L’un des plus grands télescope du monde, le GTC, offre un accès libre à ses images pour les traiter. Avis aux amateurs !
Le géant des Canaries :
Les espagnols le surnomment GTC ou Gran Tecan (pour Gran Telescopio Canarias). Construit à 2.400 mètres d’altitude sur l’île de La Palma aux Canaries, le GTC est un télescope géant. Il fait partie de l’Observatoire del Roque de los Muchachos, adossé à la caldeira vertigineuse de Taburiente :
Au-dessus des nuages et de la pollution lumineuse, le Grand Télescope des Canaries bénéficie du meilleur ciel de l’hémisphère nord (moins de 20 jours de pluie par an). Avec ses 10,4 mètres de diamètre, c’est l’un des plus grands instruments actuellement en service. Son miroir primaire est composé d’une mosaïque de 36 miroirs hexagonaux d’une surface collectrice totale de 75,7 m². L’instrument (300 tonnes monture comprise), est installé sous une coupole de 32 mètres de diamètre. Il produit des images saisissantes depuis son inauguration en 2007 par le Roi d’Espagne :
La nuit de la Saint-Valentin, un groupe d’amateurs a tenté d’observer sans succès l’occultation d’une étoile par l’astéroïde (763) Cupidon.
Rendez-vous manqué :
Ça ne s’invente pas. La nuit du 14 février 2025, date de la Saint-Valentin, l’astéroïde (763) Cupidon devait occulter une modeste étoile du Taureau. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Et de (763) Cupidon, on sait peu de choses. Découvert le 25 septembre 1913 par l’astronome allemand Franz Kaiser, on pense qu’il mesure un peu moins de 20 kilomètres.
Six membres de l’AstroClub Charentais avaient donc choisi de braver le froid la nuit de la Saint-Valentin. L’occultation était observable le long d’une ligne reliant La Rochelle à Monaco. Las, Cupidon semble avoir posé un lapin à ses admirateurs (Lucie Brousse, Eric Barbotin, Philippe Majewski, Thierry Pelletier, Tiburce Mateos et Christophe Gervier) qui avaient installé leurs télescopes du côté de Montignac-Charente. Même si le ciel était dégagé, le dépouillement des mesures a révélé une occultation négative.
Dix-neuf astrophotographes amateurs ont uni leurs images pour réaliser un cliché unique de l’amas de galaxies de Persée, Abell 426.
Célèbre constellation :
L’amas de galaxies de Persée (Abell 426) se cache dans la constellation éponyme. Voilà une région du ciel bien connue des astronomes ! On peut y admirer par exemple Algol, une étoile dont la variabilité est connue depuis l’Antiquité. Autre célébrité, un double amas d’étoiles (NGC 869 et 884) visible à l’œil nu. Beaucoup plus discrète, la nébuleuse planétaire HDW 3 n’a été dénichée qu’en 1983 ! Autant d’objets célestes situés dans notre banlieue galactique. Mais la cible d’aujourd’hui, Abell 426, est bien plus éloignée : 240 millions d’années-lumière. Cet amas de galaxies a été photographié par dix-neuf astrophotographes rassemblés au sein de Overall Photons :
À Meudon, un groupe de passionnés met tout en œuvre pour redonner vie à la Grande Lunette, la troisième plus grande du monde.
Un observatoire à Meudon :
Après la défaite contre l’Allemagne en 1870, la France cherche à redorer son prestige. L’idée est alors de multiplier les réalisations pacifistes spectaculaires. L’astronome Jules Janssen propose de créer un nouvel observatoire. L’établissement voit le jour cinq ans plus tard sur un ancien domaine royal :
Il faut surpasser la lunette que les Allemands viennent de mettre en service à l’Observatoire de Strasbourg ! On décide alors de construire à Meudon un instrument encore plus spectaculaire, la Grande Lunette. L’ objectif destiné à l’observation des astres a un diamètre de 83 centimètres et une focale de 16 mètres. Un deuxième objectif de 62 centimètres de diamètre est destiné à la photographie. Inaugurée en 1893, la Grande Lunette est la troisième plus grande au monde.
La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.
Spectacles variés :
La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :
J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :
Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :
Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :
Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !
Parmi les nombreuses recherches qu’il mena, Lucien Rudaux consacra plusieurs décennies à étudier les couleurs de la Lune.
Les multiples facettes d’un passionné :
Lucien Rudaux, l’astronome de Donville, aurait eu 150 ans cette année. Voici le portrait qu’en dresse la Société Astronomique de France : ” Lucien Rudaux (1874-1947), « l’astronome de Donville », fut un brillant amateur de sciences dont la notoriété a largement dépassé les limites de l’Hexagone durant la première moitié du XXe siècle. Curieux et avide de savoirs, il se consacra avec enthousiasme à la fois à l’astronomie, à la météorologie, à la physique du globe ou encore à la spéléologie grâce auxquelles il côtoya les grandes figures scientifiques de son époque telles que Camille Flammarion, Édouard-Alfred Martel ou Alexandre Ananoff. C’est par le dessin et surtout la photographie qu’il enregistrait et documentait ses recherches. ”
L’astrophotographe Christian Bertincourt nous entraîne dans une nouvelle aventure. Cette fois-ci, cap sur la Lozère et ses nuits noires.
Ciel d’encre en Lozère :
“La préparation d’une soirée d’observation astronomique est une aventure en soi, un rituel presque aussi fascinant que l’observation elle-même. Chaque détail compte, car le ciel nocturne ne se dévoile qu’aux plus attentifs“. Ainsi commence la nouvelle odyssée que nous propose Christian Bertincourt. Cet astrophotographe lyonnais nous avait déjà raconté au printemps 2024 sa chasse à la comète 12P/Pons-Brooks. Cette fois-ci, il nous entraîne dans la constellation de Cassiopée, à 6.000 années-lumière :
Il a immortalisé les nébuleuses de l’Âme et du Cœur. Il s’agit de IC 1848 et IC 1805 (IC pour Index Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, dont la première version est parue en 1895). Ces nébuleuses en émission rayonnent principalement dans l’hydrogène excité, d’où la nécessité de les photographier avec des filtres. C’est ce que Christian Bertincourt a fait avec sa lunette astronomique. Pour fuir la pollution lumineuse de la région lyonnaise, l’astrophotographe a passé la nuit près d’un col de moyenne montagne en Lozère. Un nouveau périple plein de poésie que je vous invite à découvrir sur son blog.
L’abbé Théophile Moreux (1867-1954) consacra une grande partie de sa vie à observer le ciel et à vulgariser l’astronomie.
De la soutane aux étoiles :
Né le 20 novembre 1867 à Argent sur Sauldre (Cher), Théophile Moreux développe très tôt le goût des sciences. Il y est encouragé par son père, instituteur. Après des études au lycée de Bourges et au Séminaire, il est nommé professeur de mathématiques en 1889. Deux ans plus tard, il est ordonné prêtre. Le cardinal Boyer, dont il devient le secrétaire, lui offre sa première lunette astronomique.
John Dobson a révolutionné l’astronomie en imaginant de grands télescopes simples et peu coûteux, pour rendre l’astronomie accessible.
Un moine tourné vers les étoiles :
Des milliers d’astronomes utilisent des télescopes Dobson. Même si les modèles ont beaucoup évolué, ces instruments concilient grand diamètre et coût raisonnable, au prix d’une certaine simplification, en particulier au niveau de la monture. Mais qui se cache derrière cette révolution apparue en 1968 ? Né le 14 septembre 1915 à Pékin, John Dobson est arrivé à San Francisco à l’âge de douze ans. Il trouve un emploi dans l’industrie après des études de chimie.
Mais sa vie change complètement en 1944 quand il se tourne vers l’hindouisme et devient membre de l’ordre Râmakrishna à San Francisco. Il partage son temps entre la méditation et la contemplation du ciel étoilé. Fasciné par le cosmos, il se met à bricoler des télescopes avec des matériaux de récupération (bois et carton). Les miroirs (que Dobson sait désormais tailler, guidé par un ami) proviennent de hublots. Continuer la lecture de John Dobson, une certaine idée de l’astronomie→
En 1909, un rapprochement très favorable de la planète Mars mit un terme à l’incroyable histoire des canaux artificiels.
Mars en vedette, depuis Milan ou l’Arizona :
L’affaire des canaux martiens débute en 1877. Cette année-là, Mars se trouve à 56,2 millions de kilomètres de la Terre le 5 septembre. Sur le toit du Palazzo Brera à Milan, l’astronome italien Giovanni Schiaparelli observe la Planète rouge avec une lunette de 22 centimètres de diamètre. Il remarque des formations rectilignes sombres qu’il surnomme « canali », qu’on pourrait traduire par sillons ou chenaux. Schiaparelli n’est pas le seul à observer Mars. De l’autre côté de l’Atlantique, un certain Percival Lowell fait de même. Cet amateur fortuné dispose de son propre observatoire dans les montagnes de l’Arizona à proximité de la ville de Flagstaff.
Percival Lowell observant Mars depuis son observatoire. Dessin Christine Sasiad
Il l’a doté d’une lunette de 60 centimètres de diamètre. Lecteur assidu des ouvrages de Camille Flammarion, Lowell observe la Planète rouge, et se met à y voir lui aussi un dense réseau de canaux qu’il dessine.
La Station spatiale internationale (ISS) est observable régulièrement à l’œil nu, comme ici au-dessus du château des Carbonnières.
Qu’est-ce que l’ISS ?
La Station spatiale internationale est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football. Elle passe régulièrement au-dessus de nos têtes à plus de 300 kilomètres d’altitude. La première mission de longue durée, Expédition 1, s’est déroulée en octobre 2000. Depuis, la Station est occupée sans interruption. Le spationaute français Thomas Pesquet y a séjourné en 2021 (Mission Alpha). À l’œil nu, c’est un petit point brillant qui traverse lentement le ciel sans clignoter, à la différence des avions. Certains astronomes se sont spécialisés dans la photographie de la Station avec un télescope :
Passionné par la Lune, l’astronome William Henry Pickering (1858-1938) était convaincu que notre satellite naturel regorgeait de vie.
Frères astronomes :
Dans la famille Pickering, il y a William Henry et son grand frère Edward Charles (1846-1919). Ce dernier est connu pour avoir dirigé l’Observatoire de Harvard (HCO) de 1876 à sa mort. C’est là qu’il réalisa d’importants travaux de spectroscopie stellaire. Plusieurs astronomes féminines travaillèrent sous ses ordres, comme la célèbre Henrietta Swan Leavitt. Edward Charles Pickering fut également cofondateur en 1911 de l’American Association of Variable Star Observers (AAVSO). Mais revenons au petit frère :
William Henry Pickering naquit à Boston le 15 février 1858. Même s’ils ont les mêmes initiales, ne le confondez pas avec William Hayward Pickering qui dirigea le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de 1954 à 1976. Diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1879, William Henry entra au HCO dirigé par son grand frère. Ce dernier lui confia d’abord la direction de la station d’observation de Arequipa au Pérou. Puis il l’envoya en 1900 à Mandeville en Jamaïque pour y fonder une autre station d’observation. C’est là que le cadet fit le reste de sa carrière d’astronome jusqu’à sa mort en 1938. Continuer la lecture de W. H. Pickering, l’astronome qui aimait (trop) la Lune→
Depuis son balcon lyonnais, l’astronome amateur Lionel Guyonnet a patiemment photographié Saturne et ses anneaux pendant une décennie.
Saturne au balcon :
Tous les astronomes amateurs n’ont pas la chance de disposer d’un véritable observatoire dans leur jardin. Ceux qui habitent en ville doivent s’adapter. Certains (comme Christian Bertincourt) prennent la route, d’autres (comme James Dias) se contentent d’une fenêtre ouverte. Lionnel Guyonnet, lui, dispose d’un balcon en plein cœur de Lyon. Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais cet électricien a su en tirer profit :
Ayant découvert le plaisir d’observer avec une tête binoculaire, j’en suis venu à ne plus m’en passer. Focus sur cet accessoire.
Découverte fortuite :
Une tête binoculaire, pourquoi faire ? Cela fait plusieurs années que j’entends parler de cet accessoire. J’y voyais surtout des inconvénients : perte de luminosité (le faisceau lumineux est divisé en deux), poids important et investissement conséquent (il faut acheter la tête bien sûr, mais également un second jeu d’oculaires). Comme toujours, c’est en essayant qu’on peut vraiment se rendre compte. Cet été, j’ai pu tester l’accessoire en me rendant chez Serge Deconihout :
George Alcock a été l’un des plus prolifiques observateurs du ciel, réalisant ses nombreuses découvertes avec de simples jumelles.
Une comète derrière la vitre :
Tout comme Patrick Moore, George Alcock aura marqué de son empreinte l’astronomie britannique du XXe siècle. Son nom est irrémédiablement associé à la comète C/1983 H1 (IRAS-Araki-Alcock). George Alcock la découvrit le 3 mai 1983, indépendamment du japonais Genichi Araki et du satellite IRAS. Alcock avait alors 71 ans. Il venait de dénicher sa cinquième comète en observant derrière une fenêtre fermée avec une simple paire de jumelles 11X80 (grossissement de 11 fois et diamètre de 80 millimètres).
Jeune observateur à l’époque, je me souviens de cet astre chevelu de magnitude 3 visible à l’œil nu comme un petit nuage diffus. La comète se déplaçait très vite (deux degrés par heure) devant les étoiles de la Grande Ourse. Grâce à un passage à seulement 0,031 UA de la Terre le 11 mai, il fut possible de détecter du soufre diatomique (S2) dans la chevelure de la comète et de mesurer la taille de son noyau (entre 5 et 8 km).
Des comètes aux novae :
Pour George Alcock, C/1983 H1 arrivait après plusieurs décennies d’observations et de découvertes, toutes réalisées depuis sa maison ou son jardin avec différentes paires de jumelles. Né à Peterborough le 28 août 1912, il assista à l’éclipse partielle de Soleil du 8 avril 1921 avec ses camarades de classe. Mais c’est l’observation d’un bolide (un météore plus brillant que Vénus) en décembre 1930 qui le décida à rejoindre la British Astronomical Association. Il se lança alors assidument dans l’observation des étoiles filantes jusque dans les années 1950, avant de se tourner vers la chasse aux comètes.
Sa petite lunette de 75 millimètres de diamètre étant insuffisante, il acheta en janvier 1959 une paire de jumelles 25X105. Six mois plus tard, il découvrit ses deux premières comètes : C/1959 Q1 le 24 août et C/1959 Q2 six jours plus tard. Ce sera ensuite C/1963 F1 le 1er mars 1963 et C/1965 S2 le 26 septembre 1965. Sa parfaite connaissance du ciel (il avait mémorisé l’emplacement de plusieurs milliers d’étoiles) lui permit de découvrir également plusieurs novae en 1967, 1968, 1970 et 1976. Il fit sa dernière découverte (Nova Herculis 1991) à 78 ans avec une petite paire de jumelles 10X50 !
Un groupe d’astronomes amateurs a suivi les variations d’éclat de (761) Brendelia. Verdict : il pourrait s’agir d’un astéroïde double.
Trafic dans la ceinture principale :
(761) Brendelia fait partie de la ceinture principale d’astéroïdes entre les orbites des planètes Mars et Jupiter. Repéré le 8 septembre 1913, son nom fait référence à l’astronome allemand Otto Brendel. Cette ceinture contient plusieurs millions de petits corps dont le plus imposant, Cérès, fut découvert en 1801. Depuis quelques années, les astronomes amateurs traquent les astéroïdes. Dans leurs déplacements, ces derniers ont parfois la bonne idée d’occulter une étoile :
Mais il est également possible d’assurer un suivi photométrique de ces petits corps sur le long terme. Objectif : détecter de très faibles fluctuations de luminosité en lien avec leur rotation. C’est le travail que mène le G.O.R.A. , un groupe argentin spécialisé. Il rapporte une série de mesures concernant (761) Brendelia. Les variations d’éclat observées laissent penser que cet astéroïde serait double. Continuer la lecture de Des amateurs ont-ils découvert un astéroïde double ?→
Connue par les amateurs de préhistoire, la commune de Tautavel accueille aussi un festival qui met à l’honneur l’astronomie en Occitanie.
Site préhistorique… :
Dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago. Ce site est mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. En 1971, l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert des fragments de crâne humain dans une grotte perchée :
Datant d’environ 450.000 ans, les restes de cet Homo heidelbergensis (que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel) ont fait la notoriété du village.
… et festival renommé :
Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable. La commune accueille chaque été un festival d’astronomie dont c’était la 17ème édition cette année. Cet événement est porté depuis sa création par Cyril Calvet. Astronome amateur, il est également le Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée. Pour organiser ce festival, il est entouré d’une fidèle équipe de bénévoles :
Expositions, stands, observations du Soleil et séances de planétarium rythment les quatre jours de festival. Preuve du dynamisme et de la renommée de ce rendez-vous astronomique, la venue de Sylvie Vauclair. L’astrophysicienne a présenté une conférence intitulée “La naissance des éléments, du Big-Bang à la Terre” :
Mais ce sont surtout les nuits d’observation qui régalent les visiteurs. Paires de jumelles, lunettes et télescopes pointent amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies et planètes. À travers les instruments apportés par les astronomes amateurs, chacun peut ainsi découvrir quelques joyaux du ciel d’été :
Serge Deconihout possède l’un des plus grands réfracteurs amateurs au monde. Rencontre avec un passionné.
Aventure provençale :
Serge Deconihout a posé ses valises au pied du petit village de Puimichel en 1991. Délaissant la région parisienne où il travaillait dans le secteur “études et prototypes” en aéronautique militaire, il est venu s’installer avec femme et enfants dans ce joli coin de Provence pour lancer son entreprise de mécanique astronomique. Pendant vingt-sept ans, sa société Valmeca a conçu des montures pour télescopes.
Difficile de tous les énumérer, mais on en retrouve à La Réunion (un télescope de 1,2 mètre et deux de 0,6 mètre pour l’Observatoire des Makes), au Maroc (0,6 mètre pour l’OUCA), en Allemagne (0,6 mètre pour l’Université de Tübingen), en France (0,6 mètre pour le Centre d’Astronomie de Saint-Michel-l’Observatoire)… Signalons également deux télescopes de 0,6 mètre en Suisse, l’un pour l’OFXB (ainsi qu’un coronographe de 150 millimètres), et l’autre (utilisé par Michel Ory) à l’Observatoire Astronomique Jurassien. Il a enfin réalisé les instruments TAROT et ROSACE, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour de prestigieux observatoires professionnels comme le VLT, le CFHT ou encore le KPNO.
En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes.
Faire œuvre utile :
Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :
Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :
Principe d’une occultation d’étoile par un petit astéroïde. La courbe de lumière et ses oscillations sont représentées en rouge. Crédit : Observatoire de Paris, Lesia
Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture de Des astronomes amateurs traquent les astéroïdes→
Puimichel accueille depuis plusieurs décennies le plus gros télescope d’Europe accessible aux simples curieux comme aux passionnés.
Provence étoilée :
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Puimichel se dresse fièrement au-dessus des champs de lavande. Les visiteurs qui gravissent les ruelles de ce village construit en escalier ne manquent pas de faire un détour par son église Notre-Dame-du-Serre, sa chapelle Saint-Elzéard ou encore son moulin à vent joliment restauré. Les points de vue y sont nombreux pour admirer les champs de lavande alentours :
Mais cette cité provençale possède également de nombreuses coupoles astronomiques. Leurs dômes blancs se détachent sur un ciel presque toujours bleu, condition indispensable pour pouvoir admirer les étoiles une fois le Soleil couché :
Dans ce joli coin de Provence, la météo est particulièrement propice aux activités astronomiques. Une qualité du ciel qui suffit à justifier la présence de l’Observatoire de Haute-Provence à une trentaine de kilomètres. Si les coupoles de Forcalquier s’adressent aux professionnels, celles de Puimichel ont été érigées par et pour les astronomes amateurs. Une incroyable aventure qui a commencé il y a plus de quarante ans …