Du 16 au 18 juillet, observez et faites observer la Lune dans le cadre d’une nouvelle édition de “On The Moon Again“.
50 ans après Apollo 15 :
Vous vous souvenez de “On The Moon Again” ? C’était en juillet 2019, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Premier Homme sur la Lune. Plusieurs milliers de points d’observation avaient permis d’observer la Lune, comme au château de Brochon ou en Bresse. Un peu partout sur Terre, des yeux émerveillés avaient découvert la froide beauté de la Mer de la Tranquillité, là même où Neil Armstrong avait posé le pied.
Premier mois de vacances pour certains, juillet sera surtout l’occasion d’admirer quelques rapprochements entre Lune et planètes.
Les nuits s’allongent lentement :
En juillet nous allons progressivement nous éloigner du solstice et les nuits vont rallonger. Pour autant, la période n’est guère propice à l’observation des objets du ciel profond. Il faudra attendre les derniers jours du mois pour retrouver la Voie lactée à la nuit tombée.
L’installation des nouveaux panneaux solaires sur la Station spatiale par Thomas Pesquet a été immortalisée par un astronome amateur.
Une Station gourmande en électricité :
Vendredi 25 juin, l’astronaute français Thomas Pesquet a effectué sa troisième sortie dans l’espace. Comme les deux précédentes, ces sorties sont destinées à l’installation de nouveaux panneaux solaires sur l’ISS. Il faut en effet plus de 100 kilowatts d’électricité pour alimenter la Station et l’ensemble des expériences qui y sont menées. En service depuis 20 ans, les panneaux solaires existants (2.500 m²) sont vieillissants.
Découverte en 1819 par le Français Jean-Louis Pons, la comète périodique 7P/Pons-Winnecke traverse actuellement le ciel nocturne.
Pons, le concierge chasseur de comètes :
7P/Pons–Winnecke est l’une des nombreuses comètes découvertes par Jean-Louis Pons. Arrêtons-nous un moment sur la vie de cet astronome qui mérite d’être évoquée. Né en 1761, Pons grandit dans une modeste famille au milieu de ses dix frères et sœurs. En 1789, il devient le concierge de l’Observatoire de Marseille. Analphabète mais passionné d’astronomie, il déniche sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Il suit parallèlement des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre de découvrir 37 astres chevelus en 26 ans !
Outre quelques beaux rendez-vous célestes nocturnes, ce mois de juin 2021 sera surtout l’occasion d’observer une éclipse partielle de Soleil.
Rares éclipses :
La dernière éclipse partielle de Soleil observable en France remonte au 20 mars 2015. Ce jour-là, entre 70 et 85% du Soleil avait été occulté par la Lune selon la situation géographique des observateurs français. Le 12 août 2026, le Soleil sera masqué à plus de 90%, l’éclipse étant totale au nord de l’Espagne. Ce 10 juin 2021, le phénomène est beaucoup plus discret. Au mieux vous observerez 18% de Soleil éclipsé du côté de Brest.
Vous trouverez sur le site du Comité de Liaison Enseignants et Astronomes un certain nombre d’informations concernant la visibilité du phénomène pour différentes villes de France. Quant aux conseils pour observer et photographier l’éclipse en toute sécurité, ils sont rappelés dans cet article. Vous pouvez également écouter ce podcast qui vous dit tout sur les éclipses :
Le rapprochement entre la Lune et la fugace Mercure dans la soirée du 13 mai 2021 était l’un des plus beaux de ces dernières années.
Insaisissable Mercure :
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.
Un seul mot d’ordre pour ce mois de mai 2021 : observez le beau retour des planètes Mercure et Vénus dans le ciel du soir.
Galaxies de mai :
À l’approche du solstice d’été (le 21 juin), les nuits se font plus courtes. Ce n’est pourtant pas une raison pour délaisser le ciel profond. Les galaxies du Lion et de la Vierge vous tendent les bras. Armé d’une paire de jumelles ou d’une longue-vue, cherchez le célèbre triplet du Lion ou encore Messier 87.
Ne vous emballez pas : contrairement à ce qu’annoncent certains médias, il n’y aura pas de “Super Lune rose” la nuit du 26 au 27 avril.
Plusieurs médias se copient mutuellement un sujet racoleur, celui de la “Super Lune rose”. On fait le point pour savoir de quoi il est question et ce que signifient les termes employés.
Une Lune pas vraiment rose :
Personne n’a jamais vu la Lune rose. Tout au plus, elle se pare d’une belle couleur orangée à son lever, comme peut le faire le Soleil. Lorsque ces astres sont sur l’horizon, leur lumière est décomposée en traversant une couche d’atmosphère beaucoup plus importante. Les rayons de courte longueur d’onde (vert, bleu) sont plus déviés que les rayons de grande longueur d’onde (rouge, orange) qui sont les seuls à nous parvenir.
Plus l’astre s’élève et plus cette dispersion se réduit, comme le révèle le montage ci-dessus réalisé à raison d’un cliché toutes les deux minutes. Vous ne verrez donc pas la Lune rose : cette appellation fait uniquement allusion à la couleur de certains arbres en fleurs à cette époque de l’année.
Super Lune ou pas ?
En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre. Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km. Au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance induit automatiquement une variation du diamètre lunaire apparent. Il oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée, soit une différence de 12%. Lorsque le périgée coïncide avec la Pleine Lune, les astronomes parlent de périgée-syzygie. Quant aux journaux, ils préfèrent le terme de Super Lune.
Sur son blog, l’astrophysicien Fred Espenak signale que cette Pleine Lune du 27 avril est la seconde des quatre SuperMoon de l’année (celles dont le diamètre apparent dépasse 33 minutes d’arc). La première a eu lieu le 28 mars, les autres se produiront les 26 mai et 24 juin. Concrètement, la différence du diamètre apparent de la Lune ne peut se voir qu’en comparant des photographies. C’est ce qu’a fait l’astronome amateur Philippe Moussette ci-dessus. Visuellement, le spectacle reste le même, notre cerveau étant incapable de se souvenir du diamètre apparent d’une ancienne Pleine Lune !
Conseils pour admirer la Pleine Lune :
La Pleine Lune se produisant le 27 avril à 3 heures 30 du matin, vous pouvez l’admirer pleine les soirs du 26 et 27 avril. Le 26 elle sera levée à l’EST avant que le Soleil ne soit couché à l’OUEST. Le 27 son lever interviendra plus tard, une quarantaine de minutes après la disparition du Soleil. N’attendez pas que la Lune soit trop haute pour admirer le spectacle et éventuellement le photographier. Ensuite, elle deviendra rapidement très brillante dans un ciel de plus en plus sombre.
Pour la sixième fois en cinquante ans, les astronomes observent l’explosion d’une supernova dans une galaxie spirale du Dragon, NGC 3147.
Une galaxie dans le Dragon :
La galaxie NGC 3147 niche dans le Dragon, une constellation qui se glisse entre la Petite Ourse et la Grande Ourse. Située à 130 millions d’années-lumière, cette spirale de magnitude 10,6 a été découverte en 1785 par William Herschel. Elle a ensuite été enregistrée dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond.
NGC 3147 offre régulièrement aux astronomes la possibilité d’observer des supernovae. Ce fut le cas en 1972, 1997, 2006 et 2008. Rappelons qu’une supernova est l’explosion cataclysmique d’une étoile. Pendant plusieurs semaines, l’astre se met alors à briller aussi fort que les milliards d’étoiles qui composent la galaxie !
Deux supernovae en trois mois :
En 2021, NGC 3147 a déjà produit deux supernovae. C’est d’abord SN 2021do qui a été détectée le 02 janvier 2021 dans le cadre du Zwicky Transient Facility, un programme d’observation du ciel à grand champ entrepris à l’observatoire du mont Palomar (États-Unis).
Puis, SN 2021hpr a été découverte exactement trois mois plus tard, le 02 avril 2021, par Koichi Itagaki. On peut suivre l’actualité concernant ces deux supernovae sur la page que leur consacre la Rochester Academy of Science.
Phare galactique :
Si SN 2021do est désormais plus faible que la magnitude 18, la supernova SN 2021hpr continue d’augmenter d’éclat. Au moment de la rédaction de cet article, sa magnitude est de 14, ce qui la rend spectaculaire. Sur le cliché du Gemini Astronomical Observatory ci-dessus, la supernova brille à 130 millions d’années-lumière autant que les autres étoiles présentes dans le champ. Ces dernières sont pourtant beaucoup plus proches puisqu’elles font partie de notre Voie lactée. Elles se situent donc à seulement quelques dizaines ou centaines d’années-lumière. Imaginez donc !
Dans le calendrier lunaire musulman, le 13 avril 2021 est le premier jour du mois de Ramadan. Cette date dépend du retour de la Lune.
Fin croissant à saisir :
Les éphémérides nous l’enseignent : la Nouvelle Lune s’est produite le lundi 12 avril 2021 à 2 heures 31. En théorie, le premier croissant pouvait être observable dans la soirée du 12. En pratique, son repérage moins de 20 heures après la Nouvelle Lune est très délicat. Particulièrement fin, l’arc lunaire est en effet noyé dans la luminosité du ciel. Il faut alors le rechercher aux jumelles dans un ciel exempt de toute brume. En février 2015, j’avais eu la chance de photographier un croissant âgé de 18 heures seulement, ce qui reste mon record à ce jour.
C’est donc dans la soirée du 13 avril 2021 que l’on pouvait espérer voir facilement le premier croissant de cette nouvelle lunaison. Il était effectivement bien visible au-dessus de l’horizon OUEST un peu après le coucher du Soleil. Le voici photographié au-dessus des Monts du Beaujolais avec un boîtier Nikon D7100. La focale de l’objectif est de 300 millimètres, pose de 1 seconde à 2000 iso.
Les planètes géantes gazeuses sont de retour en fin de nuit ! Et le vieux croissant de Lune est venu les saluer à l’aube de ce 7 avril.
Fin de lunaison :
Avant la Nouvelle Lune du 12 avril, c’est en fin de nuit qu’il faut rechercher le croissant de Lune. La scène se déroule sur l’horizon EST, et la grosse virgule lunaire est accompagnée par la lumière cendrée. Un spectacle dont on ne se lasse pas et qui fascinait déjà Léonard de Vinci. Cette délicate lueur qui éclaire le reste du disque lunaire s’apprécie encore mieux avec une paire de jumelles.
Pour ce mois d’avril 2021, le couvre-feu va limiter les observations. Elles restent possibles depuis un jardin, un balcon ou une fenêtre.
Observer de chez soi :
En rédigeant cette rubrique, je me suis replongé dans les éphémérides du mois d’avril 2020. Un an plus tard, le confinement a été remplacé par le couvre-feu. Et il va falloir encore ruser pour observer le ciel nocturne. La situation ne sera pas la même entre l’observateur dans son jardin en zone rurale, loin de la pollution lumineuse, et celui qui n’a que les fenêtres de son appartement en ville.
Petit point brillant qui traverse le ciel nocturne lentement, la Station spatiale internationale est observable régulièrement à l’œil nu.
Meccano géant :
l’ISS (International Space Station) est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football. Elle passe régulièrement au-dessus de nos têtes à plus de 300 kilomètres d’altitude. La première mission de longue durée, Expédition 1, s’est déroulée il y a vingt ans. Depuis, la Station est occupée sans interruption. Le spationaute français Thomas Pesquet y séjournait en 2021 : c’était la Mission Alpha.
C’est un joli rapprochement céleste qui vous attend cette semaine. La planète Mars va en effet longer l’amas d’étoiles des Pléiades.
Trafic sur l’Écliptique :
Il y a presque un an, la planète Vénus était passée juste à côté des Pléiades (Messier 45). Cette fois, c’est au tour de Mars (où s’est posé le rover Perseverance) de rejoindre le plus célèbre des amas d’étoiles. Si Messier 45 reçoit régulièrement la visite des planètes, c’est tout simplement parce qu’il se trouve sur l’Écliptique.
Mais le rapprochement de cette année sera moins spectaculaire que celui de l’an passé, pour deux raisons. D’abord, parce que Mars est beaucoup moins brillante (magnitude actuelle de 1,1 contre -4 pour Vénus). Ensuite, parce que l’écart entre la Planète rouge et l’amas sera plus grand qu’il ne l’était avec Vénus.
Ce mois de mars va vous donner l’occasion de retrouver Jupiter et Saturne à l’aube, et peut-être de tenter le fameux marathon de Messier.
Un marathon dans la nuit :
Avez-vous envie de participier à l’un des plus grands défis de l’astronomie amateur, le marathon Messier ? Le catalogue Messier a été compilé par l’astronome et chasseur de comètes français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Il se compose de 110 objets du ciel profond relativement brillants. On y trouve des galaxies comme celle d’Andromède, des nébuleuses (diffuses ou planétaires) et des amas d’étoiles (amas ouverts ou amas globulaires).
Ce soir, vous pourrez suivre l’arrivée du rover Perseverance. C’est l’occasion de repérer la planète Mars à l’œil nu depuis vos fenêtres.
C’est le grand soir :
S’il résiste aux sept minutes de terreur qui l’attendent à son arrivée, le rover américain Perseverance devrait toucher ce soir le sol martien aux alentours de 22 heures. De nombreux passionnés attendront avec anxiété que le Green Bank Telescope reçoive le signal indiquant que tout s’est bien passé. Vous pourrez suivre en direct cette aventure sur Futura LIVE.
Ce jeudi 18 février, c’est le Green Bank Telescope qui permettra de savoir si le rover Perseverance a réussi sa folle descente sur Mars.
Descente infernale :
“Sept minutes de terreur” : c’est ce qui attend Perseverance jeudi 18 février avant de se poser en douceur sur la Planète rouge, si chère à Percival Lowell. Le dernier des rovers américains, qui abordera l’atmosphère martienne à la vitesse de 20.000 km/h, devra terminer sa descente sept minutes plus tard à seulement 30 km/h. Une cinquantaine de kilomètres pour un freinage d’urgence qui va chauffer son bouclier thermique à plus de 1.300°.
Ces sept minutes, nous ne les vivrons pas en direct : plongé dans un brouillard de particules ionisées pendant sa descente, le rover sera muet. Si tout se passe bien, il donnera de ses nouvelles une fois posé. Et c’est le Green Bank Telescope qui pourra recueillir le signal tant attendu. Continuer la lecture de Le GBT va guetter le premier signal de Perseverance sur Mars→
Un nouveau vol de la fusée Falcon 9 a eu lieu le 4 février. L’occasion d’immortaliser le lanceur passant devant le Dernier Quartier de Lune.
Un lancement de plus :
C’est devenu la routine : le 4 février une fusée Falcon 9 s’est envolée avec à son bord une soixantaine de satellites. Une étape de plus dans la création de la mégaconstellation de satellites Starlink. Ce projet inquiète beaucoup les astronomes, même si Elon Musk se veut rassurant. Le Falcon 9 est un lanceur dont la taille varie entre 53 et 70 mètres selon les versions. Cette fusée en partie réutilisable peut placer plus de 22 tonnes en orbite basse.
Si les planètes ont déserté le ciel en février, la Lune reste fidèle. Et quand elle se fait discrète, c’est pour laisser la place à Orion.
Un début d’année calme :
En 2020, le ciel nocturne nous avait offert une succession d’événements rarissimes. Un passage de Vénus à proximité des Pléiades qu’on ne peut observer qu’une fois tous les huit ans, la Grande conjonction (c’est tous les 20 ans), ou encore la belle comète Neowise. Dans ce dernier cas, la fréquence est aléatoire, la dernière grande comète étant Hale-Bopp en 1997. Ce début d’année est beaucoup plus calme et ce mois de février le confirme.
Coup double pour le photographe suédois Magnus Emlén qui a saisi une aurore boréale en train de se déployer derrière un halo lunaire.
Froide nuit suédoise :
La scène se déroule la nuit du 25 janvier dans la région de Gällivare, à l’extrême nord de la Suède. Il fait -29°, une température qui ne rebute pas pour autant le photographe Magnus Emlén (voir son compte Instagram). Ce photographe aime traquer les aurores boréales, assez courantes à cette latitude. La reprise de l’activité solaire depuis quelques mois ne peut que favoriser l’apparition de ces belles draperies célestes. Mais cette nuit-là, le photographe sait qu’il faudra composer avec la clarté lunaire, trois jours avant la Pleine Lune.
Il faut croire que la chance sourit aux audacieux. Alors qu’un halo lunaire ceinture notre satellite naturel, Magnus Emlén voit se former une aurore. Il décide d’aligner les deux phénomènes et de les immortaliser avec un objectif grand angle (14 millimètres de focale) pour les intégrer dans un paysage enneigé. Continuer la lecture de En Suède, une aurore boréale danse derrière un halo lunaire→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh