Vous avez quelques jours pour observer la plus discrète de nos proches voisines. Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule.
Le 7 mai elle s’est écartée au maximum de notre étoile (on parle d’élongation maximale) et nous disposons de quelques soirs pour l’admirer au-dessus de l’horizon nord-ouest avec une magnitude tout juste négative (-0,2).
Il y a 300 ans, le vendredi matin 3 mai 1715, une éclipse totale de Soleil plongeait Londres dans le noir. elle fut nommée éclipse de Halley en hommage à l’astronome britannique Edmond Halley qui en calcula avec précision le déroulement.
Edmond Halley (1656-1742) est surtout connu pour la comète de 1682 dont il détermina la périodicité de 76 ans. Même si Halley ne vit jamais le retour de sa comète en 1758, elle porte désormais son nom. Halley , qui se passionna pour l’étude des astres dès son plus jeune âge, consacra sa vie à l’observation du ciel et calcula un grand nombre d’événements astronomiques.
Le 21 avril dernier, l’astrophotographe Romain Lucchesi a réalisé d’étonnantes images : il a en effet réussi à saisir le bref passage (moins d’une seconde !) de la Station spatiale internationale (ISS) devant le Soleil, alors marqué de plusieurs taches.
Il nous raconte : “j’ai toujours plus ou moins été intéressé par l’astronomie, mais quand j’ai commencé la photographie classique il y a 6 ans, j’étais loin d’imaginer que des belles photos du ciel étaient réalisables par des amateurs. Un jour je me suis posé la question, j’ai décidé de me renseigner, et maintenant ça fait un peu plus de 3 ans que je suis tombé à fond dans l’astrophotographie.
En dehors des photos classiques de galaxies, nébuleuses ou planètes, je surveille en permanence les événements “rares” comme les multiples éclipses sur Jupiter, les rapprochements, ou encore des transits comme on peut le voir sur ces images de la Station spatiale internationale devant le Soleil. Ça faisait un bon moment que j’essayais de réaliser cette photo, mais l’ISS ne passe pas très souvent devant le Soleil depuis un lieu d’observation donné. De plus, faire ses études à 800 km de son télescope ne facilite pas les choses…
Le 21 avril 2015 toutes les conditions étaient réunies : vacances, beau temps et transit à seulement 15 km de chez moi. Le site internet Calsky prévoyait le transit à 15 h 15 min 32 s, pour une durée de seulement 0,7 s. Le Soleil était encore haut dans le ciel donc l’ISS avait une taille angulaire assez importante, mais il fallait être précis sur l’heure! J’ai utilisé une application sur mobile qui donne l’heure synchronisée en temps réel sur l’horloge atomique. Matériel employé : télescope Newton de 254 mm de diamètre et 1200 mm de focale, monture équatoriale Atlas EQ-G, appareil photo Canon 60 D en mode rafale réglé à 200 iso, vitesse d’obturation de 1/8000 s pour bien figer le mouvement de l’ISS, filtre souple Astrosolar réduisant l’intensité lumineuse d’un facteur de 100 000. Pour être sûr de ne pas rater le moment fatidique, j’ai lancé la rafale 2 secondes avant l’heure prédite”.
Le 27 avril le Soleil semblait très calme : visuellement on ne voyait que quelques petites taches, comme le confirme l’image réalisée par le satellite solaire SDO (Solar Dynamics Observatory).
La situation était pourtant bien différente en observant notre étoile en H-alpha, une raie d’émission particulière de l’atome d’hydrogène située dans le spectre visible à 656,3 nanomètres.
Un filament géant (sa taille était comparable à la distance Terre-Lune, soit près de 400 000 km) se développait dans l’hémisphère nord.
C’est un beau groupe de taches qui vient de faire son apparition sur le bord du Soleil. Les scientifiques l’on surnommé AR 2321, AR signifiant Active Region, suivi du numéro d’apparition attribué par la NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration.
L’image que je vous propose a été réalisée le 12 avril au moment du coucher du Soleil avec un boîtier Finepix HS20 et son zoom de 720 mm de focale protégé par un filtre ND 400.
Le 10 avril Mercure, la première planète du Système solaire, sera en conjonction supérieure avec le Soleil (alignement Terre-Soleil-Mercure). Cela signifie que Mercure est inobservable pour les astronomes (malgré une magnitude de -2) puisqu’elle passe derrière le Soleil qui nous aveugle. Il existe malgré tout un moyen pour suivre le déplacement de cette planète : il suffit de se rendre sur la page du coronographe Lasco C3 qui se trouve à bord de la sonde Soho.
L’observatoire solaire Soho (SOlar and Heliospheric Observatory) est un satellite de 1,8 tonne. Placé sur son orbite en 1996, il utilise depuis ses 12 instruments pour étudier l’activité du Soleil.
On a beaucoup parlé de Vénus ces dernières semaines, après ses rapprochements apparents avec les planètes Mercure puis Mars. Mais Vénus, seconde planète du Système solaire, est-elle vraiment fidèle à l’image que l’on se fait de la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté ?
Pas vraiment, non ! Autrefois considérée comme jumelle de la Terre en raison de sa taille identique, Vénus est victime d’un terrible effet de serre : à sa surface (où la pression est de 93 bars !) le thermomètre flirte allègrement avec les 470° C.
L’observation du Soleil ne doit pas se limiter à l’éclipse partielle du 20 mars. Si vous avez gardé vos lunettes ou vos filtres destinés à admirer l’éclipse, vous pouvez régulièrement vérifier ce qui se passe sur notre étoile. En ce moment vous y verrez une belle tache solaire numérotée AR 2305 (image réalisée avec un boîtier Finepix HS20, zoom de 720 mm de focale protégé par un filtre ND 400).
Pour mémoire les taches solaires sont des anomalies magnétiques moins chaudes que le reste de la surface du Soleil.
La première éclipse solaire de l’année (la dixième éclipse totale du XXIe siècle) s’est produite vendredi matin 20 mars 2015. Elle a fait le bonheur des photographes, à condition d’échapper aux nuages !
Les plus chanceux s’étaient rendus dans les îles Féroé – entre l’Ecosse et l’Islande – et sur l’archipel du Svalbard au nord de la Norvège, où l’on avait droit à 2 minutes et 30 secondes d’obscurité. Il s’agissait des rares terres concernées par une éclipse totale qui avait débuté en plein océan Atlantique nord (au sud du Groenland) pour s’achever au niveau du pôle Nord, après avoir traversé la mer de Norvège et la mer du Groenland.
Ailleurs en Europe, dans le nord du continent africain et le nord-ouest de l’Asie, l’éclipse était partielle.
Tous les moyens étaient bons pour apprécier l’avancée de la Lune devant le Soleil.
La plupart de ces images ont été postées par leurs auteurs dans la galerie du site américain SpaceWeather.
Cette éclipse avait la particularité de se produire le jour de l’équinoxe de printemps avec une Lune très proche de son périgée (le diamètre apparent de Séléné étant supérieur à 33 minutes d’arc).
Les chasseurs d’éclipses se donnent rendez-vous les 8 et 9 mars 2016 pour une éclipse totale de Soleil visible depuis l’océan Pacifique.
C’est ce matin que s’est produite la première éclipse de Soleil de l’année 2015.
En France l’éclipse était seulement partielle avec plus ou moins 80% de Soleil occulté selon les régions au moment du maximum, vers 10 h 30 heure de Paris. Notre pays n’avait pas connu de spectacle équivalent depuis l’éclipse totale du 11 août 1999.
Les images ci-dessous ont été réalisées en Bourgogne (à proximité de Dijon) avec un boîtier Finepix HS20 et son zoom de 720 mm de focale.
J-2 avant l’éclipse partielle de Soleil du 20 mars, et le ciel est toujours aussi dégagé ! Ce matin le croissant de Lune a fait l’une de ses dernières apparitions avant de se diriger vers notre étoile pour un rendez-vous que chanta Charles Trenet en 1939.
Les plus chanceux pourront peut-être saisir demain matin un très fin croissant sur l’horizon est, puis il n’y aura plus qu’à attendre vendredi matin.
Le 20 mars approche et vous n’avez pas réussi à vous procurer un filtre pour suivre l’éclipse partielle de Soleil ? Pas de panique, il existe différentes solutions pour admirer le phénomène sans danger.
Le dimanche 15 mars à l’aube on pouvait saisir le gros croissant de Lune à l’aube, après le Dernier Quartier vendredi 13 mars et avant la Nouvelle Lune tant attendue du 20 mars.
Notre satellite naturel en a profité pour aller faire un brin de causette à un coq haut perché, ce dernier lui confiant les derniers potins de la ville de Nuits-Saint-Georges en Côte-d’Or.
On ne s’en rend pas toujours compte, mais l’image du Soleil se déforme beaucoup pendant les brèves minutes que dure son lever. Il suffit pour s’en convaincre de réaliser des photographies les unes après les autres pour détailler ces modifications.
Les différentes couches qui composent l’atmosphère terrestre sont à l’origine de nombreux phénomènes : distorsion, franges, faux mirage et plus rarement rayon vert s’invitent parfois brièvement sur les images, qu’il est prudent de réaliser avec un filtre de densité (ND) vissé à l’avant de l’objectif.
N’oubliez pas le prochain rendez-vous que nous donne notre étoile : ce sera le 20 mars pour une superbe éclipse partielle de Soleil.
Après leur rapprochement apparent au milieu du mois de février, les planètes Vénus et Mars creusent désormais chaque soir un peu plus l’écart entre elles.
Vénus, seconde planète du Système solaire, s’élève le long de l’écliptique. Impossible de la rater avec sa magnitude fortement négative (-4). La planète qui incarne la déesse de l’amour et de la beauté nous donne rendez-vous le 4 mars en soirée quand elle va frôler Uranus.
Le 18 février dernier, une comète a fait son apparition dans le champ du coronographe de l’observatoire solaire SOHO. Fruit d’une collaboration entre l’ESA et la NASA, SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) observe l’activité solaire en continu depuis son lancement le 4 décembre 1995.
Il dispose notamment d’un coronographe Lasco (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) dont le disque occulteur masque notre étoile, ne laissant voir que les régions environnantes pour y suivre le développement des éruptions solaires (image ci-dessus).
Le 20 mars 2015, jour de l’équinoxe de printemps, se produira la première des deux éclipses solaires de l’année (la seconde aura lieu le 13 septembre). Rappelons qu’il y a éclipse de Soleil quand la Nouvelle Lune passe totalement ou partiellement devant le Soleil.
Bien que l’éclipse du 20 mars soit totale dans les îles Féroé et l’archipel du Svalbard (seules terres où l’on verra le Soleil entièrement masqué par la Lune), nous allons nous intéresser uniquement à l’éclipse partielle vue depuis la France.
Comme vous le constatez sur le montage ci-dessus l’éclipse se déroulera le matin et ce sera une très belle partielle, puisqu’au moment du maximum vers 10 h 30 il ne restera qu’un croissant de Soleil.
Plus vous serez installé au nord-ouest du pays et plus ce croissant sera petit : dans la Manche il y aura 85% de Soleil occulté par la Lune et seulement 70% dans le Var, ce qui n’est pas mal quand même !
L’observatoire solaire SDO (Solar Dynamics Observatory) a été lancé il y a 5 ans (le 11 février 2010) par la NASA depuis Cap Canaveral en Floride par une fusée Atlas V.
Placé sur une orbite géosynchrone (36 000 km d’altitude), ce satellite de plus de 3 tonnes (il mesure 2 m par 4,5 m) observe en continu le Soleil dans différentes longueurs d’onde.
SDO peut ainsi étudier l’activité de notre étoile, comme l’apparition récente d’un filament géant ou le développement de taches gigantesques.
À l’occasion du cinquième anniversaire du lancement de SDO, la NASA a mis en ligne une très belle vidéo dont sont extraites les images proposées dans cet article :
On y voit les nombreuses manifestations des colères du Soleil vues dans différentes longueurs d’onde, ainsi que le transit de Vénus au mois de juin 2012.
Les astronomes amateurs et les observatoires professionnels suivent depuis quelques jours le développement d’un très grand filament solaire dont la longueur est estimée actuellement à 1 million de kilomètres.
Ce filament, composé de matière solaire (hydrogène, calcium et quelques métaux sous forme gazeuse), est environ 100 fois plus froid et plus dense que le reste de la couronne solaire, cette dernière n’étant visible qu’au moment d’une éclipse totale.
Jamais encore les planétologues n’avaient pu suivre les transformations d’une comète au fil des semaines. C’est désormais possible avec la sonde européenne Rosetta qui scrute la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (Tchouri pour les intimes) depuis le mois de novembre. Au fur et à mesure que l’astre chevelu se rapproche du Soleil (67P sera à un peu plus d’une unité astronomique de notre étoile l’été prochain), la surface de la comète se modifie.
Les deux images ci-dessus permettent de comparer à un mois d’intervalle une région surnommée « Hapi ». On y voit des fissures qui sont apparues et d’autres qui ont disparu entre le 9 décembre 2014 et le 8 janvier 2015. comment cela est-il possible ?