Premier mois de vacances pour certains, juillet sera surtout l’occasion d’admirer quelques rapprochements entre Lune et planètes.
Les nuits s’allongent lentement :
En juillet nous allons progressivement nous éloigner du solstice et les nuits vont rallonger. Pour autant, la période n’est guère propice à l’observation des objets du ciel profond. Il faudra attendre les derniers jours du mois pour retrouver la Voie lactée à la nuit tombée.
Ce mois de juillet 2021 va surtout vous donner l’occasion d’admirer quelques jolis rapprochements entre la Lune et les principales planètes du Système solaire. Continuer la lecture →
L’installation des nouveaux panneaux solaires sur la Station spatiale par Thomas Pesquet a été immortalisée par un astronome amateur.
Une Station gourmande en électricité :
Vendredi 25 juin, l’astronaute français Thomas Pesquet a effectué sa troisième sortie dans l’espace. Comme les deux précédentes, ces sorties sont destinées à l’installation de nouveaux panneaux solaires sur l’ISS. Il faut en effet plus de 100 kilowatts d’électricité pour alimenter la Station et l’ensemble des expériences qui y sont menées. En service depuis 20 ans, les panneaux solaires existants (2.500 m²) sont vieillissants.
De nouveaux panneaux, surnommés iROSA (ISS Roll-Out Solar Array), se déroulent sur 19 mètres de long (vidéo ci-dessus). Chacun d’eux apporte un supplément d’énergie de 20 kilowatts. Ces panneaux sont mis en place par Thomas Pesquet, accompagné par l’astronaute américain Shane Kimbrough. Continuer la lecture →
S’il faut désigner un Monsieur Malchance dans la conquête spatiale, le titre revient à Alan Bean, quatrième homme à avoir marché sur la Lune.
Un peintre astronaute :
Né le 15 mars 1932 au Texas, Alan Bean entre dans le corps des astronautes en octobre 1963. Dans le petit monde des pilotes de chasse, il est connu pour son abstinence totale envers l’alcool. Il est également passionné de peinture à l’huile qu’il pratique assidument, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de peintre astronaute. Comme tous les novices à la NASA, il commence par jouer les doublures. Celle de John Young sur Gemini 10 en juillet 1966, puis de Russell Schweickart sur Apollo 9 en mars 1969. La consécration arrive en novembre 1969. Quatre mois après le Premier pas de l’homme sur la Lune, le voilà nommé pilote du module lunaire d’Apollo 12.
Le 14 novembre 1969, la fusée Saturne V s’arrache de son pas de tir, avec à son bord les trois membres de la mission Apollo 12. Le président américain Richard Nixon est venu en personne assister au départ. Continuer la lecture →
La sixième Pleine Lune de l’année se produit le 24 juin 2021, date de la Saint-Jean et des traditionnels feux de joie qui l’accompagnent.
Un nom à chaque Pleine Lune :
En raison de son importance dans la vie quotidienne de nos ancêtres, la Pleine Lune porte des noms différents depuis très longtemps. Les noms encore utilisés aujourd’hui nous viennent d’Amérique du Nord. On les trouve dans l’Almanach du fermier du Maine, une publication annuelle qui existe depuis 1818. Il y a un nom pour chaque Pleine Lune de l’année, en lien avec la météo, les récoltes ou les animaux.
Cette sixième Pleine Lune de l’année devrait être celle des fraises, en raison de sa couleur rouge quand elle se lève à la fin d’une chaude journée. Je vous propose de la renommer Pleine Lune de la Saint-Jean !
Une tradition religieuse :
Le 24 juin, on fête la saint Jean-Baptiste. l’Église a choisi ce prophète dès le Ve siècle de notre ère pour en faire le symbole de l’été (cette saison ayant débuté 3 ou 4 jours plus tôt, à l’occasion du solstice). Dans la nuit du 23 au 24, les jeux brillaient un peu partout dans les campagnes. Les cendres étaient censées protéger les cultures des orages à venir. On dansait et on chantait autour des feux, et sauter par-dessus assurait aux amoureux une année de bonheur.
Ce 24 juin 2021, la Pleine Lune se lèvera quelques minutes seulement après le coucher du Soleil. Toute la (courte) nuit, vous pourrez suivre sa progression assez basse au-dessus de l’horizon SUD. Dans notre hémisphère en effet, lorsque le Soleil est haut dans le ciel l’été, la Pleine Lune suit une trajectoire basse dans le ciel la nuit. C’est l’inverse qui se produit en hiver.
Le vidéaste Néo-Zélandais Mark Gee a réalisé le premier time-lapse nocturne montrant en même temps le ciel étoilé et la vie sous-marine.
Le ciel en accéléré :
Mark Gee (The Art of Night) est un vidéaste qui réalise de nombreux time-lapse. Cette technique cinématographique consiste à compiler plusieurs heures de prises de vues en seulement quelques minutes. On peut ainsi accélérer les déplacements des êtres vivants ou le mouvement apparent des astres d’EST en OUEST au cours de la nuit. Avec le développement du matériel photo et des logiciels, de nombreux photographes explorent les nouveaux horizons créatifs qu’ouvre cette technique.
Toujours désireux de relever de nouveaux défis, Mark Gee s’est demandé s’il ne pourrait pas mélanger deux domaines qu’il connaît bien : la vidéo sous-marine et celle des étoiles. Continuer la lecture →
Le ciel de Paris était en fête dans la soirée du 18 juin : des nuages noctiluques ont fait leur apparition après le coucher du Soleil.
Draperies bleutées :
Ce sont de curieuses dentelles lumineuses que l’on observe du début du mois de mai jusqu’en août. Leur intensité augmente au moment du solstice d’été. Les nuages noctiluques (noctilucent clouds ou NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 km d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C) la vapeur d’eau se condense autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers rayons solaires.
Bien que le rouge semble dominer dans les nuages cosmiques, on trouve parfois une touche de bleu. Exemple avec la nébuleuse NGC 2626.
Cap au sud :
Si vous souhaitez un jour admirer NGC 2626, il faudra vous rendre dans l’hémisphère sud. Cette nébuleuse se situe en effet dans la constellation australe des Voiles, non loin de la Carène. Vous profiterez sans aucun doute de ce voyage pour découvrir d’autres merveilles célestes australes, comme les Nuages de Magellan.
Située à plus de 3.000 années-lumière, NGC 2626 a été découverte en 1835 par John Herschel, fils de William Herschel et neveu de Caroline Herschel. La nébuleuse a ensuite été enregistrée dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Continuer la lecture →
Moins souvent photographiées que les aurores boréales, les aurores australes illuminent aussi le ciel de l’hémisphère sud, comme à Concordia.
Science extrême :
Concordia est la base scientifique la plus isolée du monde. Située en Antarctique, elle dépend des instituts polaires français et italien. On y accueille des scientifiques depuis un quart de siècle. Ils viennent y étudier la glaciologie, la physique de l’atmosphère, la sismologie, la biologie humaine, etc… C’est aussi l’endroit idéal pour faire des observations astronomiques de grande qualité (pas de pollution lumineuse, une longue nuit de 3 mois et un très faible taux d’humidité).
En 2018, l’astrobiologiste français Cyprien Verseux s’y était rendu pour un long séjour. Il avait partagé ses impressions sur son blog Mars la blanche.
Aurore australe :
Les aurores australes et boréales proviennent de l’excitation des atomes d’oxygène et d’azote présents dans l’atmosphère terrestre lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète. La plupart des photographies d’aurores polaires montrent des aurores boréales : il est en effet plus facile pour les photographes de se rendre à proximité du pôle Nord, que ce soit en Islande comme le français Stéphane Vetter, en Alaska comme le coréen Sangku Kim ou encore en Norvège comme l’espagnol Horacio Llorens.
Mais les aurores polaires se développent également au-dessus du pôle Sud, même si les observateurs sont moins nombreux à les signaler. Les chercheurs en hivernage à Concordia admirent régulièrement ces magnifiques draperies célestes depuis le Plateau antarctique. La preuve avec ce très beau cliché réalisé par Marco Buttu. Notez la présence de la constellation d’Orion derrière la Station. L’étoile brillante à droite est Sirius.
La Lune est de retour dans le ciel du soir. Le 12 juin 2021, elle glissait derrière le donjon du château de Montmelas dans le Beaujolais.
La Lune après l’éclipse :
Les conditions étaient réunies dans la soirée du 12 juin 2021 pour retrouver le jeune croissant de Lune. Une soixantaine d’heures après l’éclipse de Soleil, notre satellite naturel était de retour au crépuscule. Dessinant un bel arc lumineux au-dessus du point brillant de la planète Vénus, il avait rendez-vous avec le donjon d’un beau château, celui de Montmelas. L’occasion était trop belle pour ne pas immortaliser cette rencontre. Armé de mon boîtier Panasonic FZ82, son zoom réglé sur 800 millimètres de focale, j’ai réalisé sept images (des poses de 1/4 de seconde à 100 iso) espacées chacune d’une minute.
Puis j’ai additionné ces clichés avec l’excellent logiciel StarMax. Je vous le recommande également pour réaliser de belles rotations d’étoiles. Seule condition indispensable pour que les images s’empilent parfaitement : disposer d’un excellent trépied pour une stabilité parfaite du boîtier. Pour ma part, j’utilise le trépied Baader Astro-Nature.
À savoir :
Le château de Montmelas se situe dans le Beaujolais, à cheval sur les communes de Montmelas-Saint-Sorlin et Saint-Julien. Construit sur un promontoire d’où la vue s’étend jusqu’au Mont-Blanc, cet ancien château fort datant du Xe siècle a été restauré dans une esthétique néo-gothique au XIXe siècle. La forteresse a fière allure depuis les vignes en contrebas et sa silhouette majestueuse se découpe sur le fond du ciel. Une opportunité pour un rendez-vous avec la Lune.
Des astronomes amateurs français viennent de découvrir une nouvelle comète, C/2021 J1 Maury-Attard, grâce à un procédé ingénieux.
Grand bonheur pour une lointaine comète :
Ne vous faites aucune illusion : vous ne verrez pas la comète C/2021 J1 Maury-Attard. L’astre chevelu, de magnitude 19 lors de sa découverte le 9 mai, est incomparablement plus faible que la belle Neowise. Mais ses découvreurs, Alain Maury et Georges Attard, sont des astronomes amateurs comblés. Le premier a monté son observatoire dans le désert d’Atacama au Chili. Au milieu d’une forêt de coupoles qu’il met à la disposition des astronomes, il utilise deux télescopes (bientôt quatre) pour traquer astéroïdes et comètes. Le second prend le relais à distance quand il se réveille en France et analyse les données recueillies.
Un troisième compère, Daniel Parrott, est l’auteur du logiciel qui permet de repérer d’éventuels astres mobiles au milieu des étoiles. À eux trois, ils constituent le noyau dur du projet MAP. Continuer la lecture →
La danse des satellites autour de Jupiter offre parfois un spectacle insolite. Exemple avec les ombres de Io et Ganymède le 5 juin.
Vous avez dit PHEMUS :
Cette année, les satellites galiléens de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto) s’occultent ou s’éclipsent mutuellement. Les astronomes appellent cela les phénomènes mutuels ou PHEMUS. Ces parties de cache-cache se produisent quand le Soleil est dans le plan équatorial jovien, une configuration qu’on retrouve tous les six ans. On assiste à une occultation lorsqu’un satellite passe derrière un autre. Dans le cas d’une éclipse, on voit s’éteindre quelques instants un satellite qui traverse le cône d’ombre d’un autre satellite. En 2021, la mécanique céleste est à l’origine de 242 phénomènes mutuels entre le 3 janvier et le 16 novembre.
Comme Jupiter a une déclinaison négative, les observateurs situés dans l’hémisphère Sud sont mieux placés pour assister aux différents PHEMUS. C’est le cas de l’astronome amateur Quentin Gineys installé sur l’Île de la Réunion. Continuer la lecture →
Découverte en 1819 par le Français Jean-Louis Pons, la comète périodique 7P/Pons-Winnecke traverse actuellement le ciel nocturne.
Pons, le concierge chasseur de comètes :
7P/Pons–Winnecke est l’une des nombreuses comètes découvertes par Jean-Louis Pons. Arrêtons-nous un moment sur la vie de cet astronome qui mérite d’être évoquée. Né en 1761, Pons grandit dans une modeste famille au milieu de ses dix frères et sœurs. En 1789, il devient le concierge de l’Observatoire de Marseille. Analphabète mais passionné d’astronomie, il déniche sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Il suit parallèlement des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre de découvrir 37 astres chevelus en 26 ans !
Plus grand découvreur de comètes, Jean-Louis Pons restera pourtant toujours dans l’ombre de Charles Messier. Ce dernier, qu’on surnomma le furet des comètes, n’en découvrit pourtant que 20, ce qui est quand même un score très honorable ! Continuer la lecture →
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh