Ce mardi 7 avril en début de soirée vous pourrez voir se lever la plus grosse Pleine Lune de l’année. Un joli spectacle qui nécessite quelques explications.
Lorsque le Soleil passera sous l’horizon ce soir, tournez vous dans la direction opposée. Vous découvrirez alors la Pleine Lune trônant au-dessus de l’horizon EST. Notre satellite naturel se situera à un peu moins de 358.000 km de nous et présentera alors un diamètre apparent supérieur à 33 minutes d’arc. Vous observerez alors la plus grosse Pleine Lune de l’année. Vous pouvez également immortaliser l’instant avec n’importe quel appareil photo (ou téléphone) en le laissant en mode automatique.
Attendue comme l’astre chevelu le plus brillant depuis deux décennies, la comète Atlas donne des signes de faiblesse ces dernières nuits.
Découverte fin 2019, la comète C/2019 Y4 (Atlas) était sur les lèvres de tous les astronomes. Sa taille démesurée (une chevelure de 720.000 kilomètres de diamètre le 24 mars et une queue de gaz et de poussière longue de 3,3 millions de kilomètres début avril) ainsi que l’augmentation régulière de sa luminosité laissaient espérer un beau spectacle. Avec une orbite très similaire à celle de la « grande comète de 1844 », C/2019 Y4 aurait même pu atteindre la luminosité de Vénus au mois de mai.
Le spectacle se poursuit au crépuscule. Vénus s’approche des Pléiades et hier soir l’ISS était de passage. Le tout au-dessus d’un cerisier en fleurs.
Sakura au Japon :
La floraison du cerisier a commencé. Au Japon c’est un événement incontournable, Sakura. C’est une spectacle qui s’étale sur plusieurs semaines. Il commence au sud de l’archipel dans l’île d’Okinawa début mars. Il s’achève deux mois plus tard sur l’île d’Hokkaido, 3.000 kilomètres au nord. Le Japon profite de cette éphémère décoration que nous offre Dame Nature pour organiser de nombreuses réjouissances (festivals, pique-niques…).
Avec le rapprochement actuel entre la planète Vénus et l’amas des Pléiades, la mécanique céleste nous donne un nouvel exemple de régularité.
La mécanique céleste a un côté réjouissant dans une période où toutes nos certitudes sont bouleversées par un virus. Ces deux images montrent exactement le même spectacle céleste. Le matériel a changé mais les protagonistes sont toujours les mêmes : Vénus et l’amas des Pléiades. Huit années séparent ces deux clichés que j’ai réalisés dans la soirée du 31 mars. Le premier en 2012, le second en 2020.
Ce mois d’avril 2020 va se vivre confiné. Depuis un jardin, un balcon ou une fenêtre, vous pourrez admirer quelques jolis phénomènes célestes.
Le mois d’avril risque fort de ressembler aux deux dernières semaines qui viennent de s’écouler. Confinement oblige en raison du coronavirus, il va falloir ruser pour observer le ciel nocturne. La situation ne sera pas la même entre l’observateur dans son jardin en zone rurale, loin de la pollution lumineuse, et celui qui n’a que les fenêtres de son appartement en ville. Les deux devraient cependant profiter d’une atmosphère plus transparente en raison du ralentissement de la vie économique.
Vous avez encore quelques soirs pour regarder passer l’ISS depuis une fenêtre ou votre balcon à condition d’être orienté vers l’OUEST où se trouve Vénus.
l’ISS (International Space Station) est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football et d’une masse de 400 tonnes qui passe régulièrement au-dessus de nos têtes. On peut l’admirer en France lorsque les survols se produisent en début ou en fin de nuit, le Soleil sous l’horizon éclairant ce Meccano géant.
Ce fut le cas au cours de la soirée du 23 mars : grâce aux prévisions du site Heavens-Above (un site que je vous recommande pour assister à de prochains transits depuis chez vous), j’avais remarqué un passage intéressant sous Vénus un peu avant 21 heures. Continuer la lecture de La station spatiale (ISS) du côté de Vénus→
C’est le même spectacle à chaque Équinoxe. Le ciel nordique s’embrase de magnifiques aurores polaires. Une coïncidence qu’on commence à expliquer.
Des aurores très lumineuses :
Comme d’autres, le photographe Matt Robinson en a fait l’expérience. La nuit de l’Équinoxe il a vu se déployer de magnifiques aurores depuis son site d’observation en Norvège. Le ciel n’était même pas encore noir que déjà de belles draperies lumineuses venaient tenir compagnie à Vénus au-dessus de l’horizon OUEST. Les connaisseurs auront même reconnu l’amas d’étoiles des Pléiades un peu plus haut que la brillante planète.
Ce mois de mars sera celui des rapprochements planétaires avec les duos Vénus-Uranus, Jupiter-Mars et Saturne-Mars, sans oublier de suivre Bételgeuse.
L’hiver s’éloigne doucement au cours de ce mois de mars. La période est propice aux observations du ciel profond avec encore de longues nuits noires. Profitez-en pour admirer aux jumelles la nébuleuse d’Orion ou encore les amas des Hyades et des Pléiades. Les plus chevronnés pourront même partir à la chasse de quelques objets plus exotiques en s’armant par exemple de l’excellent guide le ciel aux jumelles. Observez également Bételgeuse, l’étoile d’Orion dont l’éclat remonte lentement (lire à ce sujet Bételgeuse : sa luminosité repart à la hausse).
Avec l’instrument SPHERE, le Very Large Telescope vient de fournir l’image la plus précise jamais obtenue du troisième plus gros astéroïde, Pallas.
Un instrument à tout SPHERE :
L’instrument SPHERE (Spectro Polarimetric High contrast Exoplanet REsearch) est installé depuis mai 2014 sur le Very Large telescope de l’ESO. Il est conçu pour fournir directement des images des planètes extrasolaires ainsi que leurs caractéristiques spectrales et colorimétriques. C’est sous la responsabilité de l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble que cet instrument a été conçu par un consortium d’astronomes et d’ingénieurs européens.
Toujours aussi belles et imprévisibles, des aurores boréales d’une rare couleur bleue sont apparues le 18 février au-dessus de la Norvège.
Paradis pour chasseur d’aurores :
L’archipel des îles Lofoten au nord de la Norvège est un endroit très prisé des astrophotographes. C’est là qu’ils viennent admirer les aurores boréales. Ces draperies qui ondulent dans le ciel trahissent l’arrivée de particules solaires énergétiques. Ces dernières, après s’être frayées un passage entre les lignes du champ magnétique qui protège notre planète, viennent ioniser la haute atmosphère au niveau des pôles terrestres.
Ce mois de février sera l’occasion de suivre le retour de trois planètes dans le ciel de l’aube, alors qu’au crépuscule c’est Vénus qui étincelle.
Si tu observes en février, couvre-toi le bout du nez, pourrait être le dicton de ce second mois de l’année. Les températures encore fraîches sont compensées par des nuits qui commencent tôt et permettent d’admirer le ciel nocturne sans trop veiller, ce qui est appréciable en semaine. Chaque sortie crépusculaire sera l’occasion de surveiller Bételgeuse. Cette étoile supergéante rouge dans la constellation d’Orion a en effet perdu de son éclat depuis le mois de décembre. Va-t-elle retrouver sa luminosité passée ou exploser en supernova ? On pourra relire utilement l’interview donnée par l’astrophysicienne Sylvie Vauclair à ce sujet.
Voici quelques jolies observations pour lesquelles l’œil nu ou une paire de jumelles suffisent. N’oubliez pas d’utiliser l’excellente carte du ciel de Stelvision pour visualiser la position des astres en fonction de l’heure et de votre position géographique. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne en février 2020→
Tout juste mis en service, le télescope solaire Daniel K. Inouye nous offre de stupéfiantes images de la surface de notre étoile.
Le plus grand télescope solaire :
Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il pourrait bien révolutionner l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte également le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs.
Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température . Continuer la lecture de Fantastiques premières images pour le télescope solaire Inouye→
Rapprochement céleste particulièrement photogénique, voici la rencontre entre la comète C/2017 T2 et le double amas d’étoiles de Persée.
La comète C/2017 T2 a été découverte le 2 octobre 2017 à la magnitude 19,9 par le réseau de surveillance d’astéroïdes Pan-Starrs (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System) installé à Hawaii. Ce télescope a également déniché d’autres astres chevelus comme C/2014 Q1 ou encore C/2016 R2. C/2017 T2 ne laissera pas un souvenir impérissable puisque son éclat actuel la réserve aux possesseurs de très gros télescopes. Mais sa trajectoire la conduite à passer dans le même champ que le double amas de Persée.
Sujet d’actualité en raison de sa baisse de luminosité, l’étoile géante rouge Bételgeuse était déjà connue des Aborigènes australiens pour sa variabilité.
Un chasseur hivernal :
L’hiver est la saison idéale pour observer la célèbre constellation d’Orion. Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant. Dans la mythologie grecque le géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua (lire à ce sujet Pompéi : une mosaïque illustre le mythe d’Orion et du Scorpion). Orion et Scorpion furent alors placés aux deux extrémités du ciel pour ne jamais se rencontrer. L’un se couche quand l’autre se lève.
Le ballet des planètes, l’essaim des Quadrantides et une éclipse de Lune par la pénombre sont au programme de ce mois de janvier 2020.
En astronomie l’hiver est une saison peu appréciée en raison des basses températures qui peuvent parfois décourager les observateurs. Pourtant la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller très tard pour observer. D’autre part lorsque le ciel nocturne est dégagé il est particulièrement noir, ce qui n’est pas le cas en été. Je vous invite donc à mettre le nez dehors en ce mois de janvier et je vous renvoie vers les 5 conseils pour observer sans avoir froid.
Voici mes images les plus marquantes de cette année 2019 présentées dans CIELMANIA. Si vous avez raté certains clichés, c’est le moment de les découvrir.
Une nouvelle année s’achève. Douze mois pendant lesquels j’ai traqué les beautés du ciel nocturne pour les immortaliser. Des images réalisées avec du matériel simple qui ont fait chaque fois l’objet d’une présentation sur ce blog. La Lune y tient une grande place puisque c’est mon sujet photographique de prédilection. Levers, couchers, croissants, Pleines Lunes, notre satellite naturel se donne en spectacle tout au long de l’année.
Cette sélection est forcément subjective mais j’espère qu’elle vous plaira. À vous tous et toutes, fidèles lecteurs et lectrices du blog (n’oubliez pas que vous pouvez me suivre sur Facebook et Twitter), je souhaite une très belle année 2020. Qu’elle vous offre l’opportunité de lever régulièrement les yeux vers le ciel étoilé, et de le faire en bonne santé !
Le 28 décembre le jeune croissant de Lune accompagnait Vénus en fin de journée au-dessus du chevalement de la mine de fer d’Aumetz en Lorraine.
Sous terre :
À Aumetz, petite ville de 2.000 habitants de la Moselle, tout évoque la mine. Les petites maisons des mineurs alignées le long des rues et bien sûr le chevalement qui se dresse au-dessus des toits. Dans l’industrie minière, le chevalement est la structure qui sert à descendre et remonter les mineurs, ainsi que le minerai, via une cage d’ascenseur. Au temps de sa splendeur (la première descente a eu lieu en 1900), la mine Bassompierre employait 800 ouvriers.
L’observation de quatre planètes est au menu de ce mois de décembre. Et pour les voyageurs, il y aura même une éclipse de Soleil le 26.
Si vous avez prévu ne ne pas trop sortir pour observer le ciel nocturne au cours de ce mois de décembre 2019, vous allez sans doute changer d’avis une fois que vous aurez lu les éphémérides. Ce dernier mois de l’année nous offre en effet quelques rendez-vous astronomiques que vous ne pouvez manquer sous aucun prétexte, à condition que la météo y mette du sien !
Enfin un crépuscule sans trop de nuages. En cette soirée du 29 novembre l’occasion était idéale pour admirer la Lune entre Saturne et Vénus.
13 jours sans voir d’étoiles, 13 jours à se contenter de compter les nuages à chaque crépuscule. Mon dernier cliché remontait au 16 novembre à l’occasion du rapprochement Jupiter-Vénus. Ce 29 novembre il pleuvait en fin d’après-midi puis une petite trouée a fait sa place dans le plafond nuageux. Je devais tenter ma chance même si la météo ne laissait présager rien de bon. Finalement la trouée a grandi, laissant voir le spectacle céleste annoncé.
Les spécialistes prédisent une belle pluie d’étoiles filantes en fin de nuit le vendredi 22 novembre. Il s’agirait d’un sursaut des Alpha Monocérotides.
Essaims de novembre :
Si je vous parle d’étoiles filantes en novembre, vous pensez d’abord aux Léonides. C’est l’un des essaims météoritiques les plus importants de l’année. Actif du 6 au 30 novembre, il est connu pour ses tempêtes d’étoiles filantes de 1833, 1866 et 1966. Mais cette année un autre essaim pourrait lui ravir la vedette. Il s’agit des Alpha Monocérotides. Son nom provient de l’étoile de la constellation de la Licorne d’où semblent surgir les météores.