Steeven Chapados a réalisé un immense dessin du Premier Quartier de Lune. Rencontre avec cet artiste québécois.
Dessine-moi la Lune :
En 1985, l’astronome amateur français Georges Viscardy publiait son Atlas-guide photographique de la Lune. L’ouvrage, monumental, était accompagné d’un magnifique dessin de la Pleine Lune réalisé par Jacqueline Ciffreo. Cette astronome française, qui a découvert la comète 108P/Ciffreo, était parvenue à restituer une multitude de formations lunaires sur un disque de 50 centimètres de diamètre. Un travail monumental qui alliait rigueur cartographique et esthétisme indéniable.
Coup double pour le photographe suédois Magnus Emlén qui a saisi une aurore boréale en train de se déployer derrière un halo lunaire.
Froide nuit suédoise :
La scène se déroule la nuit du 25 janvier dans la région de Gällivare, à l’extrême nord de la Suède. Il fait -29°, une température qui ne rebute pas pour autant le photographe Magnus Emlén (voir son compte Instagram). Ce photographe aime traquer les aurores boréales, assez courantes à cette latitude. La reprise de l’activité solaire depuis quelques mois ne peut que favoriser l’apparition de ces belles draperies célestes. Mais cette nuit-là, le photographe sait qu’il faudra composer avec la clarté lunaire, trois jours avant la Pleine Lune.
Il faut croire que la chance sourit aux audacieux. Alors qu’un halo lunaire ceinture notre satellite naturel, Magnus Emlén voit se former une aurore. Il décide d’aligner les deux phénomènes et de les immortaliser avec un objectif grand angle (14 millimètres de focale) pour les intégrer dans un paysage enneigé. Continuer la lecture de En Suède, une aurore boréale danse derrière un halo lunaire→
Qu’elle soit pleine ou en croissant, la Lune nous offre de jolis rendez-vous tout au long de l’année. Voici ceux qu’on pourra vivre en 2021.
Faire ses classes sur la Lune :
Noël vous a peut-être apporté une longue-vue ou un petit télescope. Pour étrenner cet instrument, quoi de mieux que de belles observations lunaires ? Rien de plus facile : pas besoin de s’éloigner de la pollution lumineuse. Une simple fenêtre ouverte, un balcon ou un coin de jardin pour poser votre instrument, et vous voilà devenu sélénographe. Le pointage est rapide, le spectacle est garanti même avec du matériel modeste (pensez aux jumelles).
Des chercheurs américains ont mis au point le petit rover PitRanger. Sa mission : étudier le sous-sol de la Lune.
Des trous dans la Lune :
Les missions d’exploration lunaires par les orbiteurs LRO (américain) et Kaguya (japonais) nous ont permis de connaître les moindres détails de la surface de notre satellite naturel. Grâce aux télescopes embarqués sur ces sondes, il a été possible de découvrir de nouvelles formations géologiques. Les plus énigmatiques sont des puits. On a identifié environ 200 trous dont le diamètre varie de quelques mètres à un kilomètre.
Refuges pour futurs colons :
Ces gouffres correspondent à l’effondrement d’une partie du plafond d’anciens tunnels de lave. Des grottes géantes qui peuvent s’étirer sur des dizaines de kilomètres. Voilà une aubaine pour de futurs colonisateurs qui pourraient s’y abriter des radiations intenses et y construire de véritables villes souterraines.
La Pleine Lune n’est guère appréciée par les photographes. Sauf si elle s’accompagne d’étonnants jeux de lumière comme sur ce cliché réalisé en Alaska.
Pleine Lune nordique :
Le photographe Sebastian Saarloos est surtout connu pour ses images d’aurores boréales. C’est une vocation assez logique quand on vit comme lui en Alaska. Et le nouveau cycle solaire devrait offrir plein de belles opportunités. Mais pour lui comme pour beaucoup d’astrophotographes, la présence de la Pleine Lune est une gêne sérieuse. L’éclat de notre satellite naturel efface la plupart des étoiles. Et je ne vous parle même pas des discrètes nébuleuses ou des lointaines galaxies ! Alors, peut-on réconcilier les amoureux du ciel nocturne avec la brillante Séléné ?
Ce dimanche 13 décembre à l’aube le mince croissant de Lune a occulté une brillante étoile du Scorpion, Graffias (magnitude 2,6) à 7h30.
Les occultations d’étoiles offrent un joli spectacle facile à observer. C’est d’autant plus intéressant quand l’astre est lumineux et la Lune en croissant. Deux conditions réunies ce matin avec l’une des plus belles occultations de l’année. Elle concernait une étoile de la constellation du Scorpion. Il s’agit de Graffias(Beta Scorpii), la septième étoile la plus brillante de la constellation. Les astronomes savent que ce système sextuple (6 étoiles liées gravitationnellement) se situe à 400 années-lumière.
Le partage d’un montage photo sur les réseaux sociaux a parfois des conséquences inattendues. Exemple avec cette Pleine Lune au bout d’une route.
Le succès de cette photo est indéniable. Des centaines de milliers de “like“, une multitude de partages, la publication sur des pages d’organismes de nature… Serai-je en train de vous parler de l’une des superbes images primées au concours BigPicture Natural World ? Pas du tout ! Le cliché en question n’est qu’un très mauvais montage photo. On y voit la Pleine Lune dans un ciel d’encre au bout d’une route enneigée.
Le lever de Pleine Lune ce 30 novembre a été particulièrement spectaculaire. Pourquoi la Lune nous offre-t-elle cette superbe palette de couleurs ?
Vous l’avez sans doute remarqué, la Lune et le Soleil rougissent quand ils sont sur l’horizon. Quel est donc ce phénomène ? C’est le physicien anglais John William Strutt Rayleigh (1842-1919) qui l’a expliqué. Sur l’horizon, la lumière (blanche) des astres traverse une grande épaisseur d’atmosphère. Les molécules qui la composent diffusent beaucoup plus la composante bleue de cette lumière que la composante rouge. C’est ce qu’on appelle la diffusion de Rayleigh. En conséquence la Lune et le Soleil sont rouges sur l’horizon et deviennent de plus en plus blancs en s’élevant. Cette belle palette de couleurs est mise en évidence sur ce cliché :
Il n’y a pas qu’une seule image ici, mais une addition de 11 prises de vues avec StarMax. C’est le logiciel qui permet également de réaliser des rotations d’étoiles. On parle de chapelet pour ce genre de montage. J’ai laissé s’écouler 2 minutes entre chaque prise de vue. Le boîtier est un Nikon D7100 . La focale est de 300 millimètres, chaque pose dure 1/15e de seconde à 400 iso. si cela vous tente, la prochaine Pleine Lune aura lieu le 30 décembre.
La sonde Chang’E 5 est en route. Et si vous profitiez de la Pleine Lune ce weekend pour localiser la région où va se poser demain la mission chinoise ?
Une mission ambitieuse :
Avec Chang’E 5, c’est une opération particulièrement audacieuse que la Chine s’apprête à réaliser. Parti le 23 novembre, l’imposant vaisseau spatial (plus de 8 tonnes) est actuellement en route pour la Lune. Il devrait y larguer demain un atterrisseur au nord de l’Océan des Tempêtes. C’est dans la région du Mont Rümker, inexplorée jusqu’à présent, qu’il va collecter ses échantillons. Environ 2 kg de roches lunaires doivent être extraites et renvoyées sur Terre pour la mi-décembre. Une première depuis 1976, date de la précédente collecte réalisée par une sonde soviétique, Luna 24.
Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte du cratère Hipparque.
Au milieu de la Lune :
J’ai le plaisir de vous proposer la douzième chronique dédiée aux paysages lunaires. Cette série, commencée il y a près de quatre ans, s’enrichit régulièrement. Comme pour les précédentes chroniques, une paire de jumelles bien calée ou mieux encore une longue-vue vous suffiront pour explorer cette zone. La découverte n’en sera que plus belle si vous disposez d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse. Cette fois je vous entraîne sur la bordure EST de la Mer des Nuées (Mare Nubium), légèrement au NORD du Mur Droit.
Le cratère Hipparque est observable dans les meilleures conditions juste après le Premier Quartier et avant le Dernier Quartier. Il porte le nom du célèbre astronome grec qui vécut dans l’Antiquité.
Alors que l’éclat de la Lune se fait de plus en plus puissant, les planètes Jupiter et Saturne continuent d’attirer tous les regards.
Les semaines qui viennent vont nous permettre de suivre le rapprochement entre les deux planètes géantes gazeuses Jupiter et Saturne. Il y a trois jours elles se trouvaient dans le sillage de la Lune (voir l’image). Depuis notre satellite naturel a filé vers l’EST tout en gagnant de l’éclat. Ce soir nous sommes la veille du Premier Quartier. La température est bien descendue et les tenues chaudes sont de rigueur. L’occasion de créer une composition autour d’un feu, avec les planètes entre les mains. Invisible sur le cliché, la planète Mars est également présente plus à l’EST (à gauche de l’arbre).
Le cliché a été réalisé avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif Samyang de 12 millimètres de focale (ouverture 4,5). Pose de 6 secondes à 2500 iso. N’hésitez pas à sortir bien couvert pour admirer ce spectacle céleste. Vous pouvez aussi le photographier en vous inspirant de mes paramètres de prise de vue.
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Jupiter et Saturne poursuivent leur lent rapprochement. Ce soir on pouvait admirer les deux planètes géantes derrière le jeune croissant de Lune.
C’est un incroyable spectacle qui nous attend le 21 décembre. Les planètes géantes Jupiter et Saturne seront collées l’une à l’autre. Un rapprochement planétaire très serré qui ne se produit qu’une fois tous les vingt ans et dont nous reparlerons. En attendant cette superbe rencontre céleste, on peut suivre depuis plusieurs mois le lent rapprochement des deux astres. On les repère facilement au crépuscule. Ce soir la Lune âgée de trois jours était présente un peu plus bas, accompagnée de la délicate lumière cendrée. Elle sera légèrement en dessous des deux planètes géantes demain soir.
Ce cliché a été réalisé avec un boîtier Nikon D7100 et une focale de 35 millimètres. La pose était de 3 secondes à 1.000 iso. Ma compagne a gentiment pris la pose pour embellir la scène. Cette image a été reprise sur différents sites étrangers :
Vous pouvez retrouver dans la vidéo suivante quelques-unes de mes images et les astuces pour les réaliser :
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Dernière chance ce matin pour admirer la barque lunaire avant la Nouvelle Lune du 15 novembre. Un fin croissant qui a émergé du brouillard.
Les chasseurs de fins croissants aiment les rendez-vous à l’aube avec la barque lunaire. Seuls dehors pendant que d’autres dorment, ils savourent ces instants magiques. Pendant que les dernières étoiles s’éteignent, la Lune fait son show. Il faut un œil aguerri pour repérer le fin sourire lunaire qui s’élève lentement. Une paire de jumelles est parfois indispensable pour le trouver dans l’aube naissante. Ce 14 novembre, 24 heures avant la Nouvelle Lune, notre satellite naturel est apparu au milieu des bancs de brouillard qui recouvraient la Bourgogne.
Les occultations d’étoiles par la Lune sont assez fréquentes. C’est un joli spectacle qu’il est très facile d’observer avec peu de matériel.
Cache-cache céleste :
Au fil des nuits, vous avez sans doute remarqué que la Lune et les planètes circulent dans une bande de ciel. Cette bande est centrée sur l’écliptique, un grand cercle qui symbolise le plan du Système solaire. C’est en raison de leur proximité avec l’écliptique que certaines étoiles sont régulièrement sujettes à des occultations. Vues de la Terre, elles sont éclipsées par la Lune et beaucoup plus rarement par des planètes. C’est assez logique quand on compare le diamètre apparent de notre satellite naturel (30 minutes d’arc) à celui des planètes, environ 80 fois plus petit.
Depuis Raritan Bay, Au sud de New York, le lever de la Pleine Lune d’Halloween au-dessus de l’océan Atlantique a été particulièrement spectaculaire.
Pleine Lune d’Halloween :
Qu’est-il arrivé à la seconde Pleine Lune du mois d’octobre ? C’est sans doute la question que s’est posé Jim Haklar. Au cours de ce weekend nous avions normalement rendez-vous avec la Lune bleue. Bleue parce que c’est le nom donné traditionnellement à la seconde Pleine Lune d’un mois qui en compte deux. Mais ce n’est pas ce qu’a vu ce photographe américain. Posté dans la baie de Raritan (Raritan Bay), une baie des États-Unis formant la partie occidentale de la Lower New York Bay, il a profité d’un étonnant spectacle dans la soirée du 31 octobre. Semblant sortir de l’océan, notre satellite naturel ressemblait à un plat rempli de bonbons.
Ce weekend d’Halloween nous donne l’occasion d’admirer une dernière fois la Pleine Lune à proximité de la brillante planète Mars qui s’éloigne.
Tradition celtique :
La soirée du 31 octobre, veille de Toussaint, est traditionnellement marquée par Halloween, une fête qui semble remonter à l’époque où les Celtes célébraient l’arrivée de l’automne. C’est l’occasion de sculpter des têtes grimaçantes dans des citrouilles dont on a vidé le contenu pour y placer une bougie. Posées sur les bords de fenêtres et les murets, les cucurbitacées deviennent alors d’inquiétants visages. ils perpétuent l’espace d’une nuit la légende de Jack à la lanterne. Ce maréchal-ferrant irlandais ivrogne et méchant bouscula un soir le diable dans une taverne.
Le 28 janvier 1986 la navette spatiale Challenger se désintégrait peu après son décollage. Sept cratères lunaires portent les noms des astronautes tués.
Le rêve américain brisé :
Tous les amoureux de la conquête spatiale ont en mémoire les terribles images du dernier vol de la navette spatiale américaine Challenger. Le 28 janvier 1986, 73 secondes seulement après son décollage, elle s’est brutalement désintégrée. Une tragédie venant nous rappeler les dangers liés à l’exploration de l’espace. On avait presque oublié le décès des trois astronautes d’Apollo 1 au cours de l’incendie de leur capsule en janvier 1967 et celui en juin 1971 des trois occupants du Soyouz 11 lors de son retour sur Terre.
Ce matin à l’aube la Lune décroissante se trouvait non loin de l’éclatante Vénus. L’amas de la Crèche, plus discret, participait à la rencontre.
48 heures après le paysage céleste du 12 septembre (la Lune étincelle entre Vénus et la constellation d’Orion), notre satellite naturel s’est rapproché de la seconde planète du Système solaire. Cette dernière attire immédiatement l’œil pour tout observateur matinal avec sa magnitude de -4. La rencontre était déjà belle avec une jolie lumière cendrée, trois jours avant la Nouvelle Lune.
Mais un invité discret était visible dans une paire de jumelles : l’amas d’étoiles de la Crèche, à droite de la Lune. Le 44ème objet du catalogue de Charles Messier (que l’astronome italien Galilée avait déjà observé avec sa modeste lunette en 1610, 180 ans plus tôt) est un bel amas ouvert d’étoiles situé dans la constellation du Cancer à environ 600 années-lumière de nos télescopes. Continuer la lecture de La Lune s’approche de Vénus et de l’amas de la Crèche→
Sortie très matinale pour admirer la Lune décroissante qui s’est glissée entre l’éclatante planète Vénus et la belle constellation d’Orion de retour.
Un chasseur puni :
Elle est de retour ! La constellation d’Orion, sans conteste la plus belle de toutes, est désormais visible avant l’aube. Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant. Il mourut foudroyé par le venin d’un scorpion (lire à ce sujet Pompéi : une mosaïque illustre le mythe d’Orion et du Scorpion). Dans la mythologie grecque le chasseur géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua.
Samedi soir 1er août la Lune était presque pleine. Dans son sillage on pouvait remarquer la présence de Jupiter et Saturne, les deux planètes géantes.
Le Système solaire compte deux planètes géantes gazeuses, Jupiter et Saturne. Elles sont composées essentiellement de gaz légers comme l’hydrogène et l’hélium. Cet été nous offre une belle opportunité pour les admirer car elles se situent au plus près de nous. Jupiter était en opposition le 14 juillet et Saturne six jours plus tard. Les conditions sont idéales, les deux astres étant par ailleurs voisins dans le ciel (Jupiter dans le Sagittaire, Saturne dans le Capricorne).
Samedi soir 1er août la Lune gibbeuse était à moins de 2 degrés apparents de Jupiter. Notre satellite naturel approche de sa plénitude prévue le 3 août ce qui explique son aspect éclatant sur le cliché ci-dessus. Une image réalisée avec un objectif de 50 mm de focale monté sur un boîtier Nikon D3200. La pose est de 1 seconde à 400 iso. Continuer la lecture de La Lune est accompagnée par deux planètes géantes→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh