Sh2-106, la nébuleuse qui déploie ses ailes dans le Cygne

La constellation du Cygne héberge Sh2-106, une nébuleuse dont l’aspect évoque un ange céleste aux délicates ailes gazeuses.

Stewart Sharpless, l’astronome qui aimait la Voie lactée :

Sh2-106 est un objet céleste du catalogue Sharpless. Il s’agit d’une liste de nébuleuses en émission établie par Stewart Sharpless dans les années 1950. Cet astronome américain (1926-2013) consacra la plus grande partie de sa carrière à répertorier les vastes régions d’hydrogène ionisé (H II) qui parsèment la Voie lactée. Actuellement, le catalogue Sharpless compte 313 régions H II situées dans le ciel boréal. La liste australe (catalogue Gum, 85 entrées) fut établie par l’astronome australien Colin Stanley Gum (1924-1960) à la même époque.

La nébuleuse de la Lagune, célèbre membre du catalogue Sharpless. © A. Block/MLSC/UA

Le catalogue Sharpless compte quelques objets célestes très célèbres, comme Sh2-25 (la nébuleuse de la Lagune) ou encore Sh2-45 (la nébuleuse Oméga).

Une étoile diabolique pour des ailes d’ange :

Sh2-106 se situe à environ 2.000 années-lumière dans le Cygne. Cette constellation est surtout visible en période estivale. Sa principale étoile, Deneb, marque l’une des pointes du Triangle d’été. Traversée par la Voie lactée, la constellation du Cygne cache de délicates Dentelles. Comme c’est le cas pour toutes les nébuleuses, seule la photographie peut révéler la beauté de Sh2-106. Et c’est bien sûr le célèbre télescope spatial Hubble qui nous en offre le plus beau portrait :

Sh2-106 est une nébuleuse en émission dans la constellation du Cygne. © NASA/ESA

Si ces ailes d’ange évoquent le calme et la sérénité, la situation à l’origine de ce spectacle est beaucoup plus tumultueuse. Cachée au centre de la nébuleuse, une jeune étoile massive surnommée IRS 4 crache des jets de gaz très chaud depuis chacun de ses pôles. Ce sont ces jets qui sont à l’origine des ailes bleutées que nous admirons. Une étude détaillée de cette nébuleuse a en outre révélé la présence de plus de 600 naines brunes. Il s’agit d’étoiles ratées très faiblement lumineuses, beaucoup trop petites pour que les réactions nucléaires puissent s’y maintenir.

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