Le 28 décembre le jeune croissant de Lune accompagnait Vénus en fin de journée au-dessus du chevalement de la mine de fer d’Aumetz en Lorraine.
Sous terre :
À Aumetz, petite ville de 2.000 habitants de la Moselle, tout évoque la mine. Les petites maisons des mineurs alignées le long des rues et bien sûr le chevalement qui se dresse au-dessus des toits. Dans l’industrie minière, le chevalement est la structure qui sert à descendre et remonter les mineurs, ainsi que le minerai, via une cage d’ascenseur. Au temps de sa splendeur (la première descente a eu lieu en 1900), la mine Bassompierre employait 800 ouvriers.
Le ciel nocturne est en mouvement si on le photographie longuement. Apparence que tout cela puisque c’est la Terre qui tourne.
Et pourtant elle tourne :
Si vous observez les constellations qui jalonnent le ciel nocturne, vous constaterez sans difficulté qu’elles effectuent un mouvement apparent d’EST en OUEST durant la nuit. Le phénomène concerne également le Soleil, la Lune et les planètes. C’est bien entendu le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même qui est responsable de ce déplacement apparent. En se tournant vers le pôle nord céleste (matérialisé par l’étoile polaire) on constate que l’ensemble des étoiles semble pivoter autour de ce repère durant la nuit. Les constellations les plus proches de ce point sont visibles toute l’année à toute heure de la nuit. Elles sont dites circumpolaires.
En admirant les images de l’amas Trumpler 14, on remarque immédiatement la présence d’une zone noire. Il s’agit d’un nuage opaque appelé globule de Bok.
Un très jeune amas d’étoiles :
S’il n’était pas si éloigné, l’amas d’étoiles Trumpler 14 pourrait nous offrir un spectacle aussi beau que celui des Pléiades dans une paire de jumelles. Mais à 8.000 années-lumière il n’y a que le télescope spatial Hubble qui soit capable d’en réaliser une image détaillée. Comme cet amas est très jeune (500.000 ans), il possède l’une des plus fortes concentrations d’étoiles massives et lumineuses de toute la Voie lactée.
Un nuage d’étourneaux ondulait dans la soirée du 10 décembre au-dessus de l’église Saint-Martin de Seurre alors que la Lune gibbeuse s’élevait.
C’est un peu le même rituel chaque automne. Le ballet de milliers d’étourneaux dessine dans le ciel d’étonnantes arabesques. Un régal pour les curieux qui se donnent la peine de lever des yeux avant la tombée de la nuit. L’étourneau sansonnet est une espèce de passereaux qui a été introduite sur tous les continents. Ces oiseaux vivent en groupes qui peuvent parfois compter plusieurs milliers voire millions d’individus. Si leur ballet aérien est très photogénique, ils sont aussi une source de dégats et de nuisances qui justifient certaines mesures de régulation des effectifs.
L’église Saint-Martin de Seurre (en Côte-d’Or) a été construite à la fin du XIIIe siècle, début du XIVe siècle. Le clocher est doté d’un carillon de 47 cloches. Sur ce cliché pris des bords de Saône on voit également le portail trilobé de 1880 surmonté d’une rosace en verre coloré de 6 mètres de diamètre. L’image a été réalisée le 10 décembre vers 17 heures 30 à l’heure bleue. Nous étions deux jours avant la Pleine Lune. Boîtier Nikon D3100, zoom 18-105 millimètres, 800 iso, pose 1/5e de seconde.
Lewis Swift consacra sa vie à traquer les astres chevelus, lui qui fut l’un des rares astronomes à connaître deux passages de la comète de Halley.
Accident de jeunesse :
Un lourd handicap peut parfois développer le caractère d’un enfant. On peut se demander si Lewis Swift aurait été l’un des astronomes les plus célèbres du XIXe siècle s’il ne s’était pas fracturé la hanche lors d’une chute alors qu’il était jeune. Cet accident malheureux survenu en 1833 (il avait 13 ans) l’a handicapé à vie. Ne pouvant plus travailler sur la ferme familiale, le jeune Lewis a donc été autorisé à aller à l’école, ce qu’il faisait chaque jour avec des béquilles. C’est là qu’il a développé son goût pour l’astronomie.
Gravure illustrant la pluie d’étoiles filantes des Léonides en 1833.
En 1833 il assiste à la grande pluie d’étoiles filantes des Léonides. En 1835 c’est le passage de la comète de Halley suivi quelques années plus tard de la comète de 1843, l’une des plus brillantes du siècle.
Première découverte :
Inspiré par les livres d’astronomie de l’époque, il achète un petit télescope vers 1860 et s’installe dans la ville de Marathon en Floride. En 1862 il découvre sa première comète. Observé indépendamment trois jours plus tard par Horace Tuttle à l’observatoire de Harvard, l’astre chevelu prend le nom de comète Swift-Tuttle. On découvre alors que cette comète est à l’origine de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Lewis Swift acquiert à cette occasion un prestige international et décide de consacrer sa vie à la recherche de comètes. Ayant déménagé à Rochester, il devient rapidement une célébrité locale, tant pour son passe-temps inhabituel que pour les conférences d’astronomie qu’il donne.
Rare photographie de l’astronome amateur Lewis Swift observant avec un réfracteur.
Swift a installé son télescope sur le toit plat d’un bâtiment où il se rend chaque nuit claire. Marcher 500 mètres et monter des échelles n’est pas évident pour l’homme handicapé qu’il est. Mais la passion l’emporte et Swift découvre cinq nouvelles comètes entre 1877 et 1881.
Directeur d’observatoire :
Les activités de Lewis Swift attirent l’attention de Hulbert Harrington Warner, riche homme d’affaires qui a fait fortune dans les brevets de médicaments. Ce dernier fait construire un observatoire à Rochester (inauguré en 1882) où il invite Swift qui en devient le directeur. L’établissement se voit doté d’un réfracteur de 40 centimètres de diamètre, la quatrième plus grande lunette astronomique en service aux États-Unis à l’époque.
Lewis Swift et le réfracteur de 40 centimètres de l’observatoire Warner.
Pendant les années qui suivent Swift découvre plus de 900 nouvelles nébuleuses non cataloguées ainsi que 3 autres comètes. Son activité d’observateur ne l’empêche pas d’ouvrir l’observatoire au public deux soirs par semaine, ce qui est unique à l’époque.
De l’autre côté du pays :
En 1893 Hulbert Harrington Warner fait faillite et ne peut plus soutenir financièrement l’observatoire. Heureusement pour Swift, sa réputation attire l’attention de Thaddeus Lowe, scientifique et inventeur. Ce dernier lui propose de venir s’installer en Californie pour diriger le nouvel observatoire Lowe à Echo Mountain, près de Los Angeles. C’est là-bas que Swift continue d’ajouter de nouvelles comètes à sa liste. Il y en aura 13 au total, la dernière en 1899 alors qu’il a 79 ans ! Puis sa vue baisse très rapidement et il n’est pas certain qu’il ait pu admirer le passage de la comète de Halley en 1910. Il décède trois ans plus tard.
Découvert au début du XXe siècle près de la ville chinoise de Dunhuang, le plus ancien atlas astronomique indique la position de plus de 1.300 étoiles.
Une bibliothèque secrète :
Les voyageurs qui empruntaient la route de la soie aimaient faire halte dans les grottes de Mogao sur la colline de Mingsha. Elles furent creusées entre les IVe et XIVe siècles. Elles se situent à environ 25 kilomètres au sud-est de Dunhuang dans la province du Gansu. Il s’agit de sanctuaires bouddhistes dans lesquels on priait sans doute pour le succès de son voyage. En 1900 un prêtre s’y installa et décida de les remettre en état. En creusant derrière une paroi il tomba par hasard sur une extraordinaire bibliothèque composées de 40.000 rouleaux.
On le considère depuis sa découverte comme le plus grand amas globulaire de la Voie lactée. Mais Oméga du Centaure en est-il vraiment un ?
Une pelote de 10 millions d’étoiles :
Il y a dans la constellation australe du Centaure un objet céleste qui ne laisse personne indifférent. Âgé d’environ 12 milliards d’années, NGC 5139 se situe à 15.000 années-lumière de nous. Son nom, Omega Centauri, fait penser à celui d’une étoile. C’est en effet ce que crut Edmond Halley quand il l’observa en 1677. Quelques décennies plus tard John Herschel corrigea cette erreur. À première vue il s’agit d’un amas globulaire constitué de 10 millions d’étoiles. Elles tiennent dans un volume apparent équivalent à celui de la Pleine Lune.
L’observation de quatre planètes est au menu de ce mois de décembre. Et pour les voyageurs, il y aura même une éclipse de Soleil le 26.
Si vous avez prévu ne ne pas trop sortir pour observer le ciel nocturne au cours de ce mois de décembre 2019, vous allez sans doute changer d’avis une fois que vous aurez lu les éphémérides. Ce dernier mois de l’année nous offre en effet quelques rendez-vous astronomiques que vous ne pouvez manquer sous aucun prétexte, à condition que la météo y mette du sien !
Enfin un crépuscule sans trop de nuages. En cette soirée du 29 novembre l’occasion était idéale pour admirer la Lune entre Saturne et Vénus.
13 jours sans voir d’étoiles, 13 jours à se contenter de compter les nuages à chaque crépuscule. Mon dernier cliché remontait au 16 novembre à l’occasion du rapprochement Jupiter-Vénus. Ce 29 novembre il pleuvait en fin d’après-midi puis une petite trouée a fait sa place dans le plafond nuageux. Je devais tenter ma chance même si la météo ne laissait présager rien de bon. Finalement la trouée a grandi, laissant voir le spectacle céleste annoncé.
Nul besoin de partir loin ou d’utiliser un matériel coûteux pour photographier le ciel nocturne. Démonstration avec Claude Bastide dans la Loire.
L’astrophotographie vous semble hors de portée ? Vous n’avez pas les moyens d’acheter le dernier boîtier reflex haut de gamme ? Vous pensez que le ciel nocturne n’est beau qu’au Chili ou en Namibie ? Cette vidéo réalisée dans la Loire avec un matériel très simple pourrait bien vous faire changer d’avis.
L’un des plus beaux phénomènes astronomiques, la lumière cendrée, fut expliqué pour la première fois au début du XVIe siècle par Léonard de Vinci.
Léonard, homme d’esprit universel :
Ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, musicien, poète, écrivain… Comment définir Léonard de Vinci ? On peut dire que c’est un artiste protéiforme dont on fête cette année la mort il y a 500 ans. Il est ce qu’on appelle un polymathe, un homme d’esprit universel. Car sa culture semble infinie dans les domaines des arts comme ceux des sciences. Je vous propose de regarder ce récit de la vie de l’Homme aux mille visages :
Les spécialistes prédisent une belle pluie d’étoiles filantes en fin de nuit le vendredi 22 novembre. Il s’agirait d’un sursaut des Alpha Monocérotides.
Essaims de novembre :
Si je vous parle d’étoiles filantes en novembre, vous pensez d’abord aux Léonides. C’est l’un des essaims météoritiques les plus importants de l’année. Actif du 6 au 30 novembre, il est connu pour ses tempêtes d’étoiles filantes de 1833, 1866 et 1966. Mais cette année un autre essaim pourrait lui ravir la vedette. Il s’agit des Alpha Monocérotides. Son nom provient de l’étoile de la constellation de la Licorne d’où semblent surgir les météores.
2I/Borisov, la comète interstellaire découverte par Gennady Borisov en août 2019 avait déjà été détectée par des télescopes automatiques huit mois plus tôt.
Une grande voyageuse :
Le 30 août dernier l’astronome amateur russe Gennady Borisov repérait un nouvel astre chevelu sur des images acquises avec un télescope de 65 centimètres. L’astre en question fut nommé C/2019 Q4 dans un premier temps. Puis on calcula les paramètres orbitaux : ils révélèrent que cet astre chevelu venait de l’extérieur du Système solaire. La comète interstellaire en question fut ensuite rebaptisée 2I/Borisov. Le 12 octobre 2019 le télescope spatial Hubble nous dévoilait en images cette étonnante visiteuse qui passionne les astronomes.
Au cœur de la ceinture d’astéroïdes, Cérès est un sphéroïde de 940 km de diamètre. Son plus haut sommet est un cryovolcan, Ahuna Mons.
Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. C’est dire si son exploration par la sonde Dawn a été riche d’enseignements.
Après avoir orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012, la sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) est arrivée à proximité de Cérès au mois de mars 2015. Elle a transmis des données jusqu’à une panne d’hydrazine fin 2018. La découverte d’Ahuna Mons restera l’un des grands moments de la mission. Continuer la lecture de Ahuna Mons, un étonnant cryovolcan sur Cérès→
Le 25 décembre la planète gazeuse géante sera à l’apogée à 930 millions de kilomètres de nous. Deux jours plus tard elle sera en conjonction supérieure avec le Soleil (alignement Terre-Soleil-Jupiter). Puis elle entamera son retour dans le ciel du matin qui l’amènera à sa prochaine opposition le 14 juillet 2020. Continuer la lecture de En ce moment, admirez le rapprochement Jupiter-Vénus→
En traversant les régions centrales de l’amas de galaxies Abell 3627, la galaxie ESO 137-001 se fait dépouiller de son gaz et de sa poussière.
Une galaxie déchiquetée :
Le spectacle se déroule à plus de 200 millions d’années-lumière dans l’amas de la Règle. Cet amas de galaxies visible depuis l’hémisphère sud porte également le nom de Abell 3627. Fonçant à près de 7 millions de kilomètres à l’heure, la galaxie spirale ESO 137-001 traverse les régions centrales de l’amas.
On pourrait s’attendre en toute logique à voir cette galaxie être déformée par les interactions gravitationnelles avec ses consœurs. Mais un second phénomène intervient : la pression exercée par le gaz chaud présent au sein de l’amas, ou pression dynamique. Continuer la lecture de ESO 137-001, la galaxie qui perd son gaz et sa poussière→
Le 11 novembre 2019 l’observatoire spatial solaire SDO a filmé le transit de Mercure devant le Soleil dans différentes longueurs d’onde.
L’observatoire solaire SDO (Solar Dynamics Observatory) a été lancé il y a plus de 10 ans (le 11 février 2010 exactement) par la NASA depuis Cap Canaveral en Floride par une fusée Atlas V. Placé ensuite sur une orbite géosynchrone (à 36.000 km d’altitude environ), ce satellite de plus de 3 tonnes (il mesure 2 m par 4,5 m) observe en continu le Soleil dans différentes longueurs d’onde. Il peut ainsi étudier l’activité de notre étoile, comme l’apparition d’un filament géant ou le développement de taches gigantesques.
Ce 12 novembre c’est l’avant-dernière Pleine Lune de l’année, la Pleine Lune du castor. Je vous emmène en Bresse bourguignonne pour l’admirer.
La Bresse, trois pays :
Si vous n’avez jamais entendu parler de la Bresse bourguignonne, je vous invite vivement à faire un tour sur le site de Destination Saône-et-Loire. C’est une plaine bocagère avec de typiques fermes en brique, connue pour ses poulets AOC et son incontournable marché de Louhans. Cette portion de la Bresse (qui se compose également de la Bresse jurassienne et de la Bresse savoyarde) constitue un pays. Créé en 1995, ce pays compte 87 communes réparties sur 1.420 kilomètres carrés.
À Pierre-de-Bresse, un joli château style Renaissance offre un cadre original pour des images nocturnes. Récit d’une soirée sous la Lune.
C’est en 1680 que débuta la construction du château de Pierre-de-Bresse. Claude Thiard de Bissy, son propriétaire, le fit dresser à la sortie du village, sur l’emplacement d’une ancienne maison forte seigneuriale. Ses descendants ont conservé le parc et son château jusqu’en 1956. C’est le Conseil général de Saône-et-Loire qui le détient depuis cette date. Il y organise régulièrement des expositions sur l’histoire et la vie en Bresse bourguignonne.
La sonde Juno a immortalisé sur le même cliché la Grande Tache rouge (GTR) et l’ovale BA, les deux plus grands anticyclones observables sur Jupiter.
Un vortex étudié depuis 1665 :
Les astronomes qui scrutent les surfaces planétaires sont unanimes : sur Jupiter, ce sont les anticyclones qui font le spectacle. Ces immenses vortex ont la particularité d’être observables pendant des décennies, voire des siècles pour le plus grand d’entre eux, la GTR. La Grande Tache rouge fut découverte par l’astronome français Jean-Dominique Cassini en 1665. C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire.