Plus proche Pleine Lune de l’année 2022, la Pleine Lune de ce 13 juillet va bénéficier d’une météo estivale. Profitez-en pour l’admirer !
Question d’orbite :
En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre. Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km. Au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance induit automatiquement une variation du diamètre lunaire apparent qui oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée, soit une différence de 12% :
Depuis quelques années on a donc pris l’habitude de nommer Super Lune les 2 ou 3 plus grosses Pleines Lunes de l’année. Concrètement, notre satellite naturel est alors assez proche pour que son diamètre apparent dépasse 33 minutes d’arc. Cependant, même si une différence de taille de 12% n’est pas anodine, impossible quand on regarde une Super Lune de la comparer mentalement à une Pleine Lune à l’apogée observée six mois plus tôt. Ce comparatif n’est possible qu’à l’aide d’un montage photo comme ci-dessus. Continuer la lecture de Le 13 juillet, admirez la Pleine Lune la plus proche de l’année→
En 1835, le quotidien américain The Sun publia une série d’articles humoristiques évoquant la présence d’hommes chauves-souris sur la Lune.
Comment créer une fake news :
Pourrait-on voir voler des hommes chauves-souris sur la Lune ? L’idée semble bien incongrue, elle fut pourtant à la mode en 1835. Cette année-là, le journaliste américain Richard Adams Locke (1800-1871) décida de s’amuser aux dépens de ses lecteurs. Il rédigea pour le journal The Sun six articles sur l’habitabilité de notre satellite naturel. Pour les rendre crédibles, il lui fallait une caution scientifique. Il décida alors d’attribuer la découverte de cette vie extraterrestre à l’astronome John Herschel, profitant de l’absence de ce dernier parti observer en Afrique du Sud.
Le célèbre astronome William Herschel, découvreur d’Uranus en 1781, était le père de John Herschel. Dessin Christine Sasiad
John Herschel était loin d’être un inconnu pour le grand public. C’était le fils de William Herschel, l’astronome rendu immortel par la découverte d’Uranus en 1781. Quant à sa tante, Caroline Herschel, elle était presque aussi célèbre.
Faune et flore lunaires :
Cette caution scientifique permit à Richard Adams Locke de ne pas éveiller les soupçons. Au fil de ses articles, les lecteurs virent la surface lunaire se couvrir d’arbres et de lacs. Ils apprirent que John Herschel utilisait de nouvelles lentilles sur son immense télescope pour voir des détails de plus en plus petits. On pouvait lire qu’il avait observé des troupeaux de quadrupèdes qui faisaient penser à des bisons, d’autres à des chèvres dotées d’une corne au milieu du front ! Puis entrèrent en scène des humains volants. Des hommes chauves-souris que l’astronome surnommait Vespertilio-homo.
Des hommes chauves-souris sur la Lune, une idée du journaliste américain Richard Adams Locke en 1835 pour le journal The Sun. Dessin Christine Sasiad
Devant tant de fantaisie, certains lecteurs finirent par se montrer sceptiques. Ce qui n’empêchera pas les articles d’être repris et traduits par de nombreux journaux. Un tel succès n’était pas étonnant, à une époque où l’on imaginait volontiers qu’il y avait de la vie ailleurs que sur Terre. Une idée qui allait refaire surface quelques décennies plus tard, avec l’affaire des canaux martiens.
Alors que les planètes se dispersent à l’aube, la Lune redevient la vedette du mois avec une nouvelle édition de “On The Moon Again”.
50 ans après la saga Apollo :
Vous vous souvenez de “On The Moon Again” ? C’était en juillet 2019, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Premier Homme sur la Lune. Des astronomes amateurs avaient installé leurs télescopes dans les rues pour offrir la Lune aux passants. Plusieurs milliers de points d’observation avaient ainsi permis d’observer notre satellite naturel, comme par exemple au château de Brochon ou encore en Bresse :
Un peu partout sur Terre, des yeux émerveillés avaient découvert la froide beauté de la Mer de la Tranquillité, là même où Neil Armstrong avait posé le pied.
En 2022, la quatrième édition de cette manifestation devrait enfin pouvoir se dérouler de nouveau sans les contraintes de la pandémie. Le site de “On The Moon Again” (voir ici) vous permettra de trouver un site d’observation près de chez vous. Continuer la lecture de On The Moon Again : en juillet, observez la Lune !→
Visible avant l’aube, le Grand alignement des planètes du Système solaire reçoit cette semaine la visite de la Lune décroissante.
Effet de perspective :
Depuis le début du mois, les planètes se regroupent dans le ciel du matin. Ce Grand alignement, qui n’est observable que par un effet de perspective, ne se reproduira pas avant l’an 2124, le précédent ayant eu lieu en 1997. En partant de l’horizon Est, vous pouvez admirer successivement Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Vous remarquerez au passage que les cinq planètes sont disposées dans leur ordre d’éloignement par rapport au Soleil. Uranus et Neptune sont également présentes, mais trop faibles pour être visibles sans instrument :
Cette semaine, la Lune décroissante vient se glisser au milieu de ce Grand alignement :
Le 18 et le 19 à l’aube, notre satellite naturel est passé quelques degrés sous Saturne.
Le 21 et le 22 à l’aube, on retrouve le Dernier Quartier du côté de Jupiter.
Le 23 à l’aube, le gros croissant lunaire passe à un degré environ de la planète Mars. Une occultation de la Planète rouge est même observable dans le Sud de l’océan Pacifique.
Le 24, les observateurs situés en Indonésie peuvent suivre l’occultation d’Uranus par la Lune.
Le 26 à l’aube, le fin croissant de Lune se trouve à moins de deux degrés de Vénus, et le 27 à moins de quatre degrés de Mercure.
L’astrophotographe Dario Giannobile a immortalisé la dernière Pleine Lune au-dessus des nuages de cendre expulsés par l’Etna.
Un géant sous la Lune :
L’Etna est le plus haut volcan actif d’Europe avec ses 3.357 mètres d’altitude. Le 12 mai dernier, le géant sicilien a signé son énième réveil par des émissions de cendres et une petite coulée de lave. Bien que les habitants de Catane, la ville voisine, soient habitués aux toussotements de l’Etna, c’est chaque fois la même question : faut-il craindre une grande éruption ? Cela n’a pas été le cas cette fois-ci. Néanmoins, les émissions de gaz et de cendres se poursuivent toujours. Une situation qui a inspiré Dario Giannobile (voir son site internet) :
L’astrophotographe s’est donc installé sur la côte Ouest du volcan pour assister au lever de la Pleine Lune de juin. Il a composé son image finale en additionnant un cliché de la Lune et quatorze clichés du paysage. Ces quatorze clichés étaient nécessaires pour donner cet effet éthéré au nuage de cendres.
Dario Giannobile fait partie de ces photographes qui mettent en valeur le patrimoine nocturne à travers leurs images. Une démarche qui n’est pas sans rappeler le travail de Babak Tafreshi ou encore Jeff Day, membres du collectif TWAN (The World At Night).
La Pleine Lune a traversé le ciel en rase-motte la nuit dernière en direction du Sud. C’était la plus basse Pleine Lune de l’année.
Une Pleine Lune au plus bas :
Si vous avez regardé le ciel la nuit dernière, vous avez sans doute remarqué que la Pleine Lune passait en rase-motte plein Sud. La hauteur de notre satellite naturel varie en effet durant la lunaison, et se décale au fil du temps. La plus haute Pleine Lune (70 degrés au-dessus de l’horizon Sud) est observable entre novembre et janvier. La plus basse (22 degrés au-dessus de l’horizon Sud) entre mai et juillet. Cette année, c’est durant la nuit du 14 au 15 juin que le phénomène avait lieu :
Cette Pleine Lune était aussi celle des fraises. Un surnom que lui a valu la couleur rouge qu’elle prend parfois à l’époque du solstice d’été, quand elle se lève à la fin d’une chaude journée. On observe le même phénomène avec le Soleil. Il s’agissait également d’une Super Lune, qualificatif qu’on lui attribue quand son diamètre apparent dépasse 33 minutes d’arc. La Pleine Lune du 13 juillet prochain sera un peu plus près de nous, donc encore un peu plus grosse.
L’éclipse de Lune du 16 mai 2022 a été photographiée en Antarctique par un astronome depuis la base Amundsen-Scott.
Observatoire austral :
La base antarctique Amundsen-Scott (ASSPS) est une station de recherche américaine située au pôle Sud. Elle porte le nom de deux célèbres explorateurs, Roald Amundsen et Robert F. Scott. Ils atteignirent le pôle respectivement en décembre 1911 et janvier 1912 :
Parmi les formations lunaires qui suscitent encore des interrogations, les cratères Messier tiennent une place de choix.
Un nom évocateur :
Quand on parle de Messier, on pense d’abord au célèbre catalogue qui recense les principaux objets nébuleux du ciel nocturne. Ce qu’on sait moins, c’est que l’astronome français Charles Messier (1730-1817) a également son nom sur la Lune. Tous les possesseurs d’une lunette astronomique ont déjà observé une curieuse formation dans la Mer de la Fécondité :
Il s’agit de deux cratères allongés dans le prolongement desquels s’étirent des trainées claires, le tout disposé selon un axe Est-Ouest. À l’époque de la Pleine Lune, l’ensemble devient très brillant, signe de la jeunesse (relative) de cette formation :
Le 27 mai, l’astrophotographe Quentin Gineys a immortalisé l’occultation de Vénus par la Lune depuis l’Île de la Réunion.
Spectacle rare :
L’astrophotographe Quentin Gineys (voir son site internet), a assisté au passage de la planète Vénus derrière la Lune. Le phénomène a eu lieu le 27 mai dernier. Comme je vous l’avais expliqué ici, depuis la France on pouvait observer une conjonction serrée entre les deux astres. C’est par exemple ce qu’a photographié Pierre Walcho en Alsace (voir son image). Mais pour les observateurs comme Quentin Gineys installés à la Réunion, Vénus disparaissait derrière la Lune :
Le 27 mai à l’aube, la Lune et Vénus nous proposeront leur plus beau rapprochement apparent pour cette année 2022.
Flirt céleste :
Les photographes vous le diront : chaque rencontre entre la Lune et Vénus est un spectacle. Bien entendu, le rapprochement des deux astres n’est qu’apparent. Ce 27 mai par exemple, Vénus sera environ 400 fois plus éloignée de nous que le croissant lunaire. Mais la brillance de la seconde planète du Système solaire (magnitude -4,1 actuellement) lui permet de rivaliser avec le croissant lunaire :
Sous le ciel étoilé de l’archipel des Canaries, les astrophotographes ont immortalisé l’éclipse de Lune du 16 mai au milieu des étoiles.
Voyage astronomique :
L’astronome amateur Philippe Morel l’avait annoncé : pour observer l’éclipse de Lune du 16 mai, le meilleur rapport distance à parcourir/qualité du spectacle se trouvait aux Canaries. Outre la probabilité d’une météo excellente, l’archipel espagnol situé au large du Maroc permettait de suivre cet événement astronomique beaucoup plus longtemps en raison de sa position extrême au Sud-Ouest de l’Europe.
Plusieurs astrophotographes avaient donc fait le déplacement, et bien leur en a pris. La France, comme la Belgique, ont une nouvelle fois subi les aléas de la météo. En outre, les sommets des Îles Canaries accueillent plusieurs observatoires, dont le fameux GranTeCan. L’assurance d’un ciel préservé de toute pollution lumineuse.
Jan Hattenbach était au sommet de l’île de La Palma pour réaliser ce cliché avec un objectif fish-eye. La Lune éclipsée est le petit point orangé en bas à droite de la Voie lactée. Les détails techniques concernant la réalisation de cette image sont sur Spaceweather.com
Cette éclipse s’annonçait particulièrement sombre, en raison des poussières éjectées dans l’atmosphère par le volcan des Tonga. C’est ce qui a permis de photographier la Pleine Lune éclipsée avec les mêmes temps de pose que pour les ciels étoilés.
Francisco A. Rodriguez avait choisi les hauteurs de l’île de Grande Canarie. Les détails techniques concernant la réalisation de cette image sont sur Spaceweather.com
Patience, patience :
Comme nous le précise l’IMCCE, il nous faudra attendre le 7 septembre 2025 pour pouvoir observer la prochaine éclipse totale de Lune en Europe. D’ici là, ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir observer celle de ce 16 mai 2022 pourront toujours se répéter le vieil adage : l’astronomie est l’école de la patience !
C’est le spectacle astronomique de ce mois : à l’aube du 16 mai, nous assisterons à une éclipse totale de Lune. Comment la photographier ?
Spectacle pour tous :
Vous serez sans doute nombreux à vouloir photographier l’éclipse totale de Lune du 16 mai 2022. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’admirer.
Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil (voyez celle du 30 avril au Chili). Pas besoin non plus d’un télescope pour l’observer : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Enfin, l’observation d’une éclipse de Lune est sans danger, alors qu’une éclipse de Soleil nécessite des filtres de protection. Je ne reviendrai pas sur le déroulement de cette éclipse : je vous renvoie vers l’excellent article que Stelvision a publié pour l’occasion. Vous trouverez également des infos et des simulations sur In-The-Sky.org. Je vais plutôt vous expliquer comment photographier ce beau phénomène.
Au huitième jour de la lunaison, les premiers rayons du Soleil illuminent le cratère Clavius. Un spectacle à ne pas manquer !
Un autre regard sur la Lune :
Ceux qui pensent que l’observation de la Lune est monotone n’ont sans doute jamais assisté au lever de Soleil sur Clavius. Il faut dire que le phénomène ne dure que quelques heures. Mais avant de vous le présenter, je vous propose de faire connaissance avec cette formation. Clavius est l’un des plus célèbres cratères lunaires. Avec un diamètre de 225 kilomètres, on le classe parfois dans la catégorie des plaines murées. Vous n’aurez aucun mal à le découvrir dans une petite lunette astronomique ou même une simple paire de jumelles. Son arène est localisée à proximité du pôle Sud :
En plus de l’éclipse totale de Lune qui sera l’événement de ce mois de mai, vous pourrez profiter de quelques jolis rendez-vous célestes.
Coucher de Lune rouge :
Trois ans après la dernière éclipse totale de Lune visible en Europe, notre satellite naturel a la bonne idée de se glisser à nouveau dans le cône d’ombre terrestre à l’aube du 16 mai 2022. En France, nous verrons la Lune se coucher direction Sud-Ouest durant la totalité, ce qui permettra de belles compositions photographiques avec le paysage. Stelvision vous donne toutes les précisions concernant le déroulement de cette éclipse.
Le lundi 16 à l’aube, la Lune se couchera totalement éclipsée entre 6 et 7 heures, selon votre position géographique (les observateurs habitant l’Ouest du pays seront privilégiés). Prévoyez donc de vous installer au moins une heure plus tôt sur un site d’observation parfaitement dégagé en direction du Sud-Ouest. Continuer la lecture de En mai, ne manquez pas d’admirer une éclipse totale de Lune→
Que peuvent faire les photographes quand la lumière de la Pleine Lune est aveuglante ? Ils choisissent de se mettre en scène avec elle !
Bain de lumière :
La vie des astrophotographes n’est pas un long fleuve tranquille. Quand ils ne sont pas confrontés aux caprices de la météo, ils doivent composer avec l’éclairage lunaire. Notre satellite naturel est en effet très lumineux entre le Premier Quartier et le Dernier Quartier. Bien sûr, l’astronome peut profiter de cette période pour réaliser d’étonnantes images en couleurs comme le fait Alain Paillou. À défaut, vous devez renoncer aux clichés du ciel étoilé. Mais les photographes ne sont jamais à cours d’idées. Certains ont choisi d’utiliser la luminosité de la Lune pour de jolies mises en scène. Jeff Graphy a été le premier à se prendre en photo (ci-dessous) avec la Pleine Lune entre les mains :
Nous voyons la Lune en noir et blanc. Mais en accentuant ses subtiles couleurs, nous pouvons retracer son histoire géologique.
Une autre vision de la Lune :
Quand nous pensons à la Lune, c’est une image en noir et blanc qui nous vient à l’esprit. Pourtant, si nous regardons attentivement un cliché de notre satellite naturel, on peut y distinguer de subtiles couleurs. De légères nuances de bleu, de orange et de rouge, qui trahissent les différentes compositions du sol. Car la Lune a une histoire géologique, tout comme la Terre.
Un lointain passé marqué par une intense activité volcanique et de multiples collisions avec des météorites. Le sol lunaire en garde le souvenir, et les couleurs nous le prouvent. Encore faut-il savoir les révéler et les interpréter.
Géologie lunaire :
Depuis les missions Apollo, nous avons d’assez bonnes connaissances sur l’histoire de la Lune, née il y a environ 4,55 milliards d’années. Différents âges géologiques s’y sont succédés. Du plus ancien au plus jeune, on trouve le Pré-Nectarien, le Nectarien (formation de Mare Nectaris), l’Imbrien (Mare Imbrium), l’Eratosthénien et le Copernicien. Ces âges correspondent à des périodes particulières de l’activité volcanique et météoritique. Par exemple, la plupart des mers sont apparues pendant les âges Imbrien et Eratosthénien, entre 3,8 et 3 milliards d’années. Parmi les cratères, les plus anciens ont environ 4 milliards d’années (Ptolémée, Hipparque, Deslandes…), le plus jeune est Tycho (0,1 milliard d’années).
Les orbiteurs lunaires Clementine et LROC ont réalisé les premières cartes en couleurs de la Lune. Elles confirment la relation qui existe entre coloration du sol lunaire et type de roches. Le rouge révèle la présence d’oxyde de fer, le bleu de l’oxyde de titane, le vert de l’olivine (silicate). Ce minéral se retrouve principalement dans les éjectas issus des cratères d’impacts comme autour de Copernic.
Depuis plusieurs années, l’astronome amateur Alain Paillou s’est spécialisé dans la colorisation des images lunaires. Une activité délicate récompensée en 2020 à l’occasion du concours « Astronomy Photographer of the Year ». Car il ne suffit pas de pousser au maximum la saturation des couleurs pour obtenir une carte géologique. Il faut partir de bonnes images lunaires (en se concentrant sur les régions les plus lumineuses) et les traiter avec méthode :
Un domaine dans lequel Alain Paillou est passé maître. Avec différents capteurs (caméras N et B ou couleur, appareil photo numérique), il a su optimiser le traitement des images à coloriser. De quoi en faire voir de toutes les couleurs à la Lune en créant de véritables clichés scientifiques qui nous racontent l’histoire géologique de notre satellite naturel.
Ne vous emballez pas : contrairement à ce qu’annoncent certains médias, il n’y aura pas de Pleine Lune rose à l’occasion de Pâques.
Une Lune pas vraiment rose :
Personne n’a jamais vu la Pleine Lune rose, et ça ne sera pas le cas ce weekend de Pâques. Tout au plus, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur orangée à son lever, comme peut le faire le Soleil. Lorsque ces astres sont sur l’horizon, leur lumière est décomposée en traversant une couche d’atmosphère beaucoup plus importante. Les rayons de courte longueur d’onde (vert, bleu) sont plus déviés que les rayons de grande longueur d’onde (rouge, orange) qui sont les seuls à nous parvenir.
Plus l’astre s’élève et plus cette dispersion se réduit, comme le révèle le montage ci-dessus réalisé à raison d’un cliché toutes les deux minutes. Vous ne verrez donc pas la Pleine Lune rose. Cette appellation fait uniquement référence à la couleur de certains arbres en fleurs à cette époque de l’année.
Conseils pour admirer la Pleine Lune :
La Pleine Lune de ce mois d’avril se produira le samedi 16 vers 19 heures. Vous pourrez donc admirer son lever sur l’horizon EST en début de soirée les 16 et 17. Le 16, elle sera levée juste avant que le Soleil ne disparaisse à l’OUEST. Le 17, son lever interviendra plus tard, environ une heure après la disparition du Soleil.
N’attendez pas que la Lune soit trop haute pour admirer le spectacle. Ensuite, elle deviendra rapidement très brillante dans un ciel de plus en plus sombre. Si vous la photographiez, arrangez-vous pour choisir un joli premier plan !
On les observe avec un petit télescope. Zoom sur ces montagnes lunaires qui étincellent au-dessus de paysages plongés dans le noir.
Sommets éclairés :
Si vous avez l’habitude de pointer la Lune régulièrement avec un instrument astronomique, des points lumineux ont sans doute déjà attiré votre attention. Ce sont des pics de lumière situés sur le limbe dans les régions polaires, là où pourtant il fait nuit. Vu du sommet de ces montagnes lunaires, imaginez le Soleil posé sur l’horizon. La partie supérieure des plus hauts reliefs est éclairée, mais en dessous c’est le noir complet. Un phénomène que l’on admire brièvement au lever du jour dans les massifs montagneux terrestres, avant que le Soleil ne soit assez haut pour éclairer les vallées.
Cette fin de lunaison m’a donné l’occasion de photographier à l’aube le croissant de Lune au-dessus du château de Beauregard dans l’Ain.
Un château qui domine la Saône :
L’origine du château de Beauregard remonte au XIIIe siècle. C’est Gui de Chabeu, seigneur de Saint Trivier, qui décide sa construction vers 1260. L’édifice est édifié sur une colline au pied de laquelle coule la Saône. Le château doit protéger Villefranche qui se situe sur la rive opposée du fleuve. Victime de plusieurs saccages, l’ouvrage est rénové au XVe siècle par Pierre de Bourbon et Anne de Beaujeu. Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, il tombe peu à peu en ruines.
Le château est racheté en 1860 par Henri Bouchet. Avec l’architecte Charles Martin, ils incluent les vestiges du château-fort datant du XVe siècle (notamment une tour crénelée) à un nouveau corps de bâtiment. La famille Bouchet est toujours propriétaire de ce château qui ne se visite pas. Continuer la lecture de Le château de Beauregard sous un croissant de Lune→
Le photographe Jean-François Gely a merveilleusement immortalisé la première Pleine Lune de l’année dans le massif du Queyras.
Le massif du Queyras est à cheval sur le département français des Hautes-Alpes et sur la région italienne du Piémont. Il culmine à 3.320 mètres avec le pic de Rochebrune. Dans le massif, la pollution lumineuse est encore limitée et les astronomes ont la possibilité de s’en rendre compte à l’Observatoire de Saint-Véran. La préservation du ciel nocturne est d’ailleurs l’une des priorités du Parc naturel régional du Queyras créé en 1977 :