Archives de catégorie : Actualités

Éphémérides : le ciel du mois d’octobre 2025

En plus des traditionnels rapprochements célestes, deux comètes s’invitent dans le ciel de ce mois d’octobre 2025.
Astres chevelus au menu :

Si j’avais préparé ces éphémérides d’octobre 2025 il y a quelques semaines, il n’aurait pas été question de comètes. Mais l’imprévu est venu se glisser au milieu de phénomènes établis depuis longtemps par les lois de la mécanique céleste. Et pour notre plus grand plaisir, nous allons pouvoir suivre non pas une, mais deux comètes. Commençons par C/2025 R2 (SWAN) dont je vous parlais ici : si elle est désormais observable en début de nuit dans le ciel boréal, son éclat n’a pas atteint les valeurs espérées. Elle ne devrait pas dépasser la magnitude 6, elle sera donc réservée aux possesseurs de jumelles et télescopes :

C’est la comète C/2025 A6 (Lemmon) qui est la plus prometteuse. Comme je vous l’explique ici, elle pourrait atteindre la magnitude 2 à la fin du mois. Observable avant l’aube dans le Lynx, elle va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier, basculant progressivement dans le ciel du soir :

Signalons enfin la présence d’une troisième comète, C/2025 K1 (ATLAS), qui, avec une magnitude de 10, est réservée aux possesseurs de gros télescopes. Délaissons maintenant les astres chevelus et regardons le reste de l’actualité céleste de ce mois d’octobre 2025.

Phénomènes à ne pas manquer :
  • Le 6, veille de la Pleine Lune, notre satellite naturel escorte Saturne. Après avoir admiré les deux astres, faites un tour du côté de Cérès. La planète naine est passée à l’opposition quatre jours plus tôt avec une magnitude de 7,6.

  • Le 8 à l’aube, admirez dans un instrument le bel alignement des quatre principales lunes de Jupiter. L’amas d’étoiles NGC 2420 complète ce joli tableau céleste.

  • Le 10 à l’aube, la Lune gibbeuse décroissante est toute proche du célèbre amas d’étoiles des Pléiades.

  • Le 13, c’est le Dernier quartier de Lune. En fin de nuit, les ombres de Ganymède et Io vont visibles simultanément sur le disque de Jupiter. Un télescope est indispensable pour admirer ce spectacle.

  • Le 14 avant l’aube, Ganymède devrait occulter l’étoile HIP 37442 (magnitude 7,5). Un phénomène rare, pour lequel on trouvera plus d’infos ici.

  • Les 16 et 17 en fin de nuit, cherchez la comète C/2025 A6 (Lemmon) juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse.
  • Le 19 avant l’aube, le fin croissant de Lune décroissante surplombe l’horizon Est, non loin de la brillante Vénus. La très discrète comète C/2025 K1 (ATLAS) est également présente.

  • Le 21, c’est la Nouvelle Lune.
  • Les 22 et 29 en seconde partie de nuit, un télescope vous permettra d’admirer de nouveau le lent transit des ombres de deux lunes de Jupiter sur le disque de la planète.

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La prometteuse comète Lemmon est de plus en plus belle

C’est la comète à ne pas manquer ! C/2025 A6 (Lemmon) devient de plus en plus brillante, et le spectacle est déjà au rendez-vous.

Surprise automnale :

On n’ose pas encore trop y croire, mais la comète C/2025 A6 (Lemmon) pourrait faire tourner la tête des astronomes d’ici quelques semaines. La preuve avec cette superbe image réalisée par Julien De Winter le 26 septembre avec une lunette ASKAR FRA600 et plus d’une heure de poses cumulées. On constate que le vent solaire produit déjà d’importantes perturbations dans la queue de plasma :

Pourtant, l’astre chevelu est encore loin : son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) n’est pas prévu avant le 21 octobre, et le périhélie se produira le 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait atteindre la magnitude 10. Mais l’astre chevelu est beaucoup plus actif que prévu, obligeant les astronomes à revoir leurs prévisions. Il y a un mois, Seiichi Yoshida prévoyait une magnitude maximale de 4. Valeur que Pepe Chambo fixe désormais à 2 !

Une chose est certaine : si l’astre chevelu ne se désintègre pas en s’approchant du Soleil dans les semaines à venir, il va faire le buzz !

Comète au Nord :

Actuellement, C/2025 A6 (Lemmon) est observable en fin de nuit dans le Lynx. Comme l’explique Star Walk, la comète va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier. Le 16 octobre, elle sera juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse :

Pour localiser la comète avec son smartphone, on peut aussi télécharger une application comme Stellarium. Actuellement de magnitude 7, l’astre chevelu est repérable aux jumelles. Si tout se passe bien, sa détection à l’œil nu ne devrait pas poser de problème fin octobre. Voilà un joli spectacle qui s’annonce !

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Ce weekend, Saturne est au plus près de la Terre !

Le 21 septembre 2025, Saturne est à sa plus courte distance de la Terre. Voici quelques conseils pour bien profiter de ce spectacle. 

Une planète qui fait rêver :

Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2025, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19,5 secondes d’arc, porté à 44 secondes d’arc pour la limite des anneaux :

Ce superbe cliché a été réalisé durant l’opposition 2024. Outre les célèbres anneaux et les bandes gazeuses qui ceinturent le disque de la planète, on distingue également deux de ses nombreux satellites.  © Simon Labergère et Robin Le Guern

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Une belle comète s’invite dans le ciel de l’hémisphère Sud

Découverte récemment, la comète C/2025 R2 (SWAN) a surpris tout le monde, et ce sont les astronomes de l’hémisphère Sud qui en profitent.

Invitée surprise :

Elle est encore loin, mais on ne parle que d’elle dans l’hémisphère Sud : C/2025 R2 (SWAN). Cette comète a surpris les astronomes la semaine dernière. Le 11 septembre, Vladimir Bezugly, un amateur ukrainien, l’a repérée sur des images envoyées par l’instrument SWAN. Cette caméra, installée à bord de l’observatoire solaire SOHO, a pour mission de cartographier l’hydrogène présent dans le vent solaire. Au moment de sa découverte, C/2025 R2 (SWAN) avait déjà une magnitude de 7, ce qui est exceptionnel. Cachée dans la lumière solaire, personne ne l’avait vue venir :

C/2025 R2 (SWAN) le 14 septembre depuis la Namibie. © Michael Jäger, Gerald Rhemann

Depuis qu’elle a été découverte, sa luminosité à presque triplé, et elle ne devrait pas tarder à devenir visible à l’œil nu. Mais pour l’instant, seuls les observateurs de l’hémisphère Sud peuvent l’observer correctement. En effet, elle se trouve actuellement du côté de Spica de la Vierge (Alpha Virginis). Depuis l’hémisphère Nord, cette brillante étoile se couche en début de soirée. Toutefois, l’orbite de la comète (encore en cours de détermination), va l’éloigner des lueurs solaires et la faire remonter progressivement. Les premières mesures astrométriques suggèrent qu’elle pourrait s’approcher de la Terre à seulement 0,26 UA le 20 octobre, si elle  ne se désintègre pas avant. Nous en reparlerons, mais vous pouvez déjà suivre son évolution sur Cometographia, Team CielAustral ou sur ICQ Comet Observations.

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Spectacle rare : l’ombre de deux lunes sur Saturne

L’astrophotographe Philip Smith a immortalisé l’ombre de deux lunes sur Saturne, un spectacle rare observable tous les quatorze ans environ. 

Ombres sur Saturne :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre des lunes ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. C’est une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les 14,5 ans seulement. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Mais d’autres lunes projettent également leur ombre, plus discrète. Parfois, spectacle rare, deux ombres sont observables en même temps. C’est ce que Philip Smith a immortalisé le 4 septembre dernier. Cet amateur, qui opérait depuis son observatoire situé à Manorville (État de New York), a utilisé un télescope Celestron 14 :

Deux lunes projettent leur ombre sur Saturne. © Philip Smith

Rappelons que Titan est la plus grosse lune de Saturne avec un peu plus de 5.000 kilomètres de diamètre. Elle a été découverte par Christian Huygens en 1655. Il utilisait alors une simple petite lunette astronomique de seulement 57 mm de diamètre. Sachez que Titan possède des lacs d’hydrocarbures à sa surface ainsi qu’une atmosphère. Cette dernière se compose principalement d’azote moléculaire (95 à 98%) et de méthane. Quant à Téthys, c’est un corps glacé d’un peu plus de 1000 km de diamètre. Sa découverte par l’astronome Jean-Dominique Cassini remonte à 1684. Téthys est surtout connu pour les mystérieuses lignes rouges observables à sa surface.

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Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

L’éclipse totale de Lune du 7 sera l’un des spectacles célestes à ne pas manquer durant ce mois de septembre 2025.

Éclipse à l’horizon :

Le dimanche 7 septembre 2025, nous assisterons à la seconde éclipse totale de Lune de l’année, après celle du 14 mars. Aux alentours de vingt heures, vous verrez notre satellite naturel se lever à l’Est, entièrement plongé dans l’ombre terrestre :

Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion de réaliser de belles images avec un premier plan terrestre. Je vous rappelle que lors des éclipses de Lune, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur cuivrée, provoquée par la réfraction de la lumière solaire (explications). Mais bien que ce joli phénomène soit particulièrement photogénique, il ne sera pas le seul à intéresser les amoureux du ciel durant ce mois de septembre. Je vous propose donc de voir maintenant ce que le ciel nous réserve. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

Comète interstellaire 3I/ATLAS : les explications d’Adrien Coffinet

Pourquoi la comète interstellaire 3I/ATLAS fascine-t-elle les astronomes ? Éléments de réponse avec Adrien Coffinet.

Fascinante visiteuse :

Après 1I/ʻOumuamua en 2017 et 2I/Borissov en 2019, 3I/ATLAS est le troisième visiteur interstellaire repéré dans le Système solaire. Depuis sa découverte le 1er juillet 2025 par le Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System, cette comète fait l’objet de toutes les attentions. Docteur en astrophysique et journaliste scientifique, Adrien Coffinet nous explique les raisons de cet engouement.

Le réseau de surveillance ATLAS se compose de quatre télescopes (deux à Hawaï, un au Chili et un en Afrique du Sud) qui scrutent automatiquement le ciel. © ATLAS
Cielmania : que sait-on sur cet objet céleste ?

Adrien Coffinet : il s’agit d’une comète interstellaire qui a été découverte il y a presque deux mois, mais on a retrouvé sa trace sur des images remontant au 21 mai 2025. Les astronomes vont continuer à l’observer dans les mois qui viennent, mais lorsque la comète sera au périhélie le 29 octobre prochain, la Terre sera de l’autre côté du Soleil, rendant les observations impossibles. Pourtant, le passage au périhélie est une période cruciale pour en apprendre plus. C’est le moment où une comète est la plus active, et elle peut même éventuellement se fragmenter (comme l’avait fait 2I/Borissov). L’observer au périhélie permettrait peut-être aussi de confirmer qu’elle provient bien du disque épais de notre galaxie, comme on le suspecte.

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Saturne : une tempête polygonale au pôle Sud ?

L’astrophotographe amateur Jean-Paul Oger a peut-être découvert une nouvelle tempête polygonale sur Saturne, cette fois au pôle Sud.

Un hexagone au Nord, un décagone au Sud ?

En survolant le pôle Nord de Saturne dans les années 1980, les sondes Voyager y ont découvert un étrange vortex de forme hexagonale. Autour de cette tempête, dont le diamètre dépasse trente mille kilomètres, on a pu mesurer des vents circulant à des vitesses proches de 500 km/h. Des simulations menées ultérieurement (Harvard, 2020) ont montré que l’interaction entre plusieurs petites tempêtes pouvait conduire à la formation d’une telle structure polygonale. Mais les chercheurs sont restés sur leur faim, puisque le modèle obtenu était un polygone à neuf côtés et non un hexagone :

Vortex de forme hexagonale photographié au pôle Nord de Saturne. © NASA

On n’avait encore rien observé d’aussi spectaculaire au pôle Sud, si ce n’est un vortex polaire chaud. Mais les dernières images de Jean-Paul Oger révèlent un autre phénomène. Cet astrophotographe amateur a réalisé un planisphère du pôle Sud de la planète à partir de plusieurs clichés. Ils ont été pris avec une caméra infrarouge et un télescope de 40 centimètres de diamètre. Le résultat final dévoile un vortex polygonal inconnu :

Un vortex apparaît au pôle Sud sur les images réalisées en infrarouge. © Jean-Paul Oger

En attendant que cette découverte soit confirmée par d’autres observations, n’hésitez pas à pointer Saturne cette nuit (utilisez Stellarium pour la repérer). La planète aux anneaux, qui se trouve actuellement dans la constellation des Poissons, se rapproche de nous jusqu’à son opposition le mois prochain.

En ce moment, observez la célèbre planète aux anneaux. © Jean-Baptiste Feldmann
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C/2025 A6 (Lemmon), une belle comète cet automne ?

La comète C/2025 A6 (Lemmon) augmente d’éclat beaucoup plus rapidement que prévu. Avec peut-être une agréable surprise à l’automne.

Astre chevelu du soir, espoir :

C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait avoisiner la magnitude 10 à cette époque. Mais les dernières estimations d’éclat ont conduit Seiichi Yoshida à réévaluer ses prévisions :

Si ces projections se confirment, C/2025 A6 (Lemmon) pourrait alors atteindre la magnitude 4,5 et devenir visible à l’œil nu. L’astre chevelu circulerait du Bouvier à Ophiuchus, et serait donc très bien placé dans le ciel du soir pour les observateurs de l’hémisphère Nord. Mais restons prudents, car c’est bien connu, les comètes n’en font qu’à leur tête. Souvenez-vous : bien que très prometteuse, la comète C/2025 F2 (SWAN) a fait pschitt il y a quelques mois….

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS le 13 octobre 2024 en train de glisser derrière Oingt en Beaujolais, l’un des plus beaux villages de France. © Jean-Baptiste Feldmann
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Insolite : de la neige à l’Observatoire de Las Campanas

Bien que situé dans l’une des régions les plus sèches du monde, l’Observatoire de Las Campanas s’est brièvement retrouvé sous la neige. 

Observatoires chiliens :

À Las Campanas, comme à La Silla ou au Cerro Paranal, les astronomes ont rarement l’occasion de voir des précipitations. Ces trois observatoires chiliens bénéficient en effet d’un climat particulièrement sec, c’est-à-dire pourvu d’une atmosphère très pauvre en vapeur d’eau. Un gage pour des observations de qualité, avec une très faible probabilité de couverture nuageuse. Si les observatoires de La Silla et du Cerro Paranal sont européens, celui de Las Campanas est américain. Et c’est là, dans la Cordillère des Andes, qu’une rare chute de neige a été immortalisée par Yuri Beletsky :

Rare chute de neige dans la Cordillère des Andes. © Yuri Beletsky

Comme l’astrophotographe le raconte sur sa page Facebook, le paysage autour de l’observatoire s’est couvert d’une mince couche de neige après une tempête. À droite sur l’image, on remarque les deux coupoles jumelles des télescopes Magellan de 6,5 mètres de diamètre. Au fond à gauche, on distingue les coupoles qui abritent les télescopes Henrietta Swope (1 mètre de diamètre) et Irénée du Pont (2,50 m).

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Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Le télescope spatial James Webb a découvert une vingt-neuvième lune autour d’Uranus, la septième planète du Système solaire.

La planète d’Herschel :

Uranus a été découverte le 13 mars 1781 par William Herschel, lui assurant une immense célébrité. L’astronome-musicien utilisait alors un télescope de 160 millimètres de diamètre. Avec un rayon d’un peu plus de 25.000 kilomètres, cette planète gazeuse géante arrive en troisième position après Jupiter et Saturne :

Uranus et quelques-uns de ses satellites. © Georges Astrophotography

Uranus met un peu plus de 84 ans pour effectuer une révolution autour du Soleil. Depuis quelques années, les instruments de plus en plus performants ont permis d’observer des modifications de la météo sur Uranus :

On a photographié d’énormes tempêtes (image ci-dessus) sous forme de nuages clairs. Une couleur qui s’explique probablement par la remontée de glace de méthane. Par ailleurs, ces tempêtes sont poussées par des vents pouvant atteindre 900 km/h. On a également découvert (en 1977) un système d’anneaux autour de la planète. Continuer la lecture de Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Spectacle à l’aube : deux planètes et une étoile filante

Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.

Rencontre céleste :

Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Moins d’un degré apparent séparait les deux planètes. © Jean-Baptiste Feldmann

Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune.  On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :

Passage surprise d’une étoile filante au-dessus d’Orion. © Jean-Baptiste Feldmann

Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.

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À l’aube, admirez le rapprochement Vénus-Jupiter

Prélude à leur rencontre le 12 août 2025, les planètes Vénus et Jupiter ont entamé un rapprochement apparent dans le ciel de l’aube. 

Rencontre céleste :

C’est à l’aube que se déroule actuellement un joli spectacle céleste. Comme elles le font régulièrement, les planètes Vénus et Jupiter vont se croiser. Un rapprochement qui n’est qu’apparent : si, à l’aube du 12 août, moins d’un degré séparera les deux astres, ils sont en réalité très éloignés. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Position des deux planètes dans le ciel côté Est le matin du 3 août 2025. © Eric G. David

Le charme de ces rendez-vous planétaires, c’est qu’ils sont observables par tous. Pour les suivre, pas besoin d’une lunette astronomique ou d’un télescope, car l’éclat des deux astres est très important. Figurez-vous que Vénus a une magnitude de -4 et Jupiter de -2. Autant dire que vous n’aurez aucune difficulté pour les repérer à l’œil nu :

Situation à l’aube du 12 août 2025. © Stellarium

Vous pouvez donc admirer dès maintenant ce spectacle (que je vous annonçais dans les éphémérides), à condition de vous lever aux alentours de cinq heures du matin. En portant votre regard en direction de l’Est, vous ne pourrez pas manquer les deux planètes. Pour mémoire, leur dernier rapprochement apparent  a eu lieu dans la soirée du 2 mars 2023 :

Rapprochement Jupiter-Vénus le 2 mars 2023 en soirée. © Jean-Baptiste Feldmann
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Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

Ce mois d’août 2025 sera peut-être pour vous l’occasion de découvrir le ciel nocturne en participant aux Nuits des étoiles.

Faites une pause, levez les yeux :

Août 2025 ne dérogera pas à la règle. Cette année encore, une nouvelle édition (la trente-cinquième) des Nuits des étoiles mettra le ciel nocturne à la portée de tous. Cette manifestation fut proposée pour la première fois en 1991 par les astrophysiciens Daniel Kunth et Hubert Reeves. Un peu partout sur le territoire, des centaines d’associations vous accueilleront les 1, 2 et 3 août. S’il faudra attendre la seconde partie de la nuit pour admirer Saturne, le célèbre Triangle d’été et la Voie lactée se dévoileront en première partie.

Nuits des étoiles en juillet 2019 à Dijon. © Jean-Baptiste Feldmann

Les passionnés se feront une joie de vous dévoiler les joyaux du ciel (comme la nébuleuse du Trèfle) dans leurs télescopes. Quant au reste du mois, il offrira quelques jolies observations, détaillées dans le paragraphe suivant.  Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

La grande comète Hale-Bopp était découverte il y a 30 ans

Elle a été l’une des plus belles comètes du XXe siècle. Zoom sur Hale-Bopp, un astre chevelu découvert par deux amateurs américains.

Découverte d’amateurs :

L’histoire débute dans la nuit du 23 juillet 1995. Deux astronomes amateurs américains qui ne se connaissent pas scrutent le ciel avec leur télescope : Alan Hale depuis le Nouveau-Mexique et Thomas Bopp en Arizona. En visant la constellation du Sagittaire, ils découvrent une petite tache diffuse qui n’est pas référencée dans leurs atlas célestes et en informent le Minor Planet Center. Il s’agit bien d’une nouvelle comète qui va prendre leur nom.

La comète Hale-Bopp déploie ses deux queues au printemps 1997. © Jerry Lodriguss

Il s’avère très rapidement que C/1995 O1 est une grosse comète très active (le télescope spatial Hubble permet d’estimer le diamètre de son noyau à quarante kilomètres).

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On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Bételgeuse, la célèbre étoile supergéante rouge, a un discret compagnon, qui vient d’être découvert par le télescope Gemini Nord.

Vedette imprévisible :

S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Celle qui symbolise l’épaule du chasseur Orion fait en effet régulièrement parler d’elle. Ce fut le cas par exemple lorsqu’elle a été occultée par un astéroïde, et surtout au moment de son grand obscurcissement. Cet astre intriguant devrait même finir par exploser en supernova, devenant alors visible en plein jour ! Quand ? Cela, personne ne peut le prévoir. Peut-être la nuit prochaine ou dans cent mille ans, comme l’explique l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. Dernièrement, une équipe internationale d’astrophysiciens a même suggéré que l’explosion s’était peut-être déjà produite…

Un autre regard sur la nébuleuse d’Orion. Notez la couleur orangée de Bételgeuse.  © Jean-Baptiste Feldmann

En tout cas, une chose est sûre, c’est que les sautes d’humeur de cette supergéante rouge sont connues depuis longtemps. D’ailleurs, on en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (à lire sur arXiv). Continuer la lecture de On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Il y a dix ans, la sonde New Horizons survolait Pluton

Le 14 juillet 2015, la sonde américaine New Horizons nous transmettait d’incroyables images de la surface de Pluton.

Un long voyage :

New Horizons a survolé la planète naine Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 12.500 kilomètres. Lancée le 19 janvier 2006, la sonde américaine était alimentée en énergie par 11 kilogrammes de plutonium. En effet, son voyage l’emmenait trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. À son bord, huit instruments scientifiques dont un spectromètre qui a confirmé la présence de méthane sur Pluton sous forme de glace (la température de surface avoisine les -223°C).

En vidéo : survolez pour la première fois les plaines et montages gelées de Pluton

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Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025

En juillet 2025, la Lune a rendez-vous avec quelques planètes ou étoiles brillantes, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.

Vision amplifiée :

La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :

En juillet 2025, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellarium pourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025

Premier croissant de Lune de l’été

L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin. 

Chaudes soirées :

C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :

Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :

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En vidéo : la folle aventure du rover IDEFIX sur Phobos

IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.

Phobos, une lune mystérieuse :

IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :

Le satellite Phobos photographié devant la planète Mars par la sonde européenne Mars Express. © ESA/DLR/FUBerlin/AndreaLuck

Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.

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