Cinq jours après la désintégration de l’astéroïde 2023 CX1, les volontaires ramassent encore des météorites en Normandie.
Pluie de cailloux célestes :
Déjà onze météorites ! C’est le joli butin récupéré à ce jour par les volontaires du programme de sciences participatives Vigie-Ciel. Tout a commencé le 13 février vers quatre heures du matin. Un petit astéroïde surnommé 2023 CX1 (de 1,5 tonne pour un mètre de diamètre) a explosé au-dessus de la Manche dans un grand flash lumineux. Sa détection quelques heures plus tôt avait permis de donner l’alerte. Les passionnés ont ainsi pu immortaliser sa désintégration, comme par exemple Josselin Desmars depuis Paris :
Dans un premier temps, on a pensé que les fragments de 2023 CX1 finiraient au fond de la Manche. Mais des calculs plus précis ont montré que des morceaux auraient pu toucher le sol entre Dieppe et Doudeville. Il n’en fallait pas plus pour mobiliser les volontaires de Vigie-Ciel !
Le photographe Jean-François Gely a passé une nuit au pied des antennes du radiotélescope du Pic de Bure dans le massif du Dévoluy.
Des radiotélescopes en montagne :
Les amateurs de randonnées dans les Hautes-Alpes connaissent bien le Pic de Bure. Avec 2.709 mètres d’altitude, il est le troisième sommet du massif du Dévoluy. En période estivale, il est relativement aisé de s’y rendre. On y aperçoit d’étranges antennes paraboliques appartenant à l’IRAM, l’Institut de Radio Astronomie Millimétrique :
C’est sur le plateau de Bure qu’est développé le projet NOEMA, un réseau de 12 antennes de 15 mètres de diamètre. Chacune est équipée d’un système de réception particulièrement performant. La synthèse par interférométrie des informations reçues par ces antennes est destinée à étudier les régions les plus reculées de l’Univers. Continuer la lecture de Nuit hivernale sous les antennes du Pic de Bure→
La comète C/2022 E3 (ZTF) passe le week-end à proximité de la planète Mars, un spectacle réservé aux astrophotographes avertis.
Rencontre céleste :
N’espérez plus trop voir la comète ZTF avec une paire de jumelles car elle s’éloigne de nous. Il faut un télescope sous un ciel dénué de pollution lumineuse pour apercevoir cette visiteuse hivernale. C’est à ce prix qu’on peut admirer ses rapprochements apparents avec d’autres objets célestes. Après sa rencontre avec la comète C/2022 U2 (ATLAS) le 6 février dernier, ZTF a rendez-vous avec la planète Mars beaucoup plus brillante qui lui vole la vedette. C’est l’astrophotographe Michael Mattiazzo (qu’on peut suivre sur Twitter) qui a immortalisé cette rencontre :
Mars a une magnitude de 0 alors que la comète est à 6,7 selon le site COBS. Pourtant, la Planète rouge se trouve à 140 millions de kilomètres, deux fois plus loin que l’astre chevelu. Si la comète est si peu lumineuse, c’est parce qu’elle est beaucoup plus petite (quelques kilomètres pour son noyau contre 6.800 kilomètres pour la planète).
Les deux plus brillantes planètes du Système solaire préparent leur prochain rendez-vous, un spectacle visible même en pleine ville.
Ballet planétaire :
Si l’observation de la comète ZTF n’a été possible qu’avec un télescope, il en ira tout autrement du prochain rendez-vous planétaire. Une nouvelle fois, Jupiter (la planète qui compte désormais le plus de lunes) et Vénus vont se croiser dans le ciel. Le spectacle se produit en moyenne une fois par an, mais l’écart apparent entre les deux astres n’est pas toujours le même. En 2015, nous avions pu assister à l’un des rendez-vous les plus spectaculaires (22 minutes d’arc entre les deux astres) :
Le Soleil montre actuellement de belles taches que j’ai pu photographier ce matin sans filtre juste après son lever.
Un nouveau cycle riche en taches :
Les taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface du Soleil. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Depuis décembre 2019, date à laquelle on a assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil, nous sommes dans un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. L’activité de ce nouveau cycle se révèle beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. Ce matin 8 février, j’ai pu photographier quelques-unes des taches visibles actuellement :
J’ai profité d’une épaisse couche de brouillard à l’horizon pour réaliser une image sans filtre avec mon boîtier Panasonic FZ82. Une pose de 1/2.000e de seconde et le zoom au maximum (1.200 millimètres) ont été suffisants pour visualiser les taches du jour. Continuer la lecture de Taches solaires visibles au lever du Soleil→
En s’éloignant de nous, la comète ZTF fait de belles rencontres. Cette nuit, c’était avec un autre astre chevelu, C/2022 U2 (ATLAS).
Malgré la Lune :
Si vous voulez repérer la comète ZTF en ce moment, il faut vous armer de patience. Deux jours après la Pleine Lune, notre satellite naturel est en effet toujours aussi lumineux. Et observer une comète au télescope dans ces conditions nécessite une bonne dose de ténacité. Sans se soucier du lampadaire lunaire, C/2022 E3 (ZTF) poursuit sa trajectoire au milieu des étoiles. Après avoir glissé entre les deux Ourses, elle passait hier soir à proximité de Capella, la plus brillante étoile du Cocher. Mais elle avait également rendez-vous avec un autre astre chevelu, C/2022 U2 (ATLAS) :
Regardez bien le centre de la très belle galaxie NGC 1300 : on y voit une spirale de gaz et d’étoiles d’environ 3.000 années-lumière.
Une superbe galaxie spirale barrée :
L’astronome britannique John Herschel a découvert NGC 1300 au début du XIXe siècle. Il était alors loin de se douter qu’il venait de dénicher la plus belle galaxie spirale barrée. Contrairement aux spirales normales, les spirales barrées ont des bras qui ne sont pas reliés au centre, mais à une barre d’étoiles. Le noyau de la galaxie se trouve au milieu de cette barre. Cette description saute aux yeux sur cette superbe image de NGC 1300 obtenue à l’aide du télescope Hubble :
La seconde Pleine Lune de l’année se couche le 6 février derrière quelques-uns des villages qui composent la petite Toscane Beaujolaise.
Un petit coin d’Italie :
Le sud du Beaujolais a des allures de Toscane. Quittez Villefranche-sur-Saône direction Ouest, et vous vous retrouvez dans un paysage qui rappelle la patrie de Léonard de Vinci. Des collines couvertes de vigne laissent régulièrement la place à de beaux villages aux murs couleur ocre, les Pierres Dorées. Ne manquez pas de passer par Oingt, village du 12e siècle, classé parmi les plus beaux de France. Sur votre route, vous découvrirez de nombreux châteaux, comme celui de Montmelas. Sans oublier de jolies chapelles, comme celles de Saint-Joseph ou Saint-Bonnet. Ce 6 février, la seconde Pleine Lune de l’année se couchait après le lever du jour :
Cette Pleine Lune de l’Amour (8 jours avant la Saint-Valentin) était pratiquement aussi éloignée que celle de janvier (405.000 kilomètres). Après une nuit de tempête, le vent s’était un peu calmé mais les nuages faisaient encore la course au-dessus des monts du Beaujolais. Image réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82.
Une étonnante photo réalisée en fin de journée nous révèle le mont Rainier avec son ombre projetée sur les nuages.
Stratovolcan américain :
Situé dans l’État de Washington à environ 90 kilomètres au Sud-Est de la ville de Seattle, le mont Rainier est un stratovolcan encore actif qui culmine à plus de 4.000 mètres d’altitude. Le Parc national qui l’entoure et dont la superficie avoisine les 956 km² est le cinquième parc américain depuis le 2 mars 1899, date de sa fondation. Comme il est encore préservé de la pollution lumineuse, ce parc attire les astronomes amateurs :
Au cours de ce mois de février 2023, nous allons pouvoir suivre la comète ZTF et admirer le beau rapprochement entre Jupiter et Vénus.
Jolie comète :
En 2020, nous avions eu la chance d’assister au passage de la belle comète Neowise. Beaucoup plus discrète, la comète ZTF (C/2022 E3) reste une jolie cible en ce mois de février 2023. Elle est réservée aux observateurs munis d’un télescope et aux astrophotographes aguerris. Comme le rappelle l’astronome Alan Hale, elle n’est pas assez brillante pour le grand public :
Pour suivre les déplacements de la comète ZTF, consultez les cartes proposées par Stelvision. Le mois de février 2023 compte d’autres rendez-vous astronomiques accessibles à tous et il serait dommage de ne pas en profiter ; en voici les principaux. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel de février 2023→
Victime du champ magnétique solaire, la longue queue de plasma de la comète ZTF s’est déconnectée avant de se reformer.
Queue sectionnée :
C’est un phénomène observé sur de nombreuses comètes : la queue de plasma se déconnecte parfois du noyau. Et C/2022 E3 (ZTF) n’a pas échappé pas à la règle. Ce spectacle a été immortalisé par plusieurs astrophotographes comme Adam Block le 21 janvier ou Scott Justis deux jours plus tard. On remarque immédiatement sur leurs images une rupture dans la queue bleutée :
La comète C/2022 E3 (ZTF) a passé le weekend entre les deux Ourses, la Grande et la Petite. Elle va se diriger en direction du Cocher.
Comète circumpolaire :
Avec son arrivée au milieu des Ourses (la Grande et la Petite), la comète ZTF est devenue circumpolaire. Cela signifie que depuis l’hémisphère Nord, elle est visible toute la nuit car très proche de l’étoile Polaire. Le photographe Petr Horálek a immortalisé la scène le 26 janvier :
De mon côté, après deux semaines nuageuses, le ciel s’est brièvement dégagé le 28 avant l’aube. J’ai pu enfin repérer l’astre chevelu : invisible à l’œil nu, la comète ressemble à une boule diffuse aux jumelles. J’en ai réalisé une image toute simple (pose unique de 15 secondes sans suivi à 3200 iso, avec un objectif de 50 millimètres ouvert à 2,8 et un boîtier Nikon D7100) :
Vous observez la jolie comète ZTF et vous souhaitez garder un souvenir de cet instant exceptionnel ? Il vous suffit de la dessiner !
Souvenir impérissable :
Si la météo veut bien vous permettre d’admirer la comète ZTF en ce début d’année, vous aurez envie d’en garder un souvenir. Tout le monde n’étant pas astrophotographe, vous pouvez choisir de dessiner ce que vous voyez. Prenez exemple sur Leonor Ana Hernandez : elle a choisi de croquer la comète aux jumelles et au télescope. Avec des jumelles 11X70 (grossissement de onze fois pour un diamètre de 70 millimètres) installées sur trépied, elle a pu représenter l’aspect général de la comète au milieu des étoiles du Dragon :
Pour détailler la chevelure autour du noyau de la comète, elle avait à sa disposition un gros télescope de 77 centimètres de diamètre. Mais rien n’empêche d’utiliser un télescope beaucoup plus petit comme celui-ci :
En Sicile, l’astrophotographe Dario Giannobile a capturé l’étonnant spectacle de la comète ZTF à côté du sommet de l’Etna enneigé.
Spectacle glacé :
On attendait les premières images de la comète ZTF au-dessus d’un beau paysage. C’est l’astrophotographe Dario Giannobile (voir son site internet) qui inaugure magnifiquement ce thème avec un cliché composite de l’astre chevelu et de l’Etna sous la neige. L’image, de toute beauté, a nécessité quelques efforts, largement récompensés par le résultat. Sur sa page Facebook, le photographe nous raconte cette nuit mémorable :
“Nous avons actuellement la chance de pouvoir assister au spectacle offert par la comète ZTF en transit près du pôle Nord céleste. Ce n’est pas facile de l’admirer, mais tout ce dont vous avez besoin, c’est de vous équiper d’une paire de jumelles. Avec un peu de patience, vous pourrez distinguer l’éclat de sa chevelure et de sa queue. Continuer la lecture de Spectacle étonnant : la comète ZTF et l’Etna enneigé→
De nombreuses images de la jolie comète C/2022 E3 (ZTF) circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Que nous montrent-elles ?
Comète photogénique :
Même si elle reste discrète (lire l’avis de l’astronome Alan Hale), la comète ZTF offre de belles images aux astrophotographes aguerris. Il suffit de consulter des pages comme ICQ Comet Observations ou SpaceWeather pour s’en convaincre. Mais que nous montrent ces images exactement ? C’est à partir d’un cliché réalisé par le spécialiste des comètes Michael Jäger que nous allons pouvoir comprendre ce qui se passe :
Sur les images grand champ, la queue de gaz de la comète C/2022 E3 (ZTF) s’étire sur des millions de kilomètres, un spectacle magnifique.
Appendice terrifiant :
Si vous demandez à quelqu’un de dessiner une comète, il l’affublera automatiquement d’une longue queue. Cet attribut étonnant a longtemps marqué l’imaginaire des Hommes. Dans les plus anciennes représentations, témoignant de l’effroi qu’elles suscitaient, les comètes avaient la forme d’épées, de sabres ou de glaives célestes :
Aujourd’hui, les astronomes observent les comètes sans crainte. Et la dernière venue, C/2022 E3 (ZTF), offre un joli spectacle aux astrophotographes. L’un d’entre eux a choisi de l’imager avec une courte focale pour en montrer toute l’étendue. Continuer la lecture de La comète ZTF s’étire sur 15 millions de kilomètres→
Alors que les médias s’emballent avec l’arrivée de la comète C/2022 E3 (ZTF), l’astronome Alan Hale nous rappelle ce qu’il en est exactement.
Un nom accroché au firmament :
Si vous aimez les astres chevelus, le nom d’Alan Hale (lire sa biographie en anglais) vous dit forcément quelque chose. Le 23 juillet 1995, cet astronome américain découvrait (indépendamment de l’amateur Thomas Bopp, décédé en 2018), la comète C/1995 O1. Celle qui devint la plus brillante comète du XXe siècle fut visible pendant 18 mois à l’œil nu, atteignant la magnitude -1 lors de son passage au périhélie en avril 1997 :
Les 22 et 23 janvier, nous auront droit à un joli rendez-vous planétaire : Vénus et Saturne se croiseront sur l’horizon Sud-Ouest.
Spectaculaire conjonction :
Ce week-end, le rendez-vous entre Vénus et Saturne s’annonce particulièrement intéressant. Souvenez-vous : le 21 décembre 2020, nous assistions à la Grande conjonction entre Jupiter et Saturne. À l’époque, l’écart apparent entre les deux planètes était de seulement 6 minutes d’arc (équivalent au 1/5e du diamètre apparent de la Lune). Dans la soirée du 22 janvier, l’écart entre Vénus et Saturne sera un peu plus grand, environ 10 minutes d’arc. Vingt-quatre heures plus tard, l’écart aura légèrement augmenté. Le spectacle sera observable au-dessus de l’horizon Sud-Ouest une heure après le coucher du Soleil :
La galaxie spirale NGC 7497 semble prisonnière d’un grand nuage de poussière, mais ce dernier est en réalité beaucoup plus proche.
Du côté de Pégase :
NGC 7497 se trouve à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque. La galaxie spirale est située dans le coin inférieur droit du célèbre Carré. C’est une région céleste que les amateurs qui arpentent régulièrement le ciel nocturne connaissent bien. Elle permet en effet de retrouver facilement la position de la grande galaxie d’Andromède toute proche (à l’Est du Carré) :
C’est une surprise : le nombre de taches du cycle en cours, qui permet de mesurer l’activité solaire, est bien plus élevé que prévu.
Un nouveau cycle très actif :
En décembre 2019, les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire (le 25e) dont le maximum est prévu pour 2025. Depuis, l’activité solaire (mesurée par le nombre de taches) s’est révélée beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. Ces taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region :
La plus ancienne observation avérée de ces zones sombres est chinoise et remonte à l’an -28. Sans instrument, les astronomes de l’empire du Milieu avaient sans doute noté que les plus grosses taches sont visibles à l’œil nu quand la lumière solaire est filtrée par un épais brouillard. Continuer la lecture de L’activité solaire est beaucoup plus intense que prévu→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh