Plantée au milieu des vignes de Corton, une étrange construction a retenu mon attention. Un paysage saisi sous la lumière de la Lune.
On apprend dans Wikipédia que le Corton est un vin d’appellation d’origine contrôlée produit sur une partie des communes d’Aloxe-Corton, de Ladoix-Serrigny et de Pernand-Vergelesses, en Côte-d’Or. Il est classé parmi les grands crus bourguignons de la côte de Beaune. À cette époque de l’année les ceps commencent à se couvrir de bourgeons. Les viticulteurs craignent les gelées nocturnes. Les chaufferettes sont en place, en espérant ne pas connaître la même situation qu’au printemps 2017.
À l’heure où la lumière artificielle et les activités humaines nous privent de la beauté du ciel, le désert d’Atacama reste un refuge pour les photographes.
Un site exceptionnel :
Situé dans les Andes chiliennes, le désert d’Atacama est une zone particulièrement aride (à certains endroits il tombe moins d’un millimètre de pluie par an !). C’est ce site qu’a retenu l’ESO pour y implanter depuis quelques décennies ses télescopes parmi les plus performants au monde. Sous un ciel exempt de toute pollution lumineuse où seul l’airglow peut atténuer l’éclat des étoiles, les astronomes sondent l’Univers dans toutes les longueurs d’ondes. L’un des observatoires astronomiques les plus emblématiques est celui qui abrite le Very Large Telescope.
Deux astrophotographes ont uni leurs images dans un très beau time-lapse qui dévoile le ciel étoilé en été depuis le lac Laramon dans le Briançonnais.
Randonnée dans les Hautes-Alpes :
Le lac Laramon (2.359 m) se situe dans la vallée de la Clarée au-dessus de Fontcouverte (Briançonnais, Hautes-Alpes). Il est le but d’une jolie randonnée d’un peu moins de 4 heures en partant de Névache. C’est là que les photographes Dominique Joubert et Jean-Philippe Kornmann (membres du GAD, le Groupe d’Astronomie du Dauphiné) se sont installés pendant une nuit de l’été 2019.
https://vimeo.com/373596888
Profitant du beau temps et de l’absence de pollution lumineuse, ils ont réalisé cette vidéo. Concrètement ils ont utilisé 4 boîtiers dont 3 défiltrés (2 Canon 6D / 2 Nikon D610), 3 focales différentes (24mm, 50mm, 85mm), 2 montures équatoriales (Star Adventurer Mini) ainsi que 2 équipements pour assurer les mouvements (Rail Syrp Genie II, et 2 Platines Genie Mini). 10 séquences ont été tournées pour un total de 4.700 photos. Au final ce sont 8 séquences et 2.250 images qui ont été retenues pour le montage final. Continuer la lecture de En vidéo : dans le Briançonnais, le lac Laramon sous les étoiles→
Au Sud-Est de la constellation d’Orion, Sirius resplendit actuellement de mille feux chaque début de nuit.
Une déesse égyptienne :
Les étoiles sont source d’émerveillement lorsqu’on arrive à s’éloigner de la pollution lumineuse. La plus brillante d’entre elles est Sirius qui semble courir après la constellation d’Orion. Dans l’Égypte ancienne, l’étoile incarnait la déesse Isis. Son apparition en fin des nuits d’été coïncidait avec les crues du Nil. On la surnommait Canicula (Sirius se situe dans la constellation du Grand Chien, Canis major), ce qui a donné le mot canicule :
Le Carré de Pégase est un astérisme facilement reconnaissable en début de nuit hivernale. Utilisez-le pour mesurer la qualité de votre ciel.
Un grand Carré dans le ciel hivernal :
Pégase est la septième constellation du ciel par la taille. Elle est assez facile à identifier grâce à la forme caractéristique du grand Carré. Les étoiles qui délimitent ce quadrilatère sont Markab (α Pegasi), Schéat (β Pegasi) et Algénib (γ Pegasi). Le quatrième jalon appartient à la constellation voisine d’Andromède. Il s’agit de Alpheratz ou Sirrah (α Andromedae). Le reste de la constellation s’étend un peu au-delà d’Enif.
Le ciel nocturne est en mouvement si on le photographie longuement. Apparence que tout cela puisque c’est la Terre qui tourne.
Et pourtant elle tourne :
Si vous observez les constellations qui jalonnent le ciel nocturne, vous constaterez sans difficulté qu’elles effectuent un mouvement apparent d’EST en OUEST durant la nuit. Le phénomène concerne également le Soleil, la Lune et les planètes. C’est bien entendu le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même qui est responsable de ce déplacement apparent. En se tournant vers le pôle nord céleste (matérialisé par l’étoile polaire) on constate que l’ensemble des étoiles semble pivoter autour de ce repère durant la nuit. Les constellations les plus proches de ce point sont visibles toute l’année à toute heure de la nuit. Elles sont dites circumpolaires.
En admirant les images de l’amas Trumpler 14, on remarque immédiatement la présence d’une zone noire. Il s’agit d’un nuage opaque appelé globule de Bok.
Un très jeune amas d’étoiles :
S’il n’était pas si éloigné, l’amas d’étoiles Trumpler 14 pourrait nous offrir un spectacle aussi beau que celui des Pléiades dans une paire de jumelles. Mais à 8.000 années-lumière il n’y a que le télescope spatial Hubble qui soit capable d’en réaliser une image détaillée. Comme cet amas est très jeune (500.000 ans), il possède l’une des plus fortes concentrations d’étoiles massives et lumineuses de toute la Voie lactée.
On le considère depuis sa découverte comme le plus grand amas globulaire de la Voie lactée. Mais Oméga du Centaure en est-il vraiment un ?
Une pelote de 10 millions d’étoiles :
Il y a dans la constellation australe du Centaure un objet céleste qui ne laisse personne indifférent. Âgé d’environ 12 milliards d’années, NGC 5139 se situe à 15.000 années-lumière de nous. Son nom, Omega Centauri, fait penser à celui d’une étoile. C’est en effet ce que crut Edmond Halley quand il l’observa en 1677. Quelques décennies plus tard John Herschel corrigea cette erreur. À première vue il s’agit d’un amas globulaire constitué de 10 millions d’étoiles. Elles tiennent dans un volume apparent équivalent à celui de la Pleine Lune.
Nul besoin de partir loin ou d’utiliser un matériel coûteux pour photographier le ciel nocturne. Démonstration avec Claude Bastide dans la Loire.
L’astrophotographie vous semble hors de portée ? Vous n’avez pas les moyens d’acheter le dernier boîtier reflex haut de gamme ? Vous pensez que le ciel nocturne n’est beau qu’au Chili ou en Namibie ? Cette vidéo réalisée dans la Loire avec un matériel très simple pourrait bien vous faire changer d’avis.
En traversant les régions centrales de l’amas de galaxies Abell 3627, la galaxie ESO 137-001 se fait dépouiller de son gaz et de sa poussière.
Une galaxie déchiquetée :
Le spectacle se déroule à plus de 200 millions d’années-lumière dans l’amas de la Règle. Cet amas de galaxies visible depuis l’hémisphère sud porte également le nom de Abell 3627. Fonçant à près de 7 millions de kilomètres à l’heure, la galaxie spirale ESO 137-001 traverse les régions centrales de l’amas.
On pourrait s’attendre en toute logique à voir cette galaxie être déformée par les interactions gravitationnelles avec ses consœurs. Mais un second phénomène intervient : la pression exercée par le gaz chaud présent au sein de l’amas, ou pression dynamique. Continuer la lecture de ESO 137-001, la galaxie qui perd son gaz et sa poussière→
La plus belle nébuleuse du ciel est de retour. Jeff Dai a saisi le lever de la nébuleuse d’Orion au-dessus de la montagne Yala dans l’Himalaya.
Plus près des étoiles :
Avec dix sommets qui dépassent 8.000 mètres d’altitude, le massif de l’Himalaya s’étire du Pakistan au Tibet. Ce dernier est le plateau habité le plus élevé de la planète avec une altitude moyenne de 4.900 mètres. Le photographe chinois Jeff Dai s’y rend régulièrement (voir par exemple cette image stéréographique du ciel nocturne au Tibet).
Dans la constellation du Poisson austral, cherchez Fomalhaut. Cette étoile est entourée d’un disque de glace et de poussières.
Carte d’identité :
Si vous sortez admirer le ciel aux alentours de minuit, vous repérerez aisément le carré de Pégase plein sud. En abaissant votre regard en direction de l’horizon, vous remarquerez une étoile de magnitude 1 dans une région pauvre en astres brillants. Il s’agit de Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral. C’est une étoile jeune (400 millions d’années environ) et blanche. Elle se trouve à environ 25 années-lumière de nous. Elle est deux fois plus grande, deux fois plus massive et seize fois plus lumineuse que le Soleil.
On la surnomme la galaxie du Parapluie en raison de sa forme assez inhabituelle. Zoom sur NGC 4651 dans la Chevelure de Bérénice.
Voyage dans la Chevelure de Bérénice :
Mais qu’est-il arrivé à la galaxie NGC 4651 ? Pour le savoir il faut se rendre dans la Chevelure de Bérénice, entre les constellations du Bouvier et du Lion. Le nom de ce groupe d’étoiles fait référence à la reine Bérénice II d’Égypte, qui sacrifia sa longue chevelure comme offrande à Aphrodite. C’est dans cette constellation que se niche NGC 4651, une galaxie de magnitude 10,8. Située à environ 35 millions d’années-lumière de nous, elle a été découverte par William Herschel le 30 décembre 1783. Elle a ensuite été intégrée au New General Catalog Objects, l’un des catalogues d’objets célestes les plus connus dans le domaine de l’astronomie amateur, avec le catalogue Messier.
Le double amas de Persée est un des plus beaux objets célestes. il est en outre très facile à admirer au début des nuits d’automne.
Je vous invite à sortir un soir à la nuit tombée. Mettez-vous dans un endroit éloigné de toute pollution lumineuse et tournez-vous en direction du nord. Laissez bien vos yeux s’accoutumer à l’obscurité puis repérez le W caractéristique de la constellation de Cassiopée (vous pouvez utiliser la carte de Stelvision). Vous remarquerez juste en dessous une petite tache cotonneuse au milieu des étoiles de la Voie lactée.
Le 8 septembre dernier les comètes 260P/McNaught et C/2018 N2 (ASASSN) se trouvaient dans un coin de la constellation du Bélier.
Deux lointaines voyageuses :
Les comètes du moment sont très discrètes : aucune n’est visible dans une paire de jumelles, encore moins à l’œil nu. Que les nostalgiques de Hale-Bopp ou de Hyakutake passent leur chemin ! Seuls les astrophotographes aguerris peuvent capturer les astres chevelus qui traversent actuellement le Système solaire. Il aura fallu tout le talent de Gerald Rhemann pour saisir le rapprochement apparent entre deux lointaines voyageuses dans la constellation du Bélier (à l’ouest des Pléiades) le 8 septembre.
Avec le logiciel StarMax il est très facile de faire une rotation d’étoiles. Exemple avec ce cliché réalisé le 14 août après le coucher de la Lune gibbeuse.
La Terre tourne, pas le ciel :
La Terre tourne sur elle-même autour d’un axe imaginaire, un mouvement à l’origine de l’alternance des jours et des nuits. Cette rotation explique pourquoi nous voyons le Soleil et la Lune se lever à l’EST et se coucher à l’OUEST environ 12 heures plus tard. Si vous admirez le ciel nocturne vous noterez les mêmes déplacements des étoiles : les constellations semblent circuler d’EST en OUEST également. Ces déplacements ne sont bien entendu qu’apparents puisque c’est notre planète qui tourne en réalité. L’axe imaginaire de rotation de la Terre se prolonge en direction du pôle nord céleste marqué par une étoile, la Polaire.
La constellation d’Orion fascine les hommes depuis des millénaires et les photographes depuis plus d’un siècle. Visite guidée.
Un chasseur puni :
Elle est de retour ! Chaque année à cette époque, la constellation d’Orion, sans conteste la plus belle de toutes, occupe le ciel au Sud-Est avant l’aube. Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant. Il mourut foudroyé par le venin d’un scorpion (lire à ce sujet Pompéi : une mosaïque illustre le mythe d’Orion et du Scorpion). Dans la mythologie grecque, le chasseur géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua.
Un pommier sous les étoiles, ça vous dit ? La nouvelle image que je vous présente fait partie de la série consacrée aux rotations d’étoiles.
Comme un goût de pomme :
Savez-vous que le pommier se décline en une quarantaine d’espèces et plus de 20.000 variétés ? Cet arbre fruitier est un incontournable des jardins. Il résiste aux grands froids et peut se planter un peu partout. Selon les variétés la récolte s’étire de juillet à octobre. Celui que j’ai choisi a encore quelques jours de maturité à gagner avant que les gourmands ne viennent le dépouiller.
Aujourd’hui j’ai envie de rendre hommage aux arbres, ces géants immobiles et bienfaiteurs qui tutoient les étoiles dans une clairière en Bresse.
Savourons la nuit :
Le jour s’en est allé en cette fin de mois d’août. La Lune est proche de son Dernier Quartier et ne se lèvera pas avant minuit. C’est le moment idéal pour admirer la Voie lactée. C’est une rivière d’étoiles qui s’écoule du nord au sud. Son intensité lumineuse ne se dévoile qu’à ceux qui s’échappent des villes. Il faut fuir tout éclairage artificiel (ce qu’on appelle la pollution lumineuse). Une fois le site d’observation atteint, prenez votre temps. Écoutez les bruits de la nuit, multiples craquements et sons émis par un peuple dont nous ne connaissons rien ou presque. Le temps également pour nos yeux de s’accoutumer au noir qui n’est jamais total, à nos pupilles de se dilater. Nous pourrons alors collecter les précieux photons qui tombent du ciel.
Le chemin qu’ils ont parcouru défie l’imagination : ils ont mis des années, voire des siècles pour arriver jusqu’à nous à la vitesse hallucinante de 300.000 kilomètres par seconde. Chacune de ces chandelles célestes est un soleil qui brûle dans un silence assourdissant. Continuer la lecture de La Voie lactée s’étire entre les cimes des arbres→
En combinant les images des télescopes spatiaux Chandra et Hubble, les astronomes ont reconstitué l’aspect du rémanent de supernova SNR 0509-67.5.
Un télescope pour les rayons X :
Subrahmanyan Chandrasekhar fut l’un des pionniers de l’astrophysique du XXe siècle. C’est donc en son honneur qu’a été nommé l’observatoire spatial Chandra. Il a été lancé en 1999 (9 ans après le télescope Hubble) par la navette spatiale Columbia. Son télescope est dédié à l’étude des émissions de rayons X. Ces rayons sont émis par quelques-unes des sources célestes les plus énergétiques (trous noirs, supernovae, étoiles à neutrons…).