Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

20 septembre : admirez la dernière Pleine Lune de l’été

Lundi 20 septembre 2021, c’est la Pleine Lune la plus proche de l’équinoxe. On la surnomme la Pleine Lune des récoltes, Harvest Moon

Pleine Lune de fin d’été :

Harvest Moon est le terme anglais qui désigne la Pleine Lune qui précède (ou suit) de peu l’équinoxe d’automne dans l’hémisphère nord. Cette année, ce dernier se produit le 22 septembre. Selon l’année, la Pleine Lune des récoltes peut survenir jusqu’à deux semaines avant (ou après) l’équinoxe d’automne.  Avant l’équinoxe, on observe la dernière Pleine Lune de la saison estivale. Après, c’est la première Pleine Lune de l’automne.

Lever de Pleine Lune, un cliché toutes les deux minutes. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette année, la Pleine Lune de septembre est la quatrième et dernière de l’été pour l’hémisphère nord. Elle ne sera guère différente des autres, mais ne vous privez pas de l’observer ! Continuer la lecture de 20 septembre : admirez la dernière Pleine Lune de l’été

La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

Pour comprendre ce qui se passe très loin dans l’Univers, les chercheurs ont besoin d’identifier de nouvelles molécules en laboratoire.

Des antennes pour traquer les molécules :

Depuis Galilée il y a quatre siècles, les astronomes n’ont de cesse d’améliorer leurs instruments d’observation. Objectif : voir toujours plus loin pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Mais pour interpréter certaines données acquises avec les plus puissants instruments, il faut parfois faire un détour par le laboratoire.

Les antennes du radiotélescope ALMA sous la Voie lactée. © P. Horálek/ESO

Prenez ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), cet observatoire radiomillimétrique et submillimétrique construit au Chili. Dans les informations recueillies par ses antennes, les astronomes retrouvent en général la signature de nombreuses molécules déjà connues. Mais il arrive que des raies spectrales enregistrées n’appartiennent à aucun composé identifié. C’est là qu’entre en scène la spectroscopie moléculaire développée dans certains laboratoires. Continuer la lecture de La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

Le 13 septembre, un petit corps céleste a terminé sa course dans les nuages de Jupiter, générant un spectaculaire flash lumineux.

Collision filmée :

Astéroïde ou comète ? Personne ne connaît pour le moment la nature du petit corps céleste qui est venu heurter Jupiter dans la nuit du 13 au 14 septembre. Au vu de l’intensité du flash lumineux observé, on estime sa taille à une centaine de mètres. L’alerte a été donnée par plusieurs amateurs dans le monde entier. C’est le cas de José Luis Pereira au Brésil, dont les images ont été traitées par Marc Delcroix. On peut citer également Harald Paleske en Allemagne, autre témoin privilégié à avoir filmé par hasard cette violente rencontre.

Même chance pour une équipe d’amateurs de la Société Lorraine d’Astronomie en mission à l’observatoire associatif Astroqueyras. La collision céleste est visible sur une vidéo (ci-dessus) qu’ils étaient en train de réaliser avec un télescope de 62 centimètres.  Continuer la lecture de En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

NGC 1365, portrait d’une élégante galaxie spirale barrée

C’est la plus emblématique galaxie spirale barrée. Voici NGC 1365, un univers-île caché dans la constellation australe du Fourneau. 

Ciel austral :

La galaxie spirale barrée (lire la définition) NGC 1365 a été découverte en 1826 par James Dunlop. Cet astronome écossais était alors en Australie où il assistait le gouverneur Thomas Brisbane dans son observatoire privé. Cette année-là, Dunlop découvrit également l’amas d’étoiles NGC 602. La magnitude de 9,6 que l’on attribue à ce bel « univers-île » (nom que le philosophe Emmanuel Kant donnait aux galaxies), réserve NGC 1365 aux puissants télescopes. Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.

NGC 1365 est une élégante galaxie spirale barrée. © Mike Selby, Leonardo Orazi

NGC 1365 se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation australe du Fourneau. Il s’agit de l’une des 14 nouvelles constellations créées par Nicolas-Louis de Lacaille en 1752. Continuer la lecture de NGC 1365, portrait d’une élégante galaxie spirale barrée

Rendez-vous vespéral entre le croissant de Lune et Vénus

Ce 10 septembre au soir, le fin croissant de jeune Lune s’est approché une nouvelle fois de l’étincelante planète Vénus.

Une planète remarquée :

Vénus, tout comme Mercure, est une planète inférieure. Cela signifie qu’elles orbitent entre la Terre et le Soleil. Une configuration qui ne les éloigne jamais beaucoup de notre étoile pour un observateur terrestre. En d’autres termes, ces deux planètes sont visibles soit au crépuscule sur l’horizon Ouest, soit à l’aube sur l’horizon Est. À ces moments-là, le ciel n’est jamais noir.

Une danseuse pour accompagner Vénus et Mercure. © Jean-Baptiste Feldmann

C’est grâce à sa magnitude fortement négative que la seconde planète du Système solaire s’en sort beaucoup mieux que Mercure, souvent trop faible pour être repérée. Le cliché ci-dessus, réalisé en mai 2020, montre la différence d’éclat entre les deux astres (Mercure est sous Vénus). Continuer la lecture de Rendez-vous vespéral entre le croissant de Lune et Vénus

“Le Ciel au télescope”, un guide pour réussir vos observations

Les éditions Stelvision publient “le Ciel au télescope”, un guide d’accompagnement pour tous ceux qui débutent avec un instrument.

Des jumelles au télescope :

Il y a quatre ans, les éditions Stelvision publiaient “le Ciel aux jumelles“. L’auteur, Bertrand d’Armagnac, y rassemblait 35 observations astronomiques réalisables sans lunette ni télescope. Un ouvrage qui mettait le ciel nocturne à portée de tous les possesseurs de jumelles, qui ne pensent pas forcément à les utiliser la nuit.

Sorti en octobre 2017, “le Ciel aux jumelles” est un guide original qui offre la possibilité à ceux qui ne possèdent pas de télescope de faire de belles observations astronomiques.

Après le succès qu’a connu ce guide, Bertrand d’Armagnac s’est associé à une autre passionnée, Carine Souplet, pour nous proposer un nouvel ouvrage. “Le Ciel au télescope” vient à point nommé accompagner tous ceux qui débutent avec un instrument. Continuer la lecture de “Le Ciel au télescope”, un guide pour réussir vos observations

Le Soleil se réveille, les taches se multiplient à sa surface

Actuellement, les observateurs du Soleil peuvent suivre le développement de quatre groupes de taches à la surface de notre étoile.

Une histoire de magnétisme :

Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Il semble que la plus ancienne observation avérée de ces zones sombres soit chinoise et remonte à l’an -28. Galilée fut le premier à les observer en 1612 avec une lunette astronomique. La périodicité de l’apparition de ces taches fut évoquée par Heinrich Schwabe en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans. En hommage à ses recherches, on désigne désormais par nombre de Wolf l’activité solaire (nombre cumulé de taches et de groupes de taches).

Le Soleil le 6 septembre 2021 avec quatre groupes de taches à sa surface. © SDO/HMI

Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

Nouveau cycle :

En décembre 2019 les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire, le 25e, dont le maximum est prévu pour 2025. Aujourd’hui, pas moins de quatre groupes de taches sont observables. Il portent les numéros AR 2863, AR 2864, AR 2866 et AR 2868. L’observation de notre étoile avec un télescope nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. Sans cet accessoire, ne pointez jamais le Soleil ! Mais vous pourrez quand même suivre sans danger l’évolution de ces groupes sur la page des satellites solaires SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) ou SDO (Solar Dynamics Observatory).

Ils devraient rester observables un certain temps. Il faut en effet 15 jours pour voir migrer les taches d’un bord à l’autre du Soleil qui tourne sur lui-même en un mois environ.

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Quand la nuit cède sa place à une superbe lumière cendrée

Juste avant la Nouvelle Lune, la lumière cendrée offre ses merveilles à ceux qui se lèvent tôt, comme ce dimanche 5 septembre 2021.

Une histoire de reflet :

Léonard de Vinci l’avait pressenti : la lumière cendrée est le reflet du Soleil sur la Terre. Alors que le croissant lunaire reçoit directement les rayons projetés par notre étoile, le reste de notre satellite naturel se trouve très légèrement éclairé par la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace, comme le ferait un miroir. Et comme un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, l’illustration suivante nous permet de bien comprendre le phénomène :

Éclairé par ce reflet solaire, le disque lunaire prend une couleur gris clair (qui rappelle la cendre) entre les cornes lumineuses du croissant. Cet aspect est à l’origine du nom de lumière cendrée qu’on a donné à ce spectacle observable à chaque lunaison. Après la Nouvelle Lune, on l’admire pendant trois ou quatre soirs puis le croissant devient trop lumineux. Avant la Nouvelle Lune suivante, c’est en fin de nuit que le phénomène redevient visible. Continuer la lecture de Quand la nuit cède sa place à une superbe lumière cendrée

Une médaille “Caroline Herschel” pour les femmes astronomes

Le premier ministre britannique souhaite qu’une médaille “Caroline Herschel” récompense désormais les femmes astronomes.

De l’or pour des astronomes oubliées :

Le premier ministre britannique Boris Johnson a envie de réhabiliter les femmes astronomes trop souvent oubliées. Il a profité de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel au début de l’été pour l’annoncer. La médaille portera le nom de Caroline Herschel (1750-1848). Elle sera décernée tous les deux ans à des femmes astronomes travaillant en Grande-Bretagne ou en Allemagne, les deux patries de Caroline Herschel. Cette distinction s’accompagnera d’un chèque de 10.000 livre sterling (environ 11.000 euros).

Caroline Herschel en train de prendre des notes dictées par son célèbre frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire” de Camille Flammarion

Caroline Herschel a été une pionnière de l’astronomie à une époque où les femmes étaient rarement reconnues pour leurs contributions dans ce domaine. Continuer la lecture de Une médaille “Caroline Herschel” pour les femmes astronomes

Septembre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

En septembre les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Le ciel nocturne est à vous !

Le retour des nuits sombres :

En septembre l’été touche à sa fin, mais ce n’est pas une raison pour ne plus lever les yeux au ciel. Bien au contraire, puisque les nuits s’allongent ! Après leur opposition en août, Jupiter et Saturne continuent de briller toute la nuit. Si vous ne l’avez pas encore fait, pointez une longue-vue dans leur direction. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Et quand la Lune se fait discrète, éloignez-vous des lumières des villes. En début de nuit (qui arrive de plus en plus tôt), la Voie lactée serpente au-dessus de vos têtes.

Je vous invite d’abord à retrouver le ciel du mois de septembre présenté par Astroculus. Cette chaîne YouTube nous propose régulièrement une liste d’observations intéressantes.

À ne pas manquer :
  •    Le 2, peu après le lever du croissant de vieille Lune au-dessus de l’horizon Est, vous verrez réapparaître Mebsuta. Cette étoile des Gémeaux de magnitude 3,1 est en effet occultée par notre satellite naturel. En seconde partie de lunaison, les réapparitions d’étoiles occultées ont toujours lieu sur le bord sombre de notre satellite. Mebsuta redeviendra visible peu avant 1 h (TU) du matin.
  •    Le 4 avant l’aube, le vieux croissant de Lune et la lumière cendrée brillent à proximité de l’amas d’étoiles ouvert de la Crèche. Le spectacle est magnifique dans une paire de jumelles.
La Lune, Vénus et l’amas de la Crèche en septembre 2020. © Jean-Baptiste Feldmann
Vous pouvez visualiser les déplacements des lunes de Jupiter avec le logiciel Shallowsky.
  • Le 7, c’est la Nouvelle Lune. Profitez des soirées précédentes pour admirer la Voie lactée loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 et le 10 en soirée, le fin croissant de la jeune Lune côtoie l’éclatante Vénus sur l’horizon Ouest.
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Si vous observez le terminateur durant la nuit, vous apercevrez peut-être le X lunaire.
Le “X” sur la Lune, un curieux jeu d’ombre et de lumière. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Entre le 16 et le 18, la Lune gibbeuse passe à proximité de Saturne puis Jupiter.
  • Le 20, admirez la Pleine Lune qui se lève à l’Est peu de temps après la disparition du Soleil à l’Ouest.
  • Le 22, c’est l’équinoxe de septembre. Début de l’automne dans l’hémisphère Nord.

https://shows.acast.com/futura-dans-les-etoiles/episodes/astrozoom-1-les-equinoxes-et-les-solstices

  •  Le 29, c’est le Dernier Quartier de Lune. Comme notre satellite se lève de plus en plus tard, vous retrouvez la Voie lactée en début de nuit si votre ciel est bien sombre.

Les heures sont indiquées en Temps Universel, ajoutez 2 heures si vous observez depuis le territoire français.

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Daphnis, la lune qui fait des vagues autour de Saturne

Dans les anneaux de Saturne, la petite lune Daphnis signe ses passages par des ondulations, tout comme son grand frère Pan.

Fascinante Saturne :

Si Saturne nous attire tant, c’est en raison de son magnifique anneau qu’on peut déjà admirer dans une simple longue-vue. Il suffit de grossir un peu et l’on se rend compte alors que cet anneau est double. C’est l’astronome Jean-Dominique Cassini qui le découvre en 1675. La séparation sombre dans l’anneau prend le nom de division de Cassini. On décide d’appeler anneau A le plus externe des deux, l’autre étant l’anneau B.

L’anneau A est le plus externe des deux grands anneaux de Saturne. © Damian Peach

C’est dans l’anneau A que les astronomes ont découvert Daphnis en 2005. Ils soupçonnaient la présence de ce petit corps depuis qu’ils avaient repéré un sillon sombre dans l’anneau. Un vide qui ne pouvait être que l’œuvre d’une lune faisant le ménage à chacun de ses passages. Continuer la lecture de Daphnis, la lune qui fait des vagues autour de Saturne

La chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais sous la Grande Ourse

La célèbre constellation de la Grande Ourse se repère facilement en début de nuit, comme ici à la chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais.

Une chapelle dans les bois :

La chapelle de Saint-Bonnet se situe au col du même nom, au-dessus du village de Montmelas-Saint-Sorlin dans le Beaujolais. On s’y rend depuis Villefranche sur Saône en empruntant la D44. C’est depuis cette route que vous pourrez repérer deux autres sites que j’ai déjà photographiés. Il s’agit de la chapelle de Chevennes et du château de Montmelas. Une fois au col de Saint-Bonnet, laissez votre voiture sur le parking. Un chemin balisé vous conduit à travers bois jusqu’à la chapelle, un édifice roman datant du XIIe siècle.

Soirée photo à la chapelle de Saint-Bonnet. © Christine Sasiad

Hier soir, au terme d’une jolie marche nocturne dans les bois, je m’y suis rendu avec ma compagne Christine. 5 minutes de poses à 1600 iso avec un objectif de 12 mm de focale (ouvert à 4) monté sur un boîtier Nikon D7100 ont permis d’immortaliser la scène, avant que l’éclat de la Lune ne soit trop gênant.

La chapelle de Saint-Bonnet (Beaujolais) sous la Grande Ourse. © Jean-Baptiste Feldmann

Merci à Jean-François qui s’est chargé d’annoter cette image en y plaçant les constellations et quelques étoiles remarquables. La Grande Ourse surplombe la chapelle alors que la brillante Arcturus du Bouvier joue à cache-cache derrière un arbre.

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Insolite : deux noyaux lumineux brillent dans la galaxie Mrk 739

Le bestiaire cosmique ne cesse de nous étonner par sa diversité. Avec Mrk 739, nous avons l’impression que deux yeux lumineux nous observent.

Une galaxie très active :

Mrk 739 se trouve dans la constellation du Lion, à plus de 400 millions d’années-lumière. Cette galaxie (de magnitude 10) fait partie du catalogue de Benjamin Markarian (1913-1985). L’astronome arménien s’est beaucoup intéressé aux galaxies actives au début des années 1960. Mais il est surtout connu pour avoir donné son nom à un groupe de 8 galaxies. La Chaîne de Markarian est observable entre les constellations de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice. C’est en 1961 que Benjamin Markarian découvrit qu’elles étaient liées physiquement (l’étude de leur spectre trahit un mouvement identique dans l’espace).

Une image de Centaurus A, révélant les jets émis par le très actif trou noir central de la galaxie. Image composite obtenue avec différents instruments. © ESO / NASA

Le catalogue Mrk recense des galaxies actives. Ces dernières présentent un noyau très lumineux en raison de l’activité d’un trou noir supermassif. Beaucoup plus proche de nous, la galaxie lenticulaire Centaurus A en est un parfait exemple. Et c’est également le cas de Messier 87, la galaxie qui nous a offert la première image d’un trou noir supermassif.    Continuer la lecture de Insolite : deux noyaux lumineux brillent dans la galaxie Mrk 739

Comment photographier les planètes avec un petit télescope

Réaliser de belles images avec un petit télescope ? C’est possible ! Rencontre avec James Dias, un astronome amateur qui aime les défis.

La tête dans les étoiles :

À 53 ans, James Dias (sa page Facebook) regarde toujours le ciel avec des yeux d’enfant. Lui qui petit voulait devenir astronome ou astronaute a gardé intact son émerveillement pour l’espace. Il y a un peu plus de deux ans, il a décidé de se lancer dans la photographie du ciel nocturne sans se ruiner. Une démarche courageuse, sachant qu’il habite dans le centre-ville de Toulon et ne peut observer que d’une fenêtre la plupart du temps !

Depuis son enfance, James Dias aime regarder le ciel. Aujourd’hui, il est capable de le photographier avec un petit télescope. © James Dias

Beaucoup d’astronomes vous diront qu’un gros télescope installé dans un site dégagé est indispensable en astrophotographie. En particulier pour l’imagerie planétaire, domaine très exigeant qui demande un instrument parfaitement réglé et une atmosphère calme. Continuer la lecture de Comment photographier les planètes avec un petit télescope

Cielmania vous donne rendez-vous en Maurienne

Vous avez envie de découvrir le ciel en Maurienne le weekend prochain ? Je vous y donne rendez-vous pour deux belles soirées.

Astronomie en Maurienne :

Les 20 et 21 août, je vous donne rendez-vous pour deux soirées sous les étoiles en Maurienne, en compagnie du groupe Astro Maurienne. La première se déroulera vendredi 20 août au cinéma Le Savoie à Saint-Michel-de-Maurienne. La seconde à la station du Corbier le samedi 21 août.

Programme de ces deux soirées :
  • diffusion du documentaire “In the Starlight”. Réalisé par Mathieu Le Lay, il raconte les aventures du photographe canadien Paul Zizka. Ce dernier arpente la planète à la recherche des endroits les plus sauvages pour y photographier le ciel nocturne. L’occasion d’expliquer l’origine de quelques beaux phénomènes astronomiques comme les aurores boréales. Et d’évoquer également le problème de la pollution lumineuse qui a un impact fort sur l’homme, la faune et la flore.

  • présentation d’images astronomiques et de matériel d’observation. Lunettes et télescopes n’auront plus de secrets pour vous !
  • observation du ciel : la Lune (elle sera pleine le 22), Jupiter et Saturne au plus près de la Terre, ainsi que les principales constellations.

Si vous êtes dans la région, n’hésitez pas à venir nous voir ! En attendant, suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook ou Twitter.

L’étoile Mira de la Baleine est au maximum de sa luminosité

Sa variabilité est connue depuis l’Antiquité. Ce mois d’août 2021, l’étoile Mira atteint son éclat le plus élevé, l’occasion de l’observer. 

La Merveilleuse de la Baleine :

C’est une étoile extraordinaire que les Hommes observent dans la constellation de la Baleine par intermittence depuis l’Antiquité. Et pour cause : Mira Ceti (qui signifie la Merveilleuse de la Baleine) est une étoile qui devient invisible pendant des mois. Sa magnitude varie de 2 (équivalent de l’étoile polaire) à 10 (largement invisible à l’œil nu). Située à moins de 300 années-lumière, Mira Ceti est une étoile géante rouge. Elle met 332 jours à effectuer son cycle complet de variabilité : 211 jours pour perdre sa luminosité, puis 121 jours pour retrouver son maximum d’éclat.

L’étoile Mira dans la Baleine a une magnitude qui varie de 2 à 10. © DSS / Mikulski

L’astronome amateur hollandais Fabricius fut le premier à noter ces variations. C’était au début du XVIIe siècle, un peu avant l’invention de la lunette astronomique par Galilée. Continuer la lecture de L’étoile Mira de la Baleine est au maximum de sa luminosité

Carolyn Shoemaker a rejoint son mari dans les étoiles

Son nom restera associé à la comète qui percuta Jupiter en juillet 1994. L’astronome Carolyn Shoemaker s’est éteinte le 13 août 2021.

Un couple dans les étoiles :

Carolyn Shoemaker (24 juin 1929 – 13 août 2021) va pouvoir retrouver son mari Eugene. Ils avaient brutalement été séparés en 1997 par un terrible accident de la route. Le couple s’était marié 46 ans plus tôt. À l’époque, Eugene finissait son doctorat de géologie. Carolyn (22 ans), poursuivait des études universitaires sans grande conviction. Elle décida donc de se consacrer à l’éducation de leurs trois enfants.

Dans les années 1960, Eugene Shoemaker étudia le Meteor Crater en Arizona. © USGS

Eugene, lui, était très occupé par ses recherches au USGS Center for Astrogeology qu’il avait fondé en 1961. Passionné par les cratères d’impact, il était devenu planétologue.

Vocation tardive :

En 1980, Carolyn se retrouva désœuvrée, les enfants partis. Eugene lui proposa alors d’intégrer un petit groupe chargé de débusquer des géocroiseurs. Il n’existait pas encore de télescopes automatisés pour traquer les astéroïdes potentiellement dangereux. Il fallait donc analyser visuellement des clichés.

Les astronomes Carolyn et Eugene Shoemaker en 1986. © NASA

Et Carolyn Shoemaker excellait dans ce travail de patience. Au cours d’une carrière commencée à 51 ans, elle découvrit ainsi 800 astéroïdes et 32 comètes, dont la célèbre Shoemaker-Levy 9. Continuer la lecture de Carolyn Shoemaker a rejoint son mari dans les étoiles

Perséides : pluie d’étoiles filantes sur les rivages de la Tunisie

En Tunisie, le photographe Makrem Larnaout a capturé de nombreuses étoiles filantes à l’occasion du maximum d’activité des Perséides.

Feu d’artifice céleste :

Comment composer une belle image nocturne en immortalisant le maximum des Perséides ? Voici la recette du photographe Makrem Larnaout (sur Instagram et Facebook), installé en Tunisie. Il a choisi les rivages de la Méditerranée pour y poser ses boîtiers pendant les nuits des 12 et 13 août. Au premier plan, un cargo échoué, sorte de vaisseau fantôme des temps modernes. Mais le photographe ne se laisse pas impressionner. Il a tout prévu : trois appareils photos vont enregistrer le ciel nocturne pendant deux nuits pour un total de seize heures de poses. Pour contrer les effets néfastes de la pollution lumineuse, il a placé des filtres spéciaux devant ses objectifs.

Pluie d’étoiles filantes au-dessus de la Méditerranée. © Makrem Larnaout

Le résultat est de toute beauté. Des dizaines d’étoiles filantes ont jailli silencieusement pendant ces deux nuits. Comme l’écrit Makrem Larnaout : ” C’est unique d’être là, seul dans le silence au milieu de nulle part et en plénitude face à cette nature “.

À savoir :

L’essaim d’étoiles filantes des Perséides constitue les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle. Ils viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum autour du 12 août. On leur donne le nom de Perséides car le radiant est localisé dans la constellation de Persée. En 2021, l’absence de Lune en seconde partie de nuit a permis de profiter de ce spectacle, à condition de s’éloigner des lumières urbaines.

Pluie de Géminides dans le ciel du désert d’Atacama. © Yuri Beletsky

Outre les Perséides, un autre essaim est particulièrement actif. Il s’agit de celui des Géminides, dont le maximum se produira le 14 décembre prochain.

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Trois satellites vont transiter devant Jupiter le 15 août

Le phénomène est rare : le 15 août 2021, certains observateurs bien situés pourront admirer un triple transit des satellites de Jupiter.

Des satellites et des ombres :

Les astronomes parlent de transit lorsqu’un astre passe devant un autre. Si les deux objets célestes ont la même taille apparente (cas du Soleil et de la Lune), on observe une éclipse. Quatre petites lunes orbitent autour de Jupiter. Galilée, qui les a découvertes, a été le premier observateur à repérer leur ballet autour de la planète gazeuse géante. Le passage d’un satellite devant Jupiter est assez banal : rien qu’en 2021, il s’en produit plusieurs centaines ! Notez qu’il est plus facile d’observer avec un télescope le transit de l’ombre d’un satellite (tache noire sur fond clair) que le satellite lui-même devant la planète.

Les ombres des satellites Ganymède (à gauche) et Io (juste à côté de Jupiter) se projettent sur la surface nuageuse de la planète gazeuse géante le 5 juin 2021. © Quentin Gineys

Observer deux transits est déjà moins courant. Le 5 juin dernier, l’astronome amateur Quentin Gineys avait pu immortaliser les ombres de Ganymède et Io. Mais un triple transit est beaucoup plus rare : c’est ce que pourront admirer le 15 août les observateurs situés en Asie et en Australie. Continuer la lecture de Trois satellites vont transiter devant Jupiter le 15 août

Un arc lunaire se glisse derrière les Monts du Beaujolais

30 heures après la Nouvelle Lune, voici le retour d’un arc lunaire très fin dans les lueurs du crépuscule le soir du 9 août 2021.

Mécanique céleste :

Une lunaison s’étire sur 29 jours pendant lesquels la Lune passe progressivement de la Nouvelle Lune à la Pleine Lune. Ensuite elle décroît jusqu’à la Nouvelle Lune suivante. C’est à ce moment que notre satellite naturel se trouve à sa plus courte distance apparente du Soleil. Si la Lune passe alors devant notre étoile, il y a éclipse.

On comprendra aisément qu’au cours des heures qui encadrent la Nouvelle Lune, on ne peut pas observer notre satellite naturel, trop proche du Soleil.

Limite théorique de l’arc lunaire :

Dans les années 1930, l’astronome français André Danjon avait calculé qu’il était impossible de distinguer le croissant lunaire lorsque l’élongation (la distance apparente entre le Soleil et la Lune) est inférieure à 7 degrés. En effet, le fin croissant est alors moins lumineux que le ciel. À l’œil nu, les plus fins croissants observés l’ont été à 14 heures de la Nouvelle Lune, un peu moins avec un instrument astronomique.

Ce 9 août en soirée, le défi était moins difficile à relever, puisque nous étions 30 heures après la Nouvelle Lune. Néanmoins, une paire de jumelles était indispensable pour repérer l’arc lunaire à l’horizon. Le cliché ci-dessus a été réalisé avec un boîtier Lumix FZ82, zoom 800 mm, 1 sec de pose à 200 iso.

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