Archives pour l'étiquette nébuleuse en émission

Cette nébuleuse nous cache une monstrueuse protoétoile

Dans la nébuleuse RCW 120, les astronomes ont découvert un astre qui pourrait devenir l’une des plus brillantes étoiles de notre Galaxie. 

Pépinières pour étoiles  :

Située dans la constellation du Scorpion, à environ 4.300 années-lumière, RCW 120 porte une dénomination qui mérite quelques explications. Elle fait partie du catalogue RCW, un recueil d’environ 200 nébuleuses en émission du ciel austral. On doit sa réalisation dans les années 1960 aux astronomes Rodgers, Campbell et Whiteoak :

La nébuleuse RCW 120 se trouve dans la constellation du Scorpion. © Christine Sasiad

Des nébuleuses en émission, nous en connaissons beaucoup, la plus célèbre étant sans conteste la nébuleuse d’Orion. Si ces nébuleuses brillent, c’est parce que le gaz qui les compose est ionisé par le rayonnement de jeunes étoiles chaudes. Ce sont ces protoétoiles que les astronomes cherchent à étudier pour reconstituer les grandes étapes de l’évolution stellaire :

La plus célèbre nébuleuse en émission se trouve dans la constellation d’Orion. © M. Claro

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Dans la Carène, le JWST scrute les rivages d’un océan cosmique

L’une des premières images réalisées par le James Webb Space Telescope nous montre une petite partie de la nébuleuse de la Carène.

Image iconique :

Le cliché fera date : le 12 juillet 2022, les astronomes dévoilaient un stupéfiant cliché de la Carène réalisé par le JWST. Il s’agit d’une toute petite portion de l’une des plus grandes nébuleuses, découverte par un Français. En effet, c’est Nicolas-Louis de Lacaille qui mentionna le premier la nébuleuse de la Carène (NGC 3372) en 1752. L’astronome français était alors en mission dans l’hémisphère austral pour mesurer l’arc du méridien :

La nébuleuse de la Carène déploie ses pétales rouges au-dessus d’une des antennes du réseau ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array). © ESO/Babak Tafreshi

Cette nébuleuse en émission est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée. Imaginez : elle couvre une surface apparente de 3 degrés, soit six fois la Pleine Lune ! À la distance où se trouve la Carène (près de 9.000 années-lumière), cela représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière. Continuer la lecture

Sh2-106, la nébuleuse qui déploie ses ailes dans le Cygne

La constellation du Cygne héberge Sh2-106, une nébuleuse dont l’aspect évoque un ange céleste aux délicates ailes gazeuses.

Stewart Sharpless, l’astronome qui aimait la Voie lactée :

Sh2-106 est un objet céleste du catalogue Sharpless. Il s’agit d’une liste de nébuleuses en émission établie par Stewart Sharpless dans les années 1950. Cet astronome américain (1926-2013) consacra la plus grande partie de sa carrière à répertorier les vastes régions d’hydrogène ionisé (H II) qui parsèment la Voie lactée. Actuellement, le catalogue Sharpless compte 313 régions H II situées dans le ciel boréal. La liste australe (catalogue Gum, 85 entrées) fut établie par l’astronome australien Colin Stanley Gum (1924-1960) à la même époque.

La nébuleuse de la Lagune, célèbre membre du catalogue Sharpless. © A. Block/MLSC/UA

Le catalogue Sharpless compte quelques objets célestes très célèbres, comme Sh2-25 (la nébuleuse de la Lagune) ou encore Sh2-45 (la nébuleuse Oméga). Continuer la lecture

Deux têtards cosmiques nagent dans la nébuleuse IC 410

Nichée dans la constellation du Cocher, la nébuleuse IC 410 abrite deux nuages de gaz et de poussière dont la forme évoque celle des têtards.  

Une vision enrichie :

L’évolution de la puissance des télescopes a permis de multiplier la découverte d’objets célestes singuliers. Prenez la nébuleuse en émission IC 410, située à 12.000 années-lumière. Elle était beaucoup trop faible pour être perçue dans l’instrument de John Herschel (le neveu de Caroline Herschel). En observant la constellation du Cocher en 1827, cet astronome britannique n’a découvert qu’un amas d’étoiles, NGC 1893, de magnitude 7. Ce n’est que bien plus tard qu’on a pu détecter tout autour les faibles volutes de la nébuleuse IC 410 (magnitude 10).

La nébuleuse IC 410, l’amas d’étoiles NGC 1893 et les deux têtards. © Dieter Berger

Puis l’astrophotographie a fait son apparition. Les longues poses photographiques et l’évolution des capteurs ont révélé des détails insoupçonnés, comme deux têtards cosmiques (ou des spermatozoïdes…). Continuer la lecture

La constellation d’Orion comme vous ne la verrez jamais

En combinant l’usage d’un filtre et une très longue pose photographique, Stanislav Volskiy nous offre une vision inédite de la constellation d’Orion.

Beaucoup d’entre nous ont déjà admiré dans le ciel hivernal la belle constellation d’Orion. Nous connaissons les principaux astres qui délimitent le corps du vaniteux chasseur de la mythologie grecque : ses épaules sont marquées par Bételgeuse et Bellatrix, sa taille est représentée par 3 étoiles alignées et Saïph et Rigel symbolisent ses pieds.  Si nous n’avons pas trop de pollution lumineuse et que nos yeux sont bien habitués à l’obscurité, nous pouvons même distinguer la petite tache diffuse de Messier 42.

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Mais jamais personne ne verra la constellation d’Orion comme sur cette image de Stanislav Volskiy.  Par quelle opération magique cet astrophotographe est-il parvenu à obtenir ces immenses nébulosités multicolores qui métamorphosent la constellation ?

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Stanislav Volskiy a deux atouts ; tout d’abord il dispose d’un petit observatoire automatisé au Chili, au milieu du désert d’Atacama. Cette région, avec un ciel dégagé plus de 300 nuits par an, loin de toute lumière parasite, est un paradis pour astronomes qui ne s’y sont pas trompés puisque les plus grands télescopes de la planète y sont installés ( ALMA, VLT, GMT, E-ELT…). Continuer la lecture