Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Observez un bel alignement planétaire au crépuscule

Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ? 

Géométrie céleste :

“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :

Alignement planétaire photographié le 2 janvier 2025 depuis l’Etna. © Dario Giannobile

La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :

Aspect du ciel dans la soirée du 21 janvier 2025. © Stellarium

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La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Deux jours avant son opposition, la planète Mars avait rendez-vous avec la première Pleine Lune de l’année.

Ballet céleste :

La planète Mars a frôlé la Pleine Lune, je vous l’avais annoncé dans les éphémérides. Oh bien sûr, ce n’est qu’une question de perspective ! Les deux astres sont à des distances très différentes : 400.000 kilomètres pour notre satellite naturel, presque cent millions de kilomètres pour la Planète rouge ! Il n’empêche, c’était un rendez-vous à ne pas manquer :

La planète Mars avait rendez-vous avec la Pleine Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom de 1200 millimètres de focale à l’aube du 14 janvier. Continuer la lecture de La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens se posait à la surface de Titan, le plus grand satellite naturel de la planète Saturne.

En route vers Saturne  :

Huygens est une sonde européenne qui s’est posée sur Titan, la plus grosse lune de Saturne, le 14 janvier 2005. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de kilomètres). Au cours de sa descente sous un parachute, la sonde n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Une fois posée sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparentait à du sable mouillé, la sonde a fonctionné pendant deux heures avant de s’éteindre définitivement :

Tout avait commencé vingt-cinq ans plus tôt. Alors que Voyager 1 s’approchait de Saturne en juin 1980, quelques membres du Jet Propulsion Laboratory se réunissaient pour envisager une mission encore plus ambitieuse. Dix-sept ans plus tard, le 15 octobre 1997, décollait la mission Cassini-Huygens. Continuer la lecture de Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Un projet industriel menace le ciel des observatoires chiliens

L’ESO s’inquiète d’un projet industriel dont l’implantation est prévue à quelques kilomètres de l’un de ses principaux sites d’observation.

Pollution en vue :

Un projet industriel va-t-il compromettre la qualité du ciel nocturne au-dessus des observatoires chiliens ? C’est ce que redoute l’ESO qui, dans un communiqué, fait part de ses inquiétudes. Selon l’Observatoire européen austral, une compagnie d’électricité américaine pourrait s’implanter à quelques kilomètres de Paranal. On imagine sans peine la pollution engendrée par ce complexe industriel qui devrait s’étendre sur plus de 3000 hectares !

Les coupoles du Very Large Telescope sous l’arche de la Voie lactée. © ESO

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Mars et ses lunes, quelques jours avant l’opposition

Alors que l’opposition martienne approche, les astrophotographes tentent d’immortaliser la Planète rouge et ses deux lunes, Phobos et Deimos.

Mars au plus près :

Le 16 janvier 2025, c’est l’opposition de la Planète rouge. Cela signifie que Mars, au plus près de la Terre, sera à l’opposé du Soleil. Depuis quelques mois, les astrophotographes amateurs observent et photographient l’astre si cher à Percival Lowell.

La planète Mars le 20 décembre 2024. © Damian Peach

C’est ainsi qu’ils ont pu repérer une première tempête à sa surface l’été dernier. Au mois de novembre 2024, le diamètre apparent de la Planète rouge a franchi le cap symbolique des dix secondes d’arc. Il dépassera les quatorze secondes d’arc le 16 janvier :

La planète Mars le 4 janvier 2025. © Philippe Cambre

C’est peu, comparé au diamètre apparent de Jupiter. Mais Mars se trouve cette année dans la constellation des Gémeaux (après son demi-tour dans le Cancer), très haute dans le ciel en milieu de nuit. Voilà de quoi fournir de belles images, dont quelques-unes illustrent cet article :

La planète Mars le 27 décembre 2024. © Jean-Paul Oger

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Les globules cométaires cachent des nurseries stellaires

Plusieurs globules cométaires, véritables pouponnières célestes, nichent dans la constellation australe de la Poupe.

Appellation trompeuse :

Dans les années 1970, les astronomes ont étudié une immense nébuleuse diffuse dans la constellation de la Poupe. Ils l’ont surnommée Gum 12, douzième objet du catalogue établi par l’astronome australien Colin Stanley Gum. La nébuleuse de Gum est probablement tout ce qui reste de l’explosion de plusieurs supernovae. À l’intérieur, les astronomes y on déniché différents globules cométaires.

Cette portion de la nébuleuse de Gum montre le globule cométaire CG 4 qui semble prêt à dévorer la galaxie (en réalité beaucoup plus lointaine) PGC 21338. © Jeffrey K Lovelace

Ces objets ne partagent cependant que leur apparence avec les comètes : tête poussiéreuse et longue queue. Il s’agit en réalité de petits nuages de gaz et de poussière où naissent des étoiles. Ces nuages sont entourés d’une bulle de matière chaude ionisée par les étoiles environnantes. Martin Pugh, qui a découvert l’astronomie en 1997 avec la comète Hale-Bopp, a immortalisé la région céleste qui abrite les globules CG 30/31 :

Ces globules portent également le nom de globules de Bok, du nom de l’astronome néerlando-américain Bart Bok qui les découvrit dans les années 1940. Pour obtenir ce superbe cliché, l’astrophotographe Martin Pugh a réalisé 13 heures de poses avec un télescope de 61 centimètres de diamètre installé en Australie.

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Aurore boréale et compagnie pour le jour de l’An

La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.

Spectacles variés :

La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :

J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :

Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :

Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :

Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !

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Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2025

Au cours de ce mois de janvier 2025, les regards seront tournés vers les planètes Mars et Saturne qui nous réservent de belles surprises.

Le froid, ennemi de l’astronome :

En ce mois de janvier 2025, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :

Le froid ne doit pas gâcher vos observations nocturnes. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici maintenant quelques phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2025

La Lune en couleurs, l’étonnant dessin de Lucien Rudaux

Parmi les nombreuses recherches qu’il mena, Lucien Rudaux consacra plusieurs décennies à étudier les couleurs de la Lune.

Les multiples facettes d’un passionné : 

Lucien Rudaux, l’astronome de Donville, aurait eu 150 ans cette année. Voici le portrait qu’en dresse la Société Astronomique de France : ” Lucien Rudaux (1874-1947), « l’astronome de Donville », fut un brillant amateur de sciences dont la notoriété a largement dépassé les limites de l’Hexagone durant la première moitié du XXe siècle. Curieux et avide de savoirs, il se consacra avec enthousiasme à la fois à l’astronomie, à la météorologie, à la physique du globe ou encore à la spéléologie grâce auxquelles il côtoya les grandes figures scientifiques de son époque telles que Camille Flammarion, Édouard-Alfred Martel ou Alexandre Ananoff.
C’est par le dessin et surtout la photographie qu’il enregistrait et documentait ses recherches.

En 2021, les Archives départementales de la Manche ont publié un bel ouvrage consacré à sa vie et son œuvre. Ce livre est illustré de 300 photographies, dessins et aquarelles de ce scientifique amateur. Continuer la lecture de La Lune en couleurs, l’étonnant dessin de Lucien Rudaux

NGC 3981, la galaxie spirale qui perd ses bras

La discrète constellation de la Coupe héberge NGC 3981, une galaxie spirale qui a connu un profond bouleversement. 

Une galaxie dans la Coupe :

NGC 3981 est encore une découverte à mettre à l’actif de l’astronome William Herschel en 1785. Cette curieuse galaxie spirale se situe dans la Coupe, petite constellation placée sous la Vierge et le Lion. Dans la mythologie grecque, cette Coupe aurait pu être celle d’Apollon, de Dionysos ou encore de Salomon. Mais revenons à notre galaxie : située à 100 millions d’années-lumière, elle offre une modeste magnitude de 11. Autant dire que William Herschel ne voyait qu’une petite tache floue dans son télescope. Pour en découvrir toute la splendeur, il faut la photographier avec un grand instrument :

L’image proposée par NOIRLab a été réalisée à l’aide du télescope Blanco. Elle révèle une galaxie spirale dont les bras ont été arrachés au noyau, probable résultat d’une lointaine rencontre cosmique entre NGC 3981 et une autre galaxie. De telles collisions laissent la place à de curieux objets célestes, comme par exemple Arp 243. Certains astrophotographes amateurs lui ont également tiré le portrait, comme Bernard Miller.

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L’Âme et le Cœur, une nuit d’astronomie en Lozère

L’astrophotographe Christian Bertincourt nous entraîne dans une nouvelle aventure. Cette fois-ci, cap sur la Lozère et ses nuits noires.

Ciel d’encre en Lozère :

La préparation d’une soirée d’observation astronomique est une aventure en soi, un rituel presque aussi fascinant que l’observation elle-même. Chaque détail compte, car le ciel nocturne ne se dévoile qu’aux plus attentifs“. Ainsi commence la nouvelle odyssée que nous propose Christian Bertincourt. Cet astrophotographe lyonnais nous avait déjà raconté au printemps 2024 sa chasse à la comète 12P/Pons-Brooks. Cette fois-ci, il nous entraîne dans la constellation de Cassiopée, à 6.000 années-lumière :

Il a immortalisé les nébuleuses de l’Âme et du Cœur. Il s’agit de IC 1848 et IC 1805 (IC pour Index Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, dont la première version est parue en 1895). Ces nébuleuses en émission rayonnent principalement dans l’hydrogène excité, d’où la nécessité de les photographier avec des filtres. C’est ce que Christian Bertincourt a fait avec sa lunette astronomique. Pour fuir la pollution lumineuse de la région lyonnaise, l’astrophotographe a passé la nuit près d’un col de moyenne montagne en Lozère. Un nouveau périple plein de poésie que je vous invite à découvrir sur son blog.

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Observez l’ombre de Titan glisser sur Saturne

D’ici fin janvier 2025, l’ombre de Titan se projettera quatre fois sur Saturne. Une curieux phénomène qu’on ne reverra plus avant 2039.

Ombre chinoise :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre de Titan ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. Une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les quatorze ans. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Voici les quatre rendez-vous à venir, d’après les simulations sur Stellarium. Ils se produisent les 6 et 22 décembre, puis les 7 et 23 janvier 2025 :

On trouvera d’autres précisions concernant ces quatre phénomènes à la fin de la Lettre d’information n°218 de l’IMCCE. Un télescope de 150 millimètres de diamètre semble le minimum pour les observer, mais rien n’interdit de tenter avec un diamètre plus petit. Les astrophotographes pourront s’inspirer des conseils prodigués par Jean-Paul Oger. N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience en laissant un commentaire en bas de l’article. Continuer la lecture de Observez l’ombre de Titan glisser sur Saturne

Insolite : la planète Mars va faire demi-tour

Tous les deux ans, la planète Mars semble faire demi-tour, elle rétrograde. Un mouvement apparent qui a longtemps intrigué les observateurs.

Virage à 180 degrés :

Le 6 décembre 2024, la planète Mars va faire demi-tour. Un étrange virage amorcé dans la constellation du Cancer, non loin de l’amas d’étoiles de la Crèche. Jusqu’à cette date, la planète glissait vers l’Est de la constellation. Elle va désormais repartir dans l’autre sens jusqu’au 24 février 2025:

Dans l’Antiquité, ce mouvement apparent laissait les astronomes perplexes. Impossible en effet de l’expliquer à une époque où prédominait le modèle géocentrique (la Terre au centre de l’Univers) de Claude Ptolémée. Seul l’héliocentrisme, proposé à partir de 1584 par Giordano Bruno, permet de comprendre l’origine de ce mouvement rétrograde :

Alors qu’une année terrestre dure 365 jours, il faut 687 jours à la planète Mars pour effectuer une révolution complète autour du Soleil. Régulièrement, la Terre “rattrape” et “double” Mars, comme on peut le voir dans l’animation ci-dessus. Résultat : la Planète rouge semble s’arrêter et faire demi-tour devant le fond du ciel étoilé.

À lire : l’opposition hivernale de Mars (qui aura lieu le 16 janvier 2025) est présentée dans le numéro de décembre 2024 de la revue L’Astronomie.

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Éphémérides : le ciel du mois de décembre 2024

Jupiter au plus près de la Terre, Mars qui fait un demi-tour et Vénus étincelante, ce mois de décembre 2024 est planétaire.

Une planète géante au plus près :

Le 7 décembre 2024, Jupiter est à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 612 millions de kilomètres de nous. La planète gazeuse géante nous présente un diamètre apparent de 48,1 secondes d’arc et une magnitude de -2,8. Autant dire que vous n’aurez aucun mal à la repérer au milieu des étoiles de la constellation du Taureau :

Position de Jupiter à 22 heures au moment de son opposition 2024. © Stelvision

Son observation est possible avec de petits instruments. Ne vous privez pas de la pointer, de belles surprises vous attendent ! Vous trouverez des idées d’observations dans cet article.

Et si le ciel reste désespérément couvert, regardez la géante gazeuse immortalisée une semaine avant son opposition par des astrophotographes chevronnés.

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Jupiter très en beauté, une semaine avant son opposition

À quelques jours de son opposition, la planète géante Jupiter a été magistralement immortalisée par deux astrophotographes.

Planète bien placée :

La prochaine opposition (définition) de Jupiter se produira le 7 décembre 2024. À cette date, la planète sera à l’opposé du Soleil : elle se lèvera quand il se couchera. C’est donc la meilleure période pour admirer la géante gazeuse, au plus près de la Terre. Installée dans la constellation du Taureau, la planète franchit le méridien très haut dans le ciel. Une opportunité pour échapper à une bonne partie de la turbulence atmosphérique qui brouille les images. Le 29 novembre, à quelques heures d’intervalle, deux astrophotographes chevronnés on immortalisé la planète gazeuse :

Le premier, Jean-Paul Oger, a utilisé son télescope de 400 millimètres de diamètre. Il y a quelques semaines, il nous faisait profiter de son expérience pour réussir nos photographies planétaires. Il a réalisé un superbe cliché révélant un luxe de détails dans les bandes nuageuses, avec en prime la Grande Tache rouge. Le second, Greg Terrance, opérait un peu plus tard avec son télescope de 500 millimètres. Comme Jupiter tourne sur elle-même en moins de dix heures, la planète nous présente un tout autre visage. On peut notamment y voir la récente éruption dans la Bande équatoriale Sud.

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Arp 271, quand deux galaxies se rencontrent dans la Vierge

Parmi les nombreuses galaxies de la Vierge, le duo NGC 5426-27 (Arp 271) a retenu l’attention de deux astrophotographes.

Rencontre prémonitoire :

Dans un coin de la constellation de la Vierge se joue un scénario qui intéresse beaucoup les astronomes. Car, avec Arp 271, on assiste à une rencontre galactique comme celle que connaîtront la Voie lactée et Andromède dans un futur lointain. La scène, qui se déroule à 130 millions d’années-lumière, a été immortalisée par Neil Corke et Martin Pugh. Plus de 27 heures d’acquisitions avec un télescope de 61 centimètres de diamètre permettent d’apprécier le spectacle qu’offrent les galaxies spirales NGC 5426-27 :

On peut comparer cette image avec celle acquise par le télescope géant Gemini Sud de 8,1 mètres de diamètre. Les astronomes ne sont pas certains que les deux galaxies finiront par entrer en collision. Elles vont peut-être continuer d’interagir pendant des dizaines de millions d’années en créant de nouvelles étoiles. Continuer la lecture de Arp 271, quand deux galaxies se rencontrent dans la Vierge

C/1908 R1 (Morehouse) était une rare comète bleue

Plus d’un siècle après son passage, une étude révèle que C/1908 R1 (Morehouse) faisait partie du club très fermé des comètes bleues.

Curieux astre chevelu :

Le premier septembre 1908, l’américain Daniel Walter Morehouse découvrait une comète à l’Observatoire Yerkes. Cette comète non périodique intrigua les astronomes. Elle présentait de très rapides et nombreux changements dans la structure de la queue. Par ailleurs, les spectres obtenus à l’époque révélèrent une abondance inhabituelle en monoxyde de carbone ionisé (CO+) :

La comète C/1908 R1 (Morehouse) photographiée le 30 septembre 1908 par E. E. Barnard

Récemment, une équipe de chercheurs conduite par Sarah Anderson (LAM) s’est penchée sur cette comète atypique. Elle a présenté le résultat de son travail à l’occasion de l’Europlanet Science Congress 2024 qui s’est tenu du 8 au 13 septembre à Berlin. Continuer la lecture de C/1908 R1 (Morehouse) était une rare comète bleue

Théophile Moreux, un abbé sous les étoiles

L’abbé Théophile Moreux (1867-1954) consacra une grande partie de sa vie à observer le ciel et à vulgariser l’astronomie.

De la soutane aux étoiles :

Né le 20 novembre 1867 à Argent sur Sauldre (Cher), Théophile Moreux développe très tôt le goût des sciences. Il y est encouragé par son père, instituteur. Après des études au lycée de Bourges et au Séminaire, il est nommé professeur de mathématiques en 1889. Deux ans plus tard, il est ordonné prêtre. Le cardinal Boyer, dont il devient le secrétaire, lui offre sa première lunette astronomique.

T. Moreux dans son observatoire à Bourges dans les années 1920. © T. Moreux

En 1893, l’Abbé devient membre de la Société Astronomique de France, fondée par Camille Flammarion. À la mort du cardinal Boyer en 1897, T. Moreux reprend son poste d’enseignant au Séminaire. Il peut alors consacrer son temps libre à l’astronomie. Il observe désormais avec une lunette de 108 millimètres de diamètre, achetée deux ans plus tôt à Eugène Antoniadi. Continuer la lecture de Théophile Moreux, un abbé sous les étoiles

Insolite : pointez Uranus, au plus près de la Terre

Sortez des sentiers battus ! Ce weekend, je vous propose de viser la lointaine Uranus, septième planète du Système solaire.

Uranus, une surprise à l’oculaire :

Imaginez-vous en train de vous promener, l’œil collé à l’oculaire de votre télescope, au milieu des étoiles, à l’ouest du célèbre amas des Pléiades. Soudain, une minuscule bille légèrement bleutée vous apparaît. C’est Uranus, la septième planète du Système solaire. Le 16 novembre 2024, elle est à l’opposition, donc au plus près de nous. Relative proximité, d’ailleurs : l’astre se situe à près de trois milliards de kilomètres, quand même ! Son disque mesure un peu moins de quatre secondes d’arc pour une magnitude de 5,7 :

Une application comme Stellarium permet de localiser la lointaine planète Uranus.

Ce weekend, vous pourrez tenter de découvrir cet astre bleuté, qui doit sa couleur au méthane présent dans son atmosphère. Mais attention, l’éclat de la Pleine Lune risque de vous compliquer la tâche. Il vous faudra peut-être retenter l’expérience dans quelques jours, lorsque le ciel sera plus sombre. Continuer la lecture de Insolite : pointez Uranus, au plus près de la Terre

Jupiter : un amateur surprend une brillante éruption

Une éruption vient de se produire dans la Bande équatoriale Sud de Jupiter, quelques semaines avant son passage à l’opposition.

Cumulonimbus sur une géante gazeuse :

Le 11 novembre 2024, l’astronome amateur Moisés Portillo a signalé une éruption dans la South Equatorial Belt de Jupiter. La SEB est une bande nuageuse qui disparaît puis réapparaît en moyenne tous les quinze ans depuis un demi-siècle. L’astrophotographe installé en Amérique centrale a d’abord photographié un petit point blanc dans cette bande avec son télescope de 280 millimètres de diamètre. Vingt-quatre heures plus tard, le spot brillant s’était transformé en une “plume” convective enregistrée par Christopher Go depuis son observatoire aux Philippines :

Par la voix de John Rogers, la British Astronomical Association (BAA) a immédiatement lancé un appel pour mobiliser les observateurs. Ils sont invités à photographier la SEB dans différentes longueurs d’onde. Un premier cliché réalisé avec un filtre à bande méthane (CH4) a confirmé la brillance du panache nuageux. Preuve que ce cumulonimbus venu des profondeurs de la planète remonte bien au-dessus des autres couches nuageuses :

Je vous invite à lire les explications fournies par Christophe Pellier lors d’une éruption similaire qui s’est produite en 2010. Continuer la lecture de Jupiter : un amateur surprend une brillante éruption