Archives de catégorie : Actualités

Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

Une prometteuse comète et deux belles planètes vont nous offrir quelques occasions de sortir la nuit durant ce mois de novembre 2025.

Une comète au périhélie :

Le 8 novembre 2025, la comète Lemmon (C/2025 A6) atteindra son périhélie, soit sa plus courte distance au Soleil (79 millions de kilomètres). Nous avons été nombreux durant le mois d’octobre à essayer d’observer et de photographier cette belle voyageuse. Pour ma part, j’ai pu l’observer depuis le Beaujolais. et sur Cielmania, je vous ai présenté les images de Christian Bertincourt, Pierre-Paul Feyte ou encore Gerald Rhemann et Michael Jäger. Il faudra rechercher l’astre chevelu au-dessus de l’horizon Ouest à la tombée de la nuit :

Outre la comète, Saturne et Jupiter seront également des cibles de choix. Ces deux planètes sont en effet idéalement placées pour les observateurs munis d’un télescope. Voyons maintenant cela en détail.    Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

Depuis le Beaujolais, la comète Lemmon se dévoile enfin

Malgré la météo capricieuse de cette fin de mois d’octobre, la comète Lemmon a fini par se montrer dans le ciel du Beaujolais.

Un astre chevelu assez discret :

La comète Lemmon (C/2025 A6) est la vedette du mois d’octobre, tout comme C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS il y a un an. Mais l’astre chevelu de 2025 a été victime d’une météo désastreuse. Comme beaucoup, j’ai guetté depuis plusieurs soirs la moindre éclaircie pour espérer lui tirer le portrait depuis ma campagne beaujolaise. Le 23 octobre, j’ai pu rapidement la dessiner comme elle se présentait dans mes jumelles 12X80 :

Enfin, hier soir, j’ai réussi à la photographier entre les nuages. Comme toujours, j’utilise mon vieux boîtier Nikon D7100 avec son objectif Nikkor de 50 millimètres de focale. L’astre chevelu est apparu alors que le ciel était encore clair :

Puis j’ai eu  un peu de temps pour composer une image plus élaborée, en profitant du paysage légèrement éclairé. le temps de pose est de 15 secondes à 3200 iso. Notez que visuellement, la comète est à peine perceptible, beaucoup moins en tout cas que sur mes images :

Il faudra désormais composer avec la Lune, dont le Premier quartier est prévu le 29.  La comète atteindra son périhélie le 8 novembre prochain. Son éclat pourrait donc légèrement augmenter dans les jours à venir, à la faveur de son rapprochement avec le Soleil :

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Splendeur dans le sillage de la comète Lemmon

C’est un magnifique spectacle que seules les photographies révèlent : voici la majestueuse queue de la comète Lemmon.

Beauté céleste :

À quelques jours de son passage au plus près du Soleil (le 8 novembre prochain), la comète Lemmon n’en finit pas de ravir les astrophotographes. Il faut dire que les progrès dans l’imagerie astronomique sont fulgurants. Pensez donc : depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues :

Heureusement, les capteurs numériques actuels offrent des possibilité insoupçonnées. Regardez ce magnifique cliché réalisé le 19 octobre par Gerald Rhemann et Michael Jäger sur lequel on voit s’étendre la queue de C/2025 A6. Décryptons maintenant cette très belle image. Continuer la lecture de Splendeur dans le sillage de la comète Lemmon

Récit : la comète Lemmon dans le ciel de la Drôme

L’astrophotographe Christian Bertincourt est allé photographier la comète C/2025 A 6 (Lemmon) sous le ciel pur de la Drôme.

Une comète dans la Drôme :

Le passage de la comète Lemmon (infos ici) ne pouvait laisser indifférent Christian Bertincourt. Souvenez-vous : il y a un peu plus d’un an, cet astrophotographe lyonnais (découvrez ses images sur son site ou dans sa galerie d’images Flickr) nous avait partagé sa rencontre avec la belle comète 12P/Pons-Brooks. Il est retourné dans la Drôme, mais cette fois-ci pour imager C/2025 A6. Il nous raconte : “J’ai passé deux nuits au CosmoDrôme situé sur la montagne de Bergiès dans la Drôme, à 1365 mètres d’altitude :

Quel bonheur de se retrouver dans ce havre de noirceur et de silence, face à un ciel d’une pureté rare ! L’objectif de l’expédition était d’imager la comète C/2025 A6 qui traverse actuellement nos ciels d’automne. C’est dans une ambiance quasi-irréelle que la session a débuté. Après quelques réglages précis et une mise en station soignée, j’ai lancé les acquisitions, accumulant les poses de 120 secondes avec ma caméra et ma lunette Askar 108/600 :

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Surprise : une aurore boréale accompagne la comète Lemmon

Le 18 octobre, le photographe Pierre-Paul Feyte a eu la surprise de découvrir une aurore boréale sur ses images de la comète Lemmon.

Lumières célestes :

Une aurore boréale (ou australe) se produit lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète. Avec un peu de chance, on peut alors observer de belles draperies lumineuses dans le ciel nocturne. En général, ces aurores se cantonnent aux latitudes élevées. Et pour les immortaliser, les astrophotographes doivent se rendre autour du cercle polaire. Mais il arrive que l’aurore descende plus bas et devienne visible dans la direction Nord, là où se trouve actuellement la comète Lemmon.  C’est justement le spectacle auquel a assisté Pierre-Paul Feyte :

Alors qu’il avait prévu initialement d’immortaliser l’astre chevelu depuis son jardin dans le Lot durant la soirée du 18 octobre, le photographe a remarqué la présence d’une aurore sur l’un de ses clichés (elle était invisible à l’œil nu). D’autres astrophotographes ont immortalisé cette rencontre fortuite, après avoir reçu un message d’alerte aux aurores. C’est le cas par exemple de Lauri Kangas dans l’Ontario, Alan C Tough en Écosse ou encore PM Hedén en Suède. Continuer la lecture de Surprise : une aurore boréale accompagne la comète Lemmon

La comète Lemmon est désormais observable en soirée

Après son passage sous la Grande Ourse, la comète C/2025 A6 (Lemmon) devient désormais observable à la tombée de la nuit. 

La vedette du mois :

La comète Lemmon mobilise désormais la communauté astronomique. Les astrophotographes, bien sûr, comme Petr Horálek, qui a immortalisé C/2025 A6 malgré la lumière de la Lune :

D’autres, comme Stéphane Vetter ou Roger Menard, ont fait le choix de la photographier avec leur télescope. Il y a même certains irréductibles qui la dessinent ! À l’époque des caméras et des appareils photos numériques, ils continuent d’utiliser des crayons, à la manière de Lucien Rudaux. C’est le cas par exemple de David Graham, qui a saisi de nombreux jets de gaz et de poussière en train de s’échapper du noyau de l’astre chevelu :

Son travail rappelle celui mené en 2023 par l’astrodessinatrice Leonor Ana Hernandez sur la comète ZTF.

Comète du soir :

Désormais, la comète Lemmon, dont l’éclat continue d’augmenter, est observable en début de nuit également. Comme elle est assez basse au-dessus de l’horizon Nord, je vous conseille d’utiliser une paire de jumelles pour la repérer plus facilement. La carte ci-dessous vous montre sa trajectoire, que j’ai ajoutée sur un fond du ciel nocturne fourni par Stellarium :

Après être passée sous la Grande Ourse, elle file en direction du Bouvier. Le 16 octobre, elle sera facile à trouver, juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse. Et comme nous nous dirigeons vers la Nouvelle Lune (le 21), toutes les conditions sont réunies pour admirer la belle voyageuse !

À savoir :

C/2025 A6 a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Depuis sa découverte, la comète fait preuve d’une importante activité de dégazage. Les astronomes ont donc revu régulièrement à la hausse sa courbe d’éclat prévisionnel. Elle devrait avoir une magnitude comprise entre 2 et 3 à la fin du mois d’octobre.

Mais attention, n’espérez pas voir aux jumelles ce que les photographies nous montrent : les capteurs numériques font des miracles !

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Rarissime : Ganymède, la lune de Jupiter, va occulter une étoile

Le 14 octobre 2025 avant l’aube, Ganymède, une lune de Jupiter, doit occulter une étoile de magnitude 7,5. Un spectacle rarissime.

Satellite galiléen :

Tout comme les satellites Io, Europe et Callisto, Ganymède a été observé pour la première fois par Galilée en 1610. Cette lune fut ensuite étudiée de près par les sondes Pioneer 10 (décembre 1973), puis Voyager (1979) et Galileo (1995-2002). On a découvert sur un tiers de sa surface des régions sombres très anciennes fortement cratérisées. Quant au reste, il est constitué de zones plus claires et plus jeunes traversées par de profonds sillons :

Il est fort probable qu’un océan salé se cache à 100 kilomètres de profondeur. L’ensemble pourrait alors représenter une quantité d’eau supérieure à celle des océans terrestres ! Continuer la lecture de Rarissime : Ganymède, la lune de Jupiter, va occulter une étoile

Spectacle : la comète Lemmon du côté de la galaxie NGC 3184

En se déplaçant devant les constellations, la comète C/2025 A6 (Lemmon) fait de belles rencontres, comme ici avec la galaxie spirale NGC 3184.

Rencontre céleste :

La  prometteuse comète C/2025 A6 (Lemmon) continue de se rapprocher. Très attendue au plus près de la Terre le 21 octobre (à 0,68 UA), elle ne cesse de nous émerveiller. Il faut dire que depuis que les estimations d’éclat ont été revues à la hausse (la comète étant beaucoup plus active que prévu), les astrophotographes ne se privent pas de lui tirer le portrait. C’est le cas par exemple de Stéphane Vetter (Nuits sacrées), qui a réalisé cette superbe image (ici en pleine résolution) le 6 octobre avant l’aube :

On y voit donc la comète très en beauté, ainsi que la galaxie NGC 3184. Mais vous l’aurez compris, cette spirale dans la Grande Ourse est en réalité  beaucoup plus loin. Alors que l’astre chevelu se trouve à 125 millions de kilomètres, la galaxie se situe à 40 millions d’années-lumière ! Pour réaliser ce cliché, Stéphane Vetter a totalisé 50 minutes de poses avec une lunette de 130 millimètres de diamètre. L’instrument, piloté à distance, est hébergé à l’ Observatoire de l’Oukaimeden. Ce dernier se trouve à 80 kilomètres au sud de Marrakech, dans les montagnes du grand Atlas marocain.

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Éphémérides : le ciel du mois d’octobre 2025

En plus des traditionnels rapprochements célestes, deux comètes s’invitent dans le ciel de ce mois d’octobre 2025.
Astres chevelus au menu :

Si j’avais préparé ces éphémérides d’octobre 2025 il y a quelques semaines, il n’aurait pas été question de comètes. Mais l’imprévu est venu se glisser au milieu de phénomènes établis depuis longtemps par les lois de la mécanique céleste. Et pour notre plus grand plaisir, nous allons pouvoir suivre non pas une, mais deux comètes. Commençons par C/2025 R2 (SWAN) dont je vous parlais ici : si elle est désormais observable en début de nuit dans le ciel boréal, son éclat n’a pas atteint les valeurs espérées. Elle ne devrait pas dépasser la magnitude 6, elle sera donc réservée aux possesseurs de jumelles et télescopes :

C’est la comète C/2025 A6 (Lemmon) qui est la plus prometteuse. Comme je vous l’explique ici, elle pourrait atteindre la magnitude 2 à la fin du mois. Observable avant l’aube dans le Lynx, elle va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier, basculant progressivement dans le ciel du soir :

Signalons enfin la présence d’une troisième comète, C/2025 K1 (ATLAS), qui, avec une magnitude de 10, est réservée aux possesseurs de gros télescopes. Délaissons maintenant les astres chevelus et regardons le reste de l’actualité céleste de ce mois d’octobre 2025.

Phénomènes à ne pas manquer :
  • Le 6, veille de la Pleine Lune, notre satellite naturel escorte Saturne. Après avoir admiré les deux astres, faites un tour du côté de Cérès. La planète naine est passée à l’opposition quatre jours plus tôt avec une magnitude de 7,6.

  • Le 8 à l’aube, admirez dans un instrument le bel alignement des quatre principales lunes de Jupiter. L’amas d’étoiles NGC 2420 complète ce joli tableau céleste.

  • Le 10 à l’aube, la Lune gibbeuse décroissante est toute proche du célèbre amas d’étoiles des Pléiades.

  • Le 13, c’est le Dernier quartier de Lune. En fin de nuit, les ombres de Ganymède et Io vont visibles simultanément sur le disque de Jupiter. Un télescope est indispensable pour admirer ce spectacle.

  • Le 14 avant l’aube, Ganymède devrait occulter l’étoile HIP 37442 (magnitude 7,5). Un phénomène rare, pour lequel on trouvera plus d’infos ici.

  • Les 16 et 17 en fin de nuit, cherchez la comète C/2025 A6 (Lemmon) juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse.
  • Le 19 avant l’aube, le fin croissant de Lune décroissante surplombe l’horizon Est, non loin de la brillante Vénus. La très discrète comète C/2025 K1 (ATLAS) est également présente.

  • Le 21, c’est la Nouvelle Lune.
  • Les 22 et 29 en seconde partie de nuit, un télescope vous permettra d’admirer de nouveau le lent transit des ombres de deux lunes de Jupiter sur le disque de la planète.

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La prometteuse comète Lemmon est de plus en plus belle

C’est la comète à ne pas manquer ! C/2025 A6 (Lemmon) devient de plus en plus brillante, et le spectacle est déjà au rendez-vous.

Surprise automnale :

On n’ose pas encore trop y croire, mais la comète C/2025 A6 (Lemmon) pourrait faire tourner la tête des astronomes d’ici quelques semaines. La preuve avec cette superbe image réalisée par Julien De Winter le 26 septembre avec une lunette ASKAR FRA600 et plus d’une heure de poses cumulées. On constate que le vent solaire produit déjà d’importantes perturbations dans la queue de plasma :

Pourtant, l’astre chevelu est encore loin : son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) n’est pas prévu avant le 21 octobre, et le périhélie se produira le 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait atteindre la magnitude 10. Mais l’astre chevelu est beaucoup plus actif que prévu, obligeant les astronomes à revoir leurs prévisions. Il y a un mois, Seiichi Yoshida prévoyait une magnitude maximale de 4. Valeur que Pepe Chambo fixe désormais à 2 !

Une chose est certaine : si l’astre chevelu ne se désintègre pas en s’approchant du Soleil dans les semaines à venir, il va faire le buzz !

Comète au Nord :

Actuellement, C/2025 A6 (Lemmon) est observable en fin de nuit dans le Lynx. Comme l’explique Star Walk, la comète va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier. Le 16 octobre, elle sera juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse :

Pour localiser la comète avec son smartphone, on peut aussi télécharger une application comme Stellarium. Actuellement de magnitude 7, l’astre chevelu est repérable aux jumelles. Si tout se passe bien, sa détection à l’œil nu ne devrait pas poser de problème fin octobre. Voilà un joli spectacle qui s’annonce !

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Ce weekend, Saturne est au plus près de la Terre !

Le 21 septembre 2025, Saturne est à sa plus courte distance de la Terre. Voici quelques conseils pour bien profiter de ce spectacle. 

Une planète qui fait rêver :

Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2025, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19,5 secondes d’arc, porté à 44 secondes d’arc pour la limite des anneaux :

Ce superbe cliché a été réalisé durant l’opposition 2024. Outre les célèbres anneaux et les bandes gazeuses qui ceinturent le disque de la planète, on distingue également deux de ses nombreux satellites.  © Simon Labergère et Robin Le Guern

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Une belle comète s’invite dans le ciel de l’hémisphère Sud

Découverte récemment, la comète C/2025 R2 (SWAN) a surpris tout le monde, et ce sont les astronomes de l’hémisphère Sud qui en profitent.

Invitée surprise :

Elle est encore loin, mais on ne parle que d’elle dans l’hémisphère Sud : C/2025 R2 (SWAN). Cette comète a surpris les astronomes la semaine dernière. Le 11 septembre, Vladimir Bezugly, un amateur ukrainien, l’a repérée sur des images envoyées par l’instrument SWAN. Cette caméra, installée à bord de l’observatoire solaire SOHO, a pour mission de cartographier l’hydrogène présent dans le vent solaire. Au moment de sa découverte, C/2025 R2 (SWAN) avait déjà une magnitude de 7, ce qui est exceptionnel. Cachée dans la lumière solaire, personne ne l’avait vue venir :

C/2025 R2 (SWAN) le 14 septembre depuis la Namibie. © Michael Jäger, Gerald Rhemann

Depuis qu’elle a été découverte, sa luminosité à presque triplé, et elle ne devrait pas tarder à devenir visible à l’œil nu. Mais pour l’instant, seuls les observateurs de l’hémisphère Sud peuvent l’observer correctement. En effet, elle se trouve actuellement du côté de Spica de la Vierge (Alpha Virginis). Depuis l’hémisphère Nord, cette brillante étoile se couche en début de soirée. Toutefois, l’orbite de la comète (encore en cours de détermination), va l’éloigner des lueurs solaires et la faire remonter progressivement. Les premières mesures astrométriques suggèrent qu’elle pourrait s’approcher de la Terre à seulement 0,26 UA le 20 octobre, si elle  ne se désintègre pas avant. Nous en reparlerons, mais vous pouvez déjà suivre son évolution sur Cometographia, Team CielAustral ou sur ICQ Comet Observations.

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Spectacle rare : l’ombre de deux lunes sur Saturne

L’astrophotographe Philip Smith a immortalisé l’ombre de deux lunes sur Saturne, un spectacle rare observable tous les quatorze ans environ. 

Ombres sur Saturne :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre des lunes ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. C’est une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les 14,5 ans seulement. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Mais d’autres lunes projettent également leur ombre, plus discrète. Parfois, spectacle rare, deux ombres sont observables en même temps. C’est ce que Philip Smith a immortalisé le 4 septembre dernier. Cet amateur, qui opérait depuis son observatoire situé à Manorville (État de New York), a utilisé un télescope Celestron 14 :

Deux lunes projettent leur ombre sur Saturne. © Philip Smith

Rappelons que Titan est la plus grosse lune de Saturne avec un peu plus de 5.000 kilomètres de diamètre. Elle a été découverte par Christian Huygens en 1655. Il utilisait alors une simple petite lunette astronomique de seulement 57 mm de diamètre. Sachez que Titan possède des lacs d’hydrocarbures à sa surface ainsi qu’une atmosphère. Cette dernière se compose principalement d’azote moléculaire (95 à 98%) et de méthane. Quant à Téthys, c’est un corps glacé d’un peu plus de 1000 km de diamètre. Sa découverte par l’astronome Jean-Dominique Cassini remonte à 1684. Téthys est surtout connu pour les mystérieuses lignes rouges observables à sa surface.

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Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

L’éclipse totale de Lune du 7 sera l’un des spectacles célestes à ne pas manquer durant ce mois de septembre 2025.

Éclipse à l’horizon :

Le dimanche 7 septembre 2025, nous assisterons à la seconde éclipse totale de Lune de l’année, après celle du 14 mars. Aux alentours de vingt heures, vous verrez notre satellite naturel se lever à l’Est, entièrement plongé dans l’ombre terrestre :

Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion de réaliser de belles images avec un premier plan terrestre. Je vous rappelle que lors des éclipses de Lune, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur cuivrée, provoquée par la réfraction de la lumière solaire (explications). Mais bien que ce joli phénomène soit particulièrement photogénique, il ne sera pas le seul à intéresser les amoureux du ciel durant ce mois de septembre. Je vous propose donc de voir maintenant ce que le ciel nous réserve. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

Comète interstellaire 3I/ATLAS : les explications d’Adrien Coffinet

Pourquoi la comète interstellaire 3I/ATLAS fascine-t-elle les astronomes ? Éléments de réponse avec Adrien Coffinet.

Fascinante visiteuse :

Après 1I/ʻOumuamua en 2017 et 2I/Borissov en 2019, 3I/ATLAS est le troisième visiteur interstellaire repéré dans le Système solaire. Depuis sa découverte le 1er juillet 2025 par le Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System, cette comète fait l’objet de toutes les attentions. Docteur en astrophysique et journaliste scientifique, Adrien Coffinet nous explique les raisons de cet engouement.

Le réseau de surveillance ATLAS se compose de quatre télescopes (deux à Hawaï, un au Chili et un en Afrique du Sud) qui scrutent automatiquement le ciel. © ATLAS
Cielmania : que sait-on sur cet objet céleste ?

Adrien Coffinet : il s’agit d’une comète interstellaire qui a été découverte il y a presque deux mois, mais on a retrouvé sa trace sur des images remontant au 21 mai 2025. Les astronomes vont continuer à l’observer dans les mois qui viennent, mais lorsque la comète sera au périhélie le 29 octobre prochain, la Terre sera de l’autre côté du Soleil, rendant les observations impossibles. Pourtant, le passage au périhélie est une période cruciale pour en apprendre plus. C’est le moment où une comète est la plus active, et elle peut même éventuellement se fragmenter (comme l’avait fait 2I/Borissov). L’observer au périhélie permettrait peut-être aussi de confirmer qu’elle provient bien du disque épais de notre galaxie, comme on le suspecte.

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Saturne : une tempête polygonale au pôle Sud ?

L’astrophotographe amateur Jean-Paul Oger a peut-être découvert une nouvelle tempête polygonale sur Saturne, cette fois au pôle Sud.

Un hexagone au Nord, un décagone au Sud ?

En survolant le pôle Nord de Saturne dans les années 1980, les sondes Voyager y ont découvert un étrange vortex de forme hexagonale. Autour de cette tempête, dont le diamètre dépasse trente mille kilomètres, on a pu mesurer des vents circulant à des vitesses proches de 500 km/h. Des simulations menées ultérieurement (Harvard, 2020) ont montré que l’interaction entre plusieurs petites tempêtes pouvait conduire à la formation d’une telle structure polygonale. Mais les chercheurs sont restés sur leur faim, puisque le modèle obtenu était un polygone à neuf côtés et non un hexagone :

Vortex de forme hexagonale photographié au pôle Nord de Saturne. © NASA

On n’avait encore rien observé d’aussi spectaculaire au pôle Sud, si ce n’est un vortex polaire chaud. Mais les dernières images de Jean-Paul Oger révèlent un autre phénomène. Cet astrophotographe amateur a réalisé un planisphère du pôle Sud de la planète à partir de plusieurs clichés. Ils ont été pris avec une caméra infrarouge et un télescope de 40 centimètres de diamètre. Le résultat final dévoile un vortex polygonal inconnu :

Un vortex apparaît au pôle Sud sur les images réalisées en infrarouge. © Jean-Paul Oger

En attendant que cette découverte soit confirmée par d’autres observations, n’hésitez pas à pointer Saturne cette nuit (utilisez Stellarium pour la repérer). La planète aux anneaux, qui se trouve actuellement dans la constellation des Poissons, se rapproche de nous jusqu’à son opposition le mois prochain.

En ce moment, observez la célèbre planète aux anneaux. © Jean-Baptiste Feldmann
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C/2025 A6 (Lemmon), une belle comète cet automne ?

La comète C/2025 A6 (Lemmon) augmente d’éclat beaucoup plus rapidement que prévu. Avec peut-être une agréable surprise à l’automne.

Astre chevelu du soir, espoir :

C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait avoisiner la magnitude 10 à cette époque. Mais les dernières estimations d’éclat ont conduit Seiichi Yoshida à réévaluer ses prévisions :

Si ces projections se confirment, C/2025 A6 (Lemmon) pourrait alors atteindre la magnitude 4,5 et devenir visible à l’œil nu. L’astre chevelu circulerait du Bouvier à Ophiuchus, et serait donc très bien placé dans le ciel du soir pour les observateurs de l’hémisphère Nord. Mais restons prudents, car c’est bien connu, les comètes n’en font qu’à leur tête. Souvenez-vous : bien que très prometteuse, la comète C/2025 F2 (SWAN) a fait pschitt il y a quelques mois….

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS le 13 octobre 2024 en train de glisser derrière Oingt en Beaujolais, l’un des plus beaux villages de France. © Jean-Baptiste Feldmann
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Insolite : de la neige à l’Observatoire de Las Campanas

Bien que situé dans l’une des régions les plus sèches du monde, l’Observatoire de Las Campanas s’est brièvement retrouvé sous la neige. 

Observatoires chiliens :

À Las Campanas, comme à La Silla ou au Cerro Paranal, les astronomes ont rarement l’occasion de voir des précipitations. Ces trois observatoires chiliens bénéficient en effet d’un climat particulièrement sec, c’est-à-dire pourvu d’une atmosphère très pauvre en vapeur d’eau. Un gage pour des observations de qualité, avec une très faible probabilité de couverture nuageuse. Si les observatoires de La Silla et du Cerro Paranal sont européens, celui de Las Campanas est américain. Et c’est là, dans la Cordillère des Andes, qu’une rare chute de neige a été immortalisée par Yuri Beletsky :

Rare chute de neige dans la Cordillère des Andes. © Yuri Beletsky

Comme l’astrophotographe le raconte sur sa page Facebook, le paysage autour de l’observatoire s’est couvert d’une mince couche de neige après une tempête. À droite sur l’image, on remarque les deux coupoles jumelles des télescopes Magellan de 6,5 mètres de diamètre. Au fond à gauche, on distingue les coupoles qui abritent les télescopes Henrietta Swope (1 mètre de diamètre) et Irénée du Pont (2,50 m).

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Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Le télescope spatial James Webb a découvert une vingt-neuvième lune autour d’Uranus, la septième planète du Système solaire.

La planète d’Herschel :

Uranus a été découverte le 13 mars 1781 par William Herschel, lui assurant une immense célébrité. L’astronome-musicien utilisait alors un télescope de 160 millimètres de diamètre. Avec un rayon d’un peu plus de 25.000 kilomètres, cette planète gazeuse géante arrive en troisième position après Jupiter et Saturne :

Uranus et quelques-uns de ses satellites. © Georges Astrophotography

Uranus met un peu plus de 84 ans pour effectuer une révolution autour du Soleil. Depuis quelques années, les instruments de plus en plus performants ont permis d’observer des modifications de la météo sur Uranus :

On a photographié d’énormes tempêtes (image ci-dessus) sous forme de nuages clairs. Une couleur qui s’explique probablement par la remontée de glace de méthane. Par ailleurs, ces tempêtes sont poussées par des vents pouvant atteindre 900 km/h. On a également découvert (en 1977) un système d’anneaux autour de la planète. Continuer la lecture de Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Spectacle à l’aube : deux planètes et une étoile filante

Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.

Rencontre céleste :

Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Moins d’un degré apparent séparait les deux planètes. © Jean-Baptiste Feldmann

Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune.  On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :

Passage surprise d’une étoile filante au-dessus d’Orion. © Jean-Baptiste Feldmann

Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.

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