W. H. Pickering, l’astronome qui aimait (trop) la Lune

Passionné par la Lune, l’astronome William Henry Pickering (1858-1938) était convaincu que notre satellite naturel regorgeait de vie. 

Frères astronomes :

Dans la famille Pickering, il y a William Henry et son grand frère Edward Charles (1846-1919). Ce dernier est connu pour avoir dirigé l’Observatoire de Harvard (HCO) de 1876 à sa mort. C’est là qu’il réalisa d’importants travaux de spectroscopie stellaire. Plusieurs astronomes féminines travaillèrent sous ses ordres, comme la célèbre Henrietta Swan Leavitt. Edward Charles Pickering fut également cofondateur en 1911 de l’American Association of Variable Star Observers (AAVSO). Mais revenons au petit frère :

Les frères astronomes Edward Charles et William Henry Pickering. © Library of Congress

William Henry Pickering  naquit à Boston le 15 février 1858. Même s’ils ont les mêmes initiales, ne le confondez pas avec William Hayward Pickering qui dirigea le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de 1954 à 1976. Diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1879, William Henry entra au HCO dirigé par son grand frère. Ce dernier lui confia d’abord la direction de la station d’observation de Arequipa au Pérou. Puis il l’envoya en 1900 à Mandeville en Jamaïque pour y fonder une autre station d’observation. C’est là que le cadet fit le reste de sa carrière d’astronome jusqu’à sa mort en 1938. Continuer la lecture

La comète Tsuchinshan-ATLAS au-dessus du village d’Oingt

On l’attendait, la voici ! La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS est désormais observable en soirée. Récit depuis Oingt en Beaujolais.

Village médiéval :

Oingt, l’un des plus beaux villages de France, est situé dans le Beaujolais, à une trentaine de kilomètres de Lyon. C’est l’emblème du Pays des Pierres Dorées, amusant surnom que l’on doit aux façades jaune ocre des maisons. Juché sur sa colline, Oingt a longtemps eu pour rôle de surveiller le passage entre Saône et Loire. Il ne reste plus aucune trace de la motte féodale édifiée par les premiers seigneurs d’Oingt, mais le village a gardé son caractère médiéval. Parcourir ses ruelles aux noms imagés – rues “Tyre-laine”, “Coupe-jarret” ou “Traine-cul” – permet d’admirer les hautes façades aux teintes chaudes, les voûtes en plein cintre et autres linteaux en double accolade :

C’est face au village que je me suis posté dans la soirée du 13 octobre pour attendre la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS. Après un crépuscule flamboyant, l’astre chevelu a fini par se montrer. Je l’ai immortalisé avec un boîtier Nikon D7100 et une focale de 100 millimètres. Pose de 6 secondes à 3200 iso :

Peut-on vraiment parler de “comète du siècle” ? Pour ma part, je trouve C/2023 A3 moins lumineuse que Neowise il y a quatre ans. Il faut dire qu’il est difficile d’avoir actuellement des ciels vraiment purs. Espérons que les soirées à venir seront meilleures. Malgré la Lune de plus en plus brillante, il sera alors possible de profiter du passage de cet astre chevelu. Dans mes jumelles 12X80, j’imagine sans peine que le spectacle sera au rendez-vous !

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

Aurore boréale dans le ciel du Beaujolais

C’est un spectacle rare à nos latitudes : le 10 octobre 2024, une aurore boréale était observable depuis le Beaujolais.

Soleil en colère :

Une aurore boréale (ou australe) se produit lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète. L’excitation des atomes d’oxygène et d’azote présents dans l’atmosphère terrestre est à l’origine des belles draperies lumineuses que nous observons. En général, ces aurores se cantonnent aux latitudes élevées ; les astrophotographes vont donc les traquer autour du cercle polaire. Mais il arrive que l’aurore devienne visible jusqu’au Sud de l’Europe, quand la tempête solaire est assez puissante.

Un tel spectacle avait déjà eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mai 2024. Exactement cinq mois plus tard, le phénomène s’est reproduit, en cette année de maximum d’activité solaire. Dans la soirée du 10 octobre, je suis sorti sous les nuages, après avoir reçu un message d’alerte signalant l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale. J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

Comment immortaliser la comète Tsuchinshan-ATLAS

Quand une belle comète se présente, on a tous envie d’en garder la trace. Préparez-vous, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS arrive !

Comète à l’horizon :

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS (que l’on peut encore suivre dans le coronographe de la sonde SOHO), va devenir visible sur l’horizon Ouest en fin de journée à partir du 12 octobre. Si son éclat est conforme aux prévisions, elle sera observable à l’œil nu. Elle “grimpera” chaque soir un peu plus dans le ciel, devenant visible de plus en plus longtemps. Dans le même temps, son éclat (on parle de magnitude) va diminuer progressivement car elle s’éloigne du Soleil. Voici quelques conseils pour la photographier.

Avec un appareil photo :

Les premiers soirs, l’astre chevelu sera assez bas, l’occasion de réaliser de jolies compositions avec un premier plan. Un appareil photo sur pied avec des focales de 50 à 200 millimètres fournira de beaux clichés. La sensibilité (de 100 à 3200 iso) et la vitesse de prise de vues (de une à cinq secondes) dépendront de la luminosité de la comète et de la clarté du fond du ciel. Déclenchez l’appareil sans le toucher (avec un retardateur ou un câble dédié) pour éviter les vibrations. Voici quelques images réalisées en 2020 lors du passage de la comète Neowise :

Début juillet à l’aube. Boîtier Panasonic FZ 82, focale de 35 millimètres (zoom) et une pose de 4 secondes à 100 iso avec le château de Murol (Auvergne) au premier clan.
Mi-juillet à l’aube, Nikon D3200, focale de 75 millimètres (zoom) et une pose d’une seconde à 800 iso. Christine prend la pose à une dizaine de mètres.
Fin juillet en soirée sous le ciel particulièrement pur du Morvan. Une pose de 5 secondes à 3200 iso, boîtier Nikkon D7100, objectif de 50 mm focale fixe.
Avec un smartphone :

Les téléphones mobiles ne cessent d’évoluer, en particulier en photographie. Capteurs de plus en plus sensibles et fonctionnalités enrichies offrent de nouvelles possibilités de prises de vues. Au point que certains n’hésitent plus à pointer leur smartphone en direction du ciel nocturne. C’est le choix qu’a fait Yann Grouselle. Les conseils qu’il donne pour photographier la Voie lactée s’appliquent également aux comètes :

Conseils valables pour l’ensemble des smartphones disponibles aujourd’hui, pour peu qu’il soit possible de régler leur sensibilité et de faire des poses longues de plusieurs secondes.

Avec un télescope :

La plupart des comètes ne sont pas assez lumineuses et/ou pas assez étendues pour être photographiées avec un simple appareil photo ou un smartphone. Pour celles et ceux qui attraperont le virus des comètes, un télescope deviendra vite indispensable. L’instrument devra être motorisé, puisqu’il faudra en même temps compenser la rotation de la Terre et le mouvement propre de la comète devant les étoiles. Écoutons Christophe de la Chapelle (La Chaîne Astro) à l’occasion du passage de la comète 46P/Wirtanen en 2018 :

J’espère que tous ces conseils pourront vous être utiles. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser plus bas en laissant un commentaire !

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

La sonde SOHO éblouie par la comète C/2023 A3

Se glissant entre le Soleil et la Terre, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS est observable dans le coronographe de la sonde SOHO.

Observatoire solaire :

Lancée fin 1995, la sonde SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) fournit quotidiennement un bulletin de santé du Soleil dans différentes longueurs d’onde. Elle est équipée de deux coronographes LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) destinés à étudier la couronne solaire. Le principe du coronographe a été mis au point dans les années 1930 par l’astronome français Bernard Lyot. Un cache central sert à masquer le Soleil, trop lumineux, de façon à pouvoir observer ce qui se passe autour. Grâce à ce procédé, SOHO a déjà découvert plus de 5.000 comètes ! C’est dans le champ de LASCO C3 que l’on peut actuellement observer la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS :

La planète Mercure (magnitude -1) est également présente dans le champ du coronographe. Durant cette traversée, qui va durer quatre jours, la comète se situe environ à 80 millions de kilomètres de la Terre et 70 millions de kilomètres du Soleil :

Continuer la lecture

L’éclatante planète Vénus est de retour en soirée

Sa brillance la rend incontournable. Revoici Vénus dans le ciel du soir, un spectacle qui va durer plusieurs mois.

Phare céleste :

Si certains objets astronomiques nécessitent l’usage d’un télescope, ce n’est vraiment pas le cas de Vénus. Avec une magnitude toujours négative (entre -3 et -4), la seconde planète du Système solaire est immanquable. Vous allez pouvoir en profiter pendant plusieurs mois, puisque l’astre en question est installé dans le ciel du soir pour un moment. Vénus va en effet progressivement s’élever au-dessus de l’horizon Ouest, s’écartant de plus en plus du Soleil. L’élongation (l’écart Soleil-Vénus) sera maximale en février 2025 :

Hier soir, Vénus se trouvait au-dessus du jeune croissant de Lune en train de glisser derrière les monts du Beaujolais. Un spectacle que j’ai photographié avec mon boîtier Panasonic FZ 82. Continuer la lecture

Surprise ! Une nouvelle comète s’annonce spectaculaire !

Alors qu’on attend l’arrivée de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, un nouvel astre chevelu très prometteur vient d’être découvert. 

Màj du 02/10/24 :

La comète A11bP7I s’appelle désormais C/2024 S1 (ATLAS).

Surprise céleste :

Depuis quelques semaines, on ne parle que de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS. Déjà belle depuis l’hémisphère Sud, elle passera dans quelques jours entre le Soleil et la Terre. Puis ce sera au tour des observateurs de l’hémisphère Nord de se régaler, car elle devrait gagner en luminosité. Je vous renvoie vers les éphémérides d’octobre 2024 pour tout savoir sur l’arrivée de cette belle voyageuse :

Superbe cliché de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS réalisé le 27 septembre 2024 par l’astrophotographe Alan Dyer depuis Bryce Canyon dans le Sud de l’Utah (USA).

Et voilà qu’une nouvelle comète très prometteuse entre en scène ! Découverte elle aussi par le réseau de surveillance ATLAS, elle porte le matricule provisoire A11bP7I (lire sur COBS). Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle pourrait nous offrir un superbe spectacle… Continuer la lecture