Archives pour l'étiquette satellite

Quand Ganymède passe derrière Jupiter

En observant Jupiter avec une longue-vue en 1610, le savant italien Galilée découvrit 4 satellites dont Ganymède, une lune qui cache un océan salé.

Le 7 avril prochain la planète gazeuse géante Jupiter sera à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à une distance de 666,3 millions de km, avec un diamètre apparent de 44,3″ et une magnitude -2,5.

Cette planète est toujours très suivie par les astronomes, qu’ils soient amateurs ou professionnels, et ce pour deux raisons : d’une part son diamètre apparent est le plus important de toutes les planètes du Système solaire et d’autre part il y a toujours quelque chose à admirer à sa surface (bandes gazeuses et passage de la Grande Tache Rouge comme sur l’image ci-dessous) ou autour (ballet des 4 principaux satellites qui sont Io, Europe, Ganymède et Callisto).

Cette image réalisée par le télescope spatial Hubble nous donne l’occasion de nous intéresser aujourd’hui à Ganymède. Continuer la lecture

Phobos saisi à contre-jour par la sonde martienne MOM

La sonde indienne MOM en orbite autour de la Planète rouge a réalisé une étonnante image du satellite Phobos au-dessus de l’atmosphère martienne.

Première sonde spatiale martienne développée par l’ISRO (Indian Space Research Organisation), MOM (Mars Orbiter Mission) a été lancée le 5 novembre 2013. Depuis le 24 septembre 2014 MOM tourne autour de la planète Mars sur une orbite très elliptique qui peut l’amener à 427 km d’altitude et l’éloigner jusqu’à 78 500 km.

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La sonde indienne a photographié le satellite Phobos a contre-jour. Phobos, le plus grand des deux satellites de Mars (l’autre étant Deimos) est un astre très irrégulier de 27X22X19 km.

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Autour de Saturne, des anneaux et des lunes

Bien que les quatre planètes gazeuses du Système solaire soient entourées d’anneaux, Saturne nous offre les plus beaux, loin devant Jupiter, Uranus et Neptune. Il suffit pour s’en convaincre de plonger dans les archives de la mission Cassini-Huygens.

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Même si elle date du 28 avril 2006, l’image ci-dessus  reste encore aujourd’hui l’une des plus belles photographies révélant la beauté du monde de Saturne.

Détaillons cette image en partant du premier plan. Nous voyons d’abord un anneau très fin (moins de 500 km de large), l’anneau F, qui est encadré par deux satellites bergers, Prométhée et Pandore (invisibles sur la photo).

Vient ensuite l’anneau A, large de 15 000 km. La bande sombre qui le partage est la division de Encke, à 133 500 km du centre de Saturne. Cette division (325 km de large) porte le nom de l’astronome allemand  Johann Franz Encke (1791-1865). La division de Encke est produite par le petit satellite Pan (32 km de diamètre) qui orbite à l’intérieur (invisible ici).

Épiméthée, un gros caillou de 110 km de diamètre qui navigue à 151 000 km de Saturne, est visible sur l’image au-dessus du plan des anneaux.

En arrière-plan on peut enfin admirer Titan, le plus grand satellite de Saturne (5150 km de diamètre), lequel circule à plus de 1,2 million de km de la planète gazeuse. Les contours flous de Titan trahissent l’existence d’une atmosphère composée de diazote, de méthane et d’éthane.

Quand elle a pris cette photographie, la sonde Cassini se trouvait à une distance d’environ 667 000 km d’Épiméthée  et 1 800 000 km de Titan. L’échelle de l’image est de 4 km par pixel sur Épiméthée et 11 km par pixel sur Titan.

La planète Jupiter au plus près de la Terre

Le 6 février la plus grosse planète du Système solaire était au périgée, sa plus courte distance à la Terre, soit 650 millions de km (le périgée a lieu lors de l’opposition, quand la planète est à l’opposé du Soleil). Située dans la constellation du Cancer, elle présente un diamètre apparent de 45,3 sec d’arc et une magnitude de -2,5 ce qui en fait l’objet le plus brillant du ciel nocturne après la Lune et Vénus.

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L’image ci-dessus (réalisée avec un zoom) nous montre Jupiter dans la soirée du 7 février : on distingue deux satellites du côté est de la planète (Callisto -magnitude 5,6- et Ganymède magnitude 4,6) alors qu’à l’ouest Europe et Io se confondent très près du disque jovien.

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Les cratères du satellite Janus vus par la sonde Cassini

Janus, l’un des nombreux satellites de la planète gazeuse géante Saturne, a été découvert à la fin de l’année 1966 par Audouin Dollfus (1924-2010).

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L’astronome français avait alors choisi d’utiliser le télescope de 1m de l’Observatoire du Pic du Midi lors d’un des rares passages de la Terre dans le plan des anneaux de Saturne : vus par la tranche, les anneaux disparaissent presque complètement à cette époque et les plus petits satellites deviennent repérables.

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Huygens sur Titan, c’était il y a 10 ans

Le 14 janvier 2005 la sonde Cassini (6 tonnes) a largué le module Huygens (un peu plus de 300 kg) sur l’un des satellites de Saturne, Titan. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de km).

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Au cours de sa descente sous un parachute, le module Huygens n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé.

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Jupiter se rapproche

Actuellement la Lune décroissante vogue à proximité de Jupiter en fin de nuit (comme le montre cette image réalisée hier à l’aube), l’occasion de repérer facilement la plus grosse planète du Système solaire.

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L’opposition de Jupiter se produira le 6 février prochain et la meilleure période pour observer la géante gazeuse et ses satellites a commencé : Jupiter a désormais un diamètre apparent supérieur à 41 secondes d’arc et sa magnitude est de -2,4. Impossible désormais de rater cet astre qui culmine en fin de nuit.

On a réveillé la sonde New Horizons

Souvenez-vous : en août 2006, au cours d’une réunion à Prague, l’Union Astronomique Internationale (IAU) décidait de reclasser Pluton dans le groupe des planètes naines (un stade intermédiaire entre planète et petit corps), qui compte à ce jour cinq membres : Cérès, Pluton, Hauméa, Makémaké et Éris.

Cette décision n’avait sans doute pas beaucoup ému la sonde américaine New Horizons partie quelques mois plus tôt (en janvier 2006) pour un long voyage qui va l’amener à survoler Pluton (et son très gros satellite Charon) pendant l’été 2015.

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Après 1873 jours d’hibernation (la sonde étant mise hors tension pour ménager ses composants), elle vient d’être réveillée. Elle se trouve actuellement à plus de  4,6 milliards de kilomètres de la Terre et il lui reste 257 millions de kilomètres à parcourir avant de survoler Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 10.000 kilomètres et à une vitesse de 11 km/sec.

Après son survol de Pluton, la sonde poursuivra son voyage en direction d’un groupe de planétésimaux qui orbitent à 1,5 milliard de kilomètres de Pluton dans une zone appelée la ceinture de Kuiper. La NASA annoncera en 2016 les cibles choisies pour cette exploration.

Saturne dans l’ombre des anneaux

Saturne est la sixième planète du Système solaire en partant du Soleil, la seconde par la taille après Jupiter (ces deux planètes sont des géantes gazeuses). Mais ce sont ses anneaux qui rendent la planète Saturne fascinante.

Galilée les découvre en 1610 à l’aide de sa petite lunette astronomique mais ne comprend pas ce dont il s’agit. Christian Huygens suppose le premier en 1654 que Saturne est une planète entourée par des anneaux, et 20 ans plus tard Jean Dominique Cassini imagine que ces anneaux sont constitués d’une multitude de petits corps en orbite autour de la planète.

En hommage à ces deux scientifiques, on a surnommé Cassini l’orbiteur qui survole Saturne et ses satellites depuis 2004, et Huygens la sonde qui s’est posée sur le satellite Titan en janvier 2005.

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La sonde Cassini a réalisé cette image au mois d’août dernier, alors qu’elle se trouvait à 1,7 million de kilomètres de Saturne (la résolution est de 102 km par pixel). Le satellite Téthys est visible en bas à droite.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser ce cliché, la région du pôle sud de Saturne (en bas à gauche) n’est pas entourée de bandes. Il s’agit seulement de l’ombre des anneaux éclairés par le Soleil qui se projette sur cet hémisphère. Quant aux anneaux eux-même, ils sont visibles de profil sous la forme d’une mince bande lumineuse au niveau de l’équateur de Saturne.

Quand Callisto occulte Io

Tous les 6 ans en moyenne, les positions relatives du Soleil, de la Terre et de Jupiter offrent la possibilité d’observer les phénomènes mutuels des satellites de Jupiter(on parle de phémus).

On distingue deux grands types de phénomènes : les éclipses (un satellite passe dans l’ombre d’un autre satellite) et les occultations (un satellite passe devant un autre satellite). Le 02 novembre dernier Callisto a occulté Io, comme le montre ce montage réalisé par l’astronome amateur Marco Guidi qui utilisait un télescope de Dobson de 50 centimètres de diamètre (20 inch).

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Callisto (quatrième satellite en partant de Jupiter) est le plus grand (4820 kilomètres) et le plus sombre (sa surface, un mélange de roche et de glace, est très ancienne). Io mesure 3640 kilomètres et la brillance de sa surface s’explique par sa position : premier satellite en partant de Jupiter, Io (déformé par les formes de marée engendrées par la planète gazeuse géante) compte plus de 400 volcans en activité qui remodèlent en permanence sa surface.

L’observation de telles occultations permet de suivre l’activité volcanique sur Io : la disparition du flux infrarouge émis par un volcan lorsqu’il est occulté par un satellite permet de localiser sa position sur Io.

Des îles mystérieuses sur Titan

Titan, le plus grand satellite de Saturne avec un peu plus de 5000 kilomètres de diamètre, a été découvert par l’astronome Christian Huygens en 1655.

Entouré d’une épaisse atmosphère, Titan n’a révélé sa surface que depuis une dizaine d’années grâce à la mission américano-européenne Cassini-Huygens (Cassini est l’orbiteur qui survole Saturne et ses satellites depuis 2004, Huygens est la sonde qui s’est posée sur Titan en janvier 2005). On a alors découvert sur ce satellite de grands lacs d’hydrocarbures (éthane et méthane).

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C’est sur ces vastes étendues liquides et glacées (il fait en moyenne -180° C à la surface de Titan) que les chercheurs ont repéré ces dernières années deux formes inconnues. D’après les données fournies par le spectromètre Vims (Visible and Infrared Mapping Spectrometer) de l’orbiteur Cassini, il pourrait s’agir de vagues ou d’îlots de débris.

En attendant une nouvelle campagne d’observations début 2015, les scientifiques ont déjà baptisé ces zones Magic Island, les îles magiques.