Le Morvan devient Réserve internationale de ciel étoilé

Les astronomes en rêvaient. C’est chose faite : le Morvan devient la septième Réserve internationale de ciel étoilé en France.

Les étoiles font le spectacle :

Les astronomes vous le diront : le Morvan, c’est d’abord une tache noire sur les images satellite nocturnes. Idéalement situé entre Paris et Lyon, son Parc naturel régional semble échapper à une envahissante pollution lumineuse. Une particularité qui lui permet d’entrer aujourd’hui dans le petit cercle des Réserves internationales de ciel étoilé (RICE). On en compte actuellement vingt-quatre dans le monde, dont sept en France.

Nuit d’astronomie sous le ciel étoilé du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann

La première RICE française est celle du pic du Midi de Bigorre, labellisée en 2013. Sont venues s’y ajouter celles des Cévennes, du Mercantour, du Limousin, du Vercors et des Landes de Gascogne. En ce qui concerne le Morvan, le prestigieux label, décerné par DarkSky International, est l’aboutissement d’une démarche entamée il y a neuf ans. Communes, syndicats d’énergie, associations, clubs d’astronomie et habitants qui s’étaient unis pour préserver leur ciel étoilé, voient aujourd’hui leurs efforts récompensés. La RICE concerne la partie sud du Parc et couvre 1.297 km² et 50 communes. Avec près de 100% des points lumineux éteints en moyenne entre 22 heures et 6 heures, on peut désormais dire : « En Morvan, les étoiles font le spectacle ! »

La comète Neowise photographiée en juillet 2020 depuis le Parc Naturel Régional du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann
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Les astronomes bourguignons se sont retrouvés aux RABE

Ce 17 mai 2025, les amateurs avaient rendez-vous pour une nouvelle édition des Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE). 

Le rendez-vous des passionnés Bourguignons :

Les RABE rassemblent tous les deux ans les amateurs bourguignons. Ces Rencontres, crées en 1990 à l’initiative de l’astronome amateur Jean-Claude Merlin, se déroulent sur une journée. Elles permettent aux astronomes amateurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et des environs de se rassembler. Près de 90 d’entre eux étaient présents pour cette édition 2025 qui se tenait à Imphy dans la Nièvre. Le succès de cette journée doit beaucoup aux membres du Club d’astronomie-MJC d’Imphy chargés de l’organisation.

Les intervenants :
  • Jean-Claude Merlin a présenté ses recherches d’astéroïdes en utilisant des télescopes à distance.
  • Pierre Causeret (Cygnus 21) a expliqué comment utiliser une sphère armillaire proposée en kit par le CLEA.
  • Franck Grière (Mirro Sphère) a dévoilé les détails du Travel Télescope, un instrument qui tient dans une sacoche d’ordinateur.

  • Michel Dumont s’est penché sur l’étude dynamique et spectrale de la nébuleuse du Crabe.
  • L’intervention de Marc Peigneux a porté sur la réalisation d’un radiotélescope amateur.
  • L’astrophysicien Dominique Proust a fait une présentation de son métier.
  • Quant à moi, j’ai expliqué l’intérêt de réaliser des croquis et dessins astronomiques.

Les participants ont pu également observer le Soleil avec des instruments dédiés et visiter l’observatoire du club d’Imphy, équipé d’un télescope de 400 millimètres de diamètre.

Les images qui illustrent cet article ont été réalisées par Ursa Major Astronomie.

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H. P. Wilkins, l’astronome qui voyait la Lune en grand

Astronome amateur gallois, Hugh Percy Wilkins (1896-1960) fut l’auteur de nombreuses cartes de la Lune, dont une monumentale.

La Lune, rien que la Lune :

Hugh Percy Wilkins naquit au Pays de Galles le 4 décembre 1896. Contrairement à Étienne Léopold Trouvelot qui se mit à dessiner les spectacles célestes à plus de quarante ans, Wilkins commença beaucoup plus jeune. Il réalisa en effet ses premiers croquis de la Lune à l’âge de treize ans. Puis il entra en 1918 à la British Astronomical Association (BAA) où il occupa ultérieurement le poste de directeur de la Section lunaire. Il acheva de dessiner une première carte de la Lune en 1924. Elle allait être suivie de beaucoup d’autres, de plus en plus grandes et de plus en plus détaillées :

Au début, Wilkins réalisait ses dessins avec un télescope de 32 centimètres de diamètre qu’il remplaça ensuite par un autre de 40 centimètres de diamètre. C’est l’instrument que l’on voit dans le reportage ci-dessous, réalisé en 1953 :

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Saturne photographiée… sans ses anneaux

De retour à l’aube, Saturne nous offre un étonnant visage : la planète géante gazeuse semble avoir perdu ses célèbres anneaux ! 

Une question d’orientation :

Saturne est sans doute la plus fascinante des planètes avec ses célèbres anneaux. Au début du XVIIe siècle, Galilée n’y voyait qu’une paire d’oreilles dans sa médiocre lunette. C’est en 1655 que l’astronome hollandais Christian Huygens a compris leur véritable nature. Constitués d’innombrables particules de glace et de poussière, les anneaux ont une épaisseur de moins de un kilomètre et s’étendent jusqu’à 300 000 kilomètres de la planète :

Saturne montre l’évolution de son orientation sur une décennie. © Lionel Guyonnet

Avec un axe de rotation incliné de 27°, Saturne connaît des saisons comme la Terre. Mais bien plus longues, puisqu’elles durent chacune un peu plus de sept ans ! En effet, la planète met 29,47 ans pour effectuer une révolution complète autour du Soleil. Ce printemps 2025 correspond à l’équinoxe sur Saturne, et le 6 mai, le Soleil est donc passé du Nord au Sud des anneaux. Il éclairait leur face boréale depuis le 10 août 2009, il va désormais éclairer leur face australe, et ce jusqu’au 22 janvier 2039. Éclairés sur la tranche, les anneaux (très fins) sont devenus invisibles pour quelques jours. C’est ce spectacle étonnant qu’a immortalisé l’astrophotographe Christopher Go :

Saturne photographiée le 9 mai 2025. © Christopher Go

Seule une image surexposée de la planète permettait de les deviner (voir par exemple ce cliché de Tomio Akutsu). Si vous voulez observer Saturne, il faudra la chercher dans les lueurs de l’aube. Comme elle affiche une modeste magnitude de 1,2, une paire de jumelles sera utile pour l’identifier, une fois sa localisation effectuée avec le logiciel Stellarium.

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Admirez AR 4079, une impressionnante tache solaire

S’étirant actuellement sur près de 140.000 kilomètres, la tache géante AR 4079 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil. 

Soleil encore actif :

La très belle tache AR 4079 nous apporte la preuve que le cycle solaire en cours n’a pas dit son dernier mot. Rappelons que ce cycle, le vingt-cinquième, a débuté fin 2019, lorsque l’on a noté un changement de polarité du magnétisme du Soleil. Chaque cycle ayant une durée moyenne de onze ans, les astronomes estiment que le maximum du cycle actuel s’est produit fin 2024 :

Patricio Leon a superposé les 259 images solaires qu’il a prises en 2024. Voilà de quoi révéler de façon spectaculaire l’intensité de l’activité de notre étoile durant l’année écoulée.

Logiquement, l’activité solaire est donc en train de décroître. Cela signifie que les taches,  ces zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique, vont être moins nombreuses. Avec sans doute quelques belles surprises, comme actuellement :

La tache solaire AR 4079 photographiée le 7 mai 2025. © Maximilian-Vlad Teodorescu

Pour mémoire, les taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

À savoir :
  • L’observation du Soleil nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. La société Stelvision vous propose par exemple deux modèles (ASTF 80 ou ASTF 140) adaptables sur un télescope, qui ne laissent passer que 1/100.000e du rayonnement solaire.
  • En l’absence de filtre, il est quand même possible de suivre sans danger l’activité de notre étoile. Pour cela, il suffit de se rendre sur la page du satellite solaire SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory).
  • C’est Galilée qui le premier observa des taches solaires avec une lunette astronomique en 1612. Heinrich Schwabe remarqua la périodicité de ces taches en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans.
Dessin de la tache solaire AR 4079 réalisé avec un télescope le 30 avril 2025. © Jean-Baptiste Feldmann
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Le rover Curiosity photographié depuis l’orbite martienne

En orbite autour de Mars depuis dix-neuf ans, MRO a repéré le rover Curiosity et ses traces dans Gediz Vallis Ridge.

Caméra haute résolution :

En 2026, la NASA fêtera les vingt ans d’observations de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). D’elle, le grand public connaît surtout les incroyables images délivrées par sa caméra HiRISE. Elle doit ses performances à un détecteur de 14 CCD associé à un télescope de 0,5 mètre de diamètre. D’ailleurs, c’est la plus grosse caméra embarquée sur une sonde, avec une résolution au sol qui peut atteindre 0,3 mètre depuis une altitude de 300 kilomètres :

Le rover martien Curiosity photographié par l’orbiteur MRO. © NASA

En voici la preuve avec cette image obtenue le 28 février 2025. Premièrement, on y voit l’astromobile Curiosity. Deuxièmement, et c’est plus insolite, on distingue très bien la trace laissée par ses roues. Ces traces devraient être progressivement effacées par les vents martiens. Actuellement, le rover explore Gediz Vallis Ridge sur les pentes du Mont Sharp. En effet, cette zone riche en débris rocheux intéresse beaucoup les planétologues. Car ces débris ont probablement été amenés par un torrent de boue il y a trois milliards d’années. Continuer la lecture de Le rover Curiosity photographié depuis l’orbite martienne

Éphémérides : le ciel du mois de mai 2025

Au cours de ce mois de mai 2025, traditionnellement riche en rencontres astronomiques, la Lune croisera quatre planètes. 

Rencontres entre passionnés :

Comme les années précédentes, mai 2025 sera l’occasion pour les astronomes amateurs de se retrouver. Tout d’abord, le samedi 17 mai, se dérouleront les Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE) à Imphy (58). Le même jour en Loire-Atlantique, les passionnés se donneront rendez-vous à l’Astro-44.  Puis ce sera le pont de l’Ascension qui offre quatre jours et trois nuits sans Lune, une aubaine si la météo est clémente. Les astronomes amateurs se retrouveront durant les Rencontres Astronomiques de Printemps (RAP, 27ème édition) ou les Nuits Astronomiques de Touraine (NAT, 13ème édition). Notez que dans le Sud de la France se déroulera la première édition des Nuits Astronomiques du Verdon (NAV) :

En mai, les astronomes se retrouvent pour observer ensemble. © Jean-Baptiste Feldmann

Ces rencontres seront une belle occasion pour observer et échanger entre passionnés. En outre, de nombreux ateliers et conférences permettront de s’initier ou de se perfectionner dans différents domaines comme le dessinl’astrophotoles observations solaires

Le ciel en mai 2025 :
  • Le 1er au crépuscule, le croissant de Lune domine Jupiter au-dessus de l’horizon Ouest.

  • Le 12, c’est la Pleine Lune. La nuit du 13 au 14, elle accompagne Antarès, la brillante étoile du Scorpion.

  • Le 20, c’est le Dernier quartier de Lune.
  • Le 22 et le 23 avant l’aube, le croissant de Lune glisse du côté de Saturne. Le 24, il s’approche de Vénus.

  • Le 27, c’est la Nouvelle Lune. Un croissant âgé de 17 heures seulement est théoriquement observable au crépuscule.
  • Le 28 en soirée, le croissant de Lune surplombe à nouveau Jupiter, près de l’horizon Ouest.

  • Le 31 en soirée, le croissant retrouve la planète Mars.

Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.

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