Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Le 11 novembre, une étoile va s’éteindre pendant 20 secondes

Le 11 novembre avant l’aube, la lumière d’une étoile dans la constellation du Triangle sera masquée par le passage d’un astéroïde.

Des occultations très utiles :

Le 11 novembre 2021, avant que le jour ne se lève en Europe, de nombreux astronomes seront derrière leur télescope. Un peu avant 4 heures, ils guetteront l’extinction de l’étoile UCAC4 616-007599. Cet astre de magnitude 11,7 est situé dans la constellation du Triangle. Il sera occulté par l’astéroïde 2002 TC 302 pendant une vingtaine de secondes au maximum. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite.

L’observation d’une occultation d’étoile par un astéroïde permet de révéler la forme de ce dernier. Chaque trait correspond à la mesure de lumière obtenue par un observateur. Les astronomes se répartissent sur une ligne perpendiculaire à la trajectoire de l’ombre de l’astéroïde pour en définir le contour. © IOTA

En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme (voir ci-dessus) et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. En 2014, les astronomes avaient par exemple étudié trois occultations d’étoiles par 2014 MU69. Continuer la lecture de Le 11 novembre, une étoile va s’éteindre pendant 20 secondes

Nouvelle rencontre entre la Lune et Vénus le 8 novembre

Les mouvements des astres les conduisent parfois à se croiser. Le 8 novembre, c’était l’avant-dernière rencontre entre la Lune et Vénus.

Flirt céleste :

Les photographes vous le diront : chaque rencontre entre la Lune et Vénus est un spectacle. Bien entendu, le rapprochement n’est qu’apparent. Ce 8 novembre par exemple, Vénus était environ 200 fois plus éloignée de nous que le croissant lunaire. Mais la brillance de la seconde planète du Système solaire compense sa distance. Vénus étincelle actuellement d’une magnitude de -4,7. Une fois le Soleil couché, aucune autre planète ou étoile ne peut rivaliser d’éclat. À chaque nouvelle lunaison, nous pouvons espérer admirer une rencontre entre le croissant de Lune et Vénus en soirée.

Les rapprochements Lune-Vénus me permettent de réaliser des compositions originales avec ma compagne Christine, comme le 8 novembre 2021. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais attention, Vénus sera en conjonction avec le Soleil le 9 janvier prochain. Il ne reste plus qu’un rendez-vous en décembre (le 6-7). En 2022, ces rendez-vous célestes se produiront en fin de nuit, un peu avant chaque Nouvelle Lune.

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Hen 2-437, une libellule cosmique au milieu des étoiles

La nébuleuse planétaire Hen 2-437 déploie délicatement ses ailes dans la constellation du Petit Renard, telle une libellule cosmique. 

Deux astronomes pour une nébuleuse : 

La modeste constellation du Petit Renard se situe sur le bord Est du Triangle d’été. Bien que cet astérisme ne compte aucune étoile brillante, il est très connu des astronomes pour héberger Dumbbell. Sa petite sœur Hen 2-437 est une autre nébuleuse planétaire, une catégorie d’objets célestes qui intéresse beaucoup les astronomes (lire à ce sujet Moisson de nébuleuses planétaires pour deux amateurs).

Dumbbell, la plus célèbre des nébuleuses planétaires, est située dans la constellation du Petit Renard, tout comme sa petite sœur beaucoup plus discrète, Hen 2-437. © P. Renauld

Cependant, Hen 2-437 est beaucoup plus discrète que Dumbbell. Avec une magnitude de 15, elle est indécelable dans un télescope d’amateur ! Un éclat aussi faible explique sa découverte assez récente, en 1946, par l’astronome germano-américain Rudolph Minkowski. Vingt ans plus tard, elle prenait place dans le catalogue créé par Karl Gordon Henize. Cet astronome américain touche-à-tout fut également astronaute à bord de la navette Challenger en 1985. Il mourut en 1993 (à l’âge de 66 ans) au cours d’une ascension du mont Everest. Continuer la lecture de Hen 2-437, une libellule cosmique au milieu des étoiles

Dernière (magnifique) aurore boréale pour Thomas Pesquet

Depuis la Station spatiale, Thomas Pesquet a pu admirer une dernière aurore boréale de toute beauté avant son retour sur Terre.

Aurore vue de l’espace :

Le plus célèbre spationaute français, Thomas Pesquet, a eu droit a un très beau cadeau de la Nature avant de quitter l’ISS aujourd’hui dans une capsule Dragon. Sa mission à bord de la Station spatiale internationale s’achève sur une splendide aurore boréale. Car si nous avons échappé à la tempête solaire d’Halloween le weekend dernier, il ne se passe pas une nuit sans que le ciel ne se pare de belles couleurs aux latitudes polaires. En cause, l’activité de notre étoile qui s’intensifie. Le nouveau cycle solaire devrait atteindre son maximum en 2025.

Dernière aurore boréale observée par Thomas Pesquet avant son retour. © ESA/NASA–T. Pesquet

Sur son compte Flickr, Thomas Pesquet a partagé un très beau cliché de cette aurore avec ce commentaire : “La nature a décidé de nous offrir un bouquet final pour le départ : l’aurore boréale la plus intense de toute la mission… Elle dessinait une véritable couronne sur le nord de l’Amérique, avec des pics qui semblaient dépasser notre altitude, et des pulsations rapides qui dessinaient des vagues bleues-vertes, on aurait dit comme une respiration ! Nous avons volé au travers, le nez collé aux vitres.” Continuer la lecture de Dernière (magnifique) aurore boréale pour Thomas Pesquet

La plus grande tempête solaire a frappé la Terre en 1859

La fin de l’été 1859 a été marquée par une série d’éruptions sur le Soleil qui ont provoqué la plus grande tempête solaire connue à ce jour. 

Le Soleil, un faux calme :

Le nouveau cycle solaire, qui a débuté fin 2019, devrait connaître son maximum après le milieu de 2024, comme l’explique Futura. Il s’accompagne d’un accroissement significatif du nombre de taches et d’éruptions solaires. Ce sont ces dernières qui libèrent dans l’espace de grandes quantités de particules énergétiques. Leur arrivée sur Terre est à l’origine des aurores polaires :

Aurores boréales au-dessus de la rivière des Esclaves. © John McKinnon

Jusqu’à maintenant ce flot d’énergie n’a pas provoqué d’incident majeur. Mais ce calme relatif ne doit pas nous faire oublier que le Soleil peut parfois entrer dans de violentes colères. La plus impressionnante s’est produite au XIXe siècle.

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Le télescope Hubble sonde une pouponnière stellaire

NGC 2164 est une pouponnière de jeunes étoiles cachées dans la constellation australe de la Dorade. Visite guidée avec le télescope Hubble.

Cap au Sud :

On peut être un excellent marin et avoir beaucoup d’imagination ! La preuve avec Pieter Dirkszoon Keyser et Frederick de Houtman. Lorsqu’ils cartographièrent le ciel austral entre 1595 et 1597, ces navigateurs néerlandais inventèrent onze nouvelles constellations. Celle de la Dorade en fait partie. Difficile de reconnaître un poisson quand on regarde cet ensemble d’étoiles peu brillantes qui s’étire jusqu’au pôle Sud céleste. Pourtant, même lorsque le ciel est parfaitement dégagé, un flocon vaporeux attire l’attention dans cette constellation. Il s’agit du Grand Nuage de Magellan.

Les Nuages de Magellan au-dessus de l’Observatoire de Paranal. © ESO/J. Colosimo

Lorsqu’il réalisa son tour de l’Amérique du Sud au début du XVIe siècle, le navigateur portugais Fernand de Magellan nota la présence de deux nébuleuses au milieu des étoiles du ciel austral. Ce sont en réalité deux galaxies qui ont depuis pris le nom de Nuages de Magellan.

Un amas ouvert dans la Dorade :

C’est dans le Grand Nuage de Magellan que je vous emmène aujourd’hui. En 1826, l’astronome écossais James Dunlop y découvrit un amas ouvert d’étoiles de magnitude 10 qui fut nommé ultérieurement NGC 2164. les amas ouverts sont des groupes de quelques dizaines à quelques milliers d’étoiles. On les dit ouverts car on peut facilement résoudre les étoiles à l’aide d’un petit télescope, à la différence des amas globulaires. Certains amas comme les Hyades et les Pléiades sont si proches que l’on distingue les étoiles individuelles à l’œil nu. Grâce à la puissance du télescope Hubble, il est possible de plonger au cœur de l’amas ouvert NGC 2164, pourtant distant de 160.000 années-lumière.

L’amas ouvert NGC 2164 brille dans la constellation de la Dorade. © ESA/Hubble/NASA

Les jeunes étoiles bleues que nous voyons se sont formées à partir du même nuage moléculaire géant initial. Mais cet essaim stellaire n’est pas très stable. Dans quelques millions d’années, les membres qui le composent se seront dispersés. On trouve des amas ouverts dans les galaxies spirales et irrégulières, là où de nouvelles étoiles se forment. Ils ont par contre disparu depuis longtemps des galaxies elliptiques, beaucoup plus âgées. Le Grand nuage de Magellan compte pour sa part environ 700 amas ouverts.

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Ciel de novembre : la planète Vénus fait le spectacle

Pour ce mois de novembre 2021, je vous propose de tourner vos regards et vos boîtiers vers l’étincelante planète Vénus.

Vénus à son maximum :

Cela fait plusieurs semaines qu’elle scintille sur l’horizon Sud-Ouest juste après le coucher du Soleil. La seconde planète du Système solaire se rapprochant de la Terre, son éclat ne cesse d’augmenter. Il atteindra la magnitude -4,7 à la fin du mois. Hormis la Lune, aucun astre nocturne ne peut donc rivaliser avec Vénus. Si vous utilisez un petit instrument (une longue-vue par exemple) pour l’observer, vous constaterez une nette évolution entre le début et la fin du mois.

Vénus en soirée depuis les hauteurs de Beaumes-de-Venise. © Jean-Baptiste Feldmann

La planète de l’Amour se présente en un Quartier qui va se transformer en croissant de plus en plus grand. Mais saviez-vous que de récentes recherches laissent entendre que Vénus aurait été habitable dans le passé ?    Continuer la lecture de Ciel de novembre : la planète Vénus fait le spectacle

La Terre échappe de peu à la tempête solaire d’Halloween

La puissante éruption solaire du 28 octobre n’aura finalement pas provoqué de perturbation majeure durant ce weekend d’Halloween.

Soleil en colère :

Le 28 octobre, une puissante éruption solaire a été enregistrée par différents satellites de la NASA. Elle provenait d’une région très active sur notre étoile, la tache AR 2887. Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

Une éruption solaire (flash lumineux) photographiée par la sonde SOHO. © NASA

La tache AR 2887 fait partie du 25e cycle solaire qui a débuté en décembre 2019. Le maximum de ce cycle est attendu pour 2025. L’activité solaire peut d’ailleurs être suivie quotidiennement sur le site américain SpaceWeather. Continuer la lecture de La Terre échappe de peu à la tempête solaire d’Halloween

Observatoire des Baronnies Provençales : l’astronomie en XXL

L’Observatoire des Baronnies Provençales offre des prestations inédites dans un cadre remarquable. Récit au plus près des étoiles.

Un gîte sous la Voie lactée :

L’histoire débute en 2006, lorsque Hélène et Marc Bretton posent leurs valises au Mas des Grès à Moydans (05) dans les Hautes-Alpes. Ce n’est à l’époque qu’une exploitation agricole, mais le couple y voit déjà le point de départ d’une extraordinaire aventure. Attirés par le potentiel nocturne des lieux, loin de toute pollution lumineuse, ils envisagent d’y créer une structure à vocation astronomique et touristique, l’Observatoire des Baronnies Provençales (OBP).

Situation géographique de l’Observatoire des Baronnies Provençales. © Google Maps

Quelques années plus tard, la ferme transformée en gîte accueille les amoureux des étoiles. Un bâtiment scientifique a pris place à côté. Outre des salles de travail et de vie commune, il est équipé d’une coupole abritant un superbe télescope de 80 centimètres de diamètre (T800). Différentes terrasses permettent d’installer des instruments astronomiques.

La Voie lactée en majesté au-dessus de la coupole de l’OBP. © Jean-Baptiste Feldmann

Avec en moyenne 240 nuits claires par an, certains passionnés ont vite compris tout l’intérêt de ce site. Ils y ont fixé leur télescope à demeure et le pilotent à distance depuis chez eux. Deux techniciens salariés de l’Observatoire ont en charge la maintenance de ce matériel. Ils sont également là pour assurer la bonne marche de plusieurs télescopes privés chargés de la surveillance spatiale. À l’OBP, on veille à ce que les coûteux satellites en orbite ne fassent pas de mauvaises rencontres… Continuer la lecture de Observatoire des Baronnies Provençales : l’astronomie en XXL

La célèbre comète Tchouri revient nous rendre visite

Survolée par la sonde européenne Rosetta en 2015, la célèbre comète Tchouri (67P/Churyumov-Gerasimenko) est de retour.

Découverte russe :

L’histoire de la comète Tchouri débute en octobre 1969. Sur des plaques photographiques réalisées par Svetlana Ivanovna Gerasimenko à l’Institut d’astrophysique d’Alma-Ata , Klim Churyumov remarque une petite tache floue .

Klim Churyumov, l’un des découvreurs de la comète Tchouri, est décédé en 2016. © ESA

L’astre en question, qui s’est déplacé devant le fond des étoiles, est une nouvelle comète périodique. Elle prend le nom des deux astronomes russes, 67P/Churyumov-Gerasimenko. Même si elle revient tous les 6,42 ans, la comète 67P retombe ensuite dans l’oubli pendant plusieurs décennies. Continuer la lecture de La célèbre comète Tchouri revient nous rendre visite

Des amateurs découvrent une immense nébuleuse planétaire

Un groupe d’astronomes amateurs vient de révéler l’existence d’une immense nébuleuse planétaire dans la constellation d’Andromède.

Gigantesque bulle de gaz :

La constellation d’Andromède est surtout connue pour sa galaxie Messier 31. Cette spirale située à un peu plus de deux millions d’années-lumière est le seul objet extragalactique visible à l’œil nu, pour peu qu’on s’éloigne de toute pollution lumineuse.  Mais des astronomes amateurs viennent de découvrir dans cette constellation un autre objet particulièrement impressionnant par sa taille. Patchick-Strottner-Drechsler 9 (PN-G : 140.4-21.2) est une probable nébuleuse planétaire. Probable, car il faudra attendre la confirmation de son statut par spectroscopie.

Emplacement de la probable nébuleuse planétaire PaStDr 9. © Marcel Drechsler

Si c’est le cas, PaStDr 9 (que ses découvreurs ont surnommé The Titan Nebula) deviendra l’une des trois plus grandes nébuleuses planétaires connues. Elle a en effet une taille apparente de 90 minutes d’arc, l’équivalent de trois fois la Pleine Lune ! On estime sa taille réelle à 27 années-lumière pour une distance d’un peu plus de 1.000 années-lumière.

Travail d’équipe :

Elle a été découverte par un groupe d’astronomes amateurs composé de Dana Patchick (USA), Marcel Drechsler (Allemagne) et Xavier Strottner (France).

Début 2021, ils ont identifié une potentielle naine blanche sur des images prises par le télescope spatial GALEX. En recherchant l’astre dans un autre catalogue, le Digitized Sky Survey, ils ont remarqué la présence de faibles nébulosités. Il fallait ensuite faire appel à un astrophotographe chevronné pour faire des clichés plus détaillés de cette portion du ciel. C’est l’Allemand Andreas Zirke qui a accepté de photographier PaStDr 9.

Il lui a fallu pas moins de 129 heures de poses cumulées pour révéler les moindres détails de cette probable nébuleuse planétaire. Preuve qu’il est encore possible de faire de belles découvertes en astronomie !

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Des cryovolcans à l’origine des sursauts de la comète 29P/S-W

La comète 29P/S-W est connue pour montrer d’importants sursauts de luminosité. Des cryovolcans en sont peut-être responsables.

Astre chevelu imprévisible :

Le 15 novembre 1927, deux astronomes allemands, F. Schwassmann et A. Wachmann découvrent une comète à l’Observatoire de Hambourg (Allemagne). L’astre chevelu, surnommé 29P/S-W, orbite un peu au delà de Jupiter, avec une période de 14,7 ans. C’est une très grosse comète d’environ 60 kilomètres de diamètre. Mais ce qui intrigue les astronomes, ce sont les brusques sursauts d’éclat de la comète. En quelques semaines, sa luminosité saute de la magnitude 16 à la magnitude 10. Cela signifie qu’elle devient environ 250 fois plus brillante !

Montage photo montrant l’évolution d’éclat de la comète 29P/S-W entre le 16 juin 2013 (en bas à gauche) et le 28 juillet 2013. © Damian Peach

On a ainsi calculé que la comète 29P/S-W (29P/Schwassmann-Wachmann) avait explosé un peu plus de 7 fois par an en moyenne depuis 1927. Certaines années, il y a eu jusqu’à 20 sursauts d’éclat. Ce mystérieux comportement pourrait s’expliquer par une activité volcanique particulière.

Des éruptions de glace :

Sur Terre, les volcans crachent de la lave, comme nous l’observons actuellement avec le Cumbre Vieja dans l’archipel des Îles Canaries. Mais il existe dans le Système solaire une autre forme de volcanisme avec des volcans de glace. Bien qu’il soit inactif, Ahuna Mons (sur l’astéroïde Cérès) en est un exemple. Un cryovolcan recrache des éléments volatils comme de l’eau, de l’ammoniac, du monoxyde de carbone ou du méthane. Ces rejets peuvent être liquides ou se présenter sous forme de vapeur.

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

L’astronome Richard Miles s’intéresse particulièrement au comportement de la comète 29P/S-W. Il rassemble toutes les informations au sujet de cet objet céleste dans la rubrique Mission 29P au sein de la British Astronomical Association. Il propose d’expliquer les sursauts d’éclat de la comète par le cryovolcanisme. Sous l’action du Soleil, la surface de la comète fondrait par endroits, libérant brutalement d’énormes quantités de gaz et de poussière. Des éruptions régulières qui expliqueraient les sursauts d’éclat observés depuis presque un siècle.

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Moon Night 2021 : comment observer la Lune ce 16 octobre

Le 16 octobre 2021, c’est Moon Night, la Nuit de la Lune. Une belle occasion pour l’explorer avec une paire de jumelles ou une longue-vue.

Rendez-vous avec la Lune gibbeuse :

L’International Observe the Moon Night (InOMN) est un événement mondial organisé chaque année depuis 2010. Il est programmé un samedi soir en automne dans l’hémisphère Nord, à une date proche du Premier Quartier. Ce choix est dicté par la période de visibilité de notre satellite naturel et par son degré d’éclairage par le Soleil. Autour du Premier Quartier, on peut observer la Lune en soirée, ce qui est bien pratique. En outre, sa surface présente une belle variété de paysages mis en relief par la lumière solaire rasante à cette époque. Ce n’est plus le cas au moment de la Pleine Lune.

Moon Night, c’est un rendez-vous international pour admirer la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette année, le Premier Quartier se produit le 13 octobre. C’est donc une Lune gibbeuse croissante que nous pourrons observer samedi soir, trois jours plus tard. Continuer la lecture de Moon Night 2021 : comment observer la Lune ce 16 octobre

Le volcan chilien Villarrica en activité sous la Voie lactée

Le photographe Tomas Slovinsky a immortalisé une magnifique Voie lactée au-dessus du volcan chilien Villarrica en pleine activité.

Un volcan très actif :

Des nombreux volcans chiliens, le Villarrica est l’un des plus agités. Culminant à 2.847 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes, il est situé à 750 kilomètres au Sud de la capitale, Santiago. Chez les Mapuches, un peuple réparti entre le Chili et l’Argentine, on l’a surnommé Rucapillán, ce qui signifie “la maison du Grand Esprit”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un Esprit colérique ! Les éruptions y sont spectaculaires (du même type que sur le Stromboli), et la dernière s’est produite en 2020. Un lac de lave se forme par intermittence dans le cratère sommital.

Le volcan chilien Villarrica sous la Voie lactée. © Tomas Slovinsky

C’est la lueur émise par ce lac incandescent que le photographe Tomas Slovinsky a voulu saisir la nuit. Il a attendu que la Voie lactée soit positionnée dans le prolongement du volcan.

La Voie lactée en majesté :

Au milieu des étoiles innombrables (la pollution lumineuse est inexistante dans cette région), plusieurs nébuleuses en émission apparaissent en rouge. Il s’agit de grands nuages dont le gaz est ionisé par la présence d’étoiles chaudes à proximité. Juste au-dessus du sommet du volcan, on remarque une importante zone sombre au milieu des étoiles. Cette région céleste obscure située à 600 années-lumière est surnommée le Sac à Charbon. Le cliché réalisé par Tomas Slovinsky fait partie des 10 plus belles photos de la Voie lactée racontées par leurs auteurs. Et il en rappelle un autre, celui du volcan de Fuego en éruption sous la Voie lactée.

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Jour de la Nuit le 9 octobre : la Lune et Vénus ont rendez-vous

La treizième édition du Jour de la Nuit coïncide avec un superbe rapprochement au crépuscule entre le croissant de Lune et Vénus. 

Protéger le ciel nocturne :

La première édition du Jour de la Nuit eu lieu en 2009 à l’occasion de l’Année mondiale de l’astronomie. Il s’agissait de faire prendre conscience au grand public de l’importance de la préservation du ciel nocturne. Une nécessité pour que chacun puisse admirer les étoiles, mais également pour préserver la biodiversité nocturne. Si quelques dizaines de manifestations marquèrent la toute première édition, plusieurs centaines sont programmées pour ce samedi 9 octobre.

Le Jour de la Nuit est l’occasion de sensibiliser le public à la beauté du ciel nocturne et aux méfaits de la pollution lumineuse. © Jean-Baptiste Feldmann

Il y en a pour tous les goûts : des sorties nature, des observations du ciel étoilé, et surtout l’extinction d’une partie des lumières dans de nombreux sites urbains. Vous trouverez la liste des manifestations en consultant le site internet dédié au Jour de la Nuit.

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En vidéo : ciel étoilé au-dessus des coupoles de Galactica

En Espagne, les beautés du ciel nocturne sont visibles depuis les coupoles de Galactica, un centre de diffusion de l’astronomie. 

Ciel noir en Aragon :

Galactica : le lieu porte bien son nom. Dans ce centre de diffusion de l’astronomie, on est au plus près des étoiles. Il faut dire que l’endroit n’a pas été choisi au hasard. Le site est sous la tutelle du CEFCA, le Centre d’étude de la physique du Cosmos d’Aragon. Il se situe dans la province de Teruel, l’une des trois qui forment la communauté autonome d’Aragon. L’altitude de la région (supérieure à 1.000 mètres) offre l’un des climats les plus secs d’Europe. Une zone montagneuse où la faible urbanisation préserve le ciel nocturne de toute pollution lumineuse.

C’est là que se donnent rendez-vous les amoureux des étoiles. Pas moins de neuf coupoles permettent de réaliser des observations astronomiques dans d’excellentes conditions. Continuer la lecture de En vidéo : ciel étoilé au-dessus des coupoles de Galactica

Apollo 11 : le module Eagle est peut-être encore en orbite

Eagle, le module d’Apollo 11 utilisé pour rejoindre la Lune, ne s’est peut-être pas écrasé après le retour en orbite des astronautes. 

Mission historique :

En juillet 1969, la mission Apollo 11 est la première à déposer des hommes sur la Lune. Pendant que l’astronaute Collins reste en orbite, ses compagnons Armstrong et Aldrin rejoignent la surface lunaire avec Eagle. Ce module, le LEM (pour Lunar Excursion Module), comprend une capsule pressurisée pour les astronautes ainsi que des moteurs pour la descente et la remontée. Leur exploration lunaire achevée, Armstrong et Aldrin rejoignent Collins en orbite.

Le module lunaire Eagle photographié par l’astronaute Collins resté en orbite. © NASA

Avant de reprendre le chemin de la Terre, ils se débarrassent du LEM qui doit retomber sur la Lune. C’est en tentant de localiser le point de chute d’Eagle que James Meador a fait une curieuse découverte. Continuer la lecture de Apollo 11 : le module Eagle est peut-être encore en orbite

Octobre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

Pour ce mois d’octobre 2021, en plus des traditionnels rapprochements avec la Lune, je vous propose d’observer Uranus et Neptune.

Planètes lointaines :

Durant ce mois d’octobre 2021, les nuits vont continuer de s’allonger. Un plaisir pour l’observateur nocturne qui peut s’adonner à sa passion favorite sans veiller trop tard. Dès que le ciel est assez sombre, jetez un coup d’œil sur la carte du ciel étoilé en temps réel. Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne apparaissent en direction du Sud. Vénus continue de briller côté Ouest après le coucher du Soleil. Quant à Mercure, elle revient en fin de mois dans le ciel du matin.

Le croissant de Lune et les planètes Jupiter et Saturne à l’aube. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce mois d’octobre pourrait être l’occasion, pour ceux qui ne l’ont jamais fait, de pointer deux planètes lointaines à portée de jumelles. Comme leur éclat est assez modeste, choisissez les périodes sans Lune. Pour vous guider dans cette découverte, je vous invite à lire les excellents sujets rédigés sur Stelvision concernant Uranus et Neptune.

Nuits d’octobre :
Un simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky
  • Le 6, c’est la Nouvelle Lune. Les nuits qui précèdent sont donc propices à l’observation du ciel profond. À partir de cette date, cherchez avant l’aube la lumière zodiacale. Elle est observable uniquement loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 au crépuscule, Vénus est juste à côté d’un mince croissant de Lune, un spectacle de toute beauté sur l’horizon Ouest. Vous avez une dizaine de jours pour admirer en fin de nuit la très belle constellation d’Orion en l’absence de Lune.
Rapprochement apparent entre Vénus et le croissant de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Les deux soirs suivants, notre satellite naturel s’approche de Saturne (le 14) puis de Jupiter (le 15).
  • Le 16, Vénus est à côté d’Antarès, la plus brillante étoile de la constellation du Scorpion.
  • Le 20, c’est la Pleine Lune. La nuit suivante, elle n’est qu’à 1,2° d’Uranus, mais l’éclat de notre satellite naturel ne permet pas de repérer la lointaine planète.
Pleine Lune depuis la chapelle de Chevennes en Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann
  • À partir du 27 et pendant un mois, Cérès (magnitude 8) traverse l’amas d’étoiles des Hyades. Un spectacle à suivre dans un petit télescope. La planète naine passe à l’opposition le 27 novembre prochain.
  • Le 28, c’est le Dernier Quartier de Lune.

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Incroyable cliché du télescope spatial pris depuis la Terre

L’astrophotographe Michael Tzukran a réalisé un nouvel exploit en obtenant un stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble. 

L’astronome des défis :

Le nom de Michael Tzukran vous dit peut-être quelque chose. En janvier 2021, c’est astrophotographe israélien avait obtenu une époustouflante image de la Station spatiale avec son télescope. On pouvait reconnaître les principaux éléments du plus grand objet artificiel en orbite (110X75 mètres). Cette fois, la cible était beaucoup plus modeste. Le télescope spatial Hubble ne mesure en effet que 13 mètres de long pour 2,5 mètres de diamètre !

Stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble pris depuis la Terre. © Michael Tzukran

Malgré la distance (le télescope Hubble orbite à 590 kilomètres d’altitude), l’incroyable cliché de Michael Tzukran permet de distinguer le tube de l’instrument et ses panneaux solaires. Continuer la lecture de Incroyable cliché du télescope spatial pris depuis la Terre

2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

Le 16 septembre 2021, l’astéroïde 2021 SG s’est approché de la Terre à grande vitesse. Un passage qui n’a été découvert que le lendemain !

Peur rétrospective :

Tous les astéroïdes ne finissent pas leur course dans l’atmosphère de Jupiter, comme cela a été observé le 13 septembre dernier. Prenez 2021 SG, un bon gros caillou dont on estime le diamètre à environ 70 mètres. Le 16 septembre 2021, il est passé en trombe (24 kilomètres par seconde) à environ la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune. Voilà qui devrait nous rassurer. Dans le passé, certains astéroïdes se sont aventurés beaucoup plus près. On pense par exemple à 2020 QG, qui nous a survolé à seulement 3.000 kilomètres en août 2020.

Mais ce qui est inquiétant avec 2021 SG, c’est qu’il n’a été découvert que le 17 septembre, alors qu’il s’éloignait ! S’il a échappé au réseau de télescopes qui surveillent le ciel nocturne, c’est tout simplement qu’il venait de la direction du Soleil, ce qui l’a rendu indétectable. Continuer la lecture de 2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver