L’abbé Théophile Moreux (1867-1954) consacra une grande partie de sa vie à observer le ciel et à vulgariser l’astronomie.
De la soutane aux étoiles :
Né le 20 novembre 1867 à Argent sur Sauldre (Cher), Théophile Moreux développe très tôt le goût des sciences. Il y est encouragé par son père, instituteur. Après des études au lycée de Bourges et au Séminaire, il est nommé professeur de mathématiques en 1889. Deux ans plus tard, il est ordonné prêtre. Le cardinal Boyer, dont il devient le secrétaire, lui offre sa première lunette astronomique.
En 1893, l’Abbé devient membre de la Société Astronomique de France, fondée par Camille Flammarion. À la mort du cardinal Boyer en 1897, T. Moreux reprend son poste d’enseignant au Séminaire. Il peut alors consacrer son temps libre à l’astronomie. Il observe désormais avec une lunette de 108 millimètres de diamètre, achetée deux ans plus tôt à Eugène Antoniadi. Continuer la lecture →
John Dobson a révolutionné l’astronomie en imaginant de grands télescopes simples et peu coûteux, pour rendre l’astronomie accessible.
Un moine tourné vers les étoiles :
Des milliers d’astronomes utilisent des télescopes Dobson. Même si les modèles ont beaucoup évolué, ces instruments concilient grand diamètre et coût raisonnable, au prix d’une certaine simplification, en particulier au niveau de la monture. Mais qui se cache derrière cette révolution apparue en 1968 ? Né le 14 septembre 1915 à Pékin, John Dobson est arrivé à San Francisco à l’âge de douze ans. Il trouve un emploi dans l’industrie après des études de chimie.
Mais sa vie change complètement en 1944 quand il se tourne vers l’hindouisme et devient membre de l’ordre Râmakrishna à San Francisco. Il partage son temps entre la méditation et la contemplation du ciel étoilé. Fasciné par le cosmos, il se met à bricoler des télescopes avec des matériaux de récupération (bois et carton). Les miroirs (que Dobson sait désormais tailler, guidé par un ami) proviennent de hublots. Continuer la lecture →
En 1909, un rapprochement très favorable de la planète Mars mit un terme à l’incroyable histoire des canaux artificiels.
Mars en vedette, depuis Milan ou l’Arizona :
L’affaire des canaux martiens débute en 1877. Cette année-là, Mars se trouve à 56,2 millions de kilomètres de la Terre le 5 septembre. Sur le toit du Palazzo Brera à Milan, l’astronome italien Giovanni Schiaparelli observe la Planète rouge avec une lunette de 22 centimètres de diamètre. Il remarque des formations rectilignes sombres qu’il surnomme « canali », qu’on pourrait traduire par sillons ou chenaux. Schiaparelli n’est pas le seul à observer Mars. De l’autre côté de l’Atlantique, un certain Percival Lowell fait de même. Cet amateur fortuné dispose de son propre observatoire dans les montagnes de l’Arizona à proximité de la ville de Flagstaff.
Il l’a doté d’une lunette de 60 centimètres de diamètre. Lecteur assidu des ouvrages de Camille Flammarion, Lowell observe la Planète rouge, et se met à y voir lui aussi un dense réseau de canaux qu’il dessine.
La Station spatiale internationale (ISS) est observable régulièrement à l’œil nu, comme ici au-dessus du château des Carbonnières.
Qu’est-ce que l’ISS ?
La Station spatiale internationale est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football. Elle passe régulièrement au-dessus de nos têtes à plus de 300 kilomètres d’altitude. La première mission de longue durée, Expédition 1, s’est déroulée en octobre 2000. Depuis, la Station est occupée sans interruption. Le spationaute français Thomas Pesquet y a séjourné en 2021 (Mission Alpha). À l’œil nu, c’est un petit point brillant qui traverse lentement le ciel sans clignoter, à la différence des avions. Certains astronomes se sont spécialisés dans la photographie de la Station avec un télescope :
Passionné par la Lune, l’astronome William Henry Pickering (1858-1938) était convaincu que notre satellite naturel regorgeait de vie.
Frères astronomes :
Dans la famille Pickering, il y a William Henry et son grand frère Edward Charles (1846-1919). Ce dernier est connu pour avoir dirigé l’Observatoire de Harvard (HCO) de 1876 à sa mort. C’est là qu’il réalisa d’importants travaux de spectroscopie stellaire. Plusieurs astronomes féminines travaillèrent sous ses ordres, comme la célèbre Henrietta Swan Leavitt. Edward Charles Pickering fut également cofondateur en 1911 de l’American Association of Variable Star Observers (AAVSO). Mais revenons au petit frère :
William Henry Pickering naquit à Boston le 15 février 1858. Même s’ils ont les mêmes initiales, ne le confondez pas avec William Hayward Pickering qui dirigea le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de 1954 à 1976. Diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1879, William Henry entra au HCO dirigé par son grand frère. Ce dernier lui confia d’abord la direction de la station d’observation de Arequipa au Pérou. Puis il l’envoya en 1900 à Mandeville en Jamaïque pour y fonder une autre station d’observation. C’est là que le cadet fit le reste de sa carrière d’astronome jusqu’à sa mort en 1938. Continuer la lecture →
Depuis son balcon lyonnais, l’astronome amateur Lionel Guyonnet a patiemment photographié Saturne et ses anneaux pendant une décennie.
Saturne au balcon :
Tous les astronomes amateurs n’ont pas la chance de disposer d’un véritable observatoire dans leur jardin. Ceux qui habitent en ville doivent s’adapter. Certains (comme Christian Bertincourt) prennent la route, d’autres (comme James Dias) se contentent d’une fenêtre ouverte. Lionnel Guyonnet, lui, dispose d’un balcon en plein cœur de Lyon. Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais cet électricien a su en tirer profit :
Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour sur ses galeries AstroBin et Flickr. Avec patience et ténacité, il a photographié Saturne pendant une décennie. Le résultat permet d’apprécier le balancement des anneaux de Saturne, un phénomène qui fascine les astronomes depuis longtemps. Continuer la lecture →
Ayant découvert le plaisir d’observer avec une tête binoculaire, j’en suis venu à ne plus m’en passer. Focus sur cet accessoire.
Découverte fortuite :
Une tête binoculaire, pourquoi faire ? Cela fait plusieurs années que j’entends parler de cet accessoire. J’y voyais surtout des inconvénients : perte de luminosité (le faisceau lumineux est divisé en deux), poids important et investissement conséquent (il faut acheter la tête bien sûr, mais également un second jeu d’oculaires). Comme toujours, c’est en essayant qu’on peut vraiment se rendre compte. Cet été, j’ai pu tester l’accessoire en me rendant chez Serge Deconihout :
Bien sûr, le réfracteur de Serge est un instrument particulier. Mais quand même, je me suis rendu compte qu’observer avec les deux yeux était un plaisir auquel j’allais avoir envie de goûter plus souvent. Continuer la lecture →
George Alcock a été l’un des plus prolifiques observateurs du ciel, réalisant ses nombreuses découvertes avec de simples jumelles.
Une comète derrière la vitre :
Tout comme Patrick Moore, George Alcock aura marqué de son empreinte l’astronomie britannique du XXe siècle. Son nom est irrémédiablement associé à la comète C/1983 H1 (IRAS-Araki-Alcock). George Alcock la découvrit le 3 mai 1983, indépendamment du japonais Genichi Araki et du satellite IRAS. Alcock avait alors 71 ans. Il venait de dénicher sa cinquième comète en observant derrière une fenêtre fermée avec une simple paire de jumelles 11X80 (grossissement de 11 fois et diamètre de 80 millimètres).
Jeune observateur à l’époque, je me souviens de cet astre chevelu de magnitude 3 visible à l’œil nu comme un petit nuage diffus. La comète se déplaçait très vite (deux degrés par heure) devant les étoiles de la Grande Ourse. Grâce à un passage à seulement 0,031 UA de la Terre le 11 mai, il fut possible de détecter du soufre diatomique (S2) dans la chevelure de la comète et de mesurer la taille de son noyau (entre 5 et 8 km).
Des comètes aux novae :
Pour George Alcock, C/1983 H1 arrivait après plusieurs décennies d’observations et de découvertes, toutes réalisées depuis sa maison ou son jardin avec différentes paires de jumelles. Né à Peterborough le 28 août 1912, il assista à l’éclipse partielle de Soleil du 8 avril 1921 avec ses camarades de classe. Mais c’est l’observation d’un bolide (un météore plus brillant que Vénus) en décembre 1930 qui le décida à rejoindre la British Astronomical Association. Il se lança alors assidument dans l’observation des étoiles filantes jusque dans les années 1950, avant de se tourner vers la chasse aux comètes.
Sa petite lunette de 75 millimètres de diamètre étant insuffisante, il acheta en janvier 1959 une paire de jumelles 25X105. Six mois plus tard, il découvrit ses deux premières comètes : C/1959 Q1 le 24 août et C/1959 Q2 six jours plus tard. Ce sera ensuite C/1963 F1 le 1er mars 1963 et C/1965 S2 le 26 septembre 1965. Sa parfaite connaissance du ciel (il avait mémorisé l’emplacement de plusieurs milliers d’étoiles) lui permit de découvrir également plusieurs novae en 1967, 1968, 1970 et 1976. Il fit sa dernière découverte (Nova Herculis 1991) à 78 ans avec une petite paire de jumelles 10X50 !
Un groupe d’astronomes amateurs a suivi les variations d’éclat de (761) Brendelia. Verdict : il pourrait s’agir d’un astéroïde double.
Trafic dans la ceinture principale :
(761) Brendelia fait partie de la ceinture principale d’astéroïdes entre les orbites des planètes Mars et Jupiter. Repéré le 8 septembre 1913, son nom fait référence à l’astronome allemand Otto Brendel. Cette ceinture contient plusieurs millions de petits corps dont le plus imposant, Cérès, fut découvert en 1801. Depuis quelques années, les astronomes amateurs traquent les astéroïdes. Dans leurs déplacements, ces derniers ont parfois la bonne idée d’occulter une étoile :
Mais il est également possible d’assurer un suivi photométrique de ces petits corps sur le long terme. Objectif : détecter de très faibles fluctuations de luminosité en lien avec leur rotation. C’est le travail que mène le G.O.R.A. , un groupe argentin spécialisé. Il rapporte une série de mesures concernant (761) Brendelia. Les variations d’éclat observées laissent penser que cet astéroïde serait double. Continuer la lecture →
Connue par les amateurs de préhistoire, la commune de Tautavel accueille aussi un festival qui met à l’honneur l’astronomie en Occitanie.
Site préhistorique… :
Dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago. Ce site est mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. En 1971, l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert des fragments de crâne humain dans une grotte perchée :
Datant d’environ 450.000 ans, les restes de cet Homo heidelbergensis (que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel) ont fait la notoriété du village.
… et festival renommé :
Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable. La commune accueille chaque été un festival d’astronomie dont c’était la 17ème édition cette année. Cet événement est porté depuis sa création par Cyril Calvet. Astronome amateur, il est également le Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée. Pour organiser ce festival, il est entouré d’une fidèle équipe de bénévoles :
Expositions, stands, observations du Soleil et séances de planétarium rythment les quatre jours de festival. Preuve du dynamisme et de la renommée de ce rendez-vous astronomique, la venue de Sylvie Vauclair. L’astrophysicienne a présenté une conférence intitulée “La naissance des éléments, du Big-Bang à la Terre” :
Mais ce sont surtout les nuits d’observation qui régalent les visiteurs. Paires de jumelles, lunettes et télescopes pointent amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies et planètes. À travers les instruments apportés par les astronomes amateurs, chacun peut ainsi découvrir quelques joyaux du ciel d’été :
Et pendant que Raymond Sadin conte le ciel mythologique, les étoiles filantes traversent la nuit étoilée en silence, pour le bonheur de tous :
Serge Deconihout possède l’un des plus grands réfracteurs amateurs au monde. Rencontre avec un passionné.
Aventure provençale :
Serge Deconihout a posé ses valises au pied du petit village de Puimichel en 1991. Délaissant la région parisienne où il travaillait dans le secteur “études et prototypes” en aéronautique militaire, il est venu s’installer avec femme et enfants dans ce joli coin de Provence pour lancer son entreprise de mécanique astronomique. Pendant vingt-sept ans, sa société Valmeca a conçu des montures pour télescopes.
Difficile de tous les énumérer, mais on en retrouve à La Réunion (un télescope de 1,2 mètre et deux de 0,6 mètre pour l’Observatoire des Makes), au Maroc (0,6 mètre pour l’OUCA), en Allemagne (0,6 mètre pour l’Université de Tübingen), en France (0,6 mètre pour le Centre d’Astronomie de Saint-Michel-l’Observatoire)… Signalons également deux télescopes de 0,6 mètre en Suisse, l’un pour l’OFXB (ainsi qu’un coronographe de 150 millimètres), et l’autre (utilisé par Michel Ory) à l’Observatoire Astronomique Jurassien. Il a enfin réalisé les instruments TAROT et ROSACE, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour de prestigieux observatoires professionnels comme le VLT, le CFHT ou encore le KPNO.
En 2011, Serge Deconihout s’est lancé dans une autre aventure : réaliser son propre observatoire et l’équiper d’instruments exceptionnels. Continuer la lecture →
En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes.
Faire œuvre utile :
Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :
Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :
Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture →
Puimichel accueille depuis plusieurs décennies le plus gros télescope d’Europe accessible aux simples curieux comme aux passionnés.
Provence étoilée :
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Puimichel se dresse fièrement au-dessus des champs de lavande. Les visiteurs qui gravissent les ruelles de ce village construit en escalier ne manquent pas de faire un détour par son église Notre-Dame-du-Serre, sa chapelle Saint-Elzéard ou encore son moulin à vent joliment restauré. Les points de vue y sont nombreux pour admirer les champs de lavande alentours :
Mais cette cité provençale possède également de nombreuses coupoles astronomiques. Leurs dômes blancs se détachent sur un ciel presque toujours bleu, condition indispensable pour pouvoir admirer les étoiles une fois le Soleil couché :
Dans ce joli coin de Provence, la météo est particulièrement propice aux activités astronomiques. Une qualité du ciel qui suffit à justifier la présence de l’Observatoire de Haute-Provence à une trentaine de kilomètres. Si les coupoles de Forcalquier s’adressent aux professionnels, celles de Puimichel ont été érigées par et pour les astronomes amateurs. Une incroyable aventure qui a commencé il y a plus de quarante ans …
Pratique, ludique et pédagogique, Le ciel à l’œil nu est un joli guide à mettre entre les mains de tous, petits et grands curieux.
Levez les yeux :
Observer le ciel à l’œil nu peut sembler désuet à une époque où écrans, caméras et télescopes nous semblent incontournables. Pourtant, la récente Grande éclipse nord-américaine est venue nous rappeler combien certains phénomènes célestes sont spectaculaires à l’œil nu. Moins impressionnants mais plus fréquents, le ballet des planètes, les facéties de la Lune, le passage fugace des étoiles filantes ou encore la splendeur de la Voie lactée sont à la portée de ceux qui lèvent les yeux. C’est à leur intention que Stelvision propose un nouveau guide, “Le ciel à l’œil nu” :
En ville, à la campagne et même dans son canapé, ce joli guide a tout pour vous séduire. Réalisé par Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet, deux passionnés qui savent parfaitement vulgariser l’astronomie, il bénéficie du talent de l’illustratrice Valérie Leblanc.
On commence par apprendre où, quand et comment observer. Puis, au fil des pages et des dépliants richement illustrés, on se familiarise avec le ciel nocturne des quatre saisons. La course des planètes, de la Lune et du Soleil ainsi que de nombreux spectacles célestes insolites viennent compléter ce guide.
Mes coups de cœur :
le style de l’ouvrage, rédigé avec le souci constant d’expliquer les choses simplement. Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet confirment dans ce guide leurs talents de pédagogues.
des encarts réguliers destinés à enrichir sa culture céleste, qui permettent d’aborder certains aspects historiques ou scientifiques.
de nombreux codes QR qu’il suffit de scanner pour avoir accès à des informations actualisées : visibilité des planètes, actualité cométaire, passages de la Station spatiale…
À savoir :
Depuis plusieurs années, Stelvision marque de son empreinte le monde de l’astronomie avec des guides originaux et un choix limité de produits pertinents (voir par exemple “les Yeux de hibou“). Son site internet propose également de nombreux outils et conseils pour observer le ciel étoilé. Citons par exemple l’incontournable carte du ciel adaptée à votre lieu d’observation. Autre application très pratique, un simulateur de télescope. Il vous donnera une idée de ce que vous pouvez espérer voir dans un instrument d’astronomie en fonction du diamètre de son miroir.
L’astrophotographe Nicolas Giraud a saisi le rapide passage de la Station spatiale chinoise Tiangong devant le Soleil et ses taches.
Station chinoise :
Tiangong (Palais céleste en mandarin) est le nom de la Station spatiale chinoise. Cette dernière est composée pour le moment de trois modules lancés en 2021 et 2022. Mais elle va prochainement s’agrandir, comme cela a été annoncé en 2023 à l’occasion du 74e Congrès international d’astronautique. Actuellement, Tianhe (le module central), Wentian (le module d’habitation) et Mengtian (le module scientifique) représentent un volume de 110 m³. Un espace suffisant pour accueillir régulièrement trois taïkonautes. Comparativement, les astronautes présents dans la Station spatiale internationale (ISS) disposent d’environ 400 m³.
Orbitant à environ 350 km au-dessus de la Terre, la station Tiangong est alimentée en électricité par de grands panneaux solaires. Ils lui donnent une silhouette qui rappelle celle de l’ISS. Continuer la lecture →
Le miroir du télescope du Mont Wilson, dont l’astronome Edwin Hubble fut un fervent utilisateur, va être réaluminé.
Observatoire centenaire :
L’Observatoire du Mont Wilson est installé à 1.742 mètres d’altitude dans le comté de Los Angeles, en Californie. C’est là que les astronomes ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’astronomie du XXe siècle. L’observatoire fut fondé en 1904 par l’astronome George Ellery Hale. Il fut équipé quatre ans plus tard d’un télescope de 1,5 mètre de diamètre. Puis en 1917 un télescope de 2,5 mètres de diamètre entra en service et resta le plus grand du monde jusqu’en 1948. C’est ce dernier, le télescope Hooker, qui fait actuellement l’objet d’une cure de jouvence. Les images du démontage du miroir ont été réalisées par David Frey :
Connu comme le Septette de Copeland, un majestueux groupe de lointaines galaxies se cache dans la constellation du Lion.
Un astronome aventureux :
La vie mouvementée de Ralph Copeland mérite d’être brièvement racontée. Né en 1837 dans une famille de fermiers anglais, il voit son père mourir alors qu’il n’a que trois ans. Il part pour l’Australie à seize ans où il se découvre une passion pour l’astronomie tout en élevant des moutons. De retour en Angleterre en 1858, il observe la comète Donati :
Refusé à l’Université de Cambridge, Copeland part alors en Europe faire des études à l’Université de Göttingen en Allemagne. Il revient quelques années plus tard en Irlande pour observer aux côtés de l’astronome William Parsons. Puis il va s’installer en Écosse où il est nommé astronome royal. Il entre à l’Observatoire royal d’Édimbourg en 1889 et y reste jusqu’à sa mort en 1905. Continuer la lecture →
Avec son film “Un Jardin pour l’Univers”, Olivier Sauzereau nous entraîne dans un voyage extraordinaire, de son jardin jusqu’aux étoiles.
Le ciel pour passion :
Olivier Sauzereau a la tête dans les étoiles depuis plusieurs décennies. Que ce soit depuis son observatoire à la Chapelle-aux-Lys (en Vendée) ou en parcourant le monde, il n’a de cesse de photographier la beauté du Cosmos. Un amour du ciel qu’il aime partager à travers ses livres (une dizaine), articles et conférences. Cet historien des sciences vient de réaliser un film intitulé “Un Jardin pour l’Univers“, un merveilleux voyage auquel il nous convie :
Olivier Sauzereau a déjà eu l’occasion de travailler sur des documentaires pour la télévision, notamment pour des films sur l’œuvre de Jules Verne. Il y intervenait en tant qu’auteur, narrateur ou présentateur, jamais encore comme réalisateur. Avec “Un Jardin pour l’Univers”, il signe sa première réalisation.
La genèse du film :
Olivier Sauzereau nous raconte : “L’idée de réaliser un travail audiovisuel associant images de la nature et découverte de l’astronomie remonte à la sortie du film Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996). Le projet a longuement mûri avant de prendre forme fin 2020, suite à l’annulation d’un grand voyage en Amérique du Sud en famille pour cause de pandémie. La réalisation de ce film s’est ensuite étalée sur trois années, l’occasion de conduire en même temps un travail pédagogique auprès de 500 élèves des écoles primaires de mon canton, avec le soutien de La Communauté de Communes du Pays de la Châtaigneraie. Pour les besoins du film, j’ai réalisé 145.000 photographies et 1.200 séquences vidéo.
L’une des forces de ce film est la participation du musicien Romuald Tual. Ce dernier est venu passer plusieurs jours chez moi en “résidence d’artiste” pour composer la musique. Romuald est aussi le compositeur des musiques que nous utilisons dans le planétarium de La Chapelle-aux-Lys. Il a également sonorisé l’un des espaces de la nouvelle exposition permanente sur l’exploration spatiale à la Cité des sciences.”
Le peintre Étienne Léopold Trouvelot (1827-1895) est l’auteur d’une magnifique série de chromolithographies mariant art et astronomie.
De l’entomologie à l’astronomie :
Rien ne semblait prédestiner Étienne Léopold Trouvelot à devenir un artiste astronome. Né à Guyencourt (Aisne) en 1827, il émigre aux USA en 1855, probablement pour des raisons politiques. Il exerce le métier de portraitiste dans le Massachusetts puis dans la banlieue de Boston. C’est là qu’il se lance dans une expérience malheureuse. Passionné d’entomologie, il décide d’élever dans son jardin des œufs de Bombyx disparate. Malheureusement les papillons s’échappent et infestent les arbres tout autour.
Pour ne plus avoir à déplacer leur matériel, de plus en plus d’astronomes amateurs franchissent le pas et construisent leur observatoire.
Astronome nomade ou sédentaire :
Avoir son propre observatoire, un rêve pour les amateurs d’astronomie, devient peu à peu chose courante. Il est désormais possible de construire un poste fixe dans son jardin pour y installer son télescope. Simple abri ou véritable coupole, pilotage de l’instrument sur place ou bien au chaud depuis la maison, les réalisations se multiplient. Comme d’autres, Éric Brotons (Esprit de la Nature) a choisi de ne plus déplacer son matériel. Une évolution qu’il a mise en images :
Les sorties astronomiques sont synonymes de manutention du matériel, trajet, fatigue… Une aventure qui peut parfois se solder par un résultat nul. Un accessoire oublié, l’arrivée intempestive de nuages au-dessus du site d’observation, et l’amateur repart bredouille.
Construction simple :
Sortir, c’est pour beaucoup la possibilité de s’éloigner de la pollution lumineuse. Mais on peut désormais s’affranchir de ce fléau en astrophotographie grâce à l’utilisation de filtres sélectifs. Une raison de plus pour pratiquer sa passion chez soi. Un choix que nous explique Éric Brotons : “À 47 ans, je suis un passionné de musique et un grand amoureux de tous ce qui m’entoure : la flore, la faune et le ciel. J’ai commencé à réellement m’intéresser aux astres à l’âge de 8 / 10 ans, quand ma mère m’a offert une petite lunette pour Noël. Et depuis, l’astronomie fait partie intégrante de ma vie. Jusqu’à l’âge de 28 ans, je n’ai fait que de l’observation visuelle. Puis je me suis lancé dans l’astrophoto, bien aidé par certains membres du Club d’Astronomie de Mont-Bernenchon.
Pourquoi un observatoire dans mon jardin ? Tout simplement pour ne pas démonter et remonter mon matériel en permanence. Ainsi, je suis toujours prêt pour observer ou photographier le ciel nocturne. La conception de mon observatoire est très simple. Il est en bois, celui qu’on utilise pour les chalets, avec un toit coulissant. Je l’ai monté sur des briques pour ne pas être en contact avec le sol. Il dispose de la fibre et de l’électricité. J’estime le coût total de l’installation (hors matériel astronomique) aux environs de 1.000 euros.” Éric (joignable sur Facebook) partagera volontiers ses astuces de construction avec ceux qui ont envie de se lancer !