Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Dernière image (exceptionnelle) de la comète Lemmon

Deux astrophotographes viennent de présenter une incroyable image de la comète C/2025 A6 (Lemmon) réalisée il y a plusieurs semaines.

Minutieux travail :

On croyait en avoir terminé avec la comète Lemmon. Après avoir enchanté les nuits du mois d’octobre, l’astre chevelu n’est plus qu’un lointain souvenir. Non seulement il ne cesse de s’éloigner, mais en plus il se situe loin derrière le Soleil, ce qui le rend inobservable. Ce sont désormais d’autres cibles que pointent les astrophotographes, comme par exemple M42, la grande nébuleuse d’Orion. Mais Michael Jäger et Gerald Rhemann n’avaient pas dit leur dernier mot. Patiemment, ils ont assemblé plusieurs clichés de la comète réalisés le 26 octobre dernier avec une courte focale. En ne gardant que les images prises dans le bleu, ils nous dévoilent l’impressionnante queue ionique de C/2025 A6 :

Rappelons que cette queue bleutée est composée de molécules de gaz qui se sont échappées de l’astre chevelu. Repoussées par la pression de radiation exercée par le vent solaire, elles émettent à cette occasion une lumière bleutée (par fluorescence). Cette queue ionique, qui s’étire très loin derrière le noyau de la comète, subit les effets du champ magnétique solaire qui en modifie l’aspect en permanence. Le champ de l’image est de 11X4 degrés, ce qui à cette distance représente une queue de plusieurs millions de kilomètres. une valeur impressionnante, certes, mais encore bien loin des records en la matière : 500 millions de kilomètres pour la comète Hyakutake et plus d’un milliard pour 153P/Ikeya-Zhang !

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2025 SC79, l’étrange astéroïde qui orbite très près du Soleil

Découvert le 27 septembre à proximité du Soleil, l’astéroïde 2025 SC79 présente des caractéristiques assez originales.

Un astéroïde intriguant :

2025 SC79 est venu mettre un peu de piment dans le quotidien des chasseurs de petits corps célestes. Car si l’on découvre quotidiennement des astéroïdes, grâce aux programmes de détection automatisés, on peut dire que celui-ci sort du lot. Ce petit corps (700 mètres quand même) a été découvert le 27 septembre 2025 par Scott Sheppard depuis le CTIO (Cerro Tololo Inter-American Observatory). L’astronome utilisait la Dark-Energy Camera installée sur le télescope Blanco, un instrument doté d’un miroir de quatre mètres de diamètre. Ce télescope a été nommé en hommage à l’astronome portoricain Victor Manuel Blanco :

L’Observatoire du Cerro Tololo se situe au Chili, à 2200 mètres d’altitude. © KPNO

Très vite, l’astéroïde découvert par Scott Sheppard s’est révélé particulièrement intéressant. D’abord son orbite, presque entièrement circonscrite dans celle de Vénus, alors que la plupart de ces petits corps orbitent entre Mars et Jupiter. Le premier astéroïde de ce type, (594913) ꞌAylóꞌchaxnim, avait été découvert en 2020 :

Comme tous les astéroïdes Vatira, (594913) ꞌAylóꞌchaxnim et 2025 SC79 orbitent très près du Soleil, ce qui les rend difficilement repérables. © Tony Dunn/Orbit Simulator

Ensuite sa vitesse : il met 128 jours seulement à parcourir son orbite. Voilà qui en fait le quatrième astéroïde le plus rapide connu. Scott Sheppard s’est spécialisé dans la découverte de ces petits corps célestes orbitant très près du Soleil. On ne sait pas combien d’entre eux se cachent dans cette zone, où leur détection est si délicate. Une lacune que les astronomes vont devoir combler, car, comme le rappelle Scott Sheppard, “les astéroïdes les plus dangereux restent ceux qu’on voit le moins“.

À savoir :

Parmi ces astéroïdes si particuliers, les astronomes distinguent deux famille. La première, celle des Vatira, regroupe les astéroïdes dont l’orbite est entièrement circonscrite dans celle de Vénus. À ce jour, seul (594913) ꞌAylóꞌchaxnim en fait partie. La seconde, celle des Atira, regroupe les astéroïdes dont l’orbite peut dépasser celle de Vénus mais reste intérieure à celle de la Terre. C’est dans cette catégorie qu’on trouve par exemple 2021 PH27 (le plus rapide à ce jour), 2025 GN1 ainsi que 2025 SC79.

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Le TMT va-t-il finalement être construit aux Canaries ?

Alors que les obstacles s’accumulent pour le Thirty Meters Telescope (TMT), l’Espagne se propose de l’accueillir aux Canaries.

Télescopes géants :

Le Thirty Meters Telescope (TMT) représente la prochaine génération de grands télescopes terrestres. Équipé d’un miroir segmenté de 30 mètres de diamètre, il est pensé pour observer l’Univers depuis le proche ultraviolet jusqu’à l’infrarouge moyen. Cet ambitieux projet, soutenu principalement par les USA, vient s’ajouter au Télescope Géant Magellan (GMT) et aux projet européen E-ELT. Mais si l’implantation de ces deux derniers doit avoir lieu au Chili (hémisphère sud), le Thirty Meters Telescope a sa place dans l’hémisphère nord, sur l’île d’Hawaii :

Pourtant, le projet ne cesse de prendre du retard en raison de fortes oppositions locales. D’une part, les écologistes s’inquiètent des retombées environnementales. D’autre part, les peuples autochtones rappellent que le Mauna Kea est une montagne sacrée. Résultat, les procédures judiciaires s’enchaînent depuis une décennie, empêchant tout lancement des travaux :

Coup de grâce, les coupes budgétaires annoncées par l’administration Trump ces derniers mois. L’Espagne propose donc d’accueillir le télescope aux Canaries, et apporte un soutien financier à hauteur de 460 millions de dollars. Une proposition que doit maintenant étudier le conseil d’administration du TMT. Bien qu’un peu moins bon que celui d’Hawaii, le ciel des Canaries est l’un des meilleurs de l’hémisphère nord. Les îles espagnoles accueillent déjà l’ Observatoire du Roque de los Muchachos (ou se trouve le Gran Tecan) et l’Observatoire du Teide.

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Un immense groupe de taches solaires a fait son apparition

L’un des plus grands groupes de taches solaires depuis une décennie est actuellement observable avec certaines précautions.

Un Soleil toujours actif :

Les taches solaires AR 4294-4296 (photographiées hier par Dimitris Kolovos) viennent nous rappeler que le cycle solaire en cours n’a pas dit son dernier mot :

Ce cycle, le vingt-cinquième, avait débuté fin 2019, atteignant son maximum cinq ans plus tard, fin 2024. Logiquement, l’activité solaire est donc en train de décroître. Ce qui signifie que les taches, ces zones sombres moins chaudes où règne une intense activité magnétique, vont être moins nombreuses. Mais un sursaut d’activité peut toujours se produire. La preuve avec AR 4294-4296 :

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Éphémérides : le ciel du mois de décembre 2025

Le maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Géminides sera le principal événement astronomique de ce mois de décembre 2025. 

Un jeune essaim météoritique :

C’est le 14 décembre 2025 qu’aura lieu le traditionnel pic d’activité des Géminides. Bien qu’étant l’un des essaims d’étoiles filantes les plus actifs, il n’est mentionné que depuis 150 ans. Au moment du maximum, le taux horaire atteint 75 météores. Curieusement, cet essaim n’est pas associé à une comète mais à un astéroïde. Il s’agit de (3200) Phaéton, découvert le 11 octobre 1983 par le télescope spatial infrarouge IRAS. Comme les météores semblent jaillir de la constellation des Gémeaux, non loin des étoiles Castor et Pollux, on leur a donné le nom de Géminides :

Admirez cette image, réalisée en décembre 2023 par Rob Sparks depuis l’Observatoire de Kitt Peak.  En décembre 2025, le pic d’activité de l’essaim se produira après le Dernier quartier de Lune, donc dans d’excellentes conditions. Je vous propose maintenant de découvrir les autres observations possibles. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de décembre 2025

NAROO déchiffre les images astronomiques anciennes

Le centre de numérisation NAROO révèle la richesse des anciennes plaques photographiques qui dorment dans les observatoires. 

Scanner les vieux clichés pour les faire parler :

Grâce à NAROO, les anciennes astrophotographies réalisées dans les observatoires vont enfin dévoiler tous leurs secrets. Ce centre de numérisation (New Astrometric Reduction of Old Observations) a vu le jour à l’Observatoire de Paris-Meudon. On peut y scanner en haute résolution les anciens clichés du ciel nocturne, des plaques en verre recouvertes d’une émulsion photo-sensible. C’est en effet le procédé qui a été utilisé dans les observatoires pendant plus d’un siècle avant l’arrivée des récepteurs électroniques. Ces plaques, une fois scannées, révèlent toute leur richesse :

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On a découvert un nouveau cratère lunaire

En analysant les images acquises par la sonde LRO, les astronomes ont déniché un nouveau cratère lunaire âgé d’une quinzaine d’années.

La Lune de très près :

Admirer la Lune est à la portée de tous. C’est déjà possible avec une longue-vue, un instrument que je vous recommande car il est facile à utiliser. Et si vous en éprouvez l’envie, vous pourrez aller encore plus loin avec un petit télescope. Il pourra vous servir à découvrir par exemple toute une série de paysages lunaires. Mais aucun instrument ne vous montrera la surface de la Lune comme le fait LRO. Cette sonde d’environ deux tonnes a été lancée en 2009 au cours de l’Année mondiale de l’astronomie. Elle orbite depuis à une altitude de 50 kilomètres au-dessus de la Lune :

Depuis 2009, LRO scrute sans relâche la surface de la Lune. Dessin Chistine Sasiad

Elle étudie la surface lunaire de façon très détaillée grâce à sa caméra haute résolution LROC. Une précision qui lui a même permis de retrouver les sites d’atterrissage d’Apollo. Continuer la lecture de On a découvert un nouveau cratère lunaire

Tourbillon d’étoiles dans le ciel du Beaujolais

Certaines des nuits de cette fin novembre sont belles dans le Beaujolais, à condition d’accepter les températures négatives.

Nuits cristallines :

Depuis le Beaujolais, je profite d’un ciel relativement épargné par les lumières. Quand les nuits sont claires, le spectacle y est de toute beauté. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir pratiquer des observations nocturnes depuis chez moi sans avoir besoin de parcourir des dizaines de kilomètres ! Car je sais qu’un nombre croissant d’astronomes amateurs sont contraints de faire de l’astrophoto à distance. Je peux donc sans effort suivre le passage d’une comète, admirer une aurore boréale, ou encore dessiner derrière mon télescope.

La nuit dernière, la température est descendue à -5 degrés. Le ciel s’est dégagé, un léger vent du nord empêchant le dépôt de givre sur les optiques. Les conditions étaient donc idéales pour réaliser une rotation d’étoiles. J’ai orienté mon appareil photo (un Nikkon D7100) en direction du pôle céleste (l’étoile polaire se situe dans les hautes branches à  droite). Entre 5 heures et 7 heures du matin, j’ai réalisé 130 poses de 45 secondes à 800 iso, que j’ai additionnées avec le logiciel StarMax. Sur pied fixe, le boîtier, équipé d’un objectif de 24 millimètres de focale, a ainsi enregistré la rotation apparente de la voûte céleste (c’est en réalité la Terre qui tourne).

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NGC 2997, une élégante spirale dans le ciel austral

Certaines galaxies sont plus photogéniques que d’autres. C’est le cas de NGC 2997, une élégante spirale cachée dans le ciel austral.

Discrète merveille :

NGC 2997 est une galaxie spirale inclinée d’environ 45 degrés située dans la discrète constellation australe de la Machine pneumatique. Découverte en 1793 par William Herschel, elle a un diamètre d’environ 9X7 minutes d’arc (par comparaison, le diamètre apparent de la Pleine Lune est de 30 minutes d’arc). Mais pourquoi cette galaxie a-t-elle droit au titre envié de galaxie de grand style ? Pour mériter cette appellation, une galaxie doit présenter des bras spiraux importants et nettement délimités. Et c’est bien le cas sur cette superbe image que l’on doit à Patrick Winkler (Celestial Objects). Pour obtenir ce magnifique portrait céleste, il a cumulé plus de 13 heures de poses avec un télescope ASA 400RC :

Cette galaxie a connu son heure de gloire au printemps 1999. En effet, c’est elle qui avait été choisie comme “première lumière” du VLT à l’occasion de l’inauguration de l’Observatoire du Paranal. Il faut avouer que le succès de NGC 2997 doit beaucoup aux nébuleuses rouges d’hydrogène ionisé qui décorent ses bras spiraux composés de jeunes étoiles chaudes bleutées.

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Croissant de Lune et lumière cendrée à l’aube

Outre le croissant de Lune, on observe aussi la lumière cendrée qui éclaire délicatement le reste du globe lunaire. Explications.

Une douce clarté :

Qu’est-ce que la lumière cendrée ou clair de Terre ? Alors que le croissant lunaire reçoit directement les rayons du Soleil, le reste du globe est très légèrement éclairé. En cause, la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace. Ce joli phénomène est particulièrement perceptible autour de la Nouvelle Lune (NL). Et c’était justement le cas ce matin, 48 heures avant la NL. Ce cliché a été réalisé avec un boîtier Nikon D3200 et son objectif Nikkor de 50 millimètres de focale. Pose de 2 secondes avec une sensibilité de 800 iso :

Léonard de Vinci fut le premier à donner une explication de ce phénomène. Dans son Codex Leicester, il proposa une théorie audacieuse. Selon lui, la Lune ressemble à la Terre, avec une atmosphère et des océans. Il suggéra donc que ces étendues d’eau réfléchissent la lumière solaire et éclairent le paysage lunaire. Le génie florentin se trompait concernant l’existence de surfaces liquides sur la Lune, mais il avait raison dans son explication.  Il y a quelques années, le regretté Fred Espenak avait filmé la lumière cendrée depuis la région montagneuse de Portal en Arizona :

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La comète C/2025 K1 (ATLAS) est en train de se briser

Plusieurs observations montrent que la comète C/2025 K1 (ATLAS) est en train de se désintégrer après son passage à proximité du Soleil.

Trop près du Soleil  :

En cet automne riche en comètes, C/2025 K1 (ATLAS) aurait presque pu passer inaperçue. Elle n’est pas vraiment brillante, par rapport à C/2025 R2 (SWAN) et surtout C/2025 A6 (Lemmon). Quant à son nom, il est déjà pris par une autre célébrité, la comète interstellaire 3I/ATLAS. Malgré tout, les astronomes ont consciencieusement suivi le passage de cet astre chevelu :

Découverte en mai 2025 grâce au programme ATLAS, C/2025 K1 est passée début octobre à seulement 49 millions de kilomètres du Soleil. Des conditions qui laissaient craindre une fragmentation du noyau, ce que l’on observe actuellement. Continuer la lecture de La comète C/2025 K1 (ATLAS) est en train de se briser

L’incroyable image de la chute d’Icare devant le Soleil

L’astrophotographe Andrew McCarthy a réalisé une stupéfiante image du Soleil avec la complicité d’un parachutiste dans le rôle d’Icare.

chute mythologique :

Icare, dans la mythologie grecque, c’est ce jeune homme qui se fabrique des ailes de plumes et de cire pour s’échapper du labyrinthe. Mais n’écoutant pas les conseils de son père Dédale, il s’approche trop près du Soleil. La sanction est immédiate : Icare voit fondre ses ailes et chute  tragiquement. Morale de l’histoire, on doit toujours écouter son père ! Il faut croire que cette légende a inspiré l’astrophotographe Andrew McCarthy. Le 8 novembre, en effet, il a réussi une extraordinaire image depuis l’Arizona :

Cet exploit, il le doit en grande partie à Gabriel C. Brown,  pilote de paramoteur et vidéaste Web.  Six tentatives de saut en parachute ont été nécessaires pour saisir l’instant où Gabriel C. Brown “tombe” devant la surface solaire photographiée en H-alpha. Pour les septiques, une vidéo raconte les coulisses de cet exploit, résumé en quelques captures d’écran :

Rappelons que l’astrophotographe américain est coutumier des images spectaculaires. On lui doit notamment la Station spatiale devant le cratère lunaire Tycho ou encore l’ombre de la Terre pendant une éclipse de Lune. On se demande quel sera le prochain défi qu’il va relever !

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La France une nouvelle fois sous les aurores boréales

En France, les astrophotographes prévenus ont pu passer la deuxième moitié de la nuit sous les aurores boréales. 

Ciel en feu :

Même si l’activité solaire est en baisse, la Terre continue de recevoir régulièrement des bouffées de particules solaires. En pénétrant dans la haute atmosphère, ces particules entrent en collision avec les atomes d’oxygène et les molécules d’azote, produisant l’émission de lueurs colorées : les aurores polaires. Parfois, ces lueurs deviennent visibles à de plus basses latitudes. C’est le spectacle auquel nous avons eu droit en seconde partie de nuit, suite à une violente tempête géomagnétique (de niveau G4 sur une échelle de 1 à 5). Elle faisait suite à l’arrivée sur Terre de deux éjections de masse coronale (CME) qui se sont additionnées :

Voici donc les images de Jean-Marc Lecleire, Alain Herrault, Emmanuel Paoly, AstroGuigeek, Nicolas Schneider ou encore Simon Labergère. Du Nord au Sud de la France, en passant par les Alpes, ils ont immortalisé ce spectacle. Le phénomène pourrait d’ailleurs se reproduire ce soir, à surveiller sur SpaceWeatherLive.

Un guide pour chasser les aurores :

Je vous recommande le dernier ouvrage écrit par Emmanuel Beaudoin : À la découverte des aurores boréales en France, tout pour se préparer, les observer et les photographier, aux éditions Dunod :

Illustré de plus d’une centaine de très beaux clichés, l’ouvrage guide le lecteur pas à pas pour comprendre, observer et photographier ces superbes draperies lumineuses. Un livre à mettre dans toutes les bibliothèques !

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En vidéo : quand le vent solaire rencontre la comète Lemmon

À proximité du Soleil, la longue queue de plasma de la comète Lemmon (C/2025 A6) a subi les assauts du vent solaire.

Comète en mouvement :

Après son passage au périhélie le 8 novembre, la comète Lemmon (C/2025 A6) s’éloigne désormais. Pour certains astrophotographes, c’est l’heure de dépouiller les images réalisées au cours des semaines passées. C’est le cas par exemple de Julien De Winter qui a immortalisé l’astre chevelu à plusieurs reprises depuis Starfront Observatories au Texas. Il vient de créer une animation à partir des clichés qu’il a réalisés le 28 octobre dernier :

À cette époque, la comète s’approchait du Soleil et voyait sa surface se sublimer. Elle abandonnait alors dans son sillage des poussières et du gaz, donnant naissance à deux queues. D’un côté, une queue de poussière (blanche) repoussée par la pression de radiation solaire. De l’autre, une queue ionique (bleutée) composée de molécules de gaz. Cette queue ionique est très sensible à l’action du vent solaire, un flux de particules chargées qui s’échappe en permanence de notre étoile. Dans cette animation vidéo, qui a demandé plus de vingt heures de travail à son auteur, on voit bien les modifications de la queue ionique en seulement 30 minutes.

À savoir :

C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1350 ans.

La comète dans le ciel du Beaujolais le 23 octobre 2025. © Jean-Baptiste Feldmann

Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) a eu lieu le 21 octobre, et le périhélie le 8 novembre. Initialement, la luminosité maximale de la comète devait avoisiner la magnitude 10. Mais elle s’est révélée beaucoup plus lumineuse que prévu, pour le plus grand bonheur des astronomes et des photographes !

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En vidéo : l’astrophoto à distance, comment ça marche ?

De plus en plus d’astronomes amateurs se tournent vers l’astrophoto à distance. Cédric Humbert nous explique ce choix.

À la recherche du ciel perdu :

L’astrophoto à distance a le vent en poupe. Il suffit pour s’en convaincre d’observer le développement des fermes de télescopes. Ces structures accueillent plusieurs dizaines de télescopes automatisés. Des instruments que leurs propriétaires pilotent depuis chez eux, parfois à plusieurs milliers de kilomètres. La plus grande de ces fermes, Starfront Observatories, se trouve au Texas. Là-bas, près de 400 instruments sont opérationnels dans une dizaine de hangars. Sur place, des techniciens résolvent toutes les petites et grosses avaries que leurs clients rencontrent au cours de leurs séances d’imagerie. C’est là que Cédric Humbert, alias AstroBerto54, a décidé d’installer sa lunette. Un choix imposé par une météo capricieuse et une pollution lumineuse qui mettent à rude épreuve les nerfs de ce Lorrain passionné d’astrophoto. Après une année d’imagerie au Starfront Observatories, il dresse un premier bilan :

C’est une évolution de l’astronomie amateur qui répond à un engouement certain pour l’astrophoto. Engouement qui n’empêche pas de passer quelques belles nuits sous les étoiles dans des lieux encore préservés, comme la Réserve internationale de ciel étoilé du Morvan.

Nuit d’astronomie dans la Réserve de ciel étoilé du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann
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Soleils noirs, des rendez-vous exceptionnels en 2026 et 2027

Les Soleils noirs de 2026 et 2027 s’annoncent comme des rendez-vous incontournables pour tous les amoureux du ciel et de ses spectacles.   

Spectacles inoubliables :

Les Soleils noirs, ce sont ces quelques minutes indescriptibles où le Soleil disparaît entièrement lors d’une éclipse totale. C’est également le titre du dernier livre de Jean-Marc Lecleire, expert en optique et astronome amateur. Un ouvrage spécialement rédigé à l’intention de tous ceux qui voudront profiter des deux prochaines éclipses de Soleil, le 12 août 2026 et le 2 août 2027. Des éclipses, qui, par chance, seront totales en Espagne ou en Afrique du Nord. Pour les habitants de la métropole, il y aura donc deux excellentes raisons de faire le déplacement, qui plus est en pleine période estivale ! Et si vous choisissez de rester en France, l’auteur vous donne toutes les informations pour profiter du spectacle sans danger :

Rappelons que la dernière éclipse totale de Soleil en France s’est produite le 11 août 1999. Quant à la prochaine, il faudra patienter jusqu’au 3 septembre 2081 ! Continuer la lecture de Soleils noirs, des rendez-vous exceptionnels en 2026 et 2027

Découverte : le magnifique télescope de Gino Caporicci

À Montréal, l’astronome amateur Gino Caporicci possède un magnifique télescope qu’il a construit dans les années 1970.

Astronome au Québec :

Gino Caporicci fait partie des astronomes amateurs du Québec. Cette communauté francophone est particulièrement active, comme on peut le constater sur sa page Facebook. C’est d’ailleurs sur cette page que j’ai découvert la photo d’un superbe télescope réalisé par Gino il y a presque cinquante ans :

Admiratif devant cet instrument, je lui ai donc proposé de nous le présenter, ce qu’il a bien voulu faire. Je l’en remercie et je lui laisse donc la parole.

Passion de jeunesse :

“Dès ma jeunesse, dans les années 60, l’astronomie a capté mon attention. Stimulé par l’environnement médiatique qui nous informait de l’émergence de l’astronautique, l’idée de construire mon télescope s’installait peu à peu.  

Par chance, le club de la Société d’astronomie de Montréal était situé à proximité de ma résidence au Jardin Botanique de Montréal. Il s’y trouvait un magasin qui offrait des pièces usinées par Monsieur Rousseau permettant de construire un instrument au complet. Après avoir observé les membres du club et suivi les cours afin d’acquérir les principes mécaniques du télescope de Newton au début des années 1970, le télescope de mes rêves se dessinait enfin.

Un télescope unique :

En premier lieu, j’ai effectué le creusage par abrasion et le polissage du miroir principal de 30 centimètres de diamètre pour atteindre 1800 millimètres de distance focale.

Ensuite, j’ai fabriqué la structure métallique à l’usine où je travaillais à l’époque. J’ai dû faire des “patrons” en bois pour mouler l’aluminium des étriers devant supporter les roulements à billes des axes de déclinaison et d’ascension droite. L’axe polaire de 9 centimètres de diamètre est en acier usiné. Le poids total de l’ensemble est de 250 kilos !

Ce fut une passion qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui, et que je partage lors de présentations publiques et sur le site Facebook des Astronomes amateurs du Québec.”

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Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

Une prometteuse comète et deux belles planètes vont nous offrir quelques occasions de sortir la nuit durant ce mois de novembre 2025.

Une comète au périhélie :

Le 8 novembre 2025, la comète Lemmon (C/2025 A6) atteindra son périhélie, soit sa plus courte distance au Soleil (79 millions de kilomètres). Nous avons été nombreux durant le mois d’octobre à essayer d’observer et de photographier cette belle voyageuse. Pour ma part, j’ai pu l’observer depuis le Beaujolais. et sur Cielmania, je vous ai présenté les images de Christian Bertincourt, Pierre-Paul Feyte ou encore Gerald Rhemann et Michael Jäger. Il faudra rechercher l’astre chevelu au-dessus de l’horizon Ouest à la tombée de la nuit :

Outre la comète, Saturne et Jupiter seront également des cibles de choix. Ces deux planètes sont en effet idéalement placées pour les observateurs munis d’un télescope. Voyons maintenant cela en détail.    Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de novembre 2025

La Norvège sous de spectaculaires aurores boréales

La nuit dernière, le photographe et vidéaste Adrien Louis Mauduit a immortalisé d’incroyables aurores dans le ciel de Norvège.  

Lueurs célestes :

La Norvège, et tout particulièrement l’archipel des Îles Lofoten au nord du pays, est un endroit très prisé des astrophotographes. C’est là en effet qu’ils viennent admirer les aurores boréales. Même si l’activité solaire est en baisse, la Terre continue de recevoir régulièrement des bouffées de particules solaires. En pénétrant dans la haute atmosphère, ces particules entrent en collision avec les atomes d’oxygène et les molécules d’azote, produisant l’émission de lueurs colorées : les aurores polaires. Parfois, ces lueurs deviennent visibles à de plus basses latitudes. Ce fut par exemple le cas brièvement en France le 18 octobre du côté de la comète Lemmon :

On peut aussi observer des aurores australes (par exemple en Nouvelle-Zélande). Enfin, les astronomes les étudient également sur d’autres planètes (ici sur Jupiter ou Saturne) et même sur des naines brunes. Continuer la lecture de La Norvège sous de spectaculaires aurores boréales

La comète Lemmon défigurée par les satellites

Le ciel nocturne se charge inexorablement de la lumière des satellites et la comète Lemmon n’y a malheureusement pas échappé. 

Rayures lumineuses disgracieuses :

Si les images de la comète Lemmon rivalisent de beauté, celle de Oscar Martín Mesonero publiée sur Sky a de quoi inquiéter. Prise depuis la province de Salamanque (Espagne) le 27 octobre 2025, elle révéle l’augmentation exponentielle du nombre de satellites artificiels. Depuis quelques années déjà, les astronomes et les astrophotographes avaient choisi de fuir la pollution lumineuse des villes pour pratiquer leur passion :

Mais les satellites artificiels sont partout. Et même dans les endroits les plus reculés, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur. Le prix à payer pour connecter le monde ?

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