Gaz et poussière autour de la comète 67P

Alors que l’ESA cherche toujours à localiser l’atterrisseur Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, l’orbiteur Rosetta poursuit ses investigations.

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Une mosaïque réalisée à partir de 4 images prises le 20 novembre par la caméra de navigation NavCam de Rosetta révèle une augmentation du niveau d’activité de la comète (qui se rapproche du Soleil), d’où s’échappent des petits jets de gaz et de poussière.

Des indices laissent également penser qu’une fine “atmosphère” de gaz et de poussière entoure la comète mais les scientifiques restent prudents pour le moment (il pourrait s’agir d’un phénomène de diffusion de la lumière provoquée par les optiques de la caméra NavCam).

Les images qui composent la mosaïque, d’une résolution d’environ 2,6 mètres/pixel, on été prises à une trentaine de kilomètres de distance.

La galaxie d’Andromède

Messier 31 est la galaxie la plus facile à distinguer sans instrument (magnitude 3,5). Sa taille apparente est équivalente à six fois le diamètre apparent de la Pleine Lune. Elle se situe dans la constellation d’Andromède.

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Située à 2,55 millions d’années-lumière, Messier 31 était considérée comme une nébuleuse jusqu’à ce qu’on découvre sa nature extra-galactique dans les années 1920. L’image ci-dessus a été réalisée dans les Hautes-Alpes avec un boîtier Nikon D 3200 et un objectif 18-105 mm.

Zoom sur le sol de Mercure

Première planète du Système solaire en partant du Soleil, Mercure est cartographiée par l’orbiteur américain Messenger depuis le mois de mars 2011.

Maintenant à court de carburant, la sonde se rapproche de la planète à chaque orbite et s’y écrasera au mois de mars 2015. Les scientifiques mettent à profit cette lente descente pour photographier le sol de Mercure avec une résolution inégalée.

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L’image ci-dessus présente une zone de 5,3 kilomètres de large. Acquise le 15 septembre dernier, cette photographie révèle les détails de la paroi sud du cratère Bechet, nommé en hommage au musicien et compositeur américain de jazz Sidney Bechet.

Remarquez la différence de texture de la paroi ainsi que les nombreux petits cratères provoqués par des impacts de météorites. Le cratère Bechet, d’un diamètre de 17,6 kilomètres, se situe dans les plaines volcaniques proches du pôle nord de Mercure.

Une éclipse solaire vue de l’espace

L’observatoire solaire SDO (Solar Dynamics Observatory) a été le seul a pouvoir photographier une éclipse partielle de Soleil le 22 novembre dernier, le phénomène n’étant observable que depuis l’orbite terrestre.

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L’image ci-dessus, prise dans l’ultraviolet extrême, nous montre le disque noir de la Nouvelle Lune mordant sur le disque solaire où l’on distingue certaines régions très actives.

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Le retour de la lumière cendrée

Après la Nouvelle Lune du 22 novembre et le minuscule croissant saisi 28 heures plus tard, la lumière cendrée ou clair de Terre a refait son apparition en soirée aux côtés d’un croissant de Lune qui ne cesse de s’épaissir.

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Ce sont les meilleures soirées pour en profiter avant que l’éclat du croissant de Séléné ne nous masque la douce clarté qui baigne le reste de son disque.

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Profitez de la chute des feuilles à cette saison pour réaliser quelques compositions avec des arbres nus, toujours très photogéniques.

Les grosses météorites inquiètent les scientifiques

En février 2013, l’explosion d’un bolide au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk (image ci-dessous) était venue nous rappeler que la Terre n’est pas à l’abri d’une rencontre avec de grosses météorites.

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La NASA le confirme avec la publication d’une étude menée entre 1994 et 2013.

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28 heures après la Nouvelle Lune

Hier soir je suis parvenu à photographier ce très fin croissant de Lune, 28 heures seulement après la Nouvelle Lune. Invisible à l’oeil nu, je n’ai pu le découvrir qu’à l’aide d’une paire de jumelles.

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Séléné va devenir beaucoup plus visible à partir de ce soir : le croissant, plus haut et plus épais, sera accompagné de la lumière cendrée. Le Premier Quartier aura lieu le 29 novembre et la Pleine Lune le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas.

L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Finepix HS20 et son zoom de 720 millimètres de focale.

Franges solaires

Cette photographie d’un lever de Soleil nous permet de découvrir un phénomène éphémère, les franges solaires. Il faut imaginer à cet instant que l’atmosphère terrestre est constituée d’un empilement de différentes couches d’air horizontales dont chacune a sa propre température.

Chaque couche d’air va donc agir différemment  sur la lumière solaire en réfractant plus ou moins ses rayons, ce qui se traduit par des variations de couleur et de forme du disque de notre étoile.

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Ce phénomène, comparable au faux mirage solaire, fait partie des photométéores, comme les nuages irisés, l’arc-en-ciel ou l’arc circumzénithal.

L’astéroïde Vesta cartographié

Lancée en 2007, la sonde américaine Dawn atteindra l’astéroïde Cérès en mars 2015. En 2012 elle s’était longuement attardée autour de Vesta, permettant d’en réaliser la première carte géologique qui vient d’être publiée (ci-dessous), fruit du travail d’une équipe de 14 scientifiques pendant 30 mois.

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Avec un diamètre moyen de 530 km, Vesta (qui fut découvert le 29 mars 1807 par l’astronome Heinrich Olbers), est le second membre (derrière Cérès) de la ceinture d’astéroïdes qui circulent entre les planètes Mars et Jupiter.

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Taches solaires du 22 novembre

Saisies à l’aube à travers le brouillard matinal, voici les taches solaires actuellement observables (avec un filtre, pour ne pas mettre sa vue en danger !).

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Je vous rappelle que les numéros sont attribués aux taches solaires (précédés des lettres AR pour Active Region) dans l’ordre d’apparition par la NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration. Les taches solaires visibles ce matin sont beaucoup moins spectaculaires que l’énorme tache solaire AR 2192.

Image réalisée avec un boîtier Finepix HS20 et son zoom de 720 mm de focale protégé par un filtre ND 400.

Le cratère lunaire Platon

Après Tycho, Clavius et Copernic, partons aujourd’hui à la découverte du cratère lunaire Platon, nommé ainsi par l’Union Astronomique Internationale en l’honneur du célèbre philosophe grec.

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Platon est un cratère d’impact de 100 km de diamètre situé au nord-est de la mer des Pluies, bien plus au nord que Copernic. En raison de son albédo très sombre (le fond du cratère est plus foncé que les mers environnantes), Platon est également surnommé le grand lac noir.

L’image ci-dessus a été réalisée en plaçant un boîtier photographique derrière un télescope de 125 mm de diamètre qui a joué le rôle d’un très puissant téléobjectif. Remarquez à droite de Platon la vallée des Alpes, une longue faille rectiligne qui coupe le massif montagneux du même nom.

Vous pourrez retrouver d’autres formations lunaires dans l’article consacré à la sélénographie. Ci-dessous localisation du cratère Platon un peu avant le Dernier Quartier, la meilleure période pour l’observer.

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Tempêtes géantes sur Uranus

Depuis sa découverte en 1781 par William Herschel, Uranus fait peu parler d’elle. Il faut dire que la septième planète du Système solaire est une géante glacée (dont le diamètre dépasse 50.000 kilomètres) qui vogue à près de 3 milliards de kilomètres de nous et présente donc peu d’intérêt à priori.

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D’ailleurs les seules images de la surface réalisées par une sonde (Voyager en 1986) avaient convaincu les astronomes de classer Uranus comme un astre sans caractéristique particulière en lumière visible, où l’on ne trouvait aucune des perturbations atmosphériques connues sur les autres planètes gazeuses (comme Jupiter et Saturne).

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La nébuleuse d’Orion

La plus belle nébuleuse du ciel se situe dans la constellation d’Orion. Cette nébuleuse, qui ressemble à une aile de papillon, porte le numéro 42 dans le catalogue de l’astronome français Charles Messier.

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Sous un très bon ciel (ci-dessus dans les Hautes-Alpes), la nébuleuse Messier 42 est déjà visible à l’œil nu comme une petite tache floue (un peu plus haut que la croix du clocher).

Il y a sans doute très longtemps que les hommes ont remarqué la présence de cette nébuleuse bien qu’on attribue sa découverte en 1610 à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc .

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Dans une lunette astronomique ou un télescope la forme caractéristique de la nébuleuse devient évidente avec en son centre plusieurs étoiles formant l’amas du Trapèze (image ci-dessus).

Seule la photographie peut révéler les couleurs des nébuleuses. En vision nocturne notre œil utilise les bâtonnets au fond de la rétine comme cellules réceptrices : ces derniers ne permettent que la vision en noir et blanc, avec des nuances de gris. Dans les gros télescopes qui collectent beaucoup de lumière on peut commencer à détecter visuellement de pâles couleurs dans la nébuleuse.

Sous Philae, la poussière cache la glace

On en sait désormais un peu plus sur le forage que Philae a tenté sans succès après s’être posé sur la comète  67P/Churyumov-Gerasimenko.

Lorsque l’atterrisseur a mis en marche sa foreuse Mupus, celle-ci n’a en effet pu s’enfoncer que de quelques millimètres dans le sol, même à pleine puissance.

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Pour Tilman Spohn, l’un des responsables de l’instrument  Mupus (Multi-Purpose Sensors for Surface and Subsurface Science), les données recueillies par Philae, si on les compare à des mesures réalisées en laboratoire, suggèrent que la foreuse a rencontré de la glace solide sous une couche de poussière de 10 à 20 centimètres d’épaisseur.

Incroyables images de Philae au-dessus de sa comète

Alors que l’atterrisseur Philae s’est endormi sur la comète  67P/Churyumov-Gerasimenko après avoir épuisé sa pile, les ingénieurs de l’ESA continuent de dépouiller les informations scientifiques collectées ces derniers jours. Ils nous proposent aujourd’hui une mosaïque d’incroyables images montrant la descente et le premier rebond de l’atterrisseur.

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Il s’agit de clichés pris par la caméra Osiris depuis l’orbiteur Rosetta à une distance de la comète d’environ 15 kilomètres avec une résolution de 28 centimètres par pixel. Les heures sont en GMT (Greenwich Mean Time), il faut ajouter 1 heure pour avoir l’heure de Paris. Pendant sa descente l’atterrisseur se déplace d’ouest en est à une vitesse d’environ 0,5m/sec. Deux images permettent de voir la zone du premier rebond (touchdown point) avant et après.

La position définitive de Philae n’est toujours pas connue mais les ingénieurs de l’ESA sont confiants : l’analyse en cours d’autres images prises par Rosetta et Philae pendant ses rebonds devraient permettre de localiser l’atterrisseur.

L’arc circumzénithal

Beaucoup plus rare que l’arc-en-ciel, l’arc circumzénithal (qui est centré sur le zénith) se forme sous certaines conditions, si le Soleil se situe environ à une hauteur de 22 degrés et que ses rayons sont réfractés par des cristaux de glace présents dans les cirrus ou les traînées de condensation.

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Comme les nuages irisés ou le faux mirage solaire, l’arc circumzénithal fait partie des photométéores.

La mer des Crises

Trois jours après la Nouvelle Lune, le fin croissant de Séléné nous dévoile la première grande mer, la mer des Crises.

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Ce bassin ovale d’environ 600 km de diamètre s’est formé à la suite de l’impact d’un astéroïde il y a un peu moins de 4 milliards d’années. La sonde russe Luna 15 s’y est écrasée le 21 juillet 1969, pendant que de leur côté les membres de la mission américaine Apollo 11 foulaient le sol de la mer de la Tranquillité.

L’image ci-dessus a été réalisée en plaçant un boîtier photographique derrière un télescope de 125 mm de diamètre qui a joué le rôle d’un très puissant téléobjectif.

Vous pourrez retrouver d’autres formations lunaires dans l’article consacré à la sélénographie.

Philae : son premier atterrissage en image

L’aventure de l’atterrisseur Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se poursuit. Après la journée du 14 novembre pleine de surprises et d’incertitudes, la nuit qui a suivi a livré son lot de bonnes nouvelles.

L’ESA a d’abord présenté des images prises le 12 novembre par l’orbiteur Rosetta sur lesquelles on distingue le premier contact de l’atterrisseur Philae avec le sol de la comète. Rosetta se trouvait alors à 15 kilomètres de 67P et la résolution est d’environ 1 mètre par pixel.

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L’image ci-dessus a été faite 3 min 34 sec avant l’atterrissage de Philae, alors que l’atterrisseur était environ 250 mètres au-dessus de la surface.

L’image ci-dessous a été prise 1 min 26 secondes après le premier contact de Philae avec le sol de la comète. La marque sombre correspond très probablement au nuage de poussière soulevé par l’atterrisseur, dont le point théorique de contact a été matérialisé par un carré vert.

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Alors que Philae avait interrompu ses communications hier en fin de journée, il a redonné signe de vie vers 23h30 heure française, confirmant qu’il avait bien réussi son forage, le premier jamais réalisé sur une comète. Les instruments Cosac et Ptolémée ont commencé la recherche de gaz et de molécules organiques dans l’échantillon collecté.

Ayant épuisé toute son énergie, Philae s’est mis ensuite en mode “veille”, éteignant la quasi-totalité de ses instruments. Avant cela les ingénieurs de l’ESA étaient parvenus à faire légèrement pivoter l’atterrisseur, un mouvement destiné à mieux orienter les panneaux solaires, seule source d’énergie possible désormais (la pile de Philae est entièrement déchargée).

Il faudra attendre les prochains créneaux d’ensoleillement pour voir si Philae reçoit assez d’énergie pour émettre à nouveau et donner de ses nouvelles. En attendant l’équipe du CNES a souhaité bonne nuit à l’atterrisseur !

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Philae : surprises et incertitudes

Voici le point sur la situation 48 heures après l’arrivée mouvementée de l’atterrisseur Philae à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Tout d’abord personne ne peut dire actuellement où se trouve exactement Philae à la surface de 67P, il faudra donc se contenter de la zone proposée lors de la conférence de presse du 13 novembre. Seule certitude : l’atterrisseur, qui a terminé ses rebonds dans un secteur au relief tourmenté, ne reçoit pas assez de lumière car il est à l’ombre d’un rempart naturel (les scientifiques parlent d’une “falaise”) qui lui cache régulièrement le Soleil. Si on y ajoute le fait qu’une partie des panneaux solaires est mal orientée en raison de l’inclinaison de l’atterrisseur (lequel ne repose que sur 2 de ses 3 pieds), on peut craindre que Philae ne cesse ses activités dans les prochaines heures, quand il aura épuisé l’énergie de sa pile principale.

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Malgré cet avenir incertain, la collecte des données scientifiques se poursuit : analyse de la structure interne de la comète à l’aide du radar Consert, mesure de la dureté du sol avec l’instrument Mupus, étude de la géométrie fine des grains à la surface avec les caméras Rolis et Civa sont quelques-unes des expériences en cours. 67P a déjà offert une très grosse surprise aux scientifiques : avec une surface où alternent des zones relativement lisses qui semblent recouvertes d’un gravier grossier et des régions rocheuses très dégradées, Tchouri ne ressemble pas du tout aux autres noyaux cométaires qui ont reçu la visite de sondes dans le passé.

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Quel avenir pour Philae ? Il existe à ce jour deux options : soit les techniciens tentent de faire bouger l’atterrisseur pour qu’il reçoive plus de lumière solaire, soit ils le font hiberner en attendant des jours meilleurs. En théorie les moyens pour faire bouger Philae ne manquent pas : le propulseur de gaz froid, les harpons, la foreuse ou encore les bras des instruments Mupus ou Apxs pourraient être utilisés à cette fin. Mais la prudence guidera peut-être les ingénieurs : la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se rapproche du Soleil et dans quelques mois les panneaux solaires de Philae recevront une quantité de lumière beaucoup plus importante. L’ESA va donc devoir trancher rapidement, à moins que Philae ne cesse de communiquer avec la Terre plus tôt que prévu…

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh