Connu comme le Septette de Copeland, un majestueux groupe de lointaines galaxies se cache dans la constellation du Lion.
Un astronome aventureux :
La vie mouvementée de Ralph Copeland mérite d’être brièvement racontée. Né en 1837 dans une famille de fermiers anglais, il voit son père mourir alors qu’il n’a que trois ans. Il part pour l’Australie à seize ans où il se découvre une passion pour l’astronomie tout en élevant des moutons. De retour en Angleterre en 1858, il observe la comète Donati :
Avec son film “Un Jardin pour l’Univers”, Olivier Sauzereau nous entraîne dans un voyage extraordinaire, de son jardin jusqu’aux étoiles.
Le ciel pour passion :
Olivier Sauzereau a la tête dans les étoiles depuis plusieurs décennies. Que ce soit depuis son observatoire à la Chapelle-aux-Lys (en Vendée) ou en parcourant le monde, il n’a de cesse de photographier la beauté du Cosmos. Un amour du ciel qu’il aime partager à travers ses livres (une dizaine), articles et conférences. Cet historien des sciences vient de réaliser un film intitulé “Un Jardin pour l’Univers“, un merveilleux voyage auquel il nous convie :
Olivier Sauzereau a déjà eu l’occasion de travailler sur des documentaires pour la télévision, notamment pour des films sur l’œuvre de Jules Verne. Il y intervenait en tant qu’auteur, narrateur ou présentateur, jamais encore comme réalisateur. Avec “Un Jardin pour l’Univers”, il signe sa première réalisation.
La genèse du film :
Olivier Sauzereau nous raconte : “L’idée de réaliser un travail audiovisuel associant images de la nature et découverte de l’astronomie remonte à la sortie du film Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996). Le projet a longuement mûri avant de prendre forme fin 2020, suite à l’annulation d’un grand voyage en Amérique du Sud en famille pour cause de pandémie. La réalisation de ce film s’est ensuite étalée sur trois années, l’occasion de conduire en même temps un travail pédagogique auprès de 500 élèves des écoles primaires de mon canton, avec le soutien de La Communauté de Communes du Pays de la Châtaigneraie. Pour les besoins du film, j’ai réalisé 145.000 photographies et 1.200 séquences vidéo.
L’une des forces de ce film est la participation du musicien Romuald Tual. Ce dernier est venu passer plusieurs jours chez moi en “résidence d’artiste” pour composer la musique. Romuald est aussi le compositeur des musiques que nous utilisons dans le planétarium de La Chapelle-aux-Lys. Il a également sonorisé l’un des espaces de la nouvelle exposition permanente sur l’exploration spatiale à la Cité des sciences.”
L’éclipse de Soleil du 8 avril 2024 a permis d’observer des perles de lumière, les grains de Baily, ainsi que de belles protubérances.
Reliefs lunaires :
Les grains de Baily font partie des différents phénomènes qui accompagnent une éclipse de Soleil. Le 15 mai 1836, Francis Baily observe depuis le Nord de l’Angleterre une éclipse. Il remarque la présence de perles lumineuses sur le limbe lunaire. L’astronome anglais propose alors une explication pour ce phénomène. Ce sont les rayons de Soleil qui passent dans les vallées lunaires situées sur le limbe (le bord du disque lunaire). Ces perles lumineuses ont pris depuis le nom de grains de Baily. Bryon Wiley a saisi ce spectacle au cours de l’éclipse nord-américaine du 8 avril 2024 :
L’image du photographe américain montre également de belles protubérances. Ces “flammes rouges” sont des filaments de plasma associés au champ magnétique du Soleil.
L’aide de la photographie :
Avec le développement de la photographie astronomique, les grains de Baily ont été immortalisés quelques décennies après leur découverte. Ce fut le cas par exemple lors de l’éclipse du 18 juillet 1860, éclipse qui a par ailleurs servi de trame à un roman de Jules Verne, “Le pays des fourrures” :
Un demi-siècle plus tard, de nombreux clichés ont été obtenus lors de l’éclipse hybride du 17 avril 1912, surnommée l’éclipse du Titanic (le navire avait fait naufrage trois jours plus tôt).
La position des grains de Baily peut désormais être simulée pour chaque éclipse : c’est une des nombreuses fonctionnalités du logiciel Solar Eclipse Maestro. Les protubérances, quant à elles, sont imprévisibles. Mais on se doutait qu’elles seraient nombreuses ce 8 avril 2024, à l’approche du maximum d’activité solaire.
Le peintre Étienne Léopold Trouvelot (1827-1895) est l’auteur d’une magnifique série de chromolithographies mariant art et astronomie.
De l’entomologie à l’astronomie :
Rien ne semblait prédestiner Étienne Léopold Trouvelot à devenir un artiste astronome. Né à Guyencourt (Aisne) en 1827, il émigre aux USA en 1855, probablement pour des raisons politiques. Il exerce le métier de portraitiste dans le Massachusetts puis dans la banlieue de Boston. C’est là qu’il se lance dans une expérience malheureuse. Passionné d’entomologie, il décide d’élever dans son jardin des œufs de Bombyx disparate. Malheureusement les papillons s’échappent et infestent les arbres tout autour.
Plusieurs photographes ont retrouvé sur leurs images de l’éclipse totale la trace d’une comète kamikaze inattendue fonçant vers le Soleil.
Une éclipse et deux comètes :
On a déjà beaucoup parlé de la grande éclipse nord-américaine du 8 avril. La plupart des observateurs ont admiré l’aspect de la couronne solaire durant la phase totale d’une durée maximale de 4 minutes. De part et d’autre du Soleil éclipsé, plusieurs planètes (dont les brillantes Jupiter et Vénus) étaient visibles, ainsi que la comète 12P/Pons-Brooks :
Le 10 avril, au-dessus de l’horizon Ouest, on pouvait observer la discrète comète 12P/Pons-Brooks sous la jeune Lune et Jupiter.
Comète au crépuscule :
Il vous reste peu de temps pour repérer 12P/Pons-Brooks au-dessus de l’horizon. La comète du moment file en direction du Soleil et ne sera bientôt plus observable. Comme je vous l’avais déjà laissé entendre, cet astre chevelu n’est pas vraiment spectaculaire. Dans une paire de jumelles, sous un ciel de campagne, elle se montre timidement. La photo ci-dessous, réalisée avec un objectif de 50 millimètres monté sur un boîtier Nikon D7100, illustre bien le peu d’éclat de cette lointaine visiteuse :
Le 9 avril, un très fin croissant de Lune a fait son retour en soirée, 24 heures après la grande éclipse nord-américaine.
Nouvelle lunaison :
Le retour du croissant de Lune était très attendu hier soir. D’abord parce qu’il marque officiellement la fin du mois de Ramadan de l’an 1445 de l’hégire. Ensuite parce nous étions 24 heures après la grande éclipse nord-américaine. C’est au-dessus des monts du Beaujolais que le sourire lunaire a fait son apparition aux alentours de 21 heures :
L’image a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom réglé sur 300 millimètres. Pose de 1/2 seconde à 100 iso, boîtier sur pied. Voici les prochains temps forts de cette nouvelle lunaison :
Le 10 avril 2024, nous pourrons admirer une dernière fois la comète 12P/Pons-Brooks. Un départ qu’accompagnent Jupiter et la Lune.
Spectacle au crépuscule :
Le 10 avril 2024, ceux qui n’ont pas pu suivre la Grande éclipse américaine deux jours plus tôt se verront offrir un joli lot de consolation. Si la météo le permet, vous pourrez assister au rendez-vous en soirée de trois astres, juste au-dessus de l’horizon Ouest. Les deux premiers seront aisés à localiser : la Lune avec à sa gauche Jupiter. Plus délicate à repérer, la comète 12P/Pons-Brooks se situera un peu en-dessous :
Trente minutes après le coucher du Soleil, vous pourrez commencer à rechercher le fin croissant à l’œil nu. Le ciel s’assombrissant, vous verrez progressivement apparaître la lumière cendrée qui l’accompagne. Plus à gauche, un point brillant attirera votre regard. Il s’agit de Jupiter, la planète gazeuse géante. Ce sont les dernières semaines pour l’observer avant sa conjonction solaire le 18 mai. Elle deviendra ensuite planète du matin à partir du mois de juin. Continuer la lecture de 10 avril 2024 : Jupiter et la Lune saluent la comète→
L’astrophotographe Dario Giannobile a immortalisé le fin croissant de Lune au-dessus de curieux ronds de fumée expulsés par l’Etna.
Facéties d’un géant :
L’Etna est le plus haut volcan actif d’Europe avec ses 3.357 mètres d’altitude. Les Siciliens vivent avec ce turbulent voisin, dont les éternuements réguliers se soldent par des émissions de cendres et de petites coulées de lave. Mais ce qu’ils ont observé depuis la semaine dernière est plus original : il s’agit de curieux anneaux de fumée. Comme nous l’explique Futura, ce phénomène résulte de petites explosions de gaz et de vapeur qui s’échappent par un évent cylindrique. On voit alors s’élever de délicats ronds de fumée appelés anneaux de vortex volcaniques, qui se laissent porter par les vents :
De nombreux habitants et touristes ont observé et photographié ce vapotage en journée. L’astrophotographe Dario Giannobile (voir son site internet) a eu la belle idée d’y associer la Lune. Deux jours avant la Grande éclipse américaine, il s’est posté à l’aube à 74 kilomètres à l’Ouest du volcan. Avec la jolie petite ville de Gangi au premier plan, il a pu saisir le lever du fin croissant de Lune au-dessus des anneaux de fumée expulsés par l’Etna :
Dario Giannobile fait partie de ces photographes de terrain qui mettent en valeur le patrimoine nocturne à travers leurs clichés. Une démarche qu’il faut saluer, à l’heure où l’Intelligence Artificielle permet de fabriquer n’importe quelle image devant son ordinateur…
Pour ne plus avoir à déplacer leur matériel, de plus en plus d’astronomes amateurs franchissent le pas et construisent leur observatoire.
Astronome nomade ou sédentaire :
Avoir son propre observatoire, un rêve pour les amateurs d’astronomie, devient peu à peu chose courante. Il est désormais possible de construire un poste fixe dans son jardin pour y installer son télescope. Simple abri ou véritable coupole, pilotage de l’instrument sur place ou bien au chaud depuis la maison, les réalisations se multiplient. Comme d’autres, Éric Brotons (Esprit de la Nature) a choisi de ne plus déplacer son matériel. Une évolution qu’il a mise en images :
Les sorties astronomiques sont synonymes de manutention du matériel, trajet, fatigue… Une aventure qui peut parfois se solder par un résultat nul. Un accessoire oublié, l’arrivée intempestive de nuages au-dessus du site d’observation, et l’amateur repart bredouille.
Construction simple :
Sortir, c’est pour beaucoup la possibilité de s’éloigner de la pollution lumineuse. Mais on peut désormais s’affranchir de ce fléau en astrophotographie grâce à l’utilisation de filtres sélectifs. Une raison de plus pour pratiquer sa passion chez soi. Un choix que nous explique Éric Brotons : “À 47 ans, je suis un passionné de musique et un grand amoureux de tous ce qui m’entoure : la flore, la faune et le ciel. J’ai commencé à réellement m’intéresser aux astres à l’âge de 8 / 10 ans, quand ma mère m’a offert une petite lunette pour Noël. Et depuis, l’astronomie fait partie intégrante de ma vie. Jusqu’à l’âge de 28 ans, je n’ai fait que de l’observation visuelle. Puis je me suis lancé dans l’astrophoto, bien aidé par certains membres du Club d’Astronomie de Mont-Bernenchon.
Pourquoi un observatoire dans mon jardin ? Tout simplement pour ne pas démonter et remonter mon matériel en permanence. Ainsi, je suis toujours prêt pour observer ou photographier le ciel nocturne. La conception de mon observatoire est très simple. Il est en bois, celui qu’on utilise pour les chalets, avec un toit coulissant. Je l’ai monté sur des briques pour ne pas être en contact avec le sol. Il dispose de la fibre et de l’électricité. J’estime le coût total de l’installation (hors matériel astronomique) aux environs de 1.000 euros.” Éric (joignable sur Facebook) partagera volontiers ses astuces de construction avec ceux qui ont envie de se lancer !
Ce mois d’avril 2024 compte une éclipse totale de Soleil visible depuis les USA ainsi que quelques jolies observations.
Lointaine éclipse :
Ce 8 avril 2024, les plus chanceux assisteront à une éclipse totale de Soleil, la Grande éclipse américaine. L’ombre de la Lune traversera le Mexique, l’Amérique du Nord et la province du Québec. En théorie, c’est au Texas que la météo devrait être la plus favorable. Pendant la totalité, six planètes et la comète 12P/Pons-Brooks devraient être visibles de part et d’autre de la couronne solaire :
Rassurez-vous, ceux qui resteront en France auront la possibilité de faire quelques jolies observations. Pourquoi ne pas essayer d’observer par exemple la Superba ? Il s’agit de l’une des étoiles les plus rouges du ciel, accessible avec un petit télescope dans la constellation des Chiens de Chasse :
Le ciel en avril 2024 :
Le 1er : c’était il y a 27 ans, passage au périhélie de l’inoubliable comète Hale-Bopp.
Le 2, c’est le Dernier Quartier de Lune. À observer au télescope en seconde partie de nuit.
Le 10 en soirée, moins de quatre degrés séparent Jupiter d’un fin croissant de Lune accompagné de la lumière cendrée. La comète 12P/Pons-Brooks est à quelques degrés de la planète gazeuse géante, l’occasion de composer une très belle image. À vos boîtiers !
Le 11 en soirée, le croissant de Lune est à côté de l’amas d’étoiles des Pléiades. Encore une occasion de faire de belles images…
Même si elle est classée dans la catégorie des nébuleuses planétaires, NGC 5189 ne leur ressemble vraiment pas.
Une curieuse nébuleuse :
Située dans la constellation australe de la Mouche, NGC 5189 se distingue par son apparence inhabituelle. En règle générale, les nébuleuses planétaires ont un aspect circulaire. Ceci s’explique par leur origine : lorsqu’elles passent du stade de géante rouge à celui de naine blanche, certaines étoiles expulsent une coquille de gaz. Cette bulle se dilate à des vitesses très rapides, de l’ordre de 20 à 30 kilomètres/seconde. C’est d’ailleurs cet aspect circulaire qui leur a valu leur surnom : lorsqu’on les a découvertes au XVIIIème siècle, les NP ressemblaient à des planètes dans les instruments de l’époque. Regardez par exemple la nébuleuse du Hibou pour vous en convaincre. Il semble cependant que NGC 5189 ait eu une évolution bien différente, si l’on en juge par son aspect :
Les astronomes ont bien du mal à expliquer quels mécanismes sont à l’origine de cet aspect inhabituel. Faute de réponse, ils lui tirent le portrait. C’est le cas de Luigi Morrone, l’auteur de cette belle image. En 2004, Bertrand Laville en avait réalisé plusieurs dessins au cours d’un séjour en Namibie. Même le télescope spatial Hubble a été mis à contribution pour l’immortaliser.
Une équipe d’astronomes amateurs et professionnels a photographié une immense nébuleuse cachée à proximité de la constellation d’Orion.
Célèbre constellation :
Orion est sans conteste la plus belle des constellations. Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant qui mourut foudroyé par le venin d’un scorpion. Dans la mythologie grecque, le chasseur géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua. Un mythe illustré notamment par une mosaïque retrouvée dans les ruines de Pompéi :
La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS pourrait nous réserver une très belle surprise, vingt-sept ans après l’inoubliable Hale-Bopp.
Prometteuse comète :
C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS : son nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, cette comète s’annonce particulièrement intéressante, beaucoup plus que 12P/Pons-Brooks. Commençons d’abord par expliciter son appellation :
C : lettre désignant une comète qui n’est pas périodique (P).
2023 A3 : c’est la troisième comète découverte pendant la première quinzaine (A) de l’année 2023.
Tsuchinshan-ATLAS : elle a été repérée le 23 février 2023 par l’un des télescopes du réseau de surveillance ATLAS. Mais on a ensuite retrouvé sa trace sur des images obtenues début janvier 2023 à l’Observatoire de la Montagne Pourpre (Tsuchinshan) en Chine.
Les prévisions de luminosité pour cette comète ont de quoi faire rêver. Sur le site du spécialiste Gideon van Buitenen, la comète est indiquée avec une magnitude négative au mois d’octobre ! Comme l’explique le site Stelvision, l’astre chevelu deviendra très intéressant à observer à l’aube en septembre. Puis C/2023 A3 passera au plus près du Soleil (moins de 60 millions de kilomètres) le 27 septembre. Si la comète ne se brise pas, elle redeviendra visible en soirée les semaines qui suivront, avec un passage à 71 millions de kilomètres de la Terre le 12 octobre. Sa magnitude négative nous offrirait alors un spectacle comparable à ce que nous avions connu au printemps 1997 avec l’exceptionnelle comète Hale-Bopp.
La Pleine Lune de ce 25 mars est la première du printemps 2024. Elle sera suivie logiquement du weekend de Pâques.
Lune de Pâques :
La date de Pâques n’est pas choisie au hasard. Cette fête religieuse tombe le weekend qui suit immédiatement la première Pleine Lune du printemps. Cette dernière avait lieu aujourd’hui 25 mars. Ce matin, le ciel parfaitement dégagé m’a permis d’apprécier son coucher :
Cette image surprenante correspond à l’addition de 14 clichés pris à raison d’un toutes les 20 secondes environ. Des poses au 1/40e de seconde à 100 iso, toujours avec le boîtier Panasonic FZ 82 et son zoom de 1200 millimètres. L’empilement des clichés est réalisé avec le logiciel StarMax. C’est ce dernier que j’utilise également pour les filés d’étoiles. Le cliché ci-dessous est le huitième de la série :
L’astrophotographe Andrew McCarthy a immortalisé le transit de la Station spatiale internationale “au-dessus” du cratère lunaire Tycho.
Timing parfait :
Le transit de la Station spatiale internationale devant la Lune n’excède jamais trois secondes. Autant dire qu’une bonne dose de savoir-faire est indispensable pour le photographier. Une formalité pour Andrew McCarthy :
I’m so honored my photo “A Visit to Tycho” was runner-up during this year’s Astronomy Photographer of the Year competition. The other entries were incredible and I was lucky to be featured among them.
On les appelle les galaxies de la Rose. Voici Arp 273 dans Andromède, un bel exemple de galaxies en interaction.
Galaxies particulières :
Avouons-le, Arp 273 n’est pas un nom très poétique. Il fait référence à l’Atlas of Peculiar Galaxies, un catalogue de 338 galaxies particulières publié en 1966 par Halton Arp. Les astronomes ont surnommé les galaxies de la Rose ces deux galaxies en interaction situées à plus de 300 millions d’années-lumière (AL). En s’approchant un peu trop près l’une de l’autre (100.000 AL quand même), elles ont été déformées par les marées gravitationnelles. Sur ce superbe cliché de Kent Wood, elles font également penser à un point d’interrogation cosmique :
Bételgeuse connaît une nouvelle baisse de luminosité depuis la fin du mois de janvier. Que nous prépare la plus célèbre supergéante rouge ?
Vedette imprévisible :
S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Elle fait régulièrement l’actualité, que ce soit en étant occultée par un astéroïde, ou lorsqu’elle est victime d’un grand obscurcissement. Depuis environ deux mois, celle qui symbolise l’une des épaules du chasseur Orion perd de nouveau lentement de son éclat, 1/2 magnitude pour être précis. Pas étonnant pour une variable semi-régulière, mais l’astre n’avait pas autant baissé depuis deux ans. Que faut-il en penser ?
Cet astre devrait finir par exploser en supernova, devenant visible en plein jour ! Un spectacle qui peut avoir lieu la nuit prochaine comme dans 100.000 ans (lire l’avis de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair). À moins que cela ne soit déjà fait : c’est ce que suggère une équipe internationale d’astrophysiciens. Quoi qu’il en soit, les sautes d’humeur de cette étoile géante rouge sont connues depuis longtemps. On en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (lire sur arXiv).
L’astrophotographe Christian Bertincourt nous fait partager une soirée dans la Drôme avec la belle comète 12P/Pons-Brooks.
Chasse à la comète :
Pour un astrophotographe comme pour un amoureux du ciel étoilé, la météo est un facteur déterminant. Et il faut bien l’avouer, ce mois de mars 2024 est assez chaotique. Difficile de faire le marathon Messier ou d’admirer en soirée les splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks. On peut alors opter pour la location d’un télescope à distance… ou partir à la recherche d’un coin de ciel bleu :
Chaque nuit, la queue de la comète 12P/Pons-Brooks se décline en de multiples variations. Un régal pour les astrophotographes.
Progrès fulgurants :
Le spectacle aurait fait rêvé Louis Thollon, qui observait et dessinait déjà la comète 12P/Pons-Brooks en 1884 à l’Observatoire de Nice. Cet astronome français ne pouvait pas imaginer ce que l’on serait capable de photographier 140 ans plus tard :
Il aura suffi à la comète de parcourir deux fois son orbite pour que notre vision des astres chevelus change radicalement. Grâce aux progrès foudroyants de la photographie astronomique, les comètes nous offrent des détails insoupçonnés :
Depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues.