C’est l’événement astronomique de l’été : le mercredi 21 août à l’aube, la Lune occultera Saturne. Un phénomène à ne pas manquer.
Spectacle pour tous :
Le mercredi 21 août 2024, un peu avant 5h30 du matin, la Lune avalera Saturne. Nous verrons alors la célèbre planète aux anneaux disparaître pendant une heure derrière notre satellite naturel. Cette occultation, fruit de la mécanique céleste, est un phénomène rare, le seul observable en France cette année :
Il ne faut donc surtout pas rater ce spectacle, d’autant plus que son observation est à la portée de tous :
l’occultation est facile à localiser puisqu’il suffit de pointer la Lune
le phénomène concerne deux astres brillants, il peut donc s’observer même en ville, depuis une fenêtre ou un balcon
aucun instrument coûteux n’est requis, on peut l’admirer aux jumelles si on ne dispose pas d’un télescope.
Le spectaculaire rapprochement Mars-Jupiter a tenu ses promesses, sous le regard bienveillant de l’amas d’étoiles des Pléiades.
Rencontre planétaire :
Ce n’était pas gagné ! Pourtant, après une nuit d’orages, le ciel s’est dégagé pour me laisser admirer le rapprochement très serré entre les planètes Mars et Jupiter (la plus brillante), le tout sous l’amas d’étoiles des Pléiades. Ce cliché (une seule pose de 15 sec à 800 iso, boîtier Nikon D3200 et focale de 27 millimètres) en atteste, alors que l’on distingue le front nuageux qui s’évacue vers l’Est :
Dans le champ de l’oculaire du télescope (avec un grossissement de 50 fois), le spectacle était étonnant. Imaginez le petit point orangé de Mars à côté de Jupiter avec ses quatre satellites alignés. Une capture d’écran de Stellarium donne une idée de ce qui attendait l’observateur :
Demain, vous pourrez encore profiter de ce rapprochement apparent. Puis vous verrez les deux astres s’éloigner un peu plus chaque fin de nuit. Mais ils ne nous quitteront pas pour autant. Jupiter comme Mars continuent de se rapprocher de nous. La première sera à l’opposition le 7 décembre, la seconde le 16 janvier 2025. En attendant, je vous donne rendez-vous le 21 août avant l’aube pour admirer l’occultation de Saturne par la Lune. Un événement que je vous présenterai prochainement.
Dans la Grande Ourse, impossible de rater la galaxie spirale NGC 3184 à côté de la brillante étoile Tania Australis.
Pointage facile :
Avec Tania Australis, les astronomes amateurs sont gâtés ! Cette étoile, appelée également Mu Ursae Majoris, brille avec une magnitude de 3 juste à côté de NGC 3184. Autant dire que le pointage de cette petite galaxie spirale devient un jeu d’enfant. Le cliché de l’astrophotographe Tommaso Massimo Stella met en perspective ces deux objets célestes :
Mais ne vous y trompez pas, leurs distances à la Terre sont très différentes. Tania Australis se situe à environ 230 années-lumière (AL) selon les données du satellite Hipparcos. La galaxie, quant à elle, pointe à près de 40 millions d’AL ! Sa magnitude proche de 10 la rend bien pâlotte à côté de Mu Ursae Majoris, comme on le constate sur ce dessin réalisé par Bertrand Laville. Continuer la lecture de Tania Australis étincelle à côté d’une galaxie spirale→
Les nuits prochaines seront propices à l’observation des Perséides. Mais un rapprochement Mars-Jupiter devrait aussi retenir votre attention.
Rendez-vous incontournable :
C’est une tradition désormais bien établie : chaque mois d’août, les astronomes amateurs ont rendez-vous avec les Perséides. Ces étoiles filantes sont les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle. Ils viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum d’activité dans la nuit du 12 au 13 août. On leur donne le nom de Perséides car le radiant (l’endroit d’où elles semblent jaillir) est localisé dans la constellation de Persée :
Une météo en général clémente et une période de grandes vacances expliquent l’intérêt porté à cet essaim. Confortablement installé dans une chaise longue, vous pourrez guetter ces fugaces trainées. Mais si vous observez en fin de nuit, un curieux spectacle devrait attirer votre attention. Continuer la lecture de Pendant les Perséides, Mars rattrape Jupiter→
Très photogénique, le moulin de Puimichel fait un excellent premier plan pour une image nocturne avec la Voie lactée.
Village perché :
Si vous vous rendez à Puimichel, ne manquez pas le joli moulin à vent. Dans ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence, on y a fabriqué de la farine jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Laissé à l’abandon depuis, il avait besoin d’une bonne restauration. C’est chose faite : il vient de retrouver ses ailes à barreaux. C’est là-dessus que le meunier installait la toile qui allait assurer une bonne prise au vent. Début juillet 2024, juste après le retrait des échafaudages, j’ai photographié le moulin à la tombée de la nuit :
L’image a été réalisée avec un boîtier Nikon D7100, un objectif de 14 millimètres de focale et une pose unique de 30 secondes à 3200 iso. La Voie lactée semble plonger en direction du moulin. À sa droite, on reconnaît les étoiles de la constellation du Scorpion et la supergéante rouge Antarès. Notez que Puimichel est un village dédié à l’astronomie, puisqu’on y compte pas moins de six coupoles, dont celle qui abrite le plus gros télescope d’Europe accessible au public.
Connue par les amateurs de préhistoire, la commune de Tautavel accueille aussi un festival qui met à l’honneur l’astronomie en Occitanie.
Site préhistorique… :
Dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago. Ce site est mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. En 1971, l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert des fragments de crâne humain dans une grotte perchée :
Datant d’environ 450.000 ans, les restes de cet Homo heidelbergensis (que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel) ont fait la notoriété du village.
… et festival renommé :
Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable. La commune accueille chaque été un festival d’astronomie dont c’était la 17ème édition cette année. Cet événement est porté depuis sa création par Cyril Calvet. Astronome amateur, il est également le Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée. Pour organiser ce festival, il est entouré d’une fidèle équipe de bénévoles :
Expositions, stands, observations du Soleil et séances de planétarium rythment les quatre jours de festival. Preuve du dynamisme et de la renommée de ce rendez-vous astronomique, la venue de Sylvie Vauclair. L’astrophysicienne a présenté une conférence intitulée “La naissance des éléments, du Big-Bang à la Terre” :
Mais ce sont surtout les nuits d’observation qui régalent les visiteurs. Paires de jumelles, lunettes et télescopes pointent amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies et planètes. À travers les instruments apportés par les astronomes amateurs, chacun peut ainsi découvrir quelques joyaux du ciel d’été :
Et pendant que Raymond Sadin conte le ciel mythologique, les étoiles filantes traversent la nuit étoilée en silence, pour le bonheur de tous :
Le maximum de l’essaim des Perséides et l’occultation de Saturne par la Lune seront quelques-uns des temps forts de ce mois d’août 2024.
Saturne en vedette :
Août 2024 met Saturne à l’honneur, comme durant l’été 2023. Après l’opposition il y a un an, c’est une occultation de la planète aux anneaux par la Lune qui nous attend. Le 21 août, peu après cinq heures du matin heure locale, un petit télescope montrera Saturne collée contre le globe lunaire (simulation Stellarium) :
Serge Deconihout possède l’un des plus grands réfracteurs amateurs au monde. Rencontre avec un passionné.
Aventure provençale :
Serge Deconihout a posé ses valises au pied du petit village de Puimichel en 1991. Délaissant la région parisienne où il travaillait dans le secteur “études et prototypes” en aéronautique militaire, il est venu s’installer avec femme et enfants dans ce joli coin de Provence pour lancer son entreprise de mécanique astronomique. Pendant vingt-sept ans, sa société Valmeca a conçu des montures pour télescopes.
Difficile de tous les énumérer, mais on en retrouve à La Réunion (un télescope de 1,2 mètre et deux de 0,6 mètre pour l’Observatoire des Makes), au Maroc (0,6 mètre pour l’OUCA), en Allemagne (0,6 mètre pour l’Université de Tübingen), en France (0,6 mètre pour le Centre d’Astronomie de Saint-Michel-l’Observatoire)… Signalons également deux télescopes de 0,6 mètre en Suisse, l’un pour l’OFXB (ainsi qu’un coronographe de 150 millimètres), et l’autre (utilisé par Michel Ory) à l’Observatoire Astronomique Jurassien. Il a enfin réalisé les instruments TAROT et ROSACE, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour de prestigieux observatoires professionnels comme le VLT, le CFHT ou encore le KPNO.
Surnommée Trifide ou nébuleuse du Trèfle, Messier 20 est une merveille céleste nichée dans la constellation du Sagittaire.
Une nébuleuse incontournable :
Depuis sa découverte en juin 1764 par Charles Messier, la nébuleuse du Trèfle fascine les amoureux du ciel nocturne. L’astronome français, qui la classa en vingtième position dans son célèbre catalogue, ne remarqua pas sa forme si particulière. Le mérite en revint à John Herschel soixante ans plus tard. Il constata que des chenaux sombres semblaient diviser la nébuleuse en trois et lui donna alors le nom de Trifide. Cette forme de trèfle est évidente sur les photographies de Messier 20 :
Outre la beauté qu’elles procurent à cette nébuleuse, les couleurs nous donnent également des informations scientifiques. La zone bleutée correspond à une nébuleuse par réflexion, dans laquelle la poussière diffuse la lumière de jeunes étoiles. Le rouge est typique des nébuleuses en émission, où l’hydrogène ionisé par le rayonnement stellaire produit cette coloration. Quant aux sillons sombres, aucune étoile n’y est encore née pour faire briller le gaz et la poussière qui les composent. Continuer la lecture de La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été→
En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes.
Faire œuvre utile :
Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :
Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :
Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture de Des astronomes amateurs traquent les astéroïdes→
Puimichel accueille depuis plusieurs décennies le plus gros télescope d’Europe accessible aux simples curieux comme aux passionnés.
Provence étoilée :
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Puimichel se dresse fièrement au-dessus des champs de lavande. Les visiteurs qui gravissent les ruelles de ce village construit en escalier ne manquent pas de faire un détour par son église Notre-Dame-du-Serre, sa chapelle Saint-Elzéard ou encore son moulin à vent joliment restauré. Les points de vue y sont nombreux pour admirer les champs de lavande alentours :
Mais cette cité provençale possède également de nombreuses coupoles astronomiques. Leurs dômes blancs se détachent sur un ciel presque toujours bleu, condition indispensable pour pouvoir admirer les étoiles une fois le Soleil couché :
Dans ce joli coin de Provence, la météo est particulièrement propice aux activités astronomiques. Une qualité du ciel qui suffit à justifier la présence de l’Observatoire de Haute-Provence à une trentaine de kilomètres. Si les coupoles de Forcalquier s’adressent aux professionnels, celles de Puimichel ont été érigées par et pour les astronomes amateurs. Une incroyable aventure qui a commencé il y a plus de quarante ans …
Surprise en fin de nuit depuis mon site d’observation dans le Beaujolais : des nuages noctiluques m’ont offert un magnifique spectacle.
Nuages lumineux :
Le ciel du Beaujolais n’a pas été très généreux en belles nuits depuis le début de l’année. Je profite donc de la moindre éclaircie pour observer les spectacles célestes. Cette nuit, j’ai pu sortir le télescope pour observer Saturne à partir de trois heures du matin. Les anneaux de la planète se referment lentement, ce qui donne à la planète gazeuse géante un aspect inhabituel. Quand le ciel a commencé à s’éclaircir vers quatre heures trente, j’ai immédiatement remarqué une bande de nuages noctiluques. Je n’en avais encore jamais vu avec une telle intensité, un vrai régal !
Cette image a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200, un objectif 18-105 mm et 1 seconde de pose à 400 iso. Rappelons que les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires.
Cérès passe à l’opposition en ce début de juillet 2024. C’est donc la meilleure période pour repérer la plus petite planète naine connue.
Un astéroïde devenu planète naine :
Cérès a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. Elle porte le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. C’est en 2006 que l’Union astronomique internationale a reclassé Cérès (considérée alors comme un astéroïde) dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton).
Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet, elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré ce corps céleste de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018.
Du côté du Sagittaire :
La magnitude de Cérès (un corps aussi sombre que l’asphalte) varie de9,3 à 6,7 lors du passage au périhélie (tous les 15 mois environ). Cette année, la planète naine est passée à l’opposition le 5 juillet avec une magnitude de 7,3. Une paire de jumelles ou une longue-vue suffisent donc pour la repérer. Visible comme un petit point lumineux, la planète naine se distingue des étoiles par son déplacement au fil des nuits :
Le 8 juillet, Cérès se trouve à 0,5° degré apparent au Nord de l’étoile Ascella (ou Zeta Sagittarii, magnitude 2,6). Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer la planète naine les nuits suivantes.
En juillet 2024, six planètes ont rendez-vous avec la Lune, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.
Vision amplifiée :
La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :
En juillet 2024, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2024→
Les nuages noctiluques ont fait leur apparition en France la nuit dernière, pour le plus grand plaisir des photographes.
Nuages lumineux :
Cela faisait quelques nuits que les observateurs les guettaient en France. Signalés dans le Nord de l’Europe au moment du solstice, les nuages noctiluques ont été observés la nuit dernière depuis l’Hexagone. L’alerte a été donnée en fin de soirée sur les réseaux sociaux, comme par exemple La Chaîne Astro. Les photographes qui avaient un ciel dégagé ont pu immortaliser ces curieux nuages lumineux. Encore un joli spectacle céleste, quelques semaines après l’apparition d’aurores boréales :
Les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires.
Pourquoi de tels nuages apparaissent-ils depuis un peu plus d’un siècle et pourquoi de plus en plus tôt certaines années ? Les scientifiques ont encore du mal à répondre à ces questions. Ils ont cependant remarqué que le phénomène s’amplifie avec le réchauffement climatique. Les traînées de condensation laissées par les avions ont peut-être aussi leur part de responsabilité.
L’immense amas de galaxies niché dans la Vierge compte d’étranges spécimens, comme par exemple les jumelles de NGC 4411.
Une constellation difficile à visualiser :
Coincée entre le Lion à l’Ouest et la Balance à l’Est, la Vierge a une forme peu évocatrice. Cette grande constellation (la plus étendue après l’Hydre), n’évoque guère les grandes déesses de l’Antiquité qui y sont associées. Heureusement que sa plus brillante étoile, Spica, est facilement repérable. C’est au printemps que la constellation s’admire une fois la nuit tombée :
Malgré les courtes nuits estivales, les astronomes suivent avec intérêt le retour d’une belle voyageuse, la comète 13P/Olbers.
Cousine de Halley :
Les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui continuent de nous fasciner. Pour Michel Ory, elles sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur le grand public. Tout enfant a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a d’ailleurs aucun mal à les dessiner. Au fil du temps, ces sujets de science sont devenus des éléments de la culture populaire :
Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 13P/Olbers, qui va déroger à la règle. Cette comète a été découverte en 1815 par l’astronome allemand Heinrich Olbers. Comme sa mythique cousine 1P/Halley, elle repasse nous voir en moyenne tous les 75 ans. Elle a été retrouvée en août 2023 par Alan Hale (co-découvreur de la grande comète de 1997).
Fin juin, les anneaux de Saturne se referment à leur maximum pour cette année. Un spectacle étonnant à ne pas manquer !
Des anneaux vus par la tranche :
Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de 1 km et s’étendent jusqu’à 300 000 km de la planète :
En raison de l’inclinaison du plan équatorial de la planète, l’aspect des anneaux change au cours d’une révolution de Saturne autour du Soleil (en un peu moins de 30 ans). Lors des solstices saturniens (comme en octobre 2017), les anneaux sont vus de la Terre avec un angle maximal de 26° 44′. Au moment des équinoxes saturniens (le prochain se produit en mars 2025), les anneaux sont visibles par la tranche.
Comme on pouvait s’y attendre à l’approche du solstice d’été dans l’hémisphère Nord, des nuages noctiluques ont fait leur apparition.
Étranges nuages :
Il se passe chaque été quelque chose d’étrange et de merveilleux dans le ciel au-dessus des pôles terrestres. Des nuages de très haute altitude prennent une couleur d’un bleu électrique alors que le Soleil est passé depuis longtemps sous l’horizon :
Les nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires. La vidéo ci-dessus nous montre l’activité de ces nuages saisie en 2007 par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere). Continuer la lecture de Les nuages noctiluques s’invitent pour le solstice→
Une récente étude révèle que la Grande Tache rouge serait visible depuis 1831 sur Jupiter, et non pas depuis 1665 comme on le pensait.
Anticyclone géant :
C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur pourrait s’expliquer par l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface :