Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

08 novembre : en Asie, on a admiré une éclipse de Lune et d’Uranus !

Coup double pour les astronomes installés en Asie : aujourd’hui, ils ont pu admirer une éclipse totale de Lune passant devant Uranus ! 

Mécanique céleste :

Le 14 septembre dernier, comme je vous l’annonçais ici, la Lune passait devant Uranus. Une belle occultation délicate à observer, en raison du très grand écart de luminosité entre les deux astres. Ce phénomène s’est reproduit aujourd’hui, mais cette fois le spectacle était encore plus intéressant, puisque la Lune était éclipsée ! Avouez que l’occasion était trop belle, et que les observateurs installés en Asie ne devaient pas la manquer :

Uranus juste avant sa disparition derrière la Lune éclipsée. © Sean Wang

Cette fois, l’éclat lunaire était tellement atténué qu’il devenait beaucoup plus facile de photographier Uranus. Encore fallait-il échapper aux nuages !

Minuscule mais visible :

Comme à chaque événement astronomique, c’est la météo qui a le dernier mot. La chance était du côté de l’astrophotographe chinois Sean Wang (voir sa page Facebook et sa page internet). À l’aide d’une caméra Uranus (ça ne s’invente pas !) reliée à une lunette de 80 millimètres de diamètre, il a immortalisé la planète découverte en 1781 par William Herschel (magnitude 6) avant et après son passage derrière la Lune. Notez l’arc de cercle que forme l’ombre terrestre à la surface de notre satellite naturel. Il a permis aux Hommes de savoir depuis l’Antiquité que la Terre est ronde :

Uranus redevient visible alors que la Lune sort du cône d’ombre terrestre. © Sean Wang

Pour admirer une éclipse de Lune en Europe de l’Ouest, il faudra attendre le 14 mars 2025. Mais pour une occultation d’une planète par la Lune, je vous donne rendez-vous dans un mois. Le 8 décembre en fin de nuit, la Pleine Lune occultera la planète Mars. Ce sera assurément un magnifique spectacle !

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NGC 6717, l’amas globulaire qui scintille dans le Sagittaire

Les étoiles de l’amas globulaire NGC 6717 semblent scintiller sur cette magnifique image réalisée par le télescope spatial Hubble. 

Vestiges cosmiques :

Les amas globulaires intéressent beaucoup les astrophysiciens. Avec des âges compris entre 10 et 14 milliards d’années, ils font office de fossiles des galaxies dont ils occupent la périphérie. On en compte environ 200 en orbite autour de notre Voie lactée. Le plus célèbre d’entre eux est Messier 13, visible dans la modeste constellation d’Hercule, à l’ouest du Triangle d’été. Mais c’est dans le Sagittaire que se cache un autre spécimen, NGC 6717 :

L’amas globulaire le plus connu dans le Sagittaire est Messier 55 mais aujourd’hui nous allons nous intéresser à NGC 6717. Il se situe légèrement  au-dessus de la poignée de la théière que semble représenter cette constellation. Continuer la lecture de NGC 6717, l’amas globulaire qui scintille dans le Sagittaire

Un grand télescope permet d’explorer le ciel du Morvan

Il est désormais possible d’admirer l’Univers à l’aide d’un grand télescope sous le beau ciel étoilé du Parc Naturel Régional du Morvan.

Une future Réserve de ciel étoilé :

Le Parc Naturel Régional du Morvan (site internet) se situe au cœur de la région Bourgogne-Franche-Comté. Idéalement placé entre Paris et Lyon, le PNR est riche de ses lacs et forêts. Ceux qui aiment le patrimoine culturel pourront découvrir de nombreux édifices à visiter, comme l’Abbaye de la Pierre qui Vire, le Château de Bazoches ou encore la Basilique de Vézelay. Cette dernière est le point de départ de l’une des principales voies de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la Via Lemovicensis :

Vézelay et sa basilique, but incontournable d’un séjour dans le Morvan. © O.T. de Vézelay

Les amoureux des nuits étoilées y trouvent également leur compte. Le Morvan est l’une des rares régions françaises à échapper à une envahissante pollution lumineuse. Porté par le PNR et de nombreuses associations, un projet de Réserve de ciel étoilé est d’ailleurs à l’étude. Il a pour but de préserver les nuits noires et d’en faire un enjeu touristique. Continuer la lecture de Un grand télescope permet d’explorer le ciel du Morvan

02 novembre 2022 : en photo ou en dessin, Jupiter fait son show

Quand Jupiter se donne en spectacle, à chacun sa technique pour en garder un souvenir. Photo ou dessin, tout est possible !

Une géante qu’on admire :

Quand on pointe Jupiter avec un télescope, le spectacle est souvent au rendez-vous. Si la Grande Tache Rouge (GTR) est invisible (en raison de la rotation de la planète), il reste le ballet des satellites. En effet, Io, Europe, Ganymède et Callisto présentent chaque nuit une disposition différente. Pour savoir à quoi s’attendre, il suffit d’utiliser une application comme Shallowsky. Elle nous permet de visualiser la position des quatre lunes découvertes par Galilée :

Un simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky

Imaginez de conjuguer tous ces phénomènes le même soir : un passage de la GTR et trois lunes collées à la planète. C’est le spectacle auquel on pouvait assister le 02 novembre 2022. Continuer la lecture de 02 novembre 2022 : en photo ou en dessin, Jupiter fait son show

Spectaculaire : Mercure et Vénus au milieu des éruptions solaires

Actuellement derrière le Soleil, les planètes Mercure et Vénus sont observables sans danger au milieu des éruptions solaires.

Observatoire solaire :

L’observatoire solaire SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) a été lancé le 2 décembre 1995. Depuis, il fournit quotidiennement un bulletin de santé de notre étoile dans différentes longueurs d’onde. Il est notamment équipé de deux coronographes LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) destinés à étudier la couronne solaire. Un cache central leur permet de masquer le Soleil, trop lumineux, de façon à pouvoir observer ce qui se passe autour. Des éruptions solaires principalement, mais également des étoiles et parfois des planètes :

C’est dans le champ de LASCO C3 que l’on peut observer Vénus et Mercure en ce moment. Les deux planètes se trouvent derrière le Soleil par rapport à nous (à respectivement 1,7 et 1,4 Unité Astronomique). Comme elles sont assez lumineuses, elles saturent le capteur du coronographe (trait lumineux de part et d’autre). Pendant ce temps, différentes éruptions solaires se produisent. On peut les visualiser par périodes de 24 heures sur cette page.

Soleil actif :

Si nous observons de nombreuses éruptions dans le coronographe de SOHO, c’est parce que le Soleil s’approche du maximum de son cycle d’activité de 11 ans, prévu en 2025. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les images obtenues dans certaines longueurs d’onde à l’occasion de l’éclipse partielle du 25 octobre 2022. D’ailleurs, la Chaîne Astro nous propose une excellente compilation de tout ce qu’il ne fallait pas manquer à cette occasion. Dans cette vidéo, on découvre un Soleil accompagné de taches, protubérances, filaments et spicules :

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Éphémérides : que voir dans le ciel au mois de novembre 2022

Durant ce mois de novembre 2022, Mars continue de se rapprocher de la Terre, il pleut des Léonides et la Lune croise trois planètes.

Éclipse de Lune invisible :

Le plus beau phénomène astronomique de ce mois de novembre 2022 est une éclipse totale de Lune. Elle se produit le 8, quinze jours après l’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre. Malheureusement, cette éclipse ne concerne pas l’Europe. Seuls quelques privilégiés installés sur les bords de l’océan Pacifique pourront profiter du spectacle. Quant à nous, il faudra attendre l’aube du 14 mars 2025 pour voir ce phénomène en France :

L’éclipse de Lune du 27 juillet 2018 avec la planète Mars. © Jean-Baptiste Feldmann

Rassurez-vous, nous allons cependant avoir de quoi nous occuper pendant les nuits de novembre 2022. N’oubliez pas d’utiliser la carte du ciel étoilé en temps réel pour vous orienter sous les étoiles. Et si vous venez de faire l’acquisition d’un instrument d’astronomie, le Ciel au télescope vous sera d’une aide précieuse. Continuer la lecture de Éphémérides : que voir dans le ciel au mois de novembre 2022

Des étoiles vont naître dans la nébuleuse du Fantôme

Dans la constellation de Céphée, Sh2-136 porte bien son nom de nébuleuse du Fantôme. Elle devrait donner naissance à de nouvelles étoiles.

Fantôme de gaz et de poussière :

1.500 années-lumière : c’est la distance qui nous sépare de Sh2-136, la nébuleuse du Fantôme. Il s’agit d’une nébuleuse par réflexion, c’est-à-dire que ce sont les nuages de poussière qui réfléchissent la lumière des étoiles environnantes. L’objet se cache dans Céphée, la constellation qui héberge également NGC 2276, la galaxie qui ne tourne pas rond. Sh2-136 est loin d’être facile à imager, et ce ne sont pas les astrophotographes amateurs qui vous diront le contraire. Comptez une vingtaine d’heures de poses avec un petit télescope pour l’immortaliser. Et visuellement, ça donne quoi ?

C’est Bertrand Laville qui nous livre la réponse. Il en a fait un dessin (ci-dessus) avec un télescope de 63,5 centimètres de diamètre depuis l’Observatoire des Baronnies Provençales. Continuer la lecture de Des étoiles vont naître dans la nébuleuse du Fantôme

L’incroyable histoire d’un télescope géant en Irlande

Construit en 1845 en Irlande, le Léviathan resta le plus grand télescope du monde (1,83 mètre de diamètre) jusqu’en 1917. 

La passion d’un comte :

Il fut un temps au XIXe siècle, où le plus grand télescope du monde se trouvait en Irlande. À deux heures de route de Dublin, près de la ville de Birr, vivait William Parsons, troisième comte de Rosse. Ce riche astronome irlandais avait décidé de construire un télescope de 1,83 mètre de diamètre. Il supplanta alors celui de 1,20 mètre réalisé en 1789 par William Herschel.

William Parsons, troisième comte de Rosse. © Christine Sasiad

En 1839, William Parsons disposait déjà d’un télescope de 92 centimètres de diamètre. Son miroir avait été coulé dans un mélange de cuivre et d’étain. Trois ans plus tard, il décida de réaliser un miroir deux fois plus grand. Le premier miroir se brisa. Par prudence, le comte en fit recouler deux autres. L’instrument, le Léviathan, entra en service en 1845, au moment de la Grande Famine. Continuer la lecture de L’incroyable histoire d’un télescope géant en Irlande

Au Rajasthan, on a vu le Soleil se coucher partiellement éclipsé

Le photographe Abhinav Singhai a immortalisé le coucher du Soleil partiellement éclipsé le 25 octobre 2022 au Rajasthan. 

À l’Ouest de l’Inde :

Le Rajasthan est le plus grand d’une mosaïque de trente-six États et territoires qui constituent l’Inde. Il se situe à l’Ouest du pays, à la frontière avec le Pakistan. Le Rajasthan est célèbre pour ses palais et ses forts, vestiges des nombreux royaumes qui se sont longtemps disputés la région. Le plus grand de ces forts est celui de Chittorgarh. S’étendant sur 280 hectares, il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Chaque fois qu’ils ont été assiégés dans le passé, les habitants du fort ont fait le choix de se donner la mort par le feu plutôt que de se rendre :

Une partie du fort de Chittorgarh avec la Tour de la Victoire (Vijaya Stambha). © Wikipedia

Le site est dominé par deux tours, la Tour de la Renommée (Kirti Stambha), haute de 22 mètres, et la Tour de la Victoire (Vijaya Stambha), haute de 37 mètres. Continuer la lecture de Au Rajasthan, on a vu le Soleil se coucher partiellement éclipsé

25 octobre : l’éclipse partielle de Soleil a tenu ses promesses

Retour en images sur l’éclipse partielle de Soleil de ce 25 octobre 2022 que j’ai eu la chance d’observer depuis le Beaujolais.

Rendez-vous céleste :

Les astronomes amateurs ne voulaient manquer à aucun prix cette éclipse de Soleil, même si elle n’était que partielle. Car c’est toujours très émouvant de voir la Lune grignoter lentement le bord du Soleil. N’oublions pas que les deux astres ont sensiblement le même diamètre apparent, puisque la Lune est 400 fois plus petite et 400 fois plus proche que le Soleil. Comme c’est souvent le cas, c’est la météo qui conditionne la réussite d’une observation astronomique. Et cette fois, il a fait beau !

J’ai donc pu installer tôt ce matin mon matériel : un télescope Perl 102/1300 protégé par un filtre solaire ASTF 80. L’instrument était fixé sur une monture motorisée (celle de mon Célestron Nexstar 6 SLT) pour assurer un suivi confortable du Soleil. Continuer la lecture de 25 octobre : l’éclipse partielle de Soleil a tenu ses promesses

On a retrouvé des fragments du catalogue d’étoiles d’Hipparque

Des extraits d’un célèbre catalogue d’étoiles attribué à Hipparque seraient cachés dans un manuscrit chrétien médiéval.  

Hipparque, père de l’astronomie :

L’astronome grec Hipparque (190-120 avant J.-C.) est considéré comme le premier astronome de l’Histoire. Son œuvre est considérable. Il est surtout connu pour avoir établi le premier catalogue astronomique contenant la position et la magnitude de nombreuses étoiles. Mais il avait également pressenti que les étoiles naissent, se déplacent au cours de leur vie et finissent par mourir. Mathématicien, il s’appuya sur la trigonométrie et des observations antérieures pour développer une méthode fiable de prédiction des éclipses. Tous ses travaux étaient réunis dans une quinzaine d’ouvrages dont il était l’auteur :

Hipparque est considéré comme le premier astronome de l’Histoire. © Christine Sasiad

Mais de tout cela, nous n’avons que des évocations dans les écrits de ses successeurs. C’est surtout l’astronome grec Claude Ptolémée, trois siècles plus tard, qui nous a révélé l’immense travail de son illustre prédécesseur. Seuls trois ouvrages d’Hipparque nous sont parvenus, mais rien sur le fameux catalogue. Jusqu’à une singulière découverte…  Continuer la lecture de On a retrouvé des fragments du catalogue d’étoiles d’Hipparque

Pluie d’étoiles sur un lac gelé dans les Rocheuses canadiennes

Le photographe Paul Zizka s’est figé en pleine nuit sur le lac gelé Two Jack, dans les Rocheuses canadiennes, le temps d’un étonnant cliché.

Le plus ancien Parc national canadien :

Les Rocheuses canadiennes abritent le plus ancien Parc national du Canada. Créé en 1885, le Banff National Park se trouve à un peu plus de 100 kilomètres à l’Ouest de Calgary. Le parc est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Les paysages y sont idylliques : forêts de pins Douglas, lacs vert émeraude, glaciers, sommets enneigés. Et les promeneurs peuvent espérer y croiser quelques-uns des animaux emblématiques du site, comme des mouflons, des wapitis, et même des grizzlis :

Mais le parc est victime de son succès. En effet, plusieurs millions de visiteurs le parcourent chaque année, fragilisant les écosystèmes. Une situation qui a entraîné un certain nombre de mesures (comme par exemple la mise en place d’un permis pour s’arrêter dans le parc), en vue de concilier tourisme et gestion durable.  Continuer la lecture de Pluie d’étoiles sur un lac gelé dans les Rocheuses canadiennes

Superposition galactique dans la Grande Ourse

Le bestiaire galactique est riche de nombreuses curiosités. Exemple avec SDSS J115331 et LEDA 2073461, deux galaxies qui se chevauchent.  

Perspective trompeuse :

Lorsque des galaxies interagissent, les forces de marée gravitationnelles étirent les belligérants et leur donnent des formes torsadées. La collision déclenche également des flambées de naissances stellaires qui se traduisent par une profusion d’étoiles bleues brillantes et de nuages ​​de gaz. Autant de signes que l’on retrouve dans Arp 243, ou encore avec NGC 2798/2799. Pourtant, rien de tout cela n’est visible quand on regarde ce cliché réalisé par le télescope Hubble :

Situé dans la Grande Ourse, le couple SDSS J115331 et LEDA 2073461 ne semble pas connaître les tumultes engendrés par une collision galactique. Et les astronomes l’ont bien compris : ces deux galaxies n’interagissent pas entre elles. Il se trouve que par un incroyable concours de circonstance, elles sont parfaitement alignées quand on les observe depuis la Terre ! Une situation rare, mais pas exceptionnelle. On la retrouve dans le cas de NGC 3314 :

NGC 3314 est le résultat de l’alignement parfait de deux galaxies. © ESO/Iodice et al.

Là aussi, les deux galaxies (baptisées A et B dans un grand élan d’originalité), sont sur notre ligne de visée, mais séparées entre elles de plusieurs dizaines de millions d’années-lumière.

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Comment observer sans danger l’éclipse de Soleil du 25 octobre

Une éclipse de Soleil sera observable le mardi 25 octobre en milieu de journée depuis la France. Voici comment en profiter sans danger.

Cache-cache partiel :

Le 25 octobre 2022, les observateurs français pourront voir la Lune masquer une petite partie du Soleil. C’est ce qu’on appelle une éclipse de Soleil. L’alignement Soleil-Lune-Terre n’est pas parfait au point de provoquer une éclipse totale comme celle du 4 décembre 2021 en Antarctique. Ce 25 octobre, nous aurons donc droit à une éclipse partielle :

Le Soleil se lève partiellement éclipsé le 9 mars 2016 dans la brume au-dessus du pont de Penang, un pont à haubans qui relie l’île de Penang à la Malaisie. © Jordan Lye

Si la météo est clémente, nous observerons le 25 octobre 2022 un petit bout de Soleil se faire grignoter à partir de 11 heures du matin, le maximum ayant lieu aux alentours de midi. La carte ci-dessous permet de constater que le phénomène sera le plus prononcé au Nord-Est du pays, beaucoup moins au Sud-Ouest :

Pourcentage de Soleil éclipsé le 25 octobre 2022 aux alentours de midi. © Stelvision

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Cette nébuleuse nous cache une monstrueuse protoétoile

Dans la nébuleuse RCW 120, les astronomes ont découvert un astre qui pourrait devenir l’une des plus brillantes étoiles de notre Galaxie. 

Pépinières pour étoiles  :

Située dans la constellation du Scorpion, à environ 4.300 années-lumière, RCW 120 porte une dénomination qui mérite quelques explications. Elle fait partie du catalogue RCW, un recueil d’environ 200 nébuleuses en émission du ciel austral. On doit sa réalisation dans les années 1960 aux astronomes Rodgers, Campbell et Whiteoak :

La nébuleuse RCW 120 se trouve dans la constellation du Scorpion. © Christine Sasiad

Des nébuleuses en émission, nous en connaissons beaucoup, la plus célèbre étant sans conteste la nébuleuse d’Orion. Si ces nébuleuses brillent, c’est parce que le gaz qui les compose est ionisé par le rayonnement de jeunes étoiles chaudes. Ce sont ces protoétoiles que les astronomes cherchent à étudier pour reconstituer les grandes étapes de l’évolution stellaire :

La plus célèbre nébuleuse en émission se trouve dans la constellation d’Orion. © M. Claro

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En vidéo : somptueuses aurores automnales en Laponie

L’astrophotographe Adrien Mauduit vient de réaliser un magnifique film en accéléré des aurores durant l’automne en Laponie.

Le royaume des aurores :

La Laponie est un vaste territoire situé en grande partie au-delà du cercle polaire arctique. Il s’étale sur quatre pays : la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Laponie se dit Lapland en suédois. Et c’est justement le titre de la dernière production cinématographique de Adrien Mauduit : Autumn in Lapland. Le parcours de ce vidéaste mérite d’être conté. Ancien ingénieur agronome français spécialisé en écologie, il s’est expatrié dans les pays nordiques pour y trouver un poste. Son amour pour la nature a fait le reste :

Fasciné il y a quelques années par l’observation de sa première aurore boréale au Danemark, Adrien Mauduit a décidé de se consacrer à plein temps à la photographie nocturne. Il est aujourd’hui cinéaste nature professionnel et a créé sa propre société, Night Lights Films. Continuer la lecture de En vidéo : somptueuses aurores automnales en Laponie

Spectacle cosmique : la galaxie d’Andromède vue des Cévennes

Sous le ciel noir des Cévennes, l’astrophotographe Mathieu Clot a immortalisé la grande galaxie d’Andromède, Messier 31.

Ciel préservé :

Depuis août 2018, le Parc naturel des Cévennes est labellisé RICE. Ce label récompense des régions dans lesquelles ont été prises des mesures afin de minimiser la pollution lumineuse. Cette Réserve Internationale de Ciel Étoilé est actuellement la plus grande d’Europe. Autant dire qu’elle attire de nombreux astronomes en quête de beaux ciels étoilés. C’est d’ailleurs au col de Finiels (1.540 mètres d’altitude), sur le mont Lozère, que l’astrophotographe Mathieu Clot s’est rendu durant l’été 2021 pour réaliser quelques belles images nocturnes :

Le matériel est en place pour une nuit d’astrophotographie sous le ciel étoilé des Cévennes. © Mathieu Clot

Il avait emporté dans ses bagages une lunette Skywatcher 80ED équipée d’un correcteur de champ x0.85. Ce réfracteur était installé sur une monture Skywatcher EQ6-R pro sans autoguidage. Et pour les images, l’astrophotographe était équipé d’un boîtier Nikon D800. Pendant qu’il faisait ses premiers essais en début de nuit, sa compagne Hélène Xerry a immortalisé la Voie lactée depuis leur site d’observation :

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ISS : l’incroyable photo prise par un télescope terrestre

Pourrait-on photographier la Station spatiale avec netteté alors qu’elle file à 28.000 km/h ? Réponse avec cet incroyable cliché. 

Meccano géant au-dessus de nos têtes :

La Station spatiale internationale (ISS en anglais pour International Space Station) circule à environ 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle est le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine, européenne, japonaise et canadienne. L’assemblage de cette structure de plus de 300 tonnes grande comme un terrain de football a commencé en 1998. Elle est occupée en permanence par des astronautes qui la rejoignent désormais avec la capsule Crew Dragon :

Passage de l’ISS au crépuscule du côté de la Lune et de Vénus. © Jean-Baptiste Feldmann

Il est très facile de suivre régulièrement à l’œil nu le déplacement dans le ciel de l’ISS. La Station est en effet aussi brillante que Jupiter en raison de ses nombreux panneaux solaires qui renvoient la lumière du Soleil vers nous. Il suffit pour cela de connaître ses heures de passage au-dessus d’un lieu donné en consultant le site Heavens Above. Continuer la lecture de ISS : l’incroyable photo prise par un télescope terrestre

8 octobre 2022 : la Lune a rendez-vous avec Jupiter

C’est un très joli rapprochement apparent que nous offrent la Lune et Jupiter durant la nuit du 8 au 9 octobre. Ne le manquez pas !

Fausse proximité :

Au cours de son déplacement dans le ciel, la Lune (seul satellite naturel de la Terre) passe parfois très près d’une planète du Système solaire. Cette relative proximité est trompeuse : en réalité, les distances des astres entre eux sont énormes. Prenez le rapprochement apparent avec Jupiter de ce 8 octobre 2022 (on parle aussi de conjonction). La Lune va se retrouver à environ deux degrés apparents de la planète gazeuse. Cela signifie que l’écart entre les deux astres sera égal à quatre diamètres lunaires, ce qui est peu. En réalité, Jupiter est 1.500 fois plus éloignée de nous que notre satellite naturel !

Le 25 août 2017, Jupiter se trouvait sous le croissant de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Voyons maintenant en détail le spectacle qui nous attend, spectacle qu’il sera possible d’admirer sans aucun instrument. Continuer la lecture de 8 octobre 2022 : la Lune a rendez-vous avec Jupiter

UGCA 193, l’étrange galaxie dont les étoiles sont bleues

Dans la constellation du Sextant, la galaxie spirale UGCA 193 (que nous voyons par la tranche) présente une forte densité d’étoiles bleues.

Une curieuse galaxie dans le Sextant : 

UGCA 193 est l’une des galaxies rassemblées dans le Uppsala General Catalogue Addendum. Ce dernier est un additif à l’UGC (Uppsala General Catalogue of Galaxies), un recueil de près de 13.000 galaxies réalisé par l’astronome suédois Peter Nilson. Perdue dans la modeste constellation du Sextant, UGCA 193 n’est pas accessible aux lunettes astronomiques des amateurs. Il faut faire appel au télescope spatial Hubble pour découvrir celle que les astronomes comparent à une cascade d’étoiles :

La galaxie UGCA 193 montre une grande quantité d’étoiles bleues. © ESA/Hubble/NASA

Sur ce cliché, nous découvrons une étrange galaxie spirale située à plus de 30 millions d’années-lumière. L’objet céleste est singulier à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il s’agit d’une galaxie spirale vue exactement par la tranche, comme IC 2233. Ensuite, parce qu’elle compte une très forte proportion d’étoiles bleues. Continuer la lecture de UGCA 193, l’étrange galaxie dont les étoiles sont bleues