La comète C/2022 E3 (ZTF) approche, sortez vos jumelles !

Une nouvelle comète vient nous rendre visite, et elle sera visible dans une paire de jumelles en février 2023. Il s’agit de C/2022 E3 (ZTF).

Grande voyageuse :

C/2022 E3 (ZTF) est une comète à très longue période orbitale qui nous a déjà rendu visite il y a environ 50.000 ans. Elle a été découverte le 2 mars 2022 par le Zwicky Transient Facility. Nommé en hommage à l’astrophysicien Fritz Zwicky (1898-1974), ce relevé astronomique est assuré par l’un des télescopes du mont Palomar. Lors de sa découverte, C/2022 E3 (ZTF) avait une magnitude de 17 et se trouvait à 4 Unités Astronomiques (UA). Mais les calculs des astronomes ont montré que cet astre chevelu allait s’approcher assez près de la Terre :

La comète C/2022 E3 (ZTF) photographiée le 18 décembre 2022. © Michael Jäger

Le 1er février 2023, la comète passera à un peu moins de 0,3 UA. Elle devrait alors avoir une magnitude proche de 5, ce qui la rendra facilement observable aux jumelles ou avec une longue-vue. Selon certaines sources, elle pourrait même atteindre la magnitude 4, devenant ainsi visible à l’œil nu, loin de toute pollution lumineuse.

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Pluie d’étoiles filantes au-dessus de Stonehenge

La pluie d’étoiles filantes de l’essaim des Géminides le 14 décembre a été immortalisée depuis le site majestueux de Stonehenge.

Le plus célèbre des monuments mégalithiques :

Stonehenge se situe dans le comté du Wiltshire (Sud-Ouest de l’Angleterre). C’est là qu’il y a un peu plus de 4.000 ans, des hommes ont dressé d’immenses structures circulaires à l’aide de pierres. Lorsque à cette époque on se plaçait à l’intérieur du monument de Stonehenge le jour du solstice d’été, on voyait se lever le Soleil en direction du Nord-Est. L’astre du jour apparaissait alors juste au-dessus d’une pierre dressée à l’extérieur du cercle :

Ce n’est plus le cas actuellement en raison de la précession orbitale de l’axe de la Terre. Néanmoins, les adorateurs du Soleil sont encore très nombreux sur le site chaque année à l’aube des 20 et 21 juin. Continuer la lecture de Pluie d’étoiles filantes au-dessus de Stonehenge

Télescope géant européen : l’E-ELT sort de terre

Sur le sommet chilien du Cerro Armazones, le bâtiment qui soutiendra l’immense coupole du futur télescope géant E-ELT prend forme.

Un géant sous le ciel du Chili :

L’E-ELT (European Extremely Large Telescope) est le dernier fleuron de l’Observatoire européen austral (ESO). Alors que le JWST explore l’Univers depuis l’espace, l’Europe a entamé la construction d’un télescope terrestre géant. Avec cet instrument gigantesque, les astronomes pourront observer l’Univers en lumière visible et dans l’infrarouge. Dans un premier temps, il avait été envisagé de le construire aux Canaries. En effet, cet archipel situé au large du Maroc compte déjà deux grands observatoires, dont le GTC. Mais c’est un sommet des Andes chiliennes qui a finalement été retenu. Il s’agit du Cerro Armazones :

Cette montagne culmine à 3.000 mètres d’altitude dans le désert d’Atacama. Et c’est à une vingtaine de kilomètres de là que se trouve un autre observatoire de l’ESO, le Very Large Telescope. Continuer la lecture de Télescope géant européen : l’E-ELT sort de terre

Ombres géantes dans le cratère lunaire Platon

Spectacle impressionnant immortalisé par Damian Peach : de gigantesques ombres saluent le lever du Soleil dans le cratère lunaire Platon.

Un faux lac lunaire :

Lorsque le Soleil se lève, des ombres démesurées s’étirent sur le fond de Platon, un cratère d’impact lunaire d’une centaine de kilomètres. Voici la scène qui a été enregistrée par l’un des plus talentueux astrophotographes planétaires, Damian Peach (voir son site internet). On lui doit une collection de superbes clichés réalisés ces dernières années, comme par exemple cette incroyable image de la planète Mars en 2020. Cette fois, Damian Peach s’est penché sur Platon (nommé ainsi par l’Union Astronomique Internationale en l’honneur du célèbre philosophe grec) :

Ce cratère se situe au Nord-Est de la mer des Pluies, bien plus au Nord que Copernic. En raison de son albédo très sombre (le fond du cratère est plus foncé que les mers environnantes), Platon est également surnommé le grand Lac noir. Continuer la lecture de Ombres géantes dans le cratère lunaire Platon

Heureux qui, comme Curiosity, fait un beau voyage sur Mars

Depuis août 2012, le rover martien Curiosity explore le fond du cratère Gale. Retour sur l’une des plus belles réussites de la NASA.

Une mission spectaculaire :

Curiosity a été lancé le 26 novembre 2011. Après un voyage d’un peu plus de huit mois, il est arrivé en vue de la Planète rouge. Une chute folle (sept minutes de terreur) et voilà l’étage de descente qui dépose le rover de 900 kg en douceur dans le cratère Gale. L’endroit a été choisi pour les probabilités qu’il offre de découvrir de précieux indices sur le passé de la planète :

Pour cette mission, Curiosity emporte 75 kg de matériel scientifique dont deux laboratoires. Ces derniers seront approvisionnés en échantillons prélevés par une foreuse. Et pour faire face à la rigueur des hivers martiens, le rover est équipé d’un générateur thermoélectrique à radioisotope. Il est en outre conçu pour parcourir au moins 20 km (ce qu’il a déjà accompli) et gravir des pentes à 45°. Continuer la lecture de Heureux qui, comme Curiosity, fait un beau voyage sur Mars

Fascinant : le télescope Hubble nous invite à zoomer sur Jupiter

Que diriez-vous de plonger dans les méandres gazeux de Jupiter ? C’est l’expérience que nous propose de réaliser le télescope Hubble.

Beautés célestes :

Depuis plus de trente ans, les images envoyées par le télescope spatial Hubble ont révolutionné notre vision de l’Univers. Nul doute que l’astronome américain qui lui a donné son nom, Edwin Hubble (découvrez sa biographie), aurait été enthousiasmé par ces clichés. Derrière chaque image, parfaitement mise en scène pour le grand public, se cachent de multiples découvertes à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de publications scientifiques. Aujourd’hui, nous allons pouvoir plonger dans les méandres gazeux de Jupiter :

Je vous ai déjà proposé de belles images de la planète géante, comme celle réalisée par l’amateur français Philippe Cambre. Avec ce cliché du télescope spatial, il est désormais possible de zoomer sur l’atmosphère de la planète. Celle-ci est principalement composée d’hydrogène et d’hélium, avec des cristaux d’ammoniac dans sa partie supérieure. Continuer la lecture de Fascinant : le télescope Hubble nous invite à zoomer sur Jupiter

Des télescopes observent le ciel du peuple Mapuche

Au Chili, l’observation du ciel nocturne avec de grands télescopes s’inscrit dans une longue tradition initiée par le peuple Mapuche. 

Peuple de la terre :

Le peuple Mapuche regroupe un certain nombre de communautés installées depuis des siècles dans la Cordillère des Andes. On estime aujourd’hui qu’ils sont deux millions. 10% vivent en Argentine, le reste se trouve au Chili. Bien que le terme Mapuche signifie Peuple de la terre, ces femmes et ces hommes n’ont pas manqué de lever les yeux au ciel. Comme c’est le cas pour tous les peuples autochtones, l’absence de pollution lumineuse et d’écrans leur a permis de tisser des liens forts avec le Cosmos. Des siècles d’observation sont à l’origine d’une cosmogonie originale :

Famille Mapuche au début du XXe siècle. © Wikipedia

La transmission d’une culture essentiellement orale nous en a légué quelques bribes. Ancêtres, animaux, plantes et même quelques objets sont inscrits dans le ciel des Mapuches. Certains astres y tenaient également une place importante. Continuer la lecture de Des télescopes observent le ciel du peuple Mapuche

En images : l’occultation de la planète Mars par la Pleine Lune

Ce 8 décembre à l’aube, l’occultation de Mars par la Lune a été suivie par de nombreux astronomes amateurs et photographes.

Spectacle céleste :

L’occultation de la planète Mars par la Pleine Lune de ce 8 décembre était très attendue. Annoncée comme un phénomène exceptionnel, elle a été perturbée par la météo. Il a donc fallu composer avec des nuages, du brouillard et parfois de la pluie. Malgré tout, de belles images ou vidéos ont été réalisées. Pour ma part, je n’ai pu réussir qu’un seul cliché lorsque la couche nuageuse a été moins dense. Il a été obtenu avec un boîtier Panasonic FZ 82 vers six heures du matin, un peu avant l’occultation :

Quelques minutes avant l’occultation de Mars par la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

La pose de 1/4 de seconde à 200 iso révèle l’importance du voile nuageux. En temps normal, avec un ciel dégagé, je photographie la Pleine Lune à 1/300e de seconde ! Autant dire que l’occultation était sévèrement filtrée…

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Suivez en direct l’occultation de Mars par la Lune

Quatre observatoires français vont vous faire vivre en direct la superbe occultation de Mars par la Lune à l’aube du 8 décembre.

Évènement exceptionnel :

La Lune circulant le long de l’écliptique, elle passe de temps en temps devant une planète. Beaucoup moins fréquentes que les occultations d’étoiles par notre satellite naturel, ces rencontres célestes mobilisent la communauté des astronomes. La lente disparition du disque planétaire derrière les reliefs lunaires est un spectacle inoubliable. Ce fut le cas le 29 mars 2019 avec Saturne et le 19 juin 2020 avec Vénus.

Cette fois, c’est au tour de Mars de passer derrière la Lune. L’évènement, visible en France, aura lieu jeudi 8 décembre entre 6 heures et 7 heures du matin. S’il fait beau chez vous, le phénomène sera très facile à observer avec une paire de jumelles ou une longue-vue. Sinon, vous pourrez le suivre en direct. Comme la météo risque d’être capricieuse, ce sont quatre observatoires français qui seront mobilisés pour vous faire vivre cet évènement. Il s’agit de ceux de Juvisy, Meudon, Nice et du Pic du Midi. Rendez-vous à partir de 5 heures 30 pour le direct :

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En vidéo : un avion s’invite pendant une éclipse de Soleil

L’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre 2022 a permis de réaliser quelques images originales, comme ici avec le passage d’un avion.

Se démarquer :

Tous les astrophotographes avaient à cœur de réaliser de belles images lors de l’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre 2022. Mais comment obtenir un cliché qui sorte de l’ordinaire ? Pour ceux qui, comme le photographe Abhinav Singhai au Rajasthan, ont vu le Soleil éclipsé se coucher, choisir un premier plan original était la bonne solution :

Soleil partiellement éclipsé le 25 octobre 2022 au Rajasthan. © Abhinav Singhai

Pour tous les autres, ceux qui avaient le Soleil éclipsé au-dessus de leur tête, il fallait espérer une bonne surprise. Et c’est ce qui est arrivé à Miguel Claro avec le passage d’un avion.  Continuer la lecture de En vidéo : un avion s’invite pendant une éclipse de Soleil

Spectacle céleste : l’amas d’étoiles des Pléiades

C’est le moment de partir à la découverte du splendide amas d’étoiles des Pléiades, de retour dans le ciel en début de nuit.

Messier 45, un amas fascinant :

En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques. Mais de quoi parlons-nous exactement ?

Messier 45 au-dessus d’une mer de nuages. © Jean-Baptiste Feldmann

À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse.

La Station spatiale internationale (petit trait), la brillante planète Vénus et l’amas des Pléiades dans la soirée du 2 avril 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

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Huit idées de cadeaux pour un Noël astronomique

C’est le moment de penser aux cadeaux de Noël. Voici huit suggestions pour (se) faire plaisir pour tous les goûts et à tous les prix.

Noël astronomique :

Cette année, vous avez envie de glisser sous le sapin un cadeau en lien avec l’astronomie. Que ce soit pour un proche qui montre de l’intérêt à cette science ou pour vous-même, voici ma sélection, forcément non exhaustive, de huit coups de cœur :

Moins de 100 euros :
  • Le petit livre de l’Astronomie de Michel Marcelin chez Hachette (15,90 €). Petit ouvrage qui retrace les savoirs acquis depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Originalité : il est richement illustré d’images anciennes. Un véritable petit livre-objet aussi beau à manipuler qu’intéressant à consulter !
  • Le ciel à l’œil nu en 2023 de Guillaume Cannat chez AMDS (19,90 €). Des récits d’observations, des rappels mythologiques sur les constellations, une mine d’informations sur les planètes et les étoiles… Le guide incontournable pour observer ou photographier facilement les plus beaux rendez-vous célestes de janvier à décembre 2023.
  • Calendrier 2023 format A3 du photographe Jean-François Gely (39 €) : douze superbes images du ciel nocturne depuis le massif du Queyras pour rêver toute l’année.
  • Longue-vue Bresser 20-60X60 (96 €) : l’instrument idéal pour explorer la surface de la Lune. Parfait pour un débutant ou un enfant : un instrument facile à utiliser, posé sur une table de jardin. Peut également servir pour des observations ornithologiques dans la nature en y ajoutant un pied photo.

Plus de 100 euros :
  • Coffret Le ciel aux jumelles chez Stelvision (125 €) :  un ensemble comprenant une paire de jumelles 10×50 ST2 et un Guide du ciel aux jumelles. Le plaisir d’observer avec les deux yeux des objets célestes insoupçonnés en étant accompagné par un excellent Guide.
  • Lunette STELESCOPE 70+ Adaptateur smartphone + Carte de la Lune chez Stelvision (189 €) : une lunette astronomique et tout le nécessaire pour réaliser ses premières observations et ses premières photos de la Lune. Vous allez impressionner votre entourage !
  • Télescope motorisé STELESCOPE 130 (399 €) : si vous avez attrapé le virus de l’astronomie, voilà un instrument qui va vous combler. Dans un format compact, vous bénéficiez d’un télescope performant doté d’un moteur qui compense la rotation de la Terre. De quoi arpenter la surface lunaire, admirer les anneaux de Saturne ou plonger dans la Voie lactée.
  • Nuit d’observation au T600 du Ciel et des Hommes (450 €) : sous le ciel étoilé du Morvan, Thibaud Marec (à contacter avec le formulaire en bas de son site internet) vous fera voyager de nébuleuses en galaxies, sans oublier d’admirer les planètes du moment. Une expérience inoubliable avec l’un des plus grands télescopes mobiles en France.
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Éphémérides : le ciel nocturne au mois de décembre 2022

En ce mois de décembre 2022, le ciel nous offre un spectacle étonnant : l’occultation de la planète Mars (au plus près) par la Pleine Lune.

Bien au chaud sous les étoiles :

Le ciel de ce mois de décembre 2022 regorge de jolis spectacles célestes. Il y a d’abord l’occultation de la planète Mars par la Lune à l’aube du 8 décembre dont nous reparlerons plus bas. C’est aussi une bonne période pour admirer la belle constellation d’Orion ou quelques étoiles filantes de l’essaim des Géminides. Sans oublier de nombreux passages de la Station spatiale internationale (je vous en parle ici). Mais les températures trop basses ont parfois raison des plus courageux. Pour que vos séances d’observation ne tournent pas au cauchemar, je vous invite à relire les 5 conseils pour observer sans avoir froid :

Ne laissez pas le froid gâcher vos observations hivernales. © Jean-Baptiste Feldmann

Pour vous orienter sous les étoiles, pensez à consulter la carte du ciel étoilé en temps réel. Et si vous avez l’intention de faire l’acquisition d’un instrument d’astronomie à Noël, ajoutez-y le Ciel au télescope qui vous sera d’une aide précieuse.

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Prodigieux excès de vitesse pour la nébuleuse planétaire IC 5148

Dans la constellation australe de la Grue, la petite nébuleuse planétaire IC 5148 continue de se dilater à une vitesse phénoménale.

Discrète NP :

IC 5148 (IC pour Index Catalogue) est une petite nébuleuse planétaire (NP) découverte en 1894 par Walter Frederick Gale. Ce banquier australien vouait une passion à l’observation du ciel. Tout comme Percival Lowell, il fut un ardent défenseur des canaux martiens. La nébuleuse, qu’on surnomme également la Roue de secours, se trouve dans la constellation de la Grue, juste à côté d’un autre oiseau céleste, le Toucan :

L’expansion de la nébuleuse planétaire IC 5148 est très rapide. © Wolfgang Promper

Située à 3.000 années-lumière, la nébuleuse est peu lumineuse (magnitude de 13). Néanmoins, l’astronome amateur Bertrand Laville est parvenu à la détecter avec une lunette de seulement huit centimètres de diamètre. Continuer la lecture de Prodigieux excès de vitesse pour la nébuleuse planétaire IC 5148

Une éclipse a précipité la chute de Constantinople en 1453

Longtemps incomprises, les éclipses ont marqué le cours de l’Histoire. Ce fut le cas à l’occasion du siège de Constantinople en 1453. 

Une ville convoitée :

Constantinople est fondée en l’an 330 par l’empereur Constantin 1er. Il a prévu d’en faire la capitale de l’Empire romain d’Orient, délaissant Rome, en pleine décadence. Construite sur les ruines de l’antique Byzance, Constantinople occupe en effet une position stratégique. La nouvelle capitale, qui commande l’accès à la mer Noire, est également le point de jonction entre deux grandes voies militaires, l’une venant de Rome et l’autre d’Ankara :

Un monastère moldave conserve cette fresque représentant la ville de Constantinople.

Très bien protégée par ses murailles et sa position géographique (elle est en grande partie entourée par la mer), la ville résiste à de nombreux sièges pendant plusieurs siècles. Elle finit par être mise à sac en 1204 par les troupes chrétiennes qui composent la Quatrième croisade. Différents empereurs latins vont ensuite la reconstruire et la diriger, mais la ville intéresse également les Turcs ottomans qui ont peu à peu conquis toute l’Asie Mineure. Ils tentent à plusieurs reprises de s’en emparer. Continuer la lecture de Une éclipse a précipité la chute de Constantinople en 1453

Pourquoi voit-on clignoter la nébuleuse planétaire NGC 6826 ?

La nébuleuse planétaire NGC 6826 présente une curieuse particularité quand on l’observe au télescope : elle semble clignoter !

Dans l’aile du Cygne :

Avez-vous envie de dessiner la nébuleuse planétaire NGC 6826 comme le fait Bertrand Laville sur son blog ? Pour la localiser, plongez dans l’aile du Cygne, mais choisissez la bonne. L’aile qui s’étire en direction de Pégase est connue pour ses célèbres Dentelles. Pour dénicher NGC 6826, soulevez l’autre aile, celle qui se déploie au-dessus de la Lyre :

L’objet céleste que vous allez essayer d’observer a une magnitude de 9 et un diamètre de 25 secondes d’arc. Vous l’aurez compris, cette nébuleuse planétaire s’adresse aux possesseurs d’un télescope d’au moins vingt centimètres de diamètre.  Continuer la lecture de Pourquoi voit-on clignoter la nébuleuse planétaire NGC 6826 ?

Grande Ourse : un immense pont de matière relie deux galaxies

Dans la constellation de la Grande Ourse, les galaxies en interaction NGC 5216 et NGC 5218 sont reliées entre elles par un pont de matière. 

Découverte délicate :

En 1935, l’astronome américain Philip C. Keenan publie un article dans l’Astrophysical Journal. Il explique qu’il a remarqué un pont lumineux entre deux galaxies de la Grande Ourse, NGC 5216 et NGC 5218. Il a fait cette découverte en étudiant un cliché réalisé un an plus tôt par le télescope de soixante centimètres de diamètre de l’Observatoire Yerkes. Les deux galaxies en question étaient connues et référencées depuis 1790. Elles avaient même été étudiées en 1926 par Edwin Hubble, mais le pont de matière était trop ténu pour être détecté avec les moyens photographiques de l’époque :

Sur ce cliché réalisé le 20 février 1934 avec un télescope de 60 centimètres, on devine un filament lumineux entre les galaxies NGC 5216 et 5218. © Yerkes Observatory

Les astronomes vont redécouvrir ce filament en 1958 et le nommeront alors Système de Keenan. L’ensemble sera intégré ultérieurement dans l’Atlas of Peculiar Galaxies imaginé par l’astronome Halton Arp sous le matricule Arp 104.     Continuer la lecture de Grande Ourse : un immense pont de matière relie deux galaxies

Ciel de feu sous le dernier croissant de Lune

Le lundi 21 novembre au lever du jour, un magnifique ciel de feu accompagnait le dernier croissant de Lune depuis le Beaujolais.

Incendie atmosphérique :

Vous avez sans doute déjà eu l’occasion d’admirer un ciel en feu à l’aube ou le crépuscule. Pendant quelques minutes, on assiste à un magnifique embrasement de l’atmosphère. Le Soleil est sous l’horizon, mais ses rayons allument le feu dans les nuages. Le spectacle est aussi beau qu’éphémère, et il vaut mieux avoir son appareil photo à portée de main. J’ai eu la chance de connaître ce plaisir lundi 21 novembre à l’aube. Peu après 7 heures du matin, le ciel à l’Est a commencé à rougir. Depuis les hauteurs du Beaujolais, on voyait un éventail rouge vif se déployer au-dessus de l’horizon :

Plus haut dans le ciel, un petit croissant de Lune était là pour nous rappeler que nous étions deux jours avant la Nouvelle Lune. Je suis arrivé à l’inscrire dans le haut de mon image. La silhouette des arbres dénudés m’a permis de remplir l’espace, pour ce cliché réalisé avec un boîtier Panasonic FZ82.

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Pendant trois semaines, admirez plus de trente passages de l’ISS !

Nous abordons une nouvelle fenêtre d’observation de l’ISS à la tombée de la nuit. Un joli spectacle visible même en ville !

Meccano géant :

l’ISS (International Space Station) est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football. Elle passe régulièrement au-dessus de nos têtes à plus de 300 kilomètres d’altitude. La première mission de longue durée, Expédition 1, s’est déroulée il y a vingt ans. Depuis, la Station est occupée sans interruption. Il est possible de la voir passer dans le ciel lorsqu’elle nous survole en début ou en fin de nuit. C’est à ce moment que le Soleil (sous l’horizon) éclaire toute la structure :

Passage de la Station spatiale en soirée avec la Lune et Vénus. © Jean-Baptiste Feldmann

Certains astronomes amateurs se sont spécialisés dans la photographie de la Station avec un télescope. Un véritable défi, puisqu’il faut parvenir à suivre l’ISS qui file à près de 28.000 km/h ! Continuer la lecture de Pendant trois semaines, admirez plus de trente passages de l’ISS !

Trois galaxies s’enlacent du côté de l’étoile Fomalhaut

Le Groupe galactique compact Hickson 91 se niche dans la constellation du Poisson Austral, à 320 millions d’années-lumière.

Une célèbre petite constellation :

Sous le Carré de Pégase, au ras de l’horizon, la petite constellation du Poisson Austral fait assez pâle figure. Elle est pourtant célèbre pour son étoile principale, Fomalhaut. Les astronomes ont en effet découvert qu’elle est entourée d’un anneau qui se compose de glace et de poussières. On imagine qu’il s’y produit de multiples collisions entre des comètes et de futures planètes, des planétésimaux. En combinant les données du réseau ALMA et du télescope Hubble, on obtient une fascinante image de cet anneau qui fait penser à un œil gigantesque (ci-dessous). On le surnomme d’ailleurs l’Oeil de Sauron, l’un des personnages du Seigneur des Anneaux :

Un anneau de glace et de poussière entoure l’étoile Fomalhaut. © ALMA/NASA/Hubble

Légende ou histoire véridique ? On raconte qu’il y a 3.000 ans, en Perse (l’actuel Iran), Fomalhaut était l’une des quatre étoiles royales. Elle trônait dans l’une des quatre régions célestes, les autres étant gouvernées par AldébaranRégulus et Antarès. Continuer la lecture de Trois galaxies s’enlacent du côté de l’étoile Fomalhaut

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh