C’est un spectacle rare à nos latitudes : le 10 octobre 2024, une aurore boréale était observable depuis le Beaujolais.
Soleil en colère :
Une aurore boréale (ou australe) se produit lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète. L’excitation des atomes d’oxygène et d’azote présents dans l’atmosphère terrestre est à l’origine des belles draperies lumineuses que nous observons. En général, ces aurores se cantonnent aux latitudes élevées ; les astrophotographes vont donc les traquer autour du cercle polaire. Mais il arrive que l’aurore devienne visible jusqu’au Sud de l’Europe, quand la tempête solaire est assez puissante.
Un tel spectacle avait déjà eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mai 2024. Exactement cinq mois plus tard, le phénomène s’est reproduit, en cette année de maximum d’activité solaire. Dans la soirée du 10 octobre, je suis sorti sous les nuages, après avoir reçu un message d’alerte signalant l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale. J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4.
Quand une belle comète se présente, on a tous envie d’en garder la trace. Préparez-vous, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS arrive !
Comète à l’horizon :
La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS (que l’on peut encore suivre dans le coronographe de la sonde SOHO), va devenir visible sur l’horizon Ouest en fin de journée à partir du 12 octobre. Si son éclat est conforme aux prévisions, elle sera observable à l’œil nu. Elle “grimpera” chaque soir un peu plus dans le ciel, devenant visible de plus en plus longtemps. Dans le même temps, son éclat (on parle de magnitude) va diminuer progressivement car elle s’éloigne du Soleil. Voici quelques conseils pour la photographier.
Avec un appareil photo :
Les premiers soirs, l’astre chevelu sera assez bas, l’occasion de réaliser de jolies compositions avec un premier plan. Un appareil photo sur pied avec des focales de 50 à 200 millimètres fournira de beaux clichés. La sensibilité (de 100 à 3200 iso) et la vitesse de prise de vues (de une à cinq secondes) dépendront de la luminosité de la comète et de la clarté du fond du ciel. Déclenchez l’appareil sans le toucher (avec un retardateur ou un câble dédié) pour éviter les vibrations. Voici quelques images réalisées en 2020 lors du passage de la comète Neowise :
Début juillet à l’aube. Boîtier Panasonic FZ 82, focale de 35 millimètres (zoom) et une pose de 4 secondes à 100 iso avec le château de Murol (Auvergne) au premier clan.Mi-juillet à l’aube, Nikon D3200, focale de 75 millimètres (zoom) et une pose d’une seconde à 800 iso. Christine prend la pose à une dizaine de mètres.Fin juillet en soirée sous le ciel particulièrement pur du Morvan. Une pose de 5 secondes à 3200 iso, boîtier Nikkon D7100, objectif de 50 mm focale fixe.
Avec un smartphone :
Les téléphones mobiles ne cessent d’évoluer, en particulier en photographie. Capteurs de plus en plus sensibles et fonctionnalités enrichies offrent de nouvelles possibilités de prises de vues. Au point que certains n’hésitent plus à pointer leur smartphone en direction du ciel nocturne. C’est le choix qu’a fait Yann Grouselle. Les conseils qu’il donne pour photographier la Voie lactée s’appliquent également aux comètes :
Conseils valables pour l’ensemble des smartphones disponibles aujourd’hui, pour peu qu’il soit possible de régler leur sensibilité et de faire des poses longues de plusieurs secondes.
Avec un télescope :
La plupart des comètes ne sont pas assez lumineuses et/ou pas assez étendues pour être photographiées avec un simple appareil photo ou un smartphone. Pour celles et ceux qui attraperont le virus des comètes, un télescope deviendra vite indispensable. L’instrument devra être motorisé, puisqu’il faudra en même temps compenser la rotation de la Terre et le mouvement propre de la comète devant les étoiles. Écoutons Christophe de la Chapelle (La Chaîne Astro) à l’occasion du passage de la comète 46P/Wirtanen en 2018 :
J’espère que tous ces conseils pourront vous être utiles. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser plus bas en laissant un commentaire !
Se glissant entre le Soleil et la Terre, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS est observable dans le coronographe de la sonde SOHO.
Observatoire solaire :
Lancée fin 1995, la sonde SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) fournit quotidiennement un bulletin de santé du Soleil dans différentes longueurs d’onde. Elle est équipée de deux coronographes LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) destinés à étudier la couronne solaire. Le principe du coronographe a été mis au point dans les années 1930 par l’astronome français Bernard Lyot. Un cache central sert à masquer le Soleil, trop lumineux, de façon à pouvoir observer ce qui se passe autour. Grâce à ce procédé, SOHO a déjà découvert plus de 5.000 comètes ! C’est dans le champ de LASCO C3 que l’on peut actuellement observer la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS :
La planète Mercure (magnitude -1) est également présente dans le champ du coronographe. Durant cette traversée, qui va durer quatre jours, la comète se situe environ à 80 millions de kilomètres de la Terre et 70 millions de kilomètres du Soleil :
Sa brillance la rend incontournable. Revoici Vénus dans le ciel du soir, un spectacle qui va durer plusieurs mois.
Phare céleste :
Si certains objets astronomiques nécessitent l’usage d’un télescope, ce n’est vraiment pas le cas de Vénus. Avec une magnitude toujours négative (entre -3 et -4), la seconde planète du Système solaire est immanquable. Vous allez pouvoir en profiter pendant plusieurs mois, puisque l’astre en question est installé dans le ciel du soir pour un moment. Vénus va en effet progressivement s’élever au-dessus de l’horizon Ouest, s’écartant de plus en plus du Soleil. L’élongation (l’écart Soleil-Vénus) sera maximale en février 2025 :
Alors qu’on attend l’arrivée de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, un nouvel astre chevelu très prometteur vient d’être découvert.
Màj du 02/10/24 :
La comète A11bP7I s’appelle désormais C/2024 S1 (ATLAS).
Surprise céleste :
Depuis quelques semaines, on ne parle que de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS. Déjà belle depuis l’hémisphère Sud, elle passera dans quelques jours entre le Soleil et la Terre. Puis ce sera au tour des observateurs de l’hémisphère Nord de se régaler, car elle devrait gagner en luminosité. Je vous renvoie vers les éphémérides d’octobre 2024 pour tout savoir sur l’arrivée de cette belle voyageuse :
Superbe cliché de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS réalisé le 27 septembre 2024 par l’astrophotographe Alan Dyer depuis Bryce Canyon dans le Sud de l’Utah (USA).
L’arrivée de la comète Tsuchinshan-ATLAS durant ce mois d’octobre 2024 ne doit pas nous faire oublier quelques jolis rendez-vous célestes.
Comète très attendue :
Octobre 2024 devrait nous libérer d’une longue attente. Depuis sa découverte le 23 février 2023 par l’un des télescopes du réseau de surveillance ATLAS, C/2023 A3 fait beaucoup parler d’elle. Pour le moment l’astre chevelu se porte bien (lire ici), même s’il est un peu moins brillant que prévu. L’image ci-dessous a été prise à l’aube du 28 septembre dans le Sud de la France par Denis Huber :
Le 29 septembre, je parvenais à enregistrer l’astre chevelu vers 6 heures 40 depuis mon belvédère dans les hauteurs du Beaujolais, avec à sa gauche le Mont-Blanc (il se situe à 160 kilomètres de mon poste d’observation). Boîtier Nikon D7100, focale de 300 millimètres, une seule pose de 4 secondes à 3200 iso. Comète invisible aux jumelles 8X50 :
Depuis l’Île de la Réunion, elle est beaucoup plus spectaculaire, comme nous le prouve Luc Perrot :
C’est d’ailleurs le cas pour tous les observateurs installés en dessous de quarante degrés de latitude Nord, qui voient la comète plus haute sur l’horizon Est. Admirez par exemple ce superbe cliché réalisé par Alan Dyer depuis Bryce Canyon dans le Sud de l’Utah (USA) :
Ou encore cette magnifique image obtenue à l’aide d’un télescope depuis la Namibie par Gerald Rhemann, Michael Jäger et Denis Möller :
En France, on peut essayer de repérer la comète à l’aube sur l’horizon EST jusqu’au 02 octobre, mais patientons encore quelques jours. Une fois passé entre la Terre et le Soleil, l’astre chevelu redeviendra visible (s’il ne s’est pas disloqué) le soir à l’OUEST après le 10 octobre. Le spectacle sera alors beaucoup plus beau depuis l’hémisphère Nord, les conditions de visibilité s’inversant entre les deux hémisphères (à lire également sur Sky and Telescope).
Avant de s’approcher du Soleil, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se dévoile aux basses latitudes, comme ici à Bryce Canyon.
Spectacle à l’aube :
Situé dans le Sud de l’Utah, le parc national de Bryce Canyon est réputé pour ses formations géologiques. Ses sculptures colorées âgées de plusieurs millions d’années sont le résultat d’une lente érosion. Mais ce n’est pas par amour pour ses cheminées de fée que le photographe Alan Dyer (AmazingSKY) s’y est rendu avant l’aube, le 27 septembre 2024. Il voulait immortaliser l’arrivée de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS :
Neptune est à l’opposition le 21 septembre 2024. Voici quelques conseils pour localiser la dernière planète du Système solaire.
Lointaine planète :
Neptune est la huitième et dernière planète du Système solaire. Elle est la seule dont l’existence avait été prédite par le calcul avant d’être observée. Au XIXe siècle, deux astronomes ont imaginé la présence d’une planète alors inconnue pour expliquer les perturbations de l’orbite d’Uranus. L’Anglais John Couch Adams (en 1843) et le Français Urbain Le Verrier (en 1846) ont alors calculé sa position théorique. Neptune a finalement été observée le 23 septembre 1846 par l’astronome allemand Johann Gottfried Galle. Comme la planète se trouvait à seulement 1 degré de la position calculée par Le Verrier (contre 12 degrés pour Adams), c’est le Français qui a été considéré comme le découvreur :
Neptune photographiée en 1989 par la sonde Voyager 2. @ NASA/JPL
On craignait qu’elle ne se désintègre, mais il n’en est rien : la comète C/2023 A3 se rapproche et tient en haleine les astronomes.
Fausse crainte :
On croyait C/2023 A3 perdue. Le 8 juillet dernier, Zdeněk Sekanina avait annoncé que la prometteuse comète était en train de se fragmenter. Ce grand spécialiste s’appuyait sur la courbe de lumière de l’astre chevelu (moins élevée que prévu) pour annoncer sa fin prochaine. Mais finalement, C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se porte plutôt bien. La preuve avec cette image réalisée à l’aube du 16 septembre. Elle a été prise depuis l’Australie par Terry Lovejoy, une autre célébrité dans le monde des comètes :
Au plus près de la Terre le 8 septembre 2024, la planète Saturne nous offre le spectacle fascinant de ses anneaux. Un régal dans un télescope.
Lointaine merveille :
Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2024, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres, dans la constellation du Verseau. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19 secondes d’arc, porté à 43 secondes d’arc pour la limite des anneaux :
Dans la soirée du 6 septembre, on pouvait admirer l’étoile Spica juste à côté de la Lune, alors qu’en Amérique on assistait à une occultation.
Un phare dans la Vierge :
Spica (Alpha Virginis) est la plus brillante étoile de la Vierge. Cette constellation est surtout connue pour abriter un amas de plus de 1.500 galaxies dont Arp 116. Alpha Virginis (appelée aussi l’Épi) se situe à plus de 250 années-lumière. Avec une magnitude de 1, c’est la quinzième étoile la plus brillante du ciel nocturne. Je vous rappelle que la première est Sirius dans la constellation du Grand Chien. L’Épi est en réalité une binaire à éclipses dont l’éclat varie de seulement 6/100ème de magnitude tous les quatre jours environ.
La déclinaison de Spica (-11°) lui vaut d’être régulièrement occultée par la Lune, beaucoup plus rarement par Mercure et Vénus. Hier soir, la plus brillante étoile de la Vierge se trouvait à proximité du croissant, alors qu’une occultation était visible en Amérique du Nord. Continuer la lecture de Spica frôle le jeune croissant de Lune→
Une éclipse de Lune, le retour de Mercure, l’opposition de Saturne et une prometteuse comète sont au menu de ce mois de septembre 2024.
Ombre terrestre sur la Lune :
En septembre 2024, nous assisterons à une nouvelle éclipse partielle de Lune. Elle se produira avant l’aube le mercredi 18. Peu après quatre heures du matin, la Lune entamera sa traversée du cône de pénombre terrestre. C’est à 04 heures 45 qu’aura lieu le maximum de l’éclipse. Nous verrons alors une échancrure sombre sur le bord lunaire :
En août, le Dernier Quartier de Lune nous réserve une jolie surprise en traversant l’amas des Pléiades, un spectacle à suivre aux jumelles.
Le ciel aux jumelles :
On ne le répètera sans doute jamais assez, l’astronomie se pratique d’abord avec une paire de jumelles. Lisez par exemple mon test des Yeux de hibou. Utilisation des deux yeux, clarté, grand champ, image redressée conforme à ce qu’on voit à l’œil nu… sont quelques-unes des qualités de cet instrument. Le 26 août avant l’aube, ce sera le moment de sortir la paire sagement rangée dans un tiroir. La Lune, à son Dernier Quartier, a en effet la bonne idée de passer devant l’amas d’étoiles des Pléiades :
Ce mercredi 21 août 2024, ceux qui n’étaient pas sous les nuages ont pu profiter d’une très belle occultation de Saturne par la Lune.
Spectacle étonnant :
Les astronomes étaient nombreux cette fin de nuit derrière leurs télescopes. En raison d’une météo capricieuse, tous n’ont pas eu la chance d’assister à la disparition de Saturne derrière la Lune. Cette occultation à l’aube du 21 août 2024 était l’une des belles surprises que nous offre régulièrement la mécanique céleste :
Les deux astres étant lumineux, on pouvait même observer l’occultation en ville avec une simple paire de jumelles. Les astrophotographes en ont profité pour immortaliser ce spectacle, chacun essayant de gérer au mieux la différence d’éclat entre Saturne et la Lune presque pleine :
La prochaine occultation de ce type observable en France aura lieu dans la soirée du 4 janvier 2025. La Lune sera alors beaucoup plus mince, deux jours avant le Premier Quartier. Mais cette fois encore, c’est la météo qui décidera du sort des observateurs !
C’est l’événement astronomique de l’été : le mercredi 21 août à l’aube, la Lune occultera Saturne. Un phénomène à ne pas manquer.
Spectacle pour tous :
Le mercredi 21 août 2024, un peu avant 5h30 du matin, la Lune avalera Saturne. Nous verrons alors la célèbre planète aux anneaux disparaître pendant une heure derrière notre satellite naturel. Cette occultation, fruit de la mécanique céleste, est un phénomène rare, le seul observable en France cette année :
Le spectaculaire rapprochement Mars-Jupiter a tenu ses promesses, sous le regard bienveillant de l’amas d’étoiles des Pléiades.
Rencontre planétaire :
Ce n’était pas gagné ! Pourtant, après une nuit d’orages, le ciel s’est dégagé pour me laisser admirer le rapprochement très serré entre les planètes Mars et Jupiter (la plus brillante), le tout sous l’amas d’étoiles des Pléiades. Ce cliché (une seule pose de 15 sec à 800 iso, boîtier Nikon D3200 et focale de 27 millimètres) en atteste, alors que l’on distingue le front nuageux qui s’évacue vers l’Est :
Dans le champ de l’oculaire du télescope (avec un grossissement de 50 fois), le spectacle était étonnant. Imaginez le petit point orangé de Mars à côté de Jupiter avec ses quatre satellites alignés. Une capture d’écran de Stellarium donne une idée de ce qui attendait l’observateur :
Demain, vous pourrez encore profiter de ce rapprochement apparent. Puis vous verrez les deux astres s’éloigner un peu plus chaque fin de nuit. Mais ils ne nous quitteront pas pour autant. Jupiter comme Mars continuent de se rapprocher de nous. La première sera à l’opposition le 7 décembre, la seconde le 16 janvier 2025. En attendant, je vous donne rendez-vous le 21 août avant l’aube pour admirer l’occultation de Saturne par la Lune. Un événement que je vous présenterai prochainement.
Les nuits prochaines seront propices à l’observation des Perséides. Mais un rapprochement Mars-Jupiter devrait aussi retenir votre attention.
Rendez-vous incontournable :
C’est une tradition désormais bien établie : chaque mois d’août, les astronomes amateurs ont rendez-vous avec les Perséides. Ces étoiles filantes sont les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle. Ils viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum d’activité dans la nuit du 12 au 13 août. On leur donne le nom de Perséides car le radiant (l’endroit d’où elles semblent jaillir) est localisé dans la constellation de Persée :
Une météo en général clémente et une période de grandes vacances expliquent l’intérêt porté à cet essaim. Confortablement installé dans une chaise longue, vous pourrez guetter ces fugaces trainées. Mais si vous observez en fin de nuit, un curieux spectacle devrait attirer votre attention. Continuer la lecture de Pendant les Perséides, Mars rattrape Jupiter→
Le maximum de l’essaim des Perséides et l’occultation de Saturne par la Lune seront quelques-uns des temps forts de ce mois d’août 2024.
Saturne en vedette :
Août 2024 met Saturne à l’honneur, comme durant l’été 2023. Après l’opposition il y a un an, c’est une occultation de la planète aux anneaux par la Lune qui nous attend. Le 21 août, peu après cinq heures du matin heure locale, un petit télescope montrera Saturne collée contre le globe lunaire (simulation Stellarium) :
Cérès passe à l’opposition en ce début de juillet 2024. C’est donc la meilleure période pour repérer la plus petite planète naine connue.
Un astéroïde devenu planète naine :
Cérès a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. Elle porte le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. C’est en 2006 que l’Union astronomique internationale a reclassé Cérès (considérée alors comme un astéroïde) dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton).
Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet, elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré ce corps céleste de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018.
Du côté du Sagittaire :
La magnitude de Cérès (un corps aussi sombre que l’asphalte) varie de9,3 à 6,7 lors du passage au périhélie (tous les 15 mois environ). Cette année, la planète naine est passée à l’opposition le 5 juillet avec une magnitude de 7,3. Une paire de jumelles ou une longue-vue suffisent donc pour la repérer. Visible comme un petit point lumineux, la planète naine se distingue des étoiles par son déplacement au fil des nuits :
Le 8 juillet, Cérès se trouve à 0,5° degré apparent au Nord de l’étoile Ascella (ou Zeta Sagittarii, magnitude 2,6). Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer la planète naine les nuits suivantes.
En juillet 2024, six planètes ont rendez-vous avec la Lune, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.
Vision amplifiée :
La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :
En juillet 2024, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2024→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh