Le moulin de Puimichel sous les étoiles

Très photogénique, le moulin de Puimichel fait un excellent premier plan pour une image nocturne avec la Voie lactée.
Village perché :

Si vous vous rendez à Puimichel, ne manquez pas le joli moulin à vent. Dans ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence, on y a fabriqué de la farine jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Laissé à l’abandon depuis, il avait besoin d’une bonne restauration. C’est chose faite : il vient de retrouver ses ailes à barreaux. C’est là-dessus que le meunier installait la toile qui allait assurer une bonne prise au vent. Début juillet 2024, juste après le retrait des échafaudages, j’ai photographié le moulin à la tombée de la nuit :

L’image a été réalisée avec un boîtier Nikon D7100, un objectif de 14 millimètres de focale et une pose unique de 30 secondes à 3200 iso. La Voie lactée semble plonger en direction du moulin. À sa droite, on reconnaît les étoiles de la constellation du Scorpion et la supergéante rouge Antarès. Notez que Puimichel est un village dédié à l’astronomie, puisqu’on y compte pas moins de six coupoles, dont celle qui abrite le plus gros télescope d’Europe accessible au public.

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Tautavel, un rendez-vous astronomique en Occitanie

Connue par les amateurs de préhistoire, la commune de Tautavel accueille aussi un festival qui met à l’honneur l’astronomie en Occitanie.

Site préhistorique… :

Dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago. Ce site est mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. En 1971, l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert des fragments de crâne humain dans une grotte perchée :

Datant d’environ 450.000 ans, les restes de cet Homo heidelbergensis (que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel) ont fait la notoriété du village.

… et festival renommé :

Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable. La commune accueille chaque été un festival d’astronomie dont c’était la 17ème édition cette année. Cet événement est porté depuis sa création par Cyril Calvet. Astronome amateur, il est également le Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée. Pour organiser ce festival, il est entouré d’une fidèle équipe de bénévoles :

Le festival de Tautavel est l’occasion de présenter l’astronomie au public. © Cyril Calvet

Expositions, stands, observations du Soleil et séances de planétarium rythment les quatre jours de festival. Preuve du dynamisme et de la renommée de ce rendez-vous astronomique, la venue de Sylvie Vauclair. L’astrophysicienne a présenté une conférence intitulée “La naissance des éléments, du Big-Bang à la Terre” :

Conférence de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce sont surtout les nuits d’observation qui régalent les visiteurs. Paires de jumelles, lunettes et télescopes pointent amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies et planètes. À travers les instruments apportés par les astronomes amateurs, chacun peut ainsi découvrir quelques joyaux du ciel d’été :

Les astronomes amateurs font découvrir le ciel nocturne. © Jean-Baptiste Feldmann

Et pendant que Raymond Sadin conte le ciel mythologique, les étoiles filantes traversent la nuit étoilée en silence, pour le bonheur de tous :

Le ciel mythologique passionne petits et grands. © Jean-Baptiste Feldmann
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Éphémérides : le ciel du mois d’août 2024

Le maximum de l’essaim des Perséides et l’occultation de Saturne par la Lune seront quelques-uns des temps forts de ce mois d’août 2024.

Saturne en vedette :

Août 2024 met Saturne à l’honneur, comme durant l’été 2023. Après l’opposition il y a un an, c’est une occultation de la planète aux anneaux par la Lune qui nous attend. Le 21 août, peu après cinq heures du matin heure locale, un petit télescope montrera Saturne collée contre le globe lunaire (simulation Stellarium) :

Voir disparaître cette planète (dont les anneaux se referment lentement) sera sans nul doute un moment inoubliable. Ce spectacle avait déjà été observé en Argentine le 31 mai dernier. Notez que ce 21 août, il fera jour au moment de l’émersion de Saturne vers 6h30, ne ratez pas l’immersion une heure avant ! Autre spectacle céleste ce mois-ci, les traditionnelles étoiles filantes des Perséides, dont le maximum a lieu neuf jours plus tôt. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois d’août 2024

Découverte : le réfracteur géant de Serge Deconihout

Serge Deconihout possède l’un des plus grands réfracteurs amateurs au monde. Rencontre avec un passionné.

Aventure provençale :

Serge Deconihout a posé ses valises au pied du petit village de Puimichel en 1991. Délaissant la région parisienne où il travaillait dans le secteur “études et prototypes” en aéronautique militaire, il est venu s’installer avec femme et enfants dans ce joli coin de Provence pour lancer son entreprise de mécanique astronomique. Pendant vingt-sept ans, sa société Valmeca a conçu des montures pour télescopes.

Le télescope de 0,6 mètre de l’Observatoire des Makes sur l’Île de La Réunion est l’une des nombreuses réalisations de la société Valmeca.© JohanneA974

Difficile de tous les énumérer, mais on en retrouve à La Réunion (un télescope de 1,2 mètre et deux de 0,6 mètre pour l’Observatoire des Makes), au Maroc (0,6 mètre pour l’OUCA), en Allemagne (0,6 mètre pour l’Université de Tübingen), en France (0,6 mètre pour le Centre d’Astronomie de Saint-Michel-l’Observatoire)… Signalons également deux télescopes de 0,6 mètre en Suisse, l’un pour l’OFXB (ainsi qu’un coronographe de 150 millimètres), et l’autre (utilisé par Michel Ory) à l’Observatoire Astronomique Jurassien. Il a enfin réalisé les instruments TAROT et ROSACE, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour de prestigieux observatoires professionnels comme le VLT, le CFHT ou encore le KPNO.

L’observatoire de Serge Deconihout comporte deux coupoles. La première abrite un réfracteur de 43,5 cm, la seconde un télescope de 75 cm. © Jean-Baptiste Feldmann

En 2011, Serge Deconihout s’est lancé dans une autre aventure : réaliser son propre observatoire et l’équiper d’instruments exceptionnels. Continuer la lecture de Découverte : le réfracteur géant de Serge Deconihout

La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été

Surnommée Trifide ou nébuleuse du Trèfle, Messier 20 est une merveille céleste nichée dans la constellation du Sagittaire.

Une nébuleuse incontournable :

Depuis sa découverte en juin 1764 par Charles Messier, la nébuleuse du Trèfle fascine les amoureux du ciel nocturne. L’astronome français, qui la classa en vingtième position dans son célèbre catalogue, ne remarqua pas sa forme si particulière. Le mérite en revint à John Herschel soixante ans plus tard. Il constata que des chenaux sombres semblaient diviser la nébuleuse en trois et lui donna alors le nom de Trifide. Cette forme de trèfle est évidente sur les photographies de Messier 20 :

Outre la beauté qu’elles procurent à cette nébuleuse, les couleurs nous donnent également des informations scientifiques. La zone bleutée correspond à une nébuleuse par réflexion, dans laquelle la poussière diffuse la lumière de jeunes étoiles. Le rouge est typique des nébuleuses en émission, où l’hydrogène ionisé par le rayonnement stellaire produit cette coloration. Quant aux sillons sombres, aucune étoile n’y est encore née pour faire briller le gaz et la poussière qui les composent.  Continuer la lecture de La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été

Des astronomes amateurs traquent les astéroïdes

En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes. 

Faire œuvre utile :

Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :

Vue d’artiste d’un astéroïde double, (90) Antiope. © ESO

Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :

Principe d’une occultation d’étoile par un petit astéroïde. La courbe de lumière et ses oscillations sont représentées en rouge. Crédit : Observatoire de Paris, Lesia

Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture de Des astronomes amateurs traquent les astéroïdes

Puimichel, paradis des amoureux du ciel nocturne

Puimichel accueille depuis plusieurs décennies le plus gros télescope d’Europe accessible aux simples curieux comme aux passionnés.

Provence étoilée :

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Puimichel se dresse fièrement au-dessus des champs de lavande. Les visiteurs qui gravissent les ruelles de ce village construit en escalier ne manquent pas de faire un détour par son église Notre-Dame-du-Serre, sa chapelle Saint-Elzéard ou encore son moulin à vent joliment restauré. Les points de vue y sont nombreux pour admirer les champs de lavande alentours :

Carte postale provençale : lavande et ciel bleu à Puimichel. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais cette cité provençale possède également de nombreuses coupoles astronomiques. Leurs dômes blancs se détachent sur un ciel presque toujours bleu, condition indispensable pour pouvoir admirer les étoiles une fois le Soleil couché :

Des coupoles apparaissent au détour du chemin. © Jean-Baptiste Feldmann

Dans ce joli coin de Provence, la météo est particulièrement propice aux activités astronomiques. Une qualité du ciel qui suffit à justifier la présence de l’Observatoire de Haute-Provence à une trentaine de kilomètres. Si les coupoles de Forcalquier s’adressent aux professionnels, celles de Puimichel ont été érigées par et pour les astronomes amateurs. Une incroyable aventure qui a commencé il y a plus de quarante ans …

Le joli moulin de Puimichel sous les étoiles. © Jean-Baptiste Feldmann

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Festival de nuages noctiluques depuis le Beaujolais

Surprise en fin de nuit depuis mon site d’observation dans le Beaujolais : des nuages noctiluques m’ont offert un magnifique spectacle.

Nuages lumineux :

Le ciel du Beaujolais n’a pas été très généreux en belles nuits depuis le début de l’année. Je profite donc de la moindre éclaircie pour observer les spectacles célestes. Cette nuit, j’ai pu sortir le télescope pour observer Saturne à partir de trois heures du matin. Les anneaux de la planète se referment lentement, ce qui donne à la planète gazeuse géante un aspect inhabituel.  Quand le ciel a commencé à s’éclaircir vers quatre heures trente, j’ai immédiatement remarqué une bande de nuages noctiluques. Je n’en avais encore jamais vu avec une telle intensité, un vrai régal !

Cette image a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200, un objectif 18-105 mm et 1 seconde de pose à 400 iso. Rappelons que les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires.

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Cérès : observez la planète naine dans le Sagittaire

Cérès passe à l’opposition en ce début de juillet 2024. C’est donc la meilleure période pour repérer la plus petite planète naine connue.

Un astéroïde devenu planète naine :

Cérès a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. Elle porte le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. C’est en 2006 que l’Union astronomique internationale a reclassé Cérès (considérée alors comme un astéroïde) dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton).

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet, elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré ce corps céleste de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018.

Du côté du Sagittaire :

La magnitude de Cérès (un corps aussi sombre que l’asphalte) varie de9,3 à 6,7 lors du passage au périhélie (tous les 15 mois environ). Cette année, la planète naine est passée à l’opposition le 5 juillet avec une magnitude de 7,3. Une paire de jumelles ou une longue-vue suffisent donc pour la repérer. Visible comme un petit point lumineux, la planète naine se distingue des étoiles par son déplacement au fil des nuits :

Le 8 juillet, Cérès se trouve à 0,5° degré apparent au Nord de l’étoile Ascella (ou Zeta Sagittarii, magnitude 2,6). Une application comme Stellarium pourra vous être utile pour repérer la planète naine les nuits suivantes.

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Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2024

En juillet 2024, six planètes ont rendez-vous avec la Lune, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.

Vision amplifiée :

La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :

Les jumelles, l’instrument idéal pour admirer le ciel nocturne. © Jean-Baptiste Feldmann

En juillet 2024, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellarium pourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2024

La France sous les nuages… noctiluques

Les nuages noctiluques ont fait leur apparition en France la nuit dernière, pour le plus grand plaisir des photographes.

Nuages lumineux :

Cela faisait quelques nuits que les observateurs les guettaient en France. Signalés dans le Nord de l’Europe au moment du solstice, les nuages noctiluques ont été observés la nuit dernière depuis l’Hexagone. L’alerte a été donnée en fin de soirée sur les réseaux sociaux, comme par exemple La Chaîne Astro. Les photographes qui avaient un ciel dégagé ont pu immortaliser ces curieux nuages lumineux. Encore un joli spectacle céleste, quelques semaines après l’apparition d’aurores boréales :

Les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires.

Pourquoi de tels nuages apparaissent-ils depuis un peu plus d’un siècle et pourquoi de plus en plus tôt certaines années ? Les scientifiques ont encore du mal à répondre à ces questions. Ils ont cependant remarqué que le phénomène s’amplifie avec le réchauffement climatique. Les traînées de condensation laissées par les avions ont peut-être aussi leur part de responsabilité.

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Dans la Vierge, l’énigme des galaxies jumelles

L’immense amas de galaxies niché dans la Vierge compte d’étranges spécimens, comme par exemple les jumelles de NGC 4411.

Une constellation difficile à visualiser :

Coincée entre le Lion à l’Ouest et la Balance à l’Est, la Vierge a une forme peu évocatrice. Cette grande constellation (la plus étendue après l’Hydre), n’évoque guère les grandes déesses de l’Antiquité qui y sont associées. Heureusement que sa plus brillante étoile, Spica, est facilement repérable. C’est au printemps que la constellation s’admire une fois la nuit tombée :

La constellation de la Vierge et ses voisines. © Jean-Baptiste Feldmann

L’astronome Charles Messier fut le premier à y repérer des galaxies qu’il consigna dans son célèbre catalogue. Depuis plus de deux siècles, les progrès en matière d’imagerie astronomique ne cessent de nous révéler des détails dans cette fascinante portion de ciel. Continuer la lecture de Dans la Vierge, l’énigme des galaxies jumelles

La comète 13P/Olbers revient nous rendre visite

Malgré les courtes nuits estivales, les astronomes suivent avec intérêt le retour d’une belle voyageuse, la comète 13P/Olbers.

Cousine de Halley :

Les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui continuent de nous fasciner. Pour Michel Ory, elles sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur le grand public. Tout enfant a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a d’ailleurs aucun mal à les dessiner. Au fil du temps, ces sujets de science sont devenus des éléments de la culture populaire :

Observation d’une belle comète (ici Neowise en juillet 2020). © Jean-Baptiste Feldmann

Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 13P/Olbers, qui va déroger à la règle. Cette comète a été découverte en 1815 par l’astronome allemand Heinrich Olbers. Comme sa mythique cousine 1P/Halley, elle repasse nous voir en moyenne tous les 75 ans. Elle a été retrouvée en août 2023 par Alan Hale (co-découvreur de la grande comète de 1997).

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Saturne : admirez la fermeture des anneaux !

Fin juin, les anneaux de Saturne se referment à leur maximum pour cette année. Un spectacle étonnant à ne pas manquer !

Des anneaux vus par la tranche :

Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de 1 km et s’étendent jusqu’à 300 000 km de la planète :

En raison de l’inclinaison du plan équatorial de la planète, l’aspect des anneaux change au cours d’une révolution de Saturne autour du Soleil (en un peu moins de 30 ans). Lors des solstices saturniens (comme en octobre 2017), les anneaux sont vus de la Terre avec un angle maximal de 26° 44′. Au moment des équinoxes saturniens (le prochain se produit en mars 2025), les anneaux sont visibles par la tranche.

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Les nuages noctiluques s’invitent pour le solstice

Comme on pouvait s’y attendre à l’approche du solstice d’été dans l’hémisphère Nord, des nuages noctiluques ont fait leur apparition.

Étranges nuages :

Il se passe chaque été quelque chose d’étrange et de merveilleux dans le ciel au-dessus des pôles terrestres. Des nuages de très haute altitude prennent une couleur d’un bleu électrique alors que le Soleil est passé depuis longtemps sous l’horizon :

Les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires. La vidéo ci-dessus nous montre l’activité de ces nuages saisie en 2007 par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere). Continuer la lecture de Les nuages noctiluques s’invitent pour le solstice

Jupiter : l’âge de la Grande Tache rouge remis en cause

Une récente étude révèle que la Grande Tache rouge serait visible depuis 1831 sur Jupiter, et non pas depuis 1665 comme on le pensait. 

Anticyclone géant :

C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur pourrait s’expliquer par l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface :

Jupiter avec la GTR et le satellite Europe le 16 août 2023. © Tom Williams

On a toujours pensé que la découverte de la GTR était l’œuvre de Jean-Dominique Cassini en 1665. Une étude récente (The Origin of Jupiter’s Great Red Spot) révèle que ce n’est pas la GTR qu’observait en réalité l’astronome français, mais une autre formation atmosphérique. Continuer la lecture de Jupiter : l’âge de la Grande Tache rouge remis en cause

Dix millions d’étoiles scintillent dans Oméga du Centaure

Il est considéré comme le plus grand amas globulaire de la Voie lactée. Mais Oméga du Centaure en est-il vraiment un ?

Une pelote de 10 millions d’étoiles :

Il y a dans la constellation australe du Centaure un objet céleste qui ne laisse personne indifférent. Âgé d’environ 12 milliards d’années, NGC 5139 se situe à 17.000 années-lumière de nous. Son nom, Omega Centauri, fait penser à celui d’une étoile. C’est en effet ce que crut Edmond Halley quand il l’observa en 1677. Quelques décennies plus tard, John Herschel corrigea cette erreur. À première vue, il s’agit d’un amas globulaire constitué de 10 millions d’étoiles. Elles tiennent dans un volume apparent équivalent à celui de la Pleine Lune. Un spectacle que nous révèle cette somptueuse image de l’astrophotographe Paul Mayo :

Pourtant, ce statut d’amas globulaire est remis en cause depuis quelques années. Plusieurs indices laissent penser que NGC 5139 est en réalité le noyau d’une ancienne galaxie. Continuer la lecture de Dix millions d’étoiles scintillent dans Oméga du Centaure

On The Moon Again : ce week-end, demandez la Lune !

Pour cette sixième édition de “On The Moon Again”, des centaines de télescopes vont vous permettre de (re) découvrir la Lune.

La Lune pour tous :

Vous souvenez-vous de la première édition de “On The Moon Again” ? C’était en juillet 2019, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Premier Homme sur la Lune. Des astronomes amateurs avaient installé leurs télescopes dans les rues pour offrir la Lune aux passants. Un peu partout sur Terre, des yeux émerveillés avaient découvert la froide beauté de la Mer de la Tranquillité, là même où Neil Armstrong avait posé le pied :

Il n’y a pas d’âge pour admirer la Lune et ses cratères ! © Jean-Baptiste Feldmann

Le rendez-vous est désormais incontournable. Chaque année, plusieurs centaines de points d’observation permettent d’admirer notre satellite naturel. L’édition 2024 se déroule les 14, 15 et 16 juin. Le site de “On The Moon Again” (voir ici) vous permettra de trouver un point d’observation près de chez vous. Continuer la lecture de On The Moon Again : ce week-end, demandez la Lune !

Spectaculaire agonie cosmique dans la Poupe

WR8 est l’un des quelques objets astronomiques particulièrement surprenants que l’on trouve dans la constellation de la Poupe.

Constellation australe :

Si vous êtes astrophotographe et que vous cherchez de l’exotisme, visez la Poupe. Cette constellation australe cache en effet quelques perles rares. On y trouve par exemple CG4, le globule qui semble se jeter sur une galaxie. Autre curiosité, la nébuleuse de la Calebasse, symbole de la transition entre une étoile géante rouge et une nébuleuse planétaire. Cette fois, l’astrophotographe Martin Pugh nous dévoile un objet encore plus exotique :

Il s’agit de WR8, une étoile de type Wolf-Rayet. Ces astres portent les noms de Charles Wolf et Georges Rayet, deux astronomes de l’Observatoire de Paris. Ils ont observé pour la première fois des étoiles de ce type en 1867. Continuer la lecture de Spectaculaire agonie cosmique dans la Poupe

Zoom sur Messier 83, la flamboyante galaxie de l’Hydre

Dans la queue de l’Hydre, le fabuleux serpent de la mythologie, brille la superbe galaxie spirale Messier 83, visible de l’hémisphère Sud.

Une constellation toute en longueur :

L’Hydre est la plus longue des 88 constellations qui peuplent le ciel nocturne. Sa tête se situe juste en-dessous du Cancer, entre Sirius et le Lion. La queue, invisible sous nos latitudes, frôle le Centaure. Et c’est bien dommage, car c’est par là qu’il faut chercher Messier 83. Cette galaxie spirale intermédiaire vue de face se trouve à environ 15,2 millions d’années-lumière de la Voie lactée. Elle ressemble beaucoup à la galaxie du Moulinet, M101. C’est pour cette raison que M83 est parfois appelée la galaxie australe du Moulinet. Elle a été découverte en 1752 par Nicolas-Louis de Lacaille. La même année, cet astronome français dénichait également la célèbre nébuleuse de la Carène.

C’est dans la queue de l’Hydre qu’il faut chercher Messier 83. En haut, la constellation représentée dans l’Urania’s Mirror (1824).

En 2014, le télescope spatial Hubble avait photographié cette galaxie. Difficile pour le plus performant télescope de l’époque de ne pas immortaliser cette vedette céleste. Continuer la lecture de Zoom sur Messier 83, la flamboyante galaxie de l’Hydre

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh