Le 14 juillet 2015, la sonde américaine New Horizons nous transmettait d’incroyables images de la surface de Pluton.
Un long voyage :
New Horizons a survolé la planète naine Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 12.500 kilomètres. Lancée le 19 janvier 2006, la sonde américaine était alimentée en énergie par 11 kilogrammes de plutonium. En effet, son voyage l’emmenait trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. À son bord, huit instruments scientifiques dont un spectromètre qui a confirmé la présence de méthane sur Pluton sous forme de glace (la température de surface avoisine les -223°C).
En vidéo : survolez pour la première fois les plaines et montages gelées de Pluton
En juillet 2025, la Lune a rendez-vous avec quelques planètes ou étoiles brillantes, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.
Vision amplifiée :
La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :
En juillet 2025, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025→
L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin.
Chaudes soirées :
C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :
Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :
IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.
Phobos, une lune mystérieuse :
IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :
Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.
Les astronomes suivent avec intérêt l’augmentation d’éclat de la nova V462 Lupi, découverte dans la constellation du Loup le 12 juin.
Nova en vue sur l’horizon Sud :
V462 Lupi a été découverte par l’un des télescopes automatiques du réseau de surveillance ASAS-SN le 12 juin. À cette date, la nova avait une magnitude de 8,7. Depuis, son éclat ne cesse d’augmenter et elle est désormais visible à l’œil nu. Elle a d’ailleurs été photographiée par plusieurs amateurs : Tomio Akutsu, Christopher Go ou encore Dawid Moździerski. Je vous invite à retrouver cartes et infos dans l’article proposé par Sky & Telescope :
Comme la nova se situe dans la constellation australe du Loup, il est préférable de l’observer depuis les basses latitudes. J’ai obtenu la carte ci-dessus sur Stellarium en choisissant de placer l’observateur à Marseille. Ci-dessous, je vous propose un champ plus réduit pour localiser la nova :
Fred Espenak était fasciné par les éclipses de Soleil. Depuis un demi-siècle, il parcourait le monde pour les admirer.
Monsieur Eclipse :
On avait fini par le surnommer “Mr Eclipse“. Depuis l’observation de sa première éclipse totale de Soleil en mars 1970, Fred Espenak n’avait jamais cessé de les admirer et d’en calculer les paramètres. Cet astrophysicien (à la retraite depuis 2009) en a observé plus d’une trentaine. Il avait l’habitude de dire : “ Sur l’échelle de la beauté des phénomènes naturels, une éclipse partielle de Soleil est de 3, et une éclipse totale est d’un million. Rien n’est comparable à une éclipse totale. Si vous habitez près de la trajectoire de l’éclipse totale, mais légèrement en dehors, et que vous décidez de ne pas vous y rendre le jour J, vos voisins et amis qui assisteront à l’éclipse vous en parleront et vous le regretterez. Alors, efforcez-vous d’aller voir l’éclipse totale si possible. »
Fred Espenak a observé plus d’une trentaine d’éclipses totales de Soleil. @ NASA
Lorsqu’il travaillait au Goddard Space Flight Center, Fred Espenak se consacrait au développement et à l’utilisation de spectromètres infrarouges pour sonder les atmosphères des planètes, une activité qui le conduisait à utiliser les plus grands télescopes de la planète. La surveillance de l’ozone dans l’atmosphère de Mars, la détection des vents sur Vénus, Mars et Titan, ou encore l’étude des hydrocarbures dans les stratosphères de Jupiter et Saturne n’avaient pas de secret pour lui. Continuer la lecture de Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses→
Au cours de ce mois de juin 2025, la Lune est de nouveau à l’honneur et les nuages noctiluques pourraient vous étonner.
Pas de nuit noire :
Qu’observer en juin 2025, alors que les nuits sont les plus courtes de l’année ? Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la nuit pour admirer le ciel. Outre l’étude des taches solaires (voir comment observer l’activité solaire en toute sécurité), nous entrons dans la bonne période pour guetter les fugaces nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais). Ces nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires :
Les astronomes en rêvaient. C’est chose faite : le Morvan devient la septième Réserve internationale de ciel étoilé en France.
Les étoiles font le spectacle :
Les astronomes vous le diront : le Morvan, c’est d’abord une tache noire sur les images satellite nocturnes. Idéalement situé entre Paris et Lyon, son Parc naturel régional semble échapper à une envahissante pollution lumineuse. Une particularité qui lui permet d’entrer aujourd’hui dans le petit cercle des Réserves internationales de ciel étoilé (RICE). On en compte actuellement vingt-quatre dans le monde, dont sept en France.
La première RICE française est celle du pic du Midi de Bigorre, labellisée en 2013. Sont venues s’y ajouter celles des Cévennes, du Mercantour, du Limousin, du Vercors et des Landes de Gascogne. En ce qui concerne le Morvan, le prestigieux label, décerné par DarkSky International, est l’aboutissement d’une démarche entamée il y a neuf ans. Communes, syndicats d’énergie, associations, clubs d’astronomie et habitants qui s’étaient unis pour préserver leur ciel étoilé, voient aujourd’hui leurs efforts récompensés. La RICE concerne la partie sud du Parc et couvre 1.297 km² et 50 communes. Avec près de 100% des points lumineux éteints en moyenne entre 22 heures et 6 heures, on peut désormais dire : « En Morvan, les étoiles font le spectacle ! »
Ce 17 mai 2025, les amateurs avaient rendez-vous pour une nouvelle édition des Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE).
Le rendez-vous des passionnés Bourguignons :
Les RABE rassemblent tous les deux ans les amateurs bourguignons. Ces Rencontres, crées en 1990 à l’initiative de l’astronome amateur Jean-Claude Merlin, se déroulent sur une journée. Elles permettent aux astronomes amateurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et des environs de se rassembler. Près de 90 d’entre eux étaient présents pour cette édition 2025 qui se tenait à Imphy dans la Nièvre. Le succès de cette journée doit beaucoup aux membres du Club d’astronomie-MJC d’Imphy chargés de l’organisation.
Les intervenants :
Jean-Claude Merlin a présenté ses recherches d’astéroïdes en utilisant des télescopes à distance.
Pierre Causeret (Cygnus 21) a expliqué comment utiliser une sphère armillaire proposée en kit par le CLEA.
Franck Grière (Mirro Sphère) a dévoilé les détails du Travel Télescope, un instrument qui tient dans une sacoche d’ordinateur.
Michel Dumont s’est penché sur l’étude dynamique et spectrale de la nébuleuse du Crabe.
L’intervention de Marc Peigneux a porté sur la réalisation d’un radiotélescope amateur.
L’astrophysicien Dominique Proust a fait une présentation de son métier.
Les participants ont pu également observer le Soleil avec des instruments dédiés et visiter l’observatoire du club d’Imphy, équipé d’un télescope de 400 millimètres de diamètre.
De retour à l’aube, Saturne nous offre un étonnant visage : la planète géante gazeuse semble avoir perdu ses célèbres anneaux !
Une question d’orientation :
Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au début du XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de un kilomètre et s’étendent jusqu’à 300 000 kilomètres de la planète :
Avec un axe de rotation incliné de 27°, Saturne connaît des saisons comme la Terre. Mais bien plus longues, puisqu’elles durent chacune un peu plus de sept ans ! En effet, la planète met 29,47 ans pour effectuer une révolution complète autour du Soleil. Ce printemps 2025 correspond à l’équinoxe sur Saturne, et le 6 mai, le Soleil est donc passé du Nord au Sud des anneaux. Il éclairait leur face boréale depuis le 10 août 2009, il va désormais éclairer leur face australe, et ce jusqu’au 22 janvier 2039. Éclairés sur la tranche, les anneaux (très fins) sont devenus invisibles pour quelques jours. C’est ce spectacle étonnant qu’a immortalisé l’astrophotographe Christopher Go :
Seule une image surexposée de la planète permettait de les deviner (voir par exemple ce cliché de Tomio Akutsu). Si vous voulez observer Saturne, il faudra la chercher dans les lueurs de l’aube. Comme elle affiche une modeste magnitude de 1,2, une paire de jumelles sera utile pour l’identifier, une fois sa localisation effectuée avec le logiciel Stellarium.
S’étirant actuellement sur près de 140.000 kilomètres, la tache géante AR 4079 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil.
Soleil encore actif :
La très belle tache AR 4079 nous apporte la preuve que le cycle solaire en cours n’a pas dit son dernier mot. Rappelons que ce cycle, le vingt-cinquième, a débuté fin 2019, lorsque l’on a noté un changement de polarité du magnétisme du Soleil. Chaque cycle ayant une durée moyenne de onze ans, les astronomes estiment que le maximum du cycle actuel s’est produit fin 2024 :
Patricio Leon a superposé les 259 images solaires qu’il a prises en 2024. Voilà de quoi révéler de façon spectaculaire l’intensité de l’activité de notre étoile durant l’année écoulée.
Logiquement, l’activité solaire est donc en train de décroître. Cela signifie que les taches, ces zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique, vont être moins nombreuses. Avec sans doute quelques belles surprises, comme actuellement :
Pour mémoire, les taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.
À savoir :
L’observation du Soleil nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. La société Stelvision vous propose par exemple deux modèles (ASTF 80 ou ASTF 140) adaptables sur un télescope, qui ne laissent passer que 1/100.000e du rayonnement solaire.
En l’absence de filtre, il est quand même possible de suivre sans danger l’activité de notre étoile. Pour cela, il suffit de se rendre sur la page du satellite solaire SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory).
C’est Galilée qui le premier observa des taches solaires avec une lunette astronomique en 1612. Heinrich Schwabe remarqua la périodicité de ces taches en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans.
Au cours de ce mois de mai 2025, traditionnellement riche en rencontres astronomiques, la Lune croisera quatre planètes.
Rencontres entre passionnés :
Comme les années précédentes, mai 2025 sera l’occasion pour les astronomes amateurs de se retrouver. Tout d’abord, le samedi 17 mai, se dérouleront les Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE) à Imphy (58). Le même jour en Loire-Atlantique, les passionnés se donneront rendez-vous à l’Astro-44. Puis ce sera le pont de l’Ascension qui offre quatre jours et trois nuits sans Lune, une aubaine si la météo est clémente. Les astronomes amateurs se retrouveront durant les Rencontres Astronomiques de Printemps (RAP, 27ème édition) ou les Nuits Astronomiques de Touraine (NAT, 13ème édition). Notez que dans le Sud de la France se déroulera la première édition des Nuits Astronomiques du Verdon (NAV) :
Ces rencontres seront une belle occasion pour observer et échanger entre passionnés. En outre, de nombreux ateliers et conférences permettront de s’initier ou de se perfectionner dans différents domaines comme le dessin, l’astrophoto, les observations solaires…
Le ciel en mai 2025 :
Le 1er au crépuscule, le croissant de Lune domine Jupiter au-dessus de l’horizon Ouest.
Le 3, veille du Premier Quartier, la Lune accompagne Mars. La Planète rouge entame pour trois nuits son passage au Nord de l’amas d’étoiles de la Crèche, un spectacle à suivre aux jumelles.
Le 12, c’est la Pleine Lune. La nuit du 13 au 14, elle accompagne Antarès, la brillante étoile du Scorpion.
Le 20, c’est le Dernier quartier de Lune.
Le 22 et le 23 avant l’aube, le croissant de Lune glisse du côté de Saturne. Le 24, il s’approche de Vénus.
Le 27, c’est la Nouvelle Lune. Un croissant âgé de 17 heures seulement est théoriquement observable au crépuscule.
Le 28 en soirée, le croissant de Lune surplombe à nouveau Jupiter, près de l’horizon Ouest.
Le 31 en soirée, le croissant retrouve la planète Mars.
Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
Quelques semaines après Vénus, c’est au tour de Saturne de prendre place discrètement dans le ciel de l’aube.
Timide apparition :
Saturne redevient observable ! La planète préférée des astronomes est de retour à l’aube, après sa conjonction avec le Soleil le 12 mars dernier. Oh bien sûr, il va falloir patienter pour l’observer. Encore très basse, la planète aux anneaux affiche une modeste magnitude de 1,2. Rien de comparable avec l’éclat de Vénus (magnitude -4,6). D’ailleurs, l’astre n’apparaît que sur les photographies, et en cherchant bien. Le ciel est encore trop lumineux pour dénicher la planète à l’œil nu :
Saturne va s’élever progressivement, et sera une cible de choix cet été, avant son opposition le 21 septembre 2025. C’est désormais la face Sud des anneaux que nous allons contempler, après le passage de la Terre dans leur plan le 23 mars dernier. Si Vénus et Saturne ont pris place dans le ciel du matin, Mars et Jupiter sont encore un peu observables en soirée. N’oubliez pas de consulter les éphémérides au fil des mois pour en savoir plus !
Une planète bien entourée :
274 lunes au compteur : Saturne compte presque deux fois plus de satellites que toutes les planètes réunies ! Une publication de l’UBC rapporte qu’une première campagne menée entre 2019 et 2021 avait permis de détecter 62 lunes supplémentaires (la planète aux anneaux en comptait 146 jusque-là). Pour leurs recherches, les astronomes avaient utilisé le Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT). Ils ont récidivé en 2023 avec le même instrument, portant le total de leurs découvertes à 128. Mais seuls Titan, Rhéa, Japet, Dioné et Téthys sont observables dans un télescope d’amateur.
On l’espérait visible à l’œil nu début mai, mais ce ne sera pas le cas. La comète C/2025 F2 (SWAN) s’est probablement désintégrée.
Imprévisibles comètes :
C/2025 F2 (SWAN) avait été découverte le 22 mars 2025 par l’instrument SWAN, embarqué à bord du satellite solaire SOHO. Début avril, elle était déjà très photogénique, comme le montre cette image réalisée par Michael Jaeger et Gerald Rhemann :
La magnitude de la comète était alors estimée à 9, donc réservée aux télescopes. Mais la courbe de luminosité prévisionnelle laissait espérer qu’elle devienne visible à l’œil nu début mai. Les astrophotographes auraient pu alors immortaliser l’astre chevelu dans le même champ que le célèbre amas des Pléiades. Malheureusement, les récentes observations laissent penser que la comète n’a pas résisté à son approche du Soleil. L’astrophotographe Eduard Andrei Mociran a confirmé la désintégration de l’astre chevelu avec ce comparatif :
Comme le rappelle l’astronome Jacques Crovisier, les comètes ne sont pas des astres immuables et peuvent disparaître de bien des manières. C/2010 X1 (Elenin), C/2019 Y4 (Atlas) ou encore C/2019 Q4 (Borissov) ont connu le même sort dans le passé. Sur le site astro.vanbuitenen, les mesures de luminosité de la comète SWAN s’écartent désormais chaque nuit un peu plus de la courbe prévisionnelle, au grand dam des astronomes :
La planète Vénus est désormais observable en fin de nuit. Une situation qui va se poursuivre tout le reste de cette année 2025.
Des phases pour Vénus :
Tout comme Mercure, l’autre planète intérieure (leurs orbites sont comprises entre la Terre et le Soleil), Vénus présente des phases très marquées. Le phénomène est spectaculaire à l’époque des conjonctions solaires. La dernière a eu lieu le 23 mars 2025. Il s’agissait d’une conjonction inférieure, ce qui signifie que la planète est passée entre nous et notre étoile. L’alignement entre les trois astres n’était pas rigoureusement exact et nous n’avons donc pas assisté à un transit de Vénus devant notre étoile comme ce fut le cas le 6 juin 2012.
Avant la conjonction, la seconde planète du Système solaire brillait en soirée. Désormais, elle est visible à l’aube au-dessus de l’horizon Est. Si vous pointez un petit télescope dans sa direction, vous verrez un grand et fin croissant. La planète s’éloignant de la Terre tout en s’écartant du Soleil, son diamètre apparent diminuera dans les semaines à venir. Quant au croissant, il va lentement épaissir (voir la fraction éclairée ci-dessous) pour se transformer en Quartier de Vénus début juin :
Chaque fin de lunaison, le fin croissant de Lune ira à la rencontre de Vénus. Ce sera le cas le 25 avril, le 24 mai ou encore le 22 juin. Des rendez-vous qui seront bien entendu annoncés dans les éphémérides !
L’astronome Svetlana Ivanovna Gerasimenko, qui avait codécouvert la célèbre comète Tchouri, est décédée le 8 avril 2025.
Une discrète comète devenue célèbre :
L’histoire de la comète Tchouri débute la nuit du 11 au 12 septembre 1969. Sur des plaques photographiques réalisées par Svetlana Ivanovna Gerasimenko à l’Institut Fessenkov, Klim Churyumov remarque une petite tache floue. L’astre en question, qui s’est déplacé devant le fond des étoiles, est une nouvelle comète périodique. Elle prend le nom de 67P/Churyumov-Gerasimenko :
On oublie ensuite la comète 67P pendant plus de 30 ans. Puis tout change au début des années 2000, lorsque l’ESA prévoit d’expédier une sonde, Rosetta, en direction de la comète 46P/Wirtanen. Une défaillance de la fusée à la dernière minute empêche le lancement. La fenêtre de tir se referme, et quand le lanceur est de nouveau opérationnel, l’ESA doit trouver une autre cible. Elle choisit alors 67P, que les astronomes renomment Tchouri pour faire plus simple :
Après avoir survolé les astéroïdes Steins en 2008 et Lutèce en 2010, la sonde Rosetta s’approche de 67P. Le 12 novembre 2014, elle largue sur la comète un petit robot, Philae. Svetlana et Klim deviennent alors des célébrités que les médias se disputent. Rosetta poursuivra son exploration pendant deux ans. Elle révèlera notamment que Tchouri est constituée de deux lobes distincts, preuve qu’elle s’est formée suite à une violente collision.
Après le décès de Klim Churyumov en 2016, Svetlana s’est éteinte à son tour le 8 avril 2025 à l’âge de 80 ans. Outre une comète, un astéroïde porte le nom de cette astronome.
Découverte il y a quelques jours, la comète SWAN25F est un astre chevelu qui pourrait devenir visible à l’œil nu prochainement.
Comète du matin :
Circulant actuellement entre Pégase et Andromède, la comète SWAN25F (elle a désormais son nom définitif, C/2025 F2 (SWAN)) est à chercher avant le lever du jour sur l’horizon Est. Cet astre chevelu a été découvert le 22 mars 2025 par l’instrument SWAN, embarqué à bord du satellite solaire SOHO. Déjà très photogénique, SWAN25F a été photographiée à l’aube du 6 avril par Michael Jaeger et Gerald Rhemann :
La magnitude de la comète est actuellement estimée à 9, donc réservée aux télescopes. Cependant, elle pourrait atteindre magnitude 5 début mai et devenir (en théorie) visible à l’œil nu. L’astre chevelu se trouverait alors à proximité de l’amas des Pléiades, toujours au-dessus de l’horizon Est :
Vous trouverez toutes les informations sur cet astre chevelu (position, éclat prévisionnel…) sur astro.vanbuitenen ou encore sur aerith.net. Si un télescope est encore indispensable pour pointer cette comète, une paire de jumelles pourrait suffire dans les prochains jours. Mais attention : d’une part, il faut la chercher juste avant que le ciel ne devienne trop clair. D’autre part, la Lune va se rapprocher au fil des nuits !
Outre une magnifique occultation des Pléiades par la Lune, je vous propose de découvrir une superbe galaxie en ce mois d’avril 2025.
Du côté des Chiens de Chasse :
Ce mois d’avril 2025, profitez d’une nuit sans Lune pour viser les Chiens de Chasse, au zénith en milieu de nuit. Cette petite constellation située juste à côté de la Grande Ourse recèle un trésor. Il s’agit de la galaxie spirale Messier 51. Vous pouvez commencer à la rechercher avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky) :
On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale. Dans le New General Catalogue, la structure en spirale se nomme NGC 5194 et la petite galaxie au bout du bras NGC 5195. Depuis sa découverte par Charles Messier le 13 octobre 1773, cette double galaxie fait le bonheur des observateurs. Quant aux astrophotographes, ils ne se lassent pas de l’imager :
Le 1er avril dans la soirée, le jeune croissant de Lune occulte une à une les étoiles de l’amas des Pléiades. Il s’agit du plus beau spectacle céleste du mois, à suivre dans une paire de jumelles à partir de 23 heures :
Le 2 en soirée, la jeune Lune est à un peu moins de 6 degrés apparents de Jupiter.
L’éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 sera observable avec quelques précautions. Petit tour d’horizon des moyens à votre disposition.
Une éclipse très partielle :
Ce 29 mars 2025, le Soleil a rendez-vous avec la Lune à l’occasion d’une éclipse partielle. On pourra suivre en fin de matinée le lent grignotage de notre étoile par Séléné. La position géographique des observateurs déterminera le pourcentage de Soleil éclipsé : de seulement 6% à Ajaccio jusqu’à 31,4 % à Quimper. La carte suivante vous donne les valeurs pour quelques villes françaises (ajoutez une heure pour avoir l’heure locale) :
Depuis le Québec, on assistera au lever d’un Soleil éclipsé à près de 50% (détails sur cette page). Même si le phénomène n’est pas aussi spectaculaire qu’une éclipse totale, son observation est toujours intéressante, que ce soit avec un petit télescope ou simplement à l’œil nu. Il est par exemple possible que le disque lunaire occulte quelques taches solaires, en cette période de maximum d’activité. Mais attention, il est impératif de se protéger les yeux ! Voyons d’abord le phénomène en détail avec la Chaîne Astro :
C’est un joli spectacle qui vous attend à l’aube du 14 mars 2025 : une éclipse totale au coucher de la Lune. Comment la photographier ?
Spectacle pour tous :
Vous serez sans doute nombreux à vouloir admirer l’éclipse totale de Lune ce 14 mars 2025. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’observer. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil. Pas besoin non plus d’un télescope : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Avec La Chaîne Astro, découvrons le spectacle qui nous attend :
Conditions de l’éclipse de Lune :
En France, le phénomène aura lieu en fin de nuit du 14 mars, notre satellite naturel se trouvant au-dessus de l’horizon Ouest. Choisissez donc votre site avec une bonne visibilité dans cette direction. La Pleine Lune entrera dans le cône d’ombre terrestre à 6 heures 10 (heure locale française) :
Depuis l’Est de la France, la Lune se couchera plus ou moins partiellement éclipsée. Les observateurs les mieux placés (en Bretagne) pourront assister au coucher d’une Lune totalement éclipsée vers 7 heures 25. Notez que pour les observateurs installés au Canada, les conditions d’observation seront bien meilleures :
Pour photographier l’éclipse, un appareil photo reflex monté sur pied est recommandé. Je vous conseille de travailler en mode manuel pour maîtriser les différents paramètres de prises de vues. Vous les ajusterez en fonction de ce que vous montrera l’écran de contrôle de votre boîtier :
Le mode automatique peut cependant vous permettre d’avoir de bons résultats, puisque le ciel s’éclaircira progressivement (en France). N’ hésitez pas non plus à utiliser votre smartphone, car il est tout à fait possible de réaliser de belles images avec ces nouveaux outils photographiques :
Lorsque la Lune pénètrera dans le cône d’ombre terrestre, vous remarquerez que la surface de notre satellite naturel se teinte d’une belle couleur rouge. En effet, le cône d’ombre terrestre n’est pas totalement noir : une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) vient l’éclairer. Il y aura donc matière à réaliser de belles images si la météo est clémente :