Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Accédez librement aux superbes images du GTC

L’un des plus grands télescope du monde, le GTC, offre un accès libre à ses images pour les traiter. Avis aux amateurs !

Le géant des Canaries :

 Les espagnols le surnomment GTC ou Gran Tecan (pour Gran Telescopio Canarias). Construit à 2.400 mètres d’altitude sur l’île de La Palma aux Canaries, le GTC est un télescope géant. Il fait partie de l’Observatoire del Roque de los Muchachos, adossé à la caldeira vertigineuse de Taburiente :

Une coupole de 32 mètres de diamètre abrite le télescope. © Jean-Baptiste Feldmann

Au-dessus des nuages et de la pollution lumineuse, le Grand Télescope des Canaries bénéficie du meilleur ciel de l’hémisphère nord (moins de 20 jours de pluie par an). Avec ses 10,4 mètres de diamètre, c’est l’un des plus grands instruments actuellement en service.  Son miroir primaire est composé d’une mosaïque de 36 miroirs hexagonaux d’une surface collectrice totale de 75,7 m². L’instrument (300 tonnes monture comprise), est installé sous une coupole de 32 mètres de diamètre. Il produit des images saisissantes depuis son inauguration en 2007 par le Roi d’Espagne :

L’impressionnant miroir primaire de 10,4 mètres de diamètre. © Jean-Baptiste Feldmann

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Plongez au cœur de la nébuleuse planétaire PuWe 1

Bien que très peu lumineuse, la nébuleuse planétaire PuWe 1 occupe une surface équivalente aux deux-tiers de la Pleine Lune.

La seconde plus grande nébuleuse planétaire :

PuWe 1 doit son nom à Alois Purgathofer (1925-1984) et Ronald Weinberger (né en 1948). Ces deux astronomes autrichiens ont repéré cette faible nébuleuse planétaire en 1980. Cette découverte (fortuite) a eu lieu en étudiant des relevés du Palomar Observatory Sky Survey. Leur nébuleuse (cataloguée également sous la référence PN G158.9+17.8) se situe à environ 1.500 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lynx. Son diamètre apparent est de vingt minutes d’arc, ce qui équivaut aux 2/3 de la Pleine Lune. Seule la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) présente une taille apparente supérieure. Grâce au télescope Mayall de quatre mètres de diamètre, il est possible d’admirer cette faible nébuleuse avec un luxe de détails :

Comme toutes les nébuleuses planétaires, PuWe 1 a été créée par l’explosion d’une étoile géante rouge. Cette dernière, en fin de vie, a violemment expulsé les couches externes de son atmosphère. Il ne reste plus qu’un noyau stellaire extrêmement dense et chaud, appelé naine blanche. Le rayonnement ultraviolet (UV) de cette naine blanche centrale continue d’exciter le gaz expulsé, le faisant briller. C’est ce processus qui permet d’admirer la nébuleuse, que vous pouvez explorer en cliquant ici.

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Éclipse de Lune : comment la photographier ?

C’est un joli spectacle qui vous attend à l’aube du 14 mars 2025 : une éclipse totale au coucher de la Lune. Comment la photographier ? 

Spectacle pour tous :

Vous serez sans doute nombreux à vouloir admirer l’éclipse totale de Lune ce 14 mars 2025. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’observer. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil. Pas besoin non plus d’un télescope : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Avec La Chaîne Astro, découvrons le spectacle qui nous attend :

Conditions de l’éclipse de Lune :

En France, le phénomène aura lieu en fin de nuit du 14 mars, notre satellite naturel se trouvant au-dessus de l’horizon Ouest. Choisissez donc votre site avec une bonne visibilité dans cette direction. La Pleine Lune entrera dans le cône d’ombre terrestre à 6 heures 10 (heure locale française) :

Image de l’éclipse partielle de Lune du 18 septembre 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

Depuis l’Est de la France, la Lune se couchera plus ou moins partiellement éclipsée. Les observateurs les mieux placés (en Bretagne) pourront assister au coucher d’une Lune totalement éclipsée vers 7 heures 25. Notez que pour les observateurs installés au Canada, les conditions d’observation seront bien meilleures :

Visibilité de l’éclipse de Lune du 14 mars 2025. © SkyTonight
Matériel et prises de vues :

Pour photographier l’éclipse, un appareil photo reflex monté sur pied est recommandé. Je vous conseille de travailler en mode manuel pour maîtriser les différents paramètres de prises de vues. Vous les ajusterez en fonction de ce que vous montrera l’écran de contrôle de votre boîtier :

L’éclipse partielle de Lune du 16 juillet 2019. © Jean-Baptiste Feldmann

Le mode automatique peut cependant vous permettre d’avoir de bons résultats, puisque le ciel s’éclaircira progressivement (en France). N’ hésitez pas non plus à utiliser votre smartphone, car il est tout à fait possible de réaliser de belles images avec ces nouveaux outils photographiques :

On peut immortaliser une éclipse de Lune avec un smartphone. © Jean-Baptiste Feldmann

Lorsque la Lune pénètrera dans le cône d’ombre terrestre, vous remarquerez que la surface de notre satellite naturel se teinte d’une belle couleur rouge. En effet, le cône d’ombre terrestre n’est pas totalement noir : une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) vient l’éclairer. Il y aura donc matière à réaliser de belles images si la météo est clémente :

L’éclipse de Lune du 27 juillet 2018 avec la planète Mars. © Jean-Baptiste FEldmann
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Saturne compte désormais 274 lunes !

Le record sera difficile à battre : la découverte de 128 nouveaux petits satellites porte à 274 le nombre de lunes de Saturne.

Une planète bien entourée :

274 lunes au compteur : Saturne compte presque deux fois plus de satellites que toutes les planètes réunies ! Une publication de l’UBC rapporte qu’une première campagne menée entre 2019 et 2021 avait permis de détecter 62 lunes supplémentaires (la planète aux anneaux en comptait 146 jusque-là). Pour leurs recherches, les astronomes avaient utilisé le Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT). Ils ont récidivé en 2023 avec le même instrument, portant le total de leurs découvertes à 128 :

Pan, Dioné, Titan et Pandore, quelques-uns des 274 satellites de Saturne. © NASA

Selon le Dr Brett Gladman, « Ces lunes mesurent quelques kilomètres et sont probablement toutes des fragments d’un plus petit nombre de lunes initialement capturées, qui ont été brisées par de violentes collisions, soit avec d’autres lunes de Saturne, soit avec des comètes de passage ». Tout comme Phobos et Deimos, les satellites de Mars, ces lunes sont beaucoup trop petites pour être sphériques. Leur aspect évoque très probablement celui des pommes de terre !

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Visualisez l’intense activité solaire de l’année 2024

Il est encore trop tôt pour en être certain, mais 2024 aura peut-être été l’année du maximum d’activité solaire de ce 25e cycle.

Un nouveau cycle riche en taches :

L’activité solaire n’a cessé de s’intensifier depuis 2019. Cette année-là, les scientifiques ont assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil. C’était le signal de départ d’un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. Ces cycles, d’une durée moyenne de onze ans, ont été découverts au XIXe siècle par Heinrich Schwabe. L’astronome allemand avait remarqué la périodicité de l’apparition des taches solaires :

La tache AR 3354 photographiée le 28 juin 2023 au coucher du Soleil. Boîtier Panasonic FZ82, focale de 1200 mm, 100 iso, pose 1/800e de seconde. © Jean-Baptiste Feldmann

Ces dernières sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface de notre étoile. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Continuer la lecture de Visualisez l’intense activité solaire de l’année 2024

Dans la Mer des Crises, Blue Ghost rejoint l’Albatros

Sur la Lune, l’atterrisseur Blue Ghost s’est posé dans la Mer des Crises, survolée à chaque nouvelle lunaison par un bel Albatros.

Retour sur la Lune :

Le 2 mars 2025, la sonde américaine privée Blue Ghost a réalisé un atterrissage parfait sur la Lune. Cette mission robotique est développée par la société Firefly Aerospace. Blue Ghost dispose maintenant d’une quinzaine de jours ensoleillés pour collecter des données scientifiques. Il ne devrait pas résister à la longue et glaciale nuit lunaire qui succèdera. Cet atterrisseur s’est posé dans la Mer des Crises, à proximité de Mons Latreille. Il s’agit d’un relief circulaire évasé d’environ 150 mètres de haut pour un peu plus de 6 kilomètres de diamètre :

Mons Latreille, photographié par l’orbiteur LRO, dans la Mer des Crises. © NASA

La Mer des Crises est un bassin ovale d’environ 600 km de diamètre très facile à repérer avec une paire de jumelles. Creusé par la chute d’un astéroïde il y a un peu moins de 4 milliards d’années, le bassin a ensuite été comblé par des épanchements de lave. La sonde russe Luna 15 s’y est écrasée le 21 juillet 1969, pendant que de leur côté les membres de la mission américaine Apollo 11 faisaient leurs premiers pas dans la Mer de la Tranquillité.

La Mer des Crises est facile à repérer. © Jean-Baptiste Feldmann

Armé d’un télescope, admirez la Mer des Crises et son Albatros, une illusion provoquée par des reliefs en arc de cercle. Mais n’espérez pas trouver Blue Ghost, beaucoup trop petit pour être visible depuis la Terre !

La Mer des Crises photographiée avec un petit télescope.  © Jean-Baptiste Feldmann
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Suivez le retour de Mercure au crépuscule

Vous avez quelques soirées pour repérer Mercure, mais faites vite, cette planète n’est jamais observable très longtemps.

Messager des Dieux :

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer. Elle est perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez facilement en raison de son éclat assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité :

Une danseuse accompagne Vénus et Mercure au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture de Suivez le retour de Mercure au crépuscule

Éphémérides : le ciel du mois de mars 2025

Deux éclipses, une de Lune et une de Soleil, ainsi qu’une farandole de planètes sont au menu de ce mois de mars 2025.

Le Soleil a rendez-vous avec la Lune :

En mars 2025, vous allez pouvoir admirer deux éclipses. La première est une éclipse de Lune. À l’aube du vendredi 14 mars, la Pleine Lune se couchera partiellement éclipsée. Pour profiter du spectacle, choisissez un horizon Ouest parfaitement dégagé. À l’œil nu ou dans une paire de jumelles, vous pourrez admirer l’ombre de la Terre mordant sur le disque lunaire :

Second rendez-vous, le samedi 29 mars vers midi. Cette fois, c’est la Lune qui masquera le Soleil en partie :

Attention, il faut impérativement protéger vos yeux pour admirer ce spectacle sans danger. Si vous observez avec une lunette ou un télescope, placez un filtre approprié devant le tube (lire : comment observer l’activité solaire en toute sécurité). Si vous observez à l’œil nu, protégez-vous avec des lunettes spéciales. Et sans lunettes, utilisez une écumoire pour voir plein de petits croissants de Soleil se former sur une feuille de papier :

Le ciel en mars 2025 :
  • Le 1er en soirée, le croissant de Lune se glisse entre Mercure et Vénus. Vingt-quatre heures plus tard, il est au-dessus de Vénus.

  • Le 6, c’est le Premier quartier. En soirée, pointez la Lune avec un petit télescope. Vous pourrez observer un joli jeu d’ombre et de lumière, le X lunaire.
  • Le 8, La Lune gibbeuse croissante est aux côtés de la planète Mars, dans les Gémeaux.

  • Les 10 et 11 en soirée, tentez d’apercevoir Mercure aux jumelles, à proximité de Vénus, beaucoup plus brillante.

  • Le 14 à l’aube, éclipse de Lune (voir plus haut).
  • Le 20, c’est l’équinoxe, premier jour du printemps dans l’hémisphère Nord.
  • Le 22, c’est le Dernier quartier.
  • Le 26 à l’aube, tentez de repérer Vénus à l’Est du croissant de Lune. Après sa conjonction avec le Soleil, la seconde planète du Système solaire est désormais observable en fin de nuit.

  •  Le 29 à midi, éclipse partielle de Soleil (voir plus haut).

Sauf mention contraire, les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.

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IC 349, la nébuleuse qui défie les astrophotographes

Au sein de l’amas des Pléiades, la nébuleuse IC 349 est perdue dans la lumière de l’étoile Mérope, un vrai défi pour les astrophotographes. 

Nébuleuse fantôme :

IC 349 a été dénichée le 14 novembre 1890 par l’astronome américain Edward Emerson Barnard. On doit à ce dernier de nombreuses découvertes, comme par exemple le cinquième satellite de Jupiter, Amalthée (1892). IC 349 est une petite zone poussiéreuse très brillante sculptée par la pression de radiation exercée par sa brillante voisine, Mérope. Cette étoile de magnitude 4 fait partie des astres les plus lumineux au sein du célèbre amas des Pléiades :

Le célèbre amas des Pléiades et ses plus brillantes étoiles. © SAP Limoges

Saisir les délicates volutes poussiéreuses de IC 349 est à la portée du télescope spatial Hubble. Hors de l’atmosphère, l’instrument ne souffre pas trop de la diffusion lumineuse autour de Mérope :

Pour les astrophotographes, le défi est de taille, car la nébuleuse est dix mille fois moins brillante que sa voisine Mérope. Voisine à nos yeux seulement, car l’écart réel entre ces deux astres est quand même de 3500 Unités astronomiques. Il faut tout le savoir-faire de Alessandro Ravagnin pour révéler la très discrète IC 349 :

À propos des Pléiades :

En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques :

98 heures de poses auront été nécessaires pour révéler les filaments de poussière qui s’intercalent entre nous et le célèbre amas d’étoiles des Pléiades. © Jeffrey Horne

À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse.

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À l’Ouest, Vénus résiste, Saturne plonge et Mercure monte

Trois planètes, trois destins différents. Voyons ce qui se passe actuellement à l’Ouest un peu avant la tombée de la nuit.

Jumelles de rigueur :

Si vous sortez en début de soirée et que vous regardez vers l’Ouest, vous allez immédiatement repérer Vénus. C’est un véritable phare céleste, avec une magnitude de -4,7. Une fois le Soleil couché et en l’absence de Lune, c’est l’astre le plus brillant. Dans un petit télescope, la seconde planète du Système solaire se présente sous la forme d’un brillant croissant. Mais la situation va vite évoluer : Vénus plongera vers le Soleil dans les semaines à venir. Après sa conjonction inférieure le 23 mars, on la retrouvera à l’aube à partir du mois d’avril.

Trois planètes sont visibles à l’Ouest en début de soirée. © Jean-Baptiste Feldmann

Deux autres planètes sont également observables actuellement peu après le coucher du Soleil, mais uniquement dans une paire de jumelles. Après son passage au plus près de la Terre, Saturne achève sa période de visibilité. Elle sera en conjonction avec le Soleil le 12 mars, puis redeviendra visible à l’aube à partir du mois de mai. Quant à Mercure, elle revient nous voir pour une belle et courte période d’observation. Après son élongation maximale le 8 mars, elle plonge vers le Soleil pour une conjonction le 24. N’oubliez pas de consulter les éphémérides au fil des mois pour en savoir plus !

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À Turin, l’étonnant spectacle d’une Lune écarlate

Le photographe Valerio Minato a immortalisé une superbe Lune écarlate dans l’axe de deux monuments emblématiques de Turin.

Joyaux architecturaux :

Si Turin, capitale du Piémont, est connue pour sa gastronomie, son architecture raffinée fait le bonheur des touristes. Sur les hauteurs de la ville, deux superbes édifices attirent le regard. Il s’agit de l’abbaye Sacra di San Michele et de la basilique de Superga. La première, bâtie entre 983 et 987 au sommet du mont Pirchiriano, a inspiré Umberto Eco pour l’écriture de son roman Le nom de la rose. La seconde, perchée sur une colline à 670 m d’altitude, est un chef-d’œuvre de l’architecture baroque. Elle fut édifiée à partir de 1717 pour remercier la Vierge Marie de la libération de la ville, assiégée par l’armée française de Louis XIV. Depuis la basilique, on a une vue panoramique sur Turin et sur le massif des Alpes. Continuer la lecture de À Turin, l’étonnant spectacle d’une Lune écarlate

À la Saint-Valentin, l’astéroïde Cupidon pose un lapin

La nuit de la Saint-Valentin, un groupe d’amateurs a tenté d’observer sans succès l’occultation d’une étoile par l’astéroïde (763) Cupidon.

Rendez-vous manqué :

Ça ne s’invente pas. La nuit du 14 février 2025, date de la Saint-Valentin, l’astéroïde (763) Cupidon devait occulter une modeste étoile du Taureau. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Et de (763) Cupidon, on sait peu de choses. Découvert le 25 septembre 1913 par l’astronome allemand Franz Kaiser, on pense qu’il mesure un peu moins de 20 kilomètres.

Bande d’observation de l’occultation de l’étoile UCAC4 568-014024 (constellation du Taureau) par l’astéroïde (763) Cupidon la nuit de la Saint-Valentin 2025. © OW Cloud

Six membres de l’AstroClub Charentais avaient donc choisi de braver le froid la nuit de la Saint-Valentin. L’occultation était observable le long d’une ligne reliant La Rochelle à Monaco. Las, Cupidon semble avoir posé un lapin à ses admirateurs (Lucie Brousse, Eric Barbotin, Philippe Majewski, Thierry Pelletier, Tiburce Mateos et Christophe Gervier) qui avaient installé leurs télescopes du côté de Montignac-Charente. Même si le ciel était dégagé, le dépouillement des mesures a révélé une occultation négative.

Occultation négative pour les membres de l’AstroClub Charentais. © L. Brousse/C. Gervier
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Astronomie collaborative : l’amas de galaxies de Persée

Dix-neuf astrophotographes amateurs ont uni leurs images pour réaliser un cliché unique de l’amas de galaxies de Persée, Abell 426.

Célèbre constellation :

L’amas de galaxies de Persée (Abell 426) se cache dans la constellation éponyme. Voilà une région du ciel bien connue des astronomes ! On peut y admirer par exemple Algol, une étoile dont la variabilité est connue depuis l’Antiquité. Autre célébrité, un double amas d’étoiles (NGC 869 et 884) visible à l’œil nu. Beaucoup plus discrète, la nébuleuse planétaire HDW 3 n’a été dénichée qu’en 1983 ! Autant d’objets célestes situés dans notre banlieue galactique. Mais la cible d’aujourd’hui, Abell 426, est bien plus éloignée : 240 millions d’années-lumière. Cet amas de galaxies a été photographié par dix-neuf astrophotographes rassemblés au sein de Overall Photons :

L’amas de galaxies de Persée à 240 millions d’années-lumière. © Overall Photons

Ce collectif a pour ambition de fédérer des astrophotographes de tous horizons. Leur but étant d’accumuler des centaines d’heures d’intégration sur des cibles spécifiques du ciel profond. Continuer la lecture de Astronomie collaborative : l’amas de galaxies de Persée

En vidéo : la Grande Lunette de Meudon se réveille

À Meudon, un groupe de passionnés met tout en œuvre pour redonner vie à la Grande Lunette, la troisième plus grande du monde.

Un observatoire à Meudon :

Après la défaite contre l’Allemagne en 1870, la France cherche à redorer son prestige. L’idée est alors de multiplier les réalisations pacifistes spectaculaires. L’astronome Jules Janssen propose de créer un nouvel observatoire. L’établissement voit le jour cinq ans plus tard sur un ancien domaine royal :

Une partie du parc accueillant l’Observatoire (avec la coupole du télescope de un mètre) et la vue sur Paris depuis le sommet de la tour solaire. © Jean-Baptiste Feldmann

Il faut surpasser la lunette que les Allemands viennent de mettre en service à l’Observatoire de Strasbourg ! On décide alors de construire à Meudon un instrument encore plus spectaculaire, la Grande Lunette. L’ objectif destiné à l’observation des astres a un diamètre de 83 centimètres et  une focale de 16 mètres. Un deuxième objectif de 62 centimètres de diamètre est destiné à la photographie. Inaugurée en 1893, la Grande Lunette est la troisième plus grande au monde.

La coupole abritant la Grande Lunette à Meudon. © Jean-Baptiste Feldmann
Le réveil de la Grande Lunette. © Observatoire de Paris-PSL

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Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Les cendres des incendies de Los Angeles risquent d’endommager les miroirs des télescopes de l’Observatoire du Mont Wilson. 

Plus d’un siècle de science :

L’Observatoire du Mont Wilson se situe dans le comté de Los Angeles, en Californie, à 1.742 mètres d’altitude. C’est là que les scientifiques ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’astronomie du XXe siècle. Tout a commencé en 1904 quand l’astronome George Ellery Hale a fondé l’observatoire. Quatre ans plus tard, un télescope de 1,5 mètre de diamètre est installé sous coupole. Puis, en 1917, l’instrument est supplanté par un autre télescope, le télescope Hooker. Ce dernier est doté d’un miroir de 2,5 mètres de diamètre. Il restera le plus grand du monde jusqu’en 1948, date de l’inauguration du géant du Mont Palomar :

Le télescope Hooker de 2,5 mètres. © Andrew Dunn

Dans les années 1920, le télescope Hooker est utilisé par Edwin Hubble. C’est là que le célèbre astronome  prend conscience que les nébuleuses qu’il observe sont des galaxies. Et que ces dernières sont en réalité situées très loin de notre Voie lactée. En mesurant leur décalage vers le rouge, il découvre alors l’expansion de l’Univers. Continuer la lecture de Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Juno saisit la plus puissante éruption volcanique de Io

En orbite autour de Jupiter, la sonde Juno a enregistré une nouvelle éruption volcanique sur Io, la plus puissante à ce jour.

Planète sous surveillance :

La sonde Juno étudie la planète géante gazeuse Jupiter depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a une vingtaine d’années. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde nous laissent sans voix :

Saisissante image d’une partie de la couche nuageuse de Jupiter. © NASA

Mais Juno pointe également ses instruments vers les lunes galiléennes chaque fois qu’elle s’en rapproche. Comme le rapporte la BAA, les planétologues ont noté l’apparition d’une nouvelle éruption volcanique sur le satellite Io durant le perijove 68 :

Nouvelle éruption volcanique près du Pôle sud de Io. © NASA

Les données acquises au cours de ce survol sont époustouflantes. Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission, « il s’agit de l’événement volcanique le plus puissant jamais enregistré sur le monde le plus volcanique de notre Système solaire, ce qui n’est pas peu dire. »

Un point chaud particulièrement étendu est visible à droite du pôle Sud de Io sur cette image enregistrée en infrarouge par la sonde Juno à l’aide de l’instrument JIRAM le 27 décembre 2024. © NASA/JPL-Caltech/SwRI/ASI/INAF/JIRAM

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Éphémérides : le ciel du mois de février 2025

Ce mois de février 2025 est propice à l’observation des planètes qui occupent le ciel en première partie de nuit.

L’Hexagone d’hiver :

En ce mois de février 2025, je vous propose de partir à la découverte de l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante (évitez la période du 5 au 15). Cette année, les planètes Mars et Jupiter ont rejoint cet astérisme hivernal :

L’Hexagone d’hiver, une curiosité à admirer. © Jean Philippe Kornmann

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).

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Les exocomètes sont nombreuses autour des étoiles

Une nouvelle étude vient confirmer la présence fréquente de ceintures d’exocomètes autour d’étoiles proches.

Réservoirs de comètes :

Les astronomes s’en doutaient un peu : ce que l’on trouve dans la banlieue du Soleil s’observe également autour d’autres étoiles. On l’avait déjà constaté avec les exoplanètes, on l’observe également avec les exocomètes. Dans le Système solaire, on connaît deux catégories de comètes. Celles à courte période inférieure à 200 ans, et celles à longue période de plus de 200 ans. Deux familles d’astres chevelus issus de deux réservoirs distincts : la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort (imaginés par les astronomes Gerard Kuiper et Jan Oort).

L’astronome Gerard Kuiper (1905-1973) se consacra à l’étude du Système solaire. © NASA

La ceinture de Kuiper, située au-delà de l’orbite de Neptune, regroupe les comètes à courte période. Le nuage de Oort, qui rassemble les comètes à longue période, s’étend bien plus loin, entre 30.000 et 100.000 unités astronomiques. Depuis quelques années, on a découvert des ceintures identiques autour d’autres étoiles.

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Les stupéfiantes images solaires du télescope Inouye

Sur l’île hawaïenne de Maui, le télescope solaire Daniel K. Inouye capture d’incroyables détails à la surface du Soleil.

Le plus grand télescope solaire :

Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il révolutionne l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs :

Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques, le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température.

La coupole du Daniel K. Inouye Solar Telescope (DKIST) à Hawaï. © Ruth Kneale, DKIST

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