Acheter une étoile : attention, arnaque !

Vendre des étoiles est une nouvelle tendance que proposent un certain nombre de sites internet. Attention arnaque !

Pratique commerciale douteuse :

C’est une arnaque qui profite de l’intérêt grandissant du public pour l’astronomie. Vous l’avez peut-être remarqué, certains sites internet vous proposent désormais d’acheter ou d’offrir une étoile. Une fois l’achat acquitté, vous recevez un soi-disant certificat attestant que vous êtes désormais l’heureux propriétaire de l’astre en question. Il s’agit d’une pratique commerciale malhonnête, puisqu’il est impossible de devenir propriétaire d’une étoile :

Le ciel nocturne, patrimoine de l’humanité. © Jean-Baptiste Feldmann

Le ciel étoilé n’appartient à personne mais tout le monde peut en profiter, c’est un patrimoine commun. Ce qui n’interdit pas d’attribuer des noms aux étoiles, comme l’explique l’UAI. Les plus brillantes ont été nommées dans l’Antiquité, en s’inspirant de la culture arabe ou de la mythologie gréco-romaine. Celles qui sont plus discrètes portent un numéro et les initiales du catalogue dans lequel elles sont référencées (par exemple SAO pour le catalogue d’étoiles réalisé par le Smithsonian Astrophysical Observatory) :

Le ciel étoilé, un spectacle gratuit et accessible à tous. © Jean-Baptiste Feldmann

Si vous souhaitez laisser votre nom au firmament, lancez-vous plutôt dans la chasse aux comètes ou aux astéroïdes comme le fait Michel Ory par exemple. Ou plus simplement, offrez-vous une parenthèse sous les étoiles et admirez-les gratuitement, elles seront à vous le temps d’une nuit !

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Insolite : un planeur et son remorqueur devant le Soleil

Les astrophotographes ont parfois des intrus sur leurs images. Exemple avec ce planeur passant devant le Soleil.

Le planeur et le Soleil :

Astrophotographe citadin, Grégory Boutry s’est mis à la photographie solaire il y a six mois. Il réalise ses images avec une lunette Lunt LS50T H-Alpha BF600 qui fournit des images de notre étoile en lumière H-alpha :

Habitant à proximité de l’aérodrome du Polygone à Strasbourg, il observe régulièrement des planeurs traverser le ciel et caressait l’espoir d’en voir passer un dans le champ de sa caméra. C’est ce qui s’est produit le 17 septembre à 17h27 précisément :

Renseignements pris auprès de l’aérodrome, il s’agit d’un remorqueur ULM unique, l’AK-3 d’André Kieger. Il tractait un planeur ASK-21 de l’école du club, utilisé principalement pour la formation des futurs pilotes :

Comme le rappelle Grégory Boutry (qui propose des soirées découverte du ciel sur son site), l’imagerie du Soleil est une activité passionnante, pleine de surprises. Outre les changements d’aspect quotidiens de notre étoile, on a parfois des invités surprises…

Vous pouvez découvrir l’ensemble des clichés astronomiques réalisées par Grégory Boutry dans sa galerie d’images.

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Ce weekend, Saturne est au plus près de la Terre !

Le 21 septembre 2025, Saturne est à sa plus courte distance de la Terre. Voici quelques conseils pour bien profiter de ce spectacle. 

Une planète qui fait rêver :

Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2025, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19,5 secondes d’arc, porté à 44 secondes d’arc pour la limite des anneaux :

Ce superbe cliché a été réalisé durant l’opposition 2024. Outre les célèbres anneaux et les bandes gazeuses qui ceinturent le disque de la planète, on distingue également deux de ses nombreux satellites.  © Simon Labergère et Robin Le Guern

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À l’aube, la Lune se glisse lentement entre Jupiter et Vénus

L’été s’achève doucement, Orion est de retour, Jupiter et Vénus scintillent à l’aube et la Lune leur rend visite. 

Brillantes planètes :

Il ne vous a pas échappé que Jupiter et Vénus occupent le ciel en fin de nuit. La première ne cesse de gagner en visibilité (elle se lève de plus en plus tôt) avant son opposition le 10 janvier 2026. La seconde se dirige tranquillement vers l’horizon, avant sa conjonction solaire le 6 janvier prochain. Quant à la Lune, après son éclipse totale il y a quelques jours, elle sera nouvelle le 21 septembre. Mais attention, deux jours plus tôt, le 19 en milieu de journée, elle occultera Vénus !

En attendant ce rendez-vous céleste, on pouvait observer ces astres en fin de nuit, alors que la célèbre constellation d’Orion est de retour. À l’horizon, la brillante Sirius attire l’œil, tandis que plus haut, les inséparables Castor et Pollux surplombent la Lune. l’image ci-dessous a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200 équipé d’un objectif Samyang de 12 millimètres de focale. La pose a été de 4 secondes à 800 iso :

Si le beau temps persiste, vous pourrez suivre la descente du croissant de Lune en direction de Vénus les deux prochains matins.

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Une belle comète s’invite dans le ciel de l’hémisphère Sud

Découverte récemment, la comète C/2025 R2 (SWAN) a surpris tout le monde, et ce sont les astronomes de l’hémisphère Sud qui en profitent.

Invitée surprise :

Elle est encore loin, mais on ne parle que d’elle dans l’hémisphère Sud : C/2025 R2 (SWAN). Cette comète a surpris les astronomes la semaine dernière. Le 11 septembre, Vladimir Bezugly, un amateur ukrainien, l’a repérée sur des images envoyées par l’instrument SWAN. Cette caméra, installée à bord de l’observatoire solaire SOHO, a pour mission de cartographier l’hydrogène présent dans le vent solaire. Au moment de sa découverte, SWAN25B avait déjà une magnitude de 7, ce qui est exceptionnel. Cachée dans la lumière solaire, personne ne l’avait vue venir :

C/2025 R2 (SWAN) le 14 septembre depuis la Namibie. © Michael Jäger, Gerald Rhemann

Depuis qu’elle a été découverte, sa luminosité à presque triplé, et elle ne devrait pas tarder à devenir visible à l’œil nu. Mais pour l’instant, seuls les observateurs de l’hémisphère Sud peuvent l’observer correctement. En effet, elle se trouve actuellement du côté de Spica de la Vierge (Alpha Virginis). Depuis l’hémisphère Nord, cette brillante étoile se couche en début de soirée. Toutefois, l’orbite de la comète (encore en cours de détermination), va l’éloigner des lueurs solaires et la faire remonter progressivement. Les premières mesures astrométriques suggèrent qu’elle pourrait s’approcher de la Terre à seulement 0,26 UA le 20 octobre, si elle  ne se désintègre pas avant. Nous en reparlerons, mais vous pouvez déjà suivre son évolution sur Cometographia, Team CielAustral ou sur ICQ Comet Observations.

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Mirro-Sphère, des optiques de précision depuis 20 ans

La société Mirro-Sphère conçoit des optiques de précision depuis vingt ans. Rencontre avec son créateur, Franck Grière.

Cielmania : Franck, pourquoi ce nom de Mirro-Sphère ?

Franck Grière : c’est la contraction de miroirs sphériques, le nom des optiques que j’ai commencé à réaliser il y a plus de vingt ans, lorsque j’ai attrapé le virus. À l’époque, j’avais quitté ma Picardie natale pour suivre mon amie dans la Nièvre. En redécouvrant un beau ciel étoilé, je me suis souvenu de mon ancienne passion pour les instruments d’astronomie. Je me suis alors lancé dans la taille de miroirs sphériques.

Franck Grière (et Laurent Bourasseau au fond) présentent leur dernière création, le  télescope compact T3, lors des RABE. © CIELMANIA
Cielmania : Tu es parti de rien ?

F. G. : non, pas tout à fait. D’abord, j’avais pratiqué deux métiers qui allaient bien m’aider dans mon nouveau projet : électricien et électromécanicien. Ensuite, je me suis appuyé sur les travaux d’opticiens renommés comme Jean Texereau, Jean-Marc Becker ou encore Roger Mosser. J’ai aussi compris tout l’intérêt de posséder une machine à polir pour effectuer des taches répétitives, et j’en ai donc construit une. Ne restait plus qu’à créer une société pour commercialiser mes miroirs, ce qui fut fait le 12 septembre 2005.

La machine à polir, indispensable pour mécaniser certaines taches. © Franck Grière
Cielmania : à partir de ce moment-là, tu as donc pu te consacrer entièrement à la réalisation de miroirs :

F. G. : c’est ça. Grâce au test en autocollimation proposé par Jean Texereau, j’ai été capable de produire des miroirs de haute qualité en continu. Je répondais à toutes les demandes (amateurs, institutions) jusqu’à ce que je fasse un burn-out. Il m’a fallu du temps pour remonter la pente, mais Mirro-Sphère (site internet) a survécu à ce passage difficile… En 20 ans, je pense que j’ai réalisé ou repoli un peu plus de 800 miroirs, de 200 à 600 mm de diamètre.

Le Thin Travel Telescope tient dans une sacoche d’ordinateur. © Franck Grière
Cielmania : tu avais la passion pour les instruments, il n’y a pas une certaine frustration à ne faire que des optiques ?

F. G. : c’est vrai, mais j’ai quand même réalisé quelques télescopes comme le ART 16 ,ou le Stronglight en partenariat avec un mécanicien de génie, Philippe Coudray. Et puis récemment, j’ai croisé la route d’un remarquable concepteur de télescopes, Laurent Bourasseau. J’ai flashé sur son concept de télescope ultra transportable. C’est ainsi qu’est né le T3 (Thin Travel Telescope), un 250 millimètres de moins de 8 kg, f/d 4 tout en carbone, qui tient dans une sacoche d’ordinateur portable. Pour ses 20 ans, Mirro-Sphère renoue donc avec son projet initial : fabriquer des télescopes !

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En vidéo : un télescope Vespera Pro sur le Mont-Blanc

Emmener un télescope Vespera Pro sur le toit de l’Europe, c’est le projet fou de l’astronome amateur Cyril Dupuy, fondateur de Vaonis. 

Télescopes intelligents :

Vespera Pro (à découvrir ici) est l’un des derniers télescopes intelligents développés par la société Vaonis. Combinant une caméra avec une lunette d’observation, ces instruments révolutionnent la pratique de l’astronomie depuis quelques années. Associés à une application installée sur smartphone ou tablette, ils fournissent des images célestes sur écran en quelques minutes :

Cyril Dupuy présentait son premier prototype de télescope intelligent lors des Rencontres astronomiques de printemps en 2016. © Jean-Baptiste Feldmann

Au point qu’il n’a jamais été aussi facile d’obtenir des clichés du cosmos et de les partager, sans aucune formation préliminaire de l’utilisateur. Ce concept révolutionnaire, on le doit à Cyril Dupuy. Astronome amateur, il a fondé il y a quelques années la société Vaonis pour développer l’audacieux concept qu’il avait en tête :

Après la commercialisation de Stellina, première station d’observation,  différents modèles ont vu le jour. Tous répondent à une demande croissante des simples curieux du ciel, mais également des astronomes amateurs et des clubs d’astronomie. Avec son dernier modèle, le Vespera Pro, Cyril Dupuy a réalisé un rêve un peu fou : près de 150 ans après la création d’un observatoire au sommet du Mont-Blanc, il a décidé d’emporter son télescope intelligent sur les traces de l’astronome Jules Janssen. Une étonnante aventure qu’il nous raconte dans cette vidéo :

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Éclipse totale de Lune un soir d’été

C’est une belle éclipse totale de Lune que l’on pouvait admirer durant la première partie de soirée le dimanche 7 septembre 2025.

Lune de sang :

Chaque éclipse totale de Lune est un spectacle, pour peu que la météo coopère. Rappelons d’abord qu’à cette occasion, la Lune entre dans le cône d’ombre terrestre. Naturellement, comme elle ne reçoit plus la lumière du Soleil, elle devrait complètement disparaître à nos yeux. Mais ce n’est pas le cas : en traversant l’atmosphère terrestre, une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) est déviée à l’intérieur du cône d’ombre. Et voilà notre Lune qui se pare d’une étrange teinte sanguine :

Lever de Lune éclipsée le 7 septembre 2025. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce fut donc le cas durant la soirée du dimanche 7 septembre 2025, où l’on a pu assister à un lever de Lune éclipsée. Bien qu’il se produise en moyenne deux éclipses lunaires par an, c’est à chaque fois un moment d’effervescence chez les photographes du ciel. L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200 équipé d’un objectif Nikkor de 50 millimètres de focale. Comme il faisait assez sombre, il a été nécessaire de poser quatre secondes à 400 iso.

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Spectacle rare : l’ombre de deux lunes sur Saturne

L’astrophotographe Philip Smith a immortalisé l’ombre de deux lunes sur Saturne, un spectacle rare observable tous les quatorze ans environ. 

Ombres sur Saturne :

Tout comme les Phe-Sat (phénomènes mutuels des satellites de Saturne), les passages de l’ombre des lunes ont lieu au moment de l’équinoxe sur la planète. C’est une configuration (lorsque le Soleil et la Terre passent dans le plan orbital des satellites) que l’on retrouve tous les 14,5 ans seulement. Titan étant le plus gros des satellites de la planète aux anneaux et l’un des plus proches, son ombre est logiquement la plus facile à observer. Mais d’autres lunes projettent également leur ombre, plus discrète. Parfois, spectacle rare, deux ombres sont observables en même temps. C’est ce que Philip Smith a immortalisé le 4 septembre dernier. Cet amateur, qui opérait depuis son observatoire situé à Manorville (État de New York), a utilisé un télescope Celestron 14 :

Deux lunes projettent leur ombre sur Saturne. © Philip Smith

Rappelons que Titan est la plus grosse lune de Saturne avec un peu plus de 5.000 kilomètres de diamètre. Elle a été découverte par Christian Huygens en 1655. Il utilisait alors une simple petite lunette astronomique de seulement 57 mm de diamètre. Sachez que Titan possède des lacs d’hydrocarbures à sa surface ainsi qu’une atmosphère. Cette dernière se compose principalement d’azote moléculaire (95 à 98%) et de méthane. Quant à Téthys, c’est un corps glacé d’un peu plus de 1000 km de diamètre. Sa découverte par l’astronome Jean-Dominique Cassini remonte à 1684. Téthys est surtout connu pour les mystérieuses lignes rouges observables à sa surface.

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Ciel d’été : l’amas IC 1311 scintille au cœur du Cygne

Poudroiement d’étoiles au milieu des nébuleuses du Cygne, l’amas ouvert IC 1311 offre un joli spectacle aux astrophotographes. 

Dans l’aile du Cygne :

IC 1311 (IC pour Index Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, dont la première version est parue en 1895) a été repéré le 6 octobre 1893. On doit la découverte de cet amas d’étoiles à l’astronome amateur anglais Thomas Espin. Il le décrivait alors comme un disque d’étoiles très faibles (diamètre apparent de 5 minutes d’arc), ce qui est assez normal puisqu’on estime sa magnitude à 13.  L’amas compte près de 850 étoiles et on évalue son âge à environ 1,6 milliard d’années. Si l’envie vous prend de le localiser, il vous faudra plonger dans la constellation du Cygne, en choisissant la bonne aile. Celle qui se déploie en direction de Pégase est connue pour ses célèbres Dentelles. Mais IC 1311 se cache sous l’autre aile, celle qui s’étire au-dessus de la Lyre :

Carte de repérage des principaux objets du Cygne. © Deep⋆Sky Corner

À première vue, les amas d’étoiles ouverts intéressent assez peu les astrophotographes. Sans doute leur préfère-t-on des nébuleuses colorées, comme celle du Trèfle. Mais IC 1311 a la particularité d’être entouré de jolis nuages de gaz ionisé. Ces derniers sont illuminés par le rayonnement ultraviolet de jeunes étoiles très chaudes. Il est d’ailleurs très probable que l’amas se situe très loin derrière ces nébuleuses. Quoi qu’il en soit, le résultat a de quoi motiver les esthètes à la recherche d’images originales ! C’est donc Robert Eder qui nous propose une magnifique vue de cette région céleste. L’image que voici a nécessité un peu plus de trois heures de poses au foyer d’un télescope de vingt centimètres :

Gageons que ce portrait photogénique va donner des idées à d’autres astrophotographes ! Signalons enfin que cette jolie région céleste a également été immortalisée par le télescope Mayall de quatre mètres de diamètre.

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