Malgré les courtes nuits estivales, les astronomes suivent avec intérêt le retour d’une belle voyageuse, la comète 13P/Olbers.
Cousine de Halley :
Les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui continuent de nous fasciner. Pour Michel Ory, elles sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur le grand public. Tout enfant a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a d’ailleurs aucun mal à les dessiner. Au fil du temps, ces sujets de science sont devenus des éléments de la culture populaire :
Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 13P/Olbers, qui va déroger à la règle. Cette comète a été découverte en 1815 par l’astronome allemand Heinrich Olbers. Comme sa mythique cousine 1P/Halley, elle repasse nous voir en moyenne tous les 75 ans. Elle a été retrouvée en août 2023 par Alan Hale (co-découvreur de la grande comète de 1997).
Continuant de se rapprocher, la belle comète 12P/Pons-Brooks devient une cible de choix pour les astrophotographes.
Belle visiteuse :
C’est une évidence : les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui ont fasciné toutes les grandes civilisations. Comme aime à le rappeler Michel Ory, les comètes sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur les foules. Tout enfant, de tout pays, de toute culture, a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a aucun mal à les dessiner. Ces sujets de science sont devenus au fil du temps des éléments de la culture populaire :
Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 12P/Pons-Brooks, qui va déroger à la règle. Rappelons que cette comète a été découverte en 1812 par Jean-Louis Pons et retrouvée en 1883 par William Robert Brooks. Elle repasse nous voir tous les 71 ans environ. Continuer la lecture →
Traversant la constellation du Cygne en ce début d’année, la comète 12P/Pons-Brooks a croisé NGC 6888, la Nébuleuse du Croissant.
Comète franco-américaine :
La comète 12P/Pons- Brooks (dénichée le 12 juillet 1812) est l’une des nombreuses trouvailles de Jean-Louis Pons. Issu d’une famille modeste, Pons est entré comme concierge à l’Observatoire de Marseille en 1789. Analphabète mais passionné d’astronomie, il découvre sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Parallèlement, il suit des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre d’être le premier à repérer 37 astres chevelus en 26 ans !
Cette comète a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture →
En s’approchant du Soleil, la longue queue de plasma de la comète Nishimura subit les assauts du vent solaire de plus en plus intense.
Position délicate :
Comment observer et photographier la comète Nishimura (C/2023 P1) ? L’astre chevelu découvert le 12 août par l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura fonce en direction du Soleil. Visible en fin de nuit sur l’horizon Est actuellement avec une magnitude de 6,3, cette comète met les astronomes face à un dilemme. S’ils veulent la voir dans un ciel noir il faut la pointer lorsqu’elle se lève, mais l’atmosphère plus épaisse à l’horizon fait chuter son éclat. S’ils attendent qu’elle soit plus haute, c’est l’arrivée de l’aube qui l’efface. Sans parler de la présence de la Lune !
Il aura fallu tout le talent de l’astrophotographe autrichien Michael Jäger pour immortaliser la comète Nishimura à l’aube du 2 septembre. Et constater à cette occasion que la queue de plasma subissait les assauts du vent solaire.
En s’éloignant de nous, la comète ZTF fait de belles rencontres. Cette nuit, c’était avec un autre astre chevelu, C/2022 U2 (ATLAS).
Malgré la Lune :
Si vous voulez repérer la comète ZTF en ce moment, il faut vous armer de patience. Deux jours après la Pleine Lune, notre satellite naturel est en effet toujours aussi lumineux. Et observer une comète au télescope dans ces conditions nécessite une bonne dose de ténacité. Sans se soucier du lampadaire lunaire, C/2022 E3 (ZTF) poursuit sa trajectoire au milieu des étoiles. Après avoir glissé entre les deux Ourses, elle passait hier soir à proximité de Capella, la plus brillante étoile du Cocher. Mais elle avait également rendez-vous avec un autre astre chevelu, C/2022 U2 (ATLAS) :
Il aura fallu tout le talent de l’astrophotographe autrichien Michael Jäger (voir son compte Twitter) pour saisir cette rencontre car C/2022 U2 est beaucoup plus loin et plus faible. Alors que la comète ZTF affiche une magnitude d’environ 6 selon le site COBS, sa voisine d’un soir est à 11. Continuer la lecture →
De nombreuses images de la jolie comète C/2022 E3 (ZTF) circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Que nous montrent-elles ?
Comète photogénique :
Même si elle reste discrète (lire l’avis de l’astronome Alan Hale), la comète ZTF offre de belles images aux astrophotographes aguerris. Il suffit de consulter des pages comme ICQ Comet Observations ou SpaceWeather pour s’en convaincre. Mais que nous montrent ces images exactement ? C’est à partir d’un cliché réalisé par le spécialiste des comètes Michael Jäger que nous allons pouvoir comprendre ce qui se passe :
Alors que les médias s’emballent avec l’arrivée de la comète C/2022 E3 (ZTF), l’astronome Alan Hale nous rappelle ce qu’il en est exactement.
Un nom accroché au firmament :
Si vous aimez les astres chevelus, le nom d’Alan Hale (lire sa biographie en anglais) vous dit forcément quelque chose. Le 23 juillet 1995, cet astronome américain découvrait (indépendamment de l’amateur Thomas Bopp, décédé en 2018), la comète C/1995 O1. Celle qui devint la plus brillante comète du XXe siècle fut visible pendant 18 mois à l’œil nu, atteignant la magnitude -1 lors de son passage au périhélie en avril 1997 :
Dans un long message posté sur Facebook, Alan Hale rappelle quelques vérités scientifiques sur la comète C/2022 E3 (ZTF), loin de tout sensationnalisme. Continuer la lecture →
Une nouvelle comète vient nous rendre visite, et elle sera visible dans une paire de jumelles en février 2023. Il s’agit de C/2022 E3 (ZTF).
Grande voyageuse :
C/2022 E3 (ZTF) est une comète à très longue période orbitale qui nous a déjà rendu visite il y a environ 50.000 ans. Elle a été découverte le 2 mars 2022 par le Zwicky Transient Facility. Nommé en hommage à l’astrophysicien Fritz Zwicky (1898-1974), ce relevé astronomique est assuré par l’un des télescopes du mont Palomar. Lors de sa découverte, C/2022 E3 (ZTF) avait une magnitude de 17 et se trouvait à 4 Unités Astronomiques (UA). Mais les calculs des astronomes ont montré que cet astre chevelu allait s’approcher assez près de la Terre :
Le 1er février 2023, la comète passera à un peu moins de 0,3 UA. Elle devrait alors avoir une magnitude proche de 5, ce qui la rendra facilement observable aux jumelles ou avec une longue-vue. Selon certaines sources, elle pourrait même atteindre la magnitude 4, devenant ainsi visible à l’œil nu, loin de toute pollution lumineuse.
La comète C/2017 K2 (Panstarrs) se rapproche de nous, une aubaine pour les astrophotographes qui ont quelques semaines pour l’immortaliser.
Une grosse mais lointaine comète :
La comète non périodique C/2017 K2 (Panstarrs) a été découverte en 2017 alors qu’elle se trouvait entre Saturne et Uranus. À l’époque, c’était déjà une comète très active. Ce qu’a confirmé par la suite le télescope Hubble en photographiant autour de son noyau un halo gazeux dont le diamètre avoisine 100.000 kilomètres ! Ce noyau est sans doute assez gros, de l’ordre d’une quarantaine de kilomètres de diamètre. C’est comparable à celui de la grande comète Hale-Bopp et quatre fois plus que celui de la comète de Halley.
Le 19 juin, l’amateur autrichien Michael Jäger (voir son compte Twitter) a photographié la comète à proximité de l’amas d’étoiles IC 4665 dans la constellation d’Ophiuchus. La belle couleur verte de la comète est provoquée par une forte émission de carbone diatomique. Continuer la lecture →
Continuant de se rapprocher de nous, la comète C/2021 A1 (Leonard) est passée à proximité de deux galaxies des Chiens de Chasse.
Perspective cosmique :
Cette belle image de la comète Leonard a été réalisée le 25 novembre par l’amateur autrichien Michael Jäger. L’astre chevelu se trouvait alors devant la constellation boréale des Chiens de Chasse (à l’OUEST de la Grande Ourse). Au second plan se détachent deux curieuses galaxies, beaucoup plus éloignées. Proche de la tête de la comète, on trouve NGC 4656, qui a la forme d’une crosse de hockey. Cette galaxie spirale barrée (photographiée au télescope de quatre mètres du Kitt Peak National Observatory) a été découverte en 1787 par William Herschel.
À sa droite, il y a une autre galaxie spirale barrée, NGC 4631. Elle est surnommée la galaxie de la Baleine en raison d’un léger renflement dans sa structure allongée qui évoque la forme du célèbre cétacé. Une petite galaxie elliptique, NGC 4627, est logée juste à côté. Les trois galaxies (en interaction gravitationnelle) se situent à environ 30 millions d’années-lumière. La comète se trouve “seulement” à quelques dizaines de millions de kilomètres. La belle couleur verte de sa tête est provoquée par une forte émission de carbone diatomique.
À savoir :
Découverte le 3 janvier 2021 par l’astronome Greg Leonard, la comète C/2021 A1 mobilise les astronomes depuis plusieurs semaines. La courbe de luminosité prévisionnelle laisse espérer un beau passage en fin d’année. Début décembre, la magnitude de l’astre chevelu pourrait être comprise entre 3 et 6. Si tel est le cas, il s’agira de la comète la plus brillante de l’année 2021.
L’astre chevelu circulant près de l’horizon Est en fin de nuit, une paire de jumelles sera sans doute nécessaire pour bien en profiter. Des cartes de repérage et des estimations d’éclat sont disponibles sur AstroVanbuitenen et sur EarthSky.
Dernières nouvelles :
Il y a quelques heures, le bruit a couru d’une possible désintégration du noyau de la comète. Si c’est vraiment le cas, l’astre chevelu perdra son éclat et son passage sera beaucoup moins spectaculaire que ce que nous espérions. Une telle mésaventure était par exemple arrivée au printemps 2020 à la comète C/2019 Y4 (Atlas) :
Mais rien n’est confirmé pour l’instant. On peut suivre l’évolution de la situation concernant C/2021 A1 sur ce compte Twitter ou ce compte Facebook par exemple.
Alors qu’elle circule actuellement dans la constellation d’Orion, la comète C/2016 R2 Panstarrs semble avoir libéré un nuage gazeux bleuté.
Découverte le 7 septembre 2016 à la magnitude 19,1 par le réseau de surveillance d’astéroïdes Pan-Starrs (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System)installé à Hawaii (un télescope qui a également déniché C/2014 Q1 Panstarrs), C/2016 R2 Panstarrs est une comète périodique à très longue période (elle effectue sa révolution en 20.327 ans) que l’on peut suivre actuellement dans la belle constellation d’Orion avec une magnitude de 11.
Normalement elle devrait se rapprocher tranquillement du Soleil, son périhélie n’étant prévu que pour le 9 mai 2018 (date de la prochaine opposition de la planète Jupiter et veille des traditionnelles Rencontres Astronomiques de Printemps) à un peu plus de 2,6 Unités Astronomiques. Mais il semble qu’une intense activité règne déjà autour de cet astre chevelu. Continuer la lecture →
Traversant la constellation des Chiens de Chasse, la comète 45P a croisé deux étonnantes galaxies, NGC 4631 (la Baleine) et NGC 4656 (la Crosse de hockey).
De son vrai nom 45P/Honda-Mrkos-Pajdusakova, la comète 45P (une comète périodique qui revient nous voir tous les 5,25 ans), est passée à sa plus courte distance de la Terre (12 millions de km soit 0,09 UA) le 11 février. L’astre chevelu de magnitude 7 était un peu moins brillant que prévu en raison de son passage à proximité du Soleil (80 millions de km soit 0,533 UA) le 31 décembre dernier, un rapprochement qui avait vaporisé une couche importante de poussière et de glace à la surface du noyau cométaire.
Les astrophotographes expérimentés n’ont pas hésité à imager la belle voyageuse verte (une couleur provoquée par la forte émission de carbone diatomique), comme le montre ce cliché de l’autrichien Michael Jäger, un spécialiste de la photographie cométaire. Continuer la lecture →
45P/Honda-Mrkos-Pajdusakova est une jolie comète qui devrait occuper les astrophotographes de l’hémisphère nord dans les prochaines semaines.
Découverte le 3 décembre 1948 par l’astronome japonais Minoru Honda (auteur de 12 découvertes cométaires) puis indépendamment par Antonin Mrkos et Ludmila Pajdusakova, la comète périodique 45P/Honda-Mrkos-Pajdusakova a un noyau dont la taille est estimée à moins d’un kilomètre et circule sur une orbite à courte période qui la ramène à proximité du Soleil (et de la Terre) tous les 5,25 ans.
Il ne s’agit pas d’un astre chevelu à la portée du grand public comme l’ont été Hyakutake en 1996 et Hale-Bopp en 1997 puisque lors de sa plus belle apparition en 2011 (un passage à seulement 0,06 Unité Astronomique de la Terre le 15 août, soit 9 millions de kilomètres, immortalisé par l’astrophotographe autrichien Michael Jäger) sa magnitude n’a pas dépassé 6,5 (elle n’était donc pas visible à l’oeil nu). Continuer la lecture →
Passée a un peu plus de 5 millions de km de notre planète le 21 mars, la comète 252P Linear a vu son éclat augmenter de 200 fois en quelques jours.
La comète 252P/Linear est une comète périodique qui a été découverte le 7 avril 2000 dans le cadre du programme Lincoln Near-Earth Asteroid Research (LINEAR) destiné à traquer les astéroïdes qui s’aventurent un peu trop près de la Terre.
En vidéo : Hedgehog, le robot explorateur de comètes
Circulant autour du Soleil sur une orbite elliptique en 5,3 ans, 252P/Linear devait normalement passer discrètement au plus près de nous le jour du printemps avec une magnitude prévisionnelle d’environ 10, nécessitant au moins un bon télescope d’amateur pour l’observer. Mais aux alentours du 19 mars des observateurs l’ont aperçue à l’œil nu sous un ciel dénué de pollution lumineuse. Elle était alors de magnitude 5, ce qui la rendait 200 fois plus brillante que l’éclat qui était attendu.
Ce n’est pas la première fois qu’une comète déjoue les pronostics et devient beaucoup plus lumineuse. On doit le sursaut d’éclat le plus impressionnant à 17P/Holmes, un astre chevelu qui circule autour du Soleil avec une période de 6,9 ans et qui brille en général faiblement autour de la 15ème magnitude. Continuer la lecture →
Après son passage au périhélie le 30 janvier dernier, la comète C/2014 Q2 Lovejoy s’éloigne progressivement de nous et perd lentement de son éclat. Elle n’en reste pas moins une cible de choix pour les astrophotographes de l’hémisphère nord bien équipés.
En témoigne cette image réalisée le 10 mars par l’astrophotographe autrichien Michael Jäger, alors que la comète passait à proximité de la nébuleuse SH2-188.