Éphémérides : le ciel du mois d’avril 2025

Outre une magnifique occultation des Pléiades par la Lune, je vous propose de découvrir une superbe galaxie en ce mois d’avril 2025.  

Du côté des Chiens de Chasse :

Ce mois d’avril 2025, profitez d’une nuit sans Lune pour viser les Chiens de Chasse, au zénith en milieu de nuit. Cette petite constellation située juste à côté de la Grande Ourse recèle un trésor. Il s’agit de la galaxie spirale Messier 51. Vous pouvez commencer à la rechercher avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky) :

Position de la galaxie Messier 51 dans les Chiens de Chasse vers minuit. © Stelvision

On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale. Dans le New General Catalogue, la structure en spirale se nomme NGC 5194 et la petite galaxie au bout du bras NGC 5195. Depuis sa découverte par Charles Messier le 13 octobre 1773, cette double galaxie fait le bonheur des observateurs. Quant aux astrophotographes, ils ne se lassent pas de l’imager :

La galaxie Messier 51 dans la constellation des Chiens de Chasse. © Alexandre Piquelin
Le ciel en avril 2025 :
  • Le 1er avril dans la soirée, le jeune croissant de Lune occulte une à une les étoiles de l’amas des Pléiades. Il s’agit du plus beau spectacle céleste du mois, à suivre dans une paire de jumelles à partir de 23 heures :

  • Le 13, c’est la Pleine Lune.
  • Le 17, avant l’aube, Antarès brille aux côtés de la Lune gibbeuse décroissante :

  • Le 21, c’est le Dernier quartier de Lune.
  • Le 25 avant l’aube, Vénus et Saturne encadrent le croissant de Lune :

  • Le 27, c’est la Nouvelle Lune.
  • Les 29 et 30 en soirée, le jeune croissant de Lune se déplace dans le Taureau, des Pléiades à Jupiter :

Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

NGC 1514 cache un étrange couple stellaire

Une étude menée pendant une décennie a révélé un incroyable système stellaire binaire dans la nébuleuse NGC 1514.

Nébuleuse planétaire dans le Taureau :

NGC 1514 est surnommée la nébuleuse de la boule de cristal. Cette nébuleuse planétaire située dans la constellation du Taureau a été découverte en 1790 par William Herschel. Avec une magnitude de 11 et un diamètre apparent de deux minutes d’arc, elle est assez difficile à observer. On peut en découvrir deux dessins sur le blog de Bertrand Laville, à comparer avec l’image réalisée par l’astrophotographe Andrea Arbizzi :

À la différence de nébuleuses planétaires comme Abell 33 ou ESO 378-1, NGC 1514 n’a pas une forme sphérique. Les astronomes soupçonnaient donc la présence d’un système stellaire binaire en son centre, responsable de cette forme atypique. C’est bien ce qu’ils ont trouvé, mais leur surprise a été de taille. La plupart des binaires dans les nébuleuses planétaires tournent très vite l’une autour de l’autre (en une journée, voire moins). Dans NGC 1514, cette période de rotation est de … neuf ans, ce qui en fait, de très loin, la plus longue période connue ! Un résultat obtenu en analysant une décennies de mesures réalisées avec le spectrographe HERMES. L’instrument est installé sur le télescope Mercator à l’Observatoire du Roque de Los Muchachos aux Canaries. Continuer la lecture de NGC 1514 cache un étrange couple stellaire

Comment observer sans danger l’éclipse du 29 mars 2025

L’éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 sera observable avec quelques précautions. Petit tour d’horizon des moyens à votre disposition.

Une éclipse très partielle :

Ce 29 mars 2025, le Soleil a rendez-vous avec la Lune à l’occasion d’une éclipse partielle. On pourra suivre en fin de matinée le lent grignotage de notre étoile par Séléné. La position géographique des observateurs déterminera le pourcentage de Soleil éclipsé : de seulement 6% à Ajaccio jusqu’à 31,4 % à Quimper. La carte suivante vous donne les valeurs pour quelques villes françaises (ajoutez une heure pour avoir l’heure locale) :

Carte de l’éclipse solaire du 29 mars 2025. © LTE/PSL

Depuis le Québec, on assistera au lever d’un Soleil éclipsé à près de 50% (détails sur cette page). Même si le phénomène n’est pas aussi spectaculaire qu’une éclipse totale, son observation est toujours intéressante, que ce soit avec un petit télescope ou simplement à l’œil nu. Il est par exemple possible que le disque lunaire occulte quelques taches solaires, en cette période de maximum d’activité. Mais attention, il est impératif de se protéger les yeux ! Voyons d’abord le phénomène en détail avec la Chaîne Astro :

Continuer la lecture de Comment observer sans danger l’éclipse du 29 mars 2025

Accédez librement aux superbes images du GTC

L’un des plus grands télescope du monde, le GTC, offre un accès libre à ses images pour les traiter. Avis aux amateurs !

Le géant des Canaries :

 Les espagnols le surnomment GTC ou Gran Tecan (pour Gran Telescopio Canarias). Construit à 2.400 mètres d’altitude sur l’île de La Palma aux Canaries, le GTC est un télescope géant. Il fait partie de l’Observatoire del Roque de los Muchachos, adossé à la caldeira vertigineuse de Taburiente :

Une coupole de 32 mètres de diamètre abrite le télescope. © Jean-Baptiste Feldmann

Au-dessus des nuages et de la pollution lumineuse, le Grand Télescope des Canaries bénéficie du meilleur ciel de l’hémisphère nord (moins de 20 jours de pluie par an). Avec ses 10,4 mètres de diamètre, c’est l’un des plus grands instruments actuellement en service.  Son miroir primaire est composé d’une mosaïque de 36 miroirs hexagonaux d’une surface collectrice totale de 75,7 m². L’instrument (300 tonnes monture comprise), est installé sous une coupole de 32 mètres de diamètre. Il produit des images saisissantes depuis son inauguration en 2007 par le Roi d’Espagne :

L’impressionnant miroir primaire de 10,4 mètres de diamètre. © Jean-Baptiste Feldmann

Continuer la lecture de Accédez librement aux superbes images du GTC

Plongez au cœur de la nébuleuse planétaire PuWe 1

Bien que très peu lumineuse, la nébuleuse planétaire PuWe 1 occupe une surface équivalente aux deux-tiers de la Pleine Lune.

La seconde plus grande nébuleuse planétaire :

PuWe 1 doit son nom à Alois Purgathofer (1925-1984) et Ronald Weinberger (né en 1948). Ces deux astronomes autrichiens ont repéré cette faible nébuleuse planétaire en 1980. Cette découverte (fortuite) a eu lieu en étudiant des relevés du Palomar Observatory Sky Survey. Leur nébuleuse (cataloguée également sous la référence PN G158.9+17.8) se situe à environ 1.500 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lynx. Son diamètre apparent est de vingt minutes d’arc, ce qui équivaut aux 2/3 de la Pleine Lune. Seule la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) présente une taille apparente supérieure. Grâce au télescope Mayall de quatre mètres de diamètre, il est possible d’admirer cette faible nébuleuse avec un luxe de détails :

Comme toutes les nébuleuses planétaires, PuWe 1 a été créée par l’explosion d’une étoile géante rouge. Cette dernière, en fin de vie, a violemment expulsé les couches externes de son atmosphère. Il ne reste plus qu’un noyau stellaire extrêmement dense et chaud, appelé naine blanche. Le rayonnement ultraviolet (UV) de cette naine blanche centrale continue d’exciter le gaz expulsé, le faisant briller. C’est ce processus qui permet d’admirer la nébuleuse, que vous pouvez explorer en cliquant ici.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

Éclipse de Lune : comment la photographier ?

C’est un joli spectacle qui vous attend à l’aube du 14 mars 2025 : une éclipse totale au coucher de la Lune. Comment la photographier ? 

Spectacle pour tous :

Vous serez sans doute nombreux à vouloir admirer l’éclipse totale de Lune ce 14 mars 2025. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’observer. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil. Pas besoin non plus d’un télescope : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Avec La Chaîne Astro, découvrons le spectacle qui nous attend :

Conditions de l’éclipse de Lune :

En France, le phénomène aura lieu en fin de nuit du 14 mars, notre satellite naturel se trouvant au-dessus de l’horizon Ouest. Choisissez donc votre site avec une bonne visibilité dans cette direction. La Pleine Lune entrera dans le cône d’ombre terrestre à 6 heures 10 (heure locale française) :

Image de l’éclipse partielle de Lune du 18 septembre 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

Depuis l’Est de la France, la Lune se couchera plus ou moins partiellement éclipsée. Les observateurs les mieux placés (en Bretagne) pourront assister au coucher d’une Lune totalement éclipsée vers 7 heures 25. Notez que pour les observateurs installés au Canada, les conditions d’observation seront bien meilleures :

Visibilité de l’éclipse de Lune du 14 mars 2025. © SkyTonight
Matériel et prises de vues :

Pour photographier l’éclipse, un appareil photo reflex monté sur pied est recommandé. Je vous conseille de travailler en mode manuel pour maîtriser les différents paramètres de prises de vues. Vous les ajusterez en fonction de ce que vous montrera l’écran de contrôle de votre boîtier :

L’éclipse partielle de Lune du 16 juillet 2019. © Jean-Baptiste Feldmann

Le mode automatique peut cependant vous permettre d’avoir de bons résultats, puisque le ciel s’éclaircira progressivement (en France). N’ hésitez pas non plus à utiliser votre smartphone, car il est tout à fait possible de réaliser de belles images avec ces nouveaux outils photographiques :

On peut immortaliser une éclipse de Lune avec un smartphone. © Jean-Baptiste Feldmann

Lorsque la Lune pénètrera dans le cône d’ombre terrestre, vous remarquerez que la surface de notre satellite naturel se teinte d’une belle couleur rouge. En effet, le cône d’ombre terrestre n’est pas totalement noir : une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) vient l’éclairer. Il y aura donc matière à réaliser de belles images si la météo est clémente :

L’éclipse de Lune du 27 juillet 2018 avec la planète Mars. © Jean-Baptiste FEldmann
Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

Saturne compte désormais 274 lunes !

Le record sera difficile à battre : la découverte de 128 nouveaux petits satellites porte à 274 le nombre de lunes de Saturne.

Une planète bien entourée :

274 lunes au compteur : Saturne compte presque deux fois plus de satellites que toutes les planètes réunies ! Une publication de l’UBC rapporte qu’une première campagne menée entre 2019 et 2021 avait permis de détecter 62 lunes supplémentaires (la planète aux anneaux en comptait 146 jusque-là). Pour leurs recherches, les astronomes avaient utilisé le Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT). Ils ont récidivé en 2023 avec le même instrument, portant le total de leurs découvertes à 128 :

Pan, Dioné, Titan et Pandore, quelques-uns des 274 satellites de Saturne. © NASA

Selon le Dr Brett Gladman, « Ces lunes mesurent quelques kilomètres et sont probablement toutes des fragments d’un plus petit nombre de lunes initialement capturées, qui ont été brisées par de violentes collisions, soit avec d’autres lunes de Saturne, soit avec des comètes de passage ». Tout comme Phobos et Deimos, les satellites de Mars, ces lunes sont beaucoup trop petites pour être sphériques. Leur aspect évoque très probablement celui des pommes de terre !

Continuer la lecture de Saturne compte désormais 274 lunes !

Visualisez l’intense activité solaire de l’année 2024

Il est encore trop tôt pour en être certain, mais 2024 aura peut-être été l’année du maximum d’activité solaire de ce 25e cycle.

Un nouveau cycle riche en taches :

L’activité solaire n’a cessé de s’intensifier depuis 2019. Cette année-là, les scientifiques ont assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil. C’était le signal de départ d’un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. Ces cycles, d’une durée moyenne de onze ans, ont été découverts au XIXe siècle par Heinrich Schwabe. L’astronome allemand avait remarqué la périodicité de l’apparition des taches solaires :

La tache AR 3354 photographiée le 28 juin 2023 au coucher du Soleil. Boîtier Panasonic FZ82, focale de 1200 mm, 100 iso, pose 1/800e de seconde. © Jean-Baptiste Feldmann

Ces dernières sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface de notre étoile. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Continuer la lecture de Visualisez l’intense activité solaire de l’année 2024

Dans la Mer des Crises, Blue Ghost rejoint l’Albatros

Sur la Lune, l’atterrisseur Blue Ghost s’est posé dans la Mer des Crises, survolée à chaque nouvelle lunaison par un bel Albatros.

Retour sur la Lune :

Le 2 mars 2025, la sonde américaine privée Blue Ghost a réalisé un atterrissage parfait sur la Lune. Cette mission robotique est développée par la société Firefly Aerospace. Blue Ghost dispose maintenant d’une quinzaine de jours ensoleillés pour collecter des données scientifiques. Il ne devrait pas résister à la longue et glaciale nuit lunaire qui succèdera. Cet atterrisseur s’est posé dans la Mer des Crises, à proximité de Mons Latreille. Il s’agit d’un relief circulaire évasé d’environ 150 mètres de haut pour un peu plus de 6 kilomètres de diamètre :

Mons Latreille, photographié par l’orbiteur LRO, dans la Mer des Crises. © NASA

La Mer des Crises est un bassin ovale d’environ 600 km de diamètre très facile à repérer avec une paire de jumelles. Creusé par la chute d’un astéroïde il y a un peu moins de 4 milliards d’années, le bassin a ensuite été comblé par des épanchements de lave. La sonde russe Luna 15 s’y est écrasée le 21 juillet 1969, pendant que de leur côté les membres de la mission américaine Apollo 11 faisaient leurs premiers pas dans la Mer de la Tranquillité.

La Mer des Crises est facile à repérer. © Jean-Baptiste Feldmann

Armé d’un télescope, admirez la Mer des Crises et son Albatros, une illusion provoquée par des reliefs en arc de cercle. Mais n’espérez pas trouver Blue Ghost, beaucoup trop petit pour être visible depuis la Terre !

La Mer des Crises photographiée avec un petit télescope.  © Jean-Baptiste Feldmann
Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

Suivez le retour de Mercure au crépuscule

Vous avez quelques soirées pour repérer Mercure, mais faites vite, cette planète n’est jamais observable très longtemps.

Messager des Dieux :

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer. Elle est perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez facilement en raison de son éclat assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité :

Une danseuse accompagne Vénus et Mercure au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture de Suivez le retour de Mercure au crépuscule