Mimas, l’étrange lune de Saturne qui ressemble à l’Étoile Noire

L’un des satellites de Saturne, Mimas, fait penser à l’Étoile Noire ou l’Étoile de la Mort, les stations de combat de la saga Star Wars. 

Des anneaux et des satellites à foison :

Mimas est l’un des innombrables satellites de Saturne. La planète aux célèbres anneaux n’en manque pas, puisqu’on en dénombre 82 à ce jour ! On connaît bien sûr Titan et ses lacs de méthane,  ou encore Encelade et ses geysers. Mimas est beaucoup moins célèbre. Cette lune de 400 kilomètres, découverte en 1789 par l’astronome germano-britannique William Herschel, est le plus petit satellite sphéroïde (avec une forme sphérique) de Saturne. On lui a donné le nom d’un des Géants de la mythologie grecque.

Mimas, l’étrange satellite de Saturne qui fait penser à l’Étoile Noire de Star Wars. © NASA

Principalement constituée de glace d’eau, cette lune est couverte de petits cratères d’impact. Le plus grand d’entre eux mesure 130 kilomètres de diamètre. Baptisé Herschel, il possède une montagne centrale imposante.

Un faux air de Star Wars :

En regardant Mimas, on lui trouve une certaine ressemblance avec l’Étoile Noire de Star Wars. Pur hasard, puisque lors de la sortie cinématographique de la saga en 1977, on ne disposait pas encore d’images détaillées de la surface de cette lune. Les sondes Voyager et surtout Cassini y ont pourvu depuis. Dans Star Wars, l’Empire Galactique se dote en secret d’une première station de combat, l’Étoile Noire, que Luke Skywalker parviendra à détruire (épisode IV). Il fera de même avec la seconde station, l’Étoile de la Mort (épisode VI).

L’Étoile Noire, première station de combat dans Star Wars. © Star Wars Universe

En étudiant la rotation de Mimas à partir des images fournies par la sonde Cassini, les astronomes ont remarqué que cette lune n’était sans doute pas l’astre géologiquement mort qu’ils imaginaient. Elle présente de petites oscillations qui pourraient s’expliquer par la présence d’un océan sous la croûte de glace, comme c’est le cas pour Encelade. Dans ce monde glacé, la chaleur nécessaire pour maintenir l’eau à l’état liquide trouverait son origine dans les forces de marée générées par la proximité de Saturne.

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La nébuleuse du Spaghetti se cache dans le Taureau

Simeis 147, alias la nébuleuse du Spaghetti, est grande comme six fois la Pleine Lune ! Mais elle n’apparaît que sur les photographies. 

Explosion stellaire :

La nébuleuse du Spaghetti est un rémanent de supernova. Il y a environ 40.000 ans, une explosion stellaire s’est produite dans la constellation du Taureau, à près de 3.000 années-lumière de nous. Une étoile à l’agonie a littéralement volé en éclats dans un violent soubresaut. Elle est devenue brutalement très lumineuse, tout en projetant sa matière dans l’espace. 400 siècles plus tard, il ne reste de cet astre qu’un pulsar, petit corps très dense en rotation rapide sur lui-même. Il balaie l’espace de son rayonnement comme le fait un phare côtier.

La nébuleuse du Spaghetti, grande comme six fois la Pleine Lune. © Mainak Chakraborty

Quant à la matière expulsée dans l’explosion, elle continue de s’étendre en se diluant dans l’espace. Elle forme aujourd’hui un réseau complexe de filaments d’oxygène et d’hydrogène.

Un immense mais discret rémanent :

Si la nébuleuse du Spaghetti est visible, c’est parce que ses filaments s’illuminent au passage de l’onde de choc générée par la supernova. Attention, cet éclairage est quand même particulièrement discret. Ne comptez pas voir Simeis 147 à l’œil nu, ni même avec un puissant télescope. Et c’est bien dommage, car cet objet céleste s’étend sur une surface équivalente à six fois celle de la Pleine Lune ! Pour révéler les détails de cette belle nébuleuse, Mainak Chakraborty a quand même accumulé près de 17 heures de poses avec une caméra placée derrière une lunette de 81 millimètres de diamètre.

La nébuleuse du Spaghetti se trouve à côté de Elnath (Beta Tauri), la seconde étoile la plus brillante de la constellation. Notez qu’un peu plus bas se trouve un autre rémanent : il s’agit de Messier 1, la nébuleuse du Crabe, reste de l’explosion d’une supernova en l’an 1054. 

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Que voir dans le ciel nocturne au mois de mars 2022

Au cours de ce mois de mars 2022, le retour du printemps s’accompagne d’un trio planétaire dans le ciel du matin.

Les planètes reviennent à l’aube :

Si nous avons admiré les planètes en soirée à la fin de l’année dernière, elles s’installent maintenant dans le ciel du matin. En ce mois de mars 2022, Vénus, Mars et Saturne vous donnent rendez-vous en fin de nuit. Jupiter, en conjonction avec le Soleil, les rejoindra le mois prochain. Quant à Mercure, nous la retrouverons également en avril, mais le soir.

Des trois planètes visibles à l’aube il y a deux ans (le 18 mars 2020 pour ce cliché), seules Mars et Saturne seront observables en mars 2022. © Jean-Baptiste Feldmann

Si vous préférez observer le ciel en première partie de nuit, vous pourrez multiplier les observations lunaires. Et lorsque notre satellite ne vous éclairera plus, il vous restera toujours la belle constellation d’Orion à admirer. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne au mois de mars 2022

Castor et Pollux, deux fausses jumelles dans le ciel d’hiver

Actuellement postées au zénith en début de nuit, les fausses jumelles Castor et Pollux sont  deux brillantes étoiles à découvrir.  

Dans le prolongement d’Orion :

Pour localiser les étoiles Castor et Pollux (fils jumeaux de Zeus et de Léda dans la mythologie grecque), vous devez déjà repérer Orion. La plus belle constellation hivernale est visible plein Sud en début de nuit. Cherchez-la à mi-chemin entre l’horizon et le zénith. Bételgeuse symbolise l’épaule droite du chasseur, Rigel son pied gauche. En prolongeant deux fois une ligne imaginaire qui passe par ces astres, vous arrivez à Castor et Pollux.

En prolongeant deux fois une ligne passant par Rigel et Bételgeuse, vous tomberez sur les étoiles Castor et Pollux.

Ces deux étoiles proches l’une de l’autre en apparence sont à l’origine du nom de la constellation des Gémeaux qui les abrite (en latin, « jumeaux » se dit Gemini). Mais comme vous allez pouvoir le constater, elles sont très différentes. Continuer la lecture de Castor et Pollux, deux fausses jumelles dans le ciel d’hiver

Le château de Beauregard sous un croissant de Lune

Cette fin de lunaison m’a donné l’occasion de photographier à l’aube le croissant de Lune au-dessus du château de Beauregard dans l’Ain.

Un château qui domine la Saône :

L’origine du château de Beauregard remonte au XIIIe siècle. C’est Gui de Chabeu, seigneur de Saint Trivier, qui décide sa construction vers 1260. L’édifice est édifié sur une colline au pied de laquelle coule la Saône. Le château doit protéger Villefranche qui se situe sur la rive opposée du fleuve. Victime de plusieurs saccages, l’ouvrage est rénové au XVe siècle par Pierre de Bourbon et Anne de Beaujeu. Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, il tombe peu à peu en ruines.

Le château de Beauregard vu depuis les bords de Saône. © Christine Sasiad

Le château est racheté en 1860 par Henri Bouchet. Avec l’architecte Charles Martin, ils incluent les vestiges du château-fort datant du XVe siècle (notamment une tour crénelée) à un nouveau corps de bâtiment. La famille Bouchet est toujours propriétaire de ce château qui ne se visite pas.  Continuer la lecture de Le château de Beauregard sous un croissant de Lune

Ce saisissant cliché révèle la pollution du ciel nocturne

Les satellites artificiels sont de plus en plus nombreux. Une pollution du ciel nocturne qui vient s’ajouter aux multiples éclairages.  

Rayures lumineuses :

Cinq minutes. C’est le temps nécessaire à l’astrophotographe russe Yulia Zhulikova pour révéler l’ampleur du désastre. Une multitude de traits lumineux zèbrent son cliché du ciel nocturne, cliché réalisé en juillet 2021. Des satellites artificiels passent dans tous les sens, une pollution grandissante qui inquiète de plus en plus les astronomes. Yulia Zhulikova avait pourtant choisi de fuir les lumières parasites en s’installant sur les bords du lac de Toktogoul dans le Kirghizistan. Mais même loin des villes, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur.

14 clichés de 20 secondes ont été additionnés pour montrer l’ampleur de la pollution du ciel nocturne par des satellites artificiels. © Yulia Zhulikova

On estime aujourd’hui que plus de 4.000 objets artificiels tournent autour de la Terre. Un chiffre qui va considérablement augmenter avec la multiplication des nouvelles constellations de satellites. Continuer la lecture de Ce saisissant cliché révèle la pollution du ciel nocturne

Portrait : Yannick Le Garrec, le ciel nocturne en partage

Depuis plus de 25 ans, Yannick Le Garrec invite tous les publics à découvrir les beautés du ciel nocturne à travers ses télescopes. 

Naissance d’une passion :

Il suffit parfois d’un livre pour faire basculer le destin d’un jeune garçon. En 1977, Yannick Le Garrec, jeune collégien de 11 ans, met la main sur un ouvrage de Philippe de La Cotardière, écrivain et journaliste scientifique. Après cette lecture, Yannick se lance dans l’observation du ciel avec une paire de jumelles, tout en écoutant les émissions radiophoniques de Pierre Kohler. À cette époque, il découvre également la photographie argentique. Peu après, il s’inscrit au club d’astronomie de son lycée, où il participe à la taille d’un miroir de télescope.

Pour Yannick Le Garrec, photographie et astronomie sont indissociables. Chaque fois qu’il le peut, il va photographier les spectacles du ciel nocturne. © Jean-Baptiste Feldmann

En 1992, sa femme lui offre un télescope 115/900. Trois ans plus tard, il construit avec son père une coupole en bois. Il y loge un télescope Newton de 250 millimètres de diamètre et réalise ses premières images astronomiques. Continuer la lecture de Portrait : Yannick Le Garrec, le ciel nocturne en partage

En Slovénie, la Voie lactée enjambe une église du Souvenir

Dans les montagnes de Slovénie, la nuit offre une vision apaisante. Pourtant, l’église du Saint-Esprit commémore de terribles combats. 

Sanglantes batailles :

Nous sommes sur la colline de Javorca, en Slovénie. Ici se dresse une petite église depuis 1916. Sur ses murs et son plafond, les noms des 2.800 soldats tombés au cours d’une douzaine de combats. C’était pendant la Première Guerre mondiale, quand l’Autriche-Hongrie se battait contre l’Italie. Cette église en bois a été imaginée par un lieutenant autrichien, Remigius Geyling, ami du peintre Gustav Klimt. Loin derrière se détache le Triglav, plus haut sommet de Slovénie (2.864 mètres).

L’église du Saint-Esprit dans les montagnes de Slovénie est surplombée par la Voie lactée. © Matej Mlakar pour l’image et Jean François pour les annotations

L’astrophotographe Matej Mlakar s’y est rendu pour immortaliser la Voie lactée hivernale. Son image est une composition réalisée à partir de quinze clichés pour le paysage et quarante-sept pour le ciel. Devant la quiétude des lieux, on a du mal à imaginer ce qui s’est déroulé dans ces montagnes il y a un peu plus d’un siècle. Continuer la lecture de En Slovénie, la Voie lactée enjambe une église du Souvenir

Spectacle cosmique : trois supernovae dans une galaxie !

C’est un phénomène très rare : on observe actuellement trois supernovae dans NGC 5605, une lointaine galaxie spirale.

Explosions cataclysmiques :

Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernovae. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :

Aucune supernova n’a été observée dans la Voie lactée depuis l’invention de la lunette astronomique par Galilée. La plus proche de ces explosions a eu lieu en 1987 dans le Grand Nuage de Magellan. Le phénomène est donc relativement peu fréquent dans une galaxie. Autant dire que l’observation de trois supernovae simultanément dans NGC 5605 est un événement rarissime.  Continuer la lecture de Spectacle cosmique : trois supernovae dans une galaxie !

La planète Mars est de retour aux côtés de Vénus à l’aube

En 2022, nous suivrons le retour de Mars, au plus près le 8 décembre. La Planète rouge est actuellement observable du côté de Vénus.

Une planète intrigante :

Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires dont l’aspect change au fil des saisons.

Mars photographiée le 30 octobre 2020 à l’aide d’un télescope de 1 mètre de diamètre. Le canyon géant de Valles Marineris apparaît comme une cicatrice sombre. © Damian Peach

Avec Perseverance, mais également toutes les autres missions en cours, l’exploration de Mars se poursuit. Les scientifiques espèrent y trouver des traces de vie passée. Et les agences spatiales rêvent d’y poser le pied dans quelques décennies. Continuer la lecture de La planète Mars est de retour aux côtés de Vénus à l’aube

L’explosion d’une comète aurait décimé des peuples Amérindiens

La chute d’une comète pourrait expliquer le surprenant déclin des groupes d’Amérindiens de la culture Hopewell il y a 1.500 ans.

Hopewell, sept siècles de culture :

Les Amérindiens de l’Est de l’Amérique du Nord ont connu une intense période d’échanges culturels et commerciaux à partir du IIe siècle av. J.-C. Installés le long des cours d’eau, ils vivaient principalement de l’agriculture (tournesol, citrouille, orge, maïs…). Les sites qu’ils ont occupés se caractérisent par la présence de grands tumulus funéraires. Le premier d’entre eux fut étudié dans les années 1890 sur un terrain appartenant à M. C. Hopewell, lequel a donné son nom à cette culture. On a retrouvé sur ces sites une grande variété d’objets (bijoux et ustensiles) en os, en bois, et même en métal. Ces peuples Amérindiens avaient également développé un vaste réseau de voies commerciales reliant le Golfe du Mexique à l’actuel Canada.

Exemple de tumulus funéraires de la culture Hopewell dans l’Ohio. © H. Rowe

On s’est longtemps demandé pourquoi la culture Hopewell avait périclité à partir du IVe siècle apr. J.-C. Des chercheurs de l’Université de Cincinnati ont fait une découverte qui pourrait expliquer ce déclin. Leur travail est présenté dans cet article. Continuer la lecture de L’explosion d’une comète aurait décimé des peuples Amérindiens

Des protoétoiles cachées dans la nébuleuse de l’Hippocampe

Malgré son aspect obscur, la nébuleuse de l’Hippocampe, un nuage moléculaire interstellaire, cache plusieurs pouponnières d’étoiles. 

Dans les bras de Céphée :

La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Mais revenons à Barnard 150, l’un des 182 objets du catalogue de l’astronome Edward E. Barnard.

La nébuleuse de l’Hippocampe dans la constellation de Céphée. © Sergio Kaminsky

Il s’agit d’un nuage moléculaire sombre situé à 1.200 années-lumière de notre planète. S’étirant sur un degré apparent, équivalent à deux fois la surface de la Pleine Lune, B150 se découpe devant le fond étoilé de la Voie Lactée. Treize heures de poses ont été nécessaire à l’astrophotographe Sergio Kaminsky pour dévoiler la beauté de cette discrète nébuleuse. Continuer la lecture de Des protoétoiles cachées dans la nébuleuse de l’Hippocampe

Que voir dans le ciel nocturne au mois de février 2022

L’Hexagone d’hiver en soirée et trois planètes de retour dans le ciel du matin sont au menu des éphémérides de ce mois de février 2022.

Ciel d’hiver :

Pour ce mois de février, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 8 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 16.

Position de la Lune par rapport à l’Hexagone d’hiver dans la soirée du 6 février. © Stelvision

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : située à 66 années-lumière, la plus brillante étoile de la constellation du Taureau a une magnitude de 0,9.
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4) est située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
En février, l’Hexagone d’hiver est parfaitement visible en début de nuit. © Jimmy Westlake
L’actualité du ciel en février :
  • Le 1, c’est le Nouvel An chinois qui ouvre l’année du Tigre. C’est également la Nouvelle Lune.
  • Le 2 et 3 au crépuscule, un très fin croissant lunaire glisse sous Jupiter au-dessus de l’horizon Sud-Sud Ouest.
  • Le 7, Vénus atteint son éclat maximum (magnitude -4,7). La seconde planète du Système solaire est visible au Sud Est à l’aube.
  • Le 8, c’est le Premier Quartier de Lune.
  • Le 9, la Lune est à 4° de l’amas des Pléiades.
  • Le 10 en soirée, admirez le magnifique cirque lunaire Copernic qui reçoit ses premiers rayons de Soleil.
Copernic est l’un des plus beaux cratères lunaires. © Philippe Mouniguet
  • Le 16 à l’aube, Vénus, Mars et Mercure sont proches en direction de l’horizon Sud Est. Si la première est très brillante, les deux autres planètes sont un peu plus délicates à distinguer dans le jour naissant. C’est la Pleine Lune.
  • Le 23, c’est le Dernier Quartier.
  • Le 27 et 28 à l’aube, le fin croissant de vieille Lune rend visite au trio planétaire évoqué le 16. Saturne s’invite en-dessous de Mercure pour l’occasion. Un horizon Est-Sud Est parfaitement dégagé est indispensable.

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Les saisissantes images de Jupiter prises par la sonde Juno

À chacun de ses survols rapprochés de Jupiter, la sonde américaine Juno nous offre de saisissants clichés de la planète gazeuse géante.

Survols au plus près :

En attendant l’arrivée en 2031 de la sonde européenne Juice dans la banlieue de Jupiter, c’est Juno qui étudie la planète géante gazeuse depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a vingt ans. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde Juno nous laissent sans voix :

Notre vision de la plus grosse planète du Système solaire ne cesse d’évoluer. Que de progrès depuis les premières observations de Galilée il y a un peu plus de 400 ans ! Continuer la lecture de Les saisissantes images de Jupiter prises par la sonde Juno

Flambée de jeunes étoiles dans la splendide galaxie NGC 1672

Dans la constellation de la Dorade, les étoiles naissantes illuminent de couleurs chatoyantes les bras de la galaxie spirale barrée NGC 1672.

Merveille dans la Dorade :

La constellation de la Dorade est très discrète. Aucune étoile de cet astérisme ne dépasse la magnitude 4. Cela ne l’empêche pas d’héberger quelques merveilles célestes. On y trouve le Grand Nuage de Magellan ainsi qu’une somptueuse galaxie, NGC 1672.  Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.

La galaxie spirale barrée NGC 1672 dans la constellation de la Dorade. © Martin Pugh

NGC 1672 est une galaxie spirale barrée. Ses bras ne partent pas d’un noyau central, mais d’une barre d’étoiles. Sur le cliché de l’astrophotographe Martin Pugh, cette barre s’étire selon un axe 10h-16h si vous imaginez la galaxie au centre d’une horloge. Continuer la lecture de Flambée de jeunes étoiles dans la splendide galaxie NGC 1672

La Pleine Lune de janvier se lève dans le massif du Queyras

Le photographe Jean-François Gely a merveilleusement immortalisé la première Pleine Lune de l’année dans le massif du Queyras.

Le massif du Queyras est à cheval sur le département français des Hautes-Alpes et sur la région italienne du Piémont. Il culmine à 3.320 mètres avec le pic de Rochebrune. Dans le massif, la pollution lumineuse est encore limitée et les astronomes ont la possibilité de s’en rendre compte à l’Observatoire de Saint-Véran. La préservation du ciel nocturne est d’ailleurs l’une des priorités du Parc naturel régional du Queyras créé en 1977 :

Photographe installé dans la région, Jean-François Gely (Jeff Graphy) voit ses images nocturnes régulièrement primées dans les concours internationaux. Continuer la lecture de La Pleine Lune de janvier se lève dans le massif du Queyras

L’astéroïde 2022 AE1 va-t-il vraiment heurter la Terre ?

La NASA vient de classer 2022 AE1 en tête des astéroïdes potentiellement dangereux. Faut-il vraiment s’en inquiéter ?

Un nouvel Apollon :

L’astéroïde 2022 AE1 a été repéré pour la première fois le 6 janvier 2022 à 1,3 million de kilomètres de la Terre. La découverte a été réalisée dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de recherche d’objets géocroiseurs. Rapidement, la NASA a inscrit cet astéroïde de 70 mètres en tête de la liste des corps susceptibles de rencontrer la Terre :

Les géocroiseurs ont des orbites qui peuvent les amener à rencontrer la Terre. © iStock

Pour classer la dangerosité des astéroïdes, les astronomes utilisent l’échelle de Turin. Elle est graduée de 0 (aucun risque de collision) à 10 (collision inévitable entraînant une catastrophe climatique). L’astéroïde 2022 AE1 (un nouveau membre dans la famille des géocroiseurs Apollon) est actuellement au niveau 1. Tous les autres géocroiseurs connus à ce jour sont au niveau 0.  Continuer la lecture de L’astéroïde 2022 AE1 va-t-il vraiment heurter la Terre ?

Le ciel aux jumelles : découvrez la belle Ceinture d’Orion

La Ceinture d’Orion est un alignement de trois étoiles au sein de la plus belle des constellations. Explorons cette région aux jumelles. 

Un vaniteux chasseur :

Dans la mythologie grecque, Orion était un chasseur qui passait son temps à se vanter de ses prouesses. La Ceinture d’Orion est composée de trois astres alignés. Il s’agit des brillantes étoiles Alnitak, Alnilam et Mintaka. Elles sont situées respectivement à environ 800, 1.340 et 915 années-lumière de la Terre. De cette ceinture, le baudrier du chasseur, pend une épée. C’est elle qui intéresse beaucoup les astronomes, car elle contient la fameuse nébuleuse Messier 42.

La Ceinture d’Orion est un alignement de trois brillantes étoiles au centre de la constellation du même nom. Elle correspond au baudrier noué autour de la taille du chasseur d’où pend l’épée qui contient la nébuleuse M 42. © Jean-Baptiste Feldmann

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises cette magnifique nébuleuse. Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur la Ceinture d’Orion et en découvrir les richesses avec une simple paire de jumelles. Continuer la lecture de Le ciel aux jumelles : découvrez la belle Ceinture d’Orion

Une tempête géomagnétique imprévue a touché la Terre

Les prévisionnistes n’avaient pas prévu la tempête géomagnétique qui a eu lieu ce 14 janvier, pour le plus grand bonheur des observateurs.

Surveillance solaire :

Les astronomes savent que la formation d’un trou coronal sur le Soleil s’accompagne de violentes bouffées de vent solaire. Si elles frappent la Terre, ces particules énergétiques peuvent provoquer des dysfonctionnements dans les réseaux électriques. C’est pour anticiper ces inconvénients que la surveillance de l’activité solaire existe depuis quelques décennies. Une charge qui incombe à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui lance alors un avis de tempête géomagnétique. Leur niveau varie de G1 (phénomène mineur) à G5 (tempête extrême).

Aurore boréale en Finlande le 14 janvier 2022. La Lune éclaire le paysage. © Jari Ylioja

Surprenant les prévisionnistes, une brèche s’est ouverte dans le champ magnétique de notre planète le 14 janvier 2022. Le bouclier qui protège la Terre n’étant plus aussi efficace, le vent solaire a pu s’engouffrer dans l’atmosphère et y provoquer des aurores.

Spectacle sous la Lune :

Vendredi dernier, trois jours avant la Pleine Lune, le ciel nocturne était baigné par la lumière de notre satellite naturel. Les astronomes n’avaient alors plus grand chose à observer. Mais le niveau G2 de cette tempête géomagnétique a été suffisant pour que les aurores boréales fassent une apparition remarquée. Encore fallait-il que des photographes mettent le nez dehors alors qu’aucune alerte n’avait été lancée. En Finlande, Jari Ylioja a eu la bonne idée de sortir et de braver le froid pour immortaliser le spectacle :

Malgré la Lune, l’aurore était bien visible en Finlande ce 14 janvier 2022. © Jari Ylioja

Le ciel s’est paré de magnifiques couleurs vertes et rouges un peu partout en Europe du Nord et jusqu’en Allemagne, où Laura Kranich en a également profité. Bien que le maximum de l’activité solaire ne soit pas attendu avant 2025, il semble que le réveil de notre étoile ne fasse plus aucun doute !

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Plongée dans Hickson 44, un superbe groupe de galaxies

Dans la constellation du Lion, le groupe compact Hickson 44 rassemble quatre belles galaxies en interaction gravitationnelle. 

Les galaxies ont l’instinct grégaire :

Paul Hickson est un professeur de physique et d’astronomie de l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver au Canada. Il y a une quarantaine d’années, il a créé un catalogue astronomique. Le catalogue HCG (Hickson Compact Group) rassemble une centaine de groupes compacts dans lesquels les galaxies sont assez proches pour interagir entre elles. Les forces gravitationnelles les unissent, mais cette union a un prix. Chacune est tiraillée par ses voisines et certaines finissent par fusionner.

Dans ces groupes de galaxies, on observe des formes distordues, des filaments d’étoiles et de gaz ou encore des pouponnières stellaires très actives. Le plus célèbre d’entre eux est le Quintette de Stephan. Cet ensemble de cinq galaxies fut observé pour la première fois par l’astronome français Édouard Stephan en 1878 dans la constellation de Pégase. Continuer la lecture de Plongée dans Hickson 44, un superbe groupe de galaxies

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh