Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

La prometteuse comète Lemmon est de plus en plus belle

C’est la comète à ne pas manquer ! C/2025 A6 (Lemmon) devient de plus en plus brillante, et le spectacle est déjà au rendez-vous.

Surprise automnale :

On n’ose pas encore trop y croire, mais la comète C/2025 A6 (Lemmon) pourrait faire tourner la tête des astronomes d’ici quelques semaines. La preuve avec cette superbe image réalisée par Julien De Winter le 26 septembre avec une lunette ASKAR FRA600 et plus d’une heure de poses cumulées. On constate que le vent solaire produit déjà d’importantes perturbations dans la queue de plasma :

Pourtant, l’astre chevelu est encore loin : son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) n’est pas prévu avant le 21 octobre, et le périhélie se produira le 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait atteindre la magnitude 10. Mais l’astre chevelu est beaucoup plus actif que prévu, obligeant les astronomes à revoir leurs prévisions. Il y a un mois, Seiichi Yoshida prévoyait une magnitude maximale de 4. Valeur que Pepe Chambo fixe désormais à 2 !

Une chose est certaine : si l’astre chevelu ne se désintègre pas en s’approchant du Soleil dans les semaines à venir, il va faire le buzz !

Comète au Nord :

Actuellement, C/2025 A6 (Lemmon) est observable en fin de nuit dans le Lynx. Comme l’explique Star Walk, la comète va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier. Le 16 octobre, elle sera juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse :

Pour localiser la comète avec son smartphone, on peut aussi télécharger une application comme Stellarium. Actuellement de magnitude 7, l’astre chevelu est repérable aux jumelles. Si tout se passe bien, sa détection à l’œil nu ne devrait pas poser de problème fin octobre. Voilà un joli spectacle qui s’annonce !

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Acheter une étoile : attention, arnaque !

Vendre des étoiles est une nouvelle tendance que proposent un certain nombre de sites internet. Attention arnaque !

Pratique commerciale douteuse :

C’est une arnaque qui profite de l’intérêt grandissant du public pour l’astronomie. Vous l’avez peut-être remarqué, certains sites internet vous proposent désormais d’acheter ou d’offrir une étoile. Une fois l’achat acquitté, vous recevez un soi-disant certificat attestant que vous êtes désormais l’heureux propriétaire de l’astre en question. Il s’agit d’une pratique commerciale malhonnête, puisqu’il est impossible de devenir propriétaire d’une étoile :

Le ciel nocturne, patrimoine de l’humanité. © Jean-Baptiste Feldmann

Le ciel étoilé n’appartient à personne mais tout le monde peut en profiter, c’est un patrimoine commun. Ce qui n’interdit pas d’attribuer des noms aux étoiles, comme l’explique l’UAI. Les plus brillantes ont été nommées dans l’Antiquité, en s’inspirant de la culture arabe ou de la mythologie gréco-romaine. Celles qui sont plus discrètes portent un numéro et les initiales du catalogue dans lequel elles sont référencées (par exemple SAO pour le catalogue d’étoiles réalisé par le Smithsonian Astrophysical Observatory) :

Le ciel étoilé, un spectacle gratuit et accessible à tous. © Jean-Baptiste Feldmann

Si vous souhaitez laisser votre nom au firmament, lancez-vous plutôt dans la chasse aux comètes ou aux astéroïdes comme le fait Michel Ory par exemple. Ou plus simplement, offrez-vous une parenthèse sous les étoiles et admirez-les gratuitement, elles seront à vous le temps d’une nuit !

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Insolite : un planeur et son remorqueur devant le Soleil

Les astrophotographes ont parfois des intrus sur leurs images. Exemple avec ce planeur passant devant le Soleil.

Le planeur et le Soleil :

Astrophotographe citadin, Grégory Boutry s’est mis à la photographie solaire il y a six mois. Il réalise ses images avec une lunette Lunt LS50T H-Alpha BF600 qui fournit des images de notre étoile en lumière H-alpha :

Habitant à proximité de l’aérodrome du Polygone à Strasbourg, il observe régulièrement des planeurs traverser le ciel et caressait l’espoir d’en voir passer un dans le champ de sa caméra. C’est ce qui s’est produit le 17 septembre à 17h27 précisément :

Renseignements pris auprès de l’aérodrome, il s’agit d’un remorqueur ULM unique, l’AK-3 d’André Kieger. Il tractait un planeur ASK-21 de l’école du club, utilisé principalement pour la formation des futurs pilotes :

Comme le rappelle Grégory Boutry (qui propose des soirées découverte du ciel sur son site), l’imagerie du Soleil est une activité passionnante, pleine de surprises. Outre les changements d’aspect quotidiens de notre étoile, on a parfois des invités surprises…

Vous pouvez découvrir l’ensemble des clichés astronomiques réalisées par Grégory Boutry dans sa galerie d’images.

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Ce weekend, Saturne est au plus près de la Terre !

Le 21 septembre 2025, Saturne est à sa plus courte distance de la Terre. Voici quelques conseils pour bien profiter de ce spectacle. 

Une planète qui fait rêver :

Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2025, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19,5 secondes d’arc, porté à 44 secondes d’arc pour la limite des anneaux :

Ce superbe cliché a été réalisé durant l’opposition 2024. Outre les célèbres anneaux et les bandes gazeuses qui ceinturent le disque de la planète, on distingue également deux de ses nombreux satellites.  © Simon Labergère et Robin Le Guern

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À l’aube, la Lune se glisse lentement entre Jupiter et Vénus

L’été s’achève doucement, Orion est de retour, Jupiter et Vénus scintillent à l’aube et la Lune leur rend visite. 

Brillantes planètes :

Il ne vous a pas échappé que Jupiter et Vénus occupent le ciel en fin de nuit. La première ne cesse de gagner en visibilité (elle se lève de plus en plus tôt) avant son opposition le 10 janvier 2026. La seconde se dirige tranquillement vers l’horizon, avant sa conjonction solaire le 6 janvier prochain. Quant à la Lune, après son éclipse totale il y a quelques jours, elle sera nouvelle le 21 septembre. Mais attention, deux jours plus tôt, le 19 en milieu de journée, elle occultera Vénus !

En attendant ce rendez-vous céleste, on pouvait observer ces astres en fin de nuit, alors que la célèbre constellation d’Orion est de retour. À l’horizon, la brillante Sirius attire l’œil, tandis que plus haut, les inséparables Castor et Pollux surplombent la Lune. l’image ci-dessous a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200 équipé d’un objectif Samyang de 12 millimètres de focale. La pose a été de 4 secondes à 800 iso :

Si le beau temps persiste, vous pourrez suivre la descente du croissant de Lune en direction de Vénus les deux prochains matins.

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Une belle comète s’invite dans le ciel de l’hémisphère Sud

Découverte récemment, la comète C/2025 R2 (SWAN) a surpris tout le monde, et ce sont les astronomes de l’hémisphère Sud qui en profitent.

Invitée surprise :

Elle est encore loin, mais on ne parle que d’elle dans l’hémisphère Sud : C/2025 R2 (SWAN). Cette comète a surpris les astronomes la semaine dernière. Le 11 septembre, Vladimir Bezugly, un amateur ukrainien, l’a repérée sur des images envoyées par l’instrument SWAN. Cette caméra, installée à bord de l’observatoire solaire SOHO, a pour mission de cartographier l’hydrogène présent dans le vent solaire. Au moment de sa découverte, C/2025 R2 (SWAN) avait déjà une magnitude de 7, ce qui est exceptionnel. Cachée dans la lumière solaire, personne ne l’avait vue venir :

C/2025 R2 (SWAN) le 14 septembre depuis la Namibie. © Michael Jäger, Gerald Rhemann

Depuis qu’elle a été découverte, sa luminosité à presque triplé, et elle ne devrait pas tarder à devenir visible à l’œil nu. Mais pour l’instant, seuls les observateurs de l’hémisphère Sud peuvent l’observer correctement. En effet, elle se trouve actuellement du côté de Spica de la Vierge (Alpha Virginis). Depuis l’hémisphère Nord, cette brillante étoile se couche en début de soirée. Toutefois, l’orbite de la comète (encore en cours de détermination), va l’éloigner des lueurs solaires et la faire remonter progressivement. Les premières mesures astrométriques suggèrent qu’elle pourrait s’approcher de la Terre à seulement 0,26 UA le 20 octobre, si elle  ne se désintègre pas avant. Nous en reparlerons, mais vous pouvez déjà suivre son évolution sur Cometographia, Team CielAustral ou sur ICQ Comet Observations.

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Mirro-Sphère, des optiques de précision depuis 20 ans

La société Mirro-Sphère conçoit des optiques de précision depuis vingt ans. Rencontre avec son créateur, Franck Grière.

Cielmania : Franck, pourquoi ce nom de Mirro-Sphère ?

Franck Grière : c’est la contraction de miroirs sphériques, le nom des optiques que j’ai commencé à réaliser il y a plus de vingt ans, lorsque j’ai attrapé le virus. À l’époque, j’avais quitté ma Picardie natale pour suivre mon amie dans la Nièvre. En redécouvrant un beau ciel étoilé, je me suis souvenu de mon ancienne passion pour les instruments d’astronomie. Je me suis alors lancé dans la taille de miroirs sphériques.

Franck Grière (et Laurent Bourasseau au fond) présentent leur dernière création, le  télescope compact T3, lors des RABE. © CIELMANIA
Cielmania : Tu es parti de rien ?

F. G. : non, pas tout à fait. D’abord, j’avais pratiqué deux métiers qui allaient bien m’aider dans mon nouveau projet : électricien et électromécanicien. Ensuite, je me suis appuyé sur les travaux d’opticiens renommés comme Jean Texereau, Jean-Marc Becker ou encore Roger Mosser. J’ai aussi compris tout l’intérêt de posséder une machine à polir pour effectuer des taches répétitives, et j’en ai donc construit une. Ne restait plus qu’à créer une société pour commercialiser mes miroirs, ce qui fut fait le 12 septembre 2005.

La machine à polir, indispensable pour mécaniser certaines taches. © Franck Grière
Cielmania : à partir de ce moment-là, tu as donc pu te consacrer entièrement à la réalisation de miroirs :

F. G. : c’est ça. Grâce au test en autocollimation proposé par Jean Texereau, j’ai été capable de produire des miroirs de haute qualité en continu. Je répondais à toutes les demandes (amateurs, institutions) jusqu’à ce que je fasse un burn-out. Il m’a fallu du temps pour remonter la pente, mais Mirro-Sphère (site internet) a survécu à ce passage difficile… En 20 ans, je pense que j’ai réalisé ou repoli un peu plus de 800 miroirs, de 200 à 600 mm de diamètre.

Le Thin Travel Telescope tient dans une sacoche d’ordinateur. © Franck Grière
Cielmania : tu avais la passion pour les instruments, il n’y a pas une certaine frustration à ne faire que des optiques ?

F. G. : c’est vrai, mais j’ai quand même réalisé quelques télescopes comme le ART 16 ,ou le Stronglight en partenariat avec un mécanicien de génie, Philippe Coudray. Et puis récemment, j’ai croisé la route d’un remarquable concepteur de télescopes, Laurent Bourasseau. J’ai flashé sur son concept de télescope ultra transportable. C’est ainsi qu’est né le T3 (Thin Travel Telescope), un 250 millimètres de moins de 8 kg, f/d 4 tout en carbone, qui tient dans une sacoche d’ordinateur portable. Pour ses 20 ans, Mirro-Sphère renoue donc avec son projet initial : fabriquer des télescopes !

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En vidéo : un télescope Vespera Pro sur le Mont-Blanc

Emmener un télescope Vespera Pro sur le toit de l’Europe, c’est le projet fou de l’astronome amateur Cyril Dupuy, fondateur de Vaonis. 

Télescopes intelligents :

Vespera Pro (à découvrir ici) est l’un des derniers télescopes intelligents développés par la société Vaonis. Combinant une caméra avec une lunette d’observation, ces instruments révolutionnent la pratique de l’astronomie depuis quelques années. Associés à une application installée sur smartphone ou tablette, ils fournissent des images célestes sur écran en quelques minutes :

Cyril Dupuy présentait son premier prototype de télescope intelligent lors des Rencontres astronomiques de printemps en 2016. © Jean-Baptiste Feldmann

Au point qu’il n’a jamais été aussi facile d’obtenir des clichés du cosmos et de les partager, sans aucune formation préliminaire de l’utilisateur. Ce concept révolutionnaire, on le doit à Cyril Dupuy. Astronome amateur, il a fondé il y a quelques années la société Vaonis pour développer l’audacieux concept qu’il avait en tête :

Après la commercialisation de Stellina, première station d’observation,  différents modèles ont vu le jour. Tous répondent à une demande croissante des simples curieux du ciel, mais également des astronomes amateurs et des clubs d’astronomie. Avec son dernier modèle, le Vespera Pro, Cyril Dupuy a réalisé un rêve un peu fou : près de 150 ans après la création d’un observatoire au sommet du Mont-Blanc, il a décidé d’emporter son télescope intelligent sur les traces de l’astronome Jules Janssen. Une étonnante aventure qu’il nous raconte dans cette vidéo :

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Éclipse totale de Lune un soir d’été

C’est une belle éclipse totale de Lune que l’on pouvait admirer durant la première partie de soirée le dimanche 7 septembre 2025.

Lune de sang :

Chaque éclipse totale de Lune est un spectacle, pour peu que la météo coopère. Rappelons d’abord qu’à cette occasion, la Lune entre dans le cône d’ombre terrestre. Naturellement, comme elle ne reçoit plus la lumière du Soleil, elle devrait complètement disparaître à nos yeux. Mais ce n’est pas le cas : en traversant l’atmosphère terrestre, une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) est déviée à l’intérieur du cône d’ombre. Et voilà notre Lune qui se pare d’une étrange teinte sanguine :

Lever de Lune éclipsée le 7 septembre 2025. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce fut donc le cas durant la soirée du dimanche 7 septembre 2025, où l’on a pu assister à un lever de Lune éclipsée. Bien qu’il se produise en moyenne deux éclipses lunaires par an, c’est à chaque fois un moment d’effervescence chez les photographes du ciel. L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200 équipé d’un objectif Nikkor de 50 millimètres de focale. Comme il faisait assez sombre, il a été nécessaire de poser quatre secondes à 400 iso.

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Spectacle rare : l’ombre de deux lunes sur Saturne

L’astrophotographe Philip Smith a immortalisé l’ombre de deux lunes sur Saturne, un spectacle rare observable tous les quatorze ans environ. 

Ombres sur Saturne :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre des lunes ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. C’est une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les 14,5 ans seulement. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Mais d’autres lunes projettent également leur ombre, plus discrète. Parfois, spectacle rare, deux ombres sont observables en même temps. C’est ce que Philip Smith a immortalisé le 4 septembre dernier. Cet amateur, qui opérait depuis son observatoire situé à Manorville (État de New York), a utilisé un télescope Celestron 14 :

Deux lunes projettent leur ombre sur Saturne. © Philip Smith

Rappelons que Titan est la plus grosse lune de Saturne avec un peu plus de 5.000 kilomètres de diamètre. Elle a été découverte par Christian Huygens en 1655. Il utilisait alors une simple petite lunette astronomique de seulement 57 mm de diamètre. Sachez que Titan possède des lacs d’hydrocarbures à sa surface ainsi qu’une atmosphère. Cette dernière se compose principalement d’azote moléculaire (95 à 98%) et de méthane. Quant à Téthys, c’est un corps glacé d’un peu plus de 1000 km de diamètre. Sa découverte par l’astronome Jean-Dominique Cassini remonte à 1684. Téthys est surtout connu pour les mystérieuses lignes rouges observables à sa surface.

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Ciel d’été : l’amas IC 1311 scintille au cœur du Cygne

Poudroiement d’étoiles au milieu des nébuleuses du Cygne, l’amas ouvert IC 1311 offre un joli spectacle aux astrophotographes. 

Dans l’aile du Cygne :

IC 1311 (IC pour Index Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, dont la première version est parue en 1895) a été repéré le 6 octobre 1893. On doit la découverte de cet amas d’étoiles à l’astronome amateur anglais Thomas Espin. Il le décrivait alors comme un disque d’étoiles très faibles (diamètre apparent de 5 minutes d’arc), ce qui est assez normal puisqu’on estime sa magnitude à 13.  L’amas compte près de 850 étoiles et on évalue son âge à environ 1,6 milliard d’années. Si l’envie vous prend de le localiser, il vous faudra plonger dans la constellation du Cygne, en choisissant la bonne aile. Celle qui se déploie en direction de Pégase est connue pour ses célèbres Dentelles. Mais IC 1311 se cache sous l’autre aile, celle qui s’étire au-dessus de la Lyre :

Carte de repérage des principaux objets du Cygne. © Deep⋆Sky Corner

À première vue, les amas d’étoiles ouverts intéressent assez peu les astrophotographes. Sans doute leur préfère-t-on des nébuleuses colorées, comme celle du Trèfle. Mais IC 1311 a la particularité d’être entouré de jolis nuages de gaz ionisé. Ces derniers sont illuminés par le rayonnement ultraviolet de jeunes étoiles très chaudes. Il est d’ailleurs très probable que l’amas se situe très loin derrière ces nébuleuses. Quoi qu’il en soit, le résultat a de quoi motiver les esthètes à la recherche d’images originales ! C’est donc Robert Eder qui nous propose une magnifique vue de cette région céleste. L’image que voici a nécessité un peu plus de trois heures de poses au foyer d’un télescope de vingt centimètres :

Gageons que ce portrait photogénique va donner des idées à d’autres astrophotographes ! Signalons enfin que cette jolie région céleste a également été immortalisée par le télescope Mayall de quatre mètres de diamètre.

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Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

L’éclipse totale de Lune du 7 sera l’un des spectacles célestes à ne pas manquer durant ce mois de septembre 2025.

Éclipse à l’horizon :

Le dimanche 7 septembre 2025, nous assisterons à la seconde éclipse totale de Lune de l’année, après celle du 14 mars. Aux alentours de vingt heures, vous verrez notre satellite naturel se lever à l’Est, entièrement plongé dans l’ombre terrestre :

Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion de réaliser de belles images avec un premier plan terrestre. Je vous rappelle que lors des éclipses de Lune, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur cuivrée, provoquée par la réfraction de la lumière solaire (explications). Mais bien que ce joli phénomène soit particulièrement photogénique, il ne sera pas le seul à intéresser les amoureux du ciel durant ce mois de septembre. Je vous propose donc de voir maintenant ce que le ciel nous réserve. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025

Comète interstellaire 3I/ATLAS : les explications d’Adrien Coffinet

Pourquoi la comète interstellaire 3I/ATLAS fascine-t-elle les astronomes ? Éléments de réponse avec Adrien Coffinet.

Fascinante visiteuse :

Après 1I/ʻOumuamua en 2017 et 2I/Borissov en 2019, 3I/ATLAS est le troisième visiteur interstellaire repéré dans le Système solaire. Depuis sa découverte le 1er juillet 2025 par le Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System, cette comète fait l’objet de toutes les attentions. Docteur en astrophysique et journaliste scientifique, Adrien Coffinet nous explique les raisons de cet engouement.

Le réseau de surveillance ATLAS se compose de quatre télescopes (deux à Hawaï, un au Chili et un en Afrique du Sud) qui scrutent automatiquement le ciel. © ATLAS
Cielmania : que sait-on sur cet objet céleste ?

Adrien Coffinet : il s’agit d’une comète interstellaire qui a été découverte il y a presque deux mois, mais on a retrouvé sa trace sur des images remontant au 21 mai 2025. Les astronomes vont continuer à l’observer dans les mois qui viennent, mais lorsque la comète sera au périhélie le 29 octobre prochain, la Terre sera de l’autre côté du Soleil, rendant les observations impossibles. Pourtant, le passage au périhélie est une période cruciale pour en apprendre plus. C’est le moment où une comète est la plus active, et elle peut même éventuellement se fragmenter (comme l’avait fait 2I/Borissov). L’observer au périhélie permettrait peut-être aussi de confirmer qu’elle provient bien du disque épais de notre galaxie, comme on le suspecte.

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Saturne : une tempête polygonale au pôle Sud ?

L’astrophotographe amateur Jean-Paul Oger a peut-être découvert une nouvelle tempête polygonale sur Saturne, cette fois au pôle Sud.

Un hexagone au Nord, un décagone au Sud ?

En survolant le pôle Nord de Saturne dans les années 1980, les sondes Voyager y ont découvert un étrange vortex de forme hexagonale. Autour de cette tempête, dont le diamètre dépasse trente mille kilomètres, on a pu mesurer des vents circulant à des vitesses proches de 500 km/h. Des simulations menées ultérieurement (Harvard, 2020) ont montré que l’interaction entre plusieurs petites tempêtes pouvait conduire à la formation d’une telle structure polygonale. Mais les chercheurs sont restés sur leur faim, puisque le modèle obtenu était un polygone à neuf côtés et non un hexagone :

Vortex de forme hexagonale photographié au pôle Nord de Saturne. © NASA

On n’avait encore rien observé d’aussi spectaculaire au pôle Sud, si ce n’est un vortex polaire chaud. Mais les dernières images de Jean-Paul Oger révèlent un autre phénomène. Cet astrophotographe amateur a réalisé un planisphère du pôle Sud de la planète à partir de plusieurs clichés. Ils ont été pris avec une caméra infrarouge et un télescope de 40 centimètres de diamètre. Le résultat final dévoile un vortex polygonal inconnu :

Un vortex apparaît au pôle Sud sur les images réalisées en infrarouge. © Jean-Paul Oger

En attendant que cette découverte soit confirmée par d’autres observations, n’hésitez pas à pointer Saturne cette nuit (utilisez Stellarium pour la repérer). La planète aux anneaux, qui se trouve actuellement dans la constellation des Poissons, se rapproche de nous jusqu’à son opposition le mois prochain.

En ce moment, observez la célèbre planète aux anneaux. © Jean-Baptiste Feldmann
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C/2025 A6 (Lemmon), une belle comète cet automne ?

La comète C/2025 A6 (Lemmon) augmente d’éclat beaucoup plus rapidement que prévu. Avec peut-être une agréable surprise à l’automne.

Astre chevelu du soir, espoir :

C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 à l’Observatoire du Mont Lemmon avec une magnitude de 21,6. Nommée CCNG6P2 dans un premier temps, elle a reçu sa désignation définitive une fois sa nature cométaire confirmée. Les astronomes ont calculé que sa période orbitale est d’environ 1372 ans. Son passage au plus près de la Terre (0,68 UA) est fixé au 21 octobre, et le périhélie au 8 novembre. Initialement, la luminosité de la comète devait avoisiner la magnitude 10 à cette époque. Mais les dernières estimations d’éclat ont conduit Seiichi Yoshida à réévaluer ses prévisions :

Si ces projections se confirment, C/2025 A6 (Lemmon) pourrait alors atteindre la magnitude 4,5 et devenir visible à l’œil nu. L’astre chevelu circulerait du Bouvier à Ophiuchus, et serait donc très bien placé dans le ciel du soir pour les observateurs de l’hémisphère Nord. Mais restons prudents, car c’est bien connu, les comètes n’en font qu’à leur tête. Souvenez-vous : bien que très prometteuse, la comète C/2025 F2 (SWAN) a fait pschitt il y a quelques mois….

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS le 13 octobre 2024 en train de glisser derrière Oingt en Beaujolais, l’un des plus beaux villages de France. © Jean-Baptiste Feldmann
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Vingt-cinq heures avant la Nouvelle Lune

Le croissant lunaire faisait une dernière apparition ce matin, avant la prochaine Nouvelle Lune, faussement appelée Lune noire.

Le buzz de la Lune noire :

La Nouvelle Lune (NL) se produit tous les 29,53 jours, le temps d’une lunaison. Au cours de cette période, on assiste aux différentes phases. Après la NL, c’est le Premier quartier, suivi de la Pleine Lune puis du Dernier quartier, avant la NL suivante. L’écart moyen entre chaque phase est donc d’environ 7,4 jours. Ce matin, veille de la NL, on pouvait observer un très fin croissant au-dessus de l’horizon Est :

Joli croissant de Lune à l’aube du 22 août 2025. © Jean-Baptiste Feldmann

Au moment de la NL, notre satellite naturel est invisible, car trop proche angulairement du Soleil. Invisible, vraiment ? Sauf pour l’astrophotographe français Thierry Legault, qui a réussi l’exploit de le photographier le 14 avril 2010. Mais pour le commun des mortels, il faut attendre deux ou trois jours pour retrouver un fin croissant, cette fois au-dessus de l’horizon Ouest en soirée. Bref, la mécanique céleste explique parfaitement les différentes phases lunaires, nul besoin de chercher à faire le buzz avec une prétendue Lune noire !

Les phases s’expliquent par les différentes configurations Lune-Terre-Soleil. ©AstroJuniors
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Insolite : de la neige à l’Observatoire de Las Campanas

Bien que situé dans l’une des régions les plus sèches du monde, l’Observatoire de Las Campanas s’est brièvement retrouvé sous la neige. 

Observatoires chiliens :

À Las Campanas, comme à La Silla ou au Cerro Paranal, les astronomes ont rarement l’occasion de voir des précipitations. Ces trois observatoires chiliens bénéficient en effet d’un climat particulièrement sec, c’est-à-dire pourvu d’une atmosphère très pauvre en vapeur d’eau. Un gage pour des observations de qualité, avec une très faible probabilité de couverture nuageuse. Si les observatoires de La Silla et du Cerro Paranal sont européens, celui de Las Campanas est américain. Et c’est là, dans la Cordillère des Andes, qu’une rare chute de neige a été immortalisée par Yuri Beletsky :

Rare chute de neige dans la Cordillère des Andes. © Yuri Beletsky

Comme l’astrophotographe le raconte sur sa page Facebook, le paysage autour de l’observatoire s’est couvert d’une mince couche de neige après une tempête. À droite sur l’image, on remarque les deux coupoles jumelles des télescopes Magellan de 6,5 mètres de diamètre. Au fond à gauche, on distingue les coupoles qui abritent les télescopes Henrietta Swope (1 mètre de diamètre) et Irénée du Pont (2,50 m).

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Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Le télescope spatial James Webb a découvert une vingt-neuvième lune autour d’Uranus, la septième planète du Système solaire.

La planète d’Herschel :

Uranus a été découverte le 13 mars 1781 par William Herschel, lui assurant une immense célébrité. L’astronome-musicien utilisait alors un télescope de 160 millimètres de diamètre. Avec un rayon d’un peu plus de 25.000 kilomètres, cette planète gazeuse géante arrive en troisième position après Jupiter et Saturne :

Uranus et quelques-uns de ses satellites. © Georges Astrophotography

Uranus met un peu plus de 84 ans pour effectuer une révolution autour du Soleil. Depuis quelques années, les instruments de plus en plus performants ont permis d’observer des modifications de la météo sur Uranus :

On a photographié d’énormes tempêtes (image ci-dessus) sous forme de nuages clairs. Une couleur qui s’explique probablement par la remontée de glace de méthane. Par ailleurs, ces tempêtes sont poussées par des vents pouvant atteindre 900 km/h. On a également découvert (en 1977) un système d’anneaux autour de la planète. Continuer la lecture de Une nouvelle lune découverte autour de la lointaine Uranus

Astrolys, l’incontournable festival d’astronomie vendéen

Retour sur la dix-septième édition du festival d’astronomie vendéen Astrolys, qui faisait cette année honneur aux animaux du ciel.

La Chapelle-Aux-Lys, village étoilé :

Astrolys (site de l’association), c’est l’astronomie à la Chapelle-Aux-Lys. Dans ce petit village vendéen, on tutoie les étoiles depuis bien longtemps. Planétarium, chemin aux étoiles, cadrans solaires et photographies astronomiques dans les rues, ainsi qu’un festival dont la dix-septième édition se déroulait les 16 et 17 août 2025. La faute à Olivier Sauzereau, un astrophotographe qui partage sa passion avec une énergie débordante :

De gauche à droite Olivier Sauzereau, Tony Crocetta et moi-même. © CIELMANIA

Quand il n’est pas en train d’observer une éclipse totale de Soleil (comme par exemple le 21 août 2017 aux USA), Olivier se consacre à la diffusion de l’astronomie. Au point d’avoir fait de son village (le plus petit du monde à posséder un planétarium) un lieu incontournable pour les amoureux du ciel étoilé, avec le soutien bienveillant du maire, Philippe Boisson :

Inauguration de la dix-septième édition du festival. © Astrolys

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Spectacle à l’aube : deux planètes et une étoile filante

Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.

Rencontre céleste :

Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !

Moins d’un degré apparent séparait les deux planètes. © Jean-Baptiste Feldmann

Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune.  On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :

Passage surprise d’une étoile filante au-dessus d’Orion. © Jean-Baptiste Feldmann

Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.

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