Des protoétoiles cachées dans la nébuleuse de l’Hippocampe

Malgré son aspect obscur, la nébuleuse de l’Hippocampe, un nuage moléculaire interstellaire, cache plusieurs pouponnières d’étoiles. 

Dans les bras de Céphée :

La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Mais revenons à Barnard 150, l’un des 182 objets du catalogue de l’astronome Edward E. Barnard.

La nébuleuse de l’Hippocampe dans la constellation de Céphée. © Sergio Kaminsky

Il s’agit d’un nuage moléculaire sombre situé à 1.200 années-lumière de notre planète. S’étirant sur un degré apparent, équivalent à deux fois la surface de la Pleine Lune, B150 se découpe devant le fond étoilé de la Voie Lactée. Treize heures de poses ont été nécessaire à l’astrophotographe Sergio Kaminsky pour dévoiler la beauté de cette discrète nébuleuse.

Pouponnières obscures :

Sur les photographies astronomiques, nous sommes souvent en admiration devant les nébuleuses colorées, comme la nébuleuse d’Orion. Ce sont des nuages interstellaires dont le gaz (principalement de l’hydrogène) est ionisé par le rayonnement ultraviolet émis par de jeunes étoiles. Mais il existe aussi des nuages interstellaires sombres beaucoup plus froids. Alors que la température d’un nuage ionisé peut atteindre 10.000 K, celle d’un nuage moléculaire sombre n’est que de 10 K. Rappelons au passage que 0 K (Kelvin) équivaut au zéro absolu, la température la plus basse qui puisse exister. Elle correspond à −273,15 °C (Celsius).

Les parties les plus sombres de la nébuleuse  de l’Hippocampe B150 cachent des proto-étoiles en formation, les zones LDN 1082 A, B et C. © Sergio Kaminsky

Comme on le constate pour B150, la poussière contenue dans le nuage moléculaire sombre va plus ou moins absorber la lumière des étoiles situées derrière. Mais sombre ne veut pas dire mort. Grâce aux observations en infrarouge, on a pu mettre en évidence la présence de protoétoiles. Dans la nébuleuse de l’Hippocampe, ces pouponnières stellaires nichent dans trois nuages obscurs, LDN 1082 A, B et C. Ils sont répertoriés dans le Lynds Catalogue of Dark Nebulae réalisé par l’astronome Beverly Lynds. À l’instar des nébuleuses en émission, les nuages moléculaires sombres sont donc bien des nurseries où de nouvelles étoiles se forment.

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