Archives pour la catégorie Ciel étoilé

Comment réaliser votre première photo de la nébuleuse d’Orion

La nébuleuse d’Orion est actuellement bien visible en soirée. Voici comment l’immortaliser avec une lunette astronomique et un boîtier photo.

La plus belle des nébuleuses :

La plus belle nébuleuse du ciel est la nébuleuse d’Orion qui se situe dans la constellation du même nom. Cette nébuleuse ressemble à une aile de papillon quand on l’observe dans une paire de jumelles ou une petite lunette astronomique. Elle porte le numéro 42 dans le catalogue de l’astronome français Charles Messier. Son observation est à l’origine de nombreuses vocations dans le petit monde de l’astronomie.

La célèbre constellation d’Orion et la nébuleuse Messier 42 sont bien visibles en début de soirée à la fin de l’hiver. © Jean-Baptiste Feldmann

La nébuleuse est facilement observable à la fin de l’hiver en direction du SUD-OUEST, après la tombée de la nuit. Si vous vous éloignez des lumières parasites, vous la découvrirez sans peine.

Détails techniques :

L’image de la nébuleuse a été obtenue le 6 mars par Alain Brodin qui nous livre maintenant sa recette. Il a utilisé un boîtier Canon 600D installé au foyer d’une lunette 80ED. L’ensemble était fixé sur une monture HEQ 5 GOTO préalablement mise en station.

Voici le matériel utilisé pour photographier la nébuleuse d’Orion. © Alain Brodin

Le cliché qu’il nous propose représente l’addition (avec le logiciel Siril) de 50 poses de 30 secondes à 800 iso, de 9 dark et de 11 offset. Les retouches sur l’image finale ont été réalisées en utilisant le logiciel Photoshop. Dark et offset sont deux types d’images qu’on réalise pour augmenter le rapport entre le signal (la lumière de la nébuleuse) et le bruit (d’origine électronique et thermique) généré par le capteur de l’appareil photo.

La belle nébuleuse d’Orion photographiée le 06 mars 2021. © Alain Brodin

Un dark consiste à acquérir une image du signal thermique. Pour cela, on prend des photos avec la même sensibilité (800 iso) et le même temps de pose (30 sec), mais en laissant le bouchon sur l’objectif de la lunette. L’offset permet de visualiser le bruit du capteur. On garde la même sensibilité (800 iso) mais avec des temps de poses très courts (entre 1/4000e et 1/8000e de sec).

À savoir :

Messier 42 est un vaste complexe nébuleux diffus observable à proximité de la Voie lactée. Elle se situe à une distance d’environ 1.350 années-lumière. C’est la pouponnière stellaire la plus proche de la Terre. Plusieurs centaines d’étoiles naissantes ont été découvertes en sondant la nébuleuse en infrarouge. Seul ce rayonnement traverse la poussière et nous révèle les astres qui s’y cachent. Certains instruments, comme le télescope Vista ou l’observatoire volant SOFIA, sont dédiés à l’étude de l’Univers en infrarouge. Le diamètre de Messier 42 est estimé à 24 années-lumière. Sa masse est environ 2.000 fois plus importante que celle du Soleil.

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Pourquoi le cœur de la galaxie Messier 94 est-il si brillant ?

Observée depuis sa découverte en 1781, la galaxie spirale Messier 94 offre un tout autre aspect quand on la photographie en très longue pose.

Quatre nuits pour un portrait cosmique :

L’image réalisée par l’astrophotographe italien Leonardo Orazi aurait de quoi faire rêver Pierre Méchain ! Lorsque cet astronome français découvre la galaxie spirale Messier 94 au mois de mars 1781, il ne voit qu’une nébulosité diffuse avec un centre brillant. Près de 240 ans plus tard, l’astrophotographe italien nous en offre un saisissant portrait. Armé d’un télescope de 25 centimètres de diamètre et d’une caméra refroidie, il a cumulé plus de 12 heures de poses réparties sur 4 nuits pour arriver à ses fins.

En longue pose, la galaxie Messier 94 révèle un centre très brillant. © Leonardo Orazi

Messier 94 se situe à 15 millions d’années-lumière dans les Chiens de Chasse. Cette modeste constellation est située juste à côté de la Grande Ourse. Dans une puissante paire de jumelles, Messier 94 ressemble à une petite tâche lumineuse de magnitude 8. Continuer la lecture

Un système stellaire triple se cache dans la nébuleuse du Crâne

Nichée dans la constellation de la Baleine, la mystérieuse nébuleuse du Crâne a la particularité d’héberger un système stellaire triple.

Carte d’identité :

C’est à l’infatigable William Herschell que l’on doit la découverte le 27 novembre 1785 de la nébuleuse du Crâne. Cette nébuleuse planétaire est enregistrée en 246e position dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Patrick Moore, le gentleman de l’astronomie britannique, lui a également fait une place dans son catalogue sous l’appellation Caldwell 56.

La constellation de la Baleine héberge notamment la célèbre étoile variable Mira Ceti.

NGC 246 est à rechercher dans la Baleine (Cetus), une discrète constellation rendue célèbre par la présence d’une étoile variable étonnante, Mira Ceti. La nébuleuse, de magnitude 10, se situe à 1.600 années-lumière de la Terre.

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En février, partez à la découverte de l’Hexagone d’hiver

Ses sept étoiles sont visibles si l’on s’éloigne un peu des lumières parasites. Découvrez les astres qui jalonnent l’Hexagone d’hiver.

Ciel d’hiver :

Pour la première fois cette année, l’AFA (Association Française d’Astronomie) propose des Nuits des étoiles d’hiver. Elles font écho aux traditionnelles Nuits des étoiles du mois d’août (par exemple à Dijon). Pour l’occasion, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Le 21 février, deux jours après le Premier Quartier, notre satellite naturel sera au beau milieu de cet Hexagone.

Dans la soirée du 21 février, la Lune brillera au milieu de l’Hexagone d’hiver. © Stelvision

Pour profiter de cet astérisme (c’est ainsi que l’on nomme une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes), vous aurez besoin de pouvoir observer en direction du SUD. Derrière une fenêtre, sur un balcon ou dans votre jardin, prenez le temps d’identifier les sept astres que je vais vous présenter.  Continuer la lecture

La belle histoire de EGB 9, la nébuleuse retrouvée par des amateurs

Découverte il y a 36 ans, EGB 9 devrait être reclassée comme nébuleuse planétaire grâce à la persévérance d’un groupe d’astronomes amateurs.

Une beauté oubliée :

EGB 9 : voilà un nom bien ingrat pour une aussi jolie nébuleuse ! Cet objet céleste situé dans la constellation du Petit Chien a été déniché en 1984. Il a fait son entrée à la neuvième place dans le catalogue de ses découvreurs : Glen L. Ellis, Earl T. Grayson et Howard E. Bond. À l’époque de sa découverte, EGB 9 semblait un bon candidat au statut de nébuleuse planétaire (NP). Rappelons au passage que ces nébuleuses doivent leur nom uniquement à leur aspect circulaire. Dans leurs télescopes imparfaits, nos aïeux les prenaient pour des planètes. Il s’agit en réalité d’enveloppes gazeuses éjectées par des étoiles très chaudes devenues instables en fin de vie, lorsqu’elles atteignent le stade de naines blanches.

En étudiant EGB 9, des astronomes amateurs ont découvert une naine blanche qui pourrait confirmer son statut de nébuleuse planétaire. © Markus Blauensteiner/ Marcel Drechsler

Mais les analyses qui ont été réalisées après sa découverte ont montré que EGB 9 n’était pas une NP. Redevenue une banale nébuleuse cosmique, elle est alors retombée dans l’oubli. Jusqu’en 2020, date à laquelle des astronomes amateurs se sont penchés sur la Belle endormie.  Continuer la lecture

Ce fuseau argenté, IC 2233, est une galaxie spirale ultra-mince

Encore une galaxie spirale, me direz-vous ? Mais celle que je vous propose aujourd’hui, IC 2233, est exceptionnellement fine. Voyez plutôt. 

Aiguille argentée dans une botte de foin cosmique :

Le bestiaire galactique est d’une richesse inouïe. La moindre constellation en révèle un nombre impressionnant de spécimens, pourvu que l’on dispose du télescope nécessaire pour les dénicher. Prenez le Lynx, un astérisme très pauvre en étoiles brillantes. On se tournerait facilement vers sa célèbre voisine, la Grande Ourse. Et pourtant c’est dans le Lynx que se trouve la galaxie la plus fine que nous puissions observer.

IC 2233 est une galaxie très fine dans la constellation du Lynx. © KPNO/NOIRLab/NSF

IC 2233 a été découverte en 1894 par l’astronome britannique Isaac Roberts, l’un des pionniers de la photographie des nébuleuses. Roberts est passé à la postérité pour avoir été le premier à photographier la galaxie d’Andromède le 29 décembre 1888.
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Exoplanètes : des indices sur un spectre stellaire de 1917

En examinant un spectre de l’étoile de van Maanen pris en 1917, un chercheur a découvert des indices en faveur de l’existence d’exoplanètes. 

Des exoplanètes par milliers :

La recherche d’exoplanètes est un sujet qui mobilise de nombreux instruments astronomiques depuis un peu plus d’un quart de siècle. C’est en effet le 6 octobre 1995 que les chercheurs suisses Michel Mayor et Didier Queloz ouvraient le bal avec la détection de la première planète extrasolaire. En utilisant le télescope de 1,93 m de l’Observatoire de Haute-Provence, ils révélèrent l’existence de 51 Pegasi b. Il s’agit de la toute première exoplanète repérée à proximité d’une étoile comparable à notre Soleil.

Représentation des sept exoplanètes détectées autour de l’étoile Trappist-1. Trois d’entre elles ont des conditions compatibles avec la présence d’eau.  © NASA/R. Hurt/T. Pyle

Au 1er janvier 2021, plus de 4.300 exoplanètes ont été confirmées dans 3.242 systèmes planétaires. 720 d’entre eux sont des systèmes planétaires multiples. Mais la première preuve de l’existence d’exoplanètes est peut-être beaucoup plus ancienne. Continuer la lecture

Cannibalisme galactique sous le regard du télescope Hubble

Parmi la riche moisson d’images prises par le télescope Hubble, voici une étonnante scène de cannibalisme entre deux lointaines galaxies.

Voyage aux confins du Lynx :

L’image, spectaculaire,  immortalise une scène de cannibalisme dans le cosmos. En cause, les galaxies NGC 2799 (à gauche) et NGC 2798. Elles sont localisées dans la petite constellation du Lynx, à l’ouest de la Grande Ourse. Si vous souhaitez vous y rendre, comptez un trajet de plus de 70 millions d’années à la vitesse de la lumière. Ces galaxies font partie de l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond.

Scène de cannibalisme entre les galaxies NGC 2798 et 2799. © ESA/Hubble/NASA/SDSS

Légèrement plus brillante, NGC 2798 (à droite) a été découverte en 1788 par William Herschel. Il faudra attendre 1874 pour que l’astronome Ralph Copeland distingue NGC 2799 dans son télescope. Continuer la lecture

La métamorphose d’une nébuleuse n’a pris que 20 ans

Deux décennies seulement auront suffi pour révéler la spectaculaire transformation d’une nébuleuse planétaire, Hen 3-1357.

Linceul pour astre mourant :

Les nébuleuses planétaires n’ont rien à voir avec les planètes. Ces nuages cosmiques ont été appelés planétaires parce qu’ils paraissaient ronds à travers les premiers télescopes. Les observations récentes ont montré qu’en réalité cette coquille est circulaire dans moins de 20% des cas. Nous savons qu’il y a des étoiles mourantes au centre de ces nébuleuses. C’est l’astre moribond qui a créé cette coquille en soufflant ses couches externes.

La métamorphose rapide de la nébuleuse planétaire Hen 3-1357. © NASA/ESA

Les astronomes ont toujours su que ces nébuleuses étaient temporaires. Ils pensaient à juste titre qu’elles s’estomperaient au fil du temps. Ils étaient loin d’imaginer que deux décennies seulement suffiraient à montrer ces transformations. C’est ce que révèlent les images de Hen 3-1357 réalisées par le télescope Hubble en 1996 et 2016. Continuer la lecture

Portrait céleste : la comète C/2020 M3 (Atlas) du côté de Bellatrix

La comète C/2020 M3 (Atlas) a terminé sa traversée de la constellation d’Orion par un clin d’œil à l’une de ses plus belles étoiles, Bellatrix.

Faux rapprochement :

Elle n’est que de magnitude 7,5 mais les astronomes n’ont pas manqué de lui tirer le portrait. La comète C/2020 M3 (Atlas), beaucoup plus discrète que Neowise, passe en ce mois de novembre devant la belle constellation d’Orion. Samedi soir 14 novembre elle n’était pas très loin de l’étoile Bellatrix. Chris Schur a capturé la scène.

La comète C/2020 M3 (Atlas) du côté de Bellatrix le 14 novembre. © Chris Schur

Bien entendu le rapprochement n’est qu’apparent : la comète se trouvait à 54 millions de km de la Terre et Bellatrix à 245 années-lumière ! Le carbone diatomique et le cyanogène sont à l’origine de la couleur verte de l’astre chevelu. Continuer la lecture

Que cache Ou4, l’énigmatique nébuleuse du Calamar ?

Découverte en 2011 par un astronome amateur français, la nébuleuse planétaire du Calamar (Ou4) est un objet cosmique très original.

Objet céleste discret :

Pour découvrir la nébuleuse du Calamar (Ou4), l’astronome amateur français Nicolas Outters avait posé près de 40 heures en juin 2011 avec une lunette de 106 millimètres de diamètre. Cela représente une accumulation de poses réalisées sur plusieurs nuits avec différents filtres. Autant dire que l’observation de cette nébuleuse planétaire n’est pas à la portée de tous. Depuis une décennie, les astronomes amateurs disposent de caméras CCD qui leur permettent de traquer les astres particulièrement faibles. Les plus chevronnés de ces passionnés se consacrent à la recherche de nouvelles nébuleuses planétaires.

L’étonnante nébuleuse du Calamar (Ou4) dans la constellation de Céphée. © Yannick Akar

Ou4 est la nébuleuse planétaire la plus étendue à ce jour (à lire sur arXiv). Connue sous le nom de nébuleuse du Calamar géant (Giant Squid Nebula), c’est une nébuleuse bipolaire qui s’étire sur une longueur vertigineuse de 50 années-lumière. Cela représente  plus d’un degré apparent sur le ciel, soit deux fois le diamètre de la Pleine Lune. Continuer la lecture

La galaxie NGC 6946 nous offre un tourbillon stellaire

Rares sont les galaxies spirales que nous voyons exactement de face. Dans la constellation de Céphée NGC 6946 nous offre un spectacle d’une étonnante beauté.

Un joyau tourbillonnant :

On l’appelle la galaxie du feu d’artifice et ce n’est pas par hasard. NGC 6946 est une galaxie spirale découverte par l’astronome germano-britannique William Herschel en 1798. Elle est inscrite au New General Catalog Objects. Ce dernier répertorie plusieurs milliers d’objets célestes, beaucoup plus que le catalogue Messier.

La galaxie NGC 6946 nous offre un feu d’artifice stellaire. © Robert Gendler

Pour découvrir NGC 6946 il faut diriger son télescope vers la constellation de Céphée, non loin de l’étoile polaire. La galaxie (de magnitude 9,6) se trouve à 10 millions d’années-lumière. Continuer la lecture

La nébuleuse de l’Hélice, un œil dans le cosmos

Saisie en infrarouge par le télescope spatial Spitzer, la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) nous fait de l’œil dans la constellation du Verseau.

Spectacle cosmique éphémère :

La nébuleuse planétaire de l’Hélice (NGC 7293) se situe à 650 années-lumière dans la constellation du Verseau. C’est Karl Ludwig Harding qui l’observe le premier en 1824. Cet astronome allemand était déjà célèbre pour avoir découvert la planète naine Junon vingt ans plus tôt. Qu’est-ce qu’une nébuleuse planétaire ? Lorsqu’une étoile pas trop grosse (moins de 8 masses solaires) arrive en fin de vie, elle projette dans l’espace ses couches externes qui forment une bulle gazeuse en expansion. Le  cœur de cet astre (qui va devenir une naine blanche) émet un puissant rayonnement ultraviolet qui ionise le gaz de la nébuleuse, lui donnant ses couleurs.

La nébuleuse de l’Hélice NGC 7293. © NASA/JPL-Caltech/K. Su (Univ. of Arizona)

C’est un spectacle éphémère à l’échelle de l’Univers, quelques dizaines de milliers d’années tout au plus avant que le gaz de la nébuleuse ne se dilue complètement dans l’espace. Continuer la lecture

Feu d’artifice dans la galaxie de la Roue de chariot

La constellation du Sculpteur héberge une étonnante galaxie, ESO 350-40. Une collision est à l’origine de son aspect qui évoque une roue de chariot.

Collisions en douceur :

Les rencontres entre galaxies sont des événements cosmiques dont les astronomes sont friands. Non pour leur violence : le mélange entre les astres se fait en douceur sur des milliards d’années et il y a assez de place pour se croiser. Mais c’est le résultat final de la collision qui intrigue les chercheurs (voir à ce sujet Arp 243). On sait que dans un peu plus de 4 milliards d’années nous serons directement concernés. Le télescopage entre notre Voie lactée et la galaxie d’Andromède donnera naissance à une galaxie géante.

Feu d’artifice dans la galaxie de la Roue de chariot ESO 350-40. © NASA/STScI

Dans le cas de la galaxie de la Roue de chariot, ESO 350-40, cette rencontre a eu lieu il y a bien longtemps et le résultat est assez spectaculaire. Continuer la lecture

Curieux mariage entre la nébuleuse Abell 70 et une galaxie

C’est une étrangeté cosmique. Un alignement fortuit nous montre la galaxie LEDA 187663 à cheval sur la nébuleuse planétaire Abell 70.

Une discrète nébuleuse planétaire :

La constellation de l’Aigle est bien connue des astronomes amateurs. Sa plus brillante étoile, Altaïr, forme le célèbre Triangle d’été avec Deneb et Véga. C’est là que se cache une minuscule nébuleuse. Son nom, Abell 70, lui a été attribué par l’astronome américain George Ogden Abell. Celui-ci publia un catalogue d’objets célestes en 1958. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire au même titre que Dumbbell ou Messier 97. Ces astres excitent la curiosité des observateurs au point que les astronomes amateurs découvrent encore des nébuleuses.

La nébuleuse Abell 70 et la galaxie LEDA 187663. © Mount Lemmon Observatory

Mais Abell 70 a un attrait supplémentaire : la présence sur le bord de son enveloppe gazeuse d’une galaxie en forme de fuseau (forme qu’on retrouve par exemple dans Messier 82), LEDA 187663. Continuer la lecture

C’est le moment d’admirer la constellation de la Grande Ourse

La fin de l’été est la période idéale pour partir à la découverte de la célèbre constellation de la Grande Ourse une fois la nuit tombée.

Un célèbre chariot :

La Grande Ourse est une constellation circumpolaire comme celle de Cassiopée. Cela signifie qu’elle ne se couche jamais pour un observateur situé aux latitudes de la France. Pour la localiser, attendez que le ciel soit assez sombre. Aux alentours de 22 h temps local, portez votre regard en direction du nord-ouest. Vous pourrez la suivre toute la nuit. La rotation terrestre va l’entraîner au raz de l’horizon nord, passant de l’ouest à l’est.

La constellation de la Grande Ourse en début d’une nuit d’été. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée devant l’entrée du château de Maillezais (voir également Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais) dans le Marais Poitevin. Une seule pose de 5 minutes à 200 iso avec un boîtier Nikon D7100. Objectif de 12 mm de focale. Continuer la lecture

NGC 2899, un papillon de gaz dans un champ d’étoiles

Située dans la constellation australe des Voiles, la nébuleuse planétaire NGC 2899 ressemble à un merveilleux papillon cosmique. 

C’est dans la constellation australe des Voiles, à une distance comprise entre 3.000 et 6.500 années-lumière, que se niche NGC 2899. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire de magnitude 12. Elle a été découverte par l’astronome britannique John Herschel (le fils de William Herschel) en 1835. Elle a ensuite été intégrée au New General Catalog Objects, l’un des catalogues d’objets célestes les plus connus dans le domaine de l’astronomie amateur, avec le catalogue Messier.

La nébuleuse planétaire NGC 2899 dans la constellation des Voiles. © ESO

Contrairement à ce que leur nom pourrait nous laisser croire, les nébuleuses planétaires n’ont rien en commun avec les planètes. Comment se forment-elles ? Continuer la lecture

En vidéo : partez à la découverte du Triangle d’été

L’été est l’occasion de découvrir la Voie lactée, jalonnée par trois brillantes étoiles qui marquent le Triangle d’été : Deneb, Véga et Altaïr.

C’est l’été et vous avez envie de veiller sous les étoiles. Choisissez une nuit sans Lune et rendez-vous dans un endroit préservé des effets néfastes de la pollution lumineuse. Puis levez les yeux : vous remarquerez sans peine au-dessus de votre tête la Voie lactée. Cette bande laiteuse qui traverse le ciel du nord au sud représente notre Galaxie vue par la tranche. Le Système solaire se situe à la périphérie de ce disque d’étoiles.

Parmi la multitude d’astres observables, les trois plus brillants visibles au zénith en début de nuit forment le Triangle d’été. François Aru vous présente cet astérisme dans un nouvel épisode de ses Visions nocturnes. Continuer la lecture

En vidéo : Rosetta, 900 jours sur une comète

Le survol de la comète 67P par la sonde Rosetta en 2014 est l’une des plus belles aventures scientifiques de ce début de XXIe siècle. 

Les 12 et 13 novembre 2014 resteront célèbres dans l’histoire de la conquête du Système solaire. C’est à cette date que la sonde européenne Rosetta a largué le module Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (du nom des deux astronomes soviétiques qui ont découvert cet astre chevelu en 1969 et qui étaient présents au siège de l’ESA pour suivre l’événement). La zone d’atterrissage prévue a été surnommée Agilkia (Agilkia est le nom d’une île sur le Nil, en Egypte, où les ruines antiques de l’île de Philae ont été déplacées suite à la construction du barrage d’Assouan dans les années 1970).

Cette incroyable aventure (qui a débuté en 1993) et la décennie de voyage de la sonde européenne nous sont contées dans cette vidéo. Nous partageons les joies et les doutes des scientifiques qui vont diriger cette mission jusqu’à son terme, le crash de la sonde sur la comète le 30 septembre 2016. Aux côtés d’Andrea Accomazzo, l’ingénieur italien qui a été nommé chef de la mission, et de l’astrophysicien français Jean-Pierre Bibring, nous revivons ce qui est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes réussites de l’exploration spatiale depuis les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.

NGC 3718, la galaxie torsadée la plus photogénique

Dans la grande famille des galaxies, certaines sont particulièrement belles à photographier. C’est le cas de NGC 3718 dans la Grande Ourse.

Beauté discrète :

Au cours du printemps, par une nuit sans Lune, je vous invite à pointer un puissant télescope du côté de Phecda (Gamma Ursae Majoris). Cette étoile marque le coin en bas à gauche de la Grande Casserole. L’astérisme en question est en réalité la partie la plus célèbre de la Grande Ourse.

C’est dans cette zone que se cache NGC 3718, une magnifique galaxie tordue. Située à environ 45 millions d’années-lumière, elle est très discrète visuellement avec une magnitude de 10,6.  Au point qu’elle est souvent négligée au profit de la nébuleuse planétaire du Hibou (Messier 97) juste à côté. Continuer la lecture