Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Éruption surprise de la comète 12P/Pons-Brooks

Attendue au printemps 2024, la comète 12P/Pons-Brooks est devenue beaucoup plus brillante le temps d’une forte éruption. 

Une comète à moitié française :

La comète 12P/Pons- Brooks a été repérée le 12 juillet 1812 par Jean-Louis Pons. Cet astronome français est célèbre pour ses découvertes cométaires. Né en 1761, Pons grandit dans une modeste famille au milieu de ses dix frères et sœurs. En 1789, il devient le concierge de l’Observatoire de Marseille. Analphabète mais passionné d’astronomie, il déniche sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Il suit parallèlement des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre de découvrir 37 astres chevelus en 26 ans !

Dessins de la comète Pons-Brooks lors de son passage de 1884. © Henry Cooper Wilson

La comète de Pons a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture de Éruption surprise de la comète 12P/Pons-Brooks

Galaxies enlacées dans la constellation du Centaure

Dans la constellation du Centaure, l’interaction gravitationnelle ne montre pas les mêmes effets sur les galaxies NGC 4373 et IC 3290.

Une célèbre constellation :

Le Centaure, l’une des plus vastes constellations de l’hémisphère Sud, est aussi l’une des plus anciennes. On la trouve déjà répertoriée par l’astronome Claudius Ptolémée dans son Almageste. Elle compte de nombreuses étoiles brillantes, dont dix qui dépassent la magnitude 3. Cette constellation doit surtout sa célébrité à Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de la Terre située à 4,22 années-lumière. Mais notre voyage d’aujourd’hui va nous entraîner beaucoup plus loin, à environ 180 millions d’années-lumière :

C’est là que se trouvent deux galaxies, NGC 4373 et IC 3290. Cette magnifique image réalisée par Mike Selby nous permet de mieux apprécier ce duo galactique. Continuer la lecture de Galaxies enlacées dans la constellation du Centaure

Un croissant de Lune pour l’anniversaire d’Apollo 11

Ce 20 juillet, date anniversaire des premiers pas sur la Lune avec Apollo 11, un joli croissant de Lune âgé de trois jours s’offrait à nous.

Un petit pas historique :

C’est un anniversaire qu’on ne peut oublier. La nuit du 20 au 21 juillet 1969 Neil Armstrong était le premier homme à marcher sur la Lune. Cinquante-quatre ans après cet exploit, les images (et les dialogues !) sont toujours là. Cette nuit-là, les télés du monde entier nous montraient deux hommes se déplaçant maladroitement à la surface d’un astre mort et poussiéreux, la Lune. L’aboutissement d’une course de prestige entre Américains et Soviétiques qui avait débuté le 4 octobre 1957 avec l’envoi du premier satellite artificiel soviétique, Spoutnik.

La nuit du 20 au 21 juillet 1969, la mission Apollo 11 a déposé deux astronautes (Neil Armstrong et Buzz Aldrin) dans la mer de la Tranquillité. © Sky Pub. Corp.

La suite est bien connue : riposte américaine quelques mois plus tard avec la création de la NASA, vol de Youri Gagarine le 12 avril 1961 et lancement du programme Apollo juste après par le président américain Kennedy. Huit ans plus tard la mission Apollo 11 allait bouleverser le monde. Continuer la lecture de Un croissant de Lune pour l’anniversaire d’Apollo 11

CG 4, le globule qui semble se jeter sur une galaxie

Cette étonnante image du globule cométaire CG 4 et de la galaxie PGC 21338 pourrait faire craindre le pire. Rassurez-vous, il n’en est rien.

Perspective trompeuse :

CG 4 est-il un nouvel exemple de cannibalisme cosmique ? Les astronomes ont déjà surpris des galaxies en pleine séance d’anthropophagie, comme par exemple NGC 2798-2799. Mais dans la constellation de la Poupe, le spectacle est différent. On y voit un globule cométaire, CG 4, qui semble littéralement se précipiter sur la galaxie PGC 21338. Le tout capturé à distance par Massimo Di Fusco (voir sa galerie Astrobin) en dix heures de poses avec un télescope de un mètre de diamètre :

Qu’on se rassure, il s’agit juste d’un effet de perspective. Le globule se trouve à 1.300 années-lumière alors que la galaxie est à 145 millions d’années-lumière. Mais pourquoi parle-t-on de globule cométaire ? Continuer la lecture de CG 4, le globule qui semble se jeter sur une galaxie

Les deux Ourses et les tournesols

Voici les constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse au-dessus des tournesols chers à l’artiste peintre Vincent van Gogh.

Les fleurs du peintre :

Si les tournesols sont devenus célèbres sous les pinceaux de Vincent van Gogh, l’artiste peintre était également amoureux des ciels étoilés. Et à ce sujet je ne peux que vous recommander le dernier livre de Jean-Pierre Luminet, Les nuits étoilées de Vincent van Gogh. L’astrophysicien consacre ce bel ouvrage à “l’analyse astronomique, épistolaire et picturale de la demi-douzaine de tableaux où Vincent van Gogh a représenté des nuits étoilées“. J’ai choisi de rassembler tournesols et nuit étoilée sur cette nouvelle image :

Les tournesols sous les étoiles des deux Ourses. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce cliché a été réalisé dans la soirée du 10 juillet 2023 avec un boîtier Nikon D7100. J’ai réalisé une pose unique de 30 secondes à 3200 iso avec une focale de 24 millimètres. Continuer la lecture de Les deux Ourses et les tournesols

Pointez l’éclatante Vénus et admirez son croissant !

Savez-vous que le mince croissant de Vénus est actuellement visible dans un petit instrument ? Suivez le guide ! 

Une planète qui se rapproche :

Vénus est installée depuis des mois dans le ciel du soir. La seconde planète du Système solaire se rapproche du Soleil et en sera au plus près le 13 août prochain. La planète se trouvera entre nous et notre étoile et passera 7,7° au Sud du disque solaire. C’est ce qu’on appelle une conjonction inférieure. Sans l’inclinaison de son orbite, Vénus transiterait devant le Soleil comme en 2012 :

Transit de Vénus devant le Soleil les 5 et 6 juin 2012. © NASA/SDO

C’est lors des conjonctions inférieures que cette planète se rapproche le plus de la Terre. Le 13 août 2023, elle sera à un peu plus de 43 millions de kilomètres de nous. Son diamètre apparent sera de 58 secondes d’arc et sa magnitude proche de -4. Dans les semaines qui précèdent (et celles qui suivent), on peut l’observer en croissant. Car tout comme la Lune, Vénus présente des phases. Suivant la configuration Soleil-Vénus-Terre, on peut la voir en croissant, en quartier ou même gibbeuse :

Variations de la phase et de la taille apparente de la planète Vénus entre les mois de janvier et mai 2012, avant le transit devant le Soleil les 5 et 6 juin 2012. © Efrain Morales Rivera

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Astrophoto : le Système solaire selon Tom Williams

Il n’a que 21 ans, mais l’astrophotographe anglais Tom Williams réalise déjà de magnifiques clichés du Système solaire.

Jeune talent :

Il semble qu’une bonne fée se soit penchée sur le berceau de Tom Williams, lui donnant un indéniable talent. En effet, ce jeune anglais réalise de saisissants clichés du Système solaire. Pour cela, il utilise une caméra derrière une lunette de 120 millimètres ou un télescope de 400 millimètres. Il n’a pourtant pas choisi un domaine facile : tributaire de la turbulence atmosphérique, l’imagerie planétaire est particulièrement exigeante. Mais il faut croire que ni la jeunesse du photographe ni le climat de l’Angleterre n’empêchent Tom Williams de parvenir à ses fins :

Je vous invite à aller découvrir la qualité de son travail sur l’un de ses différents comptes : InstagramAstrobin, Twitter, Facebook ou encore YouTube. Continuer la lecture de Astrophoto : le Système solaire selon Tom Williams

Féérie colorée dans la nébuleuse de la Framboise

Nichée dans la constellation d’Orion, la nébuleuse de la Framboise, LBN 867, se compose en réalité de trois objets célestes distincts. 

Gourmandise cosmique :

Avec la nébuleuse de la Framboise, la cuisine céleste prend une saveur délicate. Il faut dire que l’appellation lui convient mieux que LBN 867. Mais les astronomes étant méthodiques, ils l’ont rangée dans le Lynds’ Catalog of Bright Nebulae. Ce catalogue d’un peu moins de 1.800 nébuleuses brillantes a été compilé par l’astronome américain Beverly Lynds. Notre framboise céleste se cache dans la célèbre constellation d’Orion :

Cette superbe image a été obtenue à l’aide du télescope Mayall de 4 mètres de diamètre installé au Kitt Peak National Observatory en Arizona. Continuer la lecture de Féérie colorée dans la nébuleuse de la Framboise

Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2023

En juillet 2023 nous admirerons la plus basse Pleine Lune de l’année ainsi que plusieurs rapprochements entre la Lune et les planètes.

Rase-motte lunaire :

La Pleine Lune la plus basse de l’année sera observable le 3 juillet 2023. Cette nuit-là, le globe lunaire se traînera au-dessus de l’horizon Sud. Ce sera peut-être pour vous l’occasion de l’immortaliser au-dessus d’un joli paysage ou d’une construction originale. Les meilleures images seront réalisables dans un ciel clair à l’aube ou au crépuscule :

La Pleine Lune de janvier se couche à l’aube dans le Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann

Au cours de son déplacement mensuel, notre satellite naturel croisera également les cinq planètes connues depuis l’Antiquité. Voyons cela de plus près. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2023

30 juin 1973 : Soleil noir à bord du Concorde

Le 30 juin 1973, une équipe d’astronomes assista à la plus longue éclipse totale de Soleil à bord d’un des premiers prototypes du Concorde. 

Un projet fou :

Les magnifiques éclipses totales de Soleil ont la fâcheuse tendance d’être assez brèves. Quelques minutes seulement de Soleil noir, et uniquement si le ciel est dégagé. L’une des plus longues se déroula le samedi 30 juin 1973 : jusqu’à sept minutes d’obscurité à l’intérieur d’une bande courant de la Mauritanie à la Somalie.

Les différents instants de la phase totale d’une éclipse de soleil. © Guillaume Cannat

Quelques mois plus tôt, Pierre Léna eut une idée un peu folle : suivre l’éclipse à bord d’un Concorde pour multiplier sa durée par dix ! Le futur avion de ligne, qui volait depuis 1969, achevait alors son programme d’essai. Jeune astrophysicien français, Pierre Léna rencontra le commandant de bord André Turcat en mai 1972.  Il lui exposa son plan dans un restaurant de l’aéroport de Toulouse et le pilote du supersonique fut conquis.

Astrophysicien, membre de l’Académie des sciences, Pierre Léna est également co-fondateur et Président d’honneur de la Fondation La main à la pâte. © Lamap

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Suivez AR 3354, la nouvelle tache solaire géante

S’étirant actuellement sur plus de 70.000 kilomètres, la tache géante AR 3354 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil. 

Un nouveau cycle riche en taches :

Les taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface du Soleil. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Depuis fin 2019, date à laquelle on a assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil, nous sommes dans un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. L’activité de ce nouveau cycle se révèle beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. La preuve avec la tache géante AR 3354 qui balafre actuellement le Soleil :

Comme le précise Futura, le maximum de l’activité solaire devait arriver un peu plus tôt que prévu, d’ici fin 2024. Il y a donc fort à parier que la période estivale sera riche en nouvelles grosses taches.

Pas besoin de filtre pour photographier la tache géante AR 3354 au coucher du Soleil le 28 juin, les fumées des incendies au Canada s’en chargent parfaitement. Boîtier Panasonic FZ82, focale de 1200 mm, 100 iso, pose de 1/800e de sec. © Jean-Baptiste Feldmann

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Hubble photographie une galaxie méduse

Telle une méduse céleste, la galaxie JW100 se pare de tentacules lumineux en traversant l’atmosphère gazeuse d’un amas galactique.  

Océan cosmique :

Il semble que la méduse ne peuple pas seulement les fonds marins. Le télescope spatial Hubble vient d’en photographier un bel exemplaire dans la constellation de Pégase. La scène se déroule à plus de 800 millions d’années-lumière. De quoi s’agit-il ? Les astronomes ont découvert que l’intérieur d’un amas de galaxies, appelé aussi Milieu Intra-Amas (MIA), n’est pas vide. On y trouve un gaz très chaud (plusieurs millions de degrés). Ce gaz chaud exerce une pression sur le gaz et la poussière de la galaxie qui le traverse. C’est pour cette raison que JW 100, la galaxie méduse, abandonne des filaments en traversant rapidement un amas de galaxies (dont on voit quelques-uns des membres tout autour) :

Dans ces filaments, les astronomes ont trouvé du gaz moléculaire froid, mais également des grumeaux contenant des pouponnières d’étoiles. L’opportunité pour eux d’étudier la formation d’étoiles dans un environnement très particulier. Continuer la lecture de Hubble photographie une galaxie méduse

On The Moon Again : trois soirées dans la Lune

La cinquième édition de “On The Moon Again” se déroulera les 23, 24 et 25 juin. Une belle occasion pour (re) découvrir la Lune.

La Lune pour tous :

Vous souvenez-vous de la première édition de “On The Moon Again” ? C’était en juillet 2019, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Premier Homme sur la Lune. Des astronomes amateurs avaient installé leurs télescopes dans les rues pour offrir la Lune aux passants. Un peu partout sur Terre, des yeux émerveillés avaient découvert la froide beauté de la Mer de la Tranquillité, là même où Neil Armstrong avait posé le pied :

Il n’y a pas d’âge pour admirer la Lune et ses cratères ! © Jean-Baptiste Feldmann

Le rendez-vous est désormais incontournable. Chaque année, plusieurs milliers de points d’observation permettent d’admirer notre satellite naturel. L’édition 2023 se déroulera les 23, 24 et 25 juin. Le site de “On The Moon Again” (voir ici) vous permettra de trouver un point d’observation près de chez vous.

L’étoile Antarès du Scorpion brille à côté de la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

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La planète géante Jupiter redevient visible à l’aube

Après Saturne, c’est au tour de Jupiter de redevenir visible en fin de nuit. Ces deux planètes géantes vont enchanter les nuits d’été.

Nouvelle saison planétaire :

Depuis sa conjonction avec le Soleil le 11 avril dernier, les astronomes attendaient que Jupiter redevienne visible. Vous vous souvenez sans doute que début mars, la géante gazeuse brillait encore dans le ciel du soir, s’offrant le luxe de frôler Vénus :

Superbe rapprochement serré entre Jupiter et Vénus le 2 mars 2023 en début de soirée. Vénus est la plus brillante des deux planètes. © Jean-Baptiste Feldmann

Puis Jupiter a plongé vers le Soleil, disparaissant quelques semaines. La planète gazeuse géante redevient visible à l’aube et va se rapprocher jusqu’à son opposition le 3 novembre. Le 15 juin à l’aube, on pouvait l’admirer à droite du croissant de Lune :

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Un pont d’étoiles relie les galaxies du Triplet de Wild

Dans la Vierge, les galaxies qui constituent le Triplet de Wild sont accrochées les unes aux autres par une magnifique autoroute étoilée. 

Torsades lumineuses :

Le Triplet de Wild doit son nom à l’astronome suisse Paul Wild (1925-2014). Bien qu’il soit surtout connu pour ses nombreuses découvertes de comètes, Paul Wild a aussi déniché cet ensemble de galaxies en interaction gravitationnelle. Son Triplet (immortalisé en 2022 par le télescope Hubble) est également appelé Arp 248. Il a naturellement rejoint l’Atlas of Peculiar Galaxies, un catalogue de 338 galaxies particulières établi par l’astronome Halton Arp. Situé dans la constellation de la Vierge, Arp 248 se trouve à environ 200 millions d’années-lumière :

Cette superbe image est l’œuvre de deux astrophotographes, Mike Selby et Mark Hanson. Pour la réaliser, ils ont utilisé un télescope robotisé de un mètre de diamètre installé au Chili (Observatorio El Sauce). Les galaxies du Triplet se sont mutuellement arrachées du gaz et des étoiles, formant ce gigantesque pont lumineux long de 200.000 années-lumière. Les autres galaxies visibles sur l’image sont beaucoup plus éloignées et n’interagissent donc pas. Continuer la lecture de Un pont d’étoiles relie les galaxies du Triplet de Wild

Découvrez LDN 43, la chauve-souris cosmique

Parmi les nébuleuses obscures, certaines ont des formes très évocatrices, comme LDN 43, la nébuleuse de la Chauve-souris. 

Nébuleuses obscures :

Si vous admirez la Voie lactée une nuit d’été, elle vous fera penser à une bande laiteuse, à l’origine de son nom. Armé d’une paire de jumelles, vous découvrirez que sa lumière est produite par une infinité d’étoiles. Pourtant, au milieu de cette rivière de lumière, on trouve de nombreuses nébuleuses obscures. Au début des années 1960, l’astronome Beverly Turner Lynds décida de les recenser. Près de 1.800 nébuleuses obscures sont ainsi répertoriées dans le LDN (Lynds Catalog of Dark Nebulae) :

LDN 673, une des nombreuses nébuleuses obscures dans la Voie lactée. © J-B Auroux

Ces vastes nuages moléculaires (on y trouve de l’hydrogène moléculaire, appelé aussi dihydrogène) produisent un effet saisissant. Très riches en poussières, ils occultent la lumière de presque toutes les étoiles qui brillent derrière.

Chauve-souris cosmique :

LDN 43 est l’un de ces nuages moléculaires. Il est situé dans la constellation d’Ophiuchus à environ 1.400 années-lumière. Cette curieuse nébuleuse en forme de chauve-souris masque les étoiles, mais également une partie de la nébuleuse LBN 7 (dont on voit quelques filaments lumineux au centre). L’image ci-dessous est l’œuvre des astrophotographes Mark Hanson et Mike Selby :

Cette sinistre écharpe noire s’étire sur 12 années-lumière. Bien qu’à première vue elle ne semble pas très accueillante, c’est une pouponnière stellaire. D’ailleurs, si vous l’observez attentivement, vous constaterez que sa noirceur est très relative. Elle brille d’un étrange éclat, produit par les jeunes astres qui l’illuminent de l’intérieur.

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L’Amérique se prépare pour sa prochaine Grande éclipse

Le 8 avril 2024, la Lune projettera son ombre sur une partie de l’Amérique, plongeant des millions de personnes dans l’obscurité.

Soleil noir en Amérique :

L’Amérique va vivre au printemps 2024 sa seconde éclipse totale de Soleil en moins de dix ans. La précédente avait eu lieu le 21 août 2017, un spectacle que nous rappelle la vidéo ci-dessous réalisée par Olivier Sauzereau. Cette année-là, l’astrophotographe français avait emmené sa petite famille dans les montagnes de l’Oregon pour y vivre quelques minutes d’obscurité en plein jour :

Le 8 avril 2024, un lundi comme le 21 août 2017, l’ombre de la Lune traversera le Mexique, l’Amérique du Nord et la province du Québec. En théorie, c’est au Texas que la météo devrait être la plus favorable. La carte suivante permet de visualiser la ligne de centralité. De part et d’autre, l’éclipse sera partielle, donc peu spectaculaire :

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Curieux spectacle nocturne à l’Observatoire de Kitt Peak

Que représente cette étrange trace lumineuse saisie dans le ciel nocturne de l’Observatoire américain de Kitt Peak ?

Un observatoire dans le désert :

Situé en Arizona, le désert de Sonora est la plus grande zone aride de l’Amérique du Nord. On y trouve de magnifiques cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) dont certains atteignent 15 mètres de haut. En raison de son climat, la région a été choisie en 1958 pour y créer un observatoire astronomique. L’Observatoire de Kitt Peak (KPNO) accueille actuellement 24 télescopes. Il y a deux radiotélescopes et vingt-deux télescopes optiques (dont le télescope Mayall de 4 mètres de diamètre) :

Le télescope Mayall de 4 mètres de diamètre est le plus grand des instruments du Kitt Peak National Observatory. © Marilyn Chung/Lawrence Berkeley National Laboratory

C’est là que le photographe Petr Horálek s’est rendu le 8 novembre 2022 pour immortaliser une éclipse totale de Lune. Continuer la lecture de Curieux spectacle nocturne à l’Observatoire de Kitt Peak

Spectacle céleste : Mars dans la Crèche

Ce début du mois de juin, la planète Mars passe devant l’amas d’étoiles de la Crèche, un spectacle à suivre aux jumelles.

Mars l’intruse :

Vous avez envie de faire une observation insolite ? Ce mois-ci, c’est devant l’amas de la Crèche que je vous invite à retrouver Mars. La quatrième planète du Système solaire va en effet traverser ce joli paquet d’étoiles. Pour suivre ce transit, commencez par repérer l’éclatante Vénus en début de soirée (magnitude -4) :

Un peu plus haut à gauche se trouve Mars beaucoup moins brillante (magnitude 2). Une paire de jumelles est indispensable pour admirer le phénomène les trois premiers soirs de juin. On peut également pointer la scène avec un petit télescope et un faible grossissement permettant d’englober l’amas qui s’étale sur plus d’un degré apparent. Et s’il fait mauvais, vous pourrez suivre l’événement dans la soirée du 2 juin grâce au Virtual Telescope Project :

Quand vous observerez ce transit, dites-vous que les étoiles de l’amas sont près de quarante millions de fois plus éloignées que la planète Mars !

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Éphémérides : le ciel du mois de juin 2023

Pour ce mois de juin 2023 aux nuits très courtes, vous pourrez suivre les rapprochements de la Lune avec cinq planètes.

Nuits courtes :

Qu’observer en juin 2023, à l’époque des plus courtes nuits de l’année ?  Ce mois-ci, les amoureux des étoiles doivent oublier la Voie lactée et ses nébuleuses que vous retrouverez plus tard dans l’été. Mais rassurez-vous, il reste quelques jolis spectacles célestes à suivre. Rappelons d’abord que l’astronomie peut aussi se pratiquer la journée. Il est possible de suivre l’augmentation des taches solaires avec un filtre approprié, comme ce fut le cas à l’aube du 6 mai :

Soir et matin, vous pourrez également reconnaître cinq planètes. Il vous suffira de les chercher à proximité de la Lune aux dates que je vais maintenant vous indiquer. Et peut-être aurez-vous la chance d’admirer quelques nuages noctiluques.

Nuages noctiluques en Bourgogne à l’aube du 4 juillet 2021. © Jean-Baptiste Feldmann

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