Victime du champ magnétique solaire, la longue queue de plasma de la comète ZTF s’est déconnectée avant de se reformer.
Queue sectionnée :
C’est un phénomène observé sur de nombreuses comètes : la queue de plasma se déconnecte parfois du noyau. Et C/2022 E3 (ZTF) n’a pas échappé pas à la règle. Ce spectacle a été immortalisé par plusieurs astrophotographes comme Adam Block le 21 janvier ou Scott Justis deux jours plus tard. On remarque immédiatement sur leurs images une rupture dans la queue bleutée :
D’autres comètes ont montré la même déconnexion magnétique dans le passé. Ce phénomène (toujours suivi d’une reconnexion) a été photographié pour la première fois en 2007 sur la comète Encke. Plus récemment, on a pu l’observer durant le passage de la comète C/2021 A1 (Leonard) en décembre 2021. Continuer la lecture →
La comète C/2022 E3 (ZTF) a passé le weekend entre les deux Ourses, la Grande et la Petite. Elle va se diriger en direction du Cocher.
Comète circumpolaire :
Avec son arrivée au milieu des Ourses (la Grande et la Petite), la comète ZTF est devenue circumpolaire. Cela signifie que depuis l’hémisphère Nord, elle est visible toute la nuit car très proche de l’étoile Polaire. Le photographe Petr Horálek a immortalisé la scène le 26 janvier :
De mon côté, après deux semaines nuageuses, le ciel s’est brièvement dégagé le 28 avant l’aube. J’ai pu enfin repérer l’astre chevelu : invisible à l’œil nu, la comète ressemble à une boule diffuse aux jumelles. J’en ai réalisé une image toute simple (pose unique de 15 secondes sans suivi à 3200 iso, avec un objectif de 50 millimètres ouvert à 2,8 et un boîtier Nikon D7100) :
Vous observez la jolie comète ZTF et vous souhaitez garder un souvenir de cet instant exceptionnel ? Il vous suffit de la dessiner !
Souvenir impérissable :
Si la météo veut bien vous permettre d’admirer la comète ZTF en ce début d’année, vous aurez envie d’en garder un souvenir. Tout le monde n’étant pas astrophotographe, vous pouvez choisir de dessiner ce que vous voyez. Prenez exemple sur Leonor Ana Hernandez : elle a choisi de croquer la comète aux jumelles et au télescope. Avec des jumelles 11X70 (grossissement de onze fois pour un diamètre de 70 millimètres) installées sur trépied, elle a pu représenter l’aspect général de la comète au milieu des étoiles du Dragon :
Pour détailler la chevelure autour du noyau de la comète, elle avait à sa disposition un gros télescope de 77 centimètres de diamètre. Mais rien n’empêche d’utiliser un télescope beaucoup plus petit comme celui-ci :
En Sicile, l’astrophotographe Dario Giannobile a capturé l’étonnant spectacle de la comète ZTF à côté du sommet de l’Etna enneigé.
Spectacle glacé :
On attendait les premières images de la comète ZTF au-dessus d’un beau paysage. C’est l’astrophotographe Dario Giannobile (voir son site internet) qui inaugure magnifiquement ce thème avec un cliché composite de l’astre chevelu et de l’Etna sous la neige. L’image, de toute beauté, a nécessité quelques efforts, largement récompensés par le résultat. Sur sa page Facebook, le photographe nous raconte cette nuit mémorable :
“Nous avons actuellement la chance de pouvoir assister au spectacle offert par la comète ZTF en transit près du pôle Nord céleste. Ce n’est pas facile de l’admirer, mais tout ce dont vous avez besoin, c’est de vous équiper d’une paire de jumelles. Avec un peu de patience, vous pourrez distinguer l’éclat de sa chevelure et de sa queue. Continuer la lecture →
De nombreuses images de la jolie comète C/2022 E3 (ZTF) circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Que nous montrent-elles ?
Comète photogénique :
Même si elle reste discrète (lire l’avis de l’astronome Alan Hale), la comète ZTF offre de belles images aux astrophotographes aguerris. Il suffit de consulter des pages comme ICQ Comet Observations ou SpaceWeather pour s’en convaincre. Mais que nous montrent ces images exactement ? C’est à partir d’un cliché réalisé par le spécialiste des comètes Michael Jäger que nous allons pouvoir comprendre ce qui se passe :
Sur les images grand champ, la queue de gaz de la comète C/2022 E3 (ZTF) s’étire sur des millions de kilomètres, un spectacle magnifique.
Appendice terrifiant :
Si vous demandez à quelqu’un de dessiner une comète, il l’affublera automatiquement d’une longue queue. Cet attribut étonnant a longtemps marqué l’imaginaire des Hommes. Dans les plus anciennes représentations, témoignant de l’effroi qu’elles suscitaient, les comètes avaient la forme d’épées, de sabres ou de glaives célestes :
Aujourd’hui, les astronomes observent les comètes sans crainte. Et la dernière venue, C/2022 E3 (ZTF), offre un joli spectacle aux astrophotographes. L’un d’entre eux a choisi de l’imager avec une courte focale pour en montrer toute l’étendue. Continuer la lecture →
Alors que les médias s’emballent avec l’arrivée de la comète C/2022 E3 (ZTF), l’astronome Alan Hale nous rappelle ce qu’il en est exactement.
Un nom accroché au firmament :
Si vous aimez les astres chevelus, le nom d’Alan Hale (lire sa biographie en anglais) vous dit forcément quelque chose. Le 23 juillet 1995, cet astronome américain découvrait (indépendamment de l’amateur Thomas Bopp, décédé en 2018), la comète C/1995 O1. Celle qui devint la plus brillante comète du XXe siècle fut visible pendant 18 mois à l’œil nu, atteignant la magnitude -1 lors de son passage au périhélie en avril 1997 :
Dans un long message posté sur Facebook, Alan Hale rappelle quelques vérités scientifiques sur la comète C/2022 E3 (ZTF), loin de tout sensationnalisme. Continuer la lecture →
Les 22 et 23 janvier, nous auront droit à un joli rendez-vous planétaire : Vénus et Saturne se croiseront sur l’horizon Sud-Ouest.
Spectaculaire conjonction :
Ce week-end, le rendez-vous entre Vénus et Saturne s’annonce particulièrement intéressant. Souvenez-vous : le 21 décembre 2020, nous assistions à la Grande conjonction entre Jupiter et Saturne. À l’époque, l’écart apparent entre les deux planètes était de seulement 6 minutes d’arc (équivalent au 1/5e du diamètre apparent de la Lune). Dans la soirée du 22 janvier, l’écart entre Vénus et Saturne sera un peu plus grand, environ 10 minutes d’arc. Vingt-quatre heures plus tard, l’écart aura légèrement augmenté. Le spectacle sera observable au-dessus de l’horizon Sud-Ouest une heure après le coucher du Soleil :
Ce rendez-vous planétaire sera rehaussé dans la soirée du 23 par la présence d’un fin croissant de Lune à gauche des deux planètes. Bien entendu, cette conjonction n’est qu’apparente. En effet, Saturne est actuellement à 10,7 Unités astronomiques alors que Vénus est environ sept fois plus proche. Continuer la lecture →
La galaxie spirale NGC 7497 semble prisonnière d’un grand nuage de poussière, mais ce dernier est en réalité beaucoup plus proche.
Du côté de Pégase :
NGC 7497 se trouve à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque. La galaxie spirale est située dans le coin inférieur droit du célèbre Carré. C’est une région céleste que les amateurs qui arpentent régulièrement le ciel nocturne connaissent bien. Elle permet en effet de retrouver facilement la position de la grande galaxie d’Andromède toute proche (à l’Est du Carré) :
NGC 7497 a une magnitude de 12, ce qui la réserve aux possesseurs de grands instruments. C’est d’ailleurs avec un télescope de 48 centimètres de diamètre qu’elle a été découverte le 15 octobre 1784 par l’astronome William Herschel. Continuer la lecture →
C’est une surprise : le nombre de taches du cycle en cours, qui permet de mesurer l’activité solaire, est bien plus élevé que prévu.
Un nouveau cycle très actif :
En décembre 2019, les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire (le 25e) dont le maximum est prévu pour 2025. Depuis, l’activité solaire (mesurée par le nombre de taches) s’est révélée beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. Ces taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region :
La plus ancienne observation avérée de ces zones sombres est chinoise et remonte à l’an -28. Sans instrument, les astronomes de l’empire du Milieu avaient sans doute noté que les plus grosses taches sont visibles à l’œil nu quand la lumière solaire est filtrée par un épais brouillard. Continuer la lecture →
Ce 12 janvier 2023, la comète C/2022 E3 (ZTF) est à sa plus courte distance du Soleil et continue de s’approcher de la Terre.
Visiteuse chevelue :
La comète C/2022 E3 (ZTF) a été découverte le 2 mars 2022 par le Zwicky Transient Facility. Il s’agit d’une comète à très longue période orbitale ; elle nous a déjà rendu visite il y a près de 50.000 ans. Lors de sa découverte, elle avait une magnitude de 17 et se trouvait à 4 Unités Astronomiques (UA). Depuis dix mois, les astronomes la regardent s’approcher. Ce 12 janvier 2023, elle passe au périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil :
Elle est aujourd’hui à 166 millions de kilomètres de notre étoile et à 106 millions de kilomètres de la Terre. La distance qui nous en sépare va continuer de diminuer jusqu’au 1er février : elle se trouvera alors à 42 millions de kilomètres de nous. Continuer la lecture →
Le choix d’un premier télescope est toujours délicat : comment ne pas se tromper ? Je me propose de vous guider dans votre recherche.
Le grand saut :
C’est décidé, vous allez acquérir votre premier télescope ! Vous connaissez les constellations que vous repérez sans souci. Explorer le ciel nocturne avec une paire de jumelles ne vous fait pas peur. Vous avez peut-être même déjà pointé la Lune et les planètes avec une longue-vue. La passion s’est installée progressivement, et maintenant vous avez envie de franchir le pas. Désormais, c’est vers les télescopes que vous lorgnez. Mais voilà : comment s’y retrouver devant la multitude des instruments proposés ? Comment être sûr que ce premier télescope sera facile à utiliser ?
On ne compte plus les instruments d’astronomie qui ont découragé leurs acquéreurs, trop complexes à monter et à régler. Je vais donc vous donner quelques pistes pour vous guider dans votre choix. Continuer la lecture →
Le plus grand amas d’étoiles, celui des Hyades, occupe une place de choix dans le ciel d’hiver, non loin des célèbres Pléiades.
Localisation :
Si les Pléiades voisines ne lui volaient pas la vedette, l’amas ouvert des Hyades (Melotte 25) serait le plus célèbre objet du ciel d’hiver. Avec ses cinq degrés de champ apparent (dix fois la Pleine Lune), Melotte 25 en impose. Seule une paire de jumelles permet d’en embrasser la totalité. Une longue-vue ou un petit télescope permettront ensuite de scruter certaines zones de l’amas. Pour repérer les Hyades, il suffit de trouver Aldébaran. Cette géante orangée est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau. En ce début d’année 2023, la planète Mars est également présente :
Bien qu’elle symbolise le point de départ pour tout explorateur des Hyades, Aldébaran n’en fait pas partie. Cette étoile se situe à 65 années-lumière, environ deux fois plus près de nous que le reste de l’amas. Continuer la lecture →
À l’aube du 7 janvier, la Pleine Lune s’est glissée derrière une colline beaujolaise sur laquelle est construite la chapelle de Saint-Bonnet.
Sites photogéniques :
La campagne beaujolaise compte de nombreux monuments, sources d’inspiration pour des paysages célestes. Je vous ai déjà présenté la chapelle de Chevennes, celle de Saint-Joseph, ainsi que le château de Montmelas. Aujourd’hui, retour à la chapelle de Saint-Bonnet, que j’avais déjà photographiée sous la Grande Ourse. Cette fois, j’en suis resté à bonne distance, environ sept kilomètres. Le but était de la photographier à l’aube de ce 7 janvier avec la Pleine Lune (PL) :
Cette première Pleine Lune de l’année était tout à la fois la plus haute et la plus éloignée. Avec une déclinaison supérieure à 27°, cette PL est passée pendant la nuit au sommet de la voûte céleste. Avec un diamètre de 29,4 minutes d’arc, elle comptait 4 minutes d’arc de moins que la plus proche, en août 2023. Mon boîtier Panasonic FZ82 et son immense zoom (1200 millimètres de focale) ont fait le reste !
Les astronomes ont déniché une Saturne géante aux anneaux démesurés située à plus de 400 années-lumière de la Terre, J1407b.
Le véritable Seigneur des anneaux :
À côté de J1407b, Saturne semble bien chétive. Et pour cause : cette exoplanète (à moins qu’il ne s’agisse d’une naine brune) est entourée d’anneaux gigantesques. Il y en aurait plus d’une trentaine dont la constitution est comparable à ceux de Saturne (des blocs de plusieurs mètres jusqu’aux grains de poussière). Mais c’est leur taille qui impressionne : ils sont deux cent fois plus grands ! Cet astre bien particulier se situe à 430 années-lumière de la Terre dans la constellation australe du Centaure, célèbre pour héberger Oméga du Centaure :
Si l’on pouvait ramener J1407b dans le Système solaire, ses anneaux s’étendraient sur une surface équivalente à plusieurs fois celle de la Pleine Lune. Et leur éclat les rendrait parfaitement visibles la nuit ! Continuer la lecture →
Installé sur le télescope de 3,6 mètres de l’ESO au Chili, l’instrument NIRPS doit permettre de détecter de petites planètes rocheuses.
Un regard dans l’infrarouge :
NIRPS (Near InfraRed Planet Searcher) est un nouveau chasseur d’exoplanètes. Il est désormais opérationnel à l’Observatoire européen austral (ESO). Mais, à la différence de ses prédécesseurs, il va travailler dans le proche infrarouge. Sa mission : repérer des exoplanètes autour d’étoiles plus froides que le Soleil. Il s’agit des étoiles de type M, dont la température de couleur varie de 2.500 à 3.900° K (entre 5.000 et 6.000° K pour le Soleil). Plus froides, ces étoiles ont une zone habitable plus proche.
Mais pourquoi s’intéresser à cette catégorie d’étoiles ? Parce qu’elles sont les plus nombreuses. On estime qu’elles représentent plus de 75% des étoiles de notre Galaxie. Certaines d’entre elles sont célèbres, comme Bételgeuse dans la constellation d’Orion. Continuer la lecture →
Ce mois de janvier 2023 sera l’occasion d’admirer la danse des planètes Vénus et Saturne ainsi que l’arrivée de la comète C/2022 E3 (ZTF).
Le froid, ennemi de l’astronome :
En ce mois de janvier 2023, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs nocturnes en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :
Voici quelques jolis phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture →
Bonne année 2023 à toutes et à tous ! Qu’elle vous apporte, à vous et à ceux que vous aimez, une belle portion de joie et de bonne humeur.
Outre les traditionnels vœux de bonheur et santé, Christine et moi vous souhaitons de pouvoir souvent vous émerveiller devant le ciel étoilé comme nous le faisons régulièrement. Et quoi qu’il arrive, ne cessez jamais de croire en la science : “la vérité scientifique sera toujours plus belle que les créations de notre imagination et que les illusions de notre ignorance” (Claude Bernard).
Cette année 2023 sera sans aucun doute riche en beaux événements astronomiques. CIELMANIA continuera de vous les annoncer chaque mois dans ses éphémérides. Une comète qui pourrait nous surprendre en ce début d’année, de jolis rapprochements entre les astres et plein d’autres rendez-vous que nous vous dévoilerons.
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"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh