Le volcan chilien Villarrica en activité sous la Voie lactée

Le photographe Tomas Slovinsky a immortalisé une magnifique Voie lactée au-dessus du volcan chilien Villarrica en pleine activité.

Un volcan très actif :

Des nombreux volcans chiliens, le Villarrica est l’un des plus agités. Culminant à 2.847 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes, il est situé à 750 kilomètres au Sud de la capitale, Santiago. Chez les Mapuches, un peuple réparti entre le Chili et l’Argentine, on l’a surnommé Rucapillán, ce qui signifie “la maison du Grand Esprit”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un Esprit colérique ! Les éruptions y sont spectaculaires (du même type que sur le Stromboli), et la dernière s’est produite en 2020. Un lac de lave se forme par intermittence dans le cratère sommital.

Le volcan chilien Villarrica sous la Voie lactée. © Tomas Slovinsky

C’est la lueur émise par ce lac incandescent que le photographe Tomas Slovinsky a voulu saisir la nuit. Il a attendu que la Voie lactée soit positionnée dans le prolongement du volcan.

La Voie lactée en majesté :

Au milieu des étoiles innombrables (la pollution lumineuse est inexistante dans cette région), plusieurs nébuleuses en émission apparaissent en rouge. Il s’agit de grands nuages dont le gaz est ionisé par la présence d’étoiles chaudes à proximité. Juste au-dessus du sommet du volcan, on remarque une importante zone sombre au milieu des étoiles. Cette région céleste obscure située à 600 années-lumière est surnommée le Sac à Charbon. Le cliché réalisé par Tomas Slovinsky fait partie des 10 plus belles photos de la Voie lactée racontées par leurs auteurs. Et il en rappelle un autre, celui du volcan de Fuego en éruption sous la Voie lactée.

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Jour de la Nuit le 9 octobre : la Lune et Vénus ont rendez-vous

La treizième édition du Jour de la Nuit coïncide avec un superbe rapprochement au crépuscule entre le croissant de Lune et Vénus. 

Protéger le ciel nocturne :

La première édition du Jour de la Nuit eu lieu en 2009 à l’occasion de l’Année mondiale de l’astronomie. Il s’agissait de faire prendre conscience au grand public de l’importance de la préservation du ciel nocturne. Une nécessité pour que chacun puisse admirer les étoiles, mais également pour préserver la biodiversité nocturne. Si quelques dizaines de manifestations marquèrent la toute première édition, plusieurs centaines sont programmées pour ce samedi 9 octobre.

Le Jour de la Nuit est l’occasion de sensibiliser le public à la beauté du ciel nocturne et aux méfaits de la pollution lumineuse. © Jean-Baptiste Feldmann

Il y en a pour tous les goûts : des sorties nature, des observations du ciel étoilé, et surtout l’extinction d’une partie des lumières dans de nombreux sites urbains. Vous trouverez la liste des manifestations en consultant le site internet dédié au Jour de la Nuit.

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En vidéo : ciel étoilé au-dessus des coupoles de Galactica

En Espagne, les beautés du ciel nocturne sont visibles depuis les coupoles de Galactica, un centre de diffusion de l’astronomie. 

Ciel noir en Aragon :

Galactica : le lieu porte bien son nom. Dans ce centre de diffusion de l’astronomie, on est au plus près des étoiles. Il faut dire que l’endroit n’a pas été choisi au hasard. Le site est sous la tutelle du CEFCA, le Centre d’étude de la physique du Cosmos d’Aragon. Il se situe dans la province de Teruel, l’une des trois qui forment la communauté autonome d’Aragon. L’altitude de la région (supérieure à 1.000 mètres) offre l’un des climats les plus secs d’Europe. Une zone montagneuse où la faible urbanisation préserve le ciel nocturne de toute pollution lumineuse.

C’est là que se donnent rendez-vous les amoureux des étoiles. Pas moins de neuf coupoles permettent de réaliser des observations astronomiques dans d’excellentes conditions. Continuer la lecture de En vidéo : ciel étoilé au-dessus des coupoles de Galactica

Apollo 11 : le module Eagle est peut-être encore en orbite

Eagle, le module d’Apollo 11 utilisé pour rejoindre la Lune, ne s’est peut-être pas écrasé après le retour en orbite des astronautes. 

Mission historique :

En juillet 1969, la mission Apollo 11 est la première à déposer des hommes sur la Lune. Pendant que l’astronaute Collins reste en orbite, ses compagnons Armstrong et Aldrin rejoignent la surface lunaire avec Eagle. Ce module, le LEM (pour Lunar Excursion Module), comprend une capsule pressurisée pour les astronautes ainsi que des moteurs pour la descente et la remontée. Leur exploration lunaire achevée, Armstrong et Aldrin rejoignent Collins en orbite.

Le module lunaire Eagle photographié par l’astronaute Collins resté en orbite. © NASA

Avant de reprendre le chemin de la Terre, ils se débarrassent du LEM qui doit retomber sur la Lune. C’est en tentant de localiser le point de chute d’Eagle que James Meador a fait une curieuse découverte. Continuer la lecture de Apollo 11 : le module Eagle est peut-être encore en orbite

Octobre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

Pour ce mois d’octobre 2021, en plus des traditionnels rapprochements avec la Lune, je vous propose d’observer Uranus et Neptune.

Planètes lointaines :

Durant ce mois d’octobre 2021, les nuits vont continuer de s’allonger. Un plaisir pour l’observateur nocturne qui peut s’adonner à sa passion favorite sans veiller trop tard. Dès que le ciel est assez sombre, jetez un coup d’œil sur la carte du ciel étoilé en temps réel. Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne apparaissent en direction du Sud. Vénus continue de briller côté Ouest après le coucher du Soleil. Quant à Mercure, elle revient en fin de mois dans le ciel du matin.

Le croissant de Lune et les planètes Jupiter et Saturne à l’aube. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce mois d’octobre pourrait être l’occasion, pour ceux qui ne l’ont jamais fait, de pointer deux planètes lointaines à portée de jumelles. Comme leur éclat est assez modeste, choisissez les périodes sans Lune. Pour vous guider dans cette découverte, je vous invite à lire les excellents sujets rédigés sur Stelvision concernant Uranus et Neptune.

Nuits d’octobre :
Un simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky
  • Le 6, c’est la Nouvelle Lune. Les nuits qui précèdent sont donc propices à l’observation du ciel profond. À partir de cette date, cherchez avant l’aube la lumière zodiacale. Elle est observable uniquement loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 au crépuscule, Vénus est juste à côté d’un mince croissant de Lune, un spectacle de toute beauté sur l’horizon Ouest. Vous avez une dizaine de jours pour admirer en fin de nuit la très belle constellation d’Orion en l’absence de Lune.
Rapprochement apparent entre Vénus et le croissant de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Les deux soirs suivants, notre satellite naturel s’approche de Saturne (le 14) puis de Jupiter (le 15).
  • Le 16, Vénus est à côté d’Antarès, la plus brillante étoile de la constellation du Scorpion.
  • Le 20, c’est la Pleine Lune. La nuit suivante, elle n’est qu’à 1,2° d’Uranus, mais l’éclat de notre satellite naturel ne permet pas de repérer la lointaine planète.
Pleine Lune depuis la chapelle de Chevennes en Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann
  • À partir du 27 et pendant un mois, Cérès (magnitude 8) traverse l’amas d’étoiles des Hyades. Un spectacle à suivre dans un petit télescope. La planète naine passe à l’opposition le 27 novembre prochain.
  • Le 28, c’est le Dernier Quartier de Lune.

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Incroyable cliché du télescope spatial pris depuis la Terre

L’astrophotographe Michael Tzukran a réalisé un nouvel exploit en obtenant un stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble. 

L’astronome des défis :

Le nom de Michael Tzukran vous dit peut-être quelque chose. En janvier 2021, c’est astrophotographe israélien avait obtenu une époustouflante image de la Station spatiale avec son télescope. On pouvait reconnaître les principaux éléments du plus grand objet artificiel en orbite (110X75 mètres). Cette fois, la cible était beaucoup plus modeste. Le télescope spatial Hubble ne mesure en effet que 13 mètres de long pour 2,5 mètres de diamètre !

Stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble pris depuis la Terre. © Michael Tzukran

Malgré la distance (le télescope Hubble orbite à 590 kilomètres d’altitude), l’incroyable cliché de Michael Tzukran permet de distinguer le tube de l’instrument et ses panneaux solaires. Continuer la lecture de Incroyable cliché du télescope spatial pris depuis la Terre

2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

Le 16 septembre 2021, l’astéroïde 2021 SG s’est approché de la Terre à grande vitesse. Un passage qui n’a été découvert que le lendemain !

Peur rétrospective :

Tous les astéroïdes ne finissent pas leur course dans l’atmosphère de Jupiter, comme cela a été observé le 13 septembre dernier. Prenez 2021 SG, un bon gros caillou dont on estime le diamètre à environ 70 mètres. Le 16 septembre 2021, il est passé en trombe (24 kilomètres par seconde) à environ la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune. Voilà qui devrait nous rassurer. Dans le passé, certains astéroïdes se sont aventurés beaucoup plus près. On pense par exemple à 2020 QG, qui nous a survolé à seulement 3.000 kilomètres en août 2020.

Mais ce qui est inquiétant avec 2021 SG, c’est qu’il n’a été découvert que le 17 septembre, alors qu’il s’éloignait ! S’il a échappé au réseau de télescopes qui surveillent le ciel nocturne, c’est tout simplement qu’il venait de la direction du Soleil, ce qui l’a rendu indétectable. Continuer la lecture de 2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

20 septembre : admirez la dernière Pleine Lune de l’été

Lundi 20 septembre 2021, c’est la Pleine Lune la plus proche de l’équinoxe. On la surnomme la Pleine Lune des récoltes, Harvest Moon

Pleine Lune de fin d’été :

Harvest Moon est le terme anglais qui désigne la Pleine Lune qui précède (ou suit) de peu l’équinoxe d’automne dans l’hémisphère nord. Cette année, ce dernier se produit le 22 septembre. Selon l’année, la Pleine Lune des récoltes peut survenir jusqu’à deux semaines avant (ou après) l’équinoxe d’automne.  Avant l’équinoxe, on observe la dernière Pleine Lune de la saison estivale. Après, c’est la première Pleine Lune de l’automne.

Lever de Pleine Lune, un cliché toutes les deux minutes. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette année, la Pleine Lune de septembre est la quatrième et dernière de l’été pour l’hémisphère nord. Elle ne sera guère différente des autres, mais ne vous privez pas de l’observer ! Continuer la lecture de 20 septembre : admirez la dernière Pleine Lune de l’été

La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

Pour comprendre ce qui se passe très loin dans l’Univers, les chercheurs ont besoin d’identifier de nouvelles molécules en laboratoire.

Des antennes pour traquer les molécules :

Depuis Galilée il y a quatre siècles, les astronomes n’ont de cesse d’améliorer leurs instruments d’observation. Objectif : voir toujours plus loin pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Mais pour interpréter certaines données acquises avec les plus puissants instruments, il faut parfois faire un détour par le laboratoire.

Les antennes du radiotélescope ALMA sous la Voie lactée. © P. Horálek/ESO

Prenez ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), cet observatoire radiomillimétrique et submillimétrique construit au Chili. Dans les informations recueillies par ses antennes, les astronomes retrouvent en général la signature de nombreuses molécules déjà connues. Mais il arrive que des raies spectrales enregistrées n’appartiennent à aucun composé identifié. C’est là qu’entre en scène la spectroscopie moléculaire développée dans certains laboratoires. Continuer la lecture de La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

Le 13 septembre, un petit corps céleste a terminé sa course dans les nuages de Jupiter, générant un spectaculaire flash lumineux.

Collision filmée :

Astéroïde ou comète ? Personne ne connaît pour le moment la nature du petit corps céleste qui est venu heurter Jupiter dans la nuit du 13 au 14 septembre. Au vu de l’intensité du flash lumineux observé, on estime sa taille à une centaine de mètres. L’alerte a été donnée par plusieurs amateurs dans le monde entier. C’est le cas de José Luis Pereira au Brésil, dont les images ont été traitées par Marc Delcroix. On peut citer également Harald Paleske en Allemagne, autre témoin privilégié à avoir filmé par hasard cette violente rencontre.

Même chance pour une équipe d’amateurs de la Société Lorraine d’Astronomie en mission à l’observatoire associatif Astroqueyras. La collision céleste est visible sur une vidéo (ci-dessus) qu’ils étaient en train de réaliser avec un télescope de 62 centimètres.  Continuer la lecture de En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

NGC 1365, portrait d’une élégante galaxie spirale barrée

C’est la plus emblématique galaxie spirale barrée. Voici NGC 1365, un univers-île caché dans la constellation australe du Fourneau. 

Ciel austral :

La galaxie spirale barrée (lire la définition) NGC 1365 a été découverte en 1826 par James Dunlop. Cet astronome écossais était alors en Australie où il assistait le gouverneur Thomas Brisbane dans son observatoire privé. Cette année-là, Dunlop découvrit également l’amas d’étoiles NGC 602. La magnitude de 9,6 que l’on attribue à ce bel « univers-île » (nom que le philosophe Emmanuel Kant donnait aux galaxies), réserve NGC 1365 aux puissants télescopes. Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.

NGC 1365 est une élégante galaxie spirale barrée. © Mike Selby, Leonardo Orazi

NGC 1365 se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation australe du Fourneau. Il s’agit de l’une des 14 nouvelles constellations créées par Nicolas-Louis de Lacaille en 1752. Continuer la lecture de NGC 1365, portrait d’une élégante galaxie spirale barrée

Rendez-vous vespéral entre le croissant de Lune et Vénus

Ce 10 septembre au soir, le fin croissant de jeune Lune s’est approché une nouvelle fois de l’étincelante planète Vénus.

Une planète remarquée :

Vénus, tout comme Mercure, est une planète inférieure. Cela signifie qu’elles orbitent entre la Terre et le Soleil. Une configuration qui ne les éloigne jamais beaucoup de notre étoile pour un observateur terrestre. En d’autres termes, ces deux planètes sont visibles soit au crépuscule sur l’horizon Ouest, soit à l’aube sur l’horizon Est. À ces moments-là, le ciel n’est jamais noir.

Une danseuse pour accompagner Vénus et Mercure. © Jean-Baptiste Feldmann

C’est grâce à sa magnitude fortement négative que la seconde planète du Système solaire s’en sort beaucoup mieux que Mercure, souvent trop faible pour être repérée. Le cliché ci-dessus, réalisé en mai 2020, montre la différence d’éclat entre les deux astres (Mercure est sous Vénus). Continuer la lecture de Rendez-vous vespéral entre le croissant de Lune et Vénus

“Le Ciel au télescope”, un guide pour réussir vos observations

Les éditions Stelvision publient “le Ciel au télescope”, un guide d’accompagnement pour tous ceux qui débutent avec un instrument.

Des jumelles au télescope :

Il y a quatre ans, les éditions Stelvision publiaient “le Ciel aux jumelles“. L’auteur, Bertrand d’Armagnac, y rassemblait 35 observations astronomiques réalisables sans lunette ni télescope. Un ouvrage qui mettait le ciel nocturne à portée de tous les possesseurs de jumelles, qui ne pensent pas forcément à les utiliser la nuit.

Sorti en octobre 2017, “le Ciel aux jumelles” est un guide original qui offre la possibilité à ceux qui ne possèdent pas de télescope de faire de belles observations astronomiques.

Après le succès qu’a connu ce guide, Bertrand d’Armagnac s’est associé à une autre passionnée, Carine Souplet, pour nous proposer un nouvel ouvrage. “Le Ciel au télescope” vient à point nommé accompagner tous ceux qui débutent avec un instrument. Continuer la lecture de “Le Ciel au télescope”, un guide pour réussir vos observations

Le Soleil se réveille, les taches se multiplient à sa surface

Actuellement, les observateurs du Soleil peuvent suivre le développement de quatre groupes de taches à la surface de notre étoile.

Une histoire de magnétisme :

Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Il semble que la plus ancienne observation avérée de ces zones sombres soit chinoise et remonte à l’an -28. Galilée fut le premier à les observer en 1612 avec une lunette astronomique. La périodicité de l’apparition de ces taches fut évoquée par Heinrich Schwabe en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans. En hommage à ses recherches, on désigne désormais par nombre de Wolf l’activité solaire (nombre cumulé de taches et de groupes de taches).

Le Soleil le 6 septembre 2021 avec quatre groupes de taches à sa surface. © SDO/HMI

Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

Nouveau cycle :

En décembre 2019 les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire, le 25e, dont le maximum est prévu pour 2025. Aujourd’hui, pas moins de quatre groupes de taches sont observables. Il portent les numéros AR 2863, AR 2864, AR 2866 et AR 2868. L’observation de notre étoile avec un télescope nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. Sans cet accessoire, ne pointez jamais le Soleil ! Mais vous pourrez quand même suivre sans danger l’évolution de ces groupes sur la page des satellites solaires SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) ou SDO (Solar Dynamics Observatory).

Ils devraient rester observables un certain temps. Il faut en effet 15 jours pour voir migrer les taches d’un bord à l’autre du Soleil qui tourne sur lui-même en un mois environ.

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Quand la nuit cède sa place à une superbe lumière cendrée

Juste avant la Nouvelle Lune, la lumière cendrée offre ses merveilles à ceux qui se lèvent tôt, comme ce dimanche 5 septembre 2021.

Une histoire de reflet :

Léonard de Vinci l’avait pressenti : la lumière cendrée est le reflet du Soleil sur la Terre. Alors que le croissant lunaire reçoit directement les rayons projetés par notre étoile, le reste de notre satellite naturel se trouve très légèrement éclairé par la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace, comme le ferait un miroir. Et comme un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, l’illustration suivante nous permet de bien comprendre le phénomène :

Éclairé par ce reflet solaire, le disque lunaire prend une couleur gris clair (qui rappelle la cendre) entre les cornes lumineuses du croissant. Cet aspect est à l’origine du nom de lumière cendrée qu’on a donné à ce spectacle observable à chaque lunaison. Après la Nouvelle Lune, on l’admire pendant trois ou quatre soirs puis le croissant devient trop lumineux. Avant la Nouvelle Lune suivante, c’est en fin de nuit que le phénomène redevient visible. Continuer la lecture de Quand la nuit cède sa place à une superbe lumière cendrée

Une médaille “Caroline Herschel” pour les femmes astronomes

Le premier ministre britannique souhaite qu’une médaille “Caroline Herschel” récompense désormais les femmes astronomes.

De l’or pour des astronomes oubliées :

Le premier ministre britannique Boris Johnson a envie de réhabiliter les femmes astronomes trop souvent oubliées. Il a profité de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel au début de l’été pour l’annoncer. La médaille portera le nom de Caroline Herschel (1750-1848). Elle sera décernée tous les deux ans à des femmes astronomes travaillant en Grande-Bretagne ou en Allemagne, les deux patries de Caroline Herschel. Cette distinction s’accompagnera d’un chèque de 10.000 livre sterling (environ 11.000 euros).

Caroline Herschel en train de prendre des notes dictées par son célèbre frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire” de Camille Flammarion

Caroline Herschel a été une pionnière de l’astronomie à une époque où les femmes étaient rarement reconnues pour leurs contributions dans ce domaine. Continuer la lecture de Une médaille “Caroline Herschel” pour les femmes astronomes

Septembre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

En septembre les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Le ciel nocturne est à vous !

Le retour des nuits sombres :

En septembre l’été touche à sa fin, mais ce n’est pas une raison pour ne plus lever les yeux au ciel. Bien au contraire, puisque les nuits s’allongent ! Après leur opposition en août, Jupiter et Saturne continuent de briller toute la nuit. Si vous ne l’avez pas encore fait, pointez une longue-vue dans leur direction. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Et quand la Lune se fait discrète, éloignez-vous des lumières des villes. En début de nuit (qui arrive de plus en plus tôt), la Voie lactée serpente au-dessus de vos têtes.

Je vous invite d’abord à retrouver le ciel du mois de septembre présenté par Astroculus. Cette chaîne YouTube nous propose régulièrement une liste d’observations intéressantes.

À ne pas manquer :
  •    Le 2, peu après le lever du croissant de vieille Lune au-dessus de l’horizon Est, vous verrez réapparaître Mebsuta. Cette étoile des Gémeaux de magnitude 3,1 est en effet occultée par notre satellite naturel. En seconde partie de lunaison, les réapparitions d’étoiles occultées ont toujours lieu sur le bord sombre de notre satellite. Mebsuta redeviendra visible peu avant 1 h (TU) du matin.
  •    Le 4 avant l’aube, le vieux croissant de Lune et la lumière cendrée brillent à proximité de l’amas d’étoiles ouvert de la Crèche. Le spectacle est magnifique dans une paire de jumelles.
La Lune, Vénus et l’amas de la Crèche en septembre 2020. © Jean-Baptiste Feldmann
Vous pouvez visualiser les déplacements des lunes de Jupiter avec le logiciel Shallowsky.
  • Le 7, c’est la Nouvelle Lune. Profitez des soirées précédentes pour admirer la Voie lactée loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 et le 10 en soirée, le fin croissant de la jeune Lune côtoie l’éclatante Vénus sur l’horizon Ouest.
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Si vous observez le terminateur durant la nuit, vous apercevrez peut-être le X lunaire.
Le “X” sur la Lune, un curieux jeu d’ombre et de lumière. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Entre le 16 et le 18, la Lune gibbeuse passe à proximité de Saturne puis Jupiter.
  • Le 20, admirez la Pleine Lune qui se lève à l’Est peu de temps après la disparition du Soleil à l’Ouest.
  • Le 22, c’est l’équinoxe de septembre. Début de l’automne dans l’hémisphère Nord.

https://shows.acast.com/futura-dans-les-etoiles/episodes/astrozoom-1-les-equinoxes-et-les-solstices

  •  Le 29, c’est le Dernier Quartier de Lune. Comme notre satellite se lève de plus en plus tard, vous retrouvez la Voie lactée en début de nuit si votre ciel est bien sombre.

Les heures sont indiquées en Temps Universel, ajoutez 2 heures si vous observez depuis le territoire français.

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Daphnis, la lune qui fait des vagues autour de Saturne

Dans les anneaux de Saturne, la petite lune Daphnis signe ses passages par des ondulations, tout comme son grand frère Pan.

Fascinante Saturne :

Si Saturne nous attire tant, c’est en raison de son magnifique anneau qu’on peut déjà admirer dans une simple longue-vue. Il suffit de grossir un peu et l’on se rend compte alors que cet anneau est double. C’est l’astronome Jean-Dominique Cassini qui le découvre en 1675. La séparation sombre dans l’anneau prend le nom de division de Cassini. On décide d’appeler anneau A le plus externe des deux, l’autre étant l’anneau B.

L’anneau A est le plus externe des deux grands anneaux de Saturne. © Damian Peach

C’est dans l’anneau A que les astronomes ont découvert Daphnis en 2005. Ils soupçonnaient la présence de ce petit corps depuis qu’ils avaient repéré un sillon sombre dans l’anneau. Un vide qui ne pouvait être que l’œuvre d’une lune faisant le ménage à chacun de ses passages. Continuer la lecture de Daphnis, la lune qui fait des vagues autour de Saturne

La chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais sous la Grande Ourse

La célèbre constellation de la Grande Ourse se repère facilement en début de nuit, comme ici à la chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais.

Une chapelle dans les bois :

La chapelle de Saint-Bonnet se situe au col du même nom, au-dessus du village de Montmelas-Saint-Sorlin dans le Beaujolais. On s’y rend depuis Villefranche sur Saône en empruntant la D44. C’est depuis cette route que vous pourrez repérer deux autres sites que j’ai déjà photographiés. Il s’agit de la chapelle de Chevennes et du château de Montmelas. Une fois au col de Saint-Bonnet, laissez votre voiture sur le parking. Un chemin balisé vous conduit à travers bois jusqu’à la chapelle, un édifice roman datant du XIIe siècle.

Soirée photo à la chapelle de Saint-Bonnet. © Christine Sasiad

Hier soir, au terme d’une jolie marche nocturne dans les bois, je m’y suis rendu avec ma compagne Christine. 5 minutes de poses à 1600 iso avec un objectif de 12 mm de focale (ouvert à 4) monté sur un boîtier Nikon D7100 ont permis d’immortaliser la scène, avant que l’éclat de la Lune ne soit trop gênant.

La chapelle de Saint-Bonnet (Beaujolais) sous la Grande Ourse. © Jean-Baptiste Feldmann

Merci à Jean-François qui s’est chargé d’annoter cette image en y plaçant les constellations et quelques étoiles remarquables. La Grande Ourse surplombe la chapelle alors que la brillante Arcturus du Bouvier joue à cache-cache derrière un arbre.

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Insolite : deux noyaux lumineux brillent dans la galaxie Mrk 739

Le bestiaire cosmique ne cesse de nous étonner par sa diversité. Avec Mrk 739, nous avons l’impression que deux yeux lumineux nous observent.

Une galaxie très active :

Mrk 739 se trouve dans la constellation du Lion, à plus de 400 millions d’années-lumière. Cette galaxie (de magnitude 10) fait partie du catalogue de Benjamin Markarian (1913-1985). L’astronome arménien s’est beaucoup intéressé aux galaxies actives au début des années 1960. Mais il est surtout connu pour avoir donné son nom à un groupe de 8 galaxies. La Chaîne de Markarian est observable entre les constellations de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice. C’est en 1961 que Benjamin Markarian découvrit qu’elles étaient liées physiquement (l’étude de leur spectre trahit un mouvement identique dans l’espace).

Une image de Centaurus A, révélant les jets émis par le très actif trou noir central de la galaxie. Image composite obtenue avec différents instruments. © ESO / NASA

Le catalogue Mrk recense des galaxies actives. Ces dernières présentent un noyau très lumineux en raison de l’activité d’un trou noir supermassif. Beaucoup plus proche de nous, la galaxie lenticulaire Centaurus A en est un parfait exemple. Et c’est également le cas de Messier 87, la galaxie qui nous a offert la première image d’un trou noir supermassif.    Continuer la lecture de Insolite : deux noyaux lumineux brillent dans la galaxie Mrk 739

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh