C’est un phénomène très rare : on observe actuellement trois supernovae dans NGC 5605, une lointaine galaxie spirale.
Explosions cataclysmiques :
Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernovae. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :
En 2022, nous suivrons le retour de Mars, au plus près le 8 décembre. La Planète rouge est actuellement observable du côté de Vénus.
Une planète intrigante :
Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires dont l’aspect change au fil des saisons.
La chute d’une comète pourrait expliquer le surprenant déclin des groupes d’Amérindiens de la culture Hopewell il y a 1.500 ans.
Hopewell, sept siècles de culture :
Les Amérindiens de l’Est de l’Amérique du Nord ont connu une intense période d’échanges culturels et commerciaux à partir du IIe siècle av. J.-C. Installés le long des cours d’eau, ils vivaient principalement de l’agriculture (tournesol, citrouille, orge, maïs…). Les sites qu’ils ont occupés se caractérisent par la présence de grands tumulus funéraires. Le premier d’entre eux fut étudié dans les années 1890 sur un terrain appartenant à M. C. Hopewell, lequel a donné son nom à cette culture. On a retrouvé sur ces sites une grande variété d’objets (bijoux et ustensiles) en os, en bois, et même en métal. Ces peuples Amérindiens avaient également développé un vaste réseau de voies commerciales reliant le Golfe du Mexique à l’actuel Canada.
Malgré son aspect obscur, la nébuleuse de l’Hippocampe, un nuage moléculaire interstellaire, cache plusieurs pouponnières d’étoiles.
Dans les bras de Céphée :
La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Mais revenons à Barnard 150, l’un des 182 objets du catalogue de l’astronome Edward E. Barnard.
L’Hexagone d’hiver en soirée et trois planètes de retour dans le ciel du matin sont au menu des éphémérides de ce mois de février 2022.
Ciel d’hiver :
Pour ce mois de février, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 8 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 16.
Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :
Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
Aldébaran : située à 66 années-lumière, la plus brillante étoile de la constellation du Taureau a une magnitude de 0,9.
Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4) est située à 11,4 années-lumière.
Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
Le 16 à l’aube, Vénus, Mars et Mercure sont proches en direction de l’horizon Sud Est. Si la première est très brillante, les deux autres planètes sont un peu plus délicates à distinguer dans le jour naissant. C’est la Pleine Lune.
Le 23, c’est le Dernier Quartier.
Le 27 et 28 à l’aube, le fin croissant de vieille Lune rend visite au trio planétaire évoqué le 16. Saturne s’invite en-dessous de Mercure pour l’occasion. Un horizon Est-Sud Est parfaitement dégagé est indispensable.
À chacun de ses survols rapprochés de Jupiter, la sonde américaine Juno nous offre de saisissants clichés de la planète gazeuse géante.
Survols au plus près :
En attendant l’arrivée en 2031 de la sonde européenne Juice dans la banlieue de Jupiter, c’est Juno qui étudie la planète géante gazeuse depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a vingt ans. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde Juno nous laissent sans voix :
Dans la constellation de la Dorade, les étoiles naissantes illuminent de couleurs chatoyantes les bras de la galaxie spirale barrée NGC 1672.
Merveille dans la Dorade :
La constellation de la Dorade est très discrète. Aucune étoile de cet astérisme ne dépasse la magnitude 4. Cela ne l’empêche pas d’héberger quelques merveilles célestes. On y trouve le Grand Nuage de Magellan ainsi qu’une somptueuse galaxie, NGC 1672. Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.
Le photographe Jean-François Gely a merveilleusement immortalisé la première Pleine Lune de l’année dans le massif du Queyras.
Le massif du Queyras est à cheval sur le département français des Hautes-Alpes et sur la région italienne du Piémont. Il culmine à 3.320 mètres avec le pic de Rochebrune. Dans le massif, la pollution lumineuse est encore limitée et les astronomes ont la possibilité de s’en rendre compte à l’Observatoire de Saint-Véran. La préservation du ciel nocturne est d’ailleurs l’une des priorités du Parc naturel régional du Queyras créé en 1977 :
La NASA vient de classer 2022 AE1 en tête des astéroïdes potentiellement dangereux. Faut-il vraiment s’en inquiéter ?
Un nouvel Apollon :
L’astéroïde 2022 AE1 a été repéré pour la première fois le 6 janvier 2022 à 1,3 million de kilomètres de la Terre. La découverte a été réalisée dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de recherche d’objets géocroiseurs. Rapidement, la NASA a inscrit cet astéroïde de 70 mètres en tête de la liste des corps susceptibles de rencontrer la Terre :
La Ceinture d’Orion est un alignement de trois étoiles au sein de la plus belle des constellations. Explorons cette région aux jumelles.
Un vaniteux chasseur :
Dans la mythologie grecque, Orion était un chasseur qui passait son temps à se vanter de ses prouesses. La Ceinture d’Orion est composée de trois astres alignés. Il s’agit des brillantes étoiles Alnitak, Alnilam et Mintaka. Elles sont situées respectivement à environ 800, 1.340 et 915 années-lumière de la Terre. De cette ceinture, le baudrier du chasseur, pend une épée. C’est elle qui intéresse beaucoup les astronomes, car elle contient la fameuse nébuleuse Messier 42.
Les prévisionnistes n’avaient pas prévu la tempête géomagnétique qui a eu lieu ce 14 janvier, pour le plus grand bonheur des observateurs.
Surveillance solaire :
Les astronomes savent que la formation d’un trou coronal sur le Soleil s’accompagne de violentes bouffées de vent solaire. Si elles frappent la Terre, ces particules énergétiques peuvent provoquer des dysfonctionnements dans les réseaux électriques. C’est pour anticiper ces inconvénients que la surveillance de l’activité solaire existe depuis quelques décennies. Une charge qui incombe à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui lance alors un avis de tempête géomagnétique. Leur niveau varie de G1 (phénomène mineur) à G5 (tempête extrême).
Surprenant les prévisionnistes, une brèche s’est ouverte dans le champ magnétique de notre planète le 14 janvier 2022. Le bouclier qui protège la Terre n’étant plus aussi efficace, le vent solaire a pu s’engouffrer dans l’atmosphère et y provoquer des aurores.
Spectacle sous la Lune :
Vendredi dernier, trois jours avant la Pleine Lune, le ciel nocturne était baigné par la lumière de notre satellite naturel. Les astronomes n’avaient alors plus grand chose à observer. Mais le niveau G2 de cette tempête géomagnétique a été suffisant pour que les aurores boréales fassent une apparition remarquée. Encore fallait-il que des photographes mettent le nez dehors alors qu’aucune alerte n’avait été lancée. En Finlande, Jari Ylioja a eu la bonne idée de sortir et de braver le froid pour immortaliser le spectacle :
Le ciel s’est paré de magnifiques couleurs vertes et rouges un peu partout en Europe du Nord et jusqu’en Allemagne, où Laura Kranich en a également profité. Bien que le maximum de l’activité solaire ne soit pas attendu avant 2025, il semble que le réveil de notre étoile ne fasse plus aucun doute !
Dans la constellation du Lion, le groupe compact Hickson 44 rassemble quatre belles galaxies en interaction gravitationnelle.
Les galaxies ont l’instinct grégaire :
Paul Hickson est un professeur de physique et d’astronomie de l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver au Canada. Il y a une quarantaine d’années, il a créé un catalogue astronomique. Le catalogue HCG (Hickson Compact Group) rassemble une centaine de groupes compacts dans lesquels les galaxies sont assez proches pour interagir entre elles. Les forces gravitationnelles les unissent, mais cette union a un prix. Chacune est tiraillée par ses voisines et certaines finissent par fusionner.
Des piliers lumineux produits par des cristaux de glace ont illuminé le ciel nocturne d’Anchorage, la plus grande ville d’Alaska.
Un phénomène récent :
Des phénomènes lumineux atmosphériques viennent parfois illuminer la nuit, tout comme le font les aurores polaires. À Anchorage, l’astrophotographe Todd Salat (Aurora Hunter) a photographié des piliers lumineux, light pillars en anglais. Il s’agit d’un photométéore (du grec phôtόs « lumière » et meteôros « dans les airs »). Mais à la différence des aurores boréales qui naissent de l’interaction entre le vent solaire et la haute atmosphère, c’est la pollution lumineuse qui est à l’origine des piliers lumineux. C’est pour cette raison qu’on observe ce phénomène seulement depuis quelques décennies.
Lorsque ces piliers sont apparus, Todd Salat se rendait au restaurant et n’avait pas ses boîtiers photographiques avec lui. Il a utilisé son smartphone pour immortaliser ce spectacle.
Savez-vous qu’il existe une tête de dauphin dans la constellation du Grand Chien ? Partons à la découverte de la nébuleuse Sh2-308.
Bestiaire céleste :
De curieux animaux peuplent le ciel nocturne. Sh2-308, la nébuleuse de la tête du Dauphin, vient compléter un bestiaire déjà riche. Au hasard de nos déambulations cosmiques, nous pouvons croiser un Hibou, une tête de Cheval, un Calamar ou encore une Méduse. Sh est le diminutif du catalogue créé par Stewart Sharpless. Cet astronome américain (1926-2013) consacra la plus grande partie de sa carrière à répertorier les vastes régions d’hydrogène ionisé (H II) qui parsèment la Voie lactée.
On pense souvent que la Lune est une cible trop lumineuse pour le télescope spatial Hubble. Ce n’est pas tout à fait exact, en voici la preuve.
Un télescope à tout faire :
Le télescope spatial Hubble (HST) a d’abord été conçu pour observer les astres lointains. Il est à l’origine de quelques-unes des images les plus étonnantes de champs ultra-profonds. Des clichés où les galaxies se comptent par milliers sur une profondeur de plusieurs milliards d’années lumière. Mais cet instrument emblématique, qui a repris du service en juillet 2021 après une panne informatique, vise parfois des cibles plus proches. Il affiche à son tableau de chasse de nombreuses nébuleuses dans la Voie lactée, comme la nébuleuse du Collier :
Il lui est même arrivé de photographier des astres dans le Système solaire : planètes, astéroïdes ou comètes. Mais a-t-il déjà pointé la Lune, notre voisine située à seulement 400.000 kilomètres ? Et ses capteurs pourraient-ils résister à une telle luminosité ? La réponse est oui. Continuer la lecture de Insolite : le télescope spatial Hubble photographie la Lune→
En étudiant NGC 3314, les astronomes ont découvert qu’il s’agissait de deux galaxies sur la même ligne de visée sans aucun lien physique.
Choc cosmique :
Lorsqu’en 1835, l’astronome britannique John Herschel (fils de William Herschel) découvre NGC 3314, il a de quoi être perplexe. Ce qu’il observe dans la constellation de l’Hydre ressemble à une magnifique collision cosmique. On y voit deux galaxies spirales dont les bras se superposent allègrement. La collision semble si parfaite que les astronomes vont y croire pendant plus d’un siècle.
Il faut dire que l’on ne cesse d’observer des rencontres cosmiques. Les grands télescopes construits au XXe siècle nous offrent d’étonnantes images de ces collisions. À l’image de l’objet de Mayall dans la Grande Ourse. Pourtant, à partir des années 1960, le doute s’installe progressivement concernant NGC 3314.
Perspective trompeuse :
Lorsque des galaxies interagissent, les forces de marée gravitationnelles étirent les belligérants et leur donnent des formes torsadées. La collision déclenche également des flambées de naissances stellaires qui se traduisent par une profusion d’étoiles bleues brillantes et de nuages de gaz. Rien de tout cela n’est visible quand on regarde NGC 3314 !
Dans les années 1980, les astronomes découvrent que les deux galaxies (A et B) qui composent NGC 3314 sont en réalité beaucoup trop éloignés pour interagir. La première est située à 110 millions d’années-lumière, la seconde à 140 millions. Par un incroyable concours de circonstance, elles sont parfaitement alignées quand on les observe depuis la Terre !
À savoir :
NGC 3314 n’est pas vraiment à la portée de tous les instruments d’astronomie. Sa magnitude de 12,5 la réserve aux télescopes de grand diamètre. Le portrait de cet objet cosmique est visible en détail sur la page du télescope spatial Hubble et sur celle du Very Large Telescope.
Le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fut édité pour la première fois en 1888.
En ce mois de janvier 2022, outre les étoiles filantes des Quadrantides, on suivra le basculement de Vénus du crépuscule à l’aube.
Le froid, ennemi de l’astronome :
En astronomie, l’hiver est une saison peu appréciée en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les observateurs du ciel nocturne. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Je vous invite donc à mettre le nez dehors en ce mois de janvier 2022 après avoir appliqué mes 5 conseils pour observer sans avoir froid :
Voici quelques jolis phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Et pour commencer, découvrons le ciel du mois présenté par la chaîne YouTube Astroculus :
Janvier 2022 dans le détail :
Le 2, c’est la Nouvelle Lune. À la veille du maximum d’activité de l’essaim des Quadrantides, les conditions sont idéales pour admirer le passage de quelques jolis météores. Vous pourrez en profiter si vous avez pris la peine de vous éloigner de la pollution lumineuse.
Le 3, la comète C/2021 A1 (Leonard) est à sa plus courte distance du Soleil (92 millions de kilomètres). Seuls les observateurs situés dans l’hémisphère Sud pourront voir si elle résiste au chauffage solaire.
Du 4 au 6, le jeune croissant de Lune s’éloigne progressivement de l’horizon Sud-Ouest en début de soirée. Au cours de cette ascension, le croissant passe successivement à quelques encâblures de Mercure, Saturne (le 4) et Jupiter (5 et 6 janvier).
Le 9, c’est le Premier Quartier. C’est aussi la conjonction inférieure de Vénus. Cela signifie que cette planète se trouve entre nous et le Soleil, précisément 5° au Nord de notre étoile. Au cours des soirs précédents, Vénus plonge en direction du Soleil. Passée la conjonction, elle redevient progressivement observable à l’aube.
Le 29 à l’aube, on peut admirer Vénus, Mars et le vieux croissant de Lune posés sur l’horizon Sud-Est. 2022 sera une année martienne, la Planète rouge ne cessant de se rapprocher jusqu’à l’opposition du 8 décembre prochain.
Pour le dernier jour de cette année 2021, le vieux croissant de Lune est rejoint à l’aube par la planète Mars et la brillante étoile Antarès.
Des astres avant le Réveillon :
L’année 2021 s’achève dans quelques heures. Au cours des 365 jours (et nuits) écoulés, vous avez peut-être profité des conseils prodigués sur ce blog pour admirer le ciel. Reprise de l’activité solaire, ballet des planètes géantes, rendez-vous avec la Lune ou passage de la comète Leonard, il y en avait pour tous les goûts. Ce 31 décembre, vous allez même pouvoir lever les yeux une dernière fois avant de préparer votre Réveillon. En fin de nuit, trois astres se retrouvent au-dessus de l’horizon Sud-Est :
Continuant de s’approcher du Soleil, la comète C/2021 A1 (Leonard) offre un spectacle étonnant depuis l’île de La Palma aux Canaries.
Entre volcan et ciel étoilé :
On a beaucoup parlé de La Palma ces derniers mois. C’est en effet sur cette île de l’archipel des Canaries qu’est entré en éruption le Cumbre Vieja. En activité depuis le 19 septembre 2021, le volcan s’est éteint un peu avant Noël. Mais les volcanologues ne sont pas les seuls à fréquenter cette île. Les astronomes y ont mis en service depuis 2007 le plus grand télescope optique du monde. Il s’agit du Gran Telescopio Canarias construit à 2.400 mètres d’altitude :
Savez-vous que le mince croissant de Vénus est actuellement visible avec une simple paire de jumelles ? Suivez le guide !
Une planète qui se rapproche :
Installée depuis des mois dans le ciel du soir, Vénus, la seconde planète du Système solaire, continue de se rapprocher du Soleil. Elle sera en conjonction avec notre étoile le 9 janvier prochain. Il s’agira d’une conjonction inférieure (la planète se trouve entre nous et notre étoile), Vénus passant à 5° au nord du disque solaire. Si l’orbite de la planète n’était pas inclinée, nous assisterions alors à un transit de Vénus devant le Soleil comme ce fut le cas les 5 et 6 juin 2012 :
C’est lors des conjonctions inférieures que Vénus se rapproche le plus de la Terre. Le 9 janvier 2022, elle sera à moins de 40 millions de kilomètres de nous. C’est aussi l’époque où l’on peut observer le croissant de Vénus. Car tout comme la Lune, Vénus présente des phases. Suivant la configuration Soleil-Vénus-Terre, on peut ainsi la voir en croissant, en quartier ou même gibbeuse :
Lors d’une conjonction inférieure la planète se situe au plus près de la Terre et peut atteindre en théorie un diamètre apparent de 68 secondes d’arc (cette fois le maximum sera de 63,2 secondes d’arc le 9 janvier 2022). Un tel diamètre permet donc de repérer le croissant de Vénus avec une simple paire de jumelles ou une petite lunette astronomique puisque la forme devient évidente avec un grossissement d’au moins une dizaine de fois. On peut le constater sur l’image que j’ai réalisée au cours de l’été 2015 :
Attention : à l’approche de la conjonction, la distance apparente entre Vénus et notre étoile diminue chaque jour. Prenez garde de ne pas pointer accidentellement le Soleil quand vous visez Vénus !
Comment procéder :
Pointez Vénus une fois le Soleil couché. Vous trouverez facilement la planète, particulièrement brillante au-dessus de l’horizon Sud-Ouest, dans le prolongement de l’axe Jupiter-Saturne :
Vous pouvez stabiliser votre paire de jumelles en l’appuyant sur un pied photo, ou en posant vos coudes sur une table. Une longue-vue d’ornithologie est également bien adaptée à ce type d’observation. À la fin du mois, vous verrez un croissant d’une minute d’arc (1/30e de la taille apparente de la Lune) dont la fraction éclairée représente seulement 4% du disque vénusien. Après sa conjonction inférieure le 9 janvier 2022, Vénus redeviendra observable, mais cette fois à l’aube.