En juillet 2025, la Lune a rendez-vous avec quelques planètes ou étoiles brillantes, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.
Vision amplifiée :
La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :
En juillet 2025, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025→
L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin.
Chaudes soirées :
C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :
Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :
IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.
Phobos, une lune mystérieuse :
IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :
Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.
Les astronomes suivent avec intérêt l’augmentation d’éclat de la nova V462 Lupi, découverte dans la constellation du Loup le 12 juin.
Nova en vue sur l’horizon Sud :
V462 Lupi a été découverte par l’un des télescopes automatiques du réseau de surveillance ASAS-SN le 12 juin. À cette date, la nova avait une magnitude de 8,7. Depuis, son éclat ne cesse d’augmenter et elle est désormais visible à l’œil nu. Elle a d’ailleurs été photographiée par plusieurs amateurs : Tomio Akutsu, Christopher Go ou encore Dawid Moździerski. Je vous invite à retrouver cartes et infos dans l’article proposé par Sky & Telescope :
Comme la nova se situe dans la constellation australe du Loup, il est préférable de l’observer depuis les basses latitudes. J’ai obtenu la carte ci-dessus sur Stellarium en choisissant de placer l’observateur à Marseille. Ci-dessous, je vous propose un champ plus réduit pour localiser la nova :
Une petite lunette astronomique ou un modeste télescope permettent de découvrir l’étonnant Mur droit ou Rupes recta.
L’épée dans la Lune :
Le Mur droit est sans doute la plus étonnante curiosité lunaire. Située sur la bordure Est de la Mer des Nuées (Mare Nubium), cette formation est observable avec un éclairage optimal juste après le Premier Quartier ou juste avant le Dernier Quartier. Pas besoin d’un gros instrument, un grossissement d’une cinquantaine de fois suffit pour la détailler :
Localisation du Mur droit en bordure de la mer des Nuées.
Cette curiosité fut découverte en 1650 par l’astronome et mathématicien hollandais Christian Huygens qui la surnommait l’épée dans la Lune. Si vous observez le Mur droit juste après le Premier Quartier (comme sur l’image ci-dessous réalisée par Aerts Leo) vous allez penser qu’il s’agit d’une haute falaise projetant son ombre dans la Mer des Nuées :
Il n’en est rien : c’est l’éclairage rasant qui produit cet effet. Rupes recta est en réalité une dénivellation de 300 mètres qui court sur 120 kilomètres de long. Cette longue pente douce résulte très probablement d’un affaissement du sol qui s’est produit lors du refroidissement de la mer des Nuées (une formation identique, Rupes Cauchy, est observable dans la Mer de la Tranquillité). L’astrodessinateur Laurent Oumar nous fait visiter cette région lunaire :
Lorsque vous aurez fini d’explorer Rupes recta, prenez un peu de temps pour admirer quelques jolis cratères d’impact de part et d’autre : à l’Est se trouve Thebit (57 km de diamètre) avec un second cratère, Thebit A (20 km) à cheval sur son rempart suivi d’un troisième encore plus petit (Thebit L, 12 km). À l’Ouest se trouvent les cratères Birt (17 km) et Birt A (7 km). Il faut un grand télescope et une atmosphère stable pour observer la faille Rima Birt :
À partir des clichés de trente astrophotographes, le collectif Overall Photons a reconstitué une incroyable image de la Chaîne de Markarian.
Galaxies de printemps :
Les galaxies de la Chaîne de Markarian s’observent au printemps. C’est en effet la saison idéale, en raison des nuits encore assez longues et des températures en hausse. Les astronomes apprécient particulièrement celles qui peuplent les constellations du Lion, de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice. Parmi elles, une chaîne de huit galaxies à cheval entre la Vierge et la Chevelure de Bérénice. En 1961, l’astronome arménien Benjamin Markarian découvrit qu’elles étaient liées physiquement. De fait, l’étude de leur spectre révèle un mouvement identique dans l’espace :
Il s’agit de M84 (NGC 4374), M86 (NGC 4406), NGC 4477, NGC 4473, NGC 4461, NGC 4458, NGC 4438 et NGC 4435. Les deux plus brillantes (M 84 et M 86) ont été cataloguées par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Les six autres ont été référencées ultérieurement dans le New General Catalog of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) établi par John Dreyer à la fin du XIXe siècle.
Le collectif Overall Photons vient de dévoiler un cliché époustouflant de cette région céleste. Il est le résultat de 660 heures de poses cumulées entre trente astrophotographes ! On n’ose imaginer le temps qu’il aura fallu pour assembler et harmoniser les différents clichés… L’image finale révèle de très faibles halos galactiques composés de gaz et d’étoiles, ainsi que des filaments d’hydrogène ionisé (en rouge) reliant les galaxies. Ce collectif a déjà réalisé une très belle image collaborative de l’amas de galaxies de Persée.
Fred Espenak était fasciné par les éclipses de Soleil. Depuis un demi-siècle, il parcourait le monde pour les admirer.
Monsieur Eclipse :
On avait fini par le surnommer “Mr Eclipse“. Depuis l’observation de sa première éclipse totale de Soleil en mars 1970, Fred Espenak n’avait jamais cessé de les admirer et d’en calculer les paramètres. Cet astrophysicien (à la retraite depuis 2009) en a observé plus d’une trentaine. Il avait l’habitude de dire : “ Sur l’échelle de la beauté des phénomènes naturels, une éclipse partielle de Soleil est de 3, et une éclipse totale est d’un million. Rien n’est comparable à une éclipse totale. Si vous habitez près de la trajectoire de l’éclipse totale, mais légèrement en dehors, et que vous décidez de ne pas vous y rendre le jour J, vos voisins et amis qui assisteront à l’éclipse vous en parleront et vous le regretterez. Alors, efforcez-vous d’aller voir l’éclipse totale si possible. »
Fred Espenak a observé plus d’une trentaine d’éclipses totales de Soleil. @ NASA
Lorsqu’il travaillait au Goddard Space Flight Center, Fred Espenak se consacrait au développement et à l’utilisation de spectromètres infrarouges pour sonder les atmosphères des planètes, une activité qui le conduisait à utiliser les plus grands télescopes de la planète. La surveillance de l’ozone dans l’atmosphère de Mars, la détection des vents sur Vénus, Mars et Titan, ou encore l’étude des hydrocarbures dans les stratosphères de Jupiter et Saturne n’avaient pas de secret pour lui. Continuer la lecture de Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses→
Au cours de ce mois de juin 2025, la Lune est de nouveau à l’honneur et les nuages noctiluques pourraient vous étonner.
Pas de nuit noire :
Qu’observer en juin 2025, alors que les nuits sont les plus courtes de l’année ? Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la nuit pour admirer le ciel. Outre l’étude des taches solaires (voir comment observer l’activité solaire en toute sécurité), nous entrons dans la bonne période pour guetter les fugaces nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais). Ces nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires :
Le télescope japonais Subaru a réalisé une pêche miraculeuse dans la Vierge, ramenant dans ses filets cette étonnante méduse cosmique.
Télescope japonais géant :
Au Japon, “subaru” désigne le célèbre amas d’étoiles des Pléiades. Mais c’est aussi le nom qui a été donné au plus grand télescope du pays. Cet instrument de 8,2 mètres de diamètre, opérationnel depuis 1998, est installé au sommet du Mauna Kea, dans l’archipel d’Hawaï. Le ciel y est particulièrement noir, et le télescope japonais n’est pas le seul à en bénéficier. On trouve également au sommet de ce volcan éteint le Gemini Nord, les deux Keck, ainsi que le CFHT :
En plongeant dans la belle constellation de la Vierge, le télescope japonais y a fait une étonnante trouvaille. Deux galaxies en interaction gravitationnelle (UGC 9326 et 9327) ressemblent à une méduse. UGC 9326 (que l’on distingue dans le filament central) a traversé UGC 9327 (qui a pris une forme d’ombrelle) il y a des millions d’années :
Il faut dire que de telles rencontres cosmiques ne sont pas rares : Arp 273, NGC 2442 ou encore Triplet de Wild en sont quelques exemples. À chaque fois, le processus est identique. Au début, on observe deux galaxies s’approchant un peu trop près l’une de l’autre. Elles sont ensuite déformées par les marées gravitationnelles. Elles s’arrachent alors mutuellement du gaz et des étoiles, nous offrant cet étonnant spectacle.
À savoir :
Le Uppsala General Catalogue of Galaxies (UGC) est un catalogue de galaxies recensant plus de 12.000 galaxies visibles dans l’hémisphère nord.
Les astronomes en rêvaient. C’est chose faite : le Morvan devient la septième Réserve internationale de ciel étoilé en France.
Les étoiles font le spectacle :
Les astronomes vous le diront : le Morvan, c’est d’abord une tache noire sur les images satellite nocturnes. Idéalement situé entre Paris et Lyon, son Parc naturel régional semble échapper à une envahissante pollution lumineuse. Une particularité qui lui permet d’entrer aujourd’hui dans le petit cercle des Réserves internationales de ciel étoilé (RICE). On en compte actuellement vingt-quatre dans le monde, dont sept en France.
La première RICE française est celle du pic du Midi de Bigorre, labellisée en 2013. Sont venues s’y ajouter celles des Cévennes, du Mercantour, du Limousin, du Vercors et des Landes de Gascogne. En ce qui concerne le Morvan, le prestigieux label, décerné par DarkSky International, est l’aboutissement d’une démarche entamée il y a neuf ans. Communes, syndicats d’énergie, associations, clubs d’astronomie et habitants qui s’étaient unis pour préserver leur ciel étoilé, voient aujourd’hui leurs efforts récompensés. La RICE concerne la partie sud du Parc et couvre 1.297 km² et 50 communes. Avec près de 100% des points lumineux éteints en moyenne entre 22 heures et 6 heures, on peut désormais dire : « En Morvan, les étoiles font le spectacle ! »
Ce 17 mai 2025, les amateurs avaient rendez-vous pour une nouvelle édition des Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE).
Le rendez-vous des passionnés Bourguignons :
Les RABE rassemblent tous les deux ans les amateurs bourguignons. Ces Rencontres, crées en 1990 à l’initiative de l’astronome amateur Jean-Claude Merlin, se déroulent sur une journée. Elles permettent aux astronomes amateurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et des environs de se rassembler. Près de 90 d’entre eux étaient présents pour cette édition 2025 qui se tenait à Imphy dans la Nièvre. Le succès de cette journée doit beaucoup aux membres du Club d’astronomie-MJC d’Imphy chargés de l’organisation.
Les intervenants :
Jean-Claude Merlin a présenté ses recherches d’astéroïdes en utilisant des télescopes à distance.
Pierre Causeret (Cygnus 21) a expliqué comment utiliser une sphère armillaire proposée en kit par le CLEA.
Franck Grière (Mirro Sphère) a dévoilé les détails du Travel Télescope, un instrument qui tient dans une sacoche d’ordinateur.
Michel Dumont s’est penché sur l’étude dynamique et spectrale de la nébuleuse du Crabe.
L’intervention de Marc Peigneux a porté sur la réalisation d’un radiotélescope amateur.
L’astrophysicien Dominique Proust a fait une présentation de son métier.
Les participants ont pu également observer le Soleil avec des instruments dédiés et visiter l’observatoire du club d’Imphy, équipé d’un télescope de 400 millimètres de diamètre.
Astronome amateur gallois, Hugh Percy Wilkins (1896-1960) fut l’auteur de nombreuses cartes de la Lune, dont une monumentale.
La Lune, rien que la Lune :
Hugh Percy Wilkins naquit au Pays de Galles le 4 décembre 1896. Contrairement à Étienne Léopold Trouvelot qui se mit à dessiner les spectacles célestes à plus de quarante ans, Wilkins commença beaucoup plus jeune. Il réalisa en effet ses premiers croquis de la Lune à l’âge de treize ans. Puis il entra en 1918 à la British Astronomical Association (BAA) où il occupa ultérieurement le poste de directeur de la Section lunaire. Il acheva de dessiner une première carte de la Lune en 1924. Elle allait être suivie de beaucoup d’autres, de plus en plus grandes et de plus en plus détaillées :
Au début, Wilkins réalisait ses dessins avec un télescope de 32 centimètres de diamètre qu’il remplaça ensuite par un autre de 40 centimètres de diamètre. C’est l’instrument que l’on voit dans le reportage ci-dessous, réalisé en 1953 :
De retour à l’aube, Saturne nous offre un étonnant visage : la planète géante gazeuse semble avoir perdu ses célèbres anneaux !
Une question d’orientation :
Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au début du XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de un kilomètre et s’étendent jusqu’à 300 000 kilomètres de la planète :
Avec un axe de rotation incliné de 27°, Saturne connaît des saisons comme la Terre. Mais bien plus longues, puisqu’elles durent chacune un peu plus de sept ans ! En effet, la planète met 29,47 ans pour effectuer une révolution complète autour du Soleil. Ce printemps 2025 correspond à l’équinoxe sur Saturne, et le 6 mai, le Soleil est donc passé du Nord au Sud des anneaux. Il éclairait leur face boréale depuis le 10 août 2009, il va désormais éclairer leur face australe, et ce jusqu’au 22 janvier 2039. Éclairés sur la tranche, les anneaux (très fins) sont devenus invisibles pour quelques jours. C’est ce spectacle étonnant qu’a immortalisé l’astrophotographe Christopher Go :
Seule une image surexposée de la planète permettait de les deviner (voir par exemple ce cliché de Tomio Akutsu). Si vous voulez observer Saturne, il faudra la chercher dans les lueurs de l’aube. Comme elle affiche une modeste magnitude de 1,2, une paire de jumelles sera utile pour l’identifier, une fois sa localisation effectuée avec le logiciel Stellarium.
S’étirant actuellement sur près de 140.000 kilomètres, la tache géante AR 4079 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil.
Soleil encore actif :
La très belle tache AR 4079 nous apporte la preuve que le cycle solaire en cours n’a pas dit son dernier mot. Rappelons que ce cycle, le vingt-cinquième, a débuté fin 2019, lorsque l’on a noté un changement de polarité du magnétisme du Soleil. Chaque cycle ayant une durée moyenne de onze ans, les astronomes estiment que le maximum du cycle actuel s’est produit fin 2024 :
Patricio Leon a superposé les 259 images solaires qu’il a prises en 2024. Voilà de quoi révéler de façon spectaculaire l’intensité de l’activité de notre étoile durant l’année écoulée.
Logiquement, l’activité solaire est donc en train de décroître. Cela signifie que les taches, ces zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique, vont être moins nombreuses. Avec sans doute quelques belles surprises, comme actuellement :
Pour mémoire, les taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.
À savoir :
L’observation du Soleil nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. La société Stelvision vous propose par exemple deux modèles (ASTF 80 ou ASTF 140) adaptables sur un télescope, qui ne laissent passer que 1/100.000e du rayonnement solaire.
En l’absence de filtre, il est quand même possible de suivre sans danger l’activité de notre étoile. Pour cela, il suffit de se rendre sur la page du satellite solaire SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory).
C’est Galilée qui le premier observa des taches solaires avec une lunette astronomique en 1612. Heinrich Schwabe remarqua la périodicité de ces taches en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans.
En orbite autour de Mars depuis dix-neuf ans, MRO a repéré le rover Curiosity et ses traces dans Gediz Vallis Ridge.
Caméra haute résolution :
En 2026, la NASA fêtera les vingt ans d’observations de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). D’elle, le grand public connaît surtout les incroyables images délivrées par sa caméra HiRISE. Elle doit ses performances à un détecteur de 14 CCD associé à un télescope de 0,5 mètre de diamètre. D’ailleurs, c’est la plus grosse caméra embarquée sur une sonde, avec une résolution au sol qui peut atteindre 0,3 mètre depuis une altitude de 300 kilomètres :
En voici la preuve avec cette image obtenue le 28 février 2025. Premièrement, on y voit l’astromobile Curiosity. Deuxièmement, et c’est plus insolite, on distingue très bien la trace laissée par ses roues. Ces traces devraient être progressivement effacées par les vents martiens. Actuellement, le rover explore Gediz Vallis Ridge sur les pentes du Mont Sharp. En effet, cette zone riche en débris rocheux intéresse beaucoup les planétologues. Car ces débris ont probablement été amenés par un torrent de boue il y a trois milliards d’années. Continuer la lecture de Le rover Curiosity photographié depuis l’orbite martienne→
Au cours de ce mois de mai 2025, traditionnellement riche en rencontres astronomiques, la Lune croisera quatre planètes.
Rencontres entre passionnés :
Comme les années précédentes, mai 2025 sera l’occasion pour les astronomes amateurs de se retrouver. Tout d’abord, le samedi 17 mai, se dérouleront les Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE) à Imphy (58). Le même jour en Loire-Atlantique, les passionnés se donneront rendez-vous à l’Astro-44. Puis ce sera le pont de l’Ascension qui offre quatre jours et trois nuits sans Lune, une aubaine si la météo est clémente. Les astronomes amateurs se retrouveront durant les Rencontres Astronomiques de Printemps (RAP, 27ème édition) ou les Nuits Astronomiques de Touraine (NAT, 13ème édition). Notez que dans le Sud de la France se déroulera la première édition des Nuits Astronomiques du Verdon (NAV) :
Ces rencontres seront une belle occasion pour observer et échanger entre passionnés. En outre, de nombreux ateliers et conférences permettront de s’initier ou de se perfectionner dans différents domaines comme le dessin, l’astrophoto, les observations solaires…
Le ciel en mai 2025 :
Le 1er au crépuscule, le croissant de Lune domine Jupiter au-dessus de l’horizon Ouest.
Le 3, veille du Premier Quartier, la Lune accompagne Mars. La Planète rouge entame pour trois nuits son passage au Nord de l’amas d’étoiles de la Crèche, un spectacle à suivre aux jumelles.
Le 12, c’est la Pleine Lune. La nuit du 13 au 14, elle accompagne Antarès, la brillante étoile du Scorpion.
Le 20, c’est le Dernier quartier de Lune.
Le 22 et le 23 avant l’aube, le croissant de Lune glisse du côté de Saturne. Le 24, il s’approche de Vénus.
Le 27, c’est la Nouvelle Lune. Un croissant âgé de 17 heures seulement est théoriquement observable au crépuscule.
Le 28 en soirée, le croissant de Lune surplombe à nouveau Jupiter, près de l’horizon Ouest.
Le 31 en soirée, le croissant retrouve la planète Mars.
Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
Avant qu’elle n’escalade la voûte céleste les nuits prochaines, la jeune Lune nous a offert hier soir son plus beau sourire.
Nouvelle lunaison :
Avez-vous vu le sourire de la jeune Lune hier soir ? Posé loin au-dessus de l’horizon Ouest, il était particulièrement photogénique. Très souvent, le croissant n’a pas cette orientation. Il se tient bien droit, ou légèrement penché :
Tout dépend, vous l’aurez compris, de sa position par rapport au Soleil. Il nous fait un sourire quand il est juste au-dessus du Soleil couché. Mais que signifie jeune croissant ? Le jeune croissant de Lune est celui qu’on observe après la Nouvelle Lune (NL), donc le soir. À l’opposé, le vieux croissant (celui du matin) précède la NL. On considère qu’il faut attendre au moins 24 heures après la NL pour commencer à distinguer le jeune croissant. Mais si vous êtes novice, sachez que son observation deviendra plus aisée à partir de 35 heures après la NL. Le croissant ci-dessous a été photographié une cinquantaine d’heures après la NL :
Pour réaliser ce cliché, j’ai placé un appareil photo derrière un télescope de 102 mm de diamètre. Une pose assez rapide révèle quelques détails sur ce sourire d’argent (montagnes et cratères d’impact). Une pose plus longue aurait permis de mettre en valeur la lumière cendrée au détriment du croissant surexposé.
Dans la constellation de la Grande Ourse, un panache rouge de gaz et de poussières s’échappe de la superbe Galaxie du Cigare.
Au cœur de la Grande Ourse :
Découvrir la Galaxie du Cigare (qui doit son nom à sa forme allongée) nous entraîne dans la plus connue des constellations. Il s’agit de la Grande Ourse (UMa pour Ursa Major), l’une des 48 constellations déjà identifiées par l’astronome grec Claude Ptolémée. Bien qu’elle soit très étendue, elle est souvent réduite à ses sept étoiles les plus brillantes. Vous le savez sans doute, leur disposition évoque une grande casserole. Les étoiles du manche de cet ustensile sont Alkaïd, Mizar et Alioth. Quant au contenant, il est délimité par Megrez, Phecda, Merak et Dubhe :
Quelques semaines après Vénus, c’est au tour de Saturne de prendre place discrètement dans le ciel de l’aube.
Timide apparition :
Saturne redevient observable ! La planète préférée des astronomes est de retour à l’aube, après sa conjonction avec le Soleil le 12 mars dernier. Oh bien sûr, il va falloir patienter pour l’observer. Encore très basse, la planète aux anneaux affiche une modeste magnitude de 1,2. Rien de comparable avec l’éclat de Vénus (magnitude -4,6). D’ailleurs, l’astre n’apparaît que sur les photographies, et en cherchant bien. Le ciel est encore trop lumineux pour dénicher la planète à l’œil nu :
Saturne va s’élever progressivement, et sera une cible de choix cet été, avant son opposition le 21 septembre 2025. C’est désormais la face Sud des anneaux que nous allons contempler, après le passage de la Terre dans leur plan le 23 mars dernier. Si Vénus et Saturne ont pris place dans le ciel du matin, Mars et Jupiter sont encore un peu observables en soirée. N’oubliez pas de consulter les éphémérides au fil des mois pour en savoir plus !
Une planète bien entourée :
274 lunes au compteur : Saturne compte presque deux fois plus de satellites que toutes les planètes réunies ! Une publication de l’UBC rapporte qu’une première campagne menée entre 2019 et 2021 avait permis de détecter 62 lunes supplémentaires (la planète aux anneaux en comptait 146 jusque-là). Pour leurs recherches, les astronomes avaient utilisé le Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT). Ils ont récidivé en 2023 avec le même instrument, portant le total de leurs découvertes à 128. Mais seuls Titan, Rhéa, Japet, Dioné et Téthys sont observables dans un télescope d’amateur.
On l’espérait visible à l’œil nu début mai, mais ce ne sera pas le cas. La comète C/2025 F2 (SWAN) s’est probablement désintégrée.
Imprévisibles comètes :
C/2025 F2 (SWAN) avait été découverte le 22 mars 2025 par l’instrument SWAN, embarqué à bord du satellite solaire SOHO. Début avril, elle était déjà très photogénique, comme le montre cette image réalisée par Michael Jaeger et Gerald Rhemann :
La magnitude de la comète était alors estimée à 9, donc réservée aux télescopes. Mais la courbe de luminosité prévisionnelle laissait espérer qu’elle devienne visible à l’œil nu début mai. Les astrophotographes auraient pu alors immortaliser l’astre chevelu dans le même champ que le célèbre amas des Pléiades. Malheureusement, les récentes observations laissent penser que la comète n’a pas résisté à son approche du Soleil. L’astrophotographe Eduard Andrei Mociran a confirmé la désintégration de l’astre chevelu avec ce comparatif :
Comme le rappelle l’astronome Jacques Crovisier, les comètes ne sont pas des astres immuables et peuvent disparaître de bien des manières. C/2010 X1 (Elenin), C/2019 Y4 (Atlas) ou encore C/2019 Q4 (Borissov) ont connu le même sort dans le passé. Sur le site astro.vanbuitenen, les mesures de luminosité de la comète SWAN s’écartent désormais chaque nuit un peu plus de la courbe prévisionnelle, au grand dam des astronomes :