Archives de catégorie : Actualités

Spectacle pour une girouette : rapprochement Lune-Mars

Ce dimanche 6 septembre à l’aube la lune gibbeuse décroissante et la planète Mars se sont une nouvelle fois retrouvées sous le bec d’une girouette.

Un mois avant son passage au plus près de la Terre, Mars a frôlé la Lune. Il fallait pour en profiter se lever tôt ce dimanche matin. Même sans girouette tout le monde pouvait assister au spectacle. La Planète rouge, petit point orangé brillant, trônait au-dessus de l’éclatante Lune gibbeuse. Les deux astres s’étaient levés en début de soirée éloignés de plusieurs degrés. Leur écart apparent n’a cessé de diminuer tout au long de la nuit.

Rapprochement Lune-Mars. © Jean-Baptiste Feldmann

À l’aube en Bourgogne l’espace entre les deux astres était inférieur au diamètre lunaire. Il y avait occultation pour les observateurs situés en Corse du sud ainsi que dans une bande allant de l’Afrique à l’Amérique du sud (comme ici au Chili).

Ce n’est pas la première fois cette année que la Lune s’approche ou masque la Planète rouge. Le 9 août nous avions déjà eu droit à une spectaculaire partie de cache-cache. En circulant sur l’écliptique notre satellite naturel s’approche plus ou moins chaque mois d’une planète ou d’une autre. Une occultation est beaucoup plus rare et fait le bonheur des astronomes. Ils se régalent de voir disparaître progressivement le petit disque planétaire derrière le limbe lunaire.

À savoir :
  • Ce cliché a été pris avec un boîtier Panasonic FZ82 et une focale de 800 millimètres. La girouette est celle de l’église Saint-Symphorien à Nuits-Saint-Georges.
  • Dans un mois exactement la planète Mars sera au plus près de la Terre. Les astronomes suivent depuis quelques semaines la fonte de sa calotte polaire sud.

Que voir dans le ciel nocturne au mois de septembre 2020

En septembre les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Partez à la découverte des quatre plus belles planètes !

Après la belle comète Neowise en juillet et les étoiles filantes des Perséides en août, septembre s’annonce comme un mois plutôt calme côté ciel nocturne. L’occasion de se concentrer sur les quatre principales planètes qui circulent pendant notre sommeil le long de l’écliptique. La soirée commence par Jupiter et Saturne qui ne cessent de réduire la distance apparente qui les sépare. Vient ensuite la planète Mars qui se rapproche toujours de la Terre. On termine la nuit avec Vénus qui va frôler l’amas de la Crèche.

Dans ce nouvel épisode de Planétaria, François Aru vous présente les événements astronomiques qui vont jalonner ce mois de rentrée scolaire. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne au mois de septembre 2020

Impressionnante récolte après une chute de météorites au Brésil

Plusieurs pierres célestes ont été retrouvées au Brésil après une chute de météorites en plein jour le 19 août. Le plus gros fragment pèse 50 kilogrammes.

Sous le feu du ciel :

Le 19 août plusieurs caméras de surveillance ont enregistré le passage en plein jour d’un bolide dans le ciel du Brésil. Pour une fois il n’a pas été nécessaire de ratisser des hectares pour retrouver des météorites : la désintégration de ce corps céleste en plusieurs morceaux s’est produite au-dessus de Santa Filomena, une ville située dans l’État de Pernambuco au nord-est du pays.

L’une des météorites a rebondi sur une façade avant de traverser un toit et de terminer sa course à l’arrière d’un restaurant.

Le plus beau bloc pèse la bagatelle de 50 kilogrammes ; sa chute n’a heureusement blessé personne. Ce superbe spécimen (même si on est très loin des 60 tonnes de la météorite de Hoba en Namibie) ira au musée de Rio de Janeiro. Quant aux plus petits morceaux, dont le nombre exact ne sera sans doute jamais connu, ils ont fait la joie de leurs découvreurs qui sont restés très discrets…

Plusieurs pierres célestes ont été retrouvées au Brésil après une chute de météorites en plein jour le 19 août 2020. Le plus gros fragment pèse 50 kilogrammes. © Michael Farmer
À savoir :
  • La collecte de météorites après la désintégration d’un bolide est régulièrement rapportée. L’analyse des vidéos fournies par les caméras de surveillance de plus en plus nombreuses permet en effet d’obtenir par triangulation la zone de chute d’éventuels fragments. Ce fut le cas par exemple dans le Michigan en janvier 2018 et en Russie en juin de la même année.
  • Les anciens Égyptiens vénéraient déjà les météorites comme le prouve le poignard du célèbre Toutânkhamon. On a découvert que le fer de l’arme qu’il portait sur lui était d’origine extraterrestre.

SOHO suit une brillante comète qui plonge vers le Soleil

L’observatoire solaire SOHO enregistre depuis hier l’arrivée d’une brillante comète au voisinage du Soleil. Va-t-elle survivre à ce survol rapproché ?

Un chasseur de comètes :

Le 15 juin dernier SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) découvrait sa 4.000e comète. Cet observatoire solaire américain d’une masse de 1,8 tonne a été placé au point de Lagrange L1 il y a 25 ans. C’est en effet à environ 1,5 million de km de notre planète que l’attraction de la Terre et celle du Soleil sont en équilibre. Ses observations solaires viennent compléter celles de SDO, Solar Dynamics Observatory. SOHO fournit quotidiennement un bulletin de santé de notre étoile dans différentes longueurs d’onde. Il dispose de 12 instruments scientifiques : analyseurs de particules, télescopes, coronographes, spectrographe et imageurs.

Ce cliché pris par le coronographe de SOHO nous montre une brillante comète en train de se diriger vers le Soleil (dont l’éclat est atténué par un masque circulaire). © SOHO/NASA

Les coronographes LASCO C2 (champ étroit) et C3 (grand champ) sont destinés à étudier la couronne solaire. Un cache central leur permet de masquer le Soleil, trop lumineux. il est ainsi possible d’observer ce qui se passe autour : des éruptions solaires bien sûr, mais également des étoiles et parfois des planètes et des comètes. Continuer la lecture de SOHO suit une brillante comète qui plonge vers le Soleil

La comète Neowise immortalisée par le télescope Hubble

Neowise, la belle comète de l’été 2020, a été photographiée par de nombreux amateurs mais aussi par le télescope spatial Hubble.

La vedette du mois de juillet :

Les astronomes l’attendaient depuis 23 ans, depuis le passage de la comète Hale-Bopp. Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) nous a offert un beau spectacle durant tout le mois de juillet. Cet astre chevelu qu’on a pu admirer une grande partie de la nuit du côté de la Grande Ourse a fait le bonheur de nombreux astrophotographes.

La comète Neowise photographiée en juillet dans le Parc naturel régional du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann

Les astronomes professionnels n’ont pas manqué de tourner leurs télescopes dans sa direction. C’est le cas notamment du célèbre télescope spatial Hubble. Continuer la lecture de La comète Neowise immortalisée par le télescope Hubble

Le radiotélescope d’Arecibo définitivement hors service

La nouvelle est tombée aujourd’hui : le radiotélescope d’Arecibo, fragilisé par deux ruptures de câbles, ne pourra plus être utilisé par les astronomes.  

Mise à jour du 1er décembre :

Le radiotélescope d’Arecibo s’est effondré !

Mise à jour du 19 novembre 2020 :

La National Science Foundation (NSF) vient d’annoncer qu’elle mettait définitivement hors service le radiotélescope emblématique de Porto Rico. La rupture d’un second câble s’est produite il y a quelques jours. Elle fait suite à un incident équivalent le 10 août (lire ci-dessous la publication du 12 août). Le risque est désormais trop grand de voir s’effondrer la plateforme d’instruments. D’une masse de 900 tonnes, elle est suspendue à 137 mètres au-dessus de l’antenne principale. Après avoir survécu 57 ans à de nombreux ouragans et tremblements de terre, le radiotélescope est devenu trop dangereux.

«Cette décision n’a pas été facile à prendre», a déclaré Sean Jones, directeur adjoint de la NSF, lors d’une conférence de presse aujourd’hui. «Nous comprenons à quel point Arecibo compte pour la communauté scientifique et pour Porto Rico

Publication du 12 août 2020 :

La rupture d’un câble soutenant une plateforme a fortement endommagé l’antenne principale du radiotélescope d’Arecibo situé à Porto Rico.

Un radiotélescope géant :

C’était jusqu’en 2016 la plus grande antenne de radiotélescope du monde. Inauguré en 1963 sur l’île de Porto Rico, le radiotélescope d’Arecibo est constitué d’une antenne principale de 305 mètres de diamètre. Cette antenne sphérique fixe installée dans une cuvette naturelle est composée de 38.778 plaques d’aluminium perforées. Ces panneaux mesurant environ 1 m sur 2 sont supportés par un imposant grillage.

Les ondes électromagnétiques collectées sont focalisées sur un récepteur de 900 tonnes. Ce dernier, situé à 150 mètres au-dessus de l’antenne principale, est maintenu par 18 câbles en acier. Comme l’antenne principale est fixe, c’est le récepteur qui se déplace. Continuer la lecture de Le radiotélescope d’Arecibo définitivement hors service

Spectaculaire partie de cache-cache entre la Lune et Mars

Le 9 août la Lune avait rendez-vous avec la planète Mars. Un étonnant jeu de cache-cache qu’on pouvait suivre depuis l’Amérique du Sud. 

Tous ceux qui ont participé aux Nuits des étoiles l’ont remarqué : Mars se trouvait à côté de la Lune. Toute la nuit du 8 au 9 août l’écart s’est réduit entre les deux astres. Une occultation était inévitable : elle s’est produite dans la matinée du 9 août. Inobservable en France (il faisait grand jour), cette partie de cache-cache planétaire était réservée aux observateurs situés en Amérique du Sud.

C’est le cas pour Carlos Alberto Palhares (Observatorio Zenite) qui a photographié l’événement depuis Minas Gerais au Brésil. Il a utilisé pour cela une caméra placée derrière un télescope de 20 cm de diamètre.  Continuer la lecture de Spectaculaire partie de cache-cache entre la Lune et Mars

Profitez des Nuits des étoiles pour découvrir le ciel nocturne

Du 7 au 9 août de très nombreux clubs d’astronomie vous accueilleront à l’occasion d’une nouvelle édition des Nuits des étoiles.

Sortez masqués :

Juillet et août sont traditionnellement des mois dédiés à la pratique de l’astronomie. Avec les congés annuels et la douceur des nuits d’été, chacun peut en profiter pour admirer le ciel nocturne, en particulier à l’occasion de la trentième édition des Nuits des étoiles. Elles se déroulent du 7 au 9 août un peu partout en France à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (consultez la carte des manifestations).

Nuits des étoiles 2019 à Dijon. © Jean-Baptiste Feldmann

Des passionnés sont prêts à vous accueillir et à vous faire admirer la voûte céleste en respectant les règles de sécurité imposées par l’épidémie de coronavirus (n’oubliez pas votre masque !). Continuer la lecture de Profitez des Nuits des étoiles pour découvrir le ciel nocturne

La campagne d’observations de la planète Mars a débuté

Le passage de la planète Mars au plus près de la Terre au mois d’octobre incite déjà les observateurs à pointer leurs instruments dans sa direction. 

Mars se rapproche :

Cet été les deux planètes géantes gazeuses Jupiter et Saturne sont idéalement placées pour en admirer l’aspect dans un télescope. Elles sont en effet passées au plus près de la Terre au mois de juillet. Mais les astronomes ont déjà commencé à tourner leurs instruments en direction de la planète Mars qui ne cesse de se rapprocher. Nous allons en effet assister à une opposition particulièrement favorable en octobre. Une superbe mise en bouche avant l’arrivée du rover Perseverance dans le cratère Jezero en février 2021.

La planète Mars présente déjà de nombreux détails dans un télescope. © Tomio Akutsu

L’astronome amateur Tomio Akutsu fait partie des meilleurs photographes planétaires au monde, tout comme Damian Peach. Armé d’un télescope de 45 centimètres de diamètre, il nous offre les premières images spectaculaires de la Planète rouge. Continuer la lecture de La campagne d’observations de la planète Mars a débuté

Que voir dans le ciel nocturne au mois d’août 2020

La Voie lactée qui se déploie, de belles étoiles filantes et quatre planètes qui se suivent : ce mois d’août offre de jolies occasions d’admirer le ciel.  

Un été sous les étoiles :

Août c’est le mois des vacances, c’est aussi celui des températures estivales et des nuits qui commencent à s’allonger. Trois bonnes raisons pour prendre le temps de découvrir les beautés du ciel nocturne. Traditionnellement les Nuits des étoiles organisées à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (ici à Dijon en 2019) offrent l’occasion à chacun de passer un bon moment sous les étoiles. Malheureusement cette année les mesures sanitaires risquent de décourager de nombreux organisateurs.

Si vous ne trouvez pas de club pour vous accueillir, vous pourrez toujours vous laisser guider par les conseils que François Aru vous prodigue dans ce nouveau numéro de Planétaria. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne au mois d’août 2020

Clap de fin pour la comète Neowise qui s’éloigne

Après avoir passionné les astronomes pendant une grande partie du mois de juillet, la comète C/2020 F3 Neowise perd inexorablement de son éclat.

Elle restera sans nul doute comme la plus belle surprise astronomique de cette année 2020. Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 Neowise a mobilisé les observateurs du monde entier. Déçus par les comètes Atlas et Swan, ils se sont rattrapés avec la troisième visiteuse de l’année comme le prouve cette collection de superbes photos.

Mais depuis son passage au plus près de la Terre dans la nuit du 22 au 23 juillet (103 millions de kilomètres tout de même), la magnitude de la comète diminue nuit après nuit. Ce montage de clichés pris entre le 18 et le 27 juillet par Dennis Mammana est éloquent. On voit très nettement la queue de poussières rétrécir après le 22 juillet. Le noyau perd également de son éclat. Continuer la lecture de Clap de fin pour la comète Neowise qui s’éloigne

La comète Neowise dans le Parc Naturel Régional du Morvan

Sous un ciel éloigné de toute pollution lumineuse, comme celui qu’offre le PNR du Morvan, la comète Neowise révèle toute sa beauté.

La vedette du mois de juillet :

Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) nous fait oublier 23 ans d’attente depuis la comète Hale-Bopp. Devenu circumpolaire depuis quelques nuits, l’astre chevelu s’est glissé entre les pattes de la Grande Ourse. Il suffit d’un horizon nord bien dégagé pour en profiter.

Encore faut-il disposer d’un ciel de qualité, loin de toute pollution lumineuse. C’est à cette seule condition que vous profiterez pleinement du spectacle. Continuer la lecture de La comète Neowise dans le Parc Naturel Régional du Morvan

Admirez Neowise, la jolie comète qui tient (enfin) ses promesses

C’est le moment d’admirer sans instrument la comète C/2020 F3 Neowise qui trône sur l’horizon nord une bonne partie de la nuit. Un spectacle qu’on n’espérait plus.

Si vous avez besoin de conseils pour observer et/ou photographier cette comète, je vous invite à poser vos questions en bas de cet article que je mets à jour très régulièrement. 

Mise à jour du 28 juillet :

Impossible de ne pas vous présenter celle superbe vidéo réalisée par l’astrophotographe Stéphane Vetter dans la nuit du 19 au 20 juillet avec au premier plan le château du Haut-Koenisbourg en Alsace :

Mise à jour du 22 juillet :

C’est sans doute le chant du cygne pour la comète Neowise dont l’éclat faiblit inexorablement en s’éloignant du Soleil. Et ce n’est pas son passage au plus près de la Terre la nuit prochaine qui inversera la tendance.

Elle devient de plus en plus difficile à voir sans instrument. Des photographies réalisées plusieurs nuits d’affilée avec les mêmes paramètres permettent d’apprécier cette baisse de luminosité :

Mais cet astre chevelu restera dans les mémoires des astronomes comme la Grande comète de 2020 que j’ai eu la chance d’immortaliser dans le PNR du Morvan (images ici) :

Voici encore quelques images de cette belle voyageuse qui ne reviendra pas avant 6.800 ans :

Cette carte vous permettra de retrouver la comète les prochains soirs avec une paire de jumelles :

Mise à jour du 21 juillet :

Les observateurs sont unanimes, l’éclat de la comète Neowise diminue nuit après nuit. C’est logique puisqu’elle s’éloigne du Soleil.  Impressions confirmées par la courbe de luminosité disponible sur le site COBS. Néanmoins on peut encore réaliser de très belles images de l’astre chevelu :

Mise à jour du 19 juillet :

Voici la comète photographiée hier soir dans le PNR du Morvan au cours d’une soirée d’astronomie (à découvrir ici) :

Mise à jour du 17 juillet :

Le site COBS vous permet de suivre l’évolution de l’éclat de la comète Neowise :

Youssef Bach Hamba nous propose ce cliché réalisé avec un télescope de 15 cm de diamètre :

Quant à Kenny LeRose Jr. il a immortalisé l’astre chevelu dans le désert du Grand Lac Salé dans le nord de l’Utah (USA) :

Mise à jour du 15 juillet :

La comète Neowise continue de s’approcher de nous. Elle sera au plus près de la Terre dans la nuit du 22 au 23 juillet à quelque 103 millions de kilomètres de nous. Philippe Pouzet a photographié l’astre chevelu au-dessus d’une mer de nuages depuis l’observatoire du Pic du Midi :

José Rodrigues a choisi comme cadre le château de Vufflens dans le canton de Vaud en Suisse pour mettre en valeur la belle voyageuse :

Bertrand Kulik nous prouve qu’on peut même la photographier au-dessus de Paris, la Ville Lumière :

De son côté le célèbre astrophotographe Thierry Legault a immortalisé Neowise au-dessus du Mont Saint-Michel, sans doute l’un des plus beaux clichés du passage de cette comète :

Quant à Dominique Joubert, il nous offre une nouvelle vidéo de toute beauté dans laquelle on voit se lever la comète derrière Chamechaude, point culminant du massif de la Chartreuse, et poursuivre son parcours au-dessus de la Dent de Crolles :

La carte de la SAF peut vous aider à localiser la comète une fois le Soleil couché :

Mise à jour du 14 juillet :

Ce matin à 4 heures, ma compagne m’a gentiment proposé de m’accompagner pour aller admirer la comète Neowise. Une délicate attention qui justifie pleinement de l’associer au passage de l’astre chevelu qui ne reviendra nous voir que dans 6.800 ans  :

Depuis Dijon, Vincent Boudon a filmé le coucher de la comète en soirée sur l’horizon nord-ouest :

alors que Youssef Bach Hamba enregistrait son lever depuis Mornag en Tunisie :

Mise à jour du 13 juillet :

La comète Neowise poursuit sa route dans le Système solaire et on peut désormais l’observer le soir (nord-ouest) et le matin (nord-est). Guillaume Cannat nous en apporte la preuve en vidéo. Depuis le mont Aigoual dans les Cévennes, il a filmé l’astre chevelu du crépuscule à l’aube :

Les photographes du monde entier lui tirent également le portrait. Voici par exemple deux superbes clichés réalisés par Petr Horalek depuis la République Tchèque et Daniel Lopez à l’observatoire du Teide sur l’île de Ténérife dans l’archipel des Canaries :

Le chasseur de comètes Gary W. Kronk a récemment déclaré : ′′ J ‘ ai observé et / ou photographié plus de 300 comètes depuis 1973 et celle-ci est la quatrième plus belle que j’ai jamais vue. Elle est tout simplement magnifique“.

Mise à jour du 12 juillet :

La comète C/2020 F3 Neowise continue de faire l’admiration de tous les amoureux du ciel nocturne qui n’avaient pas connu un tel spectacle depuis 23 ans avec la comète Hale-Bopp. L’astre chevelu poursuit son chemin en direction de la Grande Ourse et devient progressivement circumpolaire, ce qui va permettre de la voir en soirée puis toute la nuit sur l’horizon nord d’ici quelques jours. Ce matin elle s’élevait majestueusement avec Vénus (à droite) accompagnée de l’étoile Aldébaran :

Pour ce cliché j’ai utilisé un boîtier Pentax K500 et un objectif 18-55 mm réglé à sa plus courte focale. Pose de 10 secondes à 1600 iso, ouverture 3,5. La carte de Guillaume Cannat vous permet de retrouver la position de la comète au fil du mois :

Mise à jour du 9 juillet :

Cette image a été réalisée à 4h45 ce matin en Auvergne. On y voit la comète C/2020 F3 Neowise s’élever dans le jour naissant, avec à sa gauche le château de Murol. J’ai utilisé un boîtier Panasonic FZ82 réglé à 400 iso avec un temps de pose de 4 sec :

Tout savoir sur la comète Neowise (7 juillet) :

On n’osait plus trop y croire : après la déception causée par les comètes Atlas et Swan, personne n’osait parier sur une nouvelle venue, la comète Neowise. La troisième visiteuse de l’année semble pourtant la bonne !

Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) est désormais un astre assez brillant pour être repérable à l’œil nu à l’aube. Si vous disposez d’une paire de jumelles le spectacle n’en sera que plus beau. L’astre chevelu est actuellement situé à la verticale de Capella, la plus brillante étoile de la constellation du Cocher :

Le 7 juillet vers 4h30 du matin je l’ai photographiée à côté du Puy de Chambourguet, un volcan au-dessus de la station de Super Besse en Auvergne. Continuer la lecture de Admirez Neowise, la jolie comète qui tient (enfin) ses promesses

À suivre : Jupiter et Saturne au plus près de la Terre en juillet

Juillet sera le mois de l’opposition pour les planètes gazeuses géantes Jupiter et Saturne. Un rendez-vous à ne pas manquer !

Deux planètes au menu :

Ce sont les joyaux du Système solaire : Saturne a plongé dans l’extase des générations d’observateurs avec ses magnifiques anneaux que révèlent une petite lunette astronomique. Quant à Jupiter la géante, c’est la danse de ses quatre plus gros satellites (découverts par Galilée) qui a de quoi vous surprendre. IoEuropeGanymède et Callisto sont en effet repérables dans une simple longue-vue. En raison de leur révolution autour de Jupiter, leur configuration est différente chaque nuit. Continuer la lecture de À suivre : Jupiter et Saturne au plus près de la Terre en juillet

Cet été vous avez rendez-vous avec la Lune

L’été est là ; c’est l’occasion de prendre le temps de regarder le ciel et d’y suivre facilement les phases et les déplacements de la Lune. Mode d’emploi.

Depuis le 50e anniversaire du premier Homme sur la Lune en 2019, notre satellite naturel est redevenu à la mode. Même si l’opération On The Moon Again n’a pu être renouvelée cette année en raison du coronavirus, il est toujours possible d’admirer la Lune cet été. C’est faisable depuis une fenêtre, un balcon, un jardin, à l’œil nu ou dans une longue-vue.

Cet été je vous propose quelques jolis rendez-vous avec la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Outre le plaisir de découvrir la surface changeante de notre satellite naturel, son déplacement au fil des nuits le fait passer régulièrement près d’une planète qui devient alors beaucoup plus aisée à localiser. Voyons cela en détail. Continuer la lecture de Cet été vous avez rendez-vous avec la Lune

Que voir dans le ciel nocturne en juin 2020

Les rapprochements Lune-planètes et les nuages noctiluques sont au menu de ce mois de juin et de ses nuits les plus courtes de l’année. 

Le mois des planètes :

Nous voici aux portes de l’été. Nous espérons tous de belles nuits dégagées aux températures agréables. Mais nous savons déjà qu’elles seront très courtes en juin. Inutile donc d’espérer admirer nébuleuses et galaxies, il faudra nous concentrer sur la Lune et les planètes. Ça tombe bien, c’est de ce côté que le spectacle promet d’être au rendez-vous.

Vieux croissant de Lune à l’aube au-dessus des monts du Forez. © Jean-Baptiste Feldmann

À un mois de leur opposition (14 juillet pour Jupiter et 20 juillet pour Saturne) les deux planètes géantes gazeuses continuent de s’imposer au fil des nuits. Mars poursuit également son rapprochement (opposition le 13 octobre) et Vénus bascule dans le ciel du matin. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne en juin 2020

Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon

Vous étiez nombreux à espérer voir passer la capsule Crew Dragon après son lancement dans la soirée du 30 mai. Sans beaucoup de succès malheureusement.

Un lancement historique :

Tous les passionnés de la conquête spatiale se sont retrouvés devant leur écran hier soir pour assister au décollage de la capsule Crew Dragon. Le premier véhicule spatial construit par une entreprise privée (SpaceX de Elon Musk) devait emporter Bob Behnken et Doug Hurley en direction de la Station spatiale internationale (ISS).

Les deux astronautes ont d’ailleurs renommé leur capsule Endeavour en l’honneur de la navette spatiale dans laquelle ils avaient voyagé il y a environ une décennie.

Le passage de l’ISS au-dessus du château de Corton le 30 mai. © Jean-Baptiste Feldmann

Après un décollage parfait qui a ravi les aficionados, chacun est sorti pour tenter d’admirer la capsule dans le ciel. Malheureusement, si de nombreuses personnes ont vu l’ISS après 23 heures (passage que j’ai immortalisé en Bourgogne depuis le château de Corton, image ci-dessus), la capsule Crew Dragon a été particulièrement discrète. Continuer la lecture de Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon

Ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune du 19 au 25 mai

C’est une jolie chorégraphie qui se déroulera en soirée du 19 au 25 mai : Mercure va croiser Vénus. La Lune se joindra également au couple planétaire. 

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.

La planète Mercure dans la soirée du 25 février 2019. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce alors que chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture de Ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune du 19 au 25 mai

Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61

Messier 61, une galaxie spirale dans la constellation de la Vierge, attire l’attention des astronomes : une supernova vient d’y exploser.

La constellation de la Vierge est parfaitement visible durant les nuits du mois de mai. Quand la Lune est absente, les astronomes en profitent pour pointer leurs télescopes en direction des nombreux objets cosmiques que l’on peut admirer aux alentours de Spica, la plus brillante étoile de la constellation. Il y a bien sûr le superamas de la Vierge, un grand amas de galaxies situé à une distance de 15 à 22 Mégaparsec (entre 50 et 70 millions d’années-lumière). Mais la constellation abrite également  d’autres curiosités célestes comme l’étrange couple de galaxies Arp 116, Messier 98 ou encore Messier 104, le célèbre Sombrero céleste.

La belle galaxie spirale Messier 61 se trouve dans la constellation de la Vierge. © ESO

Attardons-nous sur l’une d’entre elles, la superbe galaxie spirale Messier 61 située à 55 millions d’années-lumière de nous. Si elle est assez discrète dans un télescope d’amateur avec une magnitude de 10, la galaxie M 61 révèle toute sa beauté dans un grand instrument, comme nous le prouve cette image proposée par l’ESO il y a quelques mois (image ci-dessus). Continuer la lecture de Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61

Que voir dans le ciel nocturne en mai 2020

Quelques jolis rapprochements planétaires, le retour de la Voie lactée en fin de nuit et la comète Swan sont au menu de ce mois de mai.

Pourra-t-on chanter joli mois de mai comme le faisait Bourvil ? Rien n’est moins sûr avec un confinement dont la levée est très incertaine. Ce que les passionnés d’astronomie savent déjà, c’est qu’ils ne pourront pas se retrouver aux traditionnelles Rencontres Astronomiques du Printemps annulées pour cause de coronavirus. Il faudra donc continuer d’observer au pire depuis sa fenêtre, au mieux dans un coin de jardin. Heureusement le ciel nous offre toujours de jolis spectacles facilement accessibles.

Comme à  chaque fois je ne peux que vous inviter à consulter la carte du ciel de Stelvision pour vous orienter sous la voûte céleste et repérer plus facilement les phénomènes décrits ci-dessous. Je vous rappelle également que le site Heavens Above vous permet de surveiller les passages d’un certain nombre d’engins volants : ISS, StarlinkContinuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne en mai 2020