En septembre, les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Le ciel nocturne est à vous !
Le retour des nuits sombres :
En septembre, l’été touche à sa fin, mais ce n’est pas une raison pour ne plus lever les yeux au ciel. Bien au contraire, puisque les nuits s’allongent ! Après son opposition en août, la planète Saturne continue de briller toute la nuit. Si vous ne l’avez pas encore fait, pointez une longue-vue dans sa direction. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Et ce mois-ci, c’est au tour de Jupiter d’être au plus près de la Terre. Il y a là aussi de belles observations à réaliser :
Quand la Lune se fera discrète, éloignez-vous des lumières des villes. En début de nuit (qui arrive de plus en plus tôt), vous pourrez admirer la Voie lactée qui serpente au-dessus de vos têtes. Et avant l’aube, la belle constellation d’Orion est de retour. Continuer la lecture →
Le télescope spatial James Webb a imagé la proche banlieue de la planète gazeuse géante Jupiter. Décryptage d’une image insolite.
Un nouveau regard sur Jupiter :
La mise en service du James Webb Telescope nous permet d’imaginer d’incroyables découvertes au fin fond de l’Univers. Les astronomes espèrent également de grandes avancées dans l’étude des exoplanètes. Mais le JWST peut également nous surprendre en visant des cibles beaucoup plus proches, dans le Système solaire par exemple. La preuve avec ce cliché de la banlieue de la plus grosse planète réalisé le 27 juillet 2022 (JWST infrared image of Jupiter system) :
On peut y admirer en infrarouge (ce qui fausse les couleurs) la Grande Tache rouge (en bas à droite du globe jovien). On notera également toute la richesse et la complexité au sein des bandes nuageuses qui ceinturent la géante gazeuse, ainsi que la présence de spectaculaires aurores polaires. Mais ce plan large permet également d’observer les anneaux autour de la planète. Continuer la lecture →
NGC 2276 est une galaxie particulière dans la constellation de Céphée. Curieusement, son noyau n’est pas au centre des bras spiraux.
Tout au bout de Céphée :
La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Céphée est une constellation circumpolaire, ce qui signifie qu’elle est visible toute la nuit et toute l’année. Très proche du pôle céleste, elle ne passe jamais sous l’horizon pour les observateurs européens :
Mais c’est une galaxie qui nous intéresse aujourd’hui. Il s’agit de NGC 2276, une spirale repérée en 1876 par l’astronome allemand August Winnecke, grand découvreur de comètes. Elle n’est qu’à quelques degrés de la célèbre étoile Polaire, à 120 millions d’années-lumière de nous. Continuer la lecture →
La lumière cendrée (ou clair de Terre) est une délicate lueur qui éclaire le globe lunaire à l’époque de la Nouvelle Lune. Explications.
Une douce clarté :
Qu’est-ce que la lumière cendrée ou clair de Terre ? Alors que le croissant lunaire reçoit directement les rayons du Soleil, le reste du globe est très légèrement éclairé par la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace, comme le ferait un miroir. Ce joli phénomène est particulièrement perceptible à l’époque de la Nouvelle Lune. Admirez-le à l’aube deux ou trois jours avant, puis en soirée deux ou trois jours après.
Le cliché ci-dessus a été réalisé ce 25 août 2022 à 6 heures du matin, à l’heure bleue. J’ai utilisé un boîtier Nikon D3200 placé au foyer d’un télescope Maksutov de 100 millimètres de diamètre et 1300 millimètres de focale. La pose était de 5 secondes à 400 iso avec une occultation manuelle du tube du télescope pour éviter les vibrations. Une heure plus tôt, le ciel était beaucoup plus sombre :
Compositions pour photographe :
Si les clichés ci-dessus ont nécessité l’emploi d’un télescope, le phénomène est facile à saisir avec un simple appareil photo. Comme toujours, l’important est de bien choisir son premier plan, pour réaliser une composition harmonieuse. N’hésitez pas à cocher sur votre calendrier les périodes qui encadrent la Nouvelle Lune. Vous pourrez alors immortaliser ces instants particulièrement poétiques :
En Finlande, un photographe a capturé l’étonnant spectacle d’une aurore boréale se déployant au-dessus de nuages noctiluques.
Lumières dans le ciel de Finlande :
Le photographe Matti Helin (découvrez ses images) arpente la Finlande pour en révéler la beauté. Il y a toujours une part de poésie dans ses clichés de paysages et de nature. Et quand il lève les yeux, c’est par exemple pour saisir une curieuse couronne de pollen autour de la Pleine Lune. Réalisé le 8 août et posté sur SpaceWeather, son dernier cliché présente deux phénomènes lumineux atmosphériques rarement saisis ensemble :
On peut y voir les belles draperies vertes d’une aurore boréale danser au-dessus de quelques nuages noctiluques. Continuer la lecture →
Plus brillante étoile du ciel estival, Véga est l’une des pointes du Triangle d’été. C’est le moment de lever les yeux pour l’admirer.
Carte d’identité :
Véga (Alpha Lyrae) est la cinquième étoile la plus brillante (magnitude zéro). Depuis nos latitudes, on peut même dire qu’elle est la troisième après Sirius et Arcturus. Elle est située à environ 25 années-lumière, ce qui en fait la sixième plus proche de toutes les étoiles brillantes. Un observateur remarque tout de suite sa couleur bleue. Elle correspond à une température de surface d’environ 9.400° C, soit 4.000° de plus que notre Soleil. Bien que Véga ne soit âgée que d’environ 500 millions d’années, elle est déjà à la moitié de sa vie :
Selon une légende japonaise, Véga, la plus jeune fille de l’empereur céleste, est tisserande. Elle est amoureuse d’Altaïr (il est bouvier, c’est-à-dire conducteur de bœufs). Mais le père de la jeune fille ne veut pas et place entre eux une rivière d’étoiles, la Voie lactée. Voyant sa fille inconsolable, l’empereur finit par accepter qu’ils se retrouvent une fois par an. C’est le 7 juillet, septième jour du septième mois de l’année. Au Japon, cette fête est l’occasion de nombreux festivals. Continuer la lecture →
L’une des premières images réalisées par le James Webb Space Telescope nous montre une petite partie de la nébuleuse de la Carène.
Image iconique :
Le cliché fera date : le 12 juillet 2022, les astronomes dévoilaient un stupéfiant cliché de la Carène réalisé par le JWST. Il s’agit d’une toute petite portion de l’une des plus grandes nébuleuses, découverte par un Français. En effet, c’est Nicolas-Louis de Lacaille qui mentionna le premier la nébuleuse de la Carène (NGC 3372) en 1752. L’astronome français était alors en mission dans l’hémisphère austral pour mesurer l’arc du méridien :
Cette nébuleuse en émission est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée. Imaginez : elle couvre une surface apparente de 3 degrés, soit six fois la Pleine Lune ! À la distance où se trouve la Carène (près de 9.000 années-lumière), cela représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière. Continuer la lecture →
L’astronome amateur américain Donald Machholz, connu pour avoir découvert douze comètes visuellement, est mort le 9 août 2022.
Un incroyable observateur :
Son épouse l’a annoncé sur ses comptes Twitter et Facebook : Donald Machholz est décédé le 9 août 2022 des suites du Covid-19 à l’âge de 70 ans. Cet astronome amateur californien restera célèbre pour les douze comètes qui portent son nom, toutes dénichées visuellement. Sa dernière découverte remonte au 7 novembre 2018. À l’époque, Donald Machholz avait repéré l’astre chevelu de magnitude 10 à l’aide d’un télescope de 47 centimètres de diamètre. Un exploit à l’heure des instruments automatisés qui scrutent la totalité de la voûte céleste chaque nuit :
Il partageait cette dernière découverte avec les japonais S. Fujikawa et M. Iwamoto, d’où le nom donné à l’astre chevelu : C/2018 V1 Machholz–Fujikawa–Iwamoto. Continuer la lecture →
Comme chaque année en août, l’essaim d’étoiles filantes des Perséides est de retour. Mais cette fois, la Lune vient perturber le spectacle.
Un rendez-vous incontournable :
C’est une tradition désormais bien établie : chaque mois d’août, après les Nuits des Étoiles, les astronomes amateurs ont rendez-vous avec les Perséides. Ces étoiles filantes sont les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle. Ils viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum d’activité dans la nuit du 12 au 13 août. On leur donne le nom de Perséides car le radiant (l’endroit d’où elles semblent jaillir) est localisé dans la constellation de Persée :
Une météo en général clémente et une période de grandes vacances expliquent l’intérêt porté à cet essaim qui n’est pourtant pas le plus actif. Continuer la lecture →
Durant tout le mois d’août, vous pourrez admirer la planète Mars, de plus en plus brillante, non loin du célèbre amas d’étoiles des Pléiades.
Zoom sur les Pléiades :
À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à une petite tache laiteuse constituée de 7 étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à 12 étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse :
Les étoiles de l’amas sont nées ensemble, il y a une centaine de millions d’années et certaines sont encore entourées de nébulosités. Ces dernières s’effilochent peu à peu et ne sont visibles que sur des photographies prises au télescope. Depuis leur naissance, les étoiles de l’amas s’éloignent les unes des autres. Dans 250 millions d’années, il ne restera plus rien de l’amas et les étoiles poursuivront solitairement leur évolution.
Rapprochement céleste :
Le plus célèbre des amas d’étoiles reçoit régulièrement la visite des planètes parce qu’il se trouve sur l’Écliptique. En ce moment, c’est Mars qui se glisse à proximité. Continuant de se rapprocher de la Terre, la Planète rouge passe symboliquement le seuil de la magnitude zéro ce mois-ci. C’est donc l’astre le plus brillant de cette portion de ciel. Bien entendu, le rapprochement entre Mars et les Pléiades n’est qu’apparent. L’amas d’étoiles est en effet situé à 440 années-lumière, donc beaucoup plus loin que la Planète rouge. Ce rapprochement céleste est observable à l’œil nu aux environ de 5 heures du matin :
Mars sera au plus près de la Terre (80 millions de kilomètres quand même !) le 8 décembre prochain. À cette date, la quatrième planète du Système solaire aura un diamètre apparent légèrement supérieur à 17 secondes d’arc. Elle brillera dans la constellation du Taureau avec une magnitude de -1,8.
En s’élevant au-dessus des lumières de la station du Corbier Les Sybelles, on peut découvrir la Voie lactée dans toute sa splendeur.
Au cœur de la Maurienne :
La station du Corbier est née dans les années 1960 sur la commune de Villarembert. Elle a été inaugurée le 31 décembre 1967 en présence de Françoise Hardy et Robert Hossein. Cette station familiale compte plus de 300 kilomètres de pistes. Son Office du Tourisme, “Le Tripode”, a une forme pyramidale assez étonnante. Quand on circule dans la station, on remarque que les immeubles portent des noms en rapport avec l’espace. Cosmos, Baïkonour, Zodiak, Vostok, Ariane, mais également Altaïr ou encore Antarès.
C’est donc tout naturellement que s’y est déroulée la première édition du festival AstroRock du 1er au 6 août. Outre des conférences et des observations du ciel, plusieurs groupes de musique se sont succédés.