Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

En vidéo : les images du concours Earth and Sky 2016

Le palmarès de la septième édition de l’International Earth and Sky Photo Contest est connu. Voici la sélection des plus belles images. 

Ils sont chaque année un peu plus nombreux à proposer leurs images de la planète Terre sous le ciel nocturne au jury de l’International Earth and Sky Photo Contest, un prestigieux concours (dont c’est la septième édition) organisé par The World at Night (TWAN), le National Optical Astronomy Observatory (NOAO) et l’association Astronomers Without Borders.

Lancé en 2008, ce concours a pris une ampleur internationale depuis 2009 et l’Année Mondiale de l’Astronomie. Il est présidé par l’astrophotographe Babak Tafreshi, fondateur de TWAN et auteur entre autres d’une vidéo du Kilimanjaro sous les étoiles et d’une photographie des pénitents de glace la nuit dans le désert d’Atacama. Continuer la lecture

Mission Juno : les astronomes amateurs y participent aussi !

Les scientifiques qui travaillent sur la mission Juno font appel aux astronomes amateurs pour surveiller l’activité atmosphérique sur Jupiter.

Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la sonde Juno procédera à sa mise en orbite autour de Jupiter au terme d’un voyage de près de cinq ans. La sonde se satellisera sur une orbite polaire très excentrique (sa distance à Jupiter variera de 5.000 à 2,8 millions de kilomètres) pour étudier pendant au moins un an la plus grosse planète du Système solaire.

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Dans le cadre du programme de la commission européenne « Horizon 2020 » et du projet « Europlanet 2020 Research Infrastructure », l’astronome amateur Marc Delcroix a organisé un atelier à l’Observatoire de Nice les 12 et 13 mai 2016 réunissant une vingtaine d’astronomes amateurs de toute l’Europe et une dizaine de professionnels.

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Un événement exceptionnel qu’il nous raconte :

“Ce workshop était dirigé par Ricardo Hueso (astronome professionnel très lié au monde amateur), John Rogers (un amateur spécialiste de la planète Jupiter, membre de la Bristish Astronomical Association), et les professionnels François Colas (IMCCE, Pic du Midi) et Glenn S. Orton (JPL, USA).

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Le premier thème abordé était centré sur la mission Juno et la science de Jupiter. Glenn Orton, responsable de la caméra Junocam, a notamment expliqué la mission, ainsi que le fonctionnement de la caméra Junocam qui va photographier Jupiter dans le visible, et comment le grand public pourra « voter » pour sélectionner les formations à observer sur la planète, en se basant sur les images des astronomes amateurs (à télécharger sur le site web de la mission). Il est important que les amateurs fournissent des observations avant et pendant la mission car elles permettent aux professionnels de replacer les observations de la sonde dans un contexte plus général.

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Les différents techniques et observations pour faire de la haute résolution on fait l’objet de nombreuses présentations, notamment par les amateurs planétaires renommés comme Damian Peach et Christopher Go, ainsi que par Emil Kraiikamp, concepteur du logiciel de traitement d’images Autostakkert.

Enfin nous avons abordé des sujets scientifiques plus généraux, notamment la détection d’impacts sur Jupiter, avec une présentation par moi-même et par John McKeon qui a eu la chance de filmer l’impact du 17 mars 2016. Cet atelier, qui a rassemblé la communauté astronomie planétaire internationale, a été riche d’informations et de rencontres : une initiative à reconduire !”

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Des aurores australes sur l’horizon en Nouvelle-Zélande

Moins souvent photographiées que les aurores boréales, les aurores australes viennent parfois illuminer le ciel de l’hémisphère sud.

Les aurores australes et boréales proviennent de l’excitation des atomes d’oxygène et d’azote présents dans l’atmosphère terrestre lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète.

La plupart des photographies d’aurores polaires montrent des aurores boréales : il est en effet plus facile pour les photographes de se rendre à proximité du pôle Nord, que ce soit en Islande comme le français Stéphane Vetter, en Alaska comme le coréen Sangku Kim ou encore en Norvège comme l’espagnol Horacio Llorens.

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Mais les aurores polaires se développent également au-dessus du pôle Sud, même si les observateurs sont moins nombreux à les signaler. Les chercheurs en hivernage à la station scientifique franco-italienne de Concordia sur le Plateau antarctique admirent régulièrement ces magnifiques draperies célestes qui deviennent parfois visibles en Australie et en Nouvelle-Zélande. Continuer la lecture

Jeune croissant de Lune sur Manhattan

Lundi soir 6 juin le jeune croissant de Lune planait dans la soirée au-dessus du quartier de Manhattan, une quarantaine d’heures après la Nouvelle Lune.

Comme à chaque début de lunaison, c’est un spectacle enchanteur qui attend les observateurs quand la nuit tombe. Entre deux et quatre jours après la Nouvelle Lune, un petit croissant lunaire nous adresse un sourire lumineux, accompagné d’une délicate lueur sur le reste du disque lunaire, la lumière cendrée ou clair de Terre. Imaginez un astronaute placé sur la Lune à cette époque : il verrait dans le ciel la Pleine Terre presque cent fois plus lumineuse que la Pleine Lune lorsque nous l’admirons depuis notre planète !

Reprenons la chronologie lunaire depuis la Nouvelle Lune qui s’est produite le dimanche 5 juillet vers 5 heures du matin (heure de Paris) : le 5 juin dans la soirée un très fin croissant âgé d’une quinzaine d’heures était observable avec un instrument astronomique au sud de l’Afrique, donnant par la même occasion le coup d’envoi du Ramadan.

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Le 6 juin ce croissant avait pris de l’embonpoint tout en s’écartant de la direction du Soleil : il devenait alors visible en soirée partout dans le monde accompagné d’un peu de lumière cendrée, le ciel étant encore assez lumineux. C’est l’instant qu’a choisi le photographe Stan Honda pour réaliser cette image à l’aide d’un téléobjectif depuis Central Park alors que le jeune croissant de Lune allait se glisser derrière quelques-uns des célèbres gratte-ciel construits sur l’île de Manhattan, un des cinq arrondissements de la ville de New York. Continuer la lecture

Insolite : une grotte martienne vue par MRO

L’orbiteur MRO a photographié une grotte martienne, une cavité qui est apparue suite à l’effondrement du plancher au fond d’un cratère d’impact.

On connaissait les grottes lunaires, des puits naturels qui correspondent à d’anciens tubes de lave dont le plafond s’est affaissé. C’est la sonde lunaire américaine LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) qui les a débusquées il y a quelques années, les deux plus connues se trouvant dans Marius Hills, une région de l’océan des Tempêtes et dans Mare Ingenii sur la face cachée.

En vidéo : 10 ans d’images de la Planète rouge prises par MRO

Il semble que de telles formations géologiques se rencontrent également sur la Planète rouge. Sur cette image obtenue par l’orbiteur MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) on aperçoit un trou au fond d’un cratère d’impact sur les flans de Pavonis Mons, un volcan bouclier situé au niveau de l’équateur de la planète Mars. Cette grotte souterraine a une ouverture de 35 mètres de diamètre et une profondeur de 20 mètres (le fond est en partie éclairé par la lumière solaire).

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Les scientifiques pensent que de telles grottes sont particulièrement favorables pour permettre le développement et la persistance de la vie car elles peuvent maintenir des conditions d’environnement stable pendant un long moment. Continuer la lecture

FRIPON, un réseau de caméras pour surveiller le ciel français

Le réseau FRIPON vient d’être inauguré. À terme ce sont 100 caméras qui traqueront la désintégration des météorites dans le ciel de France.

La très grande majorité des météorites qui sont attirées par notre planète se consument dans l’atmosphère terrestre mais il arrive que des morceaux plus ou moins gros atteignent le sol. On se souvient par exemple de l’explosion d’une météorite de 12.000 tonnes au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk le 15 février 2013 qui se solda par la récupération de nombreux fragments dont un morceau de 650 kg tombé au fond du lac Tchebarkoul.

En vidéo : l’explosion d’un petit astéroïde dans le ciel de Tcheliabinsk le 15 février 2013

Pourtant la majorité des chutes passent inaperçues : on estime qu’il tombe chaque année sur le sol français une dizaine de météorites mais on n’en retrouve en moyenne qu’une par décennie, un taux 5 fois plus faible qu’au XIXe siècle. Il est vrai que l’homme moderne passe plus de temps à regarder des écrans que le ciel nocturne, et même si l’envie lui prend de flâner le nez en l’air, la pollution lumineuse a souvent raison de sa bonne volonté. Continuer la lecture

En images : Cassini-Huygens explore Saturne et ses lunes

Depuis 2004 la sonde américaine Cassini nous fait découvrir Saturne et ses lunes, dont Titan qui a reçu la visite du module Huygens en 2005.

C’est une exploration qui dure depuis plus d’une décennie. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine Cassini poursuit inlassablement ses observations scientifiques, nous envoyant régulièrement d’incroyables images de la planète, de ses anneaux et de ses satellites. Cassini est l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle pèse 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. La sonde mesure près de 7 mètres de haut et 4 mètres de largeur et emporte 12 instruments scientifiques.

Quant au module Huygens (un peu plus de 300 kg), il a été largué le 14 janvier 2005  sur l’un des satellites de Saturne, Titan. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de km). Au cours de sa descente sous un parachute, le module Huygens n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Le module Huygens s’est posé sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparente à du sable gorgé de liquide, et a encore fonctionné pendant deux heures.

Mise à jour : la sonde Cassini a terminé sa mission en septembre 2017 par un grand plongeon vers Saturne

La prochaine jeune Lune marquera le début du Ramadan

Plus de 1,6 milliard de musulmans guettent le retour prochain en soirée de la jeune Lune, un croissant qui annoncera le début du Ramadan.

Les éphémérides nous l’enseignent : la prochaine Nouvelle Lune se produira dimanche 5 juin aux alentours de 5 heures du matin (heure française). Il faudra attendre une quinzaine d’heures pour tenter de distinguer un très fin croissant de jeune Lune, ce qui en théorie est donc possible dans la soirée du 5 juin. La plupart des pays attendent l’observation de ce croissant pour démarrer le Ramadan (le calendrier musulman étant un calendrier lunaire, les dates importantes qui le jalonnent ne sont jamais connues à l’avance et diffèrent selon les endroits).

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À la Grande Mosquée de Paris les membres du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et un certain nombre de représentants de la communauté musulmane de France ont décidé de respecter la tradition et de se retrouver dimanche soir pour tenter d’observer cette très jeune Lune, le hilal, au cours de la nuit du doute : si l’observation est positive, le Ramadan débutera lundi 6 juin, sinon ce sera le 7 juin que commencera le mois du jeûne. Continuer la lecture

Admirez la planète Saturne au plus près de la Terre

Le 3 juin la planète Saturne passe à l’opposition, sa plus courte distance à la Terre. C’est le moment de l’observer dans la constellation d’Ophiuchus.

Les planètes nous gâtent en cette première moitié de l’année : après l’opposition de Jupiter le 8 mars et celle de la Planète rouge le 22 mai, c’est au tour de Saturne de prendre place à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. La planète aux anneaux passe à l’opposition le 3 juin à une distance légèrement supérieure à 9 Unités Astronomiques (l’U.A. vaut 150 millions de km, la distance Terre-Soleil).

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Bien que les anneaux de Saturne commencent à apparaître dans une simple paire de jumelles (ils approchent les 275.000 km de diamètre), le mieux pour les admirer est de se munir d’une petite lunette astronomique grossissant une cinquantaine de fois.   Continuer la lecture

Sappho, la poétesse grecque qui aimait les étoiles

Il y a 2.500 ans, la célèbre poétesse grecque Sappho rendait déjà hommage aux beauté du ciel nocturne dans plusieurs de ses textes.

Si Sappho, poétesse grecque de l’Antiquité (elle serait née vers 630 av. J. C.) semble avoir été très célèbre à son époque, il ne subsiste aujourd’hui que des fragments de son œuvre poétique. Bien qu’elle ne cache pas dans ses textes son amour pour les jeunes filles (l’homosexualité était une chose courante dans le milieu aristocratique de la Grèce archaïque qui n’empêchait pas de se marier), Sappho accorde aussi beaucoup d’importance aux astres comme en témoignent les vers qu’elle a rédigés à propos de la Lune, l’amas des Pléiades ou encore la planète Vénus.

Trois scientifiques, Manfred Cuntz, Levent Gurdemir (University of Texas) et Martin Georges (National Astronomical Research Institute of Thailand) se sont intéressés à un texte de Sappho intitulé « poème de minuit ». La synthèse de leur travail a été publiée dans le Journal of Astronomical History and Heritage.

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Ce poème évoque l’observation par la poétesse de l’amas des Pléiades sur l’horizon il y a 2.500 ans depuis l’île grecque de Lesbos. En paramétrant le logiciel de cartographie céleste Starry Night qui permet de visualiser le ciel selon le lieu et l’époque, les trois chercheurs en ont déduit que cette observation n’a pu avoir lieu qu’entre la fin de l’hiver et le début du printemps.

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En vidéo : Pleine Lune derrière le pic du Teide

L’astrophotographe Daniel Lopez a filmé le coucher de la Pleine Lune derrière le pic du Teide, le plus haut volcan d’Espagne sur l’île de Tenerife.

L’archipel des Canaries, au large du Maroc, est constitué de sept îles volcaniques. Ces îles, qui font partie des communautés autonomes d’Espagne, sont un paradis pour les touristes mais également pour les astronomes. Outre une pollution lumineuse contenue, elles bénéficient d’un climat ensoleillé et de plusieurs sommets propices à l’étude du ciel. C’est pour cette raison que deux observatoires astronomiques y sont installés : l’Observatoire du Roque de Los Muchachos sur l’île de la Palma et l’Observatoire du Teide sur l’île de Tenerife.

Avec 3.715 mètres d’altitude le Teide est le plus haut sommet d’Espagne. C’est également le troisième plus grand volcan du monde depuis sa base après le Mauna Loa et le Mauna Kea sur l’île d’Hawaii. Continuer la lecture

L’Hypertélescope, un instrument pour voir grand et loin

Une équipe de passionnés installe depuis quelques années dans une vallée des Alpes de Haute-Provence un instrument étonnant, l’Hypertélescope.

Ils sont 24 (scientifiques, enseignants, chercheurs, ingénieurs, astronomes amateurs, étudiants…) réunis autour d’un projet un peu fou, l’Hypertélescope, sous la direction d’Antoine Labeyrie et Denis Mourard.

Le premier, professeur émérite au Collège de France aujourd’hui à la retraite, est un spécialiste des techniques d’interférométrie optique qu’il a développées au CERGA (Centre d’Étude et de Recherches en Géodynamique et Astronomie) dans les années 1970. Il a reçu de nombreuses distinctions et un astéroïde, (8788) Labeyrie, porte son nom.

Le second est astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur et a développé l’instrument VEGA (Visible spEctroGraph and polArimeter) qui équipe le grand interféromètre CHARA (Center for High Angular Resolution Astronomy) à l’Observatoire du mont Wilson en Californie.

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On sait depuis longtemps que c’est le diamètre d’un télescope qui conditionne son pouvoir séparateur (les plus fins détails qu’il permet de discerner) et sa capacité à détecter des objets très faiblement lumineux. C’est pour cette raison que l’on imagine des télescopes de plus en plus grands comme l’E-ELT (European Extremely Large Telescope). Cet instrument dont le miroir segmenté aura 39 m de diamètre est actuellement en construction pour le compte de l’ESO au sommet du Cerro Armazones, une montagne qui culmine à 3.000 mètres d’altitude dans le désert d’Atacama au nord du Chili. Continuer la lecture

Mars à l’opposition vue par le télescope spatial Hubble

Quand le télescope spatial Hubble pointe Mars au moment de son opposition, on obtient une incroyable image de la Planète rouge.

Emporté le 24 avril 1990 par la navette spatiale américaine Discovery, le télescope spatial Hubble, baptisé en hommage à l’astronome américain Edwin Powell Hubble, continue 26 ans plus tard à fournir de merveilleuses images de l’Univers.

En vidéo : les 25 ans du télescope spatial Hubble en images

Le 12 mai dernier les ingénieurs qui ont la charge de ce géant de 11 tonnes doté d’un miroir de 2,4 mètres de diamètre ont décidé de tirer le portrait de la planète Mars située alors à 80 millions de km de la Terre, dix jours avant son opposition.

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Voici les principales formations visibles sur cette image particulièrement détaillée : Continuer la lecture

La sonde STEREO photographie la Terre entre Saturne et Mars

Depuis son orbite héliocentrique, l’une des deux sondes STEREO a réalisé une étonnante image des planètes Saturne et Mars encadrant la Terre.

Conçues pour étudier le Soleil, les deux sondes jumelles américaines STEREO A et B (Solar TErrestrial RElations Observatory) ont été lancées fin 2006 . Ces deux satellites de 620 kg s’éloignent l’un de l’autre sur une orbite héliocentrique de façon à fournir des vues stéréoscopiques de notre étoile. Depuis février 2011 les deux satellites se trouvent en opposition par rapport au Soleil, une position qui leur permet de fournir une image complète de cet astre.

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Si les sondes STEREO sont dédiées en priorité à l’étude du Soleil elles enregistrent également d’autres phénomènes. Elles sont par exemple arrivées à photographier la queue gazeuse de Mercure ainsi qu’un spectaculaire transit lunaire devant notre étoile. Elles ont en outre confirmé la déformation de l’héliosphère qui avait déjà été mise en évidence par les sondes Voyager. Continuer la lecture

Alignement planétaire au dessus des chutes de Palouse

Retour sur une image réalisée en novembre 2015 : trois planètes accompagnent la Lune au-dessus des célèbres chutes de Palouse.

Souvenez-vous : le dernier trimestre de l’année 2015 a vu se retrouver dans le ciel avant l’aube trois planètes. Je vous les avais présentées en image (Vénus, Mars et Jupiter s’étirent le long de l’écliptique) au-dessus de l’église Saint-Symphorien à Nuits-Saint-Georges début décembre.

Le photographe américain Ben Coffman n’a bien entendu pas les mêmes paysages que moi ! Si la Bourgogne est riche de beaux monuments (église Saint-Symphorien, châteaux du Clos de Vougeot ou de la Tour pour n’en citer que quelques-uns), l’état de Washington retient plutôt l’attention des voyageurs par ses paysages très diversifiés, qui s’étalent de l’océan Pacifique au mont Rainier, un stratovolcan culminant à 4.392 m.

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La rivière Palouse coule sur 230 km entre les états de  Washington et de l’Idaho.  Elle emprunte un canyon creusé à la fin de la dernière glaciation par d’importantes vidanges de lacs glaciaires. Continuer la lecture

La constellation du Dragon serpente entre les deux Ourses

Par une belle soirée de printemps on peut observer la discrète constellation du Dragon qui se faufile entre la Grande Ourse et la Petite Ourse.  

Après une douce journée de mai la nuit tombe et votre regard se porte en direction du pôle céleste que marque l’étoile polaire. Au-dessus de votre tête la Grande Ourse attire votre attention avec ses sept étoiles brillantes ; à l’OUEST le couple Castor et Pollux (Gémeaux) se précipite dans les lueurs crépusculaires alors qu’à l’EST Véga et Deneb annoncent l’arrivée des constellations estivales.

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Retournons plein NORD entre la Petite Ourse et la Grande Ourse : c’est là que se glisse la constellation du Dragon, la huitième constellation la plus étendue parmi les 88 qui peuplent le ciel. Continuer la lecture

Un récit médiéval décrit l’explosion de SN 1006

Trois chercheurs allemands se sont penchés sur un texte du célèbre savant Avicenne concernant la plus puissante supernova jamais observée, SN 1006.

Le 1er mai 1006 une étoile explosa dans la constellation australe du Loup, atteignant un éclat qu’aucune autre supernova ne dépassa (magnitude d’environ -7, l’équivalent lumineux  d’un gros croissant de Lune), ce qui explique que son apparition soit mentionnée dans des textes européens, chinois, japonais, égyptiens et irakiens. La supernova SN 1006 resta visible sans instrument pendant des mois puis son éclat faiblit et on l’oublia.

Les restes de cette gigantesque explosion cosmique (visibles sur l’image ci-dessous réalisée par le télescope Chandra) furent retrouvés dans le milieu des années 1960 par les radioastronomes (puis en 1976 dans le domaine visible avec un télescope) sous la forme d’un rémanent situé à une distance d’un peu plus de 7.000 années-lumière.

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Trois scientifiques allemands viennent de publier sur arXiv l’analyse d’un texte d’Avicenne (980-1037).  Philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan, Avicenne, connu également sous le nom d’Ibn Sina, s’intéressa à de nombreuses sciences comme l’astronomie, l’alchimie, la chimie ou encore la psychologie. Continuer la lecture

Une Pleine Lune pour l’opposition de la planète Mars

Le samedi 21 mai en soirée se levait la Pleine Lune des fleurs. On pouvait admirer à proximité le point orangé de la Planète rouge dont c’est l’opposition.

Ce 22 mai marque l’opposition de Mars : comme tous les 780 jours en moyenne la Planète rouge se trouve sur une ligne Mars-Terre-Soleil. Elle est donc visible toute la nuit, se levant quand notre étoile se couche.

En vidéo : pourquoi la NASA n’envoie-t-elle personne sur Mars ?

Comme l’opposition coïncide à quelques jours près avec la plus courte distance qui nous sépare de la quatrième planète du Système solaire (75,3 millions de kilomètres le 30 mai) c’est le meilleur moment pour admirer la surface de Mars. C’est ce que n’a pas manqué de faire le télescope spatial Hubble le 12 mai, réalisant une somptueuse image.

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Pour fêter cette opposition martienne nous avons eu la chance de voir se lever hier soir la Pleine Lune à proximité de la Planète rouge. Cinquième Pleine Lune de l’année après la Pleine Lune des poissons du 22 avril, la Pleine Lune des fleurs se situait dans la constellation de la Balance a environ 5° apparents (soit 10 diamètres lunaires) de Mars (elle-même dans la constellation du Scorpion).

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L’image ci-dessus a été prise vers 22 heures avec un boîtier Nikon D3200 et un objectif de 50 mm de focale (pose de 2 sec à 400 iso). On distingue le point légèrement ocre de Mars (magnitude -2) dont la lumière parvient à traverser les brumes du soir et à soutenir l’éclat éblouissant de notre satellite naturel. Continuer la lecture

La planète Mars au plus près de la Terre

Cette fin de mois de mai est la meilleure période pour observer la planète Mars qui est au plus près de la Terre (75,3 millions de km) le 30 mai.

C’est tous les 780 jours en moyenne que se produit l’opposition de la planète Mars (le 22 mai cette année, 8 jours avant sa plus courte distance à la Terre). La Planète rouge (une couleur caractéristique produite par la présence d’oxyde de fer -de la rouille- dans le sol martien) est alors observable toute la nuit (vue de la Terre elle est à l’opposé du Soleil) et c’est donc le moment idéal pour pointer lunettes et télescopes dans sa direction.

En vidéo : 10 ans d’images sublimes de la planète rouge prises par Mars Reconnaissance Orbiter 

Pourtant toutes les oppositions martiennes ne se ressemblent pas, la distance Terre-Mars à ce moment variant de 56 à 101 millions de km (voir le dessin de G. Javaux). Cette année un peu plus de 75 millions de km sépareront les deux astres, ce qui donnera au disque martien un diamètre apparent de 18,6 secondes d’arc.

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Outre la distance Terre-Mars, les observateurs doivent tenir compte de la déclinaison de la planète dans le ciel. En 2016 Mars se trouve dans la constellation du Scorpion ce qui signifie qu’elle est basse sur l’horizon depuis la France ; les images seront donc soumises à une forte turbulence. Continuer la lecture

Les Pléiades et Vénus visibles dans le coronographe de SOHO

Très proches du Soleil, l’amas des Pléiades et Vénus sont visibles dans le champ du coronographe LASCO C3 de l’observatoire solaire SOHO.

SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) est un satellite d’une masse de 1,8 tonne qui a été placé au point de Lagrange L1 à environ 1,5 million de km de notre planète, là ou l’attraction de la Terre et celle du Soleil sont en équilibre. Ses observations solaires viennent compléter celles de SDO, Solar Dynamics Observatory.

En vidéo : le transit de Mercure vu par SDO

Lancé il y a plus de 20 ans, le 2 décembre 1995 exactement, SOHO fournit quotidiennement un bulletin de santé de notre étoile dans différentes longueurs d’onde à l’aide de ses 12 instruments scientifiques : analyseurs de particules, télescopes, coronographes, spectrographe et imageurs.

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Les coronographes LASCO C2 (champ étroit) et C3 (grand champ) sont destinés à étudier la couronne solaire (Lasco signifie Large Angle and Spectrometric Coronagraph). Un cache central leur permet de masquer le Soleil, trop lumineux, pour voir ce qui se passe autour : des éruptions solaires bien sûr, mais également des étoiles, des comètes kamikazes et parfois des planètes. Continuer la lecture