Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

Une prometteuse comète et deux belles planètes vont nous offrir quelques occasions de sortir la nuit durant ce mois de novembre 2025.

Une comète au périhélie :

Le 8 novembre 2025, la comète Lemmon (C/2025 A6) atteindra son périhélie, soit sa plus courte distance au Soleil (79 millions de kilomètres). Nous avons été nombreux durant le mois d’octobre à essayer d’observer et de photographier cette belle voyageuse. Pour ma part, j’ai pu l’observer depuis le Beaujolais. et sur Cielmania, je vous ai présenté les images de Christian Bertincourt, Pierre-Paul Feyte ou encore Gerald Rhemann et Michael Jäger. Il faudra rechercher l’astre chevelu au-dessus de l’horizon Ouest à la tombée de la nuit :

Outre la comète, Saturne et Jupiter seront également des cibles de choix. Ces deux planètes sont en effet idéalement placées pour les observateurs munis d’un télescope. Voyons maintenant cela en détail.    Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

La Norvège sous de spectaculaires aurores boréales

La nuit dernière, le photographe et vidéaste Adrien Louis Mauduit a immortalisé d’incroyables aurores dans le ciel de Norvège.  

Lueurs célestes :

La Norvège, et tout particulièrement l’archipel des Îles Lofoten au nord du pays, est un endroit très prisé des astrophotographes. C’est là en effet qu’ils viennent admirer les aurores boréales. Même si l’activité solaire est en baisse, la Terre continue de recevoir régulièrement des bouffées de particules solaires. En pénétrant dans la haute atmosphère, ces particules entrent en collision avec les atomes d’oxygène et les molécules d’azote, produisant l’émission de lueurs colorées : les aurores polaires. Parfois, ces lueurs deviennent visibles à de plus basses latitudes. Ce fut par exemple le cas brièvement en France le 18 octobre du côté de la comète Lemmon :

On peut aussi observer des aurores australes (par exemple en Nouvelle-Zélande). Enfin, les astronomes les étudient également sur d’autres planètes (ici sur Jupiter ou Saturne) et même sur des naines brunes. Continuer la lecture de La Norvège sous de spectaculaires aurores boréales

La comète Lemmon défigurée par les satellites

Le ciel nocturne se charge inexorablement de la lumière des satellites et la comète Lemmon n’y a malheureusement pas échappé. 

Rayures lumineuses disgracieuses :

Si les images de la comète Lemmon rivalisent de beauté, celle de Oscar Martín Mesonero publiée sur Sky a de quoi inquiéter. Prise depuis la province de Salamanque (Espagne) le 27 octobre 2025, elle révéle l’augmentation exponentielle du nombre de satellites artificiels. Depuis quelques années déjà, les astronomes et les astrophotographes avaient choisi de fuir la pollution lumineuse des villes pour pratiquer leur passion :

Mais les satellites artificiels sont partout. Et même dans les endroits les plus reculés, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur. Le prix à payer pour connecter le monde ?

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Insolite : observez les ombres des lunes de Jupiter

C’est un spectacle à suivre avec un petit télescope ou une lunette : une, deux et parfois trois ombres se déplacent sur le disque de Jupiter.

Jupiter se rapproche :

Savez-vous que Jupiter sera au plus près de la Terre le 9 janvier 2026 ? À cette date, la planète gazeuse géante, qui se trouvera à 920 millions de kilomètres, présentera un diamètre apparent de 46 secondes d’arc. Autant dire que son observation sera passionnante dans une lunette ou un télescope. D’autant qu’elle se trouve dans les Gémeaux, donc dans d’excellentes conditions de visibilité pour les observateurs européens. Les astrophotographes n’ont d’ailleurs pas attendu l’opposition de janvier. Depuis quelques semaines, ils ont pris l’habitude de se lever très tôt pour l’immortaliser avant l’aube :

Les satellites Ganymède, Io et leurs ombres à l’aube du 13 octobre 2025. © Pierre Gilet

Si les différentes ceintures du système nuageux de Jupiter et la Grande Tache rouge sont des sujets d’intérêt, c’est aussi le cas des quatre satellites galiléens (Io, Europe, Ganymède et Callisto). Leurs passages et leurs ombres offrent un fascinant spectacle, comme le montre le cliché de Pierre Gilet réalisé le 13 octobre 2025.

Jeux d’ombres :

Avec une lunette ou un télescope, on peut s’amuser à suivre les ombres des satellites qui se projettent sur la planète. Pour connaître à l’avance ces phénomènes, utilisez un simulateur comme Shallowsky ou une application comme Stellarium :

Ce simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky

Vous constaterez que le transit d’une ombre sur le globe se produit assez régulièrement. Moins fréquents sont les transits de deux ombres. Ce fut le cas le 13 octobre (voir plus haut), ce sera le cas la nuit du 29 octobre ainsi que les 5 et 21 novembre. D’ailleurs, pour ne pas les manquer, il vous suffit de consulter régulièrement les éphémérides. Et qu’en est-il de trois ombres ? Et bien sachez que le dernier transit triple d’ombres s’est produit le 24 janvier 2015, et qu’il a même été immortalisé par le télescope spatial Hubble. Quant au prochain, il aura lieu en 2032 par deux fois, le 20 mars et le 30 décembre !

Transit de Callisto, Europe et Io le 24 janvier 2015. © ESA/NASA
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Depuis le Beaujolais, la comète Lemmon se dévoile enfin

Malgré la météo capricieuse de cette fin de mois d’octobre, la comète Lemmon a fini par se montrer dans le ciel du Beaujolais.

Un astre chevelu assez discret :

La comète Lemmon (C/2025 A6) est la vedette du mois d’octobre, tout comme C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS il y a un an. Mais l’astre chevelu de 2025 a été victime d’une météo désastreuse. Comme beaucoup, j’ai guetté depuis plusieurs soirs la moindre éclaircie pour espérer lui tirer le portrait depuis ma campagne beaujolaise. Le 23 octobre, j’ai pu rapidement la dessiner comme elle se présentait dans mes jumelles 12X80 :

Enfin, hier soir, j’ai réussi à la photographier entre les nuages. Comme toujours, j’utilise mon vieux boîtier Nikon D7100 avec son objectif Nikkor de 50 millimètres de focale. L’astre chevelu est apparu alors que le ciel était encore clair :

Puis j’ai eu  un peu de temps pour composer une image plus élaborée, en profitant du paysage légèrement éclairé. le temps de pose est de 15 secondes à 3200 iso. Notez que visuellement, la comète est à peine perceptible, beaucoup moins en tout cas que sur mes images :

Il faudra désormais composer avec la Lune, dont le Premier quartier est prévu le 29.  La comète atteindra son périhélie le 8 novembre prochain. Son éclat pourrait donc légèrement augmenter dans les jours à venir, à la faveur de son rapprochement avec le Soleil :

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Splendeur dans le sillage de la comète Lemmon

C’est un magnifique spectacle que seules les photographies révèlent : voici la majestueuse queue de la comète Lemmon.

Beauté céleste :

À quelques jours de son passage au plus près du Soleil (le 8 novembre prochain), la comète Lemmon n’en finit pas de ravir les astrophotographes. Il faut dire que les progrès dans l’imagerie astronomique sont fulgurants. Pensez donc : depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues :

Heureusement, les capteurs numériques actuels offrent des possibilité insoupçonnées. Regardez ce magnifique cliché réalisé le 19 octobre par Gerald Rhemann et Michael Jäger sur lequel on voit s’étendre la queue de C/2025 A6. Décryptons maintenant cette très belle image. Continuer la lecture de Splendeur dans le sillage de la comète Lemmon

Récit : la comète Lemmon dans le ciel de la Drôme

L’astrophotographe Christian Bertincourt est allé photographier la comète C/2025 A 6 (Lemmon) sous le ciel pur de la Drôme.

Une comète dans la Drôme :

Le passage de la comète Lemmon (infos ici) ne pouvait laisser indifférent Christian Bertincourt. Souvenez-vous : il y a un peu plus d’un an, cet astrophotographe lyonnais (découvrez ses images sur son site ou dans sa galerie d’images Flickr) nous avait partagé sa rencontre avec la belle comète 12P/Pons-Brooks. Il est retourné dans la Drôme, mais cette fois-ci pour imager C/2025 A6. Il nous raconte : “J’ai passé deux nuits au CosmoDrôme situé sur la montagne de Bergiès dans la Drôme, à 1365 mètres d’altitude :

Quel bonheur de se retrouver dans ce havre de noirceur et de silence, face à un ciel d’une pureté rare ! L’objectif de l’expédition était d’imager la comète C/2025 A6 qui traverse actuellement nos ciels d’automne. C’est dans une ambiance quasi-irréelle que la session a débuté. Après quelques réglages précis et une mise en station soignée, j’ai lancé les acquisitions, accumulant les poses de 120 secondes avec ma caméra et ma lunette Askar 108/600 :

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Surprise : une aurore boréale accompagne la comète Lemmon

Le 18 octobre, le photographe Pierre-Paul Feyte a eu la surprise de découvrir une aurore boréale sur ses images de la comète Lemmon.

Lumières célestes :

Une aurore boréale (ou australe) se produit lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète. Avec un peu de chance, on peut alors observer de belles draperies lumineuses dans le ciel nocturne. En général, ces aurores se cantonnent aux latitudes élevées. Et pour les immortaliser, les astrophotographes doivent se rendre autour du cercle polaire. Mais il arrive que l’aurore descende plus bas et devienne visible dans la direction Nord, là où se trouve actuellement la comète Lemmon.  C’est justement le spectacle auquel a assisté Pierre-Paul Feyte :

Alors qu’il avait prévu initialement d’immortaliser l’astre chevelu depuis son jardin dans le Lot durant la soirée du 18 octobre, le photographe a remarqué la présence d’une aurore sur l’un de ses clichés (elle était invisible à l’œil nu). D’autres astrophotographes ont immortalisé cette rencontre fortuite, après avoir reçu un message d’alerte aux aurores. C’est le cas par exemple de Lauri Kangas dans l’Ontario, Alan C Tough en Écosse ou encore PM Hedén en Suède. Continuer la lecture de Surprise : une aurore boréale accompagne la comète Lemmon

Montigny-le-Roi met Camille Flammarion à l’honneur

Un symposium consacré à Camille Flammarion s’est déroulé le samedi 18 octobre 2025 à Montigny-le-Roi, son village natal. 

Enfant du Val-de-Meuse :

Camille Flammarion a vu le jour le 26 février 1842 à Montigny-le-Roi. Tout comme, d’ailleurs, son petit frère Ernest (fondateur des éditions éponymes) quatre ans plus tard. C’est donc dans ce village du Val-de-Meuse que la SAF a organisé un symposium le 18 octobre. Pour mémoire, rappelons que l’année 2025 marque le centième anniversaire de la mort du célèbre astronome.

Après avoir ouvert ce symposium, Patrick Baradeau, secrétaire général de la SAF, a retracé les grandes étapes de la vie de l’astronome et écrivain. De sa jeunesse au séminaire de Langres jusqu’à sa mort dans son observatoire de Juvisy, il consacra sa vie à vulgariser l’astronomie. Puis c’est Gilles Dawidowicz, vice-président, qui a évoqué l’évolution de la planétologie depuis cette époque. La Lune et Mars, les deux corps célestes les plus proches, furent l’objet de controverses passionnées.

Jean Guérard, directeur de l’observatoire de Juvisy, a ensuite présenté le Fonds qui rassemble et préserve une multitude de traces de cette époque. Correspondances, ouvrages, instruments, globes, ce riche patrimoine est la mémoire vivante de l’astronomie de la fin du XIXe siècle et de la première partie du XXe siècle.

Jonathan Giné a évoqué les rapports méconnus entre l’astronome de Juvisy et la Relativité générale d’Albert Einstein. Enfin, Alain Joets (Laboratoire de physique des solides), a retracé les avancées de l’optique à cette époque, synonyme d’âge d’or pour la construction et la mise en service des grands réfracteurs.

La plus grande lunette astronomique du monde (objectif de 102 cm et focale de 19 mètres) fut mise en service à la fin du XIXe siècle à l’Observatoire Yerkes. © Yerkes Observatory
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Le croissant de Lune et Vénus dans les brumes matinales

C’est bientôt la fin de la lunaison, l’occasion de saisir le fin croissant à proximité de Vénus dans les brumes en cette fin de nuit.

Ciel d’automne :

Brumes et brouillard sont désormais le lot des observateurs nocturnes. Si les longues nuits d’octobre laissent espérer de belles observations, la météo impose ses règles. Et c’est bien dommage en ce moment, où un ciel transparent est indispensable pour profiter du passage de C/2025 A6 (Lemmon). Je vous ai déjà longuement parlé de cette comète ici, je vous renvoie donc à l’article si vous souhaitez en savoir plus. Depuis trois semaines, je n’ai pu observer que deux fois cet astre chevelu. Le ciel est très souvent brumeux, quand ce n’est pas un épais brouillard qui me fait renoncer. Ce matin, même l’éclatante Vénus avait du mal à percer ce voile atmosphérique :

À ses côtés, le fin croissant, deux jours avant la Nouvelle Lune. Il redeviendra visible en soirée à partir du jeudi 23 sur l’horizon Ouest, juste en dessous de Mercure. Puis il prendra de l’embonpoint jusqu’au 29, date du Premier quartier. Quant à Vénus, elle se dirige tranquillement vers l’horizon, avant sa conjonction solaire le 6 janvier prochain. Je vous rappelle que vous pouvez retrouver toutes ces informations chaque mois dans les éphémérides.

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La comète Lemmon est désormais observable en soirée

Après son passage sous la Grande Ourse, la comète C/2025 A6 (Lemmon) devient désormais observable à la tombée de la nuit. 

La vedette du mois :

La comète Lemmon mobilise désormais la communauté astronomique. Les astrophotographes, bien sûr, comme Petr Horálek, qui a immortalisé C/2025 A6 malgré la lumière de la Lune :

D’autres, comme Stéphane Vetter ou Roger Menard, ont fait le choix de la photographier avec leur télescope. Il y a même certains irréductibles qui la dessinent ! À l’époque des caméras et des appareils photos numériques, ils continuent d’utiliser des crayons, à la manière de Lucien Rudaux. C’est le cas par exemple de David Graham, qui a saisi de nombreux jets de gaz et de poussière en train de s’échapper du noyau de l’astre chevelu :

Son travail rappelle celui mené en 2023 par l’astrodessinatrice Leonor Ana Hernandez sur la comète ZTF.

Comète du soir :

Désormais, la comète Lemmon, dont l’éclat continue d’augmenter, est observable en début de nuit également. Comme elle est assez basse au-dessus de l’horizon Nord, je vous conseille d’utiliser une paire de jumelles pour la repérer plus facilement. La carte ci-dessous vous montre sa trajectoire, que j’ai ajoutée sur un fond du ciel nocturne fourni par Stellarium :

Après être passée sous la Grande Ourse, elle file en direction du Bouvier. Le 16 octobre, elle sera facile à trouver, juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse. Et comme nous nous dirigeons vers la Nouvelle Lune (le 21), toutes les conditions sont réunies pour admirer la belle voyageuse !

À savoir :

C/2025 A6 a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Depuis sa découverte, la comète fait preuve d’une importante activité de dégazage. Les astronomes ont donc revu régulièrement à la hausse sa courbe d’éclat prévisionnel. Elle devrait avoir une magnitude comprise entre 2 et 3 à la fin du mois d’octobre.

Mais attention, n’espérez pas voir aux jumelles ce que les photographies nous montrent : les capteurs numériques font des miracles !

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Rarissime : Ganymède, la lune de Jupiter, va occulter une étoile

Le 14 octobre 2025 avant l’aube, Ganymède, une lune de Jupiter, doit occulter une étoile de magnitude 7,5. Un spectacle rarissime.

Satellite galiléen :

Tout comme les satellites Io, Europe et Callisto, Ganymède a été observé pour la première fois par Galilée en 1610. Cette lune fut ensuite étudiée de près par les sondes Pioneer 10 (décembre 1973), puis Voyager (1979) et Galileo (1995-2002). On a découvert sur un tiers de sa surface des régions sombres très anciennes fortement cratérisées. Quant au reste, il est constitué de zones plus claires et plus jeunes traversées par de profonds sillons :

Il est fort probable qu’un océan salé se cache à 100 kilomètres de profondeur. L’ensemble pourrait alors représenter une quantité d’eau supérieure à celle des océans terrestres ! Continuer la lecture de Rarissime : Ganymède, la lune de Jupiter, va occulter une étoile

Spectacle : la comète Lemmon du côté de la galaxie NGC 3184

En se déplaçant devant les constellations, la comète C/2025 A6 (Lemmon) fait de belles rencontres, comme ici avec la galaxie spirale NGC 3184.

Rencontre céleste :

La  prometteuse comète C/2025 A6 (Lemmon) continue de se rapprocher. Très attendue au plus près de la Terre le 21 octobre (à 0,68 UA), elle ne cesse de nous émerveiller. Il faut dire que depuis que les estimations d’éclat ont été revues à la hausse (la comète étant beaucoup plus active que prévu), les astrophotographes ne se privent pas de lui tirer le portrait. C’est le cas par exemple de Stéphane Vetter (Nuits sacrées), qui a réalisé cette superbe image (ici en pleine résolution) le 6 octobre avant l’aube :

On y voit donc la comète très en beauté, ainsi que la galaxie NGC 3184. Mais vous l’aurez compris, cette spirale dans la Grande Ourse est en réalité  beaucoup plus loin. Alors que l’astre chevelu se trouve à 125 millions de kilomètres, la galaxie se situe à 40 millions d’années-lumière ! Pour réaliser ce cliché, Stéphane Vetter a totalisé 50 minutes de poses avec une lunette de 130 millimètres de diamètre. L’instrument, piloté à distance, est hébergé à l’ Observatoire de l’Oukaimeden. Ce dernier se trouve à 80 kilomètres au sud de Marrakech, dans les montagnes du grand Atlas marocain.

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Une étoile brûlante fait briller la nébuleuse RCW 58

WR 40, un astre très chaud et très lumineux, laisse échapper de puissants vents stellaires qui sculptent la nébuleuse RCW 58. 

Fournaise stellaire :

Au centre de la nébuleuse RCW 58 brille intensément un astre peu ordinaire. Il s’agit de WR 40, une étoile de type Wolf-Rayet. Sa température de surface atteint 200.000 degrés, soit près de 30 fois celle du Soleil ! Très chaudes, très massives et très lumineuses, les étoiles WR éjectent de grandes quantités de matière avant d’exploser en supernovae. Ces vents stellaires chauds ionisent le gaz qui les entoure et le rendent lumineux :

La nébuleuse RCW 58 dans la constellation de la Carène. © Wolfgang Promper

Pour réaliser cette image, Wolfgang Promper a utilisé un télescope de 60 centimètres de diamètre sous le ciel noir de la Namibie. En combinant un grand diamètre instrumental, un ciel exceptionnel, de très longs temps de pose et une parfaite maîtrise du traitement d’images, il réalise d’incroyables clichés (voir par exemple la galaxie lenticulaire Centaurus A ou la nébuleuse planétaire IC 5148).

À savoir :
  • Située dans la constellation de la Carène, RCW 58 porte une dénomination qui mérite quelques explications. Elle fait partie du catalogue RCW, un recueil d’environ 200 nébuleuses en émission du ciel austral. Ce catalogue a été réalisé dans les années 1960 par les astronomes Rodgers, Campbell et Whiteoak.
  • Les étoiles WR portent les noms de Charles Wolf et Georges Rayet, deux astronomes de l’Observatoire de Paris, qui les ont observées pour la première fois en 1867. Il existe quelques milliers d’étoiles WR sur les 200 à 400 milliards d’étoiles de notre galaxie. Récemment, le télescope spatial James Webb s’est penché sur l’une d’entre elles, WR 124.
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Mars : découvrez l’étrange déversoir de Ceraunius Tholus

Moins célèbre qu’Olympus Mons, le volcan martien Ceraunius Tholus présente une morphologie qui intrigue les planétologues.

Géants endormis :

Les volcans martiens sont gigantesques, et ce n’est pas Ceraunius Tholus qui nous contredira. Situé dans le prolongement de Tharsis Montes, il culmine à plus de 8.000 mètres au-dessus du niveau de référence. Certes, nous sommes très loin du record d’Olympus Mons (22 kilomètres d’altitude), mais déjà plus de mille mètres au-dessus du Nevado Ojos del Salado, le plus grand volcan terrestre :

Carte de localisation des principaux grands volcans martiens. © NASA

Le gigantisme des volcans martiens s’explique par l’absence de tectonique des plaques. Sur Terre, la dérive des plaques provoque un déplacement des points chauds, ce qui donne naissance à des chaînes de volcans. Sur Mars, les points chauds ne bougent pas et s’épanchent toujours par le même orifice, créant des volcans beaucoup plus volumineux. Des géants endormis depuis peu à l’échelle géologique. En effet, les traces de volcanisme martien les plus récentes (dans Cerberus fossae) remontent à environ 53.000 ans.  Continuer la lecture de Mars : découvrez l’étrange déversoir de Ceraunius Tholus