Splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks

Chaque nuit, la queue de la comète 12P/Pons-Brooks se décline en de multiples variations. Un régal pour les astrophotographes.

Progrès fulgurants :

Le spectacle aurait fait rêvé Louis Thollon, qui observait et dessinait déjà la comète 12P/Pons-Brooks en 1884 à l’Observatoire de Nice. Cet astronome français ne pouvait pas imaginer ce que l’on serait capable de photographier 140 ans plus tard :

Il aura suffi à la comète de parcourir deux fois son orbite pour que notre vision des astres chevelus change radicalement. Grâce aux progrès foudroyants de la photographie astronomique, les comètes nous offrent des détails insoupçonnés :

Depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues.

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Abell 33, la nébuleuse planétaire et son diamant

Tel un diamant serti sur une bague bleutée, l’astre qui brille sur le bord de cette nébuleuse planétaire rend Abell 33 unique. 

Discrète nébuleuse :

C’est un diamant que vous ne verrez pas dans un petit télescope. Car Abell 33 est une discrète nébuleuse planétaire (NP) située dans la constellation australe de l’Hydre. Avec une magnitude de 13, elle ne se dévoile que dans les instruments de grand diamètre. Regardez par exemple le dessin qu’en a réalisé Bertrand Laville. Photographique ment, il faut toute la puissance du Very Large Telescope pour nous en offrir ce saisissant portrait. Située à environ 2.700 années-lumière (AL), il s’agit de la 33eme NP du catalogue publié en 1958 par l’astronome américain George Ogden Abell :

Mais l’originalité de cette nébuleuse planétaire tient surtout dans la présence d’une étoile en avant-plan. HD 83535, c’est son nom, est beaucoup plus brillante (magnitude 7). Par le plus grand des hasards, l’astre coïncide avec le bord de la NP, lui donnant cet aspect si caractéristique. Continuer la lecture

Insolite : le Rubin Observatory sur une “little planet”

Un photographe a réalisé une image stéréographique (appelée aussi “little planet”) du ciel étoilé au-dessus du Rubin Observatory.

“Little planet”, c’est quoi ?

Voici un singulier cliché que nous propose le photographe Petr Horálek. Il s’agit d’une image stéréographique, un procédé également appelé “little planet”. Comme nous l’explique Jérôme Pouille sur son blog, c’est un peu comme si on décidait d’écraser une image sphérique sur un plan avec un rouleau à pâtisserie !

Le Rubin Observatory sur une “little planet”. © Petr Horálek

Techniquement, le photographe réalise plusieurs images en tournant sur place. Le mieux consiste à utiliser une rotule panoramique installée sur un pied photo bien stable. Il faut ensuite assembler les clichés pour obtenir une image panoramique de 360° x 180°. Ce long travail réalisé sur ordinateur est décrit par Jérôme Pouille sur son blog. Continuer la lecture

Curiosité : le site de la sonde Odysseus aux jumelles

Ce weekend de Pleine Lune est idéal pour rechercher aux jumelles le cratère dans lequel s’est posée la sonde américaine Odysseus. 

Retour sur la Lune :

C’est fait ! Depuis la nuit dernière, l’atterrisseur Odysseus est posé au pôle Sud lunaire, au fond d’un cratère. Plus d’un demi-siècle après la mission Apollo 17, les Américains signent leur retour sur la Lune :

https://twitter.com/NASA/status/1760811461943722132

Conçu par la société privée Intuitive Machines, Odysseus, un atterrisseur d’un peu moins de deux tonnes, est le premier engin commercial à se poser sur la Lune. Le choix du site, un cratère au pôle Sud, doit permettre de préparer les futures missions du programme Artemis. Pourquoi le pôle Sud ? Parce que c’est là que l’on trouve de l’eau sous forme de glace, indispensable aux futurs astronautes. Outre son rôle comme boisson, cette eau fournira également de l’oxygène pour respirer et de l’hydrogène comme carburant pour fusée. Continuer la lecture

La belle galaxie australe NGC 55 voit rouge

L’APO (Atacama Photographic Observatory) a immortalisé NGC 55, une galaxie irrégulière vue par la tranche dans la constellation du Sculpteur.

Cap sur le ciel austral :

La galaxie NGC 55 (magnitude 8) a été découverte par l’astronome écossais James Dunlop en 1826. Elle est située à 6 millions d’années-lumière dans le Sculpteur (tout comme la Roue de chariot), une modeste constellation du ciel austral. Si vous n’avez pas la possibilité d’aller l’observer depuis l’hémisphère Sud, vous pouvez admirer les images proposées par l’APO. Elles sont l’œuvre de Thierry Demange, Richard Galli et Thomas Petit. Depuis 2014, ces trois amateurs alsaciens pilotent à distance une lunette astronomique de 150 mm de diamètre installée en plein désert d’Atacama au Chili :

La galaxie australe NGC 55. © Atacama Photographic Observatory

Pour obtenir cette superbe image de NGC 55 (cinquante-cinquième entrée du New General Catalogue), ils ont accumulé plus de vingt heures de poses. Mais la moitié du temps de prises de vues s’est fait en H alpha, une raie d’émission de l’atome d’hydrogène. Continuer la lecture

Henry de Graffigny, la science à la portée de tous

Henry de Graffigny fut un écrivain-journaliste scientifique particulièrement prolifique à cheval sur les XIXe et XXe siècles.

Un écrivain méconnu :

Henry de Graffigny : ce nom ne vous dit peut-être rien. C’était le cas pour moi, jusqu’à ce que j’achète un petit livre (130 pages), “L’astronome amateur“. Son auteur y présentait les bases de l’astronomie au tournant du XXe siècle. Bien que l’ouvrage ne soit pas daté, il y était question de la SAF “fondée il y a 27 ans”, ce qui signifie que le texte avait été écrit en 1914 :

Une petite recherche sur le web m’a permis d’en savoir un peu plus sur cet auteur méconnu. Mes infos sont extraites du blog Mémoires 52, association de recherches historiques en Haute-Marne. C’est en effet dans ce département qu’est né Raoul Marquis le 28 septembre 1863. Il s’agit de l’homme qui prendra plus tard le nom de Henry de Graffigny. Continuer la lecture

La comète 12P/Pons-Brooks dévoile ses charmes

Continuant de se rapprocher, la belle comète 12P/Pons-Brooks devient une cible de choix pour les astrophotographes.

Belle visiteuse :

C’est une évidence : les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui ont fasciné toutes les grandes civilisations. Comme aime à le rappeler Michel Ory, les comètes sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur les foules. Tout enfant, de tout pays, de toute culture, a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a aucun mal à les dessiner. Ces sujets de science sont devenus au fil du temps des éléments de la culture populaire :

La comète de 1577 au-dessus de Prague, dessin d’après une gravure. © Christine Sasiad

Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 12P/Pons-Brooks, qui va déroger à la règle. Rappelons que cette comète a été découverte en 1812 par Jean-Louis Pons et retrouvée en 1883 par William Robert Brooks. Elle repasse nous voir tous les 71 ans environ. Continuer la lecture

Au Mont Palomar, on a perdu trois étoiles !

C’est un mystère vieux de plus de 70 ans. En 1952, trois étoiles ont disparu en moins d’une heure sur des clichés réalisés au Mont Palomar.

Surprise dans le POSS :

En cette nuit du 19 juillet 1952, les astronomes du Mont Palomar s’affairent autour du télescope Samuel Oschin (1,22 m). Ils participent au Palomar Observatory Sky Survey (POSS1), un important relevé photographique du ciel nocturne commencé en 1949 qui prendra fin en 1958. À l’aide de plaques photographiques carrées de 14 pouces de côté (soit environ 35 centimètres), ils photographient chaque région du ciel deux fois. Une première fois avec une plaque sensible au rouge, la seconde fois avec une plaque sensible au bleu. C’est à l’époque la seule technique disponible pour enregistrer la couleur des objets célestes :

Où sont passées les trois étoiles ? © Palomar Observatory/Solano, et al

En comparant les deux plaques d’une même portion de ciel, les astronomes font une étrange découverte. Trois étoiles de magnitude 15 présentes sur une plaque sensible au rouge ne sont plus visibles sur la plaque suivante sensible au bleu. Continuer la lecture

D’étonnants piliers lumineux photographiés en Alaska

Au-dessus d’Anchorage, la plus grande ville d’Alaska, des piliers lumineux produits par des cristaux de glace ont fait leur apparition.

Un phénomène récent :

En Alaska, il n’y a pas que les aurores polaires qui illuminent la nuit. L’astrophotographe Todd Salat (Aurora Hunter) a photographié des piliers lumineux. Comme ils se produisent dans l’atmosphère, ces “light pillars” font partie de la famille des photométéores (du grec phôtόs « lumière » et meteôros « dans les airs ») :

À la différence des aurores boréales qui naissent de l’interaction entre le vent solaire et la haute atmosphère, c’est la pollution lumineuse qui est à l’origine de ces piliers. C’est pour cette raison qu’on observe ce phénomène seulement depuis quelques décennies. Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de février 2024

En ce mois de février 2024, je vous propose de profiter de quelques jolis rendez-vous célestes à l’aube ou au crépuscule.

L’Hexagone d’hiver :

Et si vous commenciez ce mois de février 2024 en découvrant l’Hexagone d’hiver en début de nuit ? Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 16 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 24 :

En février, l’Hexagone d’hiver est parfaitement visible en début de nuit. © Jimmy Westlake

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).

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Impressionnante image du cratère lunaire Aristarque

La haute résolution de la caméra qui équipe l’orbiteur lunaire LRO saisit d’incroyables paysages, comme ici le jeune cratère Aristarque.

La Lune en très gros plan :

Observer la Lune est à la portée de tous. C’est déjà possible avec une longue-vue, un instrument que je vous recommande car il est facile à utiliser. Il pourra vous servir à vous lancer dans la découverte d’une série de paysages lunaires à explorer. Mais aucun télescope ne vous montrera la surface de la Lune comme le fait LRO. Cette sonde d’environ 2 tonnes a été lancée en 2009 au cours de l’Année mondiale de l’astronomie. Elle orbite depuis à une altitude de 50 kilomètres au-dessus de la Lune :

La sonde LRO permet de photographier le sol lunaire en très haute résolution. © NASA

Elle étudie la surface lunaire de façon très détaillée grâce à sa caméra haute résolution LROC. Elle a même été capable de nous révéler les sites d’atterrissage d’Apollo. Continuer la lecture

NGC 1398, la somptueuse galaxie en forme d’œil

Galaxie de grand style, NGC 1398 est une somptueuse spirale barrée nichée dans la constellation australe du Fourneau.

Discrète merveille :

Pourquoi NGC 1398 a-t-elle le titre envié de galaxie de grand style ? Pour mériter cette appellation, une galaxie doit présenter des bras spiraux importants et nettement délimités. Et c’est bien le cas sur cette superbe image. Elle est l’œuvre de deux astrophotographes, Mike Selby et Mark Hanson. Pour la réaliser, ils ont utilisé un télescope robotisé de un mètre de diamètre installé au Chili (Observatorio El Sauce) :

NGC 1398 a été découverte par l’astronome allemand Wilhelm Tempel en 1861. Elle se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans le Fourneau. Cette constellation australe recèle d’autres merveilles comme les galaxies NGC 986 et NGC 1365. Continuer la lecture

Le télescope géant du Mont Palomar fête ses 75 ans

Il y a 75 ans, le 26 janvier 1949, le télescope géant du Mont Palomar (miroir de 5 mètres de diamètre) recevait sa première lumière. 

Le projet d’un visionnaire :

Le télescope de 5 mètres de diamètre du Mont Palomar doit beaucoup à George Ellery Hale (1868-1938). Cet astronome américain lança l’idée de la construction d’un télescope géant dans les années 1920.

L’astronome américain George Ellery Hale. © Palomar/Caltech

À l’époque, le plus grand télescope du monde (télescope Hooker de 2,5 mètres) se trouvait au Mont Wilson. Le projet de George Ellery Hale prit véritablement forme à partir de 1928 avec une subvention de 6 millions de dollars de la Fondation Rockefeller. Le miroir fut coulé et taillé entre 1933 et 1936.

Première tentative de coulage du miroir en 1934.© Palomar/Caltech

Pendant ce temps, Hale avait déniché le site idéal pour accueillir le futur télescope. Il se trouvait dans les montagnes au Nord du comté de San Diego, en Californie. À cette époque, le ciel nocturne y était particulièrement noir. Continuer la lecture

On a retrouvé un morceau de l’astéroïde 2024 BX1

Un premier morceau de l’astéroïde 2024 BX1 a été récupéré, un peu plus de quatre jours après sa désintégration au-dessus de l’Allemagne. 

Un bolide dans le ciel allemand :

Le spectacle a été impressionnant dans le ciel de l’Allemagne ce dimanche 21 janvier 2024 avant l’aube. L’astéroïde 2024 BX1, un “caillou” d’un mètre de diamètre, s’est en effet désintégré dans la haute atmosphère. Comme le précise l’IMO, le bolide a été particulièrement brillant, puisqu’il a atteint une magnitude de -22 ! À titre de comparaison, la Pleine Lune affiche une magnitude de -13 et le Soleil de -27.

2024 BX1 avait été détecté quelques heures plus tôt par un spécialiste en la matière, le chasseur d’astéroïdes Krisztián Sárneczky. Ce dernier, qui n’en est pas à sa première détection, utilisait un télescope de 60 centimètres de l’observatoire Konkoly en Hongrie.

Sitôt l’alerte donnée, plusieurs observateurs se sont levés pour aller admirer et photographier la désintégration de l’astéroïde. Un spectacle visible en Allemagne et jusqu’en République tchèque. Continuer la lecture

La Grande éclipse américaine, l’événement 2024

Le 8 avril 2024, six planètes et une comète seront brièvement observables durant la phase totale de la Grande éclipse américaine.

Soleil noir en Amérique :

Au printemps 2024, six mois après une éclipse annulaire, l’Amérique va connaître sa seconde éclipse totale de Soleil en moins de dix ans. La précédente avait eu lieu le 21 août 2017. Le 8 avril 2024, un lundi comme le 21 août 2017, l’ombre de la Lune traversera le Mexique, l’Amérique du Nord et la province du Québec. En théorie, c’est au Texas que la météo devrait être la plus favorable. La carte suivante permet de visualiser la ligne de centralité. De part et d’autre, l’éclipse sera partielle, donc peu spectaculaire :

La plupart des regards scruteront l’aspect de la couronne solaire durant la phase totale d’une durée maximale de 4 minutes. Il ne sera pourtant pas inintéressant d’observer le reste du ciel. En effet, ce sont six planètes et la comète 12P/Pons-Broocks qui se joindront au Soleil éclipsé.  Continuer la lecture

Jones 1, la nébuleuse de la discrète Rebecca Jones

Dans Pégase, la nébuleuse planétaire Jones 1 fut découverte en 1941 par l’astronome Rebecca Jones en toute discrétion.

Découverte féminine :

Quand on cherche le nom de Rebecca Jones sur le Web, il est toujours associé à celui d’un astronome. On apprend qu’elle a par exemple travaillé avec l’astrophysicien Harlow Shapley sur les amas de galaxies. On la retrouve également aux côtés de Richard M. Emberson pour la découverte de la nébuleuse planétaire JnEr 1. Cette astronome américaine (décédée en 1966) a semble-t-il fait une carrière discrète dans l’ombre de plusieurs hommes de science. Au point de n’avoir jamais rien publié sur sa découverte en 1941 de la nébuleuse planétaire Jones 1 :

La discrète nébuleuse Jones 1 se trouve dans la constellation de Pégase. © DeepLAB

Lorsqu’elle repère cette nébuleuse sur une plaque photographique de la région de Pégase, elle se contente d’en informer l’astronome Rudolph Minkowski. Aucune publication ne paraît sur ce nouvel objet céleste, au point qu’en 1949 deux astronomes s’attribuent sa (re) découverte. Il faudra l’intervention de Rudolph Minkowski pour rétablir la vérité. Jones 1 prend alors son nom officiel.    Continuer la lecture

La comète 12P/Pons-Brooks s’offre un croissant

Traversant la constellation du Cygne en ce début d’année, la comète 12P/Pons-Brooks a croisé NGC 6888, la Nébuleuse du Croissant.

Comète franco-américaine :

La comète 12P/Pons- Brooks (dénichée le 12 juillet 1812) est l’une des nombreuses trouvailles de Jean-Louis Pons. Issu d’une famille modeste, Pons est entré comme concierge à l’Observatoire de Marseille en 1789. Analphabète mais passionné d’astronomie, il découvre sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Parallèlement, il suit des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre d’être le premier à repérer 37 astres chevelus en 26 ans !

la comète 12P/Pons-Brooks photographiée le 18 novembre 2023. © Rok Palcic

Cette comète a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture

Mars Express : vingt ans en orbite martienne !

L’orbiteur européen Mars Express nous offre une superbe image pour fêter deux décennies en orbite autour de la Planète rouge.

Longévité record :

Les sondes qui ont survolé la Planète rouge depuis Mariner 4 en 1965 sont nombreuses. Parmi elles, l’orbiteur européen Mars Express tient une place tout à fait honorable. Lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003, Mars Express se satellise 6 mois plus tard autour de la Planète rouge. Vingt années se sont écoulées depuis et la sonde poursuit toujours son travail. Elle cartographie les reliefs, étudie l’évolution des calottes polaires, analyse l’atmosphère et son interaction avec le vent solaire. Pour fêter comme il se doit cet anniversaire, les ingénieurs de l’ESA ont présenté cette très belle image :

Image composite de la planète Mars réalisée à partir de 90 clichés pris par la sonde européenne Mars Express en orbite depuis 20 ans. © ESA

Ce cliché a été obtenu en assemblant 90 prises de vues réalisées depuis des altitudes allant de 4.000 à 10.000 km. La grande cicatrice bleue correspond à Valles Marineris. Il s’agit d’un gigantesque canyon (le plus grand du Système solaire) qui s’étire sur 4.000 km. Rappelons que de son côté la sonde américaine MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) est en orbite martienne depuis le 10 mars 2006. Les sondes martiennes nous permettent d’étudier la Planète rouge même lorsqu’elle est très éloignée de la Terre comme c’est le cas actuellement. Pour observer Mars avec nos télescopes terrestres, il nous faudra attendre la prochaine opposition en janvier 2025.

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Célèbre astronome tchèque, Luboš Kohoutek est décédé

Bien connu pour avoir découvert la Grande comète de 1973, l’astronome tchèque Luboš Kohoutek nous a quittés le 30 décembre 2023.

Découvreur d’astéroïdes et de comètes :

Luboš Kohoutek est né le 29 janvier 1935 en Tchécoslovaquie. Il s’intéresse au cosmos durant ses études secondaires, devenant l’un des plus jeunes membres de la Société Astronomique Tchèque. Dans les années 1950, il suit un cursus universitaire en mathématiques et physique. Il se consacre parallèlement à l’observation des étoiles filantes et publie à ce sujet des articles remarqués. À la fin de ses études, il intègre l’Académie tchèque des sciences. Il publie en 1967 le Catalogue of Galactic Planetary Nebulae avec l’astronome Luboš Perek :

L’astronome tchèque Luboš Kohoutek recevant le Prix Nušl en 2010. © Miloš Podařil

Fuyant le Printemps de Prague l’année suivante, Luboš Kohoutek se réfugie en Allemagne où il obtient un poste à l’Observatoire de Hambourg. Pour traquer comètes et astéroïdes, il sera amené à passer de nombreuses nuits à l’Observatoire de la Silla jusqu’à sa retraite en 2001. Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2024

Ce mois de janvier 2024 va nous permettre d’observer quelques merveilles du ciel d’hiver ainsi que le ballet des satellites de Jupiter.

Le froid, ennemi de l’astronome :

En ce mois de janvier 2024, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :

Le froid ne doit pas gâcher vos observations nocturnes. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici maintenant quelques phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh