La constellation du Cygne héberge un immense rémanent de supernova particulièrement photogénique. Plongée au cœur des Dentelles du Cygne.
Il y a environ dix mille ans, la constellation du Cygne a connu un cataclysme. Une étoile à l’agonie a littéralement volé en éclats dans un violent soubresaut, devenant particulièrement lumineuse (c’est ce qu’on appelle une supernova) en même temps qu’elle projetait sa matière dans l’espace.
Cette matière continue de s’étendre en se diluant dans l’espace et forme aujourd’hui un réseau complexe de filaments d’oxygène et d’hydrogène illuminés par le passage de l’onde de choc issue de la supernova (tout comme SNR 0519 dans la constellation de la Dorade).
Le rémanent de supernova du Cygne représente actuellement une coquille gazeuse située à 1.500 années-lumière de nous, dont les différentes parties s’étendent sur une surface apparente d’une dizaine de degrés carrés (pour mémoire la Pleine Lune représente 1/2 degré carré). On distingue principalement la Grande Dentelle (NGC 6992, NGC 6995 et IC 1340) et la Petite Dentelle (NGC 6960).
Les Dentelles du Cygne (Veil nebula) sont particulièrement photogéniques surtout si l’on effectue de très longues poses. C’est ce qu’a fait l’astrophotographe italien Alessandro Falesiedi.
L’image ci-dessus (qui ne montre qu’une infime partie de la Grande Dentelle) représente plus de 25 heures de poses dans différentes longueurs d’onde étalées sur plusieurs nuits à l’aide d’une caméra CCD refroidie placée derrière un télescope de 28 cm de diamètre.
Bien qu’elles ne montrent pas de telles couleurs quand on les admire même dans un gros télescope, les Dentelles sont également très prisées des astrodessinateurs (voir par exemple leur représentation sur le site de Bertrand Laville).