Éphémérides : le ciel du mois de février 2025

Ce mois de février 2025 est propice à l’observation des planètes qui occupent le ciel en première partie de nuit.

L’Hexagone d’hiver :

En ce mois de février 2025, je vous propose de partir à la découverte de l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante (évitez la période du 5 au 15). Cette année, les planètes Mars et Jupiter ont rejoint cet astérisme hivernal :

L’Hexagone d’hiver, une curiosité à admirer. © Jean Philippe Kornmann

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).

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Les exocomètes sont nombreuses autour des étoiles

Une nouvelle étude vient confirmer la présence fréquente de ceintures d’exocomètes autour d’étoiles proches.

Réservoirs de comètes :

Les astronomes s’en doutaient un peu : ce que l’on trouve dans la banlieue du Soleil s’observe également autour d’autres étoiles. On l’avait déjà constaté avec les exoplanètes, on l’observe également avec les exocomètes. Dans le Système solaire, on connaît deux catégories de comètes. Celles à courte période inférieure à 200 ans, et celles à longue période de plus de 200 ans. Deux familles d’astres chevelus issus de deux réservoirs distincts : la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort (imaginés par les astronomes Gerard Kuiper et Jan Oort).

L’astronome Gerard Kuiper (1905-1973) se consacra à l’étude du Système solaire. © NASA

La ceinture de Kuiper, située au-delà de l’orbite de Neptune, regroupe les comètes à courte période. Le nuage de Oort, qui rassemble les comètes à longue période, s’étend bien plus loin, entre 30.000 et 100.000 unités astronomiques. Depuis quelques années, on a découvert des ceintures identiques autour d’autres étoiles.

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Les stupéfiantes images solaires du télescope Inouye

Sur l’île hawaïenne de Maui, le télescope solaire Daniel K. Inouye capture d’incroyables détails à la surface du Soleil.

Le plus grand télescope solaire :

Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il révolutionne l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs :

Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques, le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température.

La coupole du Daniel K. Inouye Solar Telescope (DKIST) à Hawaï. © Ruth Kneale, DKIST

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Les planètes Saturne et Vénus brillent au crépuscule

Cette fin de mois de janvier est propice à l’observation des planètes. Zoom sur Saturne et Vénus au crépuscule.

Spectacle au crépuscule :

L’avantage des observations astronomiques hivernales, c’est qu’elles peuvent commencer tôt. Pas besoin de veiller, on peut admirer les premiers spectacles célestes aux alentours de 19 heures. C’est le cas de l’alignement planétaire en cours :

Ce mois de janvier nous offre la possibilité d’observer plusieurs planètes. © Stellarium

Commençons par nous tourner vers l’Ouest. C’est en effet de ce côté que vont se coucher les deux premières planètes, Saturne et Vénus. La première est passée au plus près de la Terre au mois de septembre 2024. Il nous reste quelques semaines pour tenter d’observer la fermeture des anneaux, un étonnant spectacle. La planète ne sera plus observable à partir de la mi-février, puis nous la retrouverons à l’aube en avril :

Vénus et Saturne au crépuscule dans la soirée du 23 janvier 2025 au-dessus de la chapelle de Chevennes dans le Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann

Quant à Vénus, un petit télescope vous la montrera en quartier. La plus brillante des planètes se rapproche de nous, se métamorphosant lentement en un croissant de plus en plus grand. Elle sera observable jusqu’à la mi-mars, avant de basculer dans le ciel de l’aube.

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C/2024 G3 (ATLAS) fait son show dans l’hémisphère Sud

Une nouvelle comète, C/2024 G3 (ATLAS), est en train de briller de mille feux. Un spectacle réservé aux observateurs de l’hémisphère Sud.

Comète australe :

Ne la confondez pas avec C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, la comète que nous avions pu suivre à l’automne dernier. Voici C/2024 G3, une nouvelle venue qui fait aussi partie des détections du réseau de surveillance ATLAS. Alors que la comète de l’automne était d’abord apparue aux basses latitudes avant de remonter pour être observable en France, C/2024 G3 a fait l’inverse. Elle est désormais réservée aux observateurs installés dans l’hémisphère Sud. Lors de son passage à une dizaine de millions de kilomètres du Soleil le 13 janvier, l’astre chevelu est devenu très brillant (magnitude -4). Bien que son éclat diminue progressivement, la comète est encore très belle. La preuve avec ce superbe cliché de Yuri Beletsky :

L’astrophotographe a pu l’immortaliser depuis le Chili, avec au premier plan l’un des quatre Auxiliary Telescopes. Rappelons quand même que la sensibilité des capteurs numériques actuels permet d’obtenir des images bien plus spectaculaires que ce que l’on voit réellement. Selon le site Astro.Vanbuitenen, la comète, actuellement de magnitude 2, va logiquement continuer de perdre de la luminosité en s’éloignant du Soleil.

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Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Au plus près de la Terre, la planète Mars nous dévoile l’une de ses formations géologiques les plus emblématiques, Syrtis Major.

Haut plateau volcanique :

Chaque opposition martienne (elles se produisent tous les 2,13 ans) nous donne l’occasion d’admirer les principaux reliefs de la Planète rouge. Haut plateau volcanique qui s’est formé il y a trois milliards d’années, Syrtis Major a un aspect sombre caractéristique. S’étendant sur une superficie de 1.300 par 1.500 kilomètres, c’est la première formation martienne que les astronomes ont représentée :

En novembre 1659 le néerlandais Christian Huygens la trace sur un croquis très sommaire. Il en profite pour mesurer le temps qu’elle met pour repasser au méridien et estime la période de rotation de Mars à 24 heures.  On sait aujourd’hui que cette période est de 24 heures et 36 minutes. Continuer la lecture de Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Observez un bel alignement planétaire au crépuscule

Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ? 

Géométrie céleste :

“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :

Alignement planétaire photographié le 2 janvier 2025 depuis l’Etna. © Dario Giannobile

La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :

Aspect du ciel dans la soirée du 21 janvier 2025. © Stellarium

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La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Deux jours avant son opposition, la planète Mars avait rendez-vous avec la première Pleine Lune de l’année.

Ballet céleste :

La planète Mars a frôlé la Pleine Lune, je vous l’avais annoncé dans les éphémérides. Oh bien sûr, ce n’est qu’une question de perspective ! Les deux astres sont à des distances très différentes : 400.000 kilomètres pour notre satellite naturel, presque cent millions de kilomètres pour la Planète rouge ! Il n’empêche, c’était un rendez-vous à ne pas manquer :

La planète Mars avait rendez-vous avec la Pleine Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom de 1200 millimètres de focale à l’aube du 14 janvier. Continuer la lecture de La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens se posait à la surface de Titan, le plus grand satellite naturel de la planète Saturne.

En route vers Saturne  :

Huygens est une sonde européenne qui s’est posée sur Titan, la plus grosse lune de Saturne, le 14 janvier 2005. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de kilomètres). Au cours de sa descente sous un parachute, la sonde n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Une fois posée sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparentait à du sable mouillé, la sonde a fonctionné pendant deux heures avant de s’éteindre définitivement :

Tout avait commencé vingt-cinq ans plus tôt. Alors que Voyager 1 s’approchait de Saturne en juin 1980, quelques membres du Jet Propulsion Laboratory se réunissaient pour envisager une mission encore plus ambitieuse. Dix-sept ans plus tard, le 15 octobre 1997, décollait la mission Cassini-Huygens. Continuer la lecture de Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Un projet industriel menace le ciel des observatoires chiliens

L’ESO s’inquiète d’un projet industriel dont l’implantation est prévue à quelques kilomètres de l’un de ses principaux sites d’observation.

Pollution en vue :

Un projet industriel va-t-il compromettre la qualité du ciel nocturne au-dessus des observatoires chiliens ? C’est ce que redoute l’ESO qui, dans un communiqué, fait part de ses inquiétudes. Selon l’Observatoire européen austral, une compagnie d’électricité américaine pourrait s’implanter à quelques kilomètres de Paranal. On imagine sans peine la pollution engendrée par ce complexe industriel qui devrait s’étendre sur plus de 3000 hectares !

Les coupoles du Very Large Telescope sous l’arche de la Voie lactée. © ESO

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Mars et ses lunes, quelques jours avant l’opposition

Alors que l’opposition martienne approche, les astrophotographes tentent d’immortaliser la Planète rouge et ses deux lunes, Phobos et Deimos.

Mars au plus près :

Le 16 janvier 2025, c’est l’opposition de la Planète rouge. Cela signifie que Mars, au plus près de la Terre, sera à l’opposé du Soleil. Depuis quelques mois, les astrophotographes amateurs observent et photographient l’astre si cher à Percival Lowell.

La planète Mars le 20 décembre 2024. © Damian Peach

C’est ainsi qu’ils ont pu repérer une première tempête à sa surface l’été dernier. Au mois de novembre 2024, le diamètre apparent de la Planète rouge a franchi le cap symbolique des dix secondes d’arc. Il dépassera les quatorze secondes d’arc le 16 janvier :

La planète Mars le 4 janvier 2025. © Philippe Cambre

C’est peu, comparé au diamètre apparent de Jupiter. Mais Mars se trouve cette année dans la constellation des Gémeaux (après son demi-tour dans le Cancer), très haute dans le ciel en milieu de nuit. Voilà de quoi fournir de belles images, dont quelques-unes illustrent cet article :

La planète Mars le 27 décembre 2024. © Jean-Paul Oger

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Les globules cométaires cachent des nurseries stellaires

Plusieurs globules cométaires, véritables pouponnières célestes, nichent dans la constellation australe de la Poupe.

Appellation trompeuse :

Dans les années 1970, les astronomes ont étudié une immense nébuleuse diffuse dans la constellation de la Poupe. Ils l’ont surnommée Gum 12, douzième objet du catalogue établi par l’astronome australien Colin Stanley Gum. La nébuleuse de Gum est probablement tout ce qui reste de l’explosion de plusieurs supernovae. À l’intérieur, les astronomes y on déniché différents globules cométaires.

Cette portion de la nébuleuse de Gum montre le globule cométaire CG 4 qui semble prêt à dévorer la galaxie (en réalité beaucoup plus lointaine) PGC 21338. © Jeffrey K Lovelace

Ces objets ne partagent cependant que leur apparence avec les comètes : tête poussiéreuse et longue queue. Il s’agit en réalité de petits nuages de gaz et de poussière où naissent des étoiles. Ces nuages sont entourés d’une bulle de matière chaude ionisée par les étoiles environnantes. Martin Pugh, qui a découvert l’astronomie en 1997 avec la comète Hale-Bopp, a immortalisé la région céleste qui abrite les globules CG 30/31 :

Ces globules portent également le nom de globules de Bok, du nom de l’astronome néerlando-américain Bart Bok qui les découvrit dans les années 1940. Pour obtenir ce superbe cliché, l’astrophotographe Martin Pugh a réalisé 13 heures de poses avec un télescope de 61 centimètres de diamètre installé en Australie.

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Aurore boréale et compagnie pour le jour de l’An

La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.

Spectacles variés :

La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :

J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :

Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :

Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :

Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !

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