Outre quelques beaux rendez-vous célestes nocturnes, ce mois de juin 2021 sera surtout l’occasion d’observer une éclipse partielle de Soleil.
Rares éclipses :
La dernière éclipse partielle de Soleil observable en France remonte au 20 mars 2015. Ce jour-là, entre 70 et 85% du Soleil avait été occulté par la Lune selon la situation géographique des observateurs français. Le 12 août 2026, le Soleil sera masqué à plus de 90%, l’éclipse étant totale au nord de l’Espagne. Ce 10 juin 2021, le phénomène est beaucoup plus discret. Au mieux vous observerez 18% de Soleil éclipsé du côté de Brest.
Vous trouverez sur le site du Comité de Liaison Enseignants et Astronomes un certain nombre d’informations concernant la visibilité du phénomène pour différentes villes de France. Quant aux conseils pour observer et photographier l’éclipse en toute sécurité, ils sont rappelés dans cet article. Vous pouvez également écouter ce podcast qui vous dit tout sur les éclipses :
L’astrophotographe Yuri Beletsky a réalisé un magnifique cliché de l’éclipse de Lune du 26 mai 2021 dans l’axe des coupoles du VLT.
Super Lune éclipsée :
Le 26 mai 2021, il était possible d’admirer la plus grosse Pleine Lune de l’année. Le phénomène s’explique par l’orbite elliptique de la Lune. Au plus près, le périgée, la distance Terre-Lune est de 356.700 km. Au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance s’accompagne logiquement d’une variation du diamètre lunaire apparent. Ce dernier oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée. Hier, de nombreux observateurs français ont essayé d’immortaliser l’événement.
Mais d’autres régions du monde ont eu droit pour l’occasion à un bonus : une éclipse de Lune. Ce fut le cas par exemple au Chili. L’astrophotographe Yuri Beletsky a passé la nuit dans le désert d’Atacama pour photographier la Lune éclipsée glissant derrière les coupoles du VLT. Continuer la lecture →
Le 26 mai 2021, la plus grosse Pleine Lune de l’année s’accompagne d’une éclipse totale, malheureusement invisible en Europe.
Une question de distance :
Vous allez forcément entendre parler de la plus grosse Pleine Lune qui tombe le 26 mai 2021. Mais que signifie ce terme exactement ? En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre.
Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km. Au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance s’accompagne logiquement d’une variation du diamètre lunaire apparent. Il oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée. Explication en images avec ce montage de Philippe Moussette :
Lorsque le périgée coïncide avec la Pleine Lune, les astronomes parlent de périgée-syzygie. Quant aux journaux, ils préfèrent le terme de Super Lune.
Que voit-on réellement ?
Concrètement, le diamètre de la Lune peut varier de 12% entre l’apogée et le périgée. C’est une différence de diamètre apparent que vous mettrez aisément en évidence en photo (voir ci-dessus). Visuellement, le spectacle reste le même, car votre cerveau sera incapable de se souvenir du diamètre apparent d’une ancienne Pleine Lune ! Pour autant, ne vous privez pas de ce joli spectacle.
Conseils pour admirer la Pleine Lune :
La Pleine Lune se produit le 26 mai 2021 à 11 h 14. À ce moment-là, il fera jour en Europe, mais une éclipse totale de Lune sera observable depuis les contrées plongées dans la nuit. En France, vous pouvez l’admirer pleine les soirs des 25 et 26 mai. Le 25, elle sera levée à l’Est avant que le Soleil ne soit couché à l’Ouest. Le 26, son lever interviendra plus tard, une trentaine de minutes après la disparition du Soleil. N’attendez pas que la Lune soit trop haute pour admirer le spectacle et éventuellement le photographier ! Ensuite, elle deviendra rapidement très brillante dans un ciel de plus en plus sombre.
Les nuages de gaz qui brillent comme des diamants dans la nébuleuse du Collier sont éphémères. Ils finiront par disparaître.
Suivez la Flèche dans le Triangle :
Elle s’appelle PN G054.2-03.4, PN pour Planetary Nebulae. Cette nébuleuse planétaire, la nébuleuse du Collier, se situe dans la Flèche. La petite constellation en question est à rechercher dans le Triangle d’été. La nébuleuse doit son nom à un anneau d’environ 1/2 année-lumière de diamètre parsemé de « perles » de gaz lumineuses. Nous en découvrons la beauté grâce à cette superbe image réalisée à l’aide de la caméra grand champ du télescope spatial Hubble. L’instrument vient d’ailleurs de fêter ses 31 ans (il a été mis en orbite le 24 avril 1990).
Comment s’est formé ce collier de diamants aux proportions cosmiques ? Là où vous ne voyez qu’un point lumineux au centre de la nébuleuse, deux astres se livrent à une danse endiablée.
Scène de cannibalisme stellaire :
Imaginez deux étoiles identiques au Soleil qui tournent l’une autour de l’autre. Il y a 10.000 ans, la plus vieille des deux a enflé jusqu’à engloutir son infortuné compagnon. Mais ce dernier ne s’en est pas laissé compter. Il a continué à orbiter à l’intérieur de sa voisine en accélérant jusqu’à effectuer un tour en un peu plus d’une journée seulement ! À une telle vitesse, la petite étoile a progressivement arraché des morceaux de l’enveloppe de sa gourmande compagne. Ces lambeaux ont fini par former un anneau de débris (la nébuleuse) contenant des poches de gaz chaud et brillant (les diamants).
Les nébuleuses planétaires sont condamnées à disparaître, leur gaz se diluant dans l’espace en quelques dizaines de milliers d’années. La nébuleuse du Collier ne fera pas exception à la règle et perdra un jour ses diamants.
En savoir plus :
Les nébuleuses planétaires (NP) portent un nom qui peut prêter à confusion. On le doit uniquement à leur aspect circulaire qui les faisait passer pour des planètes dans les télescopes imparfaits de nos aïeux. Il s’agit en réalité d’une enveloppe gazeuse éjectée par des étoiles très chaudes. Elles deviennent instables en fin de vie, lorsqu’elles ont atteint le stade de naine blanche.
Les astronomes estiment que notre Galaxie pourrait compter 30.000 NP dont seulement 10% ont été découvertes à ce jour. Depuis une dizaine d’années, des astronomes amateurs confirmés ont décidé de traquer de nouvelles nébuleuses planétaires qui auraient échappé aux grands télescopes. Ils ont mis au point des protocoles de prises de vues très élaborés et ont réalisé ainsi plusieurs centaines de découvertes. On peut retrouver leur travail sur le site PlanetaryNebulae.net.
L’occultation par la Lune le 15 mai 2021 d’une brillante étoile des Gémeaux, Mebsuta, s’est déroulée au milieu de jolis nuages irisés.
Cache-cache céleste :
Au fil des nuits, vous avez sans doute remarqué que la Lune et les planètes circulent dans une bande de ciel. Cette bande est centrée sur l’écliptique, un grand cercle qui symbolise le plan du Système solaire. C’est en raison de leur proximité avec l’écliptique que certaines étoiles sont régulièrement masquées. On parle alors d’occultation. Vues de la Terre, elles sont éclipsées soit par la Lune, beaucoup plus rarement par des planètes. C’est assez logique quand on compare le diamètre apparent de notre satellite naturel (30 minutes d’arc) à celui des planètes, environ 80 fois plus petit.
Comment une superbe galaxie spirale vue par la tranche a-t-elle pu échapper à Charles Messier ? La question se pose toujours pour NGC 4565.
Galaxies dans une Chevelure :
La Chevelure de Bérénice est un ancien astérisme (une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes) situé entre les constellations du Bouvier et du Lion. Le nom de ce groupe d’étoiles fait référence à la reine Bérénice II d’Égypte, qui sacrifia sa longue chevelure comme offrande à Aphrodite. C’est là que vous pourrez dénicher NGC 4565, une galaxie spirale de magnitude 9,6. Située à environ 50 millions d’années-lumière de nous, elle a été découverte par William Herschel en 1785. Elle a ensuite été intégrée au New General Catalog Objects avec le numéro 4565.
Le rapprochement entre la Lune et la fugace Mercure dans la soirée du 13 mai 2021 était l’un des plus beaux de ces dernières années.
Insaisissable Mercure :
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.
En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs, cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des dieux. Continuer la lecture →
La réfraction atmosphérique nous réserve bien des surprises. Exemple avec ce lever du croissant de Lune à l’aube du 8 mai.
Quand les astres se déforment :
Nous savons que la pression atmosphérique varie selon l’altitude. C’est pour cette raison qu’un baromètre ne donne de prévisions fiables que si nous avons pris soin de l’étalonner. Les rayons lumineux sont affectés par les variations de la pression atmosphérique. Plus la pression est forte (près du sol), et plus la réfraction atmosphérique augmente et dévie les rayons. C’est la raison pour laquelle on observe les plus fortes distorsions lorsque les astres sont sur l’horizon. Le phénomène est particulièrement bien mis en valeur dans cette vidéo de Babak Tafreshi :
Creusé dans la Mer des Humeurs par la chute d’un astéroïde, Gassendi est un vénérable cratère d’impact au fond crevassé.
Cap au SUD-OUEST de la Lune :
Les observateurs lunaires ne manquent jamais de pointer le cratère Gassendi un peu avant la Pleine Lune. C’est à partir du onzième jour de la lunaison qu’il apparaît sur le bord OUEST de la Mer des Humeurs. Cratère d’impact d’une centaine de kilomètres de diamètre, Gassendi porte le nom de l’astronome et mathématicien français Pierre Gassendi. L’astéroïde de 5 kilomètres de diamètre qui a formé ce cratère est tombé au Nectarien, il y a presque 4 milliards d’années.
C’est pendant cette période géologique que se sont formés les grands bassins lunaires, tel celui de Mare Nectaris, suite à de violents impacts météoritiques. Continuer la lecture →
La constellation d’Orion abandonne lentement le ciel nocturne. Dernier regard depuis les îles Andaman où les étoiles plongent dans l’océan.
Îles indiennes :
Les îles Andaman se situent dans le nord-est de l’océan Indien, entre le golfe du Bengale et la mer d’Andaman. L’archipel, rattaché à l’Inde, compte 300.000 habitants. Sur les 204 îles qui constituent l’ensemble, seules 38 sont habitées. On peut y trouver des plages paradisiaques et des spots de plongée sous-marine renommés. L’une de ces îles abrite la tribu des Sentinelles, qu’il est interdit d’approcher à moins de cinq kilomètres. En 2018, un touriste américain qui avait tenté d’entrer en contact avec eux, était mort criblé de flèches empoisonnées.
L’astrophotographe indien Vikas Chander a choisi une de ces îles pour immortaliser le coucher de la belle constellation d’Orion. L’image ci-dessus, réalisée depuis la mangrove, est annotée par Jean François. Continuer la lecture →
Dans la Cordillère des Andes, les techniciens poursuivent l’assemblage des différents éléments du télescope Simonyi.
Un nouveau télescope dans la Cordillère :
L’Observatoire Vera Rubin est un fabuleux projet astronomique. Premier observatoire à porter le nom d’une femme astronome, il sera équipé d’un télescope de 8,4 mètres de diamètre. Cet instrument porte le nom de Charles Simonyi, le créateur du logiciel Word. Le riche informaticien a financé en partie la réalisation du miroir du télescope. Après une pause forcée en raison de la pandémie mondiale, les travaux ont repris au sommet du Cerro Pachón. Une grue capable de soulever 500 tonnes a permis de mettre en place les éléments qui composent la monture du télescope à l’intérieur de sa coupole. Images Rubin Observatory/NSF/AURA.