aux éclipses totales de Soleil (celle par exemple du 11 août 1999 en France) ou aux brillantes comètes comme Neowise en 2020. Ce qui s’est passé le 9 février 1913 dans le ciel du Canada est bien différent. Plusieurs centaines d’observateurs médusés assistèrent au passage de nombreuses boules de feu. Elles se déplaçaient en groupes par vagues successives. Cette Grande procession de météores comme on la surnomma traversa le ciel nocturne du Canada jusqu’au Brésil. L’événement fut immortalisé par une gravure de l’artiste canadien Gustav Hahn :

L’artiste Gustav Hahn immortalisa la Grande procession de météores du 9 février 1913.

L’astronome canadien Clarence Chant (1865-1956) s’intéressa au phénomène et collecta plus d’une centaine de témoignages. Il en arriva à la conclusion qu’on avait observé les morceaux d’une petite lune temporaire de la Terre qui s’était désintégrée, une hypothèse parmi d’autres.

Dangereuses rencontres cosmiques :

Ce phénomène en rappelle deux autres, encore plus spectaculaires. Le 30 juin 1908, c’est probablement le rebond sur l’atmosphère d’un petit astéroïde qui provoqua l’événement de la Toungouska. Les rares témoins présents dans cette région du nord de la Sibérie assistèrent à une formidable explosion dans le ciel. Les arbres furent couchés sur une superficie de 2.000 km². Plus récemment, le 15 février 2013, c’est une météorite de 12.000 tonnes qui se désintégra dans le ciel de l’Oural, au-dessus de la ville de Tcheliabinsk, occasionnant d’importants dégâts.

On a enregistré en vingt ans l’arrivée dans notre atmosphère de 556 météorites d’une taille supérieure à 1 mètre de diamètre, soit en moyenne deux impacts chaque mois (graphique ci-dessus). Fort heureusement ces nombreuses rencontres se soldent presque toujours par la désintégration de la météorite.

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"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh