La Voie lactée qui se déploie, de belles étoiles filantes et quatre planètes qui se suivent : ce mois d’août offre de jolies occasions d’admirer le ciel.
Un été sous les étoiles :
Août c’est le mois des vacances, c’est aussi celui des températures estivales et des nuits qui commencent à s’allonger. Trois bonnes raisons pour prendre le temps de découvrir les beautés du ciel nocturne. Traditionnellement les Nuits des étoiles organisées à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (ici à Dijon en 2019) offrent l’occasion à chacun de passer un bon moment sous les étoiles. Malheureusement cette année les mesures sanitaires risquent de décourager de nombreux organisateurs.
Après avoir passionné les astronomes pendant une grande partie du mois de juillet, la comète C/2020 F3 Neowise perd inexorablement de son éclat.
Elle restera sans nul doute comme la plus belle surprise astronomique de cette année 2020. Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 Neowise a mobilisé les observateurs du monde entier. Déçus par les comètes Atlas et Swan, ils se sont rattrapés avec la troisième visiteuse de l’année comme le prouve cette collection de superbes photos.
Mais depuis son passage au plus près de la Terre dans la nuit du 22 au 23 juillet (103 millions de kilomètres tout de même), la magnitude de la comète diminue nuit après nuit. Ce montage de clichés pris entre le 18 et le 27 juillet par Dennis Mammana est éloquent. On voit très nettement la queue de poussières rétrécir après le 22 juillet. Le noyau perd également de son éclat. Continuer la lecture de Clap de fin pour la comète Neowise qui s’éloigne→
Sous un ciel éloigné de toute pollution lumineuse, comme celui qu’offre le PNR du Morvan, la comète Neowise révèle toute sa beauté.
La vedette du mois de juillet :
Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) nous fait oublier 23 ans d’attente depuis la comète Hale-Bopp. Devenu circumpolaire depuis quelques nuits, l’astre chevelu s’est glissé entre les pattes de la Grande Ourse. Il suffit d’un horizon nord bien dégagé pour en profiter.
C’est le moment d’admirer sans instrument la comète C/2020 F3 Neowise qui trône sur l’horizon nord une bonne partie de la nuit. Un spectacle qu’on n’espérait plus.
Si vous avez besoin de conseils pour observer et/ou photographier cette comète, je vous invite à poser vos questions en bas de cet article que je mets à jour très régulièrement.
Mise à jour du 28 juillet :
Impossible de ne pas vous présenter celle superbe vidéo réalisée par l’astrophotographe Stéphane Vetter dans la nuit du 19 au 20 juillet avec au premier plan le château du Haut-Koenisbourg en Alsace :
Mise à jour du 22 juillet :
C’est sans doute le chant du cygne pour la comète Neowise dont l’éclat faiblit inexorablement en s’éloignant du Soleil. Et ce n’est pas son passage au plus près de la Terre la nuit prochaine qui inversera la tendance.
Elle devient de plus en plus difficile à voir sans instrument. Des photographies réalisées plusieurs nuits d’affilée avec les mêmes paramètres permettent d’apprécier cette baisse de luminosité :
Mais cet astre chevelu restera dans les mémoires des astronomes comme la Grande comète de 2020 que j’ai eu la chance d’immortaliser dans le PNR du Morvan (images ici) :
Voici encore quelques images de cette belle voyageuse qui ne reviendra pas avant 6.800 ans :
Cette carte vous permettra de retrouver la comète les prochains soirs avec une paire de jumelles :
Mise à jour du 21 juillet :
Les observateurs sont unanimes, l’éclat de la comète Neowise diminue nuit après nuit. C’est logique puisqu’elle s’éloigne du Soleil. Impressions confirmées par la courbe de luminosité disponible sur le site COBS. Néanmoins on peut encore réaliser de très belles images de l’astre chevelu :
Mise à jour du 19 juillet :
Voici la comète photographiée hier soir dans le PNR du Morvan au cours d’une soirée d’astronomie (à découvrir ici) :
Mise à jour du 17 juillet :
Le site COBS vous permet de suivre l’évolution de l’éclat de la comète Neowise :
Youssef Bach Hamba nous propose ce cliché réalisé avec un télescope de 15 cm de diamètre :
Quant à Kenny LeRose Jr. il a immortalisé l’astre chevelu dans le désert du Grand Lac Salé dans le nord de l’Utah (USA) :
Mise à jour du 15 juillet :
La comète Neowise continue de s’approcher de nous. Elle sera au plus près de la Terre dans la nuit du 22 au 23 juillet à quelque 103 millions de kilomètres de nous. Philippe Pouzet a photographié l’astre chevelu au-dessus d’une mer de nuages depuis l’observatoire du Pic du Midi :
José Rodrigues a choisi comme cadre le château de Vufflens dans le canton de Vaud en Suisse pour mettre en valeur la belle voyageuse :
Bertrand Kulik nous prouve qu’on peut même la photographier au-dessus de Paris, la Ville Lumière :
De son côté le célèbre astrophotographe Thierry Legault a immortalisé Neowise au-dessus du Mont Saint-Michel, sans doute l’un des plus beaux clichés du passage de cette comète :
Quant à Dominique Joubert, il nous offre une nouvelle vidéo de toute beauté dans laquelle on voit se lever la comète derrière Chamechaude, point culminant du massif de la Chartreuse, et poursuivre son parcours au-dessus de la Dent de Crolles :
La carte de la SAF peut vous aider à localiser la comète une fois le Soleil couché :
Mise à jour du 14 juillet :
Ce matin à 4 heures, ma compagne m’a gentiment proposé de m’accompagner pour aller admirer la comète Neowise. Une délicate attention qui justifie pleinement de l’associer au passage de l’astre chevelu qui ne reviendra nous voir que dans 6.800 ans :
Depuis Dijon, Vincent Boudon a filmé le coucher de la comète en soirée sur l’horizon nord-ouest :
alors que Youssef Bach Hamba enregistrait son lever depuis Mornag en Tunisie :
Mise à jour du 13 juillet :
La comète Neowise poursuit sa route dans le Système solaire et on peut désormais l’observer le soir (nord-ouest) et le matin (nord-est). Guillaume Cannat nous en apporte la preuve en vidéo. Depuis le mont Aigoual dans les Cévennes, il a filmé l’astre chevelu du crépuscule à l’aube :
Les photographes du monde entier lui tirent également le portrait. Voici par exemple deux superbes clichés réalisés par Petr Horalek depuis la République Tchèque et Daniel Lopez à l’observatoire du Teide sur l’île de Ténérife dans l’archipel des Canaries :
Le chasseur de comètes Gary W. Kronk a récemment déclaré : ′′ J ‘ ai observé et / ou photographié plus de 300 comètes depuis 1973 et celle-ci est la quatrième plus belle que j’ai jamais vue. Elle est tout simplement magnifique“.
Mise à jour du 12 juillet :
La comète C/2020 F3 Neowise continue de faire l’admiration de tous les amoureux du ciel nocturne qui n’avaient pas connu un tel spectacle depuis 23 ans avec la comète Hale-Bopp. L’astre chevelu poursuit son chemin en direction de la Grande Ourse et devient progressivement circumpolaire, ce qui va permettre de la voir en soirée puis toute la nuit sur l’horizon nord d’ici quelques jours. Ce matin elle s’élevait majestueusement avec Vénus (à droite) accompagnée de l’étoile Aldébaran :
Pour ce cliché j’ai utilisé un boîtier Pentax K500 et un objectif 18-55 mm réglé à sa plus courte focale. Pose de 10 secondes à 1600 iso, ouverture 3,5. La carte de Guillaume Cannat vous permet de retrouver la position de la comète au fil du mois :
Mise à jour du 9 juillet :
Cette image a été réalisée à 4h45 ce matin en Auvergne. On y voit la comète C/2020 F3 Neowise s’élever dans le jour naissant, avec à sa gauche le château de Murol. J’ai utilisé un boîtier Panasonic FZ82 réglé à 400 iso avec un temps de pose de 4 sec :
Tout savoir sur la comète Neowise (7 juillet) :
On n’osait plus trop y croire : après la déception causée par les comètes Atlas et Swan, personne n’osait parier sur une nouvelle venue, la comète Neowise. La troisième visiteuse de l’année semble pourtant la bonne !
Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) est désormais un astre assez brillant pour être repérable à l’œil nu à l’aube. Si vous disposez d’une paire de jumelles le spectacle n’en sera que plus beau. L’astre chevelu est actuellement situé à la verticale de Capella, la plus brillante étoile de la constellation du Cocher :
L’été est là ; c’est l’occasion de prendre le temps de regarder le ciel et d’y suivre facilement les phases et les déplacements de la Lune. Mode d’emploi.
Depuis le 50e anniversaire du premier Homme sur la Lune en 2019, notre satellite naturel est redevenu à la mode. Même si l’opération On The Moon Again n’a pu être renouvelée cette année en raison du coronavirus, il est toujours possible d’admirer la Lune cet été. C’est faisable depuis une fenêtre, un balcon, un jardin, à l’œil nu ou dans une longue-vue.
Outre le plaisir de découvrir la surface changeante de notre satellite naturel, son déplacement au fil des nuits le fait passer régulièrement près d’une planète qui devient alors beaucoup plus aisée à localiser. Voyons cela en détail. Continuer la lecture de Cet été vous avez rendez-vous avec la Lune→
Les rapprochements Lune-planètes et les nuages noctiluques sont au menu de ce mois de juin et de ses nuits les plus courtes de l’année.
Le mois des planètes :
Nous voici aux portes de l’été. Nous espérons tous de belles nuits dégagées aux températures agréables. Mais nous savons déjà qu’elles seront très courtes en juin. Inutile donc d’espérer admirer nébuleuses et galaxies, il faudra nous concentrer sur la Lune et les planètes. Ça tombe bien, c’est de ce côté que le spectacle promet d’être au rendez-vous.
Vous étiez nombreux à espérer voir passer la capsule Crew Dragon après son lancement dans la soirée du 30 mai. Sans beaucoup de succès malheureusement.
Un lancement historique :
Tous les passionnés de la conquête spatiale se sont retrouvés devant leur écran hier soir pour assister au décollage de la capsule Crew Dragon. Le premier véhicule spatial construit par une entreprise privée (SpaceX de Elon Musk) devait emporter Bob Behnken et Doug Hurley en direction de la Station spatiale internationale (ISS).
Les deux astronautes ont d’ailleurs renommé leur capsule Endeavour en l’honneur de la navette spatiale dans laquelle ils avaient voyagé il y a environ une décennie.
Après un décollage parfait qui a ravi les aficionados, chacun est sorti pour tenter d’admirer la capsule dans le ciel. Malheureusement, si de nombreuses personnes ont vu l’ISS après 23 heures (passage que j’ai immortalisé en Bourgogne depuis le château de Corton, image ci-dessus), la capsule Crew Dragon a été particulièrement discrète. Continuer la lecture de Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon→
C’est une jolie chorégraphie qui se déroulera en soirée du 19 au 25 mai : Mercure va croiser Vénus. La Lune se joindra également au couple planétaire.
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.
Messier 61, une galaxie spirale dans la constellation de la Vierge, attire l’attention des astronomes : une supernova vient d’y exploser.
La constellation de la Vierge est parfaitement visible durant les nuits du mois de mai. Quand la Lune est absente, les astronomes en profitent pour pointer leurs télescopes en direction des nombreux objets cosmiques que l’on peut admirer aux alentours de Spica, la plus brillante étoile de la constellation. Il y a bien sûr le superamas de la Vierge, un grand amas de galaxies situé à une distance de 15 à 22 Mégaparsec (entre 50 et 70 millions d’années-lumière). Mais la constellation abrite également d’autres curiosités célestes comme l’étrange couple de galaxies Arp 116, Messier 98 ou encore Messier 104, le célèbre Sombrero céleste.
Attardons-nous sur l’une d’entre elles, la superbe galaxie spirale Messier 61 située à 55 millions d’années-lumière de nous. Si elle est assez discrète dans un télescope d’amateur avec une magnitude de 10, la galaxie M 61 révèle toute sa beauté dans un grand instrument, comme nous le prouve cette image proposée par l’ESO il y a quelques mois (image ci-dessus). Continuer la lecture de Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61→
Quelques jolis rapprochements planétaires, le retour de la Voie lactée en fin de nuit et la comète Swan sont au menu de ce mois de mai.
Pourra-t-on chanter joli mois de mai comme le faisait Bourvil ? Rien n’est moins sûr avec un confinement dont la levée est très incertaine. Ce que les passionnés d’astronomie savent déjà, c’est qu’ils ne pourront pas se retrouver aux traditionnelles Rencontres Astronomiques du Printemps annulées pour cause de coronavirus. Il faudra donc continuer d’observer au pire depuis sa fenêtre, au mieux dans un coin de jardin. Heureusement le ciel nous offre toujours de jolis spectacles facilement accessibles.
Le télescope spatial Hubble vient de le confirmer en image : la comète C/2019 Y4 (Atlas) s’est bien brisée en plusieurs morceaux.
Hubble, le télescope trentenaire :
Même s’il fêtera dans quelques jours son trentième anniversaire, le télescope spatial Hubble réalise toujours de magnifiques images. Elles allient esthétisme et information scientifique. Les astronomes viennent d’utiliser cet instrument pour pointer la comète C/2019 Y4 (Atlas). On soupçonnait depuis quelques jours que cet astre chevelu était en train de se désintégrer.
Découverte fin 2019, la comète C/2019 Y4 (Atlas) s’annonçait très prometteuse. Sa taille démesurée (une chevelure de 720.000 kilomètres de diamètre et une queue de gaz et de poussière longue de 3,3 millions de kilomètres) ainsi que l’augmentation régulière de sa luminosité laissaient espérer un beau spectacle lors de son passage au plus près du Soleil au mois de mai. Continuer la lecture de Le télescope Hubble le confirme : la comète Atlas s’est brisée→
Cette année la nouvelle édition de l’International Dark Sky Week se déroulera dans des conditions particulières en raison des mesures de confinement.
Comment sensibiliser le grand public à la préservation du ciel nocturne sans pouvoir le faire observer ? C’est le défi que doivent relever cette année les membres de l’IDA (International Dark-Sky Association). Ce sont eux en effet qui organisent l’International Dark Sky Week, la semaine internationale du ciel noir. La période retenue (du 19 au 26 avril) avait été initialement choisie pour que la Lune ne vienne pas gêner les observations (la Nouvelle Lune se produit le 23).
Oubliée la comète Atlas dont le noyau s’est brisé en plusieurs morceaux. Voici la comète Swan, un nouvel astre chevelu qui lui a ravi la vedette.
Mise à jour du 29 mai :
La comète Swan ne cesse de perdre de son éclat et n’est plus désormais qu’un lointain souvenir, comme le confirme la courbe de lumière proposée par le site COBS :
Mise à jour du 24 mai :
D’après le site COBS, l’éclat de la comète Swan continue de diminuer avant le périhélie du 27 mai quand l’astre chevelu passera à 64 millions de kilomètres du Soleil :
On peut désormais tenter de la rechercher au crépuscule dans un ciel encore clair du côté de Vénus :
Mise à jour du 19 mai :
Une image réalisée par Mariusz Świętnicki – Fotografia montrant la comète Swan photographiée à l’aube en Pologne. La magnitude a été estimée à 5,6 aux jumelles, ce qui est conforme aux mesures enregistrées par le site COBS :
Si vous ne l’avez pas encore fait, pensez à visionner la vidéo proposée par François Aru dans ses Visions Nocturnes :
Mise à jour du 17 mai :
La comète Swan semble perdre de l’éclat mais la mesure est délicate dans un ciel aussi clair. Voici la dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS ainsi que deux images de Pierre Girard et Mohammad Odeh :
Mise à jour du 15 mai :
Voici la dernière courbe de luminosité de la comète Swan (C/2020 F8) présentée sur le site COBS :
Si vous ne l’avez pas encore fait, pensez à visionner la vidéo proposée par François Aru dans ses Visions Nocturnes :
Mise à jour du 14 mai :
Au moment de la rédaction de ces lignes il semble que personne en Europe ne soit encore parvenu à immortaliser la comète Swan (C/2020 F8). Il faut dire que l’astre chevelu se trouve sur l’horizon EST dans les lueurs de l’aube (voir l’image de localisation réalisée par Stéphane Vetter le 12 mai) et que son éclat soit moins important que prévu (sa magnitude se situe entre 5 et 6). Continuez à utiliser la carte de Stuart Atkinson qui nous montre la position de la comète jusqu’au 25 mai depuis l’Angleterre, la visibilité étant comparable pour la France :
Voici ce qui est sans doute le dernier cliché réalisé depuis l’hémisphère sud le 12 mai en fin de nuit. On le doit à Gerald Rhemann :
Mise à jour du 13 mai :
Hier la comète Swan est passée à 83 millions de kilomètres de la Terre. Passage peu spectaculaire pour nous car sa magnitude reste aux alentours de 5,7 dans les lueurs de l’aube, elle est donc très difficile à saisir pour le moment. Elle va s’élever un peu sur l’horizon EST et le 27 mai passera à 64 millions de kilomètres du Soleil (le périhélie).
Mise à jour du 11 mai :
Aujourd’hui, dans ses Visions Nocturnes, François Aru nous dit tout ce qu’il faut retenir de l’arrivée de la comète Swan (C/2020 F8) qui devrait être visible à la fin de la nuit les prochains jours :
Quant à Stuart Atkinson, il nous propose cette représentation de la position de la comète pour les 15 jours qui viennent depuis l’Angleterre, la visibilité étant comparable pour la France :
La magnitude de la comète se situant actuellement entre 5 et 6 (voir ci-dessous la dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS), une paire de jumelles sera indispensable pour la repérer dans les lueurs de l’aube, sauf si elle nous gratifie d’un spectaculaire sursaut d’éclat.
Mise à jour du 10 mai :
Le photographe Fritz Helmut Hemmerich a saisi la comète Swan (C/2020 F8) depuis les Îles Canaries, entre les premières lueurs de l’aube et l’éclat de la Lune :
Le montage suivant permet de se faire une idée de la taille de la comète avec une mise à l’échelle de Neil Norman sur un cliché de Gerald Rhemann. Le couple Terre-Lune est représenté avec un grossissement de vingt fois pour être visible mais la distance entre les deux astres (400.000 km) est à l’échelle de la comète :
La dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS montre un tassement, la magnitude de la comète se stabilisant entre 5 et 6 :
On termine par ce comparatif intéressant entre deux astres chevelus. En haut la comète Lovejoy (C/2014 Q2), en bas la comète Swan (C/2020 F8) prises à 5 ans d’intervalle par Gerald Rhemann :
Mise à jour du 9 mai :
Les images de Gerald Rhemann prises le 4 mai laissent penser que la queue de la comète Swan (C/2020 F8) a été victime d’une tempête magnétique provoquée par le Soleil :
Des orages magnétiques dans les queues de comètes ont déjà été observés : en 2007 la sonde STEREO de la NASA avait filmé la rencontre entre une éjection de masse coronale échappée du Soleil (CME pour coronal mass ejection) et la comète Encke dont la queue avait été sectionnée :
Le 12 mai la comète Swan se trouvera à 83 millions de kilomètres de la Terre et le 27 mai à 64 millions de kilomètres du Soleil (le périhélie). La semaine prochaine on pourra tenter de repérer la comète depuis la France avant l’aube au-dessus de l’horizon EST :
La dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS suggère un nouveau sursaut d’éclat de la comète Swan (C/2020 F8). Les estimations de magnitude des observateurs de l’hémisphère sud montrent une remontée d’éclat alors que la comète s’approche de la Terre pour un survol à 0,56 UA (Unité Astronomique, soit 150 millions de kilomètres) le 12 mai.
Cette image de D. Peach nous montre toute la complexité de la queue de la comète Swan qui s’étend désormais sur une longueur de 10 degrés, soit 20 fois le diamètre apparent de la Pleine Lune :
Mise à jour du 6 mai :
D’après le site COBS l’éclat de la comète Swan (C/2020 F8) serait en train de diminuer ; le noyau s’est-il fragmenté ou est-ce juste un phénomène passager ? Attendons de nouvelles mesures :
Le cliché ci-dessous a été réalisé le 4 mai par Michael Mattiazzo. Il estime la magnitude visuelle à 5.6 et le diamètre de la coma autour du noyau à 9′ (1/3 du diamètre apparent de la Lune). En utilisant des jumelles 8 x40 il évalue la longueur de la queue à plus de 7 degrés (14 fois la Pleine Lune). Il confirme que la comète a montré un léger déclin de la luminosité et présente une courbe de lumière erratique.
Mise à jour du 5 mai :
Voici les cartes (vous en retrouverez un certain nombre sur la page de Ça Se Passe Là-Haut) qui vous permettront de suivre la trajectoire de la comète Swan (C/2020 F8) à travers les constellations durant le mois de mai ainsi que les images du jour :
Ci-dessus une animation réalisée depuis l’Île de la Réunion par Luc Perrot et ci-dessous une superbe image obtenue depuis l’Australie par Godward Photography :
Mise à jour du 4 mai :
La queue de la comète Swan (C/2020 F8) a subi de sérieuses transformations ces dernières 24 heures. En cause la pression grandissante du vent solaire (la comète ne cesse de s’approcher du Soleil) et/ou des variations dans la sublimation de la surface du noyau qui expliquent une modification de la quantité de gaz et de poussières éjectés.
Les observations visuelles permettent désormais de tracer le début de la courbe de luminosité de l’astre chevelu et d’extrapoler sur son éclat probable dans les semaines à venir.
Mise à jour du 3 mai :
Cette image réalisée le 2 mai au Bostwana par Stephen James O’Meara permet de se faire une idée assez précise de l’aspect de la comète Swan à l’œil nu.
L’éclat du noyau est estimé aux alentours de la magnitude 5, ce qui le rend décelable sans instrument sous un ciel bien noir. La queue mesure environ 2° soit l’équivalent de quatre fois le diamètre de la Pleine Lune. L’astre chevelu se rapproche du Soleil et l’augmentation d’éclat va se poursuivre dans les jours qui viennent.
La comète Swan sera au plus près de la Terre le 12 mai à une distance de 0,56 UA (UA=Unité Astronomique, soit 150 millions de km). Si les tendances actuelles se confirment, elle pourrait atteindre la magnitude 3.
Mise à jour du 1er mai :
La comète Swan (C / 2020 F8) devient de plus en plus lumineuse. «Je viens juste de l’observer à l’œil nu», rapporte John Drummond, un observateur installé à Gisborne en Nouvelle-Zélande. “Il semble que la luminosité ait considérablement augmenté depuis la dernière fois que je l’ai vue il y a quelques nuits“. En effet, plusieurs observateurs ont estimé l’éclat de la comète à une magnitude de +5,5, ce qui la rend tout juste visible à l’œil nu. La comète Swan sera au plus près de la Terre le 12 mai à une distance de 0,56 UA. Si les tendances actuelles se confirment, elle pourrait atteindre la magnitude 3.
Mise à jour du 28 avril :
Cette superbe image a été réalisée le 27 avril. Elle nous montre la beauté de la comète Swan (C/2020 F8) découverte le 11 avril par l’astronome Michael Mattiazzo. Le noyau est entouré d’un halo verdâtre, couleur typique du cyanogène, un gaz très répandu dans les comètes. La longue queue présente de nombreuses torsades produites par des dégazages irréguliers du noyau soumis au vent solaire. Le bleu de ces volutes gazeuses correspond à la présence de monoxyde de carbone (CO). C’est un élément qui se forme au cœur des étoiles et se répand lors des explosions stellaires.
L’auteur de ce cliché est Gerald Rhemann qui a utilisé un télescope de 305 mm de diamètre installé en Namibie. Cet astrophotographe autrichien est un spécialiste de l’imagerie des comètes.
Si son éclat continue de croître de la même façon, la comète Swan pourrait être visible à l’œil nu en France métropolitaine (mais surtout dans une paire de jumelles) au cours du mois de mai en fin de nuit juste au-dessus de l’horizon nord-est.
Les 7 et 8 avril chacun a pu admirer et photographier la plus grosse Pleine Lune de l’année. Avec parfois une teinte rouge exceptionnelle. Explications.
En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre. Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km ; au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance induit automatiquement une variation du diamètre lunaire apparent qui oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée, soit une différence de 12%.
Le 8 avril à 2 heures se produisait la plus grosse Pleine Lune de l’année. De nombreux amateurs ont immortalisé la scène en soirée la veille et le jour même. C’est en effet lorsqu’il se lève que notre satellite naturel est le plus photogénique avec un premier plan bien choisi.
Peut-être avez-vous vu comme moi apparaître sur l’horizon une Lune particulièrement rouge (ci-dessus). Contrairement à ce que certains ont pu penser en voyant l’image, il n’y a aucun traitement informatique. Lorsque la lumière de la Lune (qui ne fait que renvoyer la lumière solaire) passe par l’atmosphère terrestre, certaines des couleurs sont absorbées par les composés présents dans l’atmosphère comme de la vapeur d’eau, des particules ou des poussières. Dès lors la lumière bleue, de faible longueur d’onde, est filtrée par ces composés et nous ne recevons que la lumière à dominante rouge.
Ce phénomène est renforcé lorsque la Lune est basse sur l’horizon : dans ce cas, la lumière doit traverser une plus grande épaisseur d’atmosphère pour nous arriver ce qui implique davantage de lumière bleue absorbée. Il s’agit du même phénomène qui se déroule lors d’un Soleil couchant qui apparaît rouge. On voit très bien le phénomène lorsqu’on photographie le lever de Lune à intervalles réguliers pour obtenir un chapelet (ci-dessus). Sur l’horizon l’absorption atmosphérique était extrêmement forte et j’ai posé 1 seconde, 1000 fois moins que quand la Pleine Lune est au zénith !
Ce mardi 7 avril en début de soirée vous pourrez voir se lever la plus grosse Pleine Lune de l’année. Un joli spectacle qui nécessite quelques explications.
Lorsque le Soleil passera sous l’horizon ce soir, tournez vous dans la direction opposée. Vous découvrirez alors la Pleine Lune trônant au-dessus de l’horizon EST. Notre satellite naturel se situera à un peu moins de 358.000 km de nous et présentera alors un diamètre apparent supérieur à 33 minutes d’arc. Vous observerez alors la plus grosse Pleine Lune de l’année. Vous pouvez également immortaliser l’instant avec n’importe quel appareil photo (ou téléphone) en le laissant en mode automatique.
Attendue comme l’astre chevelu le plus brillant depuis deux décennies, la comète Atlas donne des signes de faiblesse ces dernières nuits.
Découverte fin 2019, la comète C/2019 Y4 (Atlas) était sur les lèvres de tous les astronomes. Sa taille démesurée (une chevelure de 720.000 kilomètres de diamètre le 24 mars et une queue de gaz et de poussière longue de 3,3 millions de kilomètres début avril) ainsi que l’augmentation régulière de sa luminosité laissaient espérer un beau spectacle. Avec une orbite très similaire à celle de la « grande comète de 1844 », C/2019 Y4 aurait même pu atteindre la luminosité de Vénus au mois de mai.
Le spectacle se poursuit au crépuscule. Vénus s’approche des Pléiades et hier soir l’ISS était de passage. Le tout au-dessus d’un cerisier en fleurs.
Sakura au Japon :
La floraison du cerisier a commencé. Au Japon c’est un événement incontournable, Sakura. C’est une spectacle qui s’étale sur plusieurs semaines. Il commence au sud de l’archipel dans l’île d’Okinawa début mars. Il s’achève deux mois plus tard sur l’île d’Hokkaido, 3.000 kilomètres au nord. Le Japon profite de cette éphémère décoration que nous offre Dame Nature pour organiser de nombreuses réjouissances (festivals, pique-niques…).
Avec le rapprochement actuel entre la planète Vénus et l’amas des Pléiades, la mécanique céleste nous donne un nouvel exemple de régularité.
La mécanique céleste a un côté réjouissant dans une période où toutes nos certitudes sont bouleversées par un virus. Ces deux images montrent exactement le même spectacle céleste. Le matériel a changé mais les protagonistes sont toujours les mêmes : Vénus et l’amas des Pléiades. Huit années séparent ces deux clichés que j’ai réalisés dans la soirée du 31 mars. Le premier en 2012, le second en 2020.
Ce mois d’avril 2020 va se vivre confiné. Depuis un jardin, un balcon ou une fenêtre, vous pourrez admirer quelques jolis phénomènes célestes.
Le mois d’avril risque fort de ressembler aux deux dernières semaines qui viennent de s’écouler. Confinement oblige en raison du coronavirus, il va falloir ruser pour observer le ciel nocturne. La situation ne sera pas la même entre l’observateur dans son jardin en zone rurale, loin de la pollution lumineuse, et celui qui n’a que les fenêtres de son appartement en ville. Les deux devraient cependant profiter d’une atmosphère plus transparente en raison du ralentissement de la vie économique.