Archives de catégorie : Actualités

Saturne : une tempête polygonale au pôle Sud ?

L’astrophotographe amateur Jean-Paul Oger a peut-être découvert une nouvelle tempête polygonale sur Saturne, cette fois au pôle Sud.

Un hexagone au Nord, un décagone au Sud ?

En survolant le pôle Nord de Saturne dans les années 1980, les sondes Voyager y ont découvert un étrange vortex de forme hexagonale. Autour de cette tempête, dont le diamètre dépasse trente mille kilomètres, on a pu mesurer des vents circulant à des vitesses proches de 500 km/h. Des simulations menées ultérieurement (Harvard, 2020) ont montré que l’interaction entre plusieurs petites tempêtes pouvait conduire à la formation d’une telle structure polygonale. Mais les chercheurs sont restés sur leur faim, puisque le modèle obtenu était un polygone à neuf côtés et non un hexagone :

Vortex de forme hexagonale photographié au pôle Nord de Saturne. © NASA

On n’avait encore rien observé d’aussi spectaculaire au pôle Sud, si ce n’est un vortex polaire chaud. Mais les dernières images de Jean-Paul Oger révèlent un autre phénomène. Cet astrophotographe amateur a réalisé un planisphère du pôle Sud de la planète à partir de plusieurs clichés. Ils ont été pris avec une caméra infrarouge et un télescope de 40 centimètres de diamètre. Le résultat final dévoile un vortex polygonal inconnu :

Un vortex apparaît au pôle Sud sur les images réalisées en infrarouge. © Jean-Paul Oger

En attendant que cette découverte soit confirmée par d’autres observations, n’hésitez pas à pointer Saturne cette nuit (utilisez Stellarium pour la repérer). La planète aux anneaux, qui se trouve actuellement dans la constellation des Poissons, se rapproche de nous jusqu’à son opposition le mois prochain.

En ce moment, observez la célèbre planète aux anneaux. © Jean-Baptiste Feldmann
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C/2025 A6 (Lemmon), une belle comète cet automne ?

La comète C/2025 A6 (Lemmon) augmente d’éclat beaucoup plus rapidement que prévu. Avec peut-être une agréable surprise à l’automne.

Astre chevelu du soir, espoir :

C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait avoisiner la magnitude 10 à cette époque. Mais les dernières estimations d’éclat ont conduit Seiichi Yoshida à réévaluer ses prévisions :

Si ces projections se confirment, C/2025 A6 (Lemmon) pourrait alors atteindre la magnitude 4,5 et devenir visible à l’œil nu. L’astre chevelu circulerait du Bouvier à Ophiuchus, et serait donc très bien placé dans le ciel du soir pour les observateurs de l’hémisphère Nord. Mais restons prudents, car c’est bien connu, les comètes n’en font qu’à leur tête. Souvenez-vous : bien que très prometteuse, la comète C/2025 F2 (SWAN) a fait pschitt il y a quelques mois….

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS le 13 octobre 2024 en train de glisser derrière Oingt en Beaujolais, l’un des plus beaux villages de France. © Jean-Baptiste Feldmann
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Insolite : de la neige à l’Observatoire de Las Campanas

Bien que situé dans l’une des régions les plus sèches du monde, l’Observatoire de Las Campanas s’est brièvement retrouvé sous la neige. 

Observatoires chiliens :

À Las Campanas, comme à La Silla ou au Cerro Paranal, les astronomes ont rarement l’occasion de voir des précipitations. Ces trois observatoires chiliens bénéficient en effet d’un climat particulièrement sec, c’est-à-dire pourvu d’une atmosphère très pauvre en vapeur d’eau. Un gage pour des observations de qualité, avec une très faible probabilité de couverture nuageuse. Si les observatoires de La Silla et du Cerro Paranal sont européens, celui de Las Campanas est américain. Et c’est là, dans la Cordillère des Andes, qu’une rare chute de neige a été immortalisée par Yuri Beletsky :

Rare chute de neige dans la Cordillère des Andes. © Yuri Beletsky

Comme l’astrophotographe le raconte sur sa page Facebook, le paysage autour de l’observatoire s’est couvert d’une mince couche de neige après une tempête. À droite sur l’image, on remarque les deux coupoles jumelles des télescopes Magellan de 6,5 mètres de diamètre. Au fond à gauche, on distingue les coupoles qui abritent les télescopes Henrietta Swope (1 mètre de diamètre) et Irénée du Pont (2,50 m).

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Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Le télescope spatial James Webb a découvert une vingt-neuvième lune autour d’Uranus, la septième planète du Système solaire.

La planète d’Herschel :

Uranus a été découverte le 13 mars 1781 par William Herschel, lui assurant une immense célébrité. L’astronome-musicien utilisait alors un télescope de 160 millimètres de diamètre. Avec un rayon d’un peu plus de 25.000 kilomètres, cette planète gazeuse géante arrive en troisième position après Jupiter et Saturne :

Uranus et quelques-uns de ses satellites. © Georges Astrophotography

Uranus met un peu plus de 84 ans pour effectuer une révolution autour du Soleil. Depuis quelques années, les instruments de plus en plus performants ont permis d’observer des modifications de la météo sur Uranus :

On a photographié d’énormes tempêtes (image ci-dessus) sous forme de nuages clairs. Une couleur qui s’explique probablement par la remontée de glace de méthane. Par ailleurs, ces tempêtes sont poussées par des vents pouvant atteindre 900 km/h. On a également découvert (en 1977) un système d’anneaux autour de la planète. Continuer la lecture de Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Spectacle à l’aube : deux planètes et une étoile filante

Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.

Rencontre céleste :

Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Moins d’un degré apparent séparait les deux planètes. © Jean-Baptiste Feldmann

Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune.  On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :

Passage surprise d’une étoile filante au-dessus d’Orion. © Jean-Baptiste Feldmann

Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.

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À l’aube, admirez le rapprochement Vénus-Jupiter

Prélude à leur rencontre le 12 août 2025, les planètes Vénus et Jupiter ont entamé un rapprochement apparent dans le ciel de l’aube. 

Rencontre céleste :

C’est à l’aube que se déroule actuellement un joli spectacle céleste. Comme elles le font régulièrement, les planètes Vénus et Jupiter vont se croiser. Un rapprochement qui n’est qu’apparent : si, à l’aube du 12 août, moins d’un degré séparera les deux astres, ils sont en réalité très éloignés. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Position des deux planètes dans le ciel côté Est le matin du 3 août 2025. © Eric G. David

Le charme de ces rendez-vous planétaires, c’est qu’ils sont observables par tous. Pour les suivre, pas besoin d’une lunette astronomique ou d’un télescope, car l’éclat des deux astres est très important. Figurez-vous que Vénus a une magnitude de -4 et Jupiter de -2. Autant dire que vous n’aurez aucune difficulté pour les repérer à l’œil nu :

Situation à l’aube du 12 août 2025. © Stellarium

Vous pouvez donc admirer dès maintenant ce spectacle (que je vous annonçais dans les éphémérides), à condition de vous lever aux alentours de cinq heures du matin. En portant votre regard en direction de l’Est, vous ne pourrez pas manquer les deux planètes. Pour mémoire, leur dernier rapprochement apparent  a eu lieu dans la soirée du 2 mars 2023 :

Rapprochement Jupiter-Vénus le 2 mars 2023 en soirée. © Jean-Baptiste Feldmann
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Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

Ce mois d’août 2025 sera peut-être pour vous l’occasion de découvrir le ciel nocturne en participant aux Nuits des étoiles.

Faites une pause, levez les yeux :

Août 2025 ne dérogera pas à la règle. Cette année encore, une nouvelle édition (la trente-cinquième) des Nuits des étoiles mettra le ciel nocturne à la portée de tous. Cette manifestation fut proposée pour la première fois en 1991 par les astrophysiciens Daniel Kunth et Hubert Reeves. Un peu partout sur le territoire, des centaines d’associations vous accueilleront les 1, 2 et 3 août. S’il faudra attendre la seconde partie de la nuit pour admirer Saturne, le célèbre Triangle d’été et la Voie lactée se dévoileront en première partie.

Nuits des étoiles en juillet 2019 à Dijon. © Jean-Baptiste Feldmann

Les passionnés se feront une joie de vous dévoiler les joyaux du ciel (comme la nébuleuse du Trèfle) dans leurs télescopes. Quant au reste du mois, il offrira quelques jolies observations, détaillées dans le paragraphe suivant.  Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

La grande comète Hale-Bopp était découverte il y a 30 ans

Elle a été l’une des plus belles comètes du XXe siècle. Zoom sur Hale-Bopp, un astre chevelu découvert par deux amateurs américains.

Découverte d’amateurs :

L’histoire débute dans la nuit du 23 juillet 1995. Deux astronomes amateurs américains qui ne se connaissent pas scrutent le ciel avec leur télescope : Alan Hale depuis le Nouveau-Mexique et Thomas Bopp en Arizona. En visant la constellation du Sagittaire, ils découvrent une petite tache diffuse qui n’est pas référencée dans leurs atlas célestes et en informent le Minor Planet Center. Il s’agit bien d’une nouvelle comète qui va prendre leur nom.

La comète Hale-Bopp déploie ses deux queues au printemps 1997. © Jerry Lodriguss

Il s’avère très rapidement que C/1995 O1 est une grosse comète très active (le télescope spatial Hubble permet d’estimer le diamètre de son noyau à quarante kilomètres).

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On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Bételgeuse, la célèbre étoile supergéante rouge, a un discret compagnon, qui vient d’être découvert par le télescope Gemini Nord.

Vedette imprévisible :

S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Celle qui symbolise l’épaule du chasseur Orion fait en effet régulièrement parler d’elle. Ce fut le cas par exemple lorsqu’elle a été occultée par un astéroïde, et surtout au moment de son grand obscurcissement. Cet astre intriguant devrait même finir par exploser en supernova, devenant alors visible en plein jour ! Quand ? Cela, personne ne peut le prévoir. Peut-être la nuit prochaine ou dans cent mille ans, comme l’explique l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. Dernièrement, une équipe internationale d’astrophysiciens a même suggéré que l’explosion s’était peut-être déjà produite…

Un autre regard sur la nébuleuse d’Orion. Notez la couleur orangée de Bételgeuse.  © Jean-Baptiste Feldmann

En tout cas, une chose est sûre, c’est que les sautes d’humeur de cette supergéante rouge sont connues depuis longtemps. D’ailleurs, on en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (à lire sur arXiv). Continuer la lecture de On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Il y a dix ans, la sonde New Horizons survolait Pluton

Le 14 juillet 2015, la sonde américaine New Horizons nous transmettait d’incroyables images de la surface de Pluton.

Un long voyage :

New Horizons a survolé la planète naine Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 12.500 kilomètres. Lancée le 19 janvier 2006, la sonde américaine était alimentée en énergie par 11 kilogrammes de plutonium. En effet, son voyage l’emmenait trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. À son bord, huit instruments scientifiques dont un spectromètre qui a confirmé la présence de méthane sur Pluton sous forme de glace (la température de surface avoisine les -223°C).

En vidéo : survolez pour la première fois les plaines et montages gelées de Pluton

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Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025

En juillet 2025, la Lune a rendez-vous avec quelques planètes ou étoiles brillantes, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.

Vision amplifiée :

La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :

En juillet 2025, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellarium pourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025

Premier croissant de Lune de l’été

L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin. 

Chaudes soirées :

C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :

Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :

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En vidéo : la folle aventure du rover IDEFIX sur Phobos

IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.

Phobos, une lune mystérieuse :

IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :

Le satellite Phobos photographié devant la planète Mars par la sonde européenne Mars Express. © ESA/DLR/FUBerlin/AndreaLuck

Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.

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La brillante nova V462 Lupi est désormais visible à l’œil nu

Les astronomes suivent avec intérêt l’augmentation d’éclat de la nova V462 Lupi, découverte dans la constellation du Loup le 12 juin.

Nova en vue sur l’horizon Sud :

V462 Lupi a été découverte par l’un des télescopes automatiques du réseau de surveillance ASAS-SN le 12 juin. À cette date, la nova avait une magnitude de 8,7. Depuis, son éclat ne cesse d’augmenter et elle est désormais visible à l’œil nu. Elle a d’ailleurs été photographiée par plusieurs amateurs : Tomio Akutsu, Christopher Go ou encore Dawid Moździerski. Je vous invite à retrouver cartes et infos dans l’article proposé par Sky & Telescope :

Un horizon Sud très dégagé est indispensable pour pointer la nova du Loup. © Stellarium
Un horizon Sud très dégagé est indispensable pour pointer la nova du Loup. © Stellarium

Comme la nova se situe dans la constellation australe du Loup, il est préférable de l’observer depuis les basses latitudes. J’ai obtenu la carte ci-dessus sur Stellarium en choisissant de placer l’observateur à Marseille. Ci-dessous, je vous propose un champ plus réduit pour localiser la nova :

Carte de repérage aux jumelles de la nova du Loup. © Stellarium

Mais qu’est-ce qu’une nova ? L’astrophysicien Jean-Pierre Luminet nous explique que ce phénomène lumineux implique un transfert de matière entre deux astres, une géante rouge et une naine blanche. Lorsque leurs mouvements orbitaux les rapprochent, la naine blanche arrache de la matière à sa voisine et devient beaucoup plus lumineuse : on parle alors de variable cataclysmique. Ce phénomène cyclique devrait par exemple se manifester prochainement sur T Coronae Borealis (T CrB) dont on attend toujours l’explosion. Continuer la lecture de La brillante nova V462 Lupi est désormais visible à l’œil nu

Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses

Fred Espenak était fasciné par les éclipses de Soleil. Depuis un demi-siècle, il parcourait le monde pour les admirer.

Monsieur Eclipse :

On avait fini par le surnommer “Mr Eclipse“. Depuis l’observation de sa première éclipse totale de Soleil en mars 1970, Fred Espenak n’avait jamais cessé de les admirer et d’en calculer les paramètres. Cet astrophysicien (à la retraite depuis 2009) en a observé plus d’une trentaine. Il avait l’habitude de dire : “ Sur l’échelle de la beauté des phénomènes naturels, une éclipse partielle de Soleil est de 3, et une éclipse totale est d’un million. Rien n’est comparable à une éclipse totale. Si vous habitez près de la trajectoire de l’éclipse totale, mais légèrement en dehors, et que vous décidez de ne pas vous y rendre le jour J, vos voisins et amis qui assisteront à l’éclipse vous en parleront et vous le regretterez. Alors, efforcez-vous d’aller voir l’éclipse totale si possible. »

Fred Espenak a observé plus d’une trentaine d’éclipses totales de Soleil. @ NASA

Lorsqu’il travaillait au Goddard Space Flight Center, Fred Espenak se consacrait au développement et à l’utilisation de spectromètres infrarouges pour sonder les atmosphères des planètes, une activité qui le conduisait à utiliser les plus grands télescopes de la planète. La surveillance de l’ozone dans l’atmosphère de Mars, la détection des vents sur Vénus, Mars et Titan, ou encore l’étude des hydrocarbures dans les stratosphères de Jupiter et Saturne n’avaient pas de secret pour lui. Continuer la lecture de Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses

Éphémérides : le ciel du mois de juin 2025

Au cours de ce mois de juin 2025, la Lune est de nouveau à l’honneur et les nuages noctiluques pourraient vous étonner.

Pas de nuit noire :

Qu’observer en juin 2025, alors que les nuits sont les plus courtes de l’année ?  Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la nuit pour admirer le ciel. Outre l’étude des taches solaires (voir comment observer l’activité solaire en toute sécurité), nous entrons dans la bonne période pour guetter les fugaces nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais). Ces nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires :

Festival de nuages noctiluques à l’aube durant l’été 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais le mois de juin est surtout l’occasion d’admirer la Lune au télescope dans le cadre de l’opération On The Moon Again qui se déroulera du 06 au 08 juin. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juin 2025

Le Morvan devient Réserve internationale de ciel étoilé

Les astronomes en rêvaient. C’est chose faite : le Morvan devient la septième Réserve internationale de ciel étoilé en France.

Les étoiles font le spectacle :

Les astronomes vous le diront : le Morvan, c’est d’abord une tache noire sur les images satellite nocturnes. Idéalement situé entre Paris et Lyon, son Parc naturel régional semble échapper à une envahissante pollution lumineuse. Une particularité qui lui permet d’entrer aujourd’hui dans le petit cercle des Réserves internationales de ciel étoilé (RICE). On en compte actuellement vingt-quatre dans le monde, dont sept en France.

Nuit d’astronomie sous le ciel étoilé du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann

La première RICE française est celle du pic du Midi de Bigorre, labellisée en 2013. Sont venues s’y ajouter celles des Cévennes, du Mercantour, du Limousin, du Vercors et des Landes de Gascogne. En ce qui concerne le Morvan, le prestigieux label, décerné par DarkSky International, est l’aboutissement d’une démarche entamée il y a neuf ans. Communes, syndicats d’énergie, associations, clubs d’astronomie et habitants qui s’étaient unis pour préserver leur ciel étoilé, voient aujourd’hui leurs efforts récompensés. La RICE concerne la partie sud du Parc et couvre 1.297 km² et 50 communes. Avec près de 100% des points lumineux éteints en moyenne entre 22 heures et 6 heures, on peut désormais dire : « En Morvan, les étoiles font le spectacle ! »

La comète Neowise photographiée en juillet 2020 depuis le Parc Naturel Régional du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann
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Les astronomes bourguignons se sont retrouvés aux RABE

Ce 17 mai 2025, les amateurs avaient rendez-vous pour une nouvelle édition des Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE). 

Le rendez-vous des passionnés Bourguignons :

Les RABE rassemblent tous les deux ans les amateurs bourguignons. Ces Rencontres, crées en 1990 à l’initiative de l’astronome amateur Jean-Claude Merlin, se déroulent sur une journée. Elles permettent aux astronomes amateurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et des environs de se rassembler. Près de 90 d’entre eux étaient présents pour cette édition 2025 qui se tenait à Imphy dans la Nièvre. Le succès de cette journée doit beaucoup aux membres du Club d’astronomie-MJC d’Imphy chargés de l’organisation.

Les intervenants :
  • Jean-Claude Merlin a présenté ses recherches d’astéroïdes en utilisant des télescopes à distance.
  • Pierre Causeret (Cygnus 21) a expliqué comment utiliser une sphère armillaire proposée en kit par le CLEA.
  • Franck Grière (Mirro Sphère) a dévoilé les détails du Travel Télescope, un instrument qui tient dans une sacoche d’ordinateur.

  • Michel Dumont s’est penché sur l’étude dynamique et spectrale de la nébuleuse du Crabe.
  • L’intervention de Marc Peigneux a porté sur la réalisation d’un radiotélescope amateur.
  • L’astrophysicien Dominique Proust a fait une présentation de son métier.
  • Quant à moi, j’ai expliqué l’intérêt de réaliser des croquis et dessins astronomiques.

Les participants ont pu également observer le Soleil avec des instruments dédiés et visiter l’observatoire du club d’Imphy, équipé d’un télescope de 400 millimètres de diamètre.

Les images qui illustrent cet article ont été réalisées par Ursa Major Astronomie.

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Saturne photographiée… sans ses anneaux

De retour à l’aube, Saturne nous offre un étonnant visage : la planète géante gazeuse semble avoir perdu ses célèbres anneaux ! 

Une question d’orientation :

Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au début du XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de un kilomètre et s’étendent jusqu’à 300 000 kilomètres de la planète :

Saturne montre l’évolution de son orientation sur une décennie. © Lionel Guyonnet

Avec un axe de rotation incliné de 27°, Saturne connaît des saisons comme la Terre. Mais bien plus longues, puisqu’elles durent chacune un peu plus de sept ans ! En effet, la planète met 29,47 ans pour effectuer une révolution complète autour du Soleil. Ce printemps 2025 correspond à l’équinoxe sur Saturne, et le 6 mai, le Soleil est donc passé du Nord au Sud des anneaux. Il éclairait leur face boréale depuis le 10 août 2009, il va désormais éclairer leur face australe, et ce jusqu’au 22 janvier 2039. Éclairés sur la tranche, les anneaux (très fins) sont devenus invisibles pour quelques jours. C’est ce spectacle étonnant qu’a immortalisé l’astrophotographe Christopher Go :

Saturne photographiée le 9 mai 2025. © Christopher Go

Seule une image surexposée de la planète permettait de les deviner (voir par exemple ce cliché de Tomio Akutsu). Si vous voulez observer Saturne, il faudra la chercher dans les lueurs de l’aube. Comme elle affiche une modeste magnitude de 1,2, une paire de jumelles sera utile pour l’identifier, une fois sa localisation effectuée avec le logiciel Stellarium.

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Admirez AR 4079, une impressionnante tache solaire

S’étirant actuellement sur près de 140.000 kilomètres, la tache géante AR 4079 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil. 

Soleil encore actif :

La très belle tache AR 4079 nous apporte la preuve que le cycle solaire en cours n’a pas dit son dernier mot. Rappelons que ce cycle, le vingt-cinquième, a débuté fin 2019, lorsque l’on a noté un changement de polarité du magnétisme du Soleil. Chaque cycle ayant une durée moyenne de onze ans, les astronomes estiment que le maximum du cycle actuel s’est produit fin 2024 :

Patricio Leon a superposé les 259 images solaires qu’il a prises en 2024. Voilà de quoi révéler de façon spectaculaire l’intensité de l’activité de notre étoile durant l’année écoulée.

Logiquement, l’activité solaire est donc en train de décroître. Cela signifie que les taches,  ces zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique, vont être moins nombreuses. Avec sans doute quelques belles surprises, comme actuellement :

La tache solaire AR 4079 photographiée le 7 mai 2025. © Maximilian-Vlad Teodorescu

Pour mémoire, les taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

À savoir :
  • L’observation du Soleil nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. La société Stelvision vous propose par exemple deux modèles (ASTF 80 ou ASTF 140) adaptables sur un télescope, qui ne laissent passer que 1/100.000e du rayonnement solaire.
  • En l’absence de filtre, il est quand même possible de suivre sans danger l’activité de notre étoile. Pour cela, il suffit de se rendre sur la page du satellite solaire SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory).
  • C’est Galilée qui le premier observa des taches solaires avec une lunette astronomique en 1612. Heinrich Schwabe remarqua la périodicité de ces taches en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans.
Dessin de la tache solaire AR 4079 réalisé avec un télescope le 30 avril 2025. © Jean-Baptiste Feldmann
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